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Les refuges de pierre

Page 53

by Jean M. Auel


  Pour la Zelandonia, la situation était quelque peu différente. Chacune des Parties avait son propre Zelandoni, mais tous trois étaient subordonnés à un quatrième doniate, qui portait le titre de Zelandoni de la Vingt-Neuvième Caverne. Une distance assez grande séparant les Parties, il semblait légitime que chacune d’elles souhaitât avoir son Zelandoni, et un Zelandoni qui fût un bon guérisseur, surtout pendant la saison des frimas ou des orages, mais c’était avant tout avec la Zelandonia dans son ensemble que chaque Zelandoni entretenait des rapports, même si la Caverne qu’il servait était presque aussi importante, et à certains égards plus importante que les autres.

  Le Zelandoni du Rocher aux Reflets était si bon guérisseur que même les femmes enceintes étaient contentes de recourir à son aide pour accoucher. La Zelandoni de la Vingt-Neuvième Caverne, qui vivait aussi au Rocher aux Reflets pour être proche du chef en titre, ne possédait pas un talent exceptionnel de guérisseuse mais c’était une bonne négociatrice, capable de discuter avec les trois autres Zelandonia et les trois chefs, et d’apaiser les susceptibilités parfois hérissées de chacun d’eux. D’aucuns pensaient que, sans elle, l’arrangement complexe qui portait le nom de Vingt-Neuvième Caverne n’aurait pas tenu.

  Ayla avait usé du prétexte des soins et de l’attention à prodiguer aux chevaux pour échapper au reste des salutations rituelles, au festin et autres cérémonies. Avant de rencontrer les voisins du Nord, elle avait expliqué à Joharran et à Proleva qu’il était indispensable de s’occuper de Whinney et Rapide. Le chef avait répondu qu’il les excuserait, et sa compagne avait promis de leur garder quelque chose à manger.

  Ayla avait conscience d’être observée tandis qu’ils détachaient les perches et déchargeaient le reste des paquets, puis lorsqu’elle examina les chevaux pour s’assurer qu’ils n’avaient ni blessures ni plaies. Après qu’ils les eurent étrillés, Jondalar proposa de les emmener galoper quelque part, et le sourire de gratitude qu’elle lui adressa le fit se féliciter d’avoir suggéré cette promenade. Loup partit en bondissant devant eux : il semblait content, lui aussi.

  Joharran, qui les avait regardés s’occuper des chevaux, ajouta un élément à sa réflexion sur ces animaux. Les chevaux n’avaient évidemment pas besoin de cette attention quand ils vivaient en troupeaux mais elle leur était peut-être nécessaire lorsqu’ils travaillaient pour les hommes. Si l’intérêt de leur utilisation pour diverses besognes sautait aux yeux, justifiait-il tous ces soins ? Il pesa la question en regardant Ayla et son frère s’éloigner.

  Ayla se détendit presque aussitôt. Partir seuls, à cheval, leur donna un sentiment de libération. Quand ils atteignirent la Vallée de la Rivière du Nord et découvrirent devant eux la longue étendue herbeuse, ils échangèrent un regard, un sourire, puis lancèrent leurs chevaux au galop. Ils ne s’aperçurent pas qu’ils croisaient deux Zelandonii qui revenaient à la Vingt-Neuvième Caverne après une brève visite au lieu de la Réunion d’Été, mais ceux-ci les remarquèrent. Bouche bée, ils contemplaient cette scène qu’ils n’avaient jamais vue et qu’ils n’étaient pas sûrs de souhaiter revoir : un homme et une femme filant à toute allure sur le dos d’un cheval.

  Ayla s’arrêta près d’un ruisseau, Jondalar l’imita. Dans un accord tacite, ils bifurquèrent tous deux pour en remonter le cours. Celui-ci avait pour origine un bassin alimenté par une source qu’ombrageait un grand saule protégeant son droit à l’eau pour lui-même et sa progéniture – une série d’arbres plus petits qui se pressaient autour du bassin débordant. Ayla et Jondalar mirent pied à terre, défirent les couvertures sur le dos des chevaux et les étendirent sur le sol.

  Les animaux burent au ruisseau puis décidèrent tous deux que le moment était bien choisi pour se rouler par terre. Le jeune couple ne put s’empêcher de rire en les voyant se tortiller, les jambes en l’air, se sentant assez en sécurité pour s’offrir un bon grattage de dos.

  Ayla décrocha soudain sa fronde, la déroula et chercha des pierres autour du bassin. Elle en ramassa deux bien rondes, en cala une dans le godet de l’arme, tourna et tira. Sans regarder, elle saisit de nouveau la lanière de cuir, la fit glisser dans sa main jusqu’à son extrémité et fut à nouveau prête quand le deuxième oiseau s’envola. Elle l’abattit, alla récupérer sa prise : deux lagopèdes des saules.

  — Si nous n’étions que deux et si nous avions l’intention de camper ici, nous aurions notre repas du soir, dit-elle en montrant ses trophées.

  — Mais ce n’est pas le cas, alors que vas-tu en faire ?

  — Les plumes de lagopède sont chaudes et légères, et leur couleur plutôt agréable à cette période de l’année. Je pourrais les garder pour le bébé... Non, j’aurai le temps de lui faire des vêtements plus tard. Je vais plutôt les offrir à Denanna. Après tout, nous sommes sur le territoire de sa Caverne. A la voir si effrayée par Whinney, Rapide et Loup, je me suis dit qu’elle devait regretter que nous soyons venus. Peut-être qu’un cadeau la rassérénerait.

  — Où as-tu appris à être aussi sage ? demanda Jondalar en la regardant avec tendresse.

  — Ce n’est pas de la sagesse, c’est du bon sens.

  Elle leva la tête et se perdit dans le bleu glacier de ses yeux, mais le regard de Jondalar n’était pas glacé. Il était chaud et plein d’amour.

  Quand il l’entoura de ses bras, elle lâcha les oiseaux morts pour l’enlacer et l’embrasser. Elle eut l’impression qu’il ne l’avait pas tenue ainsi depuis longtemps puis se rendit compte que cela faisait effectivement longtemps. Non pas depuis la dernière fois qu’il l’avait embrassée, mais depuis la dernière fois qu’ils étaient restés seuls dans une plaine, avec les chevaux qui paissaient à proximité, Loup qui fourrait son museau inquisiteur dans chaque buisson, dans chaque terrier, et personne d’autre à la ronde. Bientôt ils devraient rentrer et reprendre leur marche vers la Réunion d’Été ; qui savait quand ils jouiraient d’un autre moment semblable ? Elle répondit avec ardeur quand Jondalar se mit à l’embrasser dans le cou.

  Son souffle chaud et sa langue humide la firent frissonner, et elle s’abandonna à la sensation qui la submergeait. Il lui mordilla le lobe de l’oreille, leva les mains pour saisir la plénitude des seins. Encore plus lourds et plus pleins, pensa-t-il, se rappelant qu’elle portait une vie nouvelle qui, selon Ayla, provenait autant de lui que d’elle. Au moins, cette vie provenait de son esprit, de cela il était sûr. Pendant la plus grande partie de leur Voyage, il avait été le seul homme dont la Mère avait pu tirer un élan.

  Ayla dénoua la lanière de sa taille, la posa à côté de la couverture en s’assurant que tout ce qui y était accroché demeurait en place. Jondalar s’assit au bord du rectangle de cuir, imprégné d’une odeur forte, mais non pas déplaisante, de cheval, odeur à laquelle il était habitué et qui suscitait en lui des associations d’idées agréables. Vite, il défit les lanières de ses chausses puis dénoua la ceinture qui maintenait le rabat de ses jambières.

  Quand il leva les yeux, Ayla avait fait de même. Il la regarda et ce qu’il vit lui plut. Ses formes étaient plus rondes, pas seulement sa poitrine mais aussi son ventre, qui commençait à révéler la présence d’une vie croissant en elle. Sentant sa virilité réagir à ce spectacle, il ôta prestement sa tunique, aida Ayla à défaire la sienne. Il sentit un vent frais sur sa peau nue, vit des frissons parcourir sa compagne, la prit dans ses bras.

  — Je vais me laver dans le bassin, murmura-t-elle. Il sourit en pensant que c’était une invitation à lui donner le Plaisir comme il aimait à le faire.

  — Pas la peine, chuchota-t-il.

  — Je sais, mais je préfère. Je me sens toute moite après avoir passé la journée à marcher et à grimper, dit-elle en se dirigeant vers le bassin.

  Ayla avait l’habitude de se laver dans l’eau froide et trouvait stimulante, la plupart du temps, la sensation de picotement qu’elle provoquait. Le matin, cela la réveillait. Le bassin était peu profond, sauf près de la source où, découvrit-elle, le fond rocailleux et vaseux s’abais
sait rapidement jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus le toucher du pied. D’un battement de jambes, elle retourna vers le bord.

  Jondalar la rejoignit, bien qu’il appréciât beaucoup moins l’eau froide. Il en avait jusqu’aux cuisses. Quand Ayla s’approcha, il l’éclaboussa ; elle poussa un petit cri et, des deux mains, lança une gerbe qui retomba sur le visage de son compagnon et le trempa des épaules à la taille.

  — Je ne m’attendais pas à ça, dit-il en ripostant.

  Les chevaux levèrent la tête en entendant leur vacarme. Ayla sourit, Jondalar tendit les bras vers elle et le jeu bruyant cessa quand, enlacés, ils unirent leurs lèvres.

  — Tu veux peut-être que je t’aide à te laver ? proposa-t-il à mi-voix, glissant une main entre les cuisses d’Ayla.

  — Ou alors c’est moi qui t’aide, dit-elle, saisissant le membre érigé.

  Elle fit coulisser ses doigts mouillés, dénudant le gland. L’eau aurait dû calmer l’ardeur de Jondalar, mais, curieusement, cette main fraîche sur son organe chaud provoquait une excitation intense. Ayla s’agenouilla, et, quand elle prit l’extrémité de la hampe dans sa bouche, ses lèvres parurent brûlantes à son compagnon. Il gémit tandis qu’elle avançait et reculait la tête, enroulant la langue autour du méat, et éprouva un plaisir si violent qu’il ne put se contenir. Son ardeur monta et explosa soudain tandis que des vagues de libération le parcouraient. Il l’écarta doucement en disant :

  — Sortons de cette eau froide.

  Ayla cracha la semence, se rinça la bouche et lui sourit. Il lui prit la main pour l’aider. Quand ils furent retournés s’asseoir sur la couverture, Jondalar poussa sa compagne en arrière, s’étendit à côté d’elle et s’appuya sur un coude pour la regarder.

  — Tu m’as pris par surprise, dit-il, détendu mais un peu dépité. Elle sourit : il ne lui arrivait pas souvent de jouir aussi vite, il aimait être celui qui gardait le contrôle.

  — Tu devais être plus prêt que tu ne le pensais, répondit-elle, ravie.

  — Oh, n’aie pas l’air si contente de toi.

  — Ce n’est pas souvent que j’arrive à te surprendre. Tu me connais si bien que c’est toi qui me surprends toujours et me combles de plaisir.

  Il se pencha pour l’embrasser, elle ouvrit la bouche pour l’accueillir. Il aimait la toucher, la serrer contre lui. Il explora sa bouche, doucement, avec précaution ; elle fit de même. Puis il sentit l’amorce du désir poindre de nouveau en lui. Je ne suis peut-être pas tout à fait vidé, pensa-t-il avec satisfaction, et nous ne sommes pas pressés de rentrer.

  Il continua un moment à l’embrasser puis il lui agaça les lèvres de la pointe de sa langue. Il descendit vers le cou et la gorge, les mordilla. Chatouillée, Ayla dut se retenir pour ne pas s’écarter, et l’effort qu’elle fit pour demeurer immobile augmenta encore son excitation. Quand il lui lécha l’épaule puis l’intérieur du bras jusqu’au coude, elle trouva la caresse insoutenable mais aurait voulu en même temps qu’elle ne s’arrêtât jamais. Sa respiration s’accéléra. Soudain, Jondalar prit un mamelon dans sa bouche et Ayla hoqueta quand des langues de feu se déroulèrent en elle jusqu’à son intimité la plus profonde.

  Le membre de Jondalar durcissait de nouveau. Il pressa la rondeur du sein puis aspira entre ses lèvres l’autre mamelon érigé, téta avidement. Il reprit le premier téton entre ses doigts, le fit rouler, le pinça doucement. Ayla se colla contre lui. Elle n’entendait pas le vent dans les saules, elle ne sentait pas la fraîcheur de l’air, toute son attention était concentrée sur les sensations que Jondalar suscitait en elle.

  Lui aussi sentait la chaleur qui montait en lui et la tumescence de son membre. Il descendit encore, se plaça entre les cuisses d’Ayla, écarta les plis de son sexe, s’approcha pour le premier coup de langue. Elle était encore mouillée de son bain, et il savoura à la fois le froid et l’eau, la chaleur et le sel, le goût familier d’Ayla, son Ayla. Il la voulait toute, en même temps, et il tendit les mains vers les mamelons au moment même où il trouvait le bourgeon palpitant.

  Elle geignit, se souleva vers lui tandis qu’il suçait et caressait de sa langue. Soudain, elle fut prête, elle sentit la vague monter et grossir puis déferler soudain. Elle l’attira avec de petits cris de désir pour lui faire comprendre qu’elle le voulait en elle. Il se redressa, trouva la fente, s’introduisit, ressortit et poussa de nouveau.

  Elle allait à sa rencontre, se soulevant et retombant, arquant le dos, tournant son corps pour mieux le sentir. Le désir de Jondalar montait aussi, mais de manière moins exigeante. Au lieu de devoir le maîtriser, il le laissait croître, modulant son mouvement sur celui d’Ayla, sentant la tension monter, plongeant profondément en elle avec joie et abandon. Elle criait, et son chant sans paroles se fit plus aigu, plus intense. Puis ils atteignirent le sommet et furent libérés, emportés. Ils restèrent un instant immobiles, reprirent lentement leur mouvement, une ou deux fois, avant de s’effondrer, pantelants.

  Allongée sur la couverture, les yeux clos, Ayla entendait le vent murmurer dans les arbres, un oiseau appeler son compagnon ; elle sentait la brise fraîche et la sensation exquise du poids de Jondalar sur elle, l’odeur des chevaux sur la couverture, l’odeur de leur Plaisir ; elle se rappelait le goût de la peau de Jondalar et de ses baisers. Quand il se retira d’elle et la regarda, elle souriait, rêveuse, à demi assoupie et satisfaite.

  Ils se levèrent et Ayla alla au bassin se nettoyer comme Iza le lui avait appris. Jondalar la rejoignit : il lui semblait que, si elle se lavait, il devait le faire lui aussi, bien qu’il n’en eût pas l’habitude avant de la rencontrer. Il n’aimait pas l’eau froide. Pourtant, en se rinçant, il pensa que, s’il y avait beaucoup d’autres jours comme celui-là, il finirait par y prendre goût.

  Sur le chemin du retour vers la Partie Sud de la Vingt-Neuvième Caverne, Ayla s’aperçut qu’elle n’était pas impatiente de retrouver des voisins qui lui avaient paru quelque peu inamicaux. Et, bien qu’elle se sentît acceptée par la famille de Jondalar et les membres de la Neuvième Caverne, elle n’était guère pressée de les revoir. Aussi fort qu’eut été son désir d’arriver au terme du Voyage et de voir des gens autour d’elle, elle s’était habituée au mode de vie que Jondalar et elle avaient établi pendant le périple, et cela lui manquait. Lorsqu’ils étaient avec la Caverne, il se trouvait toujours quelqu’un pour avoir envie de leur parler, à lui, à elle ou aux deux. Ils appréciaient la chaleur de cette compagnie, mais les jeunes amants préfèrent parfois être seuls.

  Cette nuit-là, dans la tente où tous les membres de la famille dormaient, blottis l’un contre l’autre, Ayla repensa à la façon dont les Mamutoï se partageaient leur longue hutte en terre. La première fois qu’elle l’avait vue, elle avait été étonnée par l’habitation semi-souterraine que le Camp du Lion avait construite. Des os de mammouth soutenaient d’épais murs de mottes de terre et de chaume, recouverts d’argile, qui protégeaient du vent et du froid de l’hiver dans les régions périglaciaires continentales. Elle se souvint de s’être dit que c’était comme si les Mamutoï avaient construit leur propre grotte. En un sens, c’était vrai : il n’y avait pas de grotte habitable dans leur région, et Ayla avait toutes les raisons d’être étonnée par cet exploit.

  Si les familles qui vivaient dans la longue cabane du Camp du Lion disposaient d’espaces séparés autour de foyers alignés dans une rangée centrale, et de rideaux pour enclore les plates-formes à dormir, tout le monde partageait le même abri. Chaque famille vivait à moins d’une longueur de bras de sa voisine et devait passer par l’espace des autres pour entrer ou sortir. Afin de cohabiter dans un lieu aussi confiné, les Mamutoï respectaient des règles de courtoisie tacite qui permettaient une certaine intimité et qu’ils apprenaient en grandissant. Ayla ne trouvait la hutte de terre mamutoï exiguë que depuis qu’elle avait dormi dans le vaste abri de la Neuvième Caverne. Elle se rappela que chaque famille du Clan avait aussi son foyer séparé, mais sans murs : rien que quelques pierres pour indiquer les limites de chaque espa
ce. Les membres du Clan apprenaient également de bonne heure à éviter de regarder chez le voisin. Pour eux, l’intimité était affaire de convenances et de considération.

  En dépit de leurs murs, les habitations des Zelandonii n’arrêtaient pas le bruit, naturellement. Il n’était pas nécessaire de les bâtir aussi solidement que les huttes des Mamutoï puisque les surplombs rocheux les protégeaient de la plupart des intempéries. Les constructions Zelandonii gardaient avant tout la chaleur du feu et brisaient les vents qui s’insinuaient sous les surplombs. En traversant l’aire d’habitation, on surprenait souvent des bribes de conversation, mais les Zelandonii s’efforçaient de ne pas entendre les voix de leurs voisins. Comme les membres du Clan, qui s’entraînaient à ne pas voir dans le foyer voisin, comme les Mamutoï et leur politesse. Ayla se rendit compte, à la réflexion, que pendant le peu de temps qu’elle avait passé chez eux, elle avait déjà appris à ne plus entendre les voisins... la plupart du temps.

  Serrée contre Jondalar, elle murmura :

  — J’aime la façon qu’ont les Zelandonii de construire une habitation pour chaque famille, un foyer distinct des autres.

  — J’en suis heureux, répondit-il, ravi d’avoir tout arrangé pour qu’elle trouvât une demeure bien à elle au retour de la Réunion d’Été, et d’avoir gardé le secret.

  En fermant les yeux, Ayla songea qu’elle aurait peut-être un jour sa propre habitation, avec des murs offrant une intimité inconnue du Clan ou même des Mamutoï. Les cloisons intérieures augmentaient encore cette intimité. Tout en se sentant esseulée dans sa vallée, elle en avait aussi apprécié l’isolement, et le Voyage, seule avec Jondalar, avait renforcé son désir d’élever une barrière entre elle et les autres. La proximité des habitations lui donnait en même temps la sécurité de savoir qu’il y avait toujours quelqu’un près d’elle.

 

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