Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 47

by Jean M. Auel


  — Il est drôlement gros, cet animal ! Tu es sûre que ce n’est pas dangereux de le laisser s’approcher des gens comme ça, surtout des enfants ?

  Il se moque bien des enfants, se dit Ayla, décryptant les messages subtils du corps de l’ivrogne. Il ne cherche qu’à cacher sa peur. D’autres avaient exprimé une même inquiétude sans pour autant l’offenser, mais il y avait chez Laramar quelque chose qui éveillait en elle des sentiments négatifs. Elle n’aimait pas cet homme.

  — Loup n’a jamais ne serait-ce que menacé un enfant. La seule personne à qui il s’en est pris, c’est une femme qui m’avait attaquée, dit Ayla en le regardant dans les yeux. Loup l’a tuée.

  Laramar recula d’un pas de plus, sourit nerveusement.

  Ce n’était pas intelligent, se reprocha Ayla en se dirigeant vers la terrasse avec Lanoga, le bébé et Loup. Pourquoi ai-je dit cela ? Elle baissa les yeux vers l’animal qui trottait à côté d’elle. Je me suis conduite comme le meneur de la meute, qui oblige un loup de rang inférieur à reculer. Laramar médit déjà de moi, je me suis peut-être attiré des ennuis.

  En s’engageant dans le sentier qui descendait vers la Rivière, Ayla proposa de porter un moment le bébé, mais Lanoga refusa et cala Lorala contre sa hanche. Loup flaira le sol, et Ayla remarqua les traces de sabot que les chevaux avaient laissées. Elle fut sur le point de les montrer à la fillette, changea d’avis. Lanoga ne parlait pas beaucoup, il ne servait à rien de lui imposer une conversation qui la mettrait mal à l’aise.

  Elles parvinrent à la Rivière et, tandis qu’elles en longeaient la berge, Ayla s’arrêta de temps à autre pour examiner une plante. Avec le bâton à fouir qu’elle portait glissé sous sa ceinture, elle en déterra quelques-unes avec leurs racines. Lanoga l’observait. Ayla songea à lui en indiquer les détails caractéristiques pour qu’elle pût les reconnaître, puis décida d’attendre qu’elle ait vu l’usage qu’on pouvait en faire.

  Le cours d’eau qui séparait En-Aval de la Neuvième Caverne cascadait depuis la terrasse en une chute étroite puis se transformait en affluent mineur de la Rivière. Ayla fit halte lorsqu’elles arrivèrent à l’endroit où l’eau sortait en un flot gargouillant de la cannelure qu’elle avait creusée dans le calcaire. Un peu après la cascade, de grosses pierres s’étaient détachées de la paroi et avaient formé une sorte de barrage qui retenait l’eau en un petit bassin bordé de mousse.

  L’eau qu’il contenait provenait principalement de la pluie, ainsi que des éclaboussures de la cascade. En été, quand il pleuvait moins, le niveau du bassin était plus bas et Ayla se dit que le soleil avait peut-être réchauffé l’eau. Elle y plongea une main. Comme elle s’y attendait, l’eau était moins froide que celle de la cascade, et la mousse rendait moins dur le fond du bassin. La jeune femme posa son sac.

  — J’ai apporté de quoi manger, dit-elle. Tu veux nourrir Lorala maintenant ou plus tard ?

  — Maintenant, répondit Lanoga.

  — D’accord. J’ai du grain cuit et la viande que nous avons grattée pour le bébé. J’ai emporté assez de nourriture pour nous trois, et même quelques os pour Loup. Avec quoi donnes-tu à manger à ta sœur, d’habitude ?

  — Avec ma main.

  Ayla considéra les mains sales de la fillette, lui montra les plantes qu’elle avait cueillies en chemin.

  — Je vais t’expliquer à quoi elles servent. On les appelle des saponaires. Il y en a plusieurs sortes et certaines sont meilleures que d’autres. D’abord, je vais les laver pour en enlever la terre...

  Ayla chercha ensuite une pierre ronde et dure, un endroit plat sur l’un des rochers autour du bassin.

  — Maintenant, j’écrase les racines. C’est encore mieux si tu les laisses tremper.

  La fillette observait mais ne disait rien. Ayla prit un panier dans son sac, s’approcha du bassin.

  — L’eau seule n’enlève pas toujours très bien la saleté. Avec ces racines, c’est plus facile. L’eau du bassin est un peu plus chaude que la cascade. Tu veux vérifier ?

  — Je sais pas, répondit Lanoga, qui la regardait comme si elle ne comprenait pas.

  — Approche, mets ta main dans l’eau.

  La fillette plongea dans le bassin la main qui ne tenait pas le bébé.

  — Elle est plus chaude, non ? C’est agréable ?

  — Je sais pas.

  Ayla mit un peu d’eau tiède dans le panier, ajouta les racines écrasées, remua le tout. Puis elle prit une des saponaires et s’en frotta les mains.

  — Lanoga, pose le bébé et fais comme moi.

  La fillette regarda Ayla, posa le bébé sur le sol, à ses pieds, tendit lentement le bras vers une racine, la prit, s’en frotta les mains. De la mousse se forma.

  — Maintenant, tu rinces, comme cela, dit Ayla. Tu vois comme tes mains sont propres ?

  Lanoga plongea ses mains dans l’eau, les regarda. Une expression d’intérêt se peignit sur son visage.

  — Mangeons, maintenant, reprit Ayla.

  Elle retourna à son sac, en tira plusieurs paquets, un bol en bois sculpté surmonté d’un couvercle maintenu par une corde. Elle l’ouvrit, effleura d’un doigt ce qu’il contenait.

  — C’est encore un peu chaud, dit-elle en montrant la masse agglutinée de grains moulus et cuits. Je les ai cueillis la saison dernière, pendant notre Voyage. Il y a des graines de seigle et de blé, de l’avoine. J’ai ajouté un peu de sel pour la cuisson. Les petites graines noires viennent d’une plante que j’appelle ansérine mais qui porte un nom différent en zelandonii. On peut aussi manger les feuilles. J’ai préparé ce grain pour Lorala. Je pense qu’il y en aura assez pour nous aussi, mais essaie d’abord de lui donner un peu de viande grattée.

  La viande était enveloppée dans de grandes feuilles de plantain. Ayla la tendit à la fillette, regarda ce qu’elle allait en faire. Lanoga ouvrit le paquet, prit dans ses doigts un peu de la substance pâteuse et la glissa entre les lèvres du bébé calé sur sa hanche. Lorala ouvrit grand la bouche mais parut étonnée. Elle fit tourner la viande avec sa langue, en apprécia le goût et la texture, finit par l’avaler et rouvrit la bouche pour en réclamer. Ayla trouva qu’elle ressemblait à un oisillon.

  Lanoga sourit – c’était la première fois qu’Ayla la voyait sourire –, donna au bébé le reste de la viande puis prit le bol de céréales. Elle goûta d’abord elle-même, en mit un peu dans la bouche de sa sœur, guetta sa réaction. Avec une intense concentration, Lorala goûta à son tour, mâcha même le mélange un peu collant. Elle sembla réfléchir puis avala et ouvrit à nouveau la bouche. Ce fut seulement quand sa sœur fut repue que Lanoga goûta une nouvelle fois les céréales.

  — Est-ce que Lorala sait garder quelque chose dans la bouche si on le lui donne ? demanda Ayla.

  — Oui.

  — J’ai apporté un petit morceau d’os à moelle. J’ai connu un enfant qui adorait cela quand il était bébé, dit-elle avec un sourire un peu triste. Donne-le-lui, nous verrons si ça lui plaît.

  Ayla tendit à la fillette un morceau d’os de patte de cerf dont le trou central était rempli de moelle. Dès que Lanoga lui eut donné l’os, le bébé le porta à sa bouche, eut de nouveau l’air intrigué par ce goût inconnu puis elles l’entendirent faire de grands bruits de succion.

  — Pose-la et mange, Lanoga.

  Loup observait le bébé depuis l’endroit où Ayla lui avait ordonné de rester, quelques pas plus loin. Il rampa lentement vers le nourrisson qui gigotait dans l’herbe, en poussant de petites plaintes. Lanoga regarda un moment l’animal et tourna vers Ayla un visage inquiet. Jusque-là, elle n’avait pas même remarqué la présence du prédateur.

  — Loup aime les enfants, assura Ayla. Il a envie de jouer avec ta petite sœur mais je crois que cet os à moelle l’attire aussi. Si elle le laisse tomber, il croira qu’elle le lui donne et le prendra. J’ai apporté pour lui un os avec un reste de viande. Il le rongera près de la Rivière pendant que nous mangerons.

  Ayla ouvrit un autre des paquets tirés de son sac. L’enveloppe
de cuir protégeait quelques morceaux de bison et un os de belle taille auquel adhérait encore une viande brunâtre et sèche. Elle fit signe à Loup de la suivre, se dirigea vers la rive et lui lança l’os.

  Elle retourna au bassin, déballa le reste des paquets. En plus de la viande et des céréales, elle avait emporté de la nourriture qui lui restait du Voyage. Des morceaux séchés d’une racine féculente, des pignes de pin grillées, des noisettes dans leurs coques, des tranches de petites pommes séchées, d’une aigreur agréable.

  Pendant le repas, Ayla parla à la fillette.

  — Je t’ai dit que nous nous laverions avant d’aller voir ces femmes, je dois maintenant t’expliquer pourquoi. Je sais que tu as fait de ton mieux pour nourrir Lorala, mais elle a besoin d’autre chose que de racines écrasées pour grandir et être en bonne santé. Je t’ai montré comment lui préparer d’autres choses, de la viande, par exemple, pour qu’elle puisse la manger alors qu’elle n’a pas encore de dents. Mais elle a surtout besoin de lait.

  Lanoga la regardait sans rien dire.

  — Là où j’ai grandi, les femmes nourrissaient toujours les bébés de celles dont le sein s’était tari. D’après Proleva, les Zelandonii le font aussi, mais uniquement entre proches parents. Ta mère n’a ni sœur ni cousine qui allaite. Je vais donc demander à des femmes qui allaitent ou le feront bientôt si elles veulent bien l’aider. Or les mères sont très protectrices envers leurs bébés ; elles n’auront peut-être pas envie de prendre dans leurs bras un enfant qui est sale et qui ne sent pas bon, avant de reprendre leur enfant.

  « Nous devons laver Lorala pour qu’elle soit fraîche et mignonne. Nous nous servirons de cette plante avec laquelle nous avons nettoyé nos mains. Je te montrerai comment la baigner parce qu’il faudra que tu la gardes propre ; comme ce sera sans doute toi qui la porteras aux femmes qui la nourriront, tu devras te baigner aussi. Je t’ai apporté de quoi t’habiller. Un vêtement que Proleva m’a donné. Il a déjà été porté mais il est propre. La fille à qui il appartenait est trop grande pour le mettre, maintenant.

  Lanoga ne répondit pas et Ayla se demanda pourquoi elle parlait si peu.

  — Tu as compris ? insista-t-elle.

  La fillette acquiesça de la tête, continua à manger en jetant de temps à autre un coup d’œil à sa sœur, qui tétait toujours l’os à moelle. Ayla songea que le bébé devait être affamé de ces nourritures qui lui avaient manqué. Des racines féculentes bouillies ne suffisaient pas à un nouveau-né. Le temps que Lanoga ait mangé son content, Lorala commençait à s’assoupir, et Ayla décida de la laver avant qu’elle s’endorme. Elle rangea les récipients, se leva, renifla une odeur reconnaissable. La grande sœur l’avait sentie elle aussi.

  — Elle s’est salie, dit-elle.

  — Il y a de la mousse près de l’eau. Nous allons nettoyer Lorala avant de la baigner, fit Ayla.

  La fillette se contenta de la regarder. Ayla prit Lorala, la porta près du petit affluent, s’agenouilla au bord de l’eau, décolla une poignée de mousse sur des rochers proches, la trempa dans l’eau et, tenant le bébé sous son bras, lui essuya les fesses, recommença avec une autre poignée de mousse. Au moment où Ayla s’assurait que le nourrisson était propre, il émit un jet tiède. Elle tint Lorala au-dessus du sol jusqu’à ce qu’elle eût fini, la nettoya de nouveau avec de la mousse et la remit à Lanoga.

  — Porte-la au bassin. Il faut la baigner.

  La fillette posa sur elle un regard intrigué mais ne bougea pas. Ayla la considéra, perplexe. Lanoga ne semblait pas manquer d’intelligence mais ne comprenait pas ce qu’elle lui demandait. Soudain, Ayla se rappela le temps où, vivant avec le Clan, elle ne savait jamais ce qu’elle devait faire.

  — Lanoga, mets cet enfant dans l’eau, dit-elle.

  Ce n’était plus une requête mais quasiment un ordre.

  La fillette alla lentement au bassin, souleva de sa hanche le bébé nu, parut hésiter à le tremper dans l’eau. Ayla attrapa Lorala par-derrière en la tenant sous les bras pour qu’elle reste tournée vers sa sœur, laissa les pieds pendre et l’assit au milieu du bassin.

  L’eau tiède, sensation nouvelle pour Lorala, l’incita à explorer son environnement. Elle plongea une main dans l’eau, la retira et la regarda. Elle répéta le geste, s’éclaboussa un peu, cette fois, ce qui excita sa curiosité, puis remonta la main et glissa un pouce dans sa bouche. Elle ne pleure pas, pensa Ayla. C’est un bon début.

  — Mets la main dans ce panier, Lanoga, tu sentiras comme l’eau est glissante à cause de la saponaire. (La fillette s’exécuta.) Maintenant, prends-en un peu au creux de ta paume et frotte Lorala.

  Immobile, le bébé laissa les deux paires de mains le frotter et plissa le front. La sensation était étrange mais pas désagréable.

  — Maintenant, il faut lui laver les cheveux, dit Ayla en songeant que ce serait sans doute plus difficile. Nous commencerons par la nuque. Tu pourras lui laver aussi les oreilles et le cou.

  Observant la fillette, elle remarqua qu’elle maniait le bébé avec une calme assurance et paraissait de plus en plus à l’aise pour baigner sa sœur. Ayla se figea soudain en se rappelant qu’elle n’était pas beaucoup plus âgée quand elle avait eu Durc. Un ou deux ans de plus, peut-être. Bien sûr, Iza était là pour lui montrer comment prendre soin de lui, mais elle avait appris.

  — Ensuite, allonge-la sur le dos, en la soutenant d’une main, sans laisser l’eau lui couvrir le visage, et lave le dessus de sa tête avec ton autre main.

  Le bébé résista un peu mais une fois dans l’eau tiède, en sécurité dans les mains de sa sœur, il ne protesta pas. Ayla aida Lanoga à lui laver les cheveux et, les mains encore savonneuses, elle lava aussi les jambes et les fesses du nourrisson.

  — Maintenant, la figure, dit Ayla. Avec tes mains, tout doucement, en évitant qu’elle en ait dans les yeux. Ça ne lui ferait pas mal mais c’est désagréable.

  Lorsqu’elles eurent terminé, elles remirent Lorala en position assise. Ayla tira de son sac une peau jaune très souple, la déplia et en enveloppa le bébé quand il fut hors de l’eau. Elle le tendit à Lanoga en s’exclamant :

  — Voilà ! Un bébé tout propre !

  Elle remarqua que la fillette promenait les doigts sur la couverture à sécher.

  — C’est doux, n’est-ce pas ?

  — Oui, acquiesça Lanoga en levant les yeux.

  — Je l’ai reçue en cadeau de gens que j’ai rencontrés pendant notre Voyage. On les appelle les Sharamudoï et ils sont réputés pour rendre les peaux de chamois aussi douces. Les chamois sont des animaux qui vivent sur les hauteurs, près de chez les Sharamudoï. Ce sont des sortes de chèvres des montagnes, mais plus petites que les bouquetins. Sais-tu s’il y a des chamois par ici ?

  — Oui, répondit Lanoga.

  Ayla attendit la suite avec un sourire encourageant. Elle s’était aperçue que la fillette répondait aux questions ou aux ordres directs mais ne savait pas comment engager une conversation. Ayla maintint son sourire, continua à attendre. Lanoga fronça les sourcils et finit par lâcher :

  — Des chasseurs en ont rapporté un.

  Voilà ! pensa Ayla, satisfaite. Elle ajuste besoin d’un peu d’encouragements.

  — Garde cette peau, si tu veux.

  Le visage de Lanoga passa par une série d’expressions auxquelles la compagne de Jondalar ne s’attendait pas. D’abord son regard s’éclaira puis il refléta le doute, la crainte.

  — Non. Peux pas, marmonna-t-elle en secouant la tête.

  — Tu la veux, cette peau ? Elle baissa les yeux.

  — Oui.

  — Alors, pourquoi tu ne pourrais pas la garder ?

  — Pas possible. Me laissera pas. Quelqu’un la prendra. Ayla commençait à comprendre.

  — Bon, alors, nous allons procéder autrement. Je la garderai pour toi. Quand tu voudras t’en servir, tu me la demanderas.

  — Quelqu’un la prendra, répéta l’enfant.

  — Si quelqu’un te la prend, tu me le dis, je la récupérerai.
Lanoga ébaucha un sourire puis secoua de nouveau la tête.

  — Il se mettra en colère.

  — Je comprends. Je la garde, alors, mais rappelle-toi, chaque fois que tu voudras t’en servir, pour Lorala ou pour toi, tu pourras venir me l’emprunter. Et si quelqu’un veut te la prendre, tu diras qu’elle est à moi. Lanoga ôta la peau de chamois du bébé en objectant :

  — Elle risque de la salir.

  — Ce ne serait pas grave, il suffirait de la laver. Allonge-la dessus, c’est plus doux que l’herbe.

  Elle étendit la peau et y coucha le bébé en remarquant qu’elle avait gardé une légère odeur de fumée. Après avoir nettoyé et raclé une peau, on la traitait, souvent avec la cervelle de l’animal, puis on la tendait pendant qu’elle séchait. La peau presque blanche était ensuite tannée au-dessus d’un feu dégageant de la fumée. Le bois ou tout autre combustible utilisé déterminait la couleur de la peau, généralement fauve ou jaunâtre, et, dans une certaine mesure, la texture de la pièce terminée. Toutefois, le tannage ne servait pas principalement à la colorer mais à maintenir son élasticité. Une peau non tannée devenait dure et raide après avoir été mouillée si on ne la retravaillait pas. Mais une fois que la fumée avait recouvert les fibres du collagène, il se produisait un changement qui gardait le cuir souple, même après lavage. C’était le tannage à la fumée qui rendait les peaux animales faciles à utiliser.

  Ayla remarqua que les yeux de Lorala se fermaient. Loup, qui avait fini de ronger son os, s’était rapproché pendant qu’elles faisaient la toilette du bébé. Ayla lui fit signe de les rejoindre.

  — A notre tour de nous laver, dit-elle à Lanoga. Loup, tu gardes Lorala, tu gardes le bébé, ordonna-t-elle à l’animal, accompagnant les mots avec des gestes.

  Ce n’était pas la première fois qu’Ayla confiait à Loup un enfant endormi, mais, voyant l’expression inquiète de la grande sœur, elle expliqua :

 

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