Book Read Free

Complete Works of Gustave Flaubert

Page 488

by Gustave Flaubert


  16 chette entourant une main blanche. Il y a de plus des faveurs spéciales pour certaines professions, pour certains hommes. Comment ont-ils pu, malgré la loi et la jalousie de leurs camarades, conquérir cette position excentrique qui en fait presque des galériens amateurs et qu’ils gardent cependant comme un fait acquis, sans que personne la leur dispute ? A l’entrée du chantier où l’on construit des canots, vous trouvez une table de dentiste munie de tous les ustensiles de la profession. Sur la muraille, dans un joli cadre vitré, s’alignent des râteliers entrebâillés auprès desquels l’artiste, debout, vous fait sa petite réclame, quand vous passez. Il reste là, toute la journée, dans son établissement, occupé à polir ses outils et à enfiler ses chapelets de molaires. Il y peut, loin de tout gardien, causer à l’aise avec les promeneurs, apprendre des nouvelles du monde médical, exercer son industrie comme un homme patenté. A l’heure qu’il est, il doit éthériser. Un peu plus, il aurait des élèves et ferait des cours. Mais l’homme le mieux posé est le curé Lacolonge. Médiateur entre la chiourme et le banc, le pouvoir s’en sert pour agir sur les galériens qui, de leur côté, s’adressent à lui pour obtenir des grâces. Il habite à part, dans une petite chambre fort propre, a un domestique pour le servir, mange de grands saladiers de fraises de Plougastel, prend son café et lit les journaux.

  Messieurs les ecclésiastiques d’ailleurs jouissent d’égards tout particuliers ; ils se réunissent, ont entre eux des conférences religieuses, servent la messe, confessent, feraient communier avec plai- sir ; c’est un petit séminaire, une aumônerie, il ne manque que le costume pour que l’illusion soit complète.

  Si Lacolonge est la tête du bagne, c’est Am- broise qui en est le bras.

  Ambroise est un magnifique nègre de près de six pieds de haut et qui eût fait, au xvi* siècle, un admirable bravo pour un homme de qualité. Héliogabale devait nourrir chez lui quelque drôle de cette façon, pour s’amuser, en soupant, à le voir étouffer à bras le corps un lion de Numidie, ou assommer à coups de poing les gladiateurs. II a une peau luisante d’un noir uni, avec un reflet bleu d’acier, une taille mince, vigoureuse comme celle d’un tigre, et des dents si blanches qu’elles en font presque peur.

  Roi du bagne de par le droit du muscle, on le redoute, on l’admire ; sa réputation d’hercule lui fait un devoir d’essayer les arrivants, et jusqu’à présent ces épreuves ont toutes tourné à sa gloire. II ploie des barres de fer sur son genou, lève trois hommes au bout du poing, en renverse huit en écartant les bras, et quotidiennement mange triple portion, car il a un appétit déme- suré, des appétits de toute nature, une constitution héroïque. Son mignon est un jeune arabe dont il est jaloux à la fureur et qui lui reste fidèle dans la crainte de mourir.

  Nous le vîmes au jardin botanique en train d’ar-

  6. roser les plantes. On le trouve par là, dans sa serre chaude, derrière les aloès et les palmiers nains, occupé à remuer le terreau des couches, ou à nettoyer les châssis. Les jeudis, jour d’entrées publiques, Ambroise y reçoit ses maîtresses der- rière les caisses d’oranger, et il en a plusieurs, plus qu’il n’en veut. II sait, en effet, s’en procurer, soit par ses séductions, soit par sa force ou par son argent dont il porte habituellement quantité sur lui et qu’il jette royalement dès qu’il s’agit de réjouir sa peau noire. Aussi est-il fort couru d’une certaine classe de dames, et peut-être que les gens qui l’ont mis là n’ont jamais été si fort aimés.

  Au milieu du jardin, dans un bassin d’eau claire, couvert de plantes sur les bords qu’om- brage un saule pleureur, il y a un cygne. II s’y promène, d’un coup de patte le traverse en en- tier, en fait cent fois le tour et ne songe plus à en sortir. Pour passer le temps, il s’amuse à gober les poissons rouges.

  Plus loin, le long du mur, on a bâti quelques cages pour- recevoir les animaux rares venus d’outre-mer, destinés au Muséum de Paris. Elles étaient vides la plupart. Devant l’une d’elles, dans une étroite cour grillée, un forçat chaussé de bottes fines instruisait un petit chat-tigre et lui ap- prenait comme à un chien à obéir à la parole. II n’a donc pas assez de la servitude, celui-là ? II la déverse sur un autre. Les coups de gourdin dont on le menace, il les donne au chat-tigre qui, un beau jour, sans doute, s’en vengera en sautant par-dessus son grillage et en allant étrangler le cygne.

  Un soir que la lune brillait sur les pavés, et que les bons bourgeois de Brest dormaient dans les bras de leurs épouses ou de leurs servantes, nous nous mimes en devoir d’aller nous promener dans les rues dites infâmes. Elles sont nombreuses. La troupe de ligne, la marine, l’artillerie ont cha- cune la leur, sans compter le bagne qui, à lui seul, a tout un quartier de la ville. Sept ruelles parallèles, aboutissant derrière ses murs, com- posent ce qu’on appelle Keravel qui n’est rempli que par les maîtresses des gardes-chiourme et des forçats. Ce sont de vieilles maisons de bois tas- sées l’une sur l’autre, ayant toutes leurs portes fermées, leurs fenêtres bien closes, leurs auvents bouchés. On n’y entend rien, on n’y voit personne ; pas une lumière aux lucarnes ; au fond de chaque ruelle, seulement un réverbère que le vent balance, fait osciller sur le pavé ses longs rayons jaunes. Le reste n’en est que plus noir. Au clair de lune, ces maisons muettes, à toits inégaux, projetaient des silhouettes étranges.

  Quands’ouvrent-elles ? A des heures inconnues, au moment le plus silencieux des nuits les plus sombres. Alors y entre le garde-chiourme qui s’esquive de son poste, ou le forçat qui s’échappe de son ban, souvent tous deux de compagnie, s’aidant, se protégeant ; puis, quand le jour re- vient, le forçat escalade le mur, le garde-chiourme détourne la tête et personne n’a rien vu. Dans le quartier des matelots, au contraire, tout se montre et s’étale. II flambe, il grouille. Les joyeuses maisons vous jettent, quand vous passez, leur bourdonnement et leur lumière. On crie, on danse, on se dispute, on s’amuse. Dans de grandes salles basses du rez-de-chaussée, des femmes en camisole de nuit sont assises sur des bancs, le long de la muraille blanchie où un quinquet est accroché ; d’autres, sur le seuil des portes, vous appellent, et leurs têtes animées se détachent sur le fond du bouge éclairé où retentit le choc des verres avec les grosses caresses des hommes du peuple. Vous entendez sonner les baisers sur des épaules charnues, et rire de plaisir, au bras de quelque matelot bruni qui la tient sur ses genoux, la bonne fille rousse dont la gorge débraillée s’en va de sa chemise, comme sa chevelure de son bonnet. Ceux qui sont dehors viennent regarder à travers les carreaux ou causent doucement avec quelque égrillarde à moitié nue qui se penche sur leur visage. Les groupes stationnent ; ils attendent. Cela se fait sans façon et comme l’envie vous y pousse. En voyageurs consciencieux et qui veu- lent étudier les choses de près, nous entrâmes... Mais ça se fait et ça ne se dit pas ! Mais c’est in- convenant ! Voici un livre dégoûtant ! Comment ? Aller chez les filles et l’écrire encore ! Où en sommes-nous ? Quelle révoltante littérature ! L’im- pudence ne va pas plus loin. C’est d’un cynisme, d’une immoralité ! Comment ne pas rougir...

  Nous entrâmes dans l’un de ces établissements que la Providence a placés dans les villes comme de fétides mais utiles égouts, ainsi que disent les écono- mistes. II n’était ni des derniers, encore moins des premiers.

  Dans un salon tendu de papier rouge, trois ou quatre demoiselles étaient assises autour d’une table ronde, et un amateur en casquette, qui fu- mait sa pipe sur le sofa, nous salua poliment quand nous entrâmes. Elles avaient des tenues modestes et des robes parisiennes.

  Les meubles d’acajou étaient couverts d’utrecht rouge, le pavé ciré et les murs ornés des batailles de l’Empire. O vertu, tu es belle, car le vice est bien bête !

  Ayant près de moi une femme dont les mains auraient suffi pour abattre le satyriasis le plus ro- buste et ne sachant donc que faire, nous payâmes à boire à la compagnie.

  Or j’allumai un cigare, m’étendis dans un coin et là, fort triste et la mort dans l’âme, pendant que la voix éraillée des femelles glapissait et que les petits ve
rres se vidaient, je me disais :

  — Où est-elle ? Où est-elle ? Est-ce qu’elle est morte au monde, et les hommes ne la reverront- ils plus ?

  Elle était belle, jadis, au bord des promon- toires, montant le péristyle des Temples, quand sur ses pieds roses traînait la frange d’or de sa tunique blanche, ou lorsque, assise sur des cous- sins persiques, elle devisait avec les sages en tour- nant dans ses doigts son collier de camées. Elle était belle, debout, nue sur le seuil de sa cella dans sa rue de Suburre, sous la torche de résine qui pétillait dans la nuit, quand elle chantait lentement sa complainte campanienne et qu’on entendait sur le Tibre de longs refrains d’orgie.

  Elle était belle aussi dans sa vieille maison de la Cité, derrière son vitrage de plomb, entre les étudiants tapageurs et les moines débauchés, quand, sans peur des sergents, on frappait fort sur les tables de chêne les grands pots d’étain, et que les lits vermoulus se cassaient sous le poids des corps.

  Elle était belle, accoudée sur un tapis vert et guignant l’or des provinciaux, avec ses hauts talons, sa taille de guêpe, sa perruque à frimas dont la poudre odorante lui tombait sur les épaules, avec une rose de côté, avec une mouche sur la joue.

  Elle était belle encore parmi les peaux de bique des cosaques et les uniformes anglais, se poussant dans la foule des hommes et faisant luire sa poitrine sur la marche des maisons de jeu, sous l’étal des orfèvres, à la lueur des cafés, entre la faim et l’argent.

  Que pleurez-vous ? Est-ce la monarchie ? sont-ce les croyances, est-ce la noblesse ou le prêtre ? Moi, je regrette la fille de joie.

  …Sur le boulevard, un soir encore, je l’ai vue passer, aux feux du gaz, alerte, muette, lançant ses yeux, et glissant sur le trottoir sa semelle traînante. J’ai vu sa figure pâle aux coins des rues et la pluie tomber sur les fleurs de sa chevelure, quand sa voix douce appelait les hommes et que sa chair grelottait sur le bord du satin noir.

  Ce fut son dernier jour ; le lendemain elle ne reparut plus.

  Ne craignez point qu’elle revienne, car elle est morte maintenant, bien morte ! Sa robe est haute, elle a des mœurs, elle s’effarouche des mots grossiers et met à la Caisse d’épargne les sous qu’elle gagne.

  La rue balayée de sa présence a perdu la seule poésie qui lui restât encore ; on a filtré le ruisseau, tamisé l’ordure.

  Voilà ce que je me disais sur le sofa de ces dames tout en mâchant mon cigare éteint. Je n’y fis pas autre chose, et en nous en retournant nous déplorions dans nos âmes le type perdu dont la plate caricature nous avait glacés d’ennui.

  Autrefois, lorsqu’on se promenait, on avait chance aussi de rencontrer des ours, des bateleurs, des tambours de basque, des singes habillés de rouge, dansant sur le dos d’un dromadaire, mais tout cela est également parti, est également chassé, proscrit sans retour ; la guillotine est hors barrière et fonctionne en cachette, les forçats vont en voiture fermée et les processions sont défendues !

  Dans quelque temps, les saltimbanques aussi auront disparu, pour faire place aux séances magnétiques et aux banquets réformistes, et la danseuse de corde bondissant dans l’air, avec sa robe pailletée et son grand balancier, sera aussi loin de nous que la bayadère du Gange.

  De tout ce beau monde coloré, bruissant comme la fantaisie même, si mélancolique et si sonore, si amer et si folâtre, plein de pathétique intime et d’ironies éclatantes, où la misère était chaude, où la grâce était triste, dernier cri d’un âge perdu, race lointaine qu’on disait venue de l’autre bout de la terre, et qui nous apportait dans le bruit de ses grelots comme la vague souvenance et l’écho mourant des joies idolâtrées, quelque fourgon qui s’en va sur la grande route, ayant des toiles roulées sous son toit et des chiens crottés sous sa caisse, un homme en veste jaune escamo- tant la muscade dans des gobelets de fer-blanc, les pauvres marionnettes des Champs-Elysées et les joueurs de guitare des cabarets hors barrière, voilà tout ce qui en reste.

  II est vrai qu’il nous est survenu en revanche beaucoup de facéties d’un comique plus relevé. Mais le nouveau grotesque vaut-il l’ancien ? Est-ce que vous préférez Tom-Pouce ou le musée de Versailles ?

  Sur une estrade de bois qui faisait le balcon d’une tente carrée de toile grise, un homme en blouse jouait du tambour ; derrière lui se dressait une large pancarte peinte représentant un mou- ton, une vache, des dames, des messieurs et des militaires. C’étaient les deux, jeunes phénomènes de Guérande, porteurs d’un bras, quatre épaules. Leur même montreur ou éditeur criait à se lancer les poumons par la bouche et annonçait, outre ces deux belles choses, des combats d’animaux féroces qui allaient commencer à l’heure même. Sous l’estrade on voyait un âne ; trois ours roupil- laient à côté, et des aboiements de chiens, partant de l’intérieur de la baraque, se mêlaient au bruit sourd du tambour, aux cris saccadés du proprié- taire des jeunes phénomènes et à ceux d’un autre drôle, non pas trapu, carré, jovial et gaillard comme lui, mais grand et maigre, de figure si- nistre et vêtu d’une plaude en lambeaux : c’est son associé ; ils se sont rencontrés en route et ont uni leurs commerces. L’un a apporté les ours, l’âne et les chiens ; l’autre les deux phénomènes et un chapeau de feutre gris qui sert dans les re- présentations.

  Le théâtre, à découvert sous le ciel, a pour mu- raille la toile grise qui frissonne au vent et s’en irait sans les pieux qui la retiennent. Une balus- trade contenant les spectateurs règne le long des côtés de l’arène où, dans un coin à part, grigno- tant une botte de foin déliée, nous reconnaissons en effet les deux jeunes phénomènes recouverts de leur housse magnifique. Au milieu est fiché en terre un long poteau et, de place en place, à d’autres morceaux de bois plus petits, des chiens sont atta- chés avec des ficelles, s’y démènent et tirent dessus en aboyant. Le tambour bat toujours, on crie sur l’estrade, les ours grognent, la foule arrive.

  On commença par amener un pauvre ours aux trois quarts paralytique et qui semblait considéra- blement ennuyé. Muselé, il avait de plus autour du cou un collier d’où pendait une chaîne de fer, un cordon passé dans les narines pour le faire docilement manœuvrer, et sur la tête une sorte de capuchon de cuir qui lui protégeait les oreilles. On l’attacha au mât du milieu ; alors ce fut un redoublement d’aboiements aigus, enroués, fu- rieux. Les chiens se dressaient, se hérissaient, grattaient la terre, la croupe en haut, la gueule basse, les pattes écartées et, dans un angle, vis- à-vis l’un de l’autre, les deux maîtres hurlaient pour les mieux exciter. On lâcha d’abord trois dogues ; ils se ruèrent sur l’ours qui commença à tourner autour du poteau et les chiens couraient après, se bousculant, gueulant, tantôt renversés, à demi écrasés sous ses pattes, puis se relevant aussitôt et bondissant se suspendre à sa tête qu’il secouait en vain sans pouvoir se débarrasser de cette couronne de corps endiablés qui s’y tor- daient et le mordaient. L’œil fixé sur eux, les deux maîtres guettaient le moment précis où l’ours allait être étranglé ; alors ils se précipitaient des- sus, les en arrachaient, les tiraient par le cou, et pour leur faire lâcher prise leur mordaient la queue. Ils geignaient de douleur, mais ne cédaient pas. L’ours se débattait sous les chiens, les chiens mordaient l’ours, les hommes mordaient les chiens. Un jeune bouledogue, entre autres, se distinguait par son acharnement ; cramponné par les crocs à I’échine de l’ours, on avait beau lui mâcher la queue, la lui plier en double, lui presser les testicules, lui déchirer les oreilles, il ne lâchait point, et l’on fut obligé d’aller cher- cher un Iouchet pour lui desserrer les dents de force. Quand tout était séparé, chacun se repo- sait, l’ours se couchait, les chiens haletaient, la langue pendante ; les hommes, en sueur, se reti- raient d’entre les dents les brins de poil qui y étaient restés, et la poussière soulevée par la mêlée s’éparpillait dans l’air et retombait à I’en- tour sur les têtes du public.

  On amena successivement deux autres ours dont l’un imitait le jardinier, allait à la chasse, valsait, mettait un chapeau, saluait la compagnie et faisait le mort. Après
lui vint le tour de l’âne. II se défendit bien ; ses ruades lançaient au loin les chiens comme des ballons ; serrant la queue, bais- sant les oreilles, allongeant le museau, il courait vite et tâchait toujours de les ramener sous ses pieds de devant, pendant qu’ils tournaient autour de lui et lui sautaient sous la mâchoire. On le retira néanmoins fort essoufflé, grelottant de peur et couvert de gouttes de sang qui coulaient le long de ses jambes rendues galeuses par les cicatrices de ses blessures, et mouillaient avec la sueur la corne usée de ses sabots.

  Mais le plus beau fut le combat général des chiens entre eux ; tous y étaient, grands, petits, chiens-loups, bouledogues, les noirs, les blancs, les tachetés et les roux. Un bon quart d’heure se passa préalablement à les animer l’un contre l’autre. Les maîtres, les tenant dans leurs jambes, leur tournaient la tête vers leurs adversaires et la leur hocquesonnaient avec violence. L’homme maigre surtout travaillait de tout cœur ; il tirait de sa poitrine, par une secousse brutale, un jet de voix rauque, éraiflée, féroce, qui inspirait la colère à toute la bande irritée. Aussi sérieux qu’un chef d’orchestre à son pupitre, il absorbait en lui cette harmonie discordante, la dirigeait, la renforçait ; mais quand les dogues étaient déchaînés, et qu’ils s’entredéchiraient tous en hurlant, l’enthousiasme le prenait, il se délectait, ne se reconnaissait plus, il aboyait, applaudissait, se tordait, battait du pied, faisait le geste d’un chien qui attaque, se lançait le corps en avant comme eux, secouait la tête comme eux ; il aurait voulu mordre aussi, qu’on le mordît, être chien, avoir une gueule pour se rouler là dedans, au milieu de la poussière, des cris et du sang ; pour sentir les crocs dans les peaux velues, dans de la chair chaude, pour nager en plein dans ce tourbillon, pour s’y débattre de tout son cœur.

 

‹ Prev