Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 32

by Jean M. Auel


  — Bonne idée, approuva Joharran. Les Cavernes sauront qu’il s’est passé quelque chose et guetteront un messager.

  Il retourna auprès de l’étrangère, la femme qui deviendrait un jour une Zelandonii de sa Caverne et qui apportait déjà à la communauté toute l’aide dont elle était capable.

  — Tente tout ce que tu peux pour Shevonar, Ayla. Nous faisons venir sa compagne et Zelandoni. Si tu as besoin de quelque chose, demande à Solaban, il te l’apportera.

  — Merci, Joharran, répondit-elle. Jondalar, si tu expliques à Zelandoni ce qui est arrivé, elle saura ce qu’elle doit emporter, j’en suis sûre, mais laisse-moi jeter un coup d’œil à mon sac. Il y a quelques herbes que j’aimerais qu’elle apporte, si elle en a. Prends Whinney avec toi. Tu pourras te servir des perches pour apporter des choses ici, elle est plus habituée à les tirer que Rapide. Zelandoni pourrait même venir ici sur son dos, et la compagne de Shevonar sur Whinney, si elles sont d’accord.

  — Je ne sais pas. Zelandoni est plutôt lourde, objecta Jondalar.

  — Whinney s’en sortira. Enfin, elles préféreront sans doute marcher, mais il faudra des tentes et des vivres. Les perches serviront à les transporter.

  Ayla ôta les paniers des flancs de Whinney avant de lui passer le licou et donna à Jondalar la corde qui y était attachée. Il noua l’autre extrémité au licou de Rapide puis partit et passa en premier. Mais la jument n’était pas habituée à prendre le sillage de l’étalon à qui elle avait donné le jour. C’était toujours lui qui la suivait. Et, bien que Jondalar fût assis sur le dos de Rapide et le guidât, Whinney trottait légèrement devant eux et semblait deviner dans quelle direction l’homme voulait aller.

  Les chevaux sont prêts à obéir aux ordres de leurs amis humains tant que cela ne trouble pas leur sens de l’ordre des choses, pensa Ayla en se souriant à elle-même. Elle se retourna, vit Loup qui l’observait. Quand les chevaux étaient partis, elle lui avait fait signe de rester, et il attendait patiemment.

  Le sourire intérieur qu’avait suscité le comportement de Whinney s’estompa quand son regard se porta sur l’homme qui gisait là où il était tombé.

  — Il faut le transporter, Joharran, dit-elle.

  Le chef acquiesça, puis appela des hommes pour l’aider. Ils improvisèrent une civière en attachant des lances ensemble pour obtenir deux supports résistants puis en tendant des vêtements en travers. Thefona et Kimeran revinrent alors et leur apprirent qu’ils avaient trouvé un petit abri non loin de là. L’homme avait été déposé avec soin sur la civière. Il était prêt à être transporté. Ayla appela Loup tandis que quatre hommes soulevaient le blessé.

  Quand ils arrivèrent à l’abri, Ayla et quelques autres débarrassèrent le lieu des feuilles mortes et des débris poussés par le vent, ainsi que des crottes séchées déposées par des hyènes.

  Ayla découvrit avec satisfaction qu’il y avait de l’eau à proximité. Dans la grotte située derrière la corniche, un bassin alimenté par une source déversait son trop-plein dans une rigole qui s’était formée le long de la paroi. Elle indiqua à Solaban où poser le bois que Brameval, lui et quelques autres avaient apporté pour faire du feu.

  Lorsque Ayla le leur demanda, plusieurs chasseurs donnèrent leurs fourrures de couchage, qui furent empilées l’une sur l’autre pour former une couche surélevée. Le blessé avait repris connaissance quand on l’avait placé sur la civière mais il était retombé dans l’inconscience en arrivant à l’abri. Il gémit lorsqu’on l’allongea sur les fourrures, se réveilla, grimaça, lutta pour prendre sa respiration. Ayla lui souleva la tête pour l’aider. Il tenta de sourire pour la remercier mais ne parvint qu’à cracher du sang. Elle lui essuya le menton avec une peau de lapin qu’elle gardait avec ses remèdes.

  Elle en profita pour dresser l’inventaire de ses ressources limitées et vérifier si un remède susceptible d’atténuer les souffrances du blessé ne lui avait pas échappé.

  Des racines de gentiane ou un badigeon d’arnica pouvaient s’avérer efficaces. L’un et l’autre soulageaient les douleurs internes causées par un coup, mais elle n’en avait pas avec elle. Respirer les poils fins enrobant les fruits du houblon pouvait l’aider à se calmer mais on n’en trouvait pas à proximité. Peut-être quelque chose sous forme de fumée, puisque avaler un liquide lui était interdit. Non, cela le ferait tousser, ce serait encore pire. Il n’y avait aucun espoir, elle le savait, ce n’était qu’une question de temps, mais elle devait essayer, au moins pour combattre la douleur.

  Un instant, se dit-elle. N’ai-je pas vu cette plante de la famille de la valériane en venant ici ? Celle aux racines aromatiques ? A la Réunion d’Été, l’un des Mamutoï lui a donné le nom de nard. Je ne sais pas comment on l’appelle en zelandonii. Elle leva les yeux vers le groupe qui l’entourait, vit la jeune femme à qui Manvelar semblait témoigner beaucoup de respect, le guetteur de la Troisième Caverne, Thefona.

  Celle-ci était restée pour aider à nettoyer le petit abri qu’elle avait trouvé et regardait maintenant Ayla. L’étrangère l’intriguait. Il y avait quelque chose en elle qui forçait l’attention, et elle avait apparemment gagné l’estime de la Neuvième Caverne en peu de temps. Thefona se demandait si cette femme savait vraiment guérir. Elle ne portait pas de tatouages comme les Zelandonia, mais le peuple auquel elle appartenait avait peut-être d’autres coutumes. Certains cherchaient à tromper les autres sur l’étendue de leurs connaissances, l’étrangère, quant à elle, n’essayait pas d’impressionner qui que ce fût en se vantant. C’était plutôt ce qu’elle faisait qui était impressionnant, comme sa façon de se servir de cet instrument à lancer les sagaies. Thefona avait beaucoup pensé à Ayla, mais elle fut surprise quand la jeune femme l’appela par son nom :

  — Thefona, je peux te demander quelque chose ?

  — Oui.

  — Tu t’y connais dans le domaine des plantes ?

  — Un peu.

  — Je pense à une plante dont les feuilles ressemblent à celles de la digitale et qui a des fleurs jaunes comme le pissenlit. Je l’appelle « nard » mais c’est un mot mamutoï.

  — Désolée, j’ai l’habitude des plantes qui se mangent, mais pas de celles qui guérissent. Il te faudrait une Zelandoni pour ça.

  Après un temps, Ayla reprit :

  — Tu pourrais veiller sur Shevonar ? Je crois avoir vu des nards en venant ici. Je vais repartir par où je suis arrivée. S’il se réveille ou s’il y a un changement quelconque, tu enverras quelqu’un me prévenir ?

  Elle décida d’ajouter une explication, bien qu’elle n’eût pas coutume de justifier ses actes de guérisseuse.

  — Si c’est ce que je pense, cela pourrait l’aider. J’ai utilisé des racines de cette plante en emplâtre pour des fractures. Elle est facilement absorbée et a des effets calmants. Si je la mélange avec un peu de datura, et peut-être des feuilles d’achillée en poudre, elle atténuera la douleur. Je vais voir si je peux en trouver.

  — Entendu, je veille sur lui, dit Thefona, curieusement contente que l’étrangère eût sollicité son aide.

  Joharran et Manvelar parlaient à Ranokol à voix basse. Bien qu’ils fussent à côté d’elle, Ayla les entendait à peine : elle concentrait son attention sur le blessé, surveillait l’eau qui chauffait – beaucoup trop lentement. Étendu sur le sol à proximité, le museau entre les pattes, Loup observait chacun de ses gestes. Quand l’eau commença à fumer, elle y jeta les racines de nard afin qu’elles deviennent assez molles pour qu’on pût les réduire en une pâte. Ayla avait eu la chance de trouver également de la consoude : un emplâtre de ses feuilles et de ses racines fraîchement écrasées soignait les coups et les fractures, et pouvait calmer la douleur.

  Quand tout fut prêt, elle étala le mélange chaud sur l’hématome presque noir qui s’étendait de la poitrine à l’estomac. Elle remarqua que l’abdomen durcissait. Le blessé ouvrit les yeux tandis qu’elle couvrait l’emplâtre d’un morceau de cuir pour qu’il reste chaud.

  Elle l’appel
a par son nom : « Shevonar ? » D’après son regard, il semblait conscient mais intrigué. Peut-être ne la reconnaissait-il pas.

  — Je me nomme Ayla. Ta compagne... (Elle hésita, fit appel à sa mémoire)... Relona est en route. Il prit une inspiration, grimaça de douleur et parut surpris.

  — Tu as été blessé par un bison, Shevonar. Zelandoni est en route, elle aussi. J’essaie de te soigner en attendant qu’elle arrive. J’ai mis un emplâtre sur ta poitrine pour extirper en partie la douleur.

  Il hocha la tête, mais même ce simple mouvement lui demandait un effort.

  — Tu veux voir ton frère ? Il attendait que tu aies repris connaissance.

  Shevonar hocha de nouveau la tête ; Ayla se releva et rejoignit le petit groupe à proximité.

  — Il est réveillé, il voudrait te voir, dit-elle à Ranokol. Le jeune homme s’empressa d’aller au chevet de son frère ; Ayla suivit avec Joharran et Manvelar.

  — Comment te sens-tu ? murmura Ranokol.

  Shevonar s’efforça de sourire mais son sourire se transforma en rictus quand une toux inopinée fit couler un filet rouge au coin de sa bouche. Une lueur de panique s’alluma dans les yeux de son frère, qui remarqua alors le cataplasme.

  — Qu’est-ce que c’est ? fit-il d’une voix tendue, criant presque.

  — Un emplâtre pour la douleur, répondit Ayla d’un ton calme. Elle comprenait l’affolement et la peur du frère du blessé.

  — Qui t’a demandé quelque chose ? Ça lui fait probablement plus de mal que de bien. Enlève-le tout de suite !

  — Non, Ranokol, intervint Shevonar d’une voix à peine audible. Pas sa faute. Elle aide. Il tenta de se redresser, retomba sur les fourrures, inconscient.

  — Shevonar. Réveille-toi, Shevonar ! Il est mort ! O Grande Mère, il est mort ! s’écria Ranokol, qui s’effondra sur les fourrures à côté de son frère.

  Ayla chercha le pouls de Shevonar pendant que Joharran relevait Ranokol.

  — Non, pas encore, dit-elle. Mais il n’en à plus pour longtemps. J’espère que sa compagne arrivera à temps.

  — Tu as failli le faire mourir, Ranokol, lança Joharran avec colère. Cette femme n’est pas Zelandoni mais elle sait soigner. C’est toi qui fais plus de mal que de bien à ton frère. Qui sait s’il se réveillera pour dire ses derniers mots à Relona !

  — Personne ne peut plus lui faire ni bien ni mal, dit Ayla. Il n’y a aucun espoir, il peut mourir d’un moment à l’autre. Ne reproche pas à un homme de pleurer son frère. (Elle commença à se lever.) Je vais préparer une infusion pour apaiser tout le monde.

  — Je m’en occupe. Dis-moi ce qu’il faut faire.

  Ayla tourna la tête vers la voix, découvrit Thefona et sourit.

  — Mets de l’eau à chauffer.

  Elle ramena son attention sur Shevonar, à qui chaque inspiration demandait un effort. Elle voulut le changer de position mais, quand elle essaya de le faire bouger, il geignit. Elle secoua la tête puis chercha dans son sac de quoi préparer une tisane. De la camomille, peut-être, avec des fleurs de tilleul séchées ou de la racine de réglisse pour l’adoucir.

  Le long après-midi s’écoulait. Des Zelandonii allaient et venaient mais Ayla ne les remarquait pas. Shevonar reprit plusieurs fois conscience, réclama sa compagne, retomba dans un sommeil agité. Sous une peau presque noire, son estomac était distendu et dur. Ayla était certaine qu’il s’accrochait à la vie uniquement pour voir Relona une dernière fois.

  Plus tard, elle prit son outre pour boire un peu d’eau, s’aperçut qu’elle était vide, la reposa et oublia sa soif. Portula, qui était venue prendre des nouvelles, remarqua le geste. Elle alla au bassin remplir son outre et revint avec de l’eau fraîche. Encore gênée du rôle qu’elle avait joué dans la farce de Marona, elle proposa timidement :

  — Tu veux boire ?

  Ayla leva les yeux, surprise de la voir.

  — Merci, dit-elle en tendant sa coupe. J’avais un peu soif. Portula demeura un moment silencieuse, mal à l’aise, et finit par bredouiller :

  — Je... je te fais mes excuses. Je regrette d’avoir laissé Marona m’entraîner dans cette plaisanterie. C’était cruel. Je ne sais pas quoi dire...

  — Il n’y a rien à dire, tu ne crois pas ? Et j’ai maintenant une tenue de chasse chaude et confortable. Quoique je doute que cela ait été dans l’intention de Marona, je la porterai, alors oublions cette histoire.

  — Je peux faire quelque chose pour Shevonar ?

  — Personne ne peut faire quoi que ce soit pour lui. Je suis étonnée qu’il soit encore en vie. Il réclame sa compagne quand il se réveille, Joharran lui répond qu’elle est en route. Je crois qu’il lutte pour elle. Si seulement je pouvais en faire davantage pour lui rendre ce moment moins pénible ! Mais la plupart des remèdes qui allègent la douleur doivent être avalés. Je lui ai donné une peau imbibée d’eau pour s’humecter la bouche : avec sa blessure, son état s’aggraverait s’il buvait.

  Joharran se tenait devant l’abri et regardait vers le sud – la direction que Jondalar avait prise. Le soleil déclinait à l’ouest, la nuit allait bientôt tomber. Il avait envoyé d’autre Zelandonii chercher du bois pour allumer un grand feu qui guiderait son frère quand il ramènerait Relona. Ils apportaient même des branches prélevées sur l’enceinte. La dernière fois que Shevonar s’était réveillé, il avait le regard vitreux, et le chef de la Neuvième Caverne savait que la mort était proche.

  Le chasseur avait mené une lutte si courageuse pour s’agripper à un mince fil de vie que Joharran espérait que sa compagne arriverait avant qu’il perde la bataille. Enfin, il distingua un mouvement, quelque chose au loin. Il se précipita, constata avec soulagement qu’il s’agissait d’un cheval. Il courut à la rencontre de Jondalar et de Relona, conduisit la femme éplorée à l’abri où son compagnon agonisait.

  La voyant approcher, Ayla pressa doucement le bras du blessé.

  — Shevonar ! Shevonar ! Voilà Relona. (Elle lui pressa le bras, il ouvrit les yeux, la regarda.) Elle est là. Relona est là.

  Shevonar referma les yeux, secoua légèrement la tête pour se sortir de sa torpeur.

  — Shevonar, c’est moi. Je suis venue aussi vite que j’ai pu. Parle-moi. Je t’en prie, parle-moi.

  La voix de Relona mourut dans un sanglot. Le blessé ouvrit les yeux, lutta pour discerner les traits du visage penché vers lui.

  — Relona... fit-il dans un murmure à peine perceptible.

  Il ébaucha un sourire, aussitôt effacé par une expression de souffrance. Voyant les yeux de sa compagne s’emplir de larmes, il réussit à articuler : « Ne pleure pas », puis il referma les yeux.

  Relona tourna un regard implorant vers Ayla, qui secoua la tête. Prise de panique, Relona regarda autour d’elle, cherchant désespérément quelqu’un qui lui donnerait une autre réponse, mais personne ne soutenait son regard. Elle baissa les yeux vers son compagnon, vit du sang au coin de ses lèvres.

  — Shevonar ! s’écria-t-elle en lui saisissant la main.

  — Relona... voulu te voir encore une fois, hoqueta-t-il, rouvrant les yeux. Te dire adieu avant de passer... dans le Monde des Esprits. Si Doni le veut... je te reverrai là-bas.

  Il ferma les yeux et on entendit un faible grincement quand il tenta d’inspirer. Une plainte sourde s’éleva et, malgré ses efforts pour la retenir, elle s’accentua. Il s’arrêta, lutta pour prendre une inspiration. Ayla crut entendre un craquement étouffé à l’intérieur du corps de Shevonar et il poussa soudain un cri d’agonie. Lorsque le craquement cessa, il ne respirait plus.

  — Non, non. Shevonar, Shevonar ! cria Relona.

  Secouée de sanglots, elle posa la tête sur la poitrine de son compagnon. Ranokol se tenait à côté d’elle, les joues ruisselantes de larmes, l’air hébété, perdu.

  Soudain, un hurlement sinistre et proche les fit tous sursauter. Les regards se tournèrent vers Loup. La tête renversée en arrière, il poussait un cri de loup à leur glacer le sang.

  — Qu’est-ce qu’il fait ? balbu
tia Ranokol.

  — Il pleure ton frère, répondit la voix familière de Zelandoni. Comme nous.

  Tous furent soulagés de la voir. Elle était arrivée en même temps que Relona et quelques autres mais était restée en arrière quand la compagne de Shevonar s’était précipitée vers l’abri. Les sanglots de Relona se changèrent en une plainte, une mélopée funèbre. Zelandoni joignit ses lamentations à celles de Relona, d’autres l’imitèrent, et Loup se remit à hurler. Ranokol se jeta en travers de l’homme étendu sur les fourrures. L’instant d’après, il s’agrippa à Relona et tous deux, oscillant ensemble, laissèrent éclater leur chagrin dans leurs cris.

  Ayla savait que c’était bon pour eux. Pour atténuer sa souffrance et sa colère, Ranokol devait laisser sa peine s’exprimer, et Relona l’avait aidé. Quand Loup hurla de nouveau, Ayla se joignit à lui avec un cri si bien imité que beaucoup crurent d’abord que c’était un autre loup.

  Au bout d’un moment, la doniate prit Relona par le bras et la conduisit à une fourrure qu’on avait étendue près du feu. Joharran aida le frère du mort à s’asseoir de l’autre côté du foyer. Relona se balançait d’avant en arrière en gémissant, indifférente à tout ce qui l’entourait ; Ranokol regardait fixement les flammes.

  Le Zelandoni de la Troisième Caverne s’entretint à mi-voix avec la Zelandoni de la Neuvième et revint peu après, une coupe fumante dans chaque main. La doniate de la Caverne de Jondalar en prit une, la tendit à Relona, qui la but machinalement, comme si elle ne savait pas ce qu’elle faisait ou ne s’en souciait pas. Le Zelandoni de la Troisième présenta l’autre coupe à Ranokol, qui la refusa puis, sur son insistance, finit par l’avaler. Le frère et la compagne du défunt ne tardèrent pas à s’endormir sur les fourrures, près du feu.

  — Je suis content de les voir apaisés, dit Joharran.

  — Ils avaient besoin de pleurer, souligna Ayla.

  — Maintenant, ils ont besoin de repos, fit Zelandoni. Et toi aussi.

 

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