Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 485

by Gustave Flaubert


  Les malheureuses ne répondaient rien, si ce n’est qu’elles souffraient toujours ; et quant à re- quérir la vengeance des lois, on leur laissa la nuit pour y réfléchir. La jeune fille pouvait à peine parler et la vieille avait également les idées fort confuses, vu qu’elfe était ivre, à ce que disaient les voisins ; ce qui nous expliqua l’insensibilité qu’elle avait montrée pendant que nous la soula- gions.

  Après nous avoir fouillé des yeux, le mieux qu’ils purent, pour savoir qui nous étions, les autorités de Pont-I’Abbé nous souhaitèrent le bon- soir, en nous remerciant “des services que nous avions rendus au pays”. Nous remîmes notre nécessaire dans notre poche et le commissaire s’en alla avec son garde, le garde avec son sabre, le juge de paix avec le râteau.

  WA peine montés dans nos chambres, nous y reçûmes la visite de deux gendarmes désireux de lire sur nos passeports nos noms, prénoms, domi- cile et profession, afin de les rapporter bien vite au commissaire et au juge de paix qui les atten-

  t*) Inédit, pages 303 à 205. daient sans doute avec une anxiété fort grande. Mais comme nous jouissons du bonheur insigne de n’exercer aucun métier, de n’être décorés d’au- cun titre ni revêtus d’aucune qualité, il leur fallut se résigner à n’apprendre que deux noms fort inconnus à Pont-î’Abbé, comme ailleurs. Jamais cependant ils ne purent croire que nous fussions des messieurs cheminant à pied pour leur récréa- tion personnelle, cela leur paraissait inouï, ab- surde ; nous étions des dessinateurs ou des leveurs de plan qui voyageaient par ambition pour faire mieux que les autres et gagner par là la croix d’honneur ; nous étions salariés par le gouverne- ment pour inspecter les routes et surveiller les allumeurs des phares ; nous avions une mission secrète, un travail clandestin que nous ne vou- lions pas dire afin de surprendre les gens et de faire notre coup ; il y avait en nous quelque chose d’incompréhensible, de contradictoire et de téné- breux, et nous les effrayions presque, tant nous leur semblions étranges.

  Non, vive Dieu ! rien de tout cela ne nous pousse. Nous ne sommes que des contemplateurs humoristiques et des rêveurs littéraires ; nous pas- sons notre vie à regarder le soleil et à lire les maîtres. Si cela n’emplit pas la poche comme de faire du suif, des bottes et des lois, si les gen- darmes le comprennent peu, et que les bourgeois en rient de pitié, c’est donc pour nous seuls alors, et tant mieux mille fois, que vous étendez vos horizons, grèves et prairies que labourent nos pieds, et c’est pour nous aussi que vous êtes venus, poètes magnifiques où nous délectons nos âmes.

  Et nous nous mîmes au lit en riant de cette perversité grande qui fait de la vie humaine l’ap- pendice de la boutique, de l’étude ou du comp- toir, ne la croyant inventée par Dieu que pour emplir des casiers et prendre des numéros.

  Puis nous dormîmes d’un bon sommeil malgré nos opérations, et dès l’aurore nous partîmes pour Penmarc’h sans nous informer de l’état de nos malades. VIII

  PenmARc’h. — Eglise du commencement du XVI* siècle ; ori- ginal porche de l’entrée principale ; deux portes jumelles en plein cintre ornées ; niche longue, élégante, à couron- nement dentelé ; tête de cheval à gauche ; un homme qui se cramponne. — Entrée latérale charmante comme goût, on y sent un fumet du XVI* siècle allié à l’élément indi- gène ; deux portes jumelles du même genre, mais plus gracieuses encore ; à gauche, un médaillon représentant un homme qui embrasse une femme, la femme se défend. — Intérieur plein d’oiseaux qui chantent. A notre seconde visite, ce matin, un oiseau a passé au milieu de la nef en volant. Ogives, médaillons à sculptures robustes, repré- sentant des têtes ou des bonshommes. — Dans le chœur un saint en bois coloré, relevant le bras droit ; manteau découpé, fenêtres divisées en fleurs dans la chapelle der- rière l’abside. — Restes d’un ossuaire en pierre dans le cimetière, avec deux petites tètes de mort sculptées dans un angle extérieur.

  KÉRiTY. — Rochers en vue, marais avec des criques que la marée montante remplissait. — Restes d’une belle église des Templiers, pure, sobre, niches charmantes dans le goût de celles de Penmarc’h. La nef n’a qu’un côté latéral, pas de transept. Autel en pierre. Au fond ogive avec trois divisions dans la fenêtre. — II reste une tour sur le côté droit du portail, nous sommes montés. Campagne plate, la mer, les moulins qui tournaient, vent. — Conversation avec les marins. — Un vieux nous a dit qu’il n’avait vu dire la messe en mer (un autre nous avait dit le contraire) sur les ruines d’Ys, car ils placent Ys ici. Les gens nous ont prétendu qu’on voyait encore des pierres taillées comme s’il y avait eu une ville. — Homard. — Dans le cimetière de Penmarc’h, fût d’une croix avec des bouts de branches coupées, ce qui est un élément indigène constant et très remarquablement caractéristique.

  La Torche. — Crevasse. Grand rocher comme un peulvan, vagues retombant en cascade ; autour elles couraient.

  White Norse. — Désert pour aller à Plouvan, immense plaine d’un vert pâle, sables, ondulations du terrain. — Hutte aux canards sauvages où nous nous sommes assis ; des oiseaux noirs au ventre blanc volaient en tournant et criaient sur notre tête ; solitude complète ; la mer à gauche.

  — Troupeau noir de moutons sautant par-dessus un en- clos. — Nous passons dans des cours où les chiens aboient.

  — Bras de mer. — Marais. — M. Bataille a été à Lou- viers, a été dans l’Inde, à Waterloo, a fait la course, a été douanier et est maintenant retraité : histoire pour un

  quarteron tu en as une livre. Histoire du..... envoyé

  dans un boulet ; il cassera la gueule à quelqu’un. Retraite de Russie ; le grenadier auquel il avait refusé le feu mort au coin de son feu ; il lui prend sa culotte. Les poux appelés Napoléons de Pologne. — L’instituteur primaire nous désillusionne sur la vertu des Bretonnes ; les filles se cotisent pour payer à boire aux garçons afin d’avoir un cavalier pour la danse. — Grogs. — Nous sympathisons avec un cordonnier. — Soupçon de l’hôtesse sur l’immo- ralité de mon ami.

  De Plouvan À Audierne, au bord de la mer en laissant une chapelle à droite. — Route qui serpente suivant les sinuo- sités de la côte. — Désert, la mer, la mer, le vent. — Le médecin à cheval en houseaux. — Paysans travaillant le varech ; leurs vêtements bruns sur les rochers verts. — A droite, montagnes de sable et de craie ; couleur blanche, la mer bleue verte ; le ciel roulant des nuages, très bleu par places ; le sentier serpentant devant nous au loin sui- vant l’ondulation des terrains, comme une tramée blanche sur le fond vert pâle de la terre ; sables à traverser ; mou- lin.

  Audierne. — Obligés de faire le tour de la baie. — Eglise : sous un porche latéral un monstre marin, une figure gro- tesque ; un bateau sur la façade, mais moderne et non pas chiqué comme à Penmarc’h. — Le soir nous nous prome- nons sur le sable si beau que nous avons regret d’y mar- cher, en parlant de 7 millions de rentes. La mer verte foncée par l’effet d’une côte verte qui se reflétait dessus ; plus près de nous bleue ; nuages de nacre et de poussière d’or pâle. Du côté plus chargé un nuage noir sur une touffe d’arbres verts s’avançait en s’élargissant.

  D’Audierne À Plougoff (samedi 19). — D’abord la grande route qui monte ; arbres à droite. — Un monsieur à cheval et orné de longs cheveux, que nous arrêtons pour savoir notre route, nous conseille d’aller au pardon de Saint-Hu- gin à Premelin. — Baraque en toile. — En attendant vêpres nous allons nous asseoir au bord de la mer. — Eglise : statues décapitées ; porche latéral tout peint. — Dans la baraque, assis sur une planche posée sur deux pierres, nous causons avec des paysans (le grand qui me donne 45 ans, cheveux gris, frisé ; celui à côté de Max tout noir ; effet bouffant du bragow-brass en le voyant assis devant moi ; ils admirent nos pipes, nos couteaux) et un matelot qui tenait l’établissement. ■ — Nous nous perdons. Village désert, chiens aboyant ; personne ne parle français. — So- leil sur le fumier et dans les chemins effondrés, desséchés. A l’entrée de Plougoff, le médecin, l’hôtel ! — Grandes ondulations arides et augmentant d’aridité en s�
��approchant de la pointe du Raz.Touffes de joncs marins très courts, le sol est pelé par places. Nous traversons deux villages noirs

  ‘4 de crasse. — Une croix en pierre. — Moulin. — Enfant manchot de naissance qui nous demande l’aumône, il nous suit ; un douanier lui explique d’être notre guide. Muet, il nous précède. — Ciel bleu, cormorans. — Nous allons par le côté droit. Trou satanique, bouleversements, replis, indescriptible couleur des roches sous-marines. L’homme n’est pas fait pour vivre là, pour supporter la nature à haute dose. Ce n’est pas un rocher, mais une aggloméra- tion de rochers ; la terre a passé entre, herbe courte et glissante. La roche devient de plus en plus sèche, la crête aiguë s’abaisse vers la pointe. — Nous revenons par le versant gauche, la pente est moins à pic, et la vigueur du précipice est un peu atténuée par la dégradation des roches qui le garnissent. L’enfant est obligé de mettre son bras pour que je passe dessus. — Revenus nous fumons assis. — A droite, à l’entrée de la Baie des Trépassés, rocher debout, couvert de mouettes, elles voltigent, crient, montent et s’entre-croisent ; l’enfant jette des pierres ; une barque se balance. — Religiosité de notre hôtesse. — Toujours la soupe au lait et les oeufs. — Nuit bivoua- quée.

  De Plougoff À Pontcroix. — Paysans se rendant au par- don de Saint-Hugin qui guérit et préserve de la rage. — Près de Pontcroix nous retrouvons notre gaillard d’hier. — Gendarmes qui nous demandent nos passeports sur notre mauvaise mine. — Violent déjeuner à Pontcroix. — L’aubergiste officier de santé. — Costumes. — Férocité d’un tailleur qui nous mène à Douarnenez ; son char à bancs et le poulet du père Bataille sont les deux choses les plus dures que j’aie encore subies.

  Douarnenez. — Temps gris, nuageux, brouillardé, maisons basses, rues désertes, pays pauvre et triste ; à droite, sur le sable, bout de falaise avec de la verdure et des herbes qui pendaient. — L’île Tristan en face ; grand mur blanc. Du cultivateur qui l’habite ; air morose de l’ensemble qui va à ce vieux Fontepelle. De DouArnenez À Crozon. — Interminable route en car- riole, mais dont la longueur est atténuée par un sommeil à peu près continuel.

  Crozon. — M. de Saint Amour, sa nièce. — M. Grand. — Violence de l’habit du père Renoult allant au dîner de noces rendu par le notaire. — Le gamin tout nu s’habil- Iant dans un couloir. — Le soir, visite au cimetière.

  MorgAT. — Le village à droite. — Barques tirées sur le galet comme à Étretat. — Grottes : les petites qu’on voit à pied sec, trois, une avec deux arches, une autre où il y a une espèce d’alcôve basse ; la grande grotte, on y va en bateau. A l’entrée l’eau découle d’en haut, transparence de l’eau, la grotte n’est pas droite, mais fait des courbes ; un petit rocher au milieu. La teinte des rochers est jaune, gris de fer, rouge, etc., et tout cela sans transition suivant les tranches de la pierre. La barque roulait à la godille, on se sentait entraîné vers un royaume nacré, étrange, comme dans un couloir magique ; c’est la magie de la nature. Pla- fond diversement colorié.

  LandonADEC. — Lierres sur pans de murs. — Nos fouilles au dolmen. — Anse de Dinant. — Morts dans le sable, os calcinés par iceluy : on les a retrouvés les bras droits le long du corps, la face au ciel, les pieds vers la mer. — La mer, bleu foncé. — Le sable tout blanc et sec sous le soleil. — Campagne large et nue à couleur rousse pâle.

  Ce sommaire a été développé par Maxime Du Camp.

  14. IX

  De Crozon à Landévennec. — Moulins qui servent à nous reconnaître. — Fond de la rade. — Terre découpée en langues de mer qui avancent entre de petites montagnes toutes vertes et toutes boisées, même jusqu’au bas ; ça m’a fait penser à la Grèce. — Vieille abbaye, deux statues, l’une couchée, l’autre debout ; boudoirs d’un nouveau style ; la mer vue par le trou des fenêtres ; au premier plan un champ de pommiers. — Intensité de priapisme fluent. — Passage. — Course solide.

  Daoulas. — Le bonnet de nuit. — Jeune enfant nu-pieds venant vendre des fraises et revenant avec l’argent acheter un gros morceau de pain. — Goût horripilant d’un ossuaire dans le cimetière. — M. Genès, mouchard, marchand d’hommes, agent d’affaires, inspecteur de ces demoiselles, concierge du dispensaire ; il se moque des juifs qui font le même commerce que lui, avec leurs grands manteaux et leur chaîne de chrysocale ; n’aime ni le bal, ni l’église, ni le théâtre, mais une vieille bouteille ; il raccroche des hommes sur la route : « le remplaçant est le meilleur soldat parce qu’il est comme un forçat ». Et l’honneur de l’armée dirait le National ? eh ! eh ! eh !

  Calvaire de Plougastel. — Amusant ; animaux lourds,

  chevaux et ânes ; mine d’un homme qui....... le Christ

  en lui tirant la langue ; air raide de deux hommes qui vont le souffleter. M. Genès prenait la pâque pour une scène de jeu « ils jouent » ; un tambour, un joueur de trompe, un cavalier la figure toute levée en l’air précédant Jésus allant au mont des Oliviers. — Passage, terreur d’une petite femme laide et sale, enceinte ; elle se pressait sur moi. L’homme aime à sentir la femme faible ; la volupté se double de l’orgueil, du sentiment de la force ; et elle avait de la crotte aux yeux ! nous fuyons notre compagnon. — Marche sans fin pour arriver à Brest.

  Brest. — Frocart et Oe. — Longue descente pavée. — Passeports. — Hôtel du Grand-Monarque.

  Embêtement du port par le soleil. — Combats de chiens, d’ours et d’âne ; nous retrouvons notre ami de Guérande jouant du tambour ; cri d’excitation de son associé ; l’âne en dessous, les ours aux deux coins de l’estrade ; dans l’in- térieur, poussière, poteau, groupe d’ours, de chiens et d’homme ; un amateur de la ville. — La vue anti-magné- tique ; « Elle est magnétisée », chansonnette africaine. — Le b.....militaire. — La jeune bayadère.

  De Brest Au Conquet. — Monter et descendre. — Saint- Mathieu ; alternative des colonnes. — Mise à l’eau de la frégate la Persévérante ; effet de la masse s avançant douce- ment et élégamment en soulevant l’eau.

  KerAVEL, sept ruelles. — Obscur, silencieux, une lanterne au bout : quartier des maîtresses des gardes-chiourmes et des forçats. Le derrière donne sur les murs du bagne. — La rue de la Trique ; escalier, les femmes assises sur la porte, lits au fond ; les hommes et les femmes causent de- bout dans la rue ; c’est presque une foule. Beau clair de lune. Ces demoiselles, Babet, Clara, le monsieur qui fumait sa pipe.

  Visite à l’hôpital. — Fracture du crâne « je ne souffre pas” et il grimaçait quand on lui touchait. — Propreté niaise. — Jardin botanique ; une flaque d’eau et un cygne. — Ambroise nègre, le roi du bagne ; Ambroise doit aimer le cygne. — Un chat-tigre et un forçat qui se jouait avec lui. — Musée : deux têtes boucanées ; plâtres, Voltaire à côté de ces MM. — Un vieux racorni, vol ; un de la Seine-Inférieure, oreilles plates de chimpanzé, attentat à la pudeur. — Salles des forçats, un nègre vérole, comme un crocodile à cause de ses pustules ; un en lunettes, “la malheureuse passion du jeu”, vol et détournement de fonds. — Dans notre promenade du port, le dentiste. — Dans le bagne : logés à part, chien, place des exécutions devant le grand perron, cachots, porte. On s’apprêtait à ouvrir à deux forçats qui s’étaient échappés le matin. Je voulais leur voir donner la bastonnade ; le garde-chiourme m’a engagé à me priver de ce spectacle qui est hideux ; on les mène immédiatement après à l’hôpital où ils en ont pour quinze jours. Ils revenaient du travail, fouillement d’un chacun. — Marchands : ils nous assaillent de leurs marchandises. — Dans le port, les deux bassins ; vue aride des canons, des bouts de bois ; pas de nature, pas d’arbres, à peine un bouquet par-dessus les maisons ; pas de vague, pas d’animal, rien où le cœur se pose. A l’hôpital pourtant j’ai vu une petite nichée de chats sur le lit d’un malade. Recouvrance. — Rue en pente au milieu des échoppes ouvertes. — Vue de la rade ; un matelot regardait la mer, un homme traînait un petit enfant dans un chariot, des enfants jouaient dans les fossés. — Soleil chaud, ciel bleu, les bâtiments sur la rade : le
Borda avec ses deux raies blanches ; l’Astrolabe plus loin. — Traversé le port mar- chand en bateau. — Éternel boucan des trompettes et des tambours.

  Landerneau. — Plat. — Un pont. — La rivière de Lander- neau, canalisée droite. — Manoir de Kergoat, habitation d’homme ruiné, M. Fabre, bière, jardin, ifs, jets d’eau, soleil. — Intensité d’un moment effréné au milieu de cette nature.

  Joyeuse-Garde. — Rien, qu’une porte avec du lierre, et des mouvements de terrain qui indiquent des douves. — Nous causons d’Isabey, Pradier, etc., et de Shakespeare en revc- nant dans la forêt par des chemins encore ombrés. — Vue de la rivière, trop droite près Landerneau, mais plus loin c’est une vraie rivière. — Eau dans les prairies du mont, montagnes assez basses, à sommet aigu, couvertes de ver- dure. — Chien gueulant auquel on avait attaché une casse- role à la queue.

  La Roche-Maurice. — Nid d’aigle, démantelé, bâti en pierres plates superposées les unes sur les autres. — Au milieu des rochers qui sortent de l’herbe verte, ce qu’on voit, surtout, quand on y est monté en haut, en se tournant du côté de Landerneau ; d’en bas lierres sur les ruines, la verdure qui s’y cramponne a des gradations de teintes, elle devient plus foncée à mesure qu’elle monte, on la distingue par bouffées vertes différentes ; à travers une ouverture, dont les bords sont engraissés de vert lourd, le ciel bleu. — L’église, clocher en réparation dont les pierres couvrent le sol tout à l’entour ; espèce de cour plantée d’arbres rapprochés, de sorte que ça a l’air d’une église en ruine où l’on dit encore la messe.

  Landivisiau. — Plat, nul, mais relais de poste au milieu de la grande route ; maisons grises, basses. — Une lieue en- viron avant d’arriver à Saint-Pol, Tissot : point circonscrit dans l’immensité ; un gendarme s’il avait passé pendant ce temps-là, et au beau moment.

 

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