by Jean M. Auel
10
— Ayla ! Tu es sûre ?
Marthona trouvait que c’était une façon étrange d’annoncer que la Mère l’avait honorée — « Je porte le bébé de Jondalar » —, même si c’était probablement l’enfant de l’esprit de Jondalar.
— Autant qu’on peut l’être, répondit Ayla. J’ai déjà manqué deux périodes lunaires ; j’ai envie de vomir le matin, et j’ai conscience d’autres changements en moi qui indiquent le plus souvent une grossesse.
— C’est merveilleux ! s’exclama la mère de Jondalar en prenant Ayla dans ses bras. Si tu es déjà honorée par la Mère, cela portera chance à ton union, c’est du moins ce qu’on dit.
Après s’être assise à la table de pierre, la jeune femme ouvrit le paquet et entreprit de lisser les plis de la tunique et des jambières qu’elle avait transportées du bout d’un continent à l’autre pendant les quatre saisons de l’année écoulée. Marthona examina les vêtements et, sans se soucier des plis, se rendit compte qu’ils étaient magnifiques. Ayla ferait à coup sûr sensation à la Cérémonie d’Union.
D’abord le style de cette tenue était original. Chez les Zelandonii, hommes et femmes, à quelques différences près liées au sexe, portaient généralement des tuniques assez amples, avec une ceinture sur les hanches, et décorées d’os, de coquillages, de plumes, de fourrures, de franges en cuir ou en corde. Les vêtements des femmes, en particulier ceux qu’elles portaient dans les grandes occasions, se terminaient souvent par des franges qui oscillaient quand elles marchaient, et les jeunes filles apprenaient vite à faire en sorte que ce balancement des franges accentue leurs mouvements. S’il n’était pas rare de voir une femme nue, les franges étaient jugées très provocantes. Les femmes n’avaient pas pour habitude de se promener sans vêtements, mais elles n’hésitaient pas à les ôter pour les laver ou pour toute autre raison, dans leur communauté où l’intimité était relativement restreinte. Une frange, en revanche, surtout une frange rouge, donnait aux femmes une allure si aguichante que cela pouvait pousser les hommes à des extrémités, voire à des violences, à cause des idées que cela éveillait.
Lorsque les femmes jouaient le rôle de femmes-donii – c’est-à-dire quand elles se rendaient disponibles pour apprendre aux jeunes gens le Don du Plaisir –, elles portaient autour des hanches une longue frange rouge signalant leur statut rituel. Par les chaudes journées d’été, elles ne portaient pas grand-chose d’autre que cette frange.
Si les femmes-donii étaient protégées par la coutume et les conventions des avances inopportunes et si, de toute façon, elles se risquaient rarement en dehors de certains lieux, il était considéré comme dangereux pour une femme de porter une frange rouge en toute autre circonstance. Qui pouvait prédire à quoi cette frange inciterait un homme ? Les femmes arboraient souvent des franges d’autres couleurs, mais toute frange avait une implication érotique.
Dans les insinuations subtiles ou les plaisanteries grossières, le mot « frange » avait d’ailleurs le sens de toison pubienne. Quand un homme était fasciné par une femme au point de ne pouvoir rester loin d’elle, on le disait « entiché de sa frange ».
Les femmes Zelandonii exhibaient d’autres ornements ou les cousaient à leurs vêtements mais elles avaient un penchant pour les franges qui se balançaient de manière sensuelle quand elles marchaient, que ce fût sur une chaude tunique d’hiver ou sur un corps nu. Et si elles évitaient les franges rouges, beaucoup d’entre elles choisissaient des couleurs qui contenaient une forte trace de rouge.
La tunique mamutoï d’Ayla ne comportait pas de frange mais, de toute évidence, sa fabrication avait demandé un immense travail. Le cuir, de la meilleure qualité, était d’un jaune doré presque assorti à la chevelure de la jeune femme, obtenu par un mélange subtil d’ocres jaunes, de rouges et d’autres couleurs. La peau provenait sans doute d’un cerf ou peut-être d’une antilope saïga, pensa Marthona, bien qu’elle n’eût pas l’aspect velouté habituel d’une peau de daim bien grattée. Quoique très souple, le cuir avait un grain luisant, une patine imperméable.
A la qualité du matériau de base s’ajoutaient des décorations exquises qui faisaient de ce vêtement quelque chose d’exceptionnel. La longue tunique se terminait à l’arrière par un triangle pointe en bas, et la partie inférieure des jambières était couverte de dessins géométriques raffinés, à l’intérieur parfois plein, obtenus pour la plupart avec des perles d’ivoire. Ils commençaient par des triangles pointant vers le bas qui se transformaient horizontalement en zigzags, et verticalement en losanges et en chevrons, puis en figures complexes telles que spirales aux angles droits et rhomboïdes concentriques.
Ces dessins en perles d’ivoire étaient délimités et mis en valeur par de nombreuses petites perles d’ambre aux tons plus clairs ou plus sombres que le cuir, mais de la même couleur, avec des broderies rouges, brunes et noires. La tunique s’ouvrait sur le devant et les bords s’évasaient sous les hanches, de sorte qu’en les rapprochant on créait un autre triangle à la pointe dirigée vers le bas. Elle était fermée à la taille par une ceinture tressée selon le même motif géométrique avec des poils de mammouth rouges, rehaussés de laine de mouflon ivoire, de duvet brun de bœuf musqué et de poils de rhinocéros laineux d’un profond noir rougeâtre.
C’était une œuvre d’art étonnante, où l’excellence du travail éclatait dans chaque détail. Quelqu’un avait dû se procurer les plus beaux matériaux et faire appel à des artisans accomplis pour créer ce vêtement. Aucun effort n’avait été épargné, comme le montraient les broderies de perles. Bien que Marthona ne pût estimer leur quantité autrement qu’en termes de « très grand nombre », plus de trois mille perles d’ivoire taillées dans une défense de mammouth, puis polies et percées à la main, avaient été cousues sur le cuir.
La mère de Jondalar n’avait jamais rien vu de tel mais elle comprit sur-le-champ que la personne qui avait commandé cette tunique jouissait d’un grand respect et occupait un rang élevé dans sa communauté. Il avait fallu du temps et du labeur pour fabriquer cette tenue, et pourtant on en avait fait cadeau à Ayla quand elle était partie. Il ne resterait rien de ce travail considérable dans sa communauté d’origine. Ayla disait qu’elle avait été adoptée, mais la personne qui l’avait adoptée possédait un grand pouvoir, un immense prestige, et nul ne le comprenait mieux que Marthona.
Il n’est pas étonnant qu’Ayla veuille porter sa propre tenue matrimoniale, pensa-t-elle. Cela ne nuira pas non plus au prestige de Jondalar. Cette jeune femme est décidément pleine de surprises. Aucun doute, ce sera d’elle qu’on parlera le plus à la Réunion d’Été de cette année.
— Cette tenue est extraordinaire, splendide... Qui l’a faite pour toi ?
— Nezzie, mais avec beaucoup d’aide, répondit Ayla, ravie de la réaction de Marthona.
— Je n’en doute pas. Tu as déjà mentionné son nom mais je ne me rappelle plus qui elle est.
— La compagne de Talut, l’Homme Qui Ordonnait du Camp du Lion. C’est lui qui devait m’adopter mais Mamut l’a devancé. Je pense que c’est Mamut qui a demandé à Nezzie de me fabriquer cette tunique.
— Mamut est un de Ceux Qui Servent la Mère ?
— Le Premier, comme votre Zelandoni. Le plus âgé, en tout cas. Je crois qu’il était le plus vieux des Mamutoï. Quand je suis partie, mon amie Deegie attendait un bébé, et la femme de son frère était sur le point d’accoucher. Les deux enfants appartiennent à la cinquième génération de sa descendance.
Marthona hocha la tête. Elle savait que celui qui avait adopté Ayla devait exercer une grande influence mais elle ne se doutait pas que c’était l’homme le plus respecté et le plus puissant de son peuple. Cela expliquait beaucoup de choses.
— Certaines coutumes sont associées à cette tunique, disais-tu ?
— Les Mamutoï pensent qu’on ne doit pas porter une tenue matrimoniale avant la cérémonie. On peut la montrer à la famille, aux amis proches, mais pas la porter en public. Tu veux voir comment
elle me va ?
Jondalar se retourna en grognant dans son sommeil. Marthona jeta un coup d’œil vers les fourrures et murmura :
— Tant que mon fils dort encore. Ici, nous pensons que l’homme ne doit pas voir sa compagne en tenue matrimoniale avant la cérémonie.
Ayla se déshabilla, prit la lourde tunique richement ornée.
— Nezzie m’a conseillé de la porter fermée si je veux juste la montrer à quelqu’un, expliqua-t-elle à voix basse en nouant la ceinture. Mais pour la cérémonie, il faut la laisser ouverte. Comme ça, dit-elle, écartant les pans du vêtement et renouant la ceinture. « Une femme doit montrer fièrement ses seins quand elle prend un compagnon, quand elle apporte son foyer pour s’unir à un homme », m’a dit Nezzie. Je ne suis pas censée la porter ouverte avant la cérémonie, mais comme tu es la mère de Jondalar, c’est permis.
— J’en suis très heureuse. Chez nous, la coutume veut qu’on montre la tenue matrimoniale uniquement aux femmes, aux amies intimes et aux parentes proches, avant la cérémonie, mais je ne vois pas à qui d’autre tu devrais la montrer pour le moment. Ce sera... (Marthona s’interrompit, sourit)... intéressant de surprendre tout le monde. Si tu veux, nous pouvons la pendre dans ma pièce pour que les plis se défassent. Et la passer à la vapeur, peut-être.
— Merci. Je me demandais où la ranger. Est-ce qu’on pourrait mettre également dans ta pièce la magnifique tunique dont tu m’as fait cadeau ? (Ayla marqua une pause, se souvint d’autre chose.) J’en ai une troisième que je voudrais ranger quelque part, elle aussi, une que j’ai cousue moi-même. Tu veux bien me la garder ?
— Naturellement. Nous ferons tout cela quand Willamar sera réveillé. Y a-t-il autre chose que tu veux me confier ?
— J’ai des colliers et d’autres choses, mais elles peuvent rester dans mes sacs puisque je les emporte pour la Réunion d’Été.
— Tu en as beaucoup ? ne put s’empêcher de demander Marthona.
— Seulement deux colliers, y compris celui que tu m’as donné, un bracelet, deux coquillages en spirale pour mes oreilles, qui m’ont été offerts par une femme qui dansait, et deux morceaux d’ambre assortis dont Tulie m’a fait cadeau à mon départ. C’était la Femme Qui Ordonne du Camp du Lion, la sœur de Talut, la mère de Deegie. Elle pensait que je pourrais les porter à mes oreilles le jour de mon union puisqu’ils reprennent la couleur de la tunique. J’aimerais bien, mais je n’ai pas les oreilles percées.
— Zelandoni serait heureuse de les percer pour toi, si tu veux.
— Volontiers. Je ne veux pas me faire percer à d’autres endroits, du moins pas pour le moment, mais le jour où Jondalar et moi nous unirons, j’aimerais porter les morceaux d’ambre et la tunique de Nezzie.
— Cette Nezzie devait avoir beaucoup d’affection pour toi, commenta Marthona.
— En tout cas, j’en avais beaucoup pour elle. Sans son intervention, je n’aurais pas suivi Jondalar quand il est parti. Je devais m’unir à Ranec le lendemain. C’était le fils du foyer du frère de Nezzie, même si elle jouait plutôt le rôle d’une mère pour lui. Elle savait que Jondalar m’aimait, et elle m’a fait comprendre que si je l’aimais vraiment moi aussi, je devais le rattraper pour le lui dire. Elle avait raison. Ce fut pénible d’annoncer mon départ à Ranec. J’avais beaucoup de tendresse pour lui mais c’était Jondalar que j’aimais.
— Il fallait que tu l’aimes, sinon tu n’aurais pas quitté des gens qui te tenaient en si haute estime pour venir ici avec lui.
Remarquant que Jondalar s’agitait de nouveau dans son sommeil, Ayla se leva. Marthona but lentement son infusion tandis que la compagne de son fils repliait la tenue matrimoniale puis la tunique tissée, et allait les ranger toutes deux dans son sac de voyageur. En revenant, la jeune femme indiqua le nécessaire à couture posé sur la table :
— Mon tire-fil est dedans. Une fois que j’aurai préparé la tisane de Jondalar, nous pourrions aller dehors au soleil pour que je te le montre.
— D’accord.
Ayla s’approcha du foyer, ajouta du bois au feu, mit des pierres à chauffer et fit tomber dans le creux de sa main quelques pincées d’herbes séchées. Marthona pensait que l’impression que la jeune femme lui avait faite le premier jour était la bonne : elle n’était pas seulement attirante, elle se souciait du bonheur de son fils. Elle serait une bonne compagne pour lui.
De son côté, Ayla pensait à Marthona, dont elle admirait la dignité tranquille et la grâce. Non seulement la mère de Jondalar avait une grande aptitude à comprendre, mais Ayla était sûre que cette femme qui avait dirigé la Neuvième Caverne pouvait aussi être très forte en cas de besoin. Pas étonnant que son peuple n’ait pas voulu qu’elle perde son rang à la mort de son compagnon. Cela n’avait pas dû être facile pour Joharran de prendre sa suite, mais il semblait maintenant bien installé à la tête de la Caverne, autant qu’Ayla pût en juger.
Sans bruit, elle posa la coupe de tisane chaude près de Jondalar en songeant qu’il fallait qu’elle lui trouve les brindilles avec lesquelles il se nettoyait les dents. Il aimait le goût de la gaulthérie. A la première occasion, elle chercherait cet arbuste aux feuilles persistantes qui ressemblait à un saule. Marthona finit sa tisane, Ayla prit son nécessaire et les deux femmes sortirent en silence de l’habitation. Loup les suivit.
Il était encore tôt quand elles s’avancèrent sur la terrasse de pierre. Le soleil venait d’ouvrir son œil resplendissant et les lorgnait par dessus la crête des collines, à l’est. Sa lumière éclatante donnait à la paroi calcaire un teint rubicond mais l’air demeurait frais. Peu de gens étaient levés.
Marthona conduisit Ayla au bord de la terrasse, près du cercle sombre des feux de signaux. Elles s’assirent sur deux des gros rochers disposés alentour, le dos tourné aux rayons aveuglants qui, à travers une brume rouge et or, montaient vers la voûte bleue sans nuages. Loup les laissa pour descendre vers la Vallée des Bois.
Ayla dénoua la cordelette de son nécessaire, petit sac en cuir cousu sur les côtés et serré en haut. Des perles d’ivoire avaient autrefois dessiné un motif géométrique, et les fils élimés de la broderie révélaient un long usage de la pochette de cuir râpé. Elle fit tomber sur son giron les petits objets qu’il contenait : des fils et des cordes de diverses longueurs en fibre végétale, en filament de nerf, en poil animal – mammouth, mouflon, bœuf musqué et rhinocéros –, enroulés autour de petits os de phalange ; plusieurs minces lames de silex utilisées pour couper attachées ensemble par un tendon, de même qu’un jeu de poinçons en os et en silex, un petit morceau de peau de mammouth épaisse et dure faisant office de dé ; enfin, trois petits tubes obtenus avec des os creux d’oiseaux.
Ayla saisit l’un des tubes, ôta d’une extrémité un minuscule bouchon en cuir, l’inclina vers sa paume. Il en sortit une petite pique d’ivoire, pointue à une extrémité comme un poinçon mais percée d’un trou à l’autre bout. Elle la tendit à Marthona avec précaution.
— Tu vois le trou ?
La compagne de Willamar tint le tire-fil à bout de bras.
— Pas vraiment.
Elle le rapprocha d’elle, le palpa : d’abord la pointe, puis l’autre extrémité.
— Ah, voilà ! Je le sens. Un tout petit trou, pas plus gros qu’une perle.
— Les Mamutoï percent les perles, mais personne au Camp du Lion ne savait très bien les fabriquer. C’est Jondalar qui a taillé l’outil utilisé pour faire le trou. Je crois que c’était la partie la plus difficile de la fabrication de ce tire-fil. Je n’ai rien apporté à coudre mais je vais te montrer comment on s’en sert.
Ayla récupéra l’aiguille d’ivoire, choisit l’os entouré de filaments de nerf, en déroula une bonne longueur, humecta le bout dans sa bouche, le passa adroitement dans le chas et tira, puis tendit le tout à Marthona.
Celle-ci regarda le tire-fil mais vit plus de choses avec ses mains qu’avec ses yeux vieillissants, qui distinguaient parfaitement les objets éloignés, mais beaucoup moins bien ceux qui étaient proches. Sa grimace
de concentration fit soudain place à un sourire.
— Bien sûr ! dit-elle. Avec ça, je crois que je pourrai de nouveau coudre !
— Pour certaines choses, il faut d’abord pratiquer un trou avec un poinçon. Aussi pointue soit-elle, ta pique d’ivoire ne percera pas facilement du cuir épais ou dur. C’est quand même mieux que d’essayer de faire passer le fil par le trou sans tire-il. J’arrivais à percer les trous, mais impossible d’apprendre à y faire passer le fil avec la pointe d’un poinçon, malgré toute la patience que Nezzie et Deegie montraient envers moi. Marthona exprima son accord d’un hochement de tête mais parut intriguée.
— La plupart des petites filles connaissent cette difficulté, mais toi, tu n’as pas appris à coudre quand tu étais enfant ?
— Les membres du Clan ne cousent pas de cette façon. Ils portent des peaux nouées ensemble. Certains objets sont assemblés, comme les récipients en écorce de bouleau, mais ils y percent de gros trous pour faire passer les cordes qui maintiennent l’ensemble. Rien à voir avec les trous minuscules par lesquels Nezzie voulait me faire passer les fils.
— J’oublie toujours que tu as eu une enfance... particulière. Si tu n’as pas appris à coudre dans ta jeunesse, je comprends que cela a dû être difficile pour toi, mais ce système est vraiment astucieux. (Marthona leva la tête.) Je vois venir Proleva. J’aimerais lui montrer, si tu n’y vois pas d’inconvénient.
— Pas du tout.
Sur la terrasse ensoleillée, la compagne de Joharran et celle de Rushemar, Salova, s’avançaient vers elles. Quand les quatre femmes se furent saluées, Marthona reprit :
— Regarde, Proleva. Toi aussi, Salova. Ayla appelle ça un tire-fil, elle vient de me le montrer. C’est très ingénieux et je crois que cela pourrait me permettre de recommencer à coudre. Je me débrouillerai en tâtonnant.
Les nouvelles venues, qui avaient toutes deux cousu de nombreux vêtements dans leur vie, saisirent rapidement l’idée et discutèrent bientôt de son potentiel avec excitation.