Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 3

by Jean M. Auel


  — Je suis content de te voir... Zolena.

  Son sourire revint quand il posa sur elle ses yeux irrésistibles, pleins de chaleur et d’amour.

  — Tu n’as pas tellement changé, dit-elle, se sentant réagir au charme de Jondalar et aux souvenirs qu’il évoquait. Cela faisait longtemps qu’on ne m’avait appelée Zolena... Si, en fait, tu as changé. Tu as mûri. Tu es plus beau que jamais...

  Il s’apprêtait à protester mais elle secoua la tête.

  — Ne dis pas le contraire, tu sais que c’est vrai. Mais il y a une différence. Tu as l’air... comment dire ? Tu n’as plus ce regard affamé, cette envie que toute femme voulait satisfaire. Je crois que tu as trouvé ce que tu cherchais. Tu es heureux comme tu ne l’as jamais été.

  — Je n’ai jamais rien pu te cacher, répondit-il avec un plaisir presque enfantin. C’est Ayla. Nous prévoyons de nous unir aux Matrimoniales de cet été. Nous aurions pu le faire avant de partir, ou même en chemin, mais j’ai préféré attendre d’être ici pour que tu passes toi-même la lanière autour de nos poignets et que tu fasses le nœud pour nous.

  Le simple fait de parler d’Ayla l’avait transfiguré, et Zelandoni eut une brève vision de l’amour quasi obsessionnel qu’il éprouvait pour cette femme. Cela l’inquiéta et réveilla en elle son instinct protecteur envers son peuple – et tout particulièrement envers cet homme –, en sa qualité de porte-parole, de représentante et d’instrument de la Grande Terre Mère. Elle connaissait les puissantes émotions contre lesquelles Jondalar avait dû lutter en grandissant, et qu’il avait fini par apprendre à maîtriser. Mais un amour aussi intense pouvait lui faire mal, peut-être même le détruire. Elle voulut en savoir plus sur cette jeune femme qui le fascinait à ce point. Savoir quelle emprise elle exerçait sur lui.

  — Comment peux-tu être si sûr que c’est elle qu’il te faut ? Où l’as-tu rencontrée ? Que sais-tu d’elle ?

  Jondalar perçut l’inquiétude de Zelandoni, et quelque chose d’autre qui l’alarma. Cette femme occupait le plus haut rang dans la Zelandonia et n’était pas Première pour rien. Il ne fallait pas la dresser contre Ayla. Son principal souci – et celui d’Ayla, il le savait – pendant le long et difficile Voyage avait été de savoir si elle serait ou non acceptée par son peuple. Malgré les qualités exceptionnelles de la jeune femme, il préférait garder secrètes certaines choses la concernant. Elle rencontrerait assez de difficultés avec plusieurs personnes, probablement, sans risquer en plus de s’attirer l’inimitié de cette femme. Ayla avait besoin plus que quiconque du soutien de Zelandoni.

  Il posa les mains sur les épaules de la doniate et chercha un moyen de la persuader non seulement d’accepter Ayla mais encore de l’aider. En la regardant droit dans les yeux, il ne put s’empêcher de se rappeler l’amour qu’ils avaient partagé autrefois et il comprit soudain que seule une franchise absolue, aussi pénible fût-elle, lui permettrait d’atteindre son but.

  Jondalar était un homme secret qui ne montrait rien de ses sentiments, et ainsi avait-il appris à contrôler ses émotions. Ce n’était pas facile d’en parler à qui que ce fût, même à quelqu’un qui le connaissait bien.

  — Zelandoni... reprit-il d’une voix radoucie, Zolena... Tu sais que c’est toi qui m’as gâché pour les autres femmes. Je n’étais qu’un jeune garçon, tu étais la femme la plus excitante qu’un homme puisse espérer. Je n’étais pas le seul à me troubler, la nuit, en rêvant de toi, mais tu as fait en sorte que ces rêves deviennent réalité. Je brûlais pour toi, et quand tu es devenue ma femme-donii, je n’arrivais pas à me rassasier de ton corps. Le début de ma vie d’homme fut plein de toi, mais cela ne s’est pas arrêté là. Je voulais plus, et toi aussi, malgré tous tes efforts. Bien que ce fût interdit, je t’aimais, et tu m’aimais. Je t’aime encore. Je t’aimerai toujours.

  « Même plus tard, après tous les ennuis que nous avions causés à tout le monde, après que mère m’eut envoyé vivre avec Dalanar, personne, à mon retour, n’a autant compté que toi, à mes yeux. Étendu près d’une autre femme, je te désirais, et je désirais plus que ton corps. Je voulais un foyer avec toi. Je me moquais de la différence d’âge, de l’interdiction faite à tout homme de tomber amoureux de sa femme-donii. Je voulais passer ma vie avec toi.

  — Regarde ce que tu aurais eu, Jondalar, dit Zolena, plus émue qu’elle ne l’aurait imaginé. Je ne suis pas seulement plus âgée que toi, je suis si grosse que je commence à avoir des difficultés pour me déplacer. J’en aurais davantage si je n’étais pas restée pleine de force. Tu es jeune, agréable à regarder, les femmes ont envie de toi. La Mère m’a choisie. Elle devait savoir que je finirais par lui ressembler. C’est fort bien pour une Zelandoni, mais dans ton foyer, je n’aurais été qu’une vieille femme obèse et toi un homme jeune et beau.

  — Crois-tu que cela ait de l’importance ? Zolena, j’ai dû m’aventurer au-delà de la Grande Rivière Mère avant de trouver une femme qui puisse se comparer à toi. Tu n’imagines pas comme c’est loin, mais je referais le voyage... Je remercie la Mère d’avoir trouvé Ayla. Je l’aime comme je t’aurais aimée. Sois bonne pour elle, Zolena... Zelandoni. Ne lui fais pas de mal.

  — Justement. Si elle est celle qu’il te faut, si elle peut « se comparer » à moi, elle ne pourra pas te faire de mal et je ne pourrai pas lui en faire non plus... J’ai besoin de le savoir, Jondalar.

  Ils levèrent les yeux quand le rideau de l’entrée s’écarta. Ayla entra dans l’habitation avec des sacs de voyageur et vit Jondalar tenant par les épaules une femme énorme. Il la lâcha, l’air décontenancé, honteux presque, comme s’il avait été surpris en train de commettre une faute.

  Qu’y avait-il d’étrange dans la façon dont Jondalar regardait cette femme ? Malgré son obésité, il y avait quelque chose d’attirant dans son port, et une autre facette de sa personnalité ne tarda pas à se révéler quand elle se tourna vers Ayla avec une assurance qui était signe de son autorité.

  Observer une expression ou une posture dans ses détails pour en saisir le sens était une seconde nature chez la jeune femme. Le Clan – ceux avec qui elle avait grandi – ne s’exprimait pas principalement avec des mots. Tous communiquaient par signes, par gestes, par des nuances d’expression ou de position corporelle. Quand elle vivait avec les Mamutoï, son aptitude à interpréter le langage du corps avait évolué ; elle lui permettait de déchiffrer aussi les signes et les gestes de ceux qui utilisaient un langage parlé. Ayla sut tout à coup qui était l’inconnue et comprit qu’il venait de se passer entre cette femme et Jondalar quelque chose d’important qui la concernait. Elle sentit qu’elle allait affronter une épreuve décisive mais n’hésita pas.

  — C’est elle, n’est-ce pas, Jondalar ? dit Ayla en s’approchant.

  — Elle quoi ? répliqua Zelandoni. Ayla soutint son regard sans ciller.

  — Tu es celle que je dois remercier. Avant de rencontrer Jondalar, je ne comprenais pas les Dons de la Mère, en particulier le Don du Plaisir. Je n’avais connu que la souffrance et la colère, mais il a été doux et patient, et j’ai appris à découvrir la joie. Il m’a parlé de la femme dont il avait été l’élève. Je te remercie, Zelandoni, d’avoir prodigué ton enseignement à Jondalar pour qu’il puisse m’ouvrir au Don. Mais je te suis également reconnaissante pour une autre chose, bien plus importante, et plus difficile pour toi. Merci d’avoir renoncé à lui pour qu’il puisse me trouver.

  Zelandoni était sidérée, sans le montrer. Les paroles d’Ayla n’étaient pas ce qu’elle s’attendait à entendre. Les yeux rivés à ceux d’Ayla, elle tenta de la sonder en profondeur, de percevoir ses sentiments, de saisir la vérité. La compréhension que la doniate avait du langage corporel n’était guère différente de celle d’Ayla, quoique plus intuitive. Sa capacité à l’interpréter provenait de l’observation de détails infimes, d’une analyse instinctive, et non, comme dans le cas d’Ayla, de la connaissance, étendue à un autre domaine, d’une langue apprise dès l’enfance. Pourtant, cette perception n’était pas moins fi
ne. Zelandoni ne savait pas comment elle savait, mais elle savait.

  Il lui fallut un moment pour remarquer un détail curieux. Bien que la jeune femme parlât couramment le Zelandonii – elle le maîtrisait comme sa langue maternelle –, il ne faisait aucun doute que c’était une étrangère.

  Celle Qui Servait avait une certaine habitude des visiteurs parlant avec un accent, mais celui d’Ayla avait une qualité étrangement exotique, différente de tout ce qu’elle avait entendu. Sa voix était agréable, assez grave, mais un peu rauque, et elle butait sur certains sons. Zelandoni se rappela la remarque de Jondalar sur la durée de son Voyage, et une pensée lui traversa l’esprit : cette femme avait accepté de parcourir une très longue distance pour l’accompagner chez lui.

  Ce fut seulement alors qu’elle s’aperçut qu’Ayla avait des traits indéniablement étrangers ; elle s’efforça d’identifier ce qui la rendait différente. Elle était attirante – on ne pouvait attendre moins d’une femme que Jondalar avait ramenée chez lui. Son visage semblait un peu plus large que celui des femmes zelandonii, mais bien proportionné, avec une mâchoire nettement dessinée. Elle était un rien plus grande qu’elle-même, et sa chevelure d’un blond assez foncé était veinée de mèches éclaircies par le soleil. Ses yeux bleu-gris recelaient des secrets, une volonté forte mais dénuée de malveillance.

  Zelandoni opina du chef, se tourna vers Jondalar.

  — Elle fera l’affaire.

  Il poussa un soupir, promena son regard d’une femme à l’autre.

  — Comment as-tu deviné que c’était Zelandoni ? Vous n’avez pas encore été présentées, n’est-ce pas ?

  — Ce n’était pas difficile. Tu l’aimes encore, et elle t’aime.

  — Mais... mais... comment... bredouilla-t-il.

  — Ne sais-tu pas que j’ai vu ce regard dans tes yeux ? Ne suis-je pas bien placée pour comprendre ce qu’éprouve une femme qui t’aime ?

  — Certains seraient jaloux en voyant quelqu’un qu’ils aiment regarder quelqu’un d’autre avec amour, observa Jondalar.

  Zelandoni soupçonna qu’il pensait à lui-même en disant « certains ».

  — Elle voit un homme jeune et beau et une vieille femme obèse, intervint-elle. C’est ce que verrait n’importe qui. Ton amour pour moi ne la menace pas, Jondalar. Si ta mémoire t’aveugle encore, je t’en suis reconnaissante.

  S’adressant à Ayla, elle poursuivit :

  — Je n’étais pas sûre à ton sujet. Si je sentais que tu ne lui convenais pas, je m’opposerais à ce que tu t’unisses à lui.

  — Rien ne saurait m’en empêcher.

  — Tu vois ? fit Zelandoni en se tournant vers Jondalar. Je t’avais dit que, si elle était digne de toi, je serais incapable de lui faire du mal.

  — Tu pensais que Marona était la femme qu’il me fallait ? repartit-il avec une pointe d’irritation, commençant à penser qu’entre ces deux femmes il n’avait plus son mot à dire. Tu n’as soulevé aucune objection quand je lui ai été promis.

  — Cela ne comptait pas. Tu ne l’aimais pas, elle ne pouvait te faire du mal.

  Les deux femmes le regardaient, et, bien qu’elles fussent très différentes, leurs expressions étaient si semblables qu’elles donnaient l’impression de se ressembler. Jondalar se mit à rire.

  — Je suis content de savoir que les deux amours de ma vie vont devenir amies. Zelandoni haussa un sourcil, lui lança un regard sévère.

  — Qu’est-ce qui te fait croire ça ? bougonna-t-elle.

  Mais elle se sourit à elle-même en sortant.

  Jondalar éprouva des sentiments mêlés en la voyant s’éloigner et se réjouit cependant que cette puissante femme fût disposée à accepter Ayla. Sa sœur s’était montrée amicale envers elle, sa mère également. Toutes les femmes qui comptaient pour lui semblaient prêtes à accueillir Ayla, du moins pour le moment. Sa mère avait même dit qu’elle ferait tout son possible pour qu’Ayla se sente chez elle.

  Le rideau de cuir de l’entrée s’écarta de nouveau et Jondalar s’étonna de voir entrer celle à qui il était précisément en train de penser. Marthona portait une outre – l’estomac d’un animal de taille moyenne – pleine d’un liquide qui imprégnait suffisamment la membrane presque imperméable pour la teindre en violet. Le visage de Jondalar s’éclaira d’un sourire.

  — Mère, tu as apporté un peu de ton vin ! Ayla, tu te rappelles le breuvage que nous avons bu avec les Sharamudoï ? Le vin d’airelles ? Maintenant, tu vas goûter celui de Marthona. Elle est connue pour son vin. Quels que soient les fruits utilisés par les autres, leur jus tourne souvent à l’aigre, mais ma mère sait comment éviter cela. (Il sourit à Marthona.) Peut-être qu’un jour elle me révélera son secret.

  Marthona lui rendit son sourire mais ne fit aucun commentaire. A son expression, Ayla comprit qu’elle possédait une technique bien à elle et qu’elle savait garder les secrets – pas seulement les siens. Elle devait en savoir beaucoup. Il y avait une profondeur cachée chez cette femme, malgré la franchise de ses propos. Et, bien qu’elle fût amicale et accueillante, Ayla savait que la mère de Jondalar réserverait son jugement avant de l’accepter totalement.

  Elle pensa soudain à Iza, la femme du Clan qui avait été comme une mère pour elle. Iza, elle aussi, connaissait beaucoup de secrets, et cependant, comme le reste du Clan, elle ne mentait pas. Avec un langage de gestes, des nuances exprimées par des postures et des expressions, on ne pouvait mentir. Cela se serait vu aussitôt. Mais on pouvait s’abstenir de parler de quelque chose. C’était permis, dans l’intérêt d’une certaine intimité.

  Ce n’était pas la première fois qu’elle se souvenait du Clan depuis leur arrivée. Le chef de la Neuvième Caverne, le frère de Jondalar, Joharran, lui avait rappelé Brun, le chef de son clan. Pourquoi les parents de Jondalar me rappellent-ils le Clan ? se demanda-t-elle.

  — Vous devez avoir faim, dit Marthona.

  — Oh oui ! répondit son fils. Nous n’avons rien mangé depuis ce matin. J’étais tellement pressé d’arriver et nous étions si près que je n’ai pas voulu faire halte.

  — Si vous avez porté toutes vos affaires à l’intérieur, asseyez-vous et reposez-vous pendant que je vous prépare à manger.

  Marthona les conduisit vers une table de pierre, leur indiqua des coussins, leur versa à chacun une coupe de liquide rouge sombre puis regarda autour d’elle.

  — Je ne vois pas ton animal, Ayla. Je sais que tu l’as amené ici. Faut-il lui préparer un repas ? Qu’est-ce qu’il mange ?

  — Je lui donne en général ce que nous mangeons et il chasse aussi pour se nourrir. Je l’ai fait venir ici pour qu’il sache que c’est son nouveau foyer, mais la première fois que je suis redescendue dans la vallée, où sont les chevaux, il m’a accompagnée et a décidé de rester là-bas. Il va et vient à sa guise, à moins que je ne le veuille près de moi.

  — Comment sait-il que tu le veux près de toi ?

  — Ayla a un sifflement spécial pour l’appeler, expliqua Jondalar. Nous sifflons aussi les chevaux. (Il prit sa tasse, goûta le vin, eut un soupir approbateur.) Maintenant, je sais que je suis vraiment rentré. (Il but de nouveau, ferma les yeux pour mieux savourer.) Il est fait avec quels fruits, mère ?

  — Surtout du raisin. C’est une baie ronde qui pousse en grappes sur de longues plantes grimpantes, uniquement sur les pentes protégées exposées au sud, précisa Marthona à l’intention d’Ayla. Il y a un endroit à quelques heures d’ici, au sud-est, où je vais toujours jeter un coup d’œil. Certaines fois, le raisin ne pousse pas bien du tout, mais nous avons eu un hiver clément voilà quelques années, et à l’automne suivant les grappes étaient grosses, très juteuses, sucrées mais pas trop. J’ai ajouté des baies de sureau et des mûres, pas trop non plus. Ce vin a été très apprécié. Il est un peu plus fort que d'habitude. Il ne m’en reste pas beaucoup.

  Ayla huma l’arôme fruité en portant la coupe à ses lèvres. Le liquide avait un goût aigrelet auquel elle ne s’attendait pas après l’avoir reniflé. Elle r
etrouva la brûlure de l’alcool qu’elle avait sentie pour la première fois avec la bière de bouleau fabriquée par Talut, le chef du Camp du Lion, mais le breuvage de Marthona ressemblait davantage au jus d’airelles fermenté des Sharamudoï, qui était rependant plus sucré dans son souvenir.

  Elle n’avait pas aimé la morsure de l’alcool quand elle en avait fait l’expérience pour la première fois, mais tous, au Camp du Lion, semblaient beaucoup apprécier la bière de bouleau ; alors, pour s’intégrer au groupe, elle s’était forcée à en boire. Au bout d’un certain temps, elle s’y était habituée, tout en soupçonnant les autres d’aimer la bière non pas tant pour son goût que pour l’impression forte, quoique déconcertante, qu’elle provoquait. En boire trop lui tournait la tête et la rendait trop amicale, mais d’autres devenaient tristes ou furieux, voire violents.

  Ce vin-là avait cependant quelque chose en plus et Ayla pensa qu’elle pourrait apprendre à l’apprécier.

  — Il est très bon, dit-elle. Je n’ai goûté jamais... je n’ai jamais rien goûté de tel, se corrigea-t-elle, un peu gênée.

  Elle se sentait à l’aise avec le zelandonii, la première langue parlée qu’elle eût entendue après avoir vécu avec le Clan. Jondalar la lui avait apprise alors qu’il se remettait des coups de griffe d’un lion. Même si elle éprouvait encore des difficultés avec certains sons – malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à bien les prononcer –, elle commettait rarement de telles erreurs dans l’ordre des mots. Elle jeta un coup d’œil à Jondalar et à Marthona, mais ils n’avaient apparemment rien remarqué. Elle se détendit, regarda autour d’elle.

  Ayla était entrée et sortie plusieurs fois sans examiner la demeure de Marthona. Elle prit cette fois le temps de le faire avec attention et fut tour à tour étonnée et ravie. C’était une construction intéressante, semblable à celles qu’elle avait vues dans la grotte des Losadunaï, avant de traverser le glacier du haut plateau.

 

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