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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 493

by Gustave Flaubert


  Le rocher a deux pics inégaux, ou plutôt ce sont deux rochers séparés par une crevasse dans laquelle on passe à marée haute ; il est fait de blocs accumulés ; il y pousse des tamarins, du ser- polet et des bruyères. Des lapins qui l’habitent dé- busquent effrayés quand vous jetez des cailloux dans les broussailles. Quand nous l’eûmes gravi jusqu’en haut, que nous nous fûmes assis à plu- sieurs places et promenés partout, nous rega- gnâmes la chaloupe qui nous déposa un quart d’heure après sur le galet au pied de la falaise. Elle s’interrompt par un angle et découvre brusquement le village de Cancale aligné sur un quai de pierres sèches. Là, couché par terre à plat dos sur le sable, le chapeau sur les yeux, les bras étendus en croix, je suis resté une grande heure et demie à chauffer ma guenille au soleil et à faire le lézard. On se sent le corps inerte, en- gourdi, inanimé, inhérent presque à la terre sur laquelle il se vautre, tandis que l’âme, au con- traire, partie bien loin, voltige dans les espaces comme une plume égarée.

  Lorsque j’ai relevé la tête, la grève avait disparu, la marée presque subitement était venue la recou- vrir, et les barques tout à l’heure immobiles se re- levaient maintenant et se remettaient à flot. Sous le roulis des lames longues qui, arrivant l’une par- dessus l’autre comme des inondations successives, accouraient de toute leur vitesse sur cette plage unie où largement elles se développaient sans en finir, les canots pleins de monde se croisaient, se vidaient, revenaient au quai. On allait partir pour la pêche, on crochait les gouvernails, on frappait les tolets, on hissait les voiles ; on voyait les embarcations prendre leur bordée afin de gagner le pied du vent, et s’éloignant les unes des autres chacune choisir sa route et s’enfuir vers le large.

  Pendant qu’on attelait nos chevaux pour nous ramener à Saint-Malo, nous jugeâmes convenable de prendre des huîtres et de jeter un dernier coup d’œil aux images. L’hôtesse était une pauvre femme vêtue de noir qui avait perdu son mari la

  ao semaine dernière et sa fille il y avait trois jours. Dans un fauteuil dépaillé, au coin de la fenêtre, elle reste sans bouger ni se soucier des pratiques, à regarder par les carreaux la mer où n’apparaît plus la barque de son mari et ce quai vide où jouent maintenant les enfants des autres. Celle-là doit peu rire des fameuses gravures, mais c’est la servante, j’imagine, qui doit s’y plaire et s’en nour- rir. II est probable qu’elle convoite d’abord la bi- jouterie qui s’y trouve et qu’elle rêve là-dessus à des bonheurs de reine, à quelque existence sen- suelle et cossue, toute chatoyante de la couleur des cachemires et sucrée comme du sirop, avec un bel amant bien habillé et des pâmoisons amou- reuses dans de la toile de Hollande. Un matelot ivre est entré dans l’auberge en chantant et en demandant à boire ; comme on ne lui répondait pas, il a donné un grand coup de poing sur la table, ce qui a fait claquer les piles d’assiettes. La bonne femme en noir s’est détournée et lui a demandé :

  — Qu’est-ce que vous voulez ?

  II a répondu, en continuant sa chanson, qu’il avait besoin de boire ; elle l’a interrompu par un geste de main, et lui a dit :

  — Vous savez que mon cœur est trop dans le deuil, on ne chante pas ici, allez-vous-en.

  Et elle lui répétait avec une expression sup- pliante de dégoût et de prière :

  — Ah ! je vous en prie ! allez-vous-en, allez- vous-en ! II s’est interrompu, a promené sur les murs son regard idiot, puis est sorti en se cognant à la porte où il s’est remis aussitôt à gueuler à pleine poitrine.

  Nous avons retrouvé à Saint-Malo, dans la cour de notre hôtel, Mme Maillart, assise comme d’or- dinaire dans son hangar vitré et, de ses doigts gonflés de bagues, ecossant des haricots verts sur un tablier de cuisine mis par-dessus son peignoir jaune.

  Quand nous la vîmes la première fois, un matin en arrivant (elle était debout et faisait tourner ses clefs sur son index), avec ses yeux noirs admira- blement doux et beaux et relevés vers les tempes sous un sourcil long, avec sa taille mince forte- ment garnie par derrière de tous les mensonges de l’industrie, avec ses boutons d’émeraude sur sa chemisette de batiste, des boucles d’oreilles battant son cou maigre, un collier sonnant sur ses clavicules et sa montre à breloques, son lorgnon d’or, ses broches et ses camées, avec sa robe jaune, ouverte, si lâche au corps, si parlante, et la pom- made qu’il y avait sur ses bandeaux, et le sourire qui rendait presque jolie sa bouche aux dents gâtées, nous en conçûmes, il faut l’avouer, un pré- jugé défavorable pour ses mœurs, mais bien favo- rable pour son hôtel. Les arbustes verts dans la cour, des bouquets de fleurs que l’on arrangeait dans des vases de porcelaine, la capucine épa- nouie qui grimpait autour des fenêtres et le galon d’argent des rideaux de nos lits, jusqu’à des pois- sons rouges nageant dans leur bocal, tout cela avait je ne sais quel bon air féminin, espagnol, andalous, odaliscal et rafraîchissant qui faisait plaisir à retrouver après toutes les landes deTAr- morique.

  Sotte présomption ! erreur des jugements ! Mme Mailïart est la meilleure mère de famille du monde et la plus tendre épouse du département, y compris les îles de la côte ; elle a quatorze enfants qu’elle élève dans le travail et dans les bons principes ; sa fille aînée fait les desserts et son second fils est parti à Jersey apprendre l’an- glais afin de pouvoir un jour servir d’interprète dans la maison.

  Elle a adjoint à son établissement une boutique de curiosités où elle se livre vis-à-vis de l’étranger à une réclame des plus tenaces pour qu’il lui prenne ses assiettes du Japon, son point d’Angle- terre, ses colibris empaillés ou ses gros Faënza qu’elle veut faire passer naïvement pour des Pa- lissy. Elle vous montre aussi dans un bas d’ar- moire une demi-douzaine de bouquins dépareillés parmi lesquels il y a le second tome de Dom Morice, qu’elle garde pour quelqu’un de ses fils s’il s’en trouve un plus tard qui veuille étudier l’histoire, « car c’est une belle science et c’est joli pour un homme de la savoir ».

  De temps à autre elle vous quitte au bruit d’une sonnette qui communique de l’hôtel dans son magasin, mais elle y revient bientôt ; elle y passe sa vie, vend, achète, revend, arrange, essuie, tri- pote ; son mari n’y connaît rien, c’est un butor sous le rapport des arts.

  Ce magasin seul fut cause de la fausseté de notre diagnostic, elle en porte en effet les plus belles pièces sur elle, afin de les avoir toutes prêtes à offrir aux amateurs : aujourd’hui un bra- celet, ce soir une collerette, demain une aumô- nière. Ce que l’on prendrait ainsi pour vice n’est que spéculation fort honnête, elle orne son corps non pour le mieux vendre, mais pour en faire une étagère.

  II fallut se quitter pourtant. Or un matin, après des adieux fort aimables, nous partîmes de Saint- Malo pour aller coucher le soir à Pontorson.

  La cathédrale de Dol, qui se trouve sur la route, est une église de bon style, à qui son gynécée trilobé donne une grâce charmante sans orne- ments, mais riche d’elle-même par ses hautes pro- portions. Elle rappelle bien, dans sa sévère ogive, l’orgueil métropolitain de ses évêques dont les descendants laissent encore debout dans le chœur leur crosse recourbée, dorée du haut en bas.

  Arrivés de bonne heure à Pontorson et y bâil- lant dès aussitôt, nous allâmes, pour employer le temps à quelque chose, traîner notre ennui le long d’une promenade de peupliers, au bord d’une petite rivière qui coule parmi les touffes d’arbustes et les roseaux grêles des marécages. La vue s’arrête à un coude de la rive, ou flotte, in- certaine et sans rien qui l’amuse, sur une plate prairie régulièrement coupée par de longues lignes d’arbres. Comme on avait la veille péché un saumon, trois ou quatre particuliers du lieu, posés sur les bords des eaux bourbeuses, y plon- geaient et en retiraient un grand filet carré, s’at- tendant à toute minute à en sentir se déchirer les mailles sous la capture rêvée.

  Quand nous eûmes assisté suffisamment long- temps à toutes leurs alternatives d’espérance et d’insuccès, nous reprimes le chemin de l’auberge pour nous en aller dîner.

  La route de Pontorson au Mont Saint-Michel est
tirante à cause des sables. Notre chaise de poste (car nous allons aussi en chaise de poste) était dérangée à tous moments par quantité de charrettes remplies d’une terre grise que l’on prend dans ces parages et que l’on exporte je ne sais où pour servir d’engrais. Elles augmentent à mesure qu’on approche de la mer et défilent ainsi pendant plusieurs lieues, jusqu’à ce que l’on dé- couvre enfin les grèves abandonnées d’où elles viennent. Sur cette étendue blanche où les tas de terre élevés en cônes ressemblaient à des cabanes, tous ces chariots dont la longue file ondulante fuyait dans la perspective nous rappelaient quel- que émigration des barbares qui se met en branle et quitte ses plaines.

  L’horizon vide se prolonge, s’étale et finit par fondre ses terrains crayeux dans la couleur jaune de la plage. Le sol devient plus ferme, une odeur salée vous arrive, on dirait un désert dont la mer s’est retirée. Des langues de sable, longues, aplaties l’une sur l’autre, se continuant indéfiniment par des plans indistincts, se rident comme une onde sous de grandes lignes courbes, arabesques géantes que le vent s’amuse à dessiner sur leur surface. Les flots sont loin, si reculés qu’on ne les voit plus, qu’on n’entend pas leur bruit, mais je ne sais quel vague murmure, insaisissable, aérien, comme la voix même de la solitude qui n’est peut-être que l’étourdissement de ce silence.

  En face, devant nous, un grand rocher de forme ronde, la base garnie de murailles crénelées, le sommet couronné d’une église, se dresse, enfonçant ses tours dans le sable et levant ses clochetons dans l’air. D’énormes contreforts qui retiennent les flancs de l’édifice s’appuient sur une pente abrupte d’où déroulent des quartiers de rocs et des bouquets de verdure sauvage. A mi-côte, étagées comme elles peuvent, quelques maisons, dépassant la ceinture blanche de la muraille et dominées par la masse brune de l’église, clapotent leurs couleurs vives entre ces deux grandes teintes unies.

  La chaise de poste allait devant nous, nous la suivions de loin, d’après le sillon de ses roues qui creusaient des ornières ; elle s’enfonçait dans l’éloignement, et sa capote que l’on apercevait seule, s’enfuyant, avait l’air d’un gros crabe qui se traînait sur la grève.

  Çà et là, des courants d’eau passaient ; il fallait remonter plus loin. Ou bien c’étaient des places de vase qui se présentaient à I’improviste enca- drant dans le sable leurs méandres inégaux.

  A nos côtés cheminaient deux curés qui ve- naient aussi voir le Mont Saint-Michel. Comme ils avaient peur de salir leurs robes neuves, ils les relevaient autour d’eux pour enjamber les ruis- seaux et sautaient en s’appuyant sur leurs bâtons. Leurs boucles d’argent étaient grises de la boue que le soleil y séchait à mesure, et leurs souliers trempés bâillaient en flaquant à tous leurs pas.

  Le mont cependant grandissait. D’un même coup d’œil nous en saisissions l’ensemble et nous voyions, à les pouvoir compter, les tuiles des toits, les tas d’orties dans les rochers et, tout en haut, les lames vertes de la persienne d’une petite fenêtre qui donne sur le jardin du gouverneur.

  La première porte, étroite et faite en ogive, s’ouvre sur une sorte de chaussée de galets des- cendant à la mer ; sur l’écu rongé de la seconde, des lignes onduleuses taillées dans la pierre sem- blent figurer des flots, par terre, des deux côtés, sont étendus des canons énormes faits de barres de fer reliées avec des cercles pareils. L’un d’eux a gardé dans sa gueule son boulet de granit ; pris sur les Anglais, en 1423, par Louis d’Estouville, depuis quatre siècles ils sont là.

  Cinq ou six maisons se regardant en face com- posent toute la rue ; leur alignement s’arrête et elles continuent par les raidillons et les escaliers qui mènent au château, se succédant au hasard, juchées, jetées l’une par-dessus l’autre. Pour y aller, on monte d’abord sur la courtine dont la muraille cache aux logis d’en bas la vue de la mer. La terre paraît sous les dalles fendues ; l’herbe verdoie entre les créneaux, et dans les effondrements du sol s’étalent des flaques d’urine qui rongent les pierres grises. Le rempart con- tourne l’île et s’élève par des paliers successifs. Quand on a dépassé l’échauguette qui fait angle entre les deux tours, un petit escalier droit se présente ; de marche en marche, en grimpant, s’abaissent graduellement les toits des maisons dont les cheminées délabrées fument à cent pieds sous vous. Vous voyez à la lucarne des greniers le linge suspendu sécher au bout d’une perche avec des haillons rouges recousus, ou se cuire au so- leil, entre le toit d’une maison et le rez-de-chaussée d’une autre, quelque petit jardin grand comme une table où les poireaux languissant de soif cou- chent leurs feuilles sur la terre grise ; mais l’autre face du rocher, celle qui regarde la pleine mer, est nue, déserte, si escarpée que les arbustes qui y ont poussé ont du mal à s’y tenir et, tout pen- chés sur l’abîme, semblent prêts à y tomber.

  Bien haut, planant à l’aise, quand vous êtes ainsi à jouir d’autant d’étendue que s’en peuvent repaître des yeux humains, que vous regardez la mer, l’horizon des côtes développant son immense courbe bleuâtre, ou, dressée sur sa pente perpen- diculaire, la muraille de la Merveille, avec ses trente-six contreforts géants, et qu’un rire d’admi- ration vous crispe la bouche, tout à coup, vous entendez dans l’air claquer le bruit sec des métiers. On fait de la toile. La navette va, bat, heurte ses coups brusques ; tous s’y mettent, c’est un vacarme.

  Entre deux fines tourelles représentant deux pièces de canon sur leur culasse, fa porte d’entrée du château s’ouvre par une voûte longue où un escalier de granit s’engouffre. Le milieu en reste toujours dans l’ombre, éclairé qu’il est à peine par deux demi-jours, l’un qui arrive d’en bas, l’autre qui tombe d’en haut par l’intervalle de la herse ; c’est comme un souterrain qui descendrait vers vous.

  Le corps de garde est, en entrant, au haut du grand escalier. Le bruit des crosses de fusil reten- tissait sous les voûtes avec la voix des sergents qui faisaient l’appel. On battait du tambour.

  Cependant un garde-chiourme nous a rapporté nos passeports que M. le gouverneur avait désiré voir ; il nous a fait signe de le suivre, il a ouvert des portes, poussé des verrous, nous a conduits à travers un labyrinthe de couloirs, de voûtes, d’es- caliers. On s’y perd, une seule visite ne suffisant pas pour comprendre le plan compliqué de toutes ces constructions réunies où, forteresse, église, abbaye, prisons, cachots, tout se trouve, depuis le roman du xie siècle jusqu’au gothique flam- boyant du xvie. Nous ne pûmes voir que par un carreau, et nous haussant sur fa pointe des pieds, fa salle des Chevaliers qui, servant maintenant d’atelier de tissage, est par ce motif interdite aux gens. Nous y distinguâmes seulement quatre rangs de colonnes à chapiteaux ornés de trèfles et sup- portant une voûte sur laquelle filent des nervures saillantes. A deux cents pieds au-dessus du niveau de la mer, le cloître est bâti sur cette salle des Chevaliers. Il se compose d’une galerie quadran- gulaire formée par une triple rangée de colon- nettes en granit, en tuf, en marbre granitelle ou en stuc fait avec des coquillages broyés. L’a- canthe, le chardon, le lierre et le chêne s’enroulent à leurs chapiteaux ; entre chaque ogive bonnet d’évêque une rosace en trèfle se découpe dans la lumière ; on en a fait le préau des prisonniers.

  La casquette du garde-chiourme passe le long de ces murs où l’on voyait rêver jadis le crâne tonsuré des vieux bénédictins travailleurs, et le sabot du détenu bruit sur ces dalles que frôlaient les robes des moines soulevées par les grosses san- dales de cuir qui se ployaient sous leurs pieds nus.

  L’église a un chœur gothique et une nef romane, les deux architectures étant là comme pour lutter de grandeur et d’élégance. Dans le chœur l’ogive des fenêtres est haute, pointue, élancée comme une aspiration d’amour ; dans la nef, les arcades l’une sur l’autre ouvrent rondement leurs demi- cercles superposés, et sur la muraille montent des colonnes rondes qui grimpent droites comme des troncs de palmier. Elles appuient leurs pieds sur des piliers carrés, couronnent leurs chapiteaux de feuilles d’acanthe, et continuent au delà par de puissantes
nervures qui se courbent sous la voûte, s’y croisent et la soutiennent. II était midi. Par la porte ouverte le grand jour entrant faisait ruisseler ses effluves sur les pans sombres de l’édifice.

  La nef séparée du chœur par un grand rideau de toile verte est garnie de tables et de bancs, car on l’a utilisée en réfectoire.

  Quand on dit la messe, on tire le rideau, et les condamnés assistent à l’office divin sans déranger leurs coudes de la place où ils mangent : cela est ingénieux.

  Pour agrandir de douze mètres la plate-forme qui se trouve au couchant de l’église, on a tout bonnement raccourci l’église ; mais comme il fal- lait une entrée quelconque, un architecte a ima- giné de fermer la nef par une façade de style grec ; puis, éprouvant peut-être des remords ou voulant, ce qui est plus croyable, raffiner son œuvre, ilya rajouté après coup des colonnes à chapiteaux “assez bien imités du xi” siècle”, dit la notice. Taisons-nous, courbons la tête. Chacun des arts a sa lèpre particulière, son ignominie mortelle qui lui ronge le visage. La peinture a le portrait de famille, la musique a la romance, la littérature a la critique et l’architecture a l’archi- tecte.

  Les prisonniers marchaient sur la plate-forme, tous en rang, l’un derrière l’autre, les bras croi- sés, ne parlant pas, dans ce bel ordre enfin que nous avions contemplé à Fontevrault. C’étaient les malades de l’infirmerie auxquels on faisait prendre l’air et qu’on distrait ainsi pour les guérir. L’un deux relevant les pieds plus haut que les autres et se tenant les mains à la veste du com- pagnon qui était devant lui, suivait la file en tré- buchant. II était aveugle. Pauvre misérable ! Dieu l’empêche de voir et les hommes lui défendent de parler ! II avait l’air doux cependant, et sa figure aux jeux fermés souriait sous les chauds rayons du soleil.

 

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