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Ex in the City

Page 16

by Wendy Markham


  Oh, mais si !

  Oh, non, pas ça ! S'il vous plaît, mon Dieu, faites que nous remontions le temps, juste de quelques heures…

  Imaginez la scène au ralenti.

  Je tourne la tête et regarde ce qu’il fixe. Je sais déjà ce que c’est, et je comprends en un éclair que toute la perfection de cette matinée, de ce début de week-end, est en train de tourner au cauchemar. Parce que sur le rebord de la fenêtre un couple nous regarde en souriant et que ce couple, c’est nous, effectivement !

  Je regarde la photo avec horreur, le cœur battant la chamade, tétanisée. Que dire ? Que faire ? Je n’ose même pas le regarder.

  Bon sang ! pourquoi lui ai-je demandé de venir ici ce soir ? Qu’est-ce qui m’a pris d’enlever la photo de Raphaël pour mettre celle-ci à la place ? Bravo, Tracey, bien joué, le côté : « Je me lance dans la vie avec confiance et sans regrets ! » Tu peux dire adieu à la surprise annoncée pour demain et faire une croix sur cette histoire qui débutait plutôt bien, tout ça par ta faute ! Aucun mec, qui sort avec une fille depuis deux ou trois semaines, n’accepterait de jouer au petit couple sans prendre ses jambes à son cou ! Photographié le premier soir, encadré, exposé sur la fenêtre au bout de quelques rendez-vous, c’est comme si j’avais déjà choisi la date du mariage !

  Je n’ai qu’une envie : fuir ! Mais à l’idée que la serviette dans laquelle je suis drapée puisse s’envoler dans ma course, je me retiens et je me contente de lui jeter un coup d’œil furtif. De toute façon, il ne me voit pas. Il est en train de regarder autour de lui avec méfiance. Qu’est-ce qu’il a peur de découvrir ? Un faire-part de mariage ? Publié dans le New York Times ? Avec le nom de Tracey Spadolini et de Jack Candell ? Comme je voudrais que tout ceci n’existe pas !

  C'est un vrai cauchemar. Il m’est arrivé de faire des rêves horribles dans le passé. Par exemple, quand j’étais avec Will, j’ai rêvé qu’il jouait Hello Dolly, et que je surgissais sur la scène entièrement nue, à part un chapeau à plume sur la tête. Tous les acteurs et le public habillés, me regardaient dans un grand silence. Je m’étais réveillée rouge de honte.

  C'est peut-être un rêve, là aussi. Je ferme les yeux, compte jusqu’à trois… cinq… dix, pour faire bonne mesure. J’ouvre les yeux. Jack est toujours là, l’air ahuri, mais cette fois, il me regarde. Il ne dit rien. Je dois absolument trouver une explication. Je me lance, désespérée :

  — Je suis désolée.

  Tu dois me prendre pour une malade ?

  Non, je ne dis pas ça, heureusement.

  Mais à sa tête, c’est tout à fait ce qu’il est en train de penser. Comme il ne dit toujours rien, je continue :

  — Une de mes copines a fait une photo de nous à la soirée, puis elle l’a fait encadrer sans me le dire et me l’a offerte pour rigoler. C'est une blague, tu comprends ?

  Je sais, c’est minable comme explication, mais je n’ai pas trouvé mieux. J’aimerais vous y voir, vous ! J’enfonce le clou de la copine maintenant que je suis lancée, je ne peux plus faire marche arrière.

  — Elle fait toujours des blagues débiles !

  Il se tait toujours.

  — Tu vois, sa spécialité, c’est les poissons d’avril.

  Au secours !

  — Par exemple, en avril dernier, elle avait rempli mon sucrier de sel, et comme je mange très peu de sucre, je ne m’en suis rendu compte qu’en juillet.

  Pitoyable !

  Je ris nerveusement.

  Lui aussi.

  Il ne croit pas un mot de ce que je raconte.

  Moi non plus. Je voudrais tellement me taire, ou lui dire la vérité. Ma tristesse d’hier, après le coup de fil de Will, le rayon de soleil que représente cette photo… Impossible. Au lieu de cela, je me sens glacée, mais je continue néanmoins :

  — Je suis vraiment désolée, c’est une blague idiote, mais c’est ma copine qui…

  — Elle fait de bonnes photos.

  — Tu trouves ? dis-je en me forçant à sourire.

  Je suis au bord de la crise de panique.

  — Oui.

  Il me sourit.

  Ce n’est pas un charmant sourire, avec ses fossettes. Non, c’est un sourire du style : « Je sais que tu me racontes des salades ». Un affreux rictus. L'attaque de panique semble refluer. Au moins pour l’instant. C'est plutôt une bonne chose, car il ne manquerait plus que ça ! Toujours en regardant autour de lui, il me demande d’un air distrait si j’ai envie d’aller prendre un petit déjeuner dehors. Evidemment, je lui réponds que je ne peux pas, que je dois me rendre à mon cours de tissage. C'est faux, bien sûr, je n’y connais rien en tissage, c’est Kate qui suit des cours tous les samedis matin et qui me bassine avec ça mais c’est la seule excuse qui me vient à l’esprit. Jack n’a pas l’air déçu que je ne puisse pas l’accompagner. Il me donne surtout l’impression d’avoir envie de prendre ses jambes à son cou. Il me promet de m’appeler plus tard pour parler de la soirée de demain. Je m’effondre en larmes dès qu’il a refermé la porte sur lui. Je sais que je l’ai terrorisé à vie. Je défais la photo du cadre et la remets dans son enveloppe, dans le tiroir.

  Le lendemain, je passe le reste de la journée à essayer de bouquiner en attendant qu’il m’appelle pour me dire qu’il annule le dîner et la surprise qu’il m’avait promise.

  Comme il n’appelle pas, c’est moi qui le fais.

  — Ecoute, Jack, je préfère annuler pour ce soir, je ne me sens pas très bien… J’ai mal au cœur… Je n’ai rien avalé de la journée, alors je préfère ne pas bouger.

  Ce n’est pas faux, je n’ai rien mangé, en effet, et j’ai vraiment mal au cœur mais ça n’a rien à voir avec une indigestion.

  — Pas de problème, répond-il.

  Est-ce mon imagination ou est-il vraiment soulagé ?

  Bien sûr qu’il est soulagé !

  Il a dû passer toute la journée à se demander comment me laisser tomber en douceur. Parce que c’est un mec bien.

  — Alors, on se voit lundi au bureau ? demande-t-il.

  — Oui, d’accord.

  — J’espère que tu vas guérir vite.

  Je raccroche en pensant : moi aussi.

  13

  Ce dimanche matin, je me lève et retourne à l’église Saint-Fabian. Je sais que je dois écouter le sermon, c’est bien pour ça que je suis là, non ? Mais je ne peux pas m’empêcher de penser et de repenser à l’horrible scène d’hier. L'air ahuri de Jack devant la photo encadrée de nous deux. Pendant toute la messe, je suis obsédée par cette vision, je pense aussi à ce qui a tout déclenché, c’est-à-dire le coup de fil de Will jeudi soir. Tout est sa faute ! S'il n’avait pas téléphoné, je ne me serais pas sentie seule et pitoyable au point de sortir la photo de Jack, de me mettre à fantasmer dessus et de l’encadrer. Si Will n’avait pas téléphoné, je n’aurais pas eu besoin de placer le cadre sur le rebord de la fenêtre, et Jack ne l’aurait pas vue et…

  Ça me fait du bien de rendre Will responsable de tous mes malheurs. Ça rend cette affreuse matinée un peu moins glauque. Je suis crevée, je serais mieux dans mon lit plutôt que dans cette église froide. Je bâille à m’en décrocher la mâchoire. Je crois que je n’ai jamais été aussi crevée de toute ma vie. Ce n’est pas seulement une fatigue physique, c’est aussi moral, je me sens misérable. Là-dessus, l’organiste joue Joie sur la terre, pour la fin de la messe. C'est le bouquet !

  Pas de joie pour Tracey, me dis-je en sortant sous la pluie grise et glacée. Au moins, à Brookside, il neige. La petite ville sans charme se transforme alors. On dirait un tableau célèbre de Currier et Ives. Il ne neige jamais à Manhattan. C'est faux, il neigeait bien le soir où Jack et moi étions à Rockefeller Center. Il neige parfois, mais la neige ne tient pas, elle devient une espèce de boue noirâtre dégoûtante, me dis-je en remontant la Huitième Avenue. La neige ne tient pas, comme tout le reste… L'amour, par exemple. J’ai le moral à zéro, exactement comme Buckley qui me téléphone un peu plus tard. Il est à plat à cause de Sonja, et me donne rendez-vous d
ans notre bar préféré. Nous pourrons pleurer sur l’épaule l’un de l’autre. Il me tarde d’y être.

  — J’y suis arrivée ! Tu le crois, toi ? J’ai réussi !

  — Je le crois, puisque tu l’as fait, me répond Buckley calmement.

  Il lève sa main en l’air, doigts écartés, et tape dans ma main pour fêter ma victoire. Je suis ravie. D’habitude, je ne suis pas très bonne au billard, mais cette fois, j’ai remporté les deux parties que nous venons de jouer. J’improvise une danse du scalp autour de la table. J’ai une pêche d’enfer.

  — O.K., on passe à la vitesse supérieure. Je te parie que je fais celle-ci en deux bandes et que je la mets dans ce coin.

  — Dans celui-ci ? me demande Buckley, étonné. Tu choisis la difficulté.

  — Regarde bien !

  Je vise, tape, et atteins mon objectif ! La boule va droit à l’endroit que j’avais désigné. Avec un hurlement de triomphe, je me mets à danser dans le bar, heureusement vide, en m’appuyant sur ma canne. Buckley rigole.

  — Qu’est-ce qui te prend ?

  — Je suis contente parce que j’ai gagné, alors je danse, tu le vois bien, non ?

  — On dirait que tu as pété les plombs.

  — Mais j’ai pété les plombs, je m’éclate !

  Je sais ce que vous pensez. La nuit dernière, je croyais que c’était la fin du monde et que j’avais touché le fond, mais depuis que nous avons commencé à jouer, Buckley et moi, nous plaisantons, nous buvons de la bière et nous sommes superbien. Pas une fois nous n’avons mentionné les noms de Sonja, Jack ou Will. C'est peut-être la bière, ou ma victoire au billard, ou alors c’est la présence de Buckley. Quoi qu’il en soit, je me sens bien. Je dérape et m’étale sur le sol.

  — Oups.

  Buckley se marre et vient me relever. Je lui prends la main et tente de l’entraîner avec moi dans une danse folle.

  — Viens, on fait comme dans Chorus Line.

  Il tente de résister puis se lâche et me rejoint dans mon délire jusqu’au moment où, par inadvertance, je lui donne un coup avec la queue de billard. Il a un mouvement de recul et tente de se protéger.

  — Excuse-moi.

  — Hé, c’est dangereux, ce machin !

  — Rends-la-moi, c’est ma canne.

  — Pourquoi en as-tu besoin pour danser ?

  — Tu sais ? Comme dans Chorus Line, ils dansent bien avec une canne, non ?

  Buckley me dévisage.

  — Je ne sais pas, je ne l’ai jamais vu.

  — Moi non plus, si on y allait ?

  — Mais ça ne se joue plus depuis longtemps !

  — Tu en es sûr ?

  — Il faut demander.

  — A qui ?

  Nous regardons le bar vide. Le serveur est au téléphone, il y a deux autres consommateurs. Rouges et mal rasés. On dirait qu’ils ont passé ces cinquante dernières années vissés sur leur tabouret de bar. Je les interpelle :

  — Eh, vous ! Savez-vous si Chorus Line se joue toujours à Broadway ?

  Ils ne doivent pas le savoir puisqu’ils ne réagissent même pas.

  J’insiste.

  — Je vous parle ! Ouh, ouh ! Les piliers de bar !

  L'un d’eux se retourne et grogne un vague :

  — Ouais ?

  — Vous avez des infos sur Chorus Line ?

  — Non, et je m’en fous.

  Et il reprend sa place aux côtés de son copain. Je murmure :

  — Vous pourriez être poli ! Tu ne crois pas qu’ils pourraient être polis, Buckley ?

  — Oui, il en faudrait peu pour qu’ils soient sortables, un peu de politesse, une petite toilette et on les embarque avec nous pour une petite virée ?

  — Tu es sérieux ?

  — Oh, Tracey ! Tu es complètement bourrée !

  — Pas du tout, en tout cas, pas plus que toi !

  — Oui, je reconnais que je suis un peu parti.

  Nous rions tous les deux, puis nous retournons à notre partie, encore étourdis par nos quelques pas de danse.

  — Tu as faim ? me demande-t-il en regardant sa montre. Il est tard, j’ai peur qu’on ne trouve plus rien à manger.

  — Je n’ai pas faim, j’ai envie de fumer.

  — Interdit, dit-il en désignant le panneau.

  — Alors, sortons et allons voir Chorus Line.

  — Pourquoi cette fixation sur ce spectacle ?

  — Je crois que le théâtre me manque. J’y allais tout le temps quand je sortais avec…

  — Avec Will.

  Je ne voulais pas en parler ce soir, mais nous y voilà quand même.

  — Oui, nous sortions tout le temps. J’allais voir les spectacles dans lesquels il jouait, ceux dans lesquels ses amis jouaient et tout un tas d’autres mais jamais Chorus Line. Et je sais que je n’irai jamais.

  — C'est si important que ça ?

  — Oui.

  J’ignore pourquoi, mais soudain, rien d’autre ne me paraît avoir d’importance. J’ai la gorge serrée.

  — Will me manque, Buckley.

  — Tracey, tu as bu.

  Il ne plaisante pas. Cette fois, il le dit tristement.

  — Je sais, mais toi aussi.

  — Oui, et Sonja me manque.

  — Je sais et Jack me manque aussi.

  — Jack ? C'est bien ce type qui connaît toutes les capitales des Etats par cœur ? Tu as passé la soirée avec lui hier ?

  — Non, je l’ai annulée.

  Et je raconte alors tout à Buckley, la photo, le cadre, la tête de Jack et ma honte. Mais au lieu de s’apitoyer sur mon sort, Buckley se marre.

  — Pourquoi ris-tu ? Ce n’est vraiment pas drôle !

  — J’essaie de m’imaginer sortant avec une fille pour la deuxième fois…

  — Troisième fois, et même quatre si on compte la soirée de Noël.

  — D’accord pour quatre, et je découvre chez elle une photo de nous deux.

  Il se marre deux fois plus. Je le hais.

  — Je te hais.

  — Excuse-moi, c’est tellement drôle !

  — Moi, je ne trouve pas. Je l’apprécie énormément.

  — Je sais bien. Désolé pour toi, Tracey.

  Je sens qu’il pense vraiment ce qu’il dit. Il me regarde intensément. Comme si… comme si quoi ? Je ne sais pas. Il poursuit :

  — C'est bien ce garçon que tu surnommais « Transformation » ?

  — Non ! Transition ! dis-je en m’asseyant sur le bord de la table de billard.

  — Oh, Transformation, Transition ou Transistor, c’est pareil !

  Il prend place à côté de moi sur la table et reprend :

  — Tu ne devais sortir que quelquefois avec lui pour tourner la page ?

  — C'est ce que je croyais.

  — Mais ?

  Je regarde fixement les chaussures Marc Jacobs que Raphaël m’a offertes et qui sont une demi-pointure trop grandes… mais qui vont quand même magnifiquement bien avec mon jean.

  — C'est ce que tu croyais, mais… ? insiste Buckley.

  — Mais j’aime beaucoup Jack, et je déteste la solitude.

  — Oui, je comprends, c’est très dur, dit-il en prenant ma main. Mais je me réjouis quand même que Jack t’ait larguée.

  — Mais il ne m’a pas larguée !dis-je avant de comprendre ce qu’il vient de dire. Qu’est-ce que tu entends par « je me réjouis »… ?

  — J’ai du mal à le reconnaître, mais j’étais jaloux.

  — Jaloux ?

  Je regarde mon vieux copain Buckley, le gentil, l’adorable Buckley, qui est désormais libre… Comme moi, du reste.

  — Je me suis même demandé si nous…

  — Ne le dis pas !

  — Dire quoi ?

  — Dire ce que je sais que tu allais dire. Sur nous. Parce que si tu le dis…

  — Quoi ? Que j’ai envie de t’embrasser ?

  Je tressaille.

  Faux, j’exulte, Buckley a encore envie de m’embrasser ! Yesssss !

  — Tu l’as dit. Je t’av
ais dit de ne pas le dire.

  — C'est pas ma faute, je suis bourré.

  — Ce n’est pas une excuse. Ce n’est pas la première fois que nous nous bourrons la gueule ensemble, mais tu ne m’as jamais embrassée. Sauf une fois.

  — Je croyais que tu en avais envie.

  — Mais pas du tout, et en plus, j’avais un petit copain.

  — Mais plus maintenant, dit-il en prenant ma main dans la sienne.

  J’ai la tête qui tourne. Ma main est bien au chaud dans celle de Buckley.

  — Mais on est seulement des copains, dis-je d’une voix faible.

  — Tu es sûre ?

  Je ne sais plus, j’essaie de le voir comme avant, mon copain, mon pote Buckley. Mais ce n’est plus lui. A la place, il y a un homme et j’ai une envie folle d’embrasser cet homme. Il me regarde intensément, lui aussi en a envie.

  Pourquoi ?

  Il sait tout de moi, il m’a connue grosse, désespérée, déprimée, pas maquillée, laide à faire peur, en pyjama.

  Il approche son visage du mien.

  — Buckley…

  — Juste pour voir, Tracey. Une seule fois.

  — On a déjà essayé une fois.

  — C'était il y a six mois. Et tu étais encore amoureuse de Will, ça ne compte pas.

  — Compte ? Pourquoi compte ?

  — Je veux dire, comme une sorte de test.

  Je fais celle qui ne comprend pas alors que je vois très bien où il veut en venir.

  — Si nous ne ressentons rien en nous embrassant, nous saurons à quoi nous en tenir. Et si nous ressentons tous les deux quelque chose…

  — Nous le saurons aussi.

  — Exactement, dit-il en me serrant la main.

  Ben voyons, mais avec le bol que j’ai, il n’y aura que l’un de nous deux qui ressentira quelque chose et nous n’en serons pas plus avancés. Surtout si c’est moi. Imaginez que j’adore son baiser mais que lui soit déçu. J’aurais été rejetée par deux mecs en l’espace d’un seul week-end. Trois, si on élargit aux derniers mois. C'est une espèce de record mondial, vous ne trouvez pas ? Enfin, Jack ne m’a pas larguée officiellement. Pas encore.

  Et si c’est Buckley qui ressent quelque chose, et pas moi ?

  — Bon, j’y vais, dit Buckley en s’approchant.

  — D’accord, dis-je en fermant les yeux.

 

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