Book Read Free

Complete Works of Gustave Flaubert

Page 443

by Gustave Flaubert


  LE ROI DES GNOMES.

  Bravo !

  JEANNE.

  Comme les autres sont les plus forts, soumettons-nous, afin qu’ils nous respectent et qu’il.-, nous servent ! Oh ! c’ert facile, avec des concessions extérieures, et pourvu qu’on n’ait dans ses discours et sur sa personne rien d’t xtravagant !

  Parait un barbier arec les ustensiles de sa profeision.

  PAUL, surprit.

  Que voulez -vous ?

  LE BARBIER, d’une voix caverneuse.

  Tailler votre barbe en collier comme à tout le monde !

  PAUL.

  Voilà, par exemple, une exigence !

  JEANNE.

  Oh ! pour me plaire !

  Elle lui attache la serviette autour du ccu.

  PAUL.

  Je suis d’un ridicule achevé, n’importe ! Mais d’où vient qu’elle me fascine, et que j’obéis comme un enfant !

  JEANNE, pendant que le barbier travaille.

  Un peu de patience ! C’est presque fini ! Encore un coup ! Ah ! que vous serez bien ! et quels bons soirs, cet hiver, dans le salon à rideaux de perse, décoré par des photographies de famille, au coin du feu, près de mon piano ! Il y a, dans le faubourg, de petits jardins avec des tonnelles de bâtons verts. Nous viendrons là, tous les deux, le dimanche ; et, nous promenant bras dessus bras dessous, nous parlerons sans cesse de notre bonheur, à côté des légumes, en regardant l’espalier.

  PAUL, le barbier ayant fini, se lève. — A part.

  Elle a raison peut-être. Un fond de jugement se découvre dans ce qu’elle dit. D’ailleurs, une fois ma femme, je l’éduquerai !

  JEANNE.

  Mais tournez-vous donc pour que je vous voie ! Ah ! bravo ! Merci ! Je suis contente. Vous ne me quitterez plus.

  Elle lui prend les maint.

  PAUL.

  Ah ! chère mignonne ! Non ! non ! je te le jure !

  JEANNE, ravie et le contemplant. Est-ce possible ? Mais oui I Rien ne lui manque !

  LE ROI DES GNOMES, tendant vivement à Jeanne un tromblon.

  Et cela ?

  JEANNE, posant le tromblon sur la tète de Paul, Oui, cela !

  Appelant. Tous ! tous ! venez ! c’e^t fini. Dis trois côtes, un Jlot de bourgeois se précipite sur la scér.r.

  SCE^E VI

  LES PRECEDENTS, BOURGEOIS, puis DOMINIQUE.

  LES BOURGEOIS, applaudissant et embrassant Taul.

  — Ah ! très bien, très bien !

  — Excessivement convenable !

  — Nos félicitations !

  — Mon cher compatriote, je suis heureux... !

  PAUL.

  Permettez... Que signifie ? Tout à l’heure on a failli me lapider, et maintenant...

  UN BOURGEOIS. C’est que vous êtes un des nôtres !

  LE ROI DES GNOMES, lui pimentant un miroir. Tiens ! regarde !

  PAUL, après s’être considéré quelque temps dans le miroir, et comme un homme qui sort d’un songe.

  Comment ! le collier ! l’odieux tromblon du bourgeois !

  Il jette par terre le chapeau. Cris d’indignation de la foule. Et la redingote à la propriétaire !

  Il se l’arrache du corps.

  Moi, j’ai pu me déshonorer avec ces deux couvre-idiots, sous ces infâmes symboles ! Jamais ! jamais !

  Il trépigne sur le chapeau et sur la redingote avec rage.

  JEANNE. Le malheureux ! Grâce !

  LES BOURGEOIS.

  Il est fou ! Prenez garde !

  JEANNE, éperdue.

  Calmez-le ! Voyons ! que faire ?

  VOIX DE LA FOULE.

  Qu’on le saisisse ! Un bouillon ! L’epreuve du bouillon

  JEANNE.

  Apportez-le, vite !... Là ! C’est bien ! Prenez, mon ami !

  Paul est entouré, tenu par les pieds et par les mains. Jeanne lui tend une tasse de bouillon, qu’on lient de lui remettre et l’approche de ses lèvres.

  Buvez-moi cela, lentement.

  PAUL renverse la tasse d’un revers de tnain.

  Je ne me moque pas mal de votre bouillon !

  TOUS.

  Sacrilège ! — Au cachot ! au cachot ! — Dans un cul de basse-fosse !

  La foule s’est ruée sur lui et on le garrotte aux poignets.

  PAUL.

  Oui ! battez-moi ! J’aime mieux vos injures que vos applaudissements et vos supplices que vos bienfaits ! Avec vos cœurs d’esclaves et vos têtes en pain de sucre, vos grotesques costumes, vos hideux ameublements, vos occupations abjectes et vos férocités d’anthropophages...

  LA FOULE.

  C’est du délire !

  PAUL, levant au ciel ses mains enchaînées.

  Ah ! que n’ai je, pour vous exterminer, la foudre du ciel !

  LES BOURGEOIS. U devient dangereux ! Un bâillon !...

  On le bâillonne.

  UN BOURGEOIS. Et à son domestique !...

  TOUS LES BOURGEOIS. Oui ! oui !

  DOMINIQUE reparaît avec la. redingote et le tromblon, et se débattant.

  Mais j’ai la redingote, moi ! J’ai le tromblort ! Je ne demande pas mieux !

  UN BOURGEOIS. Ça n’y fait rien ! En vertu de la solidarité... !

  DOMINIQUE. Je boirai lé bouillon !

  LES BOURGEOIS.

  Silence !

  DOMINIQUE. J’en ai même besoin !

  LES BOURGEOIS.

  Insolent !

  On le bâillonne, et on les enferme tous les deux, eu reç-de- ckaussee, dans la prison qui est à droite, au second plan. — On les aperçoit à travers les barreaux.

  LA FOULE pousse un grand soupir de satisfaction.

  Ah ! il s’agit maintenant de les moraliser un peu, de les catéchiser !

  SCÈ^CE VU

  LES MEMES, LE GRAND PONTIFE.

  LE GRAND PONTIFE. Ça me regarde ! C’est mon devoir, mon sacerdoce ! Je commence !

  Infortunés ! vous êtes convaincus d’attentat contre la redingote et le pot-au-feu !

  LES BOURGEOIS, ricanant. Ah ! ah ! ces Messieurs n’en voulaient pas !

  LE GRAND PONTIFE. De dédain pour l’Épicerie, de sentiment, id ‘-cs,

  paroles, manières et costumes bizarres, en un mot d’excentricité !

  UNE VOIX.

  La guillotine !

  LE GRAND PONTIFE, Non, Messieurs ! Grâce au ciel, nos moeurs sont plus douces ! Nous ne demandons, misérables ! qu’à vous lessiver par le châtiment, à vous purifier par le remords, et même nous voudrions que plus tard, si c’est possible, à force de bonne conduite, vous vous réhabilitassiez ! Le bouillon que vous avez rejeté, on vous l’ingurgitera de force, mais plus clair ; les murs de votre appartement seront embellis par des inscriptions morales, et ce sera, au lieu d’apprivoiser des araignées, votre distraction unique !

  Les prisonniers s’agitent en remuant leurs bras à traver les barreaux.

  Je n’ai pas fini ! La juste fureur du peuple veut, puisque vous ne pouvez à présent nous faire aucun mal, que je vous assomme ainsi en vous disant un tas de choses ! Donc on tentera sur vous des expériences !...

  Un petit râle se fait entendre à toutes les horloges au-dessus des portes, et huit heures sonnent. Au premier coup, tous les bourgeois tirent leur bonnet de coton de leur poche et le mettent sur leur tète. Le grand pontife s’interrompt subitement et se coiffe du sien en même temps.

  L’heure de se coucher ! A demain ! Tous les bourgeois rentrent che eux.

  SCE^CE Vlll

  J H A X XI :, LE ROI DI ; S GXOMES.

  JEANNE, avec emportement.

  Délivre-le ! Délivre-le donc, ou je vais moi- même.. .

  LE ROI.

  Prends garde !

  JEAN N E.

  Mais c’est par ta faute qu’il se trouve la. et que je l’ai perdu encore une fois !

  LE ROI.

  Par la tienne !

  JEANNE.

  Ah ! non content de m’avoir trompée... !

  LE ROI.

  Je ne t’ai pas trompée ! Je puis te donner tout ce que tu d
emandes, mais il m’est impossible d’agir sur tes sentiments comme sur les siens ; choisis mieux ! A ta première réquisition, je t’ai accordé les élégances d’i monde et les niaiseries qu’elles comportent ; à la seconde, la simplicité bourgeoise avec son cortège de laideurs. De quoi te plains-tu ? que te faut-il ?

  JEANNE, après un long silence.

  Eh bien ! je vais te le dire ; car je l’ai devine enfin, lorsqu’au milieu de la populace qui l’enchaînait, le rêve de son cœur a jailli dans une explosion d’orgueil ! Ce que je veux ? Écoute : C’est un pouvoir tellement démesuré qu’il l’é- blouisse ! Je demande des palais de basalte avec des escaliers de diamant, et à le faire asseoir auprès de moi sur un trône d’or, pour qu’il contemple de plus haut toutes les têtes de mes peuples esclaves prosternés dans la poussière !

  LE ROI.

  Bien ! bien ! Mais pas si fort, ma princesse, de peur de réveiller ces honnêtes populations.

  Il tire de sa poche un bonnet de coton démesuré, se l’enfonce sur le chef et relève ses lunettes bleues. Son visage est effroyable, avec des dents jaunes, des yeux cernés jusqu’aux oreilles, tandis que son collier de barbe rouge, se développant sur les deux cotés, ressemble à deux gros plumets. La mèche de son bonnet de coton flamboie. Il disparaît avec Jeanne.

  SCÈ^CE IX

  Aussitôt te pot-au-feu, dont les anses se transforment en deux ailes, monte dans les airs et, arrivé en haut, il se retourne entièrement. Tandis que les flancs du pot-au-feu vont s’élargissant toujours, de manière à couvrir la cité endormie, des légumes lumineux, carottes, navets, poireaux, s’echappent de sa cavité et restent suspendus à la toute noire comme des constelL-.ticns.

  Dés que l’obscurité est complété, on entend s’eleter dans toutes les maisons un ronflement général.

  Mais il se fait un bruit sec comme d’un barreau qu on brise ; puis de la prison sortent deux ombres huma ne.<, frôlant les murs et marchant sur la pointe des pieds. A :u/ appara t d abord, ensuite Dominique atec le tromblon et la redingote a la propriétaire, et portant sous ses bras ses deux bottes pour ne point faire de bruit. Il contemple un instant aiec effroi les constellations-legumts.

  Le ronflement général repart.

  La toile tombe lentement.

  SEPTIÈME TABLEAU

  LES ÉTATS DE PIPEMPOHÉ

  Le théâtre représente une vaste salle d’une architecture indo-moresque, ayant dans le fond une galerie (praticable) à doubles arcs correspondants, soutenus par des colonnettes géminées. Il y en a trois, et celui du milieu, faisant porte, s’ouvre sur l’escalier à trois marches par où l’on descend dans la salle.

  Le salon a des poutrelles or et bleu, successivement. Les colonnettes sont en ébène avec des incrustations de nacre, et les arcades du côté extérieur de la galerie closes par des stores en petits bambous dorés.

  Sur la plinthe qui supporte la galerie, comme sur toutes les murailles, des losanges vermillon et azur alternent dans la couleur noire.

  A droite, une grande portière de cachemire. A gauche, sur un trône flanqué de chimères, à fond d’or mat et que surmonte un baldaquin de plumes blanches, Jeanne, en costume royal et éblouissante de pierreries, est assise dans une attitude impérieuse.

  Près d’elle, debout, se tient son premier ministre (le Roi des Gnomes). Par derrière, des négresses agitent des éventails en plumes de paon ; et devant elle, des nains barbus, habillés de rouge et accroupis sur leurs talons, occupent symétriquement tous les degrés du trône. Les deux derniers, en bas, soufflent à pleine poitrine sur deux cassolettes un peu plus hautes qu’eux.

  Au milieu de la scène danse un groupe de bayadères, — tandis qu’au fond, devant chaque arcade et tranchant ainsi sur la couleur dorée des stores, il y a un géant, habillé d’une longue robe noire, et qui reste immobile.

  Une musique langoureuse bourdonne. Les tourbillons des parfums montent lentement ; et la lumière du soleil, passant par les intervalles des roseaux, enveloppe tout d’une atmosphère ambrée.

  SCÈNE PREMIMÈRE

  JEANNE, LE ROI DES GNOMES, en

  premier ministre, LES NAINS, LES DANSEUSES.

  LE ROI DES GNOMES, bas, a l’oreille de Jeanne. Es-tu heureuse, maintenant ?

  4 î

  JEANNE, souriant. J’espère l’être bientôt !

  Les bayadères, après un de leurs pas et avant d’en recommencer un autre, s’inclinent devant le trône.

  LE ROI DES GNOMES.

  Oui, c’est cela ! Tous te prennent pour la reine, morte la nuit passée, et l’erreur du peuple va durer. Tu n’as plus qu’à le retenir quand il viendra, mais sans te faire connaître, car n’oublie pas quelles conséquences terribles...

  JEANNE.

  Je sais ! Merci, bon génie, qui as eu pitié de ma tendresse, et puisque tu es mon premier ministre, ne me quitte plus.

  LE ROI DES GNOMES.

  Si parfois je m’écarte, ce sifflet d’or m’appellera.

  Il lui donne un sifflet d’or, qu’il avait à son cou et qu’elle passe au sien.

  La portière de cachemire faisant face au trône s’entr’ouvre, et il entre un nain d’aspect farouche, avec une aigrette à son turban, de très longues moustaches, et un bâton d’ivoire à la main. Il conduit, marchant au pas et effroyablement armés, une escouade de six géants. Tandis qu’il s’avance jusqu’aux pieds du trône pour se prosterner, les géants s’alignent en hait contre la muraille et y restent immobiles,

  SCÈNE II

  LES MEMES, LE NAIN, général des géants, puis UN OFFICIER, puis LE CHANCELIER.

  LE NAIN, après sa prosternation, se retourne vers les géants.

  Plus haut, drôles ! plus haut ! Le menton levé ! Qu’est-ce qu’une tenue pareilie !...

  Tous les géants tremblent d’effroi devant lui.

  Place au messager des désirs de la souveraine !

  En gardant le dos toujours collé contre la muraille, ils s’écartent de droite et de gauche ; et alors parait un officier en turban rose, avec des gants de mousseline claire, une veste Oleue et un large sabre suspendu contre sa hanch : par un baudrier.

  L’OFFICIER, ayant fait un long salut.

  D’après les ordres de Votre Majesté sublime, nous venons de haclu r en petits morceaux les douze misérables qui ne se sont pns pr<>.-ternés assez vite, hier, quand vous passiez dan.- le bazar des soierie- sur votre éléphant blanc.

  JEAN N E.

  D’après mes ordres... par morceaux... mon éléphant... ?

  L’OFFICIER, souriant. Il ne s’agit pas de votre trois fois divin éléphant blanc, Majesté ; ce ne sont que des hommes.

  JEANNE, indignée.

  Malheureux !

  L’officier la regarde, ébahi.

  LE ROI DES GNOMES, bas. Tu te compromets par cette indignation. Pense donc à lui, à ton but, et récompense ce bon serviteur pour son exactitude.

  JEANNE. Jamais je ne pourrai !

  LE ROI DES GNOMES. Il le faut cependant !

  JEANNE, d’une voix hésitante.

  C’est bien, nous sommes contente, va !

  L’officier sort. — A part.

  Ah ! mon Dieu ! qui m’aurait dit que j’aurais le courage... ?

  LE ROI, à part. Allons ! elle commence bien !

  Entre le Chancelier, vêtu d’une grande pelisse bordée de fourrures par-dessus sa robe verte, avec un bonnet d’astrakan, un encrier dans sa ceinture noire, et à la main gauche, entre les doigts, plusieurs longues bandes de papier.

  LE CHANCELIER. Je me hasarde sous vos puissants rayons, lumière des étoiles, pour ous faire observer qu’il manque à cette place votre auguste sceau !

  J E A N N E.

  Qu’est-ce ?

  LE CHANCELIER. Votre Majesté, sans doute, se rappelle l’insolence de cet homme qui osa pleurer en sa présence, avant-hier, sous le prétexte qu’il mourait de faim ?

  JEANNE. Je... ne me souviens pas.

  LE ROI, bas. Tu te souviens, au contraire.

  LE CHANCELIER. C’est l’ordre pour son e
xécution immédiate !

  JEAN N E.

  Horreur ! Retirez-moi cela !

  LE ROI, au chancelier.

  Donne, je m’en charge ! Sortez, vous tou> ! JEAN N E.

  Oui, sortez !

  Le nain sort, suivi des six géants, dont les têtes touchent aux voussures des arcadei dans la galerie. Les bayadères s’en vont ensuite, et les nains, accroupis sur les marches du trône, sauf un seul qui demeure à demi caché.

  LE ROI, désignant les deux géants du fond près des stores.

  Ceux-là peuvent rester, étant muets.

  SCÈC^E III LE ROI DES GNOMES, JEANNE.

  JEANNE, descendant du trône.

  Qu’as-tu donc pour exiger cette mort ? LE ROI.

  Moi ? Oh ! pas le moindre motif !

  JEANNE.

  Eh bien, comme j’ai le droit de pardonner... LE ROI.

  Pardonner ? Mais ils ne croiront jamais que tu sois la reine !

  JEANNE.

  Pour avoir pleuré ! quel crime ! E !ie était donc bien cruelle, l’autre !...

  LE ROI.

  Elle était forte. Imite-la !

  JEAN N E.

  Il m’est impossible cependant...

  LE ROI.

  Tu veux donc te perdre, et pour un scrupule indigne de ce pouvoir tant rêvé, quand il te le faudrait plus fort que jamais...

  JEANNE.

  Que dis-tu ?...

  LE ROI.

  Car bientôt, tout à l’heure peut-être, tu auras à tirer d’un péril mortel ton frère et ton amant.

  JEANNE, après un long silence.

  Et tu crois que ce papier...

  LE ROI.

  Il ne s’agit que de retourner dans tes mains ton sifflet d’or et d’en appuyer le pommeau sur cette cire rouge.

  JEANNE.

  Oh ! non ! c’est trop horrible !

  LE ROI.

  Mais si le peuple se révolte, .-’il te chassait ? Je ne peux rien sur les multitudes, moi ! Il est accoutumé chaque jour à des supplices. Tu !e prives de sa joie, il va douter de ta reine.

  De grands cris s’t lèvent au dehors.

  J/entends-lu ?

  JEANNE, prêtant l’oreille.

  En effet !

  VOIX LOINTAINES. Vengeance ! La mort ! la mort !

  LE ROI DES GNOMES, à un des géants près des stores. Relève !

  Le géant, sans monter sur les marches, allonge le bras et il relève d’un seul coup jusqu’en haut le store de bambous dorés qui ferme l’arcade extérieure du milieu de la galerie. On aperçoit une ville orientale, minarets, coupoles.

 

‹ Prev