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Les refuges de pierre

Page 18

by Jean M. Auel


  — Pourquoi voulait-elle me ridiculiser ? Elle ne me connaissait pas, elle n’avait même pas essayé de me rencontrer.

  — C’est ma faute, reconnut Jondalar, qui cessa de délacer la partie supérieure d’une de ses chausses. Marona était en droit d’espérer que je serais là pour les Matrimoniales, cet été-là. Je suis parti sans explications, elle a dû être blessée. Qu’éprouverais-tu si l’homme à qui tu comptes t’unir disparaissait du jour au lendemain ?

  — Je serais très malheureuse, et sans doute fâchée contre toi, mais j’espère que je ne m’en prendrais pas à quelqu’un que je ne connais pas, répondit Ayla en défaisant ses jambières. Tu m’avais pourtant dit que les Zelandonii font grand cas de la courtoisie et de l’hospitalité.

  — La plupart, oui.

  — Mais pas tous. Pas tes anciennes amies. Tu devrais peut-être me dire de qui je devrais me méfier.

  — Ne laisse pas Marona influencer ton opinion sur les autres. Tu n’as pas senti comme la plupart des gens t’aiment déjà ? Donne-leur une chance.

  — Et ceux qui se moquent des orphelins et finissent par en faire des Broud ?

  — La plupart des Zelandonii ne sont pas comme ça. Elle poussa un long soupir.

  — Non, tu as raison, concéda-t-elle. Ta mère n’est pas comme ça, ni ta sœur ni le reste de ta famille. Même Brukeval s’est montré très gentil avec moi. Simplement, la dernière fois que j’ai vu cette expression, c’est quand Broud a demandé à Goov de me maudire. Excuse-moi, Jondalar, je suis fatiguée.

  Elle tendit brusquement les bras vers lui, enfouit son visage au creux de son cou et eut un sanglot.

  — Je voulais faire bonne impression aux tiens, reprit-elle, nouer de nouvelles amitiés, mais ces femmes ne voulaient pas devenir mes amies. Elles faisaient seulement semblant.

  — Tu n’aurais pu faire meilleure impression. Marona a toujours eu un caractère épouvantable mais j’étais sûr qu’elle trouverait quelqu’un d’autre pendant mon absence. Elle est très attirante, tout le monde disait toujours que c’était la plus belle de toutes les femmes, la plus désirable, à toutes les Réunions d’Été. Je crois que c’est pour cette raison qu’on s’attendait à notre union.

  — Parce que tu étais le plus beau et elle la plus belle ?

  — Je suppose, répondit Jondalar. (Il se sentit rougir et se félicita qu’il fît sombre.) Je me demande pourquoi elle n’a pas de compagnon.

  — Elle a dit qu’elle en a eu un mais que cela n’a pas duré.

  — Je sais, mais pourquoi n’a-t-elle pas trouvé quelqu’un d’autre ? Ce n’est pas comme si elle avait soudain oublié comment donner du plaisir à un homme, ou comme si elle était devenue moins attirante, moins désirable.

  — Qui sait ? Puisque tu n’as pas voulu d’elle, les autres hommes ont peut-être commencé à la regarder différemment. Une femme prête à blesser quelqu’un qu’elle ne connaît même pas peut être moins attirante que tu ne penses, expliqua Ayla en défaisant la jambière.

  — J’espère que ce n’est pas ma faute. L’idée qu’il lui est impossible de trouver un autre compagnon à cause de moi...

  — Pourquoi serait-ce ta faute ?

  — Ne viens-tu pas de dire que, comme je n’avais pas voulu d’elle, les autres hommes... ?

  — L’ont regardée différemment ? S’ils n’ont pas aimé ce qu’ils ont vu, est-ce ta faute ?

  — Eh bien... euh...

  — Tu peux te reprocher d’être parti sans explications. Marona en a été vexée. Mais elle a eu cinq ans pour dénicher quelqu’un d’autre, et tu dis toi-même qu’on la trouve très désirable. Non, ce n’est pas ta faute.

  Il réfléchit, finit par hocher la tête.

  — Tu as raison, approuva-t-il en achevant de se dévêtir. Dormons, maintenant. Les problèmes nous paraîtront plus simples demain. En se coulant sous les fourrures chaudes et confortables, Ayla eut une autre idée :

  — Si Marona est tellement douée pour le Plaisir, je me demande pourquoi elle n’a pas d’enfants.

  — J’espère que tu as raison et que c’est le Don de la Mère qui fait les enfants. Ce serait comme un double don, fit Jondalar avec un petit rire... (Il relevait la fourrure de son côté quand il arrêta soudain son geste.) C’est vrai ! Elle n’a pas d’enfant.

  — Ne soulève pas la couverture comme ça, protesta Ayla à voix basse. Il fait froid. Il se hâta de la rejoindre, colla son corps nu contre le sien.

  — C’est peut-être pour cette raison qu’elle n’a pas de compagnon, reprit-il. Quand un homme prend une compagne, il cherche généralement une femme qui peut apporter des enfants à son foyer. Une femme peut avoir des enfants et rester au foyer de sa mère, ou même fonder son propre foyer, mais la seule façon pour un homme d’avoir des enfants dans son foyer, c’est de s’unir à une femme qui puisse y apporter des enfants. Si Marona s’est unie et n’a pas eu d’enfants, cela l’a peut-être rendue moins désirable.

  — Ce serait triste, dit Ayla avec une soudaine bouffée de pitié. Elle connaissait son propre désir d’enfant. Elle avait voulu un bébé à elle dès qu’elle avait vu Iza enfanter Uba, et la haine de Broud lui en avait donné un. C’était cette haine qui l’avait poussé à la forcer ; s’il ne l’avait pas forcée, aucune nouvelle vie n’aurait grandi en elle.

  Elle ne le savait pas à l’époque, bien sûr, mais elle l’avait compris en regardant son fils. Le Clan de Brun n’avait jamais vu un enfant comme celui d’Ayla, et puisque son fils n’était pas tout à fait comme elle – comme les Autres – ses membres avaient cru que c’était un rejeton déformé du Clan, mais elle voyait bien, elle, que son fils était un mélange. Il présentait certains caractères propres à sa mère, certains autres propres au Clan, et par intuition elle en avait déduit que, lorsqu’un homme mettait son organe à l’endroit d’où venaient les bébés, cela faisait naître une nouvelle vie. Ce n’était pas ce que le Clan croyait, ce n’était pas ce que croyait le peuple de Jondalar ou aucun des Autres, mais Ayla était persuadée que c’était la vérité.

  Étendue à côté de son compagnon, sachant qu’elle portait en elle le bébé de cet homme, elle ressentit de la pitié pour la femme qui avait perdu Jondalar et, peut-être, ne pouvait avoir d’enfants. Pouvait-elle reprocher à Marona d’en souffrir ? Qu’éprouverait-elle si elle perdait Jondalar ? Ses yeux s’embuèrent mais, en même temps, la conscience d’avoir de la chance fit monter en elle une vague de chaleur.

  Marona lui avait quand même joué un sale tour, dont l’issue aurait pu être grave. Toute la Caverne aurait pu se retourner contre Ayla. Elle éprouvait de la compassion pour Marona mais elle n’était pas obligée d’avoir de la sympathie pour elle. Et puis il y avait Brukeval. Sa ressemblance avec ceux du Clan avait suscité en elle un élan d’amitié, mais à présent elle était méfiante.

  Jondalar la tint contre lui jusqu’à ce qu’il la sentît endormie puis il ferma les yeux et céda lui aussi au sommeil. Ayla se réveilla dans la nuit en sentant une pression dans son bas-ventre et une envie de se soulager. Loup la suivit en silence vers le panier de nuit placé près de l’entrée. Quand elle se glissa de nouveau sous les fourrures, il se coucha en rond contre elle. Sentant avec reconnaissance la chaleur et la protection de l’animal d’un côté, celles de son compagnon de l’autre, elle mit pourtant longtemps à se rendormir.

  8

  Ayla dormit tard. Lorsqu’elle se redressa et regarda autour d’elle, Jondalar était parti, Loup aussi. Elle se retrouvait seule dans l’habitation mais quelqu’un avait laissé une outre pleine d’eau et un bassin en natte tressée très serré pour qu’elle puisse se rafraîchir. A côté, une coupe de bois sculpté contenait un liquide froid qui sentait la menthe, mais elle n’avait pas envie de boire pour le moment.

  Elle se leva pour aller se soulager dans le panier : c’était net, elle avait constaté qu’elle avait beaucoup plus souvent envie. Puis elle saisit son sac à amulettes et le fit prestement passer par-dessus sa tête avant d’utiliser le bassin non pour se laver mais pour recueilli
r le contenu de son estomac tourmenté. L’envie de vomir était plus forte que d’habitude, ce matin-là. Le barma de Laramar, pensa-t-elle. Nausée du lendemain conjuguée à la nausée du matin. Je crois que je vais m’abstenir de boire. De toute façon, ce n’est probablement pas bon pour moi ni pour le bébé, en ce moment.

  Après avoir vidé son estomac, elle se rinça la bouche avec la boisson à la menthe puis remarqua que quelqu’un avait posé près des fourrures les vêtements propres mais tachés qu’elle avait eu l’intention de porter à l’origine la veille. En les enfilant, elle se rappela les avoir laissés près de l’entrée. Elle comptait garder la tenue que Marona lui avait offerte, en partie parce qu’elle était résolue à l’adopter, pour lui faire honte, mais aussi parce qu’elle la trouvait confortable et qu’elle ne voyait rien de mal à la mettre. Pas aujourd’hui, cependant.

  Elle noua autour de sa taille la solide lanière qu’elle avait portée pendant le Voyage, fit glisser la gaine du couteau à sa place familière, ajusta le reste des ustensiles et des poches qui pendaient à la ceinture puis repassa son sac à amulettes autour de son cou. Elle prit le bassin malodorant, l’emporta mais le laissa près de l’entrée faute de savoir où le vider et se mit en quête de quelqu’un qui pourrait la renseigner. Une femme accompagnée d’un enfant qui se dirigeait vers l’habitation la salua. Des profondeurs de sa mémoire, Ayla fit surgir un nom.

  — Je te souhaite une agréable journée... Ramara. C’est ton fils ?

  — Oui. Robenan veut jouer avec Jaradal et je cherche Proleva. Elle n’est pas chez elle, je me demandais si elle n’était pas ici.

  — Il n’y a personne. Quand je me suis levée, tout le monde était parti. Je ne sais pas où. Je me sens très paresseuse, ce matin. J’ai dormi tard.

  — Comme la plupart des gens. Rares sont ceux qui ont eu envie de se lever tôt après la fête d’hier soir. Laramar fabrique un breuvage puissant, il est connu pour ça... Pour ça seulement, ajouta Ramara.

  Ayla crut percevoir du dédain dans le ton de la femme. Cela la fit hésiter un peu à lui demander où se débarrasser du résultat de ses nausées matinales, mais il n’y avait personne d’autre alentour et elle ne voulait pas laisser le bassin là.

  — Ramara... est-ce que je peux te demander... où je pourrais... jeter...

  La femme parut intriguée puis regarda l’endroit vers lequel Ayla avait tourné la tête et sourit.

  — Tu veux parler des fosses, je suppose. Tu vois là-bas, vers le bord est de la terrasse ? Pas devant, où on allume les feux de signaux, mais dans le fond. Il y a un sentier.

  — Oui, je le vois.

  — Il monte vers le sommet de la colline, reprit Ramara. Suis-le un moment, tu arriveras à une bifurcation. La piste de gauche est plus escarpée, elle mène au sommet. Prends celle de droite, elle s’incurve autour du flanc de la colline jusqu’à un endroit d’où tu pourras voir la Rivière des Bois, en bas. Un peu plus loin, il y a un terrain découvert où on a creusé plusieurs fosses : tu les sentiras avant d’y arriver. Cela fait un moment que nous n’y avons pas répandu de poudre.

  — De la poudre ?

  — De la poudre de falaise cuite. Nous en répandons souvent, mais je ne crois pas que tout le monde en fasse autant.

  Ramara se pencha pour soulever Robenan, qui commençait à s’agiter.

  — Comment fait-on cuire de la poudre de falaise... et pourquoi ?

  — On commence par réduire la roche en poudre puis on la chauffe, généralement dans le foyer des feux de signaux, et on la jette dans les fosses. Pourquoi ? Parce que cela chasse une bonne partie de l’odeur ou que ça la couvre. Mais, quand on jette de l’eau dans les fosses, la poudre redevient dure, et, lorsqu’elles sont pleines de saletés et de poudre de roche durcie, il faut en creuser d’autres, ce qui demande beaucoup de travail. Alors nous ne les saupoudrons pas trop souvent. Il faudrait le faire, en ce moment. Nous sommes une grande Caverne, les fosses sont très souvent utilisées. Suis simplement le sentier, tu les trouveras sans difficulté.

  — J’en suis sûre. Merci, Ramara, dit Ayla tandis que la femme s’éloignait.

  Elle alla récupérer le bassin, pensa à emporter l’outre pour le rincer et prit la direction du sentier. Trouver de la nourriture et la conserver pour un groupe aussi nombreux représente beaucoup de travail, pensa-t-elle en marchant, mais se débarrasser des excréments aussi. Les membres du Clan de Brun se contentaient d’aller dehors, les femmes dans un endroit, les hommes dans un autre, et ils changeaient de lieux chaque année. Ayla repensa au système que Ramara lui avait décrit et fut intriguée.

  L’obtention de chaux vive par chauffage, ou calcination, de calcaire, son utilisation pour atténuer l’odeur des excréments, ce n’était pas une pratique qu’elle connaissait, mais pour des hommes qui vivaient au pied de falaises calcaires et qui gardaient des feux constamment allumés, la chaux vive constituait un sous-produit naturel. Après avoir nettoyé un foyer de ses cendres, qui contenaient invariablement de la chaux accumulée par hasard, et les avoir jetées sur un tas d’autres déchets, ils n’avaient sans doute pas été longs à remarquer leur effet désodorisant.

  Avec un tel nombre d’hommes et de femmes vivant en un lieu plus ou moins permanent – sauf en été, lorsque divers groupes s’absentaient –, beaucoup de tâches requéraient les efforts et la coopération de toute la communauté, comme le fait de creuser des fosses ou, comme Ayla venait de l’apprendre, de rôtir des morceaux de falaise calcaire afin d’obtenir de la chaux vive.

  Le soleil atteignait presque son zénith quand Ayla revint des fosses. Elle trouva un endroit où laisser sécher le bassin tressé puis décida de passer voir les chevaux et d’en profiter pour remplir l’outre. Plusieurs personnes la saluèrent lorsqu’elle parvint sur le devant de la terrasse. Elle sourit, hocha la tête en réponse mais se sentit un peu gênée avec ceux dont elle avait oublié le nom. Elle se reprocha son manque de mémoire et se promit d’apprendre au plus vite le nom de chacun.

  Cela lui rappela ce qu’elle éprouvait quand certains membres du Clan de Brun lui signifiaient qu’ils la trouvaient un peu lente parce qu’elle n’avait pas une aussi bonne mémoire que les jeunes du Clan. Désireuse de s’intégrer à ceux qui l’avaient recueillie, elle s’obligeait donc à se souvenir de ce qu’on lui expliquait pour la première fois. Elle ignorait qu’en exerçant son intelligence naturelle à retenir ce qu’elle apprenait, elle développait ses capacités de mémorisation bien au-delà de la normale.

  Avec le temps, elle finit par constater que la mémoire des membres du Clan ne fonctionnait pas comme la sienne. Bien qu’elle ne comprît pas tout à fait qui ils étaient, elle savait qu’ils avaient des « souvenirs » qu’elle n’avait pas, en tout cas pas de la même façon. Sous la forme d’un instinct qui avait évolué selon une ligne un peu différente, les membres du Clan possédaient à leur naissance la plupart des connaissances qui leur seraient nécessaires pour survivre, des informations qui étaient passées à la longue dans les gènes de leurs ancêtres, de la même façon que tout animal – l’homme y compris – acquiert un savoir instinctif.

  Au lieu de devoir mémoriser, comme Ayla, les enfants du Clan avaient seulement besoin qu’on leur « rappelle » une chose une seule fois pour déclencher leurs « souvenirs » innés. Les membres du Clan savaient beaucoup de choses sur leur monde et sur la façon d’y vivre ; dès qu’ils avaient assimilé quelque chose de nouveau, ils ne l’oubliaient jamais, mais, à la différence d’Ayla et de son espèce, ils n’apprenaient pas facilement. Le changement leur était difficile, et les Autres apportaient le changement avec eux.

  Whinney et Rapide n’étaient pas dans le pré où elle les avait laissés mais paissaient un peu plus haut dans la vallée, loin de la partie plus fréquentée, proche du confluent de la Rivière des Bois et de la Rivière. En découvrant Ayla, la jument baissa la tête, la releva, décrivit un cercle dans l’air avec ses naseaux. Puis elle tendit le cou et, la queue dressée, galopa vers la jeune femme. Rapide caracolait près de sa mère, les oreilles et la queu
e dressées, avançant d’une foulée souple.

  Ils saluèrent d’un hennissement, Ayla leur répondit de la même manière et sourit. « Qu’est-ce qui vous rend si heureux, tous les deux ? » demanda-t-elle, utilisant les signes du Clan et les mots qu’elle avait inventés pour son usage dans sa vallée. C’était ainsi qu’elle s’était adressée à Whinney depuis le début et qu’elle continuait à parler aux chevaux. Elle savait qu’ils ne la comprenaient pas complètement mais qu’ils reconnaissaient certains mots et certains signes, ainsi que le ton avec lequel elle exprimait son plaisir de les voir.

  « Vous avez l’air contents de vous, aujourd’hui. Vous savez que nous sommes arrivés au bout de notre Voyage et que nous n’irons pas plus loin ? poursuivit-elle. Vous aimez cet endroit ? Je l’espère. » Elle les gratta là où ils aimaient puis palpa les flancs et le ventre de Whinney pour essayer de savoir si elle était pleine après son escapade avec l’étalon.

  « C’est trop tôt pour en être sûre mais je crois que tu vas avoir un bébé, toi aussi, Whinney. Même chez moi, cela ne se voit pas encore beaucoup et j’ai déjà sauté ma deuxième période lunaire. »

  Elle examina son corps comme elle l’avait fait pour la jument en pensant : ma taille est plus épaisse, mon ventre plus rond, mes seins douloureux et un peu plus gros. Elle poursuivit sa réflexion en la mettant en mots et en signes : « J’ai des nausées le matin mais seulement quand je me lève, pas comme avant, quand j’avais tout le temps envie de vomir. Aucun doute, je suis grosse, mais je me sens bien. Assez bien pour une promenade à cheval. Ça te dirait, un peu d’exercice, Whinney ? »

  L’animal releva de nouveau la tête comme pour répondre.

  Je me demande où est Jondalar, pensa Ayla. Je vais le chercher et lui proposer de m’accompagner. Je prendrai en même temps la couverture, c’est plus confortable.

  D’un mouvement souple acquis par la pratique, elle empoigna la crinière courte de Whinney et sauta sur son dos puis prit le chemin de l’abri. Elle dirigeait l’animal par la pression des muscles de ses jambes, sans même y penser – avec le temps, c’était devenu une seconde nature –, et le laissait avancer à son pas. Elle entendit Rapide la suivre comme il en avait l’habitude.

 

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