Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 2

by Jean M. Auel


  — Ce n’est pas un louveteau ! C’est un énorme loup ! s’écria Joharran. Le plus grand que j’aie jamais vu ! Il pourrait l’égorger !

  — Oui. Je l’ai vu égorger une femme... Une femme qui tentait de tuer Ayla. Loup la protège.

  Les Zelandonii qui observaient la scène poussèrent un soupir de soulagement collectif quand le loup reposa les pattes avant sur le sol et se posta de nouveau près d’Ayla, la gueule ouverte, la langue pendant sur le côté, les crocs découverts. Il avait ce que Jondalar appelait son sourire de loup, comme s’il était content de lui.

  — Il fait ça tout le temps ? voulut savoir Folara. A... à tout le monde ?

  — Non, répondit Jondalar. Seulement à Ayla, et à moi quelquefois, quand il est particulièrement heureux, et uniquement si nous l’y autorisons. Il est bien élevé, il ne fait de mal à personne... à moins qu’Ayla ne soit en danger.

  — Et les enfants ? s’alarma Folara. Les loups s’en prennent souvent aux jeunes et aux faibles.

  — Loup aime les enfants, se hâta d’expliquer Ayla. Il les protège, en particulier les plus petits et les plus faibles. Il a été élevé avec les enfants du Camp du Lion.

  — Il y avait au Foyer du Lion un enfant chétif et de santé fragile, enchaîna Jondalar. Vous auriez dû les voir jouer ensemble. Loup faisait toujours très attention.

  — C’est une bête peu ordinaire, dit l’un des Zelandonii. On a peine à croire qu’un loup puisse se conduire... si peu comme un loup.

  — Tu as raison, Solaban, acquiesça Jondalar. Sa conduite nous donne cette impression mais, si nous étions des loups nous-mêmes, nous ne serions pas de cet avis. Il a été élevé avec des humains et, d’après Ayla, il les considère comme sa meute. Il les traite comme s’ils étaient des loups.

  — Est-ce qu’il chasse ? s’enquit l’homme que Jondalar avait appelé Solaban.

  — Oui, répondit Ayla. Parfois il chasse seul, pour lui-même, parfois il nous aide à chasser.

  — Comment sait-il ce qu’il doit chasser ou non ? demanda Folara. Ces chevaux, par exemple.

  — Les chevaux font aussi partie de sa meute, expliqua Ayla. Tu remarqueras qu’ils n’ont pas peur de lui. Et il ne chasse jamais les humains. Sinon, il peut chasser ce qu’il veut, à moins que je ne le lui interdise.

  — Et il t’obéit ? demanda un autre Zelandonii.

  — Oui, Rushemar, dit Jondalar.

  L’homme secoua la tête, étonné : il avait peine à imaginer que quiconque puisse exercer une telle domination sur un prédateur aussi puissant.

  — Alors, Joharran, reprit Jondalar, tu penses qu’on peut faire monter Ayla et Loup ? Le chef réfléchit puis acquiesça.

  — Mais s’il y a des difficultés...

  — Il n’y en aura pas, affirma Jondalar, qui se tourna vers Ayla. Ma mère nous a invités à loger chez elle. Folara vit encore avec elle mais elle a sa propre pièce, de même que Marthona et Willamar, nos parents. Il est parti faire du troc. Elle nous laissera son espace central. Bien sûr, nous pouvons loger avec Zelandoni au foyer des visiteurs, si tu préfères.

  — Je serai heureuse d’habiter chez ta mère, répondit Ayla.

  — Bien ! Mère propose que nous attendions d’être installés pour finir les présentations rituelles. Moi, je n’ai pas besoin d’être présenté, et il est inutile de répéter la même chose à chacun alors que nous pouvons le dire à tous en une seule fois.

  — Nous prévoyons déjà une fête de bienvenue pour ce soir, dit Folara. Et sans doute une autre plus tard, avec toutes les Cavernes voisines.

  — J’apprécie la prévenance et la sagacité de ta mère, Jondalar. Ce sera en effet plus simple de rencontrer tout le monde en même temps, mais tu pourrais quand même me présenter à cette jeune femme.

  Folara sourit.

  — C’était mon intention. Ayla, voici ma sœur Folara, Protégée de Doni, de la Neuvième Caverne des Zelandonii ; fille de Marthona, ancienne Femme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne ; née au foyer de Willamar, Voyageur et Maître du Troc ; sœur de Joharran, Homme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne ; sœur de Jondalar...

  Impatiente d’en finir avec les formalités, Folara abrégea :

  — Elle sait qui tu es, et j’ai déjà entendu ses noms et ses liens. (Elle tendit les deux mains vers Ayla.) Au nom de Doni, la Grande Terre Mère, je te souhaite la bienvenue, Ayla des Mamutoï, Amie des chevaux et des loups.

  La foule qui se tenait sur la terrasse rocheuse ensoleillée recula vivement en voyant la femme et le loup monter le sentier avec Jondalar et le petit groupe qui les accompagnait. Parvenue sur la corniche, Ayla découvrit l’espace de vie de la Neuvième Caverne des Zelandonii et fut étonnée.

  Elle savait que le mot « caverne » ne désignait pas un lieu mais le groupe qui y vivait, mais ce qu’elle voyait n’était pas une caverne comme elle l’imaginait. Une caverne, pour elle, c’était une cavité ou une série de cavités, dans une paroi rocheuse ou une falaise, ou encore sous terre, avec une ouverture sur l’extérieur. L’espace de vie de ces Zelandonii s’étendait sous une énorme saillie qui avançait à partir de la falaise calcaire. C’était un abri protégeant de la pluie et de la neige mais ouvert à la lumière du jour.

  Les hautes falaises de la région avaient autrefois constitué le fond d’une mer disparue. Les coquilles des crustacés qui vivaient dans cette mer s’étaient accumulées sur ce fond et avaient fini par se changer en carbonate de calcium – en calcaire. Au cours de certaines périodes, pour diverses raisons, certaines des coquilles avaient produit d’épaisses couches de calcaire plus dures que d’autres. Quand la terre avait bougé et soulevé le fond marin, le transformant en falaises, le vent et l’eau avaient érodé plus facilement la pierre relativement tendre, creusant de larges espaces et laissant entre eux des saillies de pierre plus dure.

  Bien que les falaises fussent criblées de grottes – phénomène courant pour les formations calcaires –, ces saillies plutôt rares constituaient des abris de pierre qui offraient des lieux de vie très propices et avaient été utilisés comme tels pendant des milliers d’années.

  Jondalar entraîna Ayla vers la femme mûre qu’elle avait vue du bas du sentier. De haute taille et d’un port plein de dignité, elle les attendait patiemment. Ses cheveux, plus gris que châtains, étaient tressés en une longue natte enroulée derrière sa tête. Ses yeux au regard direct étaient gris, eux aussi. Quand ils furent devant elle, Jondalar entama les présentations rituelles :

  — Ayla, voici Marthona, ancienne Femme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne des Zelandonii ; fille de Jemara ; née au foyer de Rabanar ; unie à Willamar, Maître du Troc de la Neuvième Caverne ; mère de Joharran, Homme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne ; mère de Folara, Protégée de Doni ; mère de...

  Il faillit prononcer le nom de Thonolan, hésita puis enchaîna :

  — Jondalar, Voyageur de Retour. Il se tourna vers sa mère.

  — Marthona, voici Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, Fille du Foyer du Mammouth, Choisie par l’Esprit du Lion des Cavernes, Protégée par l’Esprit de l’Ours des Cavernes.

  La femme tendit les deux mains.

  — Au nom de Doni, la Grande Terre Mère, je te souhaite la bienvenue, Ayla des Mamutoï.

  — Au nom de Mut, Grande Mère de Tous, je te salue, Marthona de la Neuvième Caverne des Zelandonii, et mère de Jondalar, dit Ayla tandis que les deux femmes se prenaient les mains.

  En écoutant Ayla, Marthona avait été étonnée par la façon étrange dont elle prononçait leur langue ; elle avait aussi remarqué qu’elle la parlait bien cependant, et avait attribué cette singularité à un léger défaut d’élocution, ou à l’accent d’une langue totalement inconnue parlée dans une lointaine contrée. Elle sourit.

  — Tu viens de loin, Ayla, tu as laissé derrière toi tout ce que tu connaissais et aimais. Si tu n’avais pas renoncé à tout cela, Jondalar ne serait pas de retour à mes côtés. Je t’en suis reconnaissante. J’espère que tu te sentiras bientôt chez toi ici, et je ferai tout ce que je
pourrai pour t’aider.

  Ayla sentit que la femme était sincère. Sa simplicité, sa franchise n’étaient pas feintes ; elle était heureuse du retour de son fils. Ayla fut soulagée et touchée par la chaleur de cet accueil.

  — Depuis que Jondalar m’a parlé de toi, je suis impatiente de te connaître... et un peu effrayée aussi, répondit la jeune femme avec la même franchise.

  — Je ne te le reproche pas. A ta place, j’aurais eu moi aussi des craintes. Viens, je vais te montrer où vous pourrez laisser vos affaires. Vous devez être fatigués et vous aimeriez sûrement vous reposer avant la fête de bienvenue de ce soir.

  Marthona les emmenait vers l’espace situé sous le surplomb quand Loup se mit à geindre, poussa un jappement de chiot, étira les pattes avant, l’arrière-train et la queue dressés en une posture joueuse.

  — Qu’est-ce qu’il fait ? s’étonna Jondalar.

  Ayla regarda Loup, surprise elle aussi. Il répéta le manège et soudain elle sourit.

  — Je pense qu’il essaie d’attirer l’attention de Marthona. Il croit qu’elle ne l’a pas remarqué, il veut lui être présenté.

  — Moi aussi, je veux faire sa connaissance, déclara Marthona.

  — Tu n’as pas peur de lui ! Il le sent !

  — J’ai observé, je n’ai vu aucun motif d’avoir peur.

  La mère de Jondalar tendit la main vers le loup, qui la renifla, la lécha, puis se remit à geindre.

  — Je crois que Loup veut que tu le touches. Il aime qu’on le gratte derrière les oreilles. Comme ça.

  Ayla prit la main de Marthona, la guida.

  — Tu aimes ça, hein... Loup ? C’est comme ça que vous l’appelez ?

  — Oui. C’est le mot mamutoï pour dire loup, expliqua Ayla. Cela nous a paru le nom idéal pour lui. Jondalar posa sur sa mère un regard impressionné.

  — Jamais je ne l’avais vu se lier si vite d’amitié avec quelqu’un.

  — Moi non plus, dit Ayla en regardant Marthona gratter l’animal derrière les deux oreilles. Il est peut-être heureux de rencontrer enfin quelqu’un qui n’a pas peur de lui.

  Comme ils pénétraient dans l’ombre du surplomb, elle sentit la température baisser subitement. Parcourue d’un frisson de peur, elle leva les yeux vers l’énorme plaque qui saillait de la falaise et se demanda si elle pouvait s’écrouler. Mais, quand ses yeux se furent accoutumés à cette lumière moins vive, elle eut un autre sujet d’étonnement : l’espace sous l’abri de pierre était immense, bien plus vaste qu’elle ne l’avait imaginé.

  En chemin, elle avait remarqué des surplombs semblables le long de la rivière, dont plusieurs manifestement habités, mais aucun de cette dimension. Tout le monde dans la région connaissait le vaste abri sous roche et le grand nombre de personnes qu’il accueillait. La Neuvième Caverne était la plus grande de toutes les communautés se donnant le nom de Zelandonii.

  Regroupées dans la partie est de l’espace protégé, adossées à la falaise ou plantées au milieu de la terrasse, des constructions individuelles, souvent de bonne taille, avaient été édifiées avec des pierres et des montants de bois couverts de peaux. Ces peaux étaient décorées de dessins d’animaux magnifiquement représentés, de symboles abstraits peints en noir ou en diverses teintes éclatantes de rouge, de jaune et de brun. Les habitations étaient disposées suivant une courbe face à l’ouest, autour d’un espace découvert près du centre de la terrasse abritée, où s’entassaient une multitude d’objets et de gens.

  En regardant plus attentivement, Ayla découvrit que ce qu’elle avait d’abord pris pour un fouillis bigarré se divisait en parties consacrées à des tâches différentes, les parties voisines étant souvent allouées à des tâches du même ordre. L’impression initiale de désordre et de confusion n’était due qu’au grand nombre d’activités qu’on y menait.

  Ayla vit des peaux mises à sécher sur des châssis, de longues hampes de lance qu’on redressait en les appuyant contre une traverse soutenue par deux poteaux. Ailleurs, on avait empilé des paniers à divers stades de fabrication, et des lanières séchaient entre des paires de poteaux en os. De longs écheveaux de corde étaient accrochés à des chevilles enfoncées dans des poutres, au-dessus de filets inachevés tendus sur un cadre et de filets terminés formant de petits tas par terre. Des peaux, dont certaines teintes de diverses couleurs, notamment dans de nombreuses nuances de rouge, étaient découpées près d’un autre endroit où pendaient des vêtements en partie montés.

  Sur un autre cadre vertical, on avait tendu un grand nombre de cordes minces, qui dessinaient un motif avec les cordes qu’on glissait horizontalement entre elles. Ayla eut envie de s’approcher pour regarder, elle n’avait jamais rien vu de tel. Ailleurs, on fabriquait divers objets – louches, cuillères, bois, armes – avec des morceaux de bois, de pierre, d’os, d’andouiller et de défense de mammouth. La plupart étaient gravés et ornés parfois de décorations peintes. Il y avait aussi de petites sculptures qui semblaient n’avoir aucune utilité. On les avait façonnées pour elles-mêmes, ou pour quelque usage qu’Ayla ignorait.

  Elle vit des herbes et des légumes suspendus en haut d’un large châssis aux nombreuses traverses et, plus près du sol, de la viande qui séchait sur des râteliers. Un peu à l’écart des autres activités, une zone était parsemée d’éclats de pierre tranchants : le domaine d’hommes comme Jondalar, pensa-t-elle, des tailleurs de silex fabriquant des outils, des couteaux, des pointes de sagaie.

  Et partout où elle regardait, des hommes, des femmes. La communauté qui vivait sous le grand abri rocheux était de taille à l’occuper. Ayla avait grandi dans un clan comptant moins de trente membres. Au Rassemblement qui se tenait tous les sept ans, deux cents personnes environ se réunissaient pour une courte période, et cela lui paraissait alors un nombre considérable. Si la Réunion d’Été des Mamutoï regroupait davantage de participants encore, la Neuvième Caverne des Zelandonii, comptant plus de deux cents individus vivant dans un même lieu, était plus nombreuse à elle seule que le Rassemblement du Clan !

  Toute cette foule rappela à Ayla la fois où, avec le clan de Brun, elle s’était avancée parmi les clans réunis ; et elle sentit une multitude d’yeux sur elle. Elle remarqua que tous regardaient ouvertement Marthona conduire Jondalar, une jeune femme et un loup à son foyer, et qu’aucun ne baissait ou ne détournait les yeux. Elle se demanda si elle s’habituerait à vivre avec tous ces gens autour d’elle, tout le temps ; elle se demanda même si elle en avait envie.

  2

  L’énorme femme leva les yeux quand le rideau de cuir tendu devant l’entrée s’écarta, puis se détourna tandis que la jeune étrangère blonde sortait de la demeure de Marthona. Elle était assise à sa place habituelle, un siège taillé dans un bloc de calcaire, assez solide pour supporter sa masse. Capitonné de cuir, il avait été fabriqué spécialement pour elle et se trouvait là où elle le désirait : vers le fond de la terrasse s’étendant sous le surplomb rocheux, mais assez près du centre pour qu’elle eût vue sur presque tout l’espace de vie du groupe.

  Elle paraissait méditer, mais ce n’était pas la première fois qu’elle se plaçait à cet endroit pour observer discrètement une personne ou une activité. Les membres de la Neuvième Caverne avaient appris à ne pas troubler ses méditations, sauf en cas d’urgence, surtout quand elle portait à l’envers son pectoral d’ivoire. Lorsqu’elle en montrait le côté décoré de symboles et d’animaux gravés, tout le monde pouvait l’aborder, mais la face lisse et nue incitait au silence et signifiait qu’elle ne voulait pas être dérangée.

  Les membres de la Caverne étaient tellement habitués à la voir assise là qu’ils ne la remarquaient presque plus, malgré sa présence imposante. Elle en profitait sans scrupules. Chef spirituel de la Neuvième Caverne des Zelandonii, elle s’estimait responsable du bien-être de son peuple et pour remplir son devoir avait recours à tous les moyens que son cerveau ingénieux pouvait concevoir.

  Elle regarda la jeune femme quitter l’abri et se diriger ve
rs le sentier qui menait à la vallée ; elle remarqua l’aspect étranger de sa tunique de cuir. La doniate nota également qu’elle se déplaçait avec la souplesse que confèrent la force et la santé, avec une assurance paradoxale chez une femme aussi jeune, exilée de surcroît parmi de parfaits inconnus.

  Zelandoni se leva, s’approcha de la construction, l’une des nombreuses demeures de diverses tailles éparpillées dans l’abri. Devant le rabat qui séparait l’habitation privée de l’espace commun, elle tapota une plaque de cuir brut, entendit un bruit de pas étouffé par des chausses. Le grand homme blond d’une beauté stupéfiante écarta le rideau. Ses yeux bleus parurent surpris puis étincelèrent de plaisir.

  — Zelandoni ! Comme je suis content de te voir ! dit-il. Mère n’est pas là pour le moment.

  — Qu’est-ce qui te fait croire que je viens voir Marthona ? C’est toi qui es resté absent cinq ans, répliqua-t-elle d’un ton sec. Abasourdi, il ne sut que répondre.

  — Alors, tu vas me laisser plantée là, Jondalar ?

  — Oh... Entre, bien sûr, invita-t-il, une expression soucieuse effaçant son sourire.

  Il s’écarta pour la laisser passer, et ils s’examinèrent un moment en silence. Quand il était parti, elle venait de devenir Première parmi Ceux Qui Servent la Mère ; elle avait eu cinq ans pour établir sa position et n’avait pas manqué de le faire. La femme qu’il avait connue était maintenant obèse, deux ou trois fois plus large que la plupart des autres femmes, avec des fesses et des seins volumineux. Zelandoni avait un visage rond et lisse qui surmontait un triple menton, des yeux bleus perçants auxquels rien ne semblait échapper. Grande et forte depuis toujours, elle portait sa corpulence avec une grâce, un maintien qui affirmaient son prestige et son autorité. Il émanait d’elle une aura de pouvoir qui imposait le respect.

  Tous deux rompirent le silence en même temps.

  — Est-ce que je peux t’apporter... commença Jondalar.

  — Tu as changé...

  — Pardon, s’excusa-t-il, pensant l’avoir interrompue. Il se sentit gêné puis remarqua l’ébauche d’un sourire et une lueur familière dans les yeux de Zelandoni ; alors il se détendit.

 

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