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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 486

by Gustave Flaubert


  RoscOFF. — Terrains dénudés, plats, légumes, légumes. — Les pays riches sont les pauvres ; les millionnaires s’habil- lent mal. — Rochers blanchâtres, longs, à fleur d’eau dans la mer bleue, nombreux et comme découpant le fond du tapis azuré. — L’église : beaux bas-reliefs en albâtre du xv* ; groupe de gardes au pied de la croix ; le Christ sor- tant du tombeau, très grand, très maigre, animé ; un garde casque en tête dormant sur son épée. — Malédiction des chaussures.

  Manoir de Kersalion : cour restreinte ; trois chevaux s’y jouant ; tourelle dans la muraille ; porte en plein cintre du XV* siècle surmontée d’un bonhomme coiffé d’un chaperon ; fenêtre dans le toit avec un pinacle d’où sortent de côté deux manières de gargouilles qui ne sont pas des gar- gouilles, un lion et un bonhomme. — Soleil et vent froid, campagne nue, courant d’eau, moulin, pierres ; chemin tout entouré de ronces de diverses espèces maigres, bruyère, etc., dont les formes se dessinaient sur le sentier blanc ; blés à tête blanche, blonds s’agitant sous le vent ; futaie à droite.

  Château de Kerouseri. — Trois tourelles, mâchicoulis, appartements boisés, grande pièce avec des fenêtres rape- tissées, donnant vue sur la mer ; pays plat, la mer au fond ; jardin délabré, pièce de blé entourée de roses ; un Avignon- nais pour gardien ; puits à levier.

  Kerland. — Entrée, porte couverte de lierre, tour pentago- nafe ; vieil escabeau en pierre ; grande chambre avec des restes de peinture au plafond sur le plâtre qui s’écaille ; ensemble gris, froid, ennuyeux, sombre ; toutes les pièces pleines d’outils, de bancs, d’ustensiles de campagne, un piège à loup dans l’embrasure d’une fenêtre.

  A la fin de ce sommaire, Flaubert avait écrit les quelques notes sui- vantes :

  Brest, mardi 29 juin, 3 h. 1/4 du soir.

  Mot d’un troupier qui voyait la mer pour la première fois : “C’est curieux tout de même ! ça donne tout de même un aperçu de ce qui existe !” ( Belle-Isle. )

  « L’amour est comme l’opéra ; on s’y ennuie, mais on y retourne. » Au bazar d’Ozai, 30 avril 1847.

  (Blois, i”mai.)

  Les pigeons de Paphos ne sont souvent que des oies. II y a beaucoup de gens qui croient avoir les mains belles parce qu’ils les ont propres.

  Dans le cimetière d’Arz : Mon Dieu ! n’aviez-vous pas assez d’anges au ciel ?

  L ieu chéri du Seigneur où la vertu réside

  A imable solitude où l’Esprit Saint préside,

  T rois fois heureux celui qui charmé de tes biens

  R énonce au siècle et rompt ses funestes liens

  A idé par le secours de son Dieu qui le guide

  P lus il trouve de croix, plus il est intrépide,

  P ersuadé qu’il est que l’instant de la mort

  E st l’instant fortuné qui le conduit au port.

  En route ! le ciel est bleu, le soleil brille, et nous nous sentons dans les pieds des envies de marcher sur l’herbe.

  De Crozon à Landévennec, la campagne est découverte, sans arbres ni maisons ; une mousse rousse comme du velours râpé s’étend à perte de vue sur un sol plat. Parfois des champs de blés mûrs s’élèvent au milieu de petits ajoncs rabougris. Les ajoncs ne sont plus en fleurs, les voilà redevenus comme avant le printemps.

  Des ornières de charrettes profondes et bordées sur leurs bords d’un bourrelet de boue sèche, se multipliant irrégulièrement les unes près des autres, apparaissent devant vous, se continuent longtemps, font des coudes et se perdent à l’œil. L’herbe pousse par grandes places entre ces sillons effondrés. Le vent siffle sur la lande ; nous avançons ; la brise joyeuse se roule dans l’air, elle sèche de ses bouffées la sueur qui perle sur nos joues et, quand nous faisons halte un instant, nous entendons, malgré le battement de nos artères, son bruit qui coule sur la mousse.

  De place en place, pour nous dire la route, surgit un moulin tournant rapidement dans l’air ses grandes ailes blanches. Le bois de leur membrure craque en gémissant ; elles descendent, rasent le sol, et remontent. Debout sur la lucarne tout ouverte, le meunier nous regarde passer.

  Nous continuons, nous allons ; en longeant une haie d’ormeaux qui doit cacher un village, dans une cour plantée, nous avons entrevu un homme monté dans un arbre ; au pied, se tenait une femme qui recevait dans son tablier bleu les prunes qu’il lui jetait d’en haut. Je me souviens d’une masse de cheveux noirs tombant à flots sur ses épaules, de deux bras levés en l’air, d’un mouvement de cou renversé et d’un rire sonore qui m’est arrivé à travers le branchage de la haie.

  Le sentier que l’on suit devient plus étroit. Tout à coup, la lande disparaît et l’on est sur la crête d’un promontoire qui domine la mer. Se répandant du côté de Brest, elle semble ne pas finir, tandis que, de l’autre, elle avance ses sinuosités dans la terre qu’elle découpe, entre des coteaux escarpés, couverts de bois taillis. Chaque golfe est resserré entre deux montagnes ; chaque montagne a deux golfes à ses flancs, et rien n’est beau comme ces grandes pentes vertes dressées presque d’aplomb sur l’étendue bleue de la mer. Les collines se bombent à leur farte, épatent leur base, se creusent à l’horizon dans un évasement élargi qui regagne les plateaux, et, avec la courbe gracieuse d’un plein cintre moresque, se relient l’une à l’autre, continuant ainsi, en le répétant sur chacune, la couleur de leur verdure et le mouvement de leurs terrains. A leurs pieds, les flots, poussés par le vent du large, pressaient leurs plis. Le soleil, frappant dessus, en faisait briller l’écume sous ses feux, les vagues miroitaient en étoiles d’argent et tout le reste était une immense surface unie dont on ne se rassasiait pas de contempler l’azur.

  Sur les vallons on voyait passer les rayons du soleil. Un d’eux, abandonné déjà par lui, estompait plus vaguement la masse de ses bois et, sur un autre, une barre d’ombre large et noire s’avançait.

  A mesure que nous descendions le sentier, et qu’ainsi nous nous rapprochions du niveau du rivage, les montagnes en face desquelles nous étions tout à l’heure semblaient devenir plus hautes, les golfes plus profonds ; la mer s’agrandissait. Laissant nos regards courir à l’aventure, nous marchions, sans prendre garde, et les cailloux chassés devant nous déroulaient vite et allaient se perdre dans les bouquets de broussailles, qui couvraient les bords du chemin. (*)Arrivés enfin à Landévennec, nous entrâmes pour déposer nos sacs quelque part dans un cabaret plus que simple, où l’on s’asseyait sur les futailles en guise de bancs. Après y avoir bu un coup de mauvaise eau-de-vie dans un de ces grands gobelets du pays en faïence rayée de bandes roses et bleues comme une culotte de bal masqué, nous allâmes tout de suite voir l’abbaye.

  II n’en reste qu’un portail composé de trois arcades ; celle du milieu plus basse que les deux autres est seule percée. De chaque côté de l’une d’elles, après un contrefort, une longue petite fenêtre cintrée va s’évasant du dehors comme les meurtrières d’une forteresse ; en dedans de l’arcade du milieu, des colonnes courtes supportant des moulures ont des chapiteaux couverts d’entrelacs compliqués.

  Quand on a franchi ce pan de muraille, soit par la brèche qui ouvre sur la cour, soit par le portail dont une échelle mise de travers vous barre l’entrée, apparaissent au fond les ruines du chœur et de l’abside découpant leur dentelure blanchâtre sur la couleur bleue du ciel. Elles forment un rond-point flanqué de chapelles latérales, rondes, garnies de contreforts extérieurs, avec des fenêtres à plein cintre la plupart soutenues par des colonnes qui s’engagent à leur base dans des piliers carrés. Le terrain de la cour ondule, fait des bosses et des creux ; c’est un mouve-

  (*) Inédit, pages 221 à 224. ment heurté de plans inégaux que les ronces et les lierres verdissent de leur verdure inégale.

  Dans les chapelles latérales, par le trou des fenêtres, on voit au loin la mer à l’horizon d’une prairie que bossellent en dômes verts les têtes rondes des pommiers et qui s’encadre comme un tableau dans le plein cintre rongé des fenêtres romanes.

  Une statue d’abbé est appuyée contre le
mur : un gros anneau au médius de la main droite, un menton long, des pommettes saillantes, des yeux sortis, des cheveux légèrement crépelés, et une chape bordée de longues franges, et un écusson qui est d’hermine à trois fasces au chef chargé d’un Iambel à trois pièces timbré de la crosse abbatiale. Est-ce là, pourquoi non ? pour- quoi oui ? saint Guenolé, premier abbé du mo- nastère, mort en 448, le même qui conseilla au roi Grallon de quitter la ville d’Ys avant l’en- gloutissement du Seigneur, et qui, lorsque sur la grève le roi fuyait au galop avec la belle Dragut, sa fille, lui cria dans un nuage, comme les flots déjà battaient les jarrets de son cheval, de se dé- barrasser du démon qu’il emportait en croupe ? Grallon la précipita dans les flots, les flots l’en- gloutirent, s’arrêtèrent, et Grallon continua sa course. Pour contempler cette figure plus à notre aise, nous nous étions assis sur une autre statue couchée par terre.

  Celle-là représente un évêque, il a la crosse, la chape bordée de roses et d’olives, la bague au pouce et, sous le bras gauche, le bâton pastoral passé. Une manche étroite, fermée d’un gros bouton et sortant elle-même d’une manche très ample serre son bras ; ses mains sont jointes ; deux anges soutiennent l’oreiller où il repose ; son chien, couché à ses pieds, surmonte un écusson qui est de neuf macles posées par trois au Iam- bel de trois pièces serties au chef et supporté à dextre par un lion Iampassé, à senestre par un lévrier.

  Pendant que nous nous occupions à lire ces niaiseries, un veau jaune, marqué d’une tache à la tête, se promenait près de nous. II chancelait sur ses longues jambes faibles, et les mouches bourdonnaient autour de ses naseaux blancs, hu- mides encore du lait de sa mère. Derrière le por- tail, au bas de la montagne qu’ils recouvrent, les grands hêtres balançaient leurs cimes, le soleil frappait sur les vieux pans de mur, un air chaud passait ; toutes sortes de plants et d’arbrisseaux, des orties, des marguerites, des angéliques, des sureaux, des bruyères et du baume faisaient un mélange de parfums sucrés ; il tombait sur vous quelque chose de tendre, d’énervant, de navrant, d’écœurant ; on se sentait pris de mollesse, tout plein de titillations obtuses et de convoitises fluides. Et comme nous étions là, couchés sur l’herbe, est survenue devant nous une grande jeune fille, blonde et blanche, allant nu-pieds parmi les ronces, et seulement vêtue d’un jupon de drap rouge dont le cordon lui serrait autour de la taille sa chemise de grosse toile jaune ; elle avait à la main un roseau cassé par le haut et se tenait debout à nous regarder sans rien dire.

  Elle s’en est allée, puis est revenue ; elle riait quand on lui parlait et vous quittait aussitôt.

  Puis nous nous sommes levés, nous avons repris nos bâtons, nous sommes partis. En passant par-dessus le mur, nous en avons fait ébouler des pierres et le ciment s’est égrené sous nos mains. Est-ce que nous détruirions aussi, nous autres ? et ce que n’ont pu abattre ni le temps, ni les hommes, ni le bon goût, ni l’industrie, voilà que l’achève sans le savoir le contemplateur naïf, dans l’exercice même de sa curiosité admirative.

  En vingt minutes une barque nous eut passés de l’autre côté de la rade et déposés dans une anfractuosité du rocher, sur de grandes lames de pierre couvertes de goémons où nous glissâmes quelque temps avant de pouvoir gagner la terre. Entrés dans la campagne, notre embarras commença. II fallait coucher à Daoulas, or nous ne savions pas par où prendre. Les chemins tournaient le long des haies fournies, plus compactes que des murs. Nous montions, nous descendions ; cependant les sentiers s’emplissaient d’ombre et la campagne s’assoupissait déjà dans ce beau silence des nuits d’été.

  Ne rencontrant personne enfin qui pût nous dire notre route et deux ou trois paysans à qui nous nous étions adressés ne nous ayant répondu que par des cris inintelligibles, nous tirâmes notre carte, atteignîmes notre compas, et, nous orien- tant d’après le coucher du soleil, nous résolûmes de piquer sur Daoulas à vol d’oiseau. Donc la vi- gueur nous revint aux membres et nous nous lançâmes dans les champs, à travers les haies, par-dessus les fossés, abattant, renversant, bouscu- lant, cassant tout, sans souci aucun des barrières restant ouvertes et des récoltes endommagées.

  Au haut d’une pente, nous aperçûmes le vil- lage de l’Hôpital couché dans une prairie où pas- sait une rivière. Un pont la traverse ; sur ce pont, il y a un moulin qui tourne ; après la prairie, une colline remonte ; nous la gravissions gaillardement quand, sur le talus d’un haut bord, à la lueur d’un rayon du jour, entre les pieds d’une haie vive, nous avons vu une belle salamandre noire et jaune qui s’avançait de ses pattes dentelées et traînait sur la poussière sa longue queue mince remuant aux ondulations de son corsage tacheté. C’était son heure ; elle sortait de sa caverne qui est au fond de quelque gros caillou enfoui sous la mousse et s’en allait faire la chasse aux insectes dans le tronc pourri des vieux chênes.

  Un pavé à pointes aiguës sonna sous nos pas, une rue se dressa devant nous ; nous étions à Daoulas. II faisait encore assez clair pour distin- guer à une des maisons une enseigne carrée pen- due à sa barre de fer scellée dans la muraille. Sans enseigne, d’ailleurs, nous aurions bien re- connu l’auberge, les maisons ayant ainsi que les hommes leur métier écrit sur la figure. Donc, nous y entrâmes fort affamés et demandant sur- tout qu’on ne nous fît pas languir.

  Pendant que nous étions assis sur la porte à at- tendre notre dîner, une petite fille en guenilles est entrée dans l’auberge avec une corbeille de fraises qu’elle portait sur la tête. Elle en est sortie bientôt tenant à la place un gros pain qu’elle main- tenait de ses deux mains. Elle s’enfuyait avec la vivacité d’un chat en poussant des cris aigus. Ses cheveux d’enfant, hérissés, gris de poussière, se levaient dans le vent autour de sa figure maigre et ses petits pieds nus, frappant d’aplomb la terre, disparaissaient, en courant, sous les lambeaux déchiquetés qui lui battaient les genoux.

  Après notre repas, qui,outre l’inévitable ome- lette et le veau fatal, se composa en grande partie des fraises de la petite fille, nous montâmes dans nos appartements.

  L’escalier tournant, à marches de bois vermou- lues, gémissait et craquait sous nos pas comme l’âme d’une femme sensible sous une désillusion nouvelle. En haut se trouvait une chambre dont la porte, comme celle des granges, se fermait avec un crochet qu’on mettait du dehors. C’est là que nous gîtâmes. Le plâtre des murs, jadis peint en jaune, tombait en écailles ; les poutres du plafond ployaient sous le poids des tuiles de la toiture, et, sur les carreaux de la fenêtre à guil- lotine, un enduit de crasse grisâtre adoucissait la lumière comme à travers des verres dépolis. Les lits, faits de quatre planches de noyer mal jointes, avaient de gros pieds ronds piqués de mites et tout fendus de sécheresse. Sur chacun d’eux étaient une paillasse et un matelas recouverts d’une couverture verte trouée par des morsures de souris et dont la frange était faite par les fils qui s’effilaient. Un morceau de miroir cassé dans son cadre déteint ; à un clou, un carnier sus- pendu, et, près de là, une vieille cravate de soie dont on reconnaissait le pli des nœuds, indi- quaient que ce lit était habité par quelqu’un, et, sans doute, qu’on y couchait tous les soirs.

  Sous l’un des oreillers de coton rouge, une chose hideuse se découvrit ; à savoir un bonnet de même couleur que la couverture des lits, mais dont un glacis gras empêchait de reconnaître la trame, usé, élargi, avachi, huileux, froid au tou- cher. J’ai la conviction que son maître y tient beaucoup et qu’il le trouve plus chaud que tout autre. La vie d’un homme, la sueur d’une exis- tence entière est concrétée là en cette couche de cérat ranci. Combien de nuits n’a-t-il pas fallu pour la former si épaisse ? due de cauchemars se sont agités là-dessous, que de rêves y ont passé ! Et de beaux, peut-être. Pourquoi pas ?

  ‘*> Une délicatesse exagérée nous empêcha de jeter cette ordure par la fenêtre et nous nous con- tentâmes de la repousser du pied sous le lit. Que serait-il advenu si nous y eussions trouvé des sa- vates qui devaient aller au bonnet ? Et ensuite

  (*’ Inédit, pages 327 à 239.
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br />   ‘5- quel beau rapport à écrire pour ceux qui auraient fait notre autopsie.

  O confort ! me disais-je en entrant timidement dans mes draps, ô confort idéal du bonheur mo- derne, que tu es loin d’avoir pénétré jusqu’à Daoulas ! comme on y méconnaît tes douceurs ! Voilà cependant des gens qui ignorent tes stores, tes tapis, tes portières, tes étagères, tes calori- fères ! Quel mépris du chic anglais ! quelle incurie dans le service ! quelle malpropreté de linge ! quels tristes coutiaux ! quelle vilaine argenterie ! On ne trouverait pas dans tout le pays une seule pierre ponce ; ils ne se doutent pas même de la manière de faire le thé, et certainement qu’au- cune de ces maisons-là n’a un water-closet conve- nable.

  Nous dormîmes quatorze heures de suite et nous ronflions encore le lendemain, tout en visi- tant I !église. On raconte sur sa fondation une bfelle* légende dans laquelle figurent un dragon avéû soiijpfetit, deux saints et un seigneur furieux, mais,.je suis..fatigué des légendes et non moins des-églises. Outre que je n’ai pas, d’ailleurs, la bosse archéologique fort développée, n’est-il pas ehrnjen, d’endurer au moins une fois,par,jour une- nef, un portail, des bas côtés, des chapiteaux, des ; arcades, des arcatures, des colonlnesi, des piliers,> des pleins cintres et des Ogiw& ? :A force, d’être prodiguées, les plus ai- mables choses deviennent odieuses. De ma vie je n’oublierai la haine que Jes Pyrénées m’avaient procurée pour les cascades ; j’en avais tant admiré que je les détestais à outrance. Lorsqu’il fallait se détourner pour en admirer une nouvelle, je me sentais des défaillances d’estomac ; leur bruit, leur mousse, leur mouvement me révoltaient ; je n’aspirais plus qu’après les plaines les plus sèches, j’aurais voulu vivre dans une marnière.

 

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