Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 61

by Jean M. Auel


  — J’en connais quelques-uns moi aussi, dit la doniate, mais Marona ne m’a pas demandé mon aide et, si elle est vraiment incapable de concevoir, rien n’y fera.

  Ayla perçut une inflexion attristée dans la voix de la Première, puis sa mine soucieuse céda la place à un sourire radieux.

  — Tu sais que je vais avoir un bébé ?

  Zelandoni lui rendit son sourire. Elle avait deviné juste.

  — J’en suis très heureuse pour toi, Ayla. Jondalar sait-il que la Mère a déjà honoré votre union ?

  — Oui, je le lui ai dit. Il est très content.

  — Il peut l’être. A qui d’autre en as-tu parlé ?

  — A Marthona, et maintenant à toi.

  — Si personne d’autre n’est au courant, nous pourrons surprendre tout le monde en annonçant la bonne nouvelle aux Matrimoniales, si tu veux. Il existe un rite particulier qui peut être incorporé à la cérémonie quand la Mère a déjà honoré la femme.

  — Cela me plairait. J’ai cessé de marquer mes périodes lunaires puisque je ne saigne plus, mais je me demande si je ne devrais pas recommencer à marquer les jours afin de savoir combien il y en a jusqu’à la naissance de mon bébé. Jondalar m’a appris à me servir des mots à compter, mais je ne sais pas compter aussi loin.

  — Tu trouves les mots à compter difficiles ?

  — Oh non ! J’aime en faire usage. Jondalar m’a étonnée la première fois qu’il s’en est servi. Rien qu’avec les traits que je gravais chaque soir sur mes bâtons, il savait combien de temps j’avais vécu dans la vallée. Il a dit que c’était plus facile parce que j’avais tracé une ligne en plus au-dessus des traits les jours où ma période lunaire commençait, de manière à y être préparée. J’avais plus de mal à chasser quand je saignais. Je crois que les animaux sentaient mon odeur. Au bout d’un moment, j’ai remarqué que je commençais toujours à saigner lorsque la lune déclinante prenait la même forme, si bien que je n’avais plus à tracer les marques ; mais je le faisais quand même. On ne peut pas toujours voir la lune quand le ciel est nuageux.

  Zelandoni songea qu’elle s’habituait aux choses surprenantes qu’Ayla évoquait avec désinvolture. Tracer une marque à compter quand elle saignait et puis faire le lien avec les phases de la lune, c’était quand même sidérant.

  — Aimerais-tu apprendre plus de mots à compter, et d’autres façons de les utiliser ? On peut s’en servir pour savoir quand les saisons vont changer, avant même que des signes l’annoncent, par exemple, ou pour compter les jours à attendre jusqu’à la naissance de ton bébé.

  — Oui, j’aimerais beaucoup. J’ai appris à tracer des marques avec Creb, mais je crois que cela l’inquiétait un peu. La plupart des femmes du Clan – les hommes aussi, d’ailleurs – ne savaient pas compter au-delà de trois. Creb connaissait les marques à compter parce qu’il était le Mog-ur, mais il n’avait pas de mots pour compter.

  — Je te montrerai comment compter très loin, promit la doniate. Je pense qu’il vaut mieux que tu aies tes enfants maintenant, tant que tu es jeune. Tu n’auras peut-être plus envie de t’occuper de bébés quand tu seras plus âgée. Qui sait ce que tu décideras de faire ?

  — Je ne suis pas si jeune, Zelandoni. Je suis dans ma dix-neuvième année, si Iza a bien estimé mon âge quand elle m’a trouvée.

  — Tu parais plus jeune... Mais peu importe, tu as de l’avance, ajouta-t-elle comme pour elle-même.

  Intérieurement, elle alla jusqu’au bout de sa réflexion : Ayla sait déjà soigner, elle n’aura pas à l’apprendre avant de devenir une Zelandoni.

  — De l’avance sur quoi ? fit Ayla, perplexe.

  — Euh... de l’avance pour ton foyer, puisque la vie a déjà germé en toi. J’espère que tu n’auras pas trop d’enfants. Tu es en bonne santé mais trop d’enfants épuisent une femme, la font vieillir plus vite.

  Ayla eut la nette impression que Zelandoni cherchait à lui cacher quelque chose. C’était son droit. Libre à elle de ne pas révéler ce qu’elle pensait vraiment, mais la jeune femme n’en était pas moins intriguée.

  Le crépuscule avait commencé, on avait déjà du mal à y voir. Lorsqu’elles arrivèrent à la fosse du feu, on les salua, on leur offrit à manger. Ayla s’aperçut qu’elle avait faim : l’après-midi avait été long et chargé. Zelandoni partagea leur repas, décida de passer la nuit au camp de la Neuvième Caverne puis entama une discussion avec Marthona et Joharran sur la prochaine chasse et la Traque que mènerait la Zelandonia. Elle signala qu’Ayla se joindrait aux doniates, ce que Marthona et Joharran parurent trouver judicieux, mais Ayla se sentit mal à l’aise. Elle n’avait pas envie de faire partie de Ceux Qui Servaient la Mère, et les circonstances la poussaient malgré elle dans cette direction.

  — Il faudrait arriver là-bas de bonne heure. Je dois installer des cibles et mesurer les distances en pas, dit Jondalar au moment où ils sortaient de la hutte, le lendemain matin.

  Il tenait à la main la coupe d’infusion de menthe qu’Ayla lui avait préparée et se mit à mâchonner la petite branche de gaulthérie qu’elle avait écorcée pour qu’il puisse se nettoyer les dents.

  — Je veux d’abord passer voir Whinney et Rapide, répondit-elle. Pars devant, je garde Loup et je te retrouve plus tard.

  — Ne sois pas trop longue. Les membres de la Caverne viendront tôt et j’aimerais que tu leur montres toi-même. Que mes jets soient longs, c’est une chose, mais quand ils verront qu’une femme, avec notre instrument, peut lancer une sagaie plus loin que n’importe quel homme, ils seront intéressés.

  — Je tâcherai d’aller vite mais je veux brosser les chevaux et examiner Rapide. Je crois qu’il a reçu quelque chose dans l’œil, il est un peu rouge. Il faudra peut-être que je le soigne.

  — Tu veux que je vienne avec toi ? proposa-t-il, soudain inquiet.

  — Cela n’avait pas l’air grave, je suis sûre qu’il va bien. Je veux juste m’en assurer. Pars, je te rejoindrai.

  Jondalar hocha la tête en se curant les dents puis avala le reste de l’infusion et sourit.

  — Je me sens toujours mieux avec ça.

  — Cela réveille et nettoie la bouche, dit Ayla.

  Elle lui préparait sa tisane et sa brindille presque tous les matins depuis qu’ils s’étaient rencontrés et elle avait pris l’habitude de le regarder procéder à son rituel.

  — Tu as encore des nausées le matin ? s’enquit-il.

  — Non, plus maintenant, mais j’ai remarqué que mon ventre s’arrondit.

  — J’aime ça, dit Jondalar, passant un bras autour des épaules d’Ayla, posant une main sur son ventre. J’aime surtout ce qu’il y a dedans.

  — Moi aussi.

  Il l’embrassa avec ardeur puis reprit :

  — Ce qui me manque le plus, depuis que nous ne voyageons plus, c’est de pouvoir m’arrêter n’importe où et partager les Plaisirs avec toi quand nous en avons envie. Maintenant, il y a toujours quelque chose à faire...

  Il enfouit la tête au creux de son cou, palpa la plénitude de ses seins et l’embrassa de nouveau.

  — Je n’ai peut-être pas besoin d’aller là-bas si tôt, murmura-t-il d’une voix rauque.

  — Si, répondit-elle en riant. Mais si tu préfères rester...

  — Non, tu as raison.

  Jondalar partit pour le camp principal tandis qu’Ayla rentrait dans la hutte. Elle en ressortit avec son sac de voyageur, celui qui contenait l’étui des sagaies et le propulseur et où elle avait rangé divers objets. Elle siffla Loup, remonta la petite rivière. La voyant venir, les chevaux allèrent à sa rencontre aussi loin que le permettaient leurs longes. Ayla remarqua que les cordes s’étaient prises dans la végétation. Outre les hautes herbes qui s’étaient enroulées autour des deux longes, celle de Whinney s’était entortillée dans des broussailles sèches, et Rapide avait déterré tout un buisson, racines comprises. Un enclos leur conviendrait peut-être mieux, pensa-t-elle.

  Ayla défit licous et longes avant d’examiner l’œil de Rapide. Il était un
peu rouge mais ne semblait pas mal en point. L’étalon et le loup se frottèrent le museau puis, heureux d’être libéré, Rapide se mit à galoper en décrivant un cercle et Loup se lança à sa poursuite. Ayla entreprit d’étriller Whinney. Lorsqu’elle releva la tête, c’était Rapide qui pourchassait Loup. Elle s’arrêta de brosser la jument pour les observer. Quand Loup se rapprocha de Rapide, le jeune cheval ralentit un peu pour le laisser passer. Lorsqu’ils eurent bouclé un tour complet, ce fut Loup qui ralentit pour laisser passer Rapide.

  Elle crut d’abord qu’elle avait tout imaginé, mais, en continuant à les regarder, elle s’aperçut que le manège était délibéré, que c’était un jeu qui les amusait. Deux jeunes mâles débordant de vie avaient découvert une façon de dépenser leur énergie et y prenaient plaisir. Ayla sourit en regrettant que Jondalar ne fût pas là pour admirer avec elle leurs cabrioles puis se remit à brosser la jument. Whinney commençait elle aussi à montrer qu’elle était grosse mais semblait en parfaite santé.

  Quand Ayla eut fini de s’occuper d’elle, elle constata que Rapide paissait à présent paisiblement et que Loup n’était nulle part en vue. Parti en exploration, se dit-elle. Elle émit le sifflement que Jondalar utilisait pour appeler l’étalon. Il secoua la tête, s’approcha d’elle, et il l’avait presque rejointe quand un autre sifflement, reprenant les mêmes notes, se fit entendre. Tous deux cherchèrent le siffleur. Ayla pensa que c’était Jondalar, revenu pour une raison quelconque mais, en levant la tête, elle vit un jeune garçon se diriger vers elle.

  Elle ne le connaissait pas ; elle se demanda ce qu’il voulait, et pourquoi il avait imité son sifflement. Lorsqu’il fut plus près, elle lui donna neuf ou dix ans, remarqua qu’il avait un bras déformé, plus court que l’autre, qui pendait de manière un peu bizarre comme s’il n’en avait pas toute la maîtrise. Il lui rappela Creb, qui avait été amputé au coude dans son enfance, et se prit de sympathie pour lui.

  — C’est toi qui as sifflé ?

  — Oui.

  — Pourquoi as-tu sifflé comme moi ?

  — Je n’avais jamais entendu siffler comme ça. J’ai voulu voir si je pouvais faire pareil.

  — Tu as réussi. Tu cherches quelqu’un ?

  — Non.

  — Qu’est-ce que tu fais ici ?

  — Je regarde, simplement, répondit l’enfant. Quelqu’un m’avait dit qu’il y avait des chevaux ici mais je ne savais pas que des gens y avaient installé un camp. Ça, il ne me l’avait pas dit. Tout le monde est près de la Rivière du Milieu.

  — Nous venons d’arriver. Et toi, cela fait longtemps que tu es ici ?

  — J’y suis né.

  — Alors, tu es de la Dix-Neuvième Caverne ?

  — Oui. Pourquoi tu parles drôlement comme ça ?

  — Moi, je ne suis pas née ici. Je viens de loin. Avant, j’étais Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, maintenant je suis Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii.

  Elle fit un pas vers lui en tendant les deux mains comme pour une présentation rituelle. Le garçon se troubla un peu parce qu’il arrivait difficilement à lever son bras en partie paralysé. Ayla tendit un peu plus le sien vers le membre difforme et prit les deux mains de l’enfant dans les siennes, comme si de rien n’était, mais sentit que l’une d’elles était plus petite, mal formée, avec l’auriculaire collé au doigt voisin. Elle la garda un moment dans la sienne et sourit.

  Comme s’il se rappelait soudain les usages, le garçon récita :

  — Je suis Lanidar de la Dix-Neuvième Caverne des Zelandonii. Ma Caverne te souhaite la bienvenue à la Réunion d’Été, Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii.

  — Tu siffles très bien. Tu as parfaitement réussi à m’imiter. Tu aimes siffler ? demanda Ayla en lui lâchant les mains.

  — Oui, ça me plaît.

  — Je peux te demander de ne pas recommencer ?

  — Pourquoi ?

  — Je me sers de ce sifflement pour appeler ce cheval, l’étalon. Si tu siffles comme moi, il croira que tu l’appelles et il ne comprendra plus rien. Si tu aimes siffler, je peux t’apprendre d’autres sifflements.

  — Quoi, par exemple ?

  Ayla regarda autour d’elle, découvrit une mésange à tête noire perchée sur une branche voisine. Elle l’écouta chanter un moment puis reproduisit le son. Le jeune garçon eut l’air abasourdi, l’oiseau cessa un moment de chanter puis recommença. Ayla l’imita de nouveau. La mésange répondit.

  — Comment tu fais ? demanda-t-il.

  — Je t’apprendrai si tu veux. Tu y arriveras, tu siffles bien, mais il faut t’entraîner.

  — Tu peux imiter d’autres oiseaux aussi ?

  — Oui.

  — Lesquels ?

  — Ceux que tu voudras.

  — Un pipit ?

  Ayla ferma un instant les yeux, émit une suite de sons qui ressemblait à s’y méprendre au cri du pipit planant haut dans le ciel.

  — Tu peux vraiment m’apprendre à faire ça ? reprit-il en la fixant avec des yeux étonnés.

  — Si tu t’entraînes et si tu as vraiment envie d’apprendre.

  — Comment tu as appris, toi ?

  — De cette façon. En m’entraînant. Avec de la patience, on arrive même quelquefois à faire venir l’oiseau près de soi.

  Ayla se rappela le temps où elle vivait seule dans sa vallée et apprenait à imiter le chant des oiseaux. Elle s’était mise à leur donner à manger ; plusieurs d’entre eux répondaient à son sifflement et venaient picorer dans sa main.

  — Tu peux siffler d’autres choses ? voulut savoir Lanidar, intrigué par cette femme bizarre qui parlait si drôlement et sifflait si bien.

  Ayla réfléchit, et peut-être parce que le petit garçon lui rappelait Creb, elle se mit à siffler une mélodie étrange qu’on eût dite jouée par une flûte. Lanidar avait déjà entendu des flûtes mais jamais rien de tel. La musique envoûtante ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait. C’était l’air que jouait le Mog-ur au Rassemblement du Clan auquel Ayla s’était rendue quand elle vivait encore avec le Clan de Brun. Lanidar écouta jusqu’à ce qu’elle s’arrêtât.

  — Je n’ai jamais entendu siffler comme ça, dit-il.

  — Cela t’a plu ?

  — Oui, mais ça faisait un peu peur aussi. Comme si c’était un air qui venait de très loin.

  — Il venait de loin, confirma Ayla.

  Elle sourit puis déchira l’air d’un sifflement aigu et impérieux. Presque aussitôt, Loup bondit hors de l’herbe haute du pré.

  — Un loup ! s’écria Lanidar, pétrifié par la terreur.

  — Il ne te fera rien, le rassura Ayla en tenant l’animal contre elle. Ce loup est mon ami. J’ai traversé le camp principal avec lui hier. Je pensais que tu savais qu’il était là avec les chevaux.

  L’enfant se calma mais continua à fixer le fauve avec de grands yeux ronds pleins d’appréhension.

  — Hier, j’ai été cueillir des framboises avec ma mère. On ne m’a même pas dit que tu étais ici. On m’a juste dit qu’il y avait des chevaux dans le Pré d’En-Haut. Tout le monde parlait de cet objet qui lance des sagaies et qu’un homme doit nous montrer. Comme je ne suis pas bon avec une sagaie, j’ai préféré venir voir les chevaux.

  Ayla se demanda si l’omission avait été délibérée, si quelqu’un avait cherché à berner ce jeune garçon. Puis elle prit conscience qu’un enfant de cet âge qui allait cueillir des framboises avec sa mère menait sans doute une vie assez solitaire. Un garçon infirme, incapable de lancer une sagaie, ne devait pas avoir beaucoup d’amis. Mais il avait un bras valide, il pouvait apprendre à lancer une sagaie, surtout avec l’instrument de Jondalar.

  — Pourquoi n’es-tu pas bon avec une sagaie ? lui demanda-t-elle.

  — Tu ne vois pas ? répliqua-t-il, montrant son bras mal formé.

  — Mais ton autre bras marche parfaitement.

  — L’autre bras, tout le monde s’en sert pour tenir ses sagaies. Et puis personne ne veut m’apprendre. Les autres disent que je n’a
rriverais jamais à toucher une cible, de toute façon.

  — Et l’homme de ton foyer ?

  — Je vis avec ma mère, et la mère de ma mère. On a eu un homme dans notre foyer, dans le temps, ma mère me l’a montré un jour, mais il est parti il y a longtemps et il ne veut pas entendre parler de moi. Ça ne lui a pas plu quand je suis allé le voir, il avait l’air gêné. De temps en temps, il y a des hommes qui vivent un moment avec nous, mais ils ne s’occupent pas de moi.

  — Tu veux voir un lance-sagaie ? J’en ai un.

  — Comment tu l’as eu ?

  — Je connais l’homme qui l’a fabriqué, c’est avec lui que je vais m’unir. Dès que j’aurai fini avec les chevaux, j’irai le seconder dans sa démonstration.

  — Oui, je veux bien jeter un coup d’œil.

  Ayla alla prendre le propulseur et quelques sagaies dans son sac.

  — Voilà comment ça marche, dit-elle en posant un projectile sur l’instrument.

  La jeune femme s’assura que le trou creusé au bout de la sagaie était bien en face du petit crochet qui terminait l’étroite bande de bois, partagée par une rainure centrale, puis elle passa les doigts dans les lanières attachées sur le devant. Elle visa, lança.

  — Elle est allée loin ! s’exclama Lanidar. Je n’ai jamais vu un homme lancer aussi loin.

  — C’est ce qui fait de cet instrument une redoutable arme de chasse. Tu pourrais y arriver, toi aussi. Viens, je vais t’expliquer comment on le tient.

  Ayla se rendait compte que le propulseur n’était pas à la taille du petit garçon, mais cela conviendrait pour l’aider à comprendre le principe de son fonctionnement. La malformation de son bras droit l’avait forcé à développer le gauche. Inutile de se demander s’il aurait été de toute façon gaucher si son bras droit s’était développé normalement. Gaucher, il l’était maintenant. Sans se préoccuper de lui apprendre à viser pour le moment, elle lui montra comment ramener le bras en arrière et lancer. Puis elle lui mit le propulseur dans la main, le plaça pour lui et le laissa faire. La sagaie partit de côté mais vola loin, et Lanidar eut un sourire ravi.

 

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