Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 440

by Gustave Flaubert


  PAUL.

  Mais... la nuit... dans tes rêves ?...

  JEANNETTE, riant.

  Mes rêves ?... Ah ! bien oui. Je dors trop fort !

  PAUL.

  Quels livres as-tu donc lus jusqu’à présent ?

  JEANNETTE.

  Je ne sais pas lire !... est-ce que j’ai eu le temps d’apprendre !... ni écrire non plus. Et je le regrette, allez ! Ça me serait si utile pour tenir les comptes !

  PAUL, à part.

  Voilà tout !... c’est le fond. Certes, il ne manque pas de gentillesse ; mais ce serait si long à cultiver, que j’y renonce.

  Riant amèrement.

  Moi, qui avais cru un instant...

  Il reste perdu dans des réflexions.

  JEANNETTE.

  Qu’avez-vous donc, monsieur Paul, que vous ne dites plus rien ? Tout à l’heure vous parliez comme une musique. Je ne comprenais pas ; mais c’e ;t égal, ça me plaisait, ça me plaisait...

  PAUL, brusquement.

  Bien, bien !

  Appelant.

  Dominique !... Je te remercie, Jeannette... Plus tard, dès que je pourrai, je reconnaîtrai tes bons oflices... et quand tu te marieras...

  SCE^CE V Les PRECEDENTS, DOMINIQUE.

  DOMINIQUE. Que désire Monsieur ?

  PAUL, montrant Jeanne. Fais-lui tes adieux. Nous partons.

  DOMINIQUE. En voyage encore ?

  PAUL.

  Oui, pour un long voyage.

  DOMINIQUE. Mais Monsieur, sans doute, n’a pas réfléchi que notre garde-robe...

  PAUL, tournant autoui de lui des yeux inquiets.

  En effet !

  Il aperçoit sur le lit une superbe pelisse de fourrure. Ah ! mais non ! Tu vois bien ! le riel ïVnmèlc. C’est un avertissement, un ordre !

  DOMINIQUE.

  La belle fourrure !

  Il lève la fourrure d’un bras, et l’examine.

  Vous ne m’en aviez pas parlé. Avec ça sur le dos, on doit se moquer joliment du thermomètre ! Si j’en avais une pareille !

  Il la remet sur le lit, et en voit une seconde à côte.

  Une autre !...

  PAUL.

  C’est pour toi alors ?... Prends-la !

  DOMINIQUE endosse vivement sa pelisse, en relève le collet et croise ses mains sous les manches. A part.

  Je serai un peu calé là-dedans ! Hein ? on aura l’air d’un ambassadeur russe !

  PAUL, frappant du pied.

  Allons, hâte-toi ! Je veux m’élancer par le monde, courir au but, l’atteindre. Viens ! viens !

  DOMINIQUE.

  Oh ! nos paquets ne sont pas longs à faire. Me voilà !... Adieu, petite sœur !

  JEANNETTE, d’une voix entrecoupée par un sanglot.

  Adieu !

  PAUL, qui a mis son chapeau sur sa tète et sa pelisse SUT son bras, s’arrête sur le seuil, au bruit d’un grand sanglot de Jeannette.

  Ah ! de la sensibilité, plus que je ne croyais. Eh ! c’est pour son frère.

  Ils sortent.

  SCÈ^CE VI JEANNETTE, seule.

  Partis !... Et je ne sais plus où, cette fois !... Très loin !... Il me semble pourtant que, pendant un moment, il m’a offert d’aller avec lui, là-bas ! Mais non, puisqu’il m’abandonne, qu’il me dédaigne !... Ah ! c’est parce que je ne suis pas une belle dame de la ville !... parce que je n’ai pas de robes à volants... de la dentelle, des cachemires et des bijoux. !... parce que je suis une bête de paysanne ! parce que je ne sais rien de ce qui lui plairait : la danse, les bonnes manières, la parure et le piano !... Oh ! si j’avais tout cela !...

  Elle se rapproche de la cheminée et se met à rêver, tout debout, le coude appuyé sur le chambranle.

  Voilà ce qu’il lui faut, sans doute ! Alors il m’aimerait. Mais comment faire pour avoir une belle toilette... une belle toilette...

  Le Roi des Gnomes sort du placard resté entr ouvert.

  LE ROI.

  Très bien !... elle débute par un souhait des plus stupides. Tant mieux !... Il nous est impossible de l’arrêter ; mais nous allons nous arranger si bien, que jamais il ne la reconnaîtra. — Commençons...

  Changement de décor à vue.

  CINQUIEME TABLEAU

  L’ILE DE LA TOILETTE

  Les collines du fond, figurant des carrés de culture différente, sont couvertes par de longues bandes d’étoffes. A droite, au bord d’un ruisseau de lait d’amandes, poussent, comme des roseaux, des bâtons de cosmétique. Un peu plus en avant, une fontaine d’eau de Cologne sort d’un gros rocher de fard rouge. Au milieu, sur le gazon, des paillettes brillent ; les buissons, çà et là, se trouvent représentés par des brosses de chiendent, et les cailloux par des savons de toutes couleurs. A gauche, un arbre, semblable à un tamaris, porte des marabouts, et un autre, pareil à un palmier, offre des éventails. Il y a un champ de rasoirs ; plus loin, l’arbre à miroirs, l’arbre à perruques, l’arbre â houppes, l’arbre à peignes, et des costumes bariolés pendent à de grands champignons. Des mouches voltigeant dans l’air iront se coller d’elles-mêmes sur le visage des femmes : la mouche assassine, la capricieuse, la provocante, etc.

  SCÈNE PREMIMÈRE

  JEANNE, seule.

  Dans la même attitude qu’elle avait à lajin du tableau précédent : la tète baissée et le coude gauche appuyé contre le rocher de fard, au bord de la fontaine. Après un instant de silence, elle lève les yeux et regarde autour d’elle avec ébahis sentent.

  Comme c’e^ joli !... et comme ça sent bon !... Mais on dirait l’odeur de l’eau de Cologne ?... D’où vient-elle ?... De celte fontaine !... Ah ! si je me lavais les mains.

  Elle y plonge ses bras jusqu’au coude.

  On n’a pas peur d’en perdre !... Je puis bien m’en mettre dans les cheveux !

  Elle s’en jette sur la tète quelques gouttes, qui deviennent aussitôt des diamants, sans qu’elle s’en aperçoive< Puis elle se lave le visage avec les mains ; et, pendant qu’elle est ainsi penchée sur la fontaine, une branche de l’arbre à peignes, derrière elle, s’abaisse tout douctment pour dé* mêler ses cheveux au chignon. Elle se retourne, surprise, en tendant la joue droite.

  Qui donc me prend là, par derrière ?... Con* tinuez ! vous ne me faites pas mal.

  L’arbre à houppes abaisse un de ses rameaux et la caresse de ta poudre de riz.

  Oh ! comme c’est doux !... comme c’est doux !...

  Elle tend la joue gauche. Même jeu de l’arbre à houppes.

  Encore !... Mais ça me chatouille !... Assez !... J’ai envie de rire !... Ah ! ah ! ah ! L’arbre s’arrête.

  C’est fini ?... Je vous remercie bien !...

  Elle se lève.

  Comment ?... Personne !...

  Elle considère tous les objets autour d’elle, en marchant lentement.

  La drôle de campagne !... Des peignes qui tiennent aux arbres ! En voilà un où poussent des perruques, et tous ces vêtements par terre, comme des feuilles mortes !... Ah ! la belle herbe, avec ces grosses gouttes de rosée. Mais non, ce sont des paillettes d’argent.

  S’apercevant dans une des glaces de l’arbre à miroirs.

  Et cela ?... C’est moi !... en diamants !... JV l’air d’un soleil !

  Sa robe, arrachée, disparait dans l’air.

  Le vent !... Ah !...

  Elle pousse un cri de terreur en s’apercevant en chemise et en jupon, et croise ses bras sur sa poitrine.

  Que devenir !... J’ai honte !...

  Aussitôt, une des bandes d’étoffe, posées sur les collines du fond, arrive en ondoyant comme une rivière, et, se drapant autour d’elle, lui fait une sorte de tunique.

  Eh bien ! eh bien !... me voilà tout habillée maintenant.

  Un arbre à bracelets d’or l’accroche par le bras.

  Qu’est-ce qui me retient ? Pourquoi ? Laissez- moi !...

  Elle tire à elle : le’braceht viitit.

  Ah ! cela fait bien sur ma peau.

  D’une espèce de sorbier tombe un collier de corail autour de s
on cou.

  Qu’e ;t-cc ?... Un collier !... Ah ! comme je suis belle !... Quel bonheur !... Je m’aime ! Je voudrais m’embrasser. Mais je rêve sans doute ?... Ce n’est pas possible ! Je vais me réveiller tout à l’heure. — Où suis-je donc ?... dans quel pays ?

  CHOEUR, dans la coulisse.

  C’est le pays de la toilette, C’est l’empire des affiquets, Des paquets 1 Des caquets 1 Chez nous la beauté se complète, La laideur prend des airs coquets.

  JEANNE. Jâ ne comprends pas !...

  C H OE U R.

  C’est le pays de la toilette, C’est le triomphe, sans un pli, Du poli, Du joli. Nos fleurs sont à la violette, Et nos soupirs au patchouli.

  Rasoirs, il faut en découdre ! Allons ! peignes nouveau-nés, Cascade aux flots safranés, Tombe ici comme la foudre ! Poudre les airs, arbre à poudre ; Savonnette, savonnez !

  Un grand, bruit de tambours, dejlùtes et de chapeau chinois

  JEANNE remonte la scène. Quelle quantité de monde !...

  CHOEUR.

  Silence ! silence ! silence ! C’est le monarque qui s’avance ! Pareil aux astres éclatants, C’est Couturin, roi de la mode, Le seul qui sache, avec méthode, Diriger nos goûts inconstants.

  JEANNE.

  Mais ils viennent par ici !... J’ai peur. Où me cacher ?... Ah !...

  Elle s’enfonce sous l’arbre à miroirs. Toute la cour de Cou- turin, en arrivant, chante :

  Mortels, que sa faveur inonde De l’un à l’autre bout du monde, Marchez où sa main vous conduit. Tous ses ordres sont chose grave ; On est perdu quand on les brave, On est sauvé dès qu’on les suit.

  SCÈNE II

  LE ROI COUTURIN, LA REINE COUTU- RINE, avec toute la cour (hommes et femmes) ; GRAISSE-D’OURS, premier ministre.

  Couturin et Couturine sont habilles à la dernière mode du jour, exagérée. Graisse-d’Ours, en veste, toute la barbe hérissée, l’air farouche, un tablier. — Tous les personnages de la cour représentent les divers métiers relatifs à la toilette. — Le Roi arrive au milieu d’une estrade portée à bras, et assis dans une sorte de fauteuil ayant des compartiments sur les côtés, deux plumes d’autruche au haut des montants et un miroir dans le dossier. A droite et sur un siège plus bas, la Reine ; à sa gauche, sur un autre siège, le premier ministre. — Les porteurs abaissent le trône-estrade, tout doucement, jusqu’à terre.

  LE ROI COUTURIN.

  C’est bien ! Arrêtez-vous ! Et puisque nous voilà installés dans l’endroit trois fois coquet des séances royales, ayant à notre droite notre clière épouse, la sémillante Couturine...

  COUTURINE, iitec u-i regard langoureux, lui prend la main et la baise.

  Toujours tendre, Couturin !

  LE ROI COUTURIN. A notre gauche, notre premier ministre, l’indispensable Graisse-d’Ours.

  GRAISSE-D’OURS. Vous êtes trop bon, Majesté !

  COUTURIN. Autour de nous, les hauts dignitaires de notre bonnet : l’archi-tailleur, l’archi-bottier, le prince du Cold-Cream, le duc du Caoutchouc, et autres.

  LES GRANDS DIGNITAIRES, /’inclinant. Pour vous servir, ô Souverain î

  COUTURIN.

  Avec les dames de notre cour, Il salue.

  lesquelles en font l’ornement.

  LES DAME3.

  Ah ! délicieux !

  COUTURIN. Ei derrière nous, le peuple imbécile !

  LA FOULE.

  Vive le Roi !

  COUTURIN. Il nous faut, suivant l’usage, établir les modes

  de la saison.

  TOUS, avec vivacité et se démenant.

  Voyons ! quelles couleurs ? combien de mètres ?

  COUTURIN. Un instant ! 11 est d’abord indispensable de rappeler les principes.

  CRAISSE-D’OURS.

  Rappelez !

  COUTURIN. Or, c’est une vérité reconnue, mes colombes, que vous êtes naturellement hideuses !.

  LES DAMES, scandalisées. Ah ! ah ! l’abomination !

  COUTURIN. Oui, fort laides !... Silence ! Vous ne mettrez pas en doute, j’imagine, la supériorité du factice sur le réel ? C’est l’Art seul, déesses, qui vous fournittous vos charmes. — Ne craigne/ rien, je suis discret. — Mais vou> conviendrez que l’on est amoureux d2 la robî et non de la femme, de la bottine et non du pied ; et si vous ne possédiez pas la soie, la dentelle et le velour. », le patchouli et le chevreau, des pierres qui brillent et des couleurs pour vous peindre, les Sauvages mêmes ne voudraient pas de vous, puisqu’ils ont des épouses tatouées !

  Il se rassoit.

  LES DAMES.

  C’est un peu dur ! un peu vif !

  GRAISSE-D’OURS se lève.

  D’ailleurs, le vêtement, éLant le signe manifeste de la chasteté, fait partie de la vertu et est une vertu lui-même !

  Il se rassoit.

  COUTURIN.

  Donc, plus le cosLurne sera costumant, c’e^t- à-dire antinaturel, incommode et laid, plus il sera beau !

  Il se ras :oit.

  GRAISSE-D’OURS se lire.

  Et distingué surtcut !

  Il se rassoit.

  TOUS.

  Ah ! distingué ! le distingué, c’est le principal.

  COUTURIN se lève.

  Eh bien ! travaillez maintenant. Il se rassoit.

  TOUS. Voyons ! cherchons !

  Un moment de silence, puis on entend tout à coup un grand fracas de miroirs cassés.

  COUTURIN.

  Qu’est-ce ?

  Il fait à un officier signe de sortir ; après avoir regarde à droite.

  Ah ! l’arbre aux miroirs, cassé ! Ils étaient trop mûrs sans doute, et quelque maraudeur en l’ébranlant...

  L’OFFICIER, rentrant. Nous avons trouvé dessous un monstre !

  COUTURIN »

  Un monstre ?

  L’OFFICIER. Oui, 6 Souverain, un être vert et démodé.

  COUTURIN.

  Qu’on l’amène !

  TOUS.

  Quelle bravoure !

  SCÈNE III

  LF.S PRECEDENTS, JEANNE.

  Elle entre avec des gants verts Empire qui lui montent jusqu’aux coudes, et faisant beaucoup de plis sur les bras ; uue coiffure à la girafe, un châle jaune par-dessus sa tunique et un ridicule à la main. A son aspect, Couturine pousse un cri aigu et tombe à la renverse. Graisse-d’Ours se léte indigne ; Couturin, avec un petit mouvement d’effroi, se recule sur son trône ; les dames arrachent vivement les feuilles de l’arbre à éventails et se cachent le visage dessous. Brouhaha général.

  LES HOMMES s’ecrient :

  — Arrière !

  — Va-t’en !

  — Cache-toi !

  LES DAMES.

  — C’est une horreur î

  — Une turpitude !

  — Une antiquité... !

  COUTURIN, pour commander le silence, étend son sceptre, un fer à papillotes.

  Du calme, têtes exallées par la frisure ! Approche, jeune fille, — car tu as l’air d’en être une, à tes attributs naturels, bien que tu n’en possèdes point les grâces. Explique-nous, justifie ton accoutrement !

  JEANNE.

  Je l’ai pris là, par terre, au hasard... croyant qu’il le fallait ; et, en me relevant, tous les miroirs...

  COUTURIN.

  Assez ! Ce n’est pas d’eux qu’il s’agit.

  Rapidement.

  Mais, pour avoir désobéi aux lois de notre Empire, pour avoir méprisé le culte de la chaussure, les délicatesses de la lingerie et l’élégance du cheveu ; pour t’étre affublée d’une aussi infâme défroque, qui fait remonter l’imagination jusqu’au temps de Corinne et du cirage à l’œuf, tu mériterais les supplices...

  TOUS.

  Oui, oui ! les plus terribles !

  COUTURIN.

  D’être condamnée à des bottines trop étroites, à des peignes trop durs, à des corsets indéla- çables !

  TOUS.

  Bravo !

  COUTUR1N.

  A porter un cabas !

  JEANNE.

  Gr�
�ce !

  C O U T U RI N.

  Et un turban., avec panaches !

  JEANNE.

  Mais je ne connaissais pas la mode ! Je n’ai pu la suivre. Est-ce un crime ?

  C O U T U RI N.

  Il n’y en a pa5 de plus grand, élre femelle ! car la Mode, sais-tu bien, c’est la loi, la fantaisie, la tradition et le progrès ; il n’est rien qu’elle ne gouverne, ne produise et ne renverse. Colosse folâtre établi >ur le monde, elle drape la couche des nouveau-nés, tandis qu’elle ornemente des tombeaux, levant -a têle au ciel ver> les philosophie » et pénétrant ainsi, du bout de son pied mignon, jusque dans l’éternité. Retire tes gants verts !

  JEANNE, humblement.

  Je ae demande pas mieux, nui. Je ferai ce qui vous plaira.

  C O U T U R I N E.

  Ah ! pitié pour elle, grand roi !

  COUTU RIN.

  Soit ! je te pardonne, en considération de ton ignorance.

  Aux grands officiers.

  Et vous autres, occupez-vous de la façonner congrûment, de la vêtir dans le dernier genre.

  JEANNE, sautant dejoié.

  Oh ! merci. Quel bonheur ! Je serai donc jolie, bien habillée !

  COUTURIN.

  Espérons-le !

  ‘BALLET

  Sur un signe que fait Couturin, les officiers de sa cour se précipitent de droite et de gauche : les uns vers les champignons qui portent des costumes, les autres vers les étoffes du fond, ceux-ci vers les marabouts, ceux-là vers l’arbre à peignes, etc. ; et ils s’empressent d’habiller Jeanne et de la maquiller. Cependant le fond et les deux côtés du theàtre changent, et représentent du haut en bas les rayons d’un gigantesque magasin de nouveautés, plein de garçons servant des dames. Couturin est placé au premier plan à droite, étalé, seul, sur une petite causeuse dans une pose méditative et en train de prendre des notes. Les garçons de magasin habillent des dames du monde. Quelques-unes viennent s’adresser à Couturin, qui leur repond, par trois fois :

  Laissez-moi ! je compose !

  Couturine leur sert du thé, sur un petit guéridon, place près de Couturin.

  A de certains moments, le mouvement s’arrête et il se fait un grand silence. Alors Ccwturin, un lorgnon dans l’œil, passe toutes les femmes en revue et les rajuste, abaisse ou rehausse leur decolletage d’un geste brusque, puis lève les épaules et crie :

 

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