Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 62

by Jean M. Auel


  — Regarde où j’ai lancé ! Et on arrive aussi à toucher quelque chose ?

  — Avec de la pratique.

  Elle parcourut la prairie du regard, ne vit rien qui pût servir de cible. Elle se tourna vers Loup, qui, allongé sur le ventre, les observait.

  — Loup, va me chercher quelque chose, dit-elle, accompagnant les mots de signes plus précis.

  Il se leva d’un bond, fila dans l’herbe haute qui virait du vert au doré. Ayla le suivit lentement, ne tarda pas à déceler un mouvement dans l’herbe, puis aperçut un lièvre gris détalant devant le loup. Elle avait armé le propulseur et le tenait à hauteur d’épaule. Devinant la direction dans laquelle le lièvre bondirait la fois suivante, elle lança la sagaie, qui toucha sa cible. Lorsqu’elle s’approcha, le loup, qui avait une patte sur le corps du lièvre, leva les yeux vers elle.

  — Je le veux, celui-là, Loup, va en attraper un autre pour toi, dit-elle au carnassier, lui parlant en même temps par signes.

  Le jeune garçon restait abasourdi par la façon dont l’énorme loup obéissait à cette femme. Elle ramassa le lièvre, retourna près des chevaux.

  — Tu devrais aller voir la démonstration, Lanidar, cela t’intéresserait. Peu importe que tu ne saches pas lancer. Personne ne sait se servir d’un lance-sagaie non plus. Tout le monde devra apprendre. Si tu attends un peu, j’irai avec toi.

  L’enfant la regarda brosser le jeune étalon.

  — Je n’ai jamais vu de cheval brun comme lui. La plupart des chevaux sont comme la jument.

  — Je sais. Tout là-bas à l’est, au-delà de la fin de la Grande Rivière Mère, qui commence de l’autre côté du glacier, certains chevaux sont bruns. C’est de là qu’il vient.

  Au bout d’un moment, Loup réapparut. Il trouva un endroit qui lui plaisait, en fit plusieurs fois le tour puis se coucha sur le ventre, pantelant.

  — Pourquoi ces animaux restent près de toi ? Pourquoi ils font ce que tu leur dis ?

  — Ils sont mes amis. J’ai tué la mère de la jument, mais je ne l’avais pas prise pour cible. Elle est tombée dans une fosse que j’avais creusée. C’est seulement en voyant son petit que j’ai su qu’elle nourrissait. Des hyènes aussi l’avaient vu. Je n’aime pas les hyènes mais je ne sais pas pourquoi je les ai chassées. Comme la pouliche n’aurait pas survécu seule, de toute façon, je l’ai emmenée, je l’ai élevée. Je pense qu’elle a grandi en me prenant pour sa mère. Plus tard, nous sommes devenues amies, nous avons appris à nous comprendre. Elle fait ce que je lui demande parce qu’elle en a envie. Je l’ai appelée Whinney.

  La façon dont Ayla avait prononcé le nom imitait parfaitement un hennissement. Dans le pré, la jument louvette leva la tête et regarda dans leur direction.

  — Comment tu fais ça ? murmura Lanidar, interloqué.

  — C’est son vrai nom. Aux autres, je dis simplement Whinney, parce qu’ils comprennent mieux, mais ce n’est pas la façon dont je l’ai prononcé quand je l’ai appelée ainsi. L’étalon est son fils. J’étais là quand il est né. Jondalar aussi. Il l’a appelé Rapide, quelque temps après sa naissance. Parce qu’il aime courir et veut toujours être devant, sauf quand je l’attache à une corde. Alors, il suit sa mère.

  Ayla recommença à brosser l’étalon. Elle avait presque fini.

  — Et le loup ? demanda Lanidar.

  — C’est presque la même histoire. Je l’ai élevé tout petit. J’avais tué sa mère parce qu’elle volait les hermines prises dans mes pièges. Je ne savais pas qu’elle nourrissait. C’était l’hiver, le sol était couvert de neige, elle avait mis bas hors de saison. J’ai suivi ses traces jusqu’à son terrier. C’était une louve solitaire, sans autres animaux pour l’aider, et tous ses petits étaient morts sauf un. Quand j’ai tiré Loup du terrier, il avait les yeux à peine ouverts. Il a grandi avec des enfants mamutoï, il prend les êtres humains pour sa meute.

  — Comment tu l’as appelé ?

  — Loup. C’est le mot mamutoï pour loup. Tu veux faire sa connaissance ?

  — Faire la connaissance d’un loup ?

  — Viens, je vais te montrer.

  Le jeune garçon s’approcha prudemment de l’animal.

  — Donne-moi ta main, dit Ayla. Nous allons la faire sentir à Loup, il s’habituera à ton odeur et tu pourras ensuite le caresser.

  Lanidar hésita à mettre sa main valide si près de la gueule de l’animal, puis finit par la tendre lentement. Ayla la prit, la plaça sous le museau de Loup, qui la renifla puis la lécha.

  — Ça chatouille ! fit l’enfant avec un rire nerveux.

  — Tu peux lui toucher la tête, il aime qu’on le gratte derrière les oreilles.

  Avec un sourire extatique, le petit garçon caressa l’animal, leva les yeux quand le jeune étalon hennit.

  — Je crois que Rapide réclame un peu d’attention, traduisit Ayla. Tu veux le caresser aussi ?

  — Je peux ?

  — Viens ici, Rapide, dit Ayla, ajoutant un signe à l’ordre.

  L’étalon brun à la crinière et à la queue noires hennit de nouveau, avança de quelques pas vers la femme et l’enfant, baissa la tête devant Lanidar, qui recula. Le cheval n’était pas un carnivore à la gueule hérissée de crocs, mais cela ne voulait pas dire qu’il était inoffensif. Ayla plongea la main dans le sac posé à ses pieds.

  — Fais des gestes lents, recommanda-t-elle. Laisse-le te sentir, lui aussi, c’est comme cela que les animaux apprennent à nous connaître. Ensuite tu pourras lui caresser les naseaux ou le côté de la tête.

  L’enfant suivit les conseils d’Ayla.

  — Son nez est doux ! fit-il.

  Whinney surgit tout à coup de nulle part, poussa son rejeton sur le côté. Le petit garçon sursauta.

  — Elle veut qu’on s’occupe d’elle, expliqua Ayla. Les chevaux sont très curieux et ils aiment se faire remarquer. Tu veux leur donner à manger ?

  Lanidar acquiesça. Ayla ouvrit la main pour lui montrer deux morceaux de racine blanche dont les chevaux étaient friands : de la jeune carotte.

  — Ta main droite est assez forte pour tenir quelque chose ?

  — Oui, répondit-il.

  — Alors, tu leur donneras à manger en même temps. Tu leur présentes le morceau en gardant la main ouverte, pour qu’ils puissent le prendre. Ils sont jaloux quand on donne à manger à l’un et pas à l’autre. Whinney chasserait Rapide. C’est sa mère, elle peut lui donner des ordres.

  — Même les mères juments font ça ?

  — Oui, même les mères juments.

  Ayla se redressa, alla prendre les longes en disant :

  — Je crois qu’il est temps de partir. Jondalar m’attend. Je vais devoir les attacher de nouveau. Pour leur bien. Je ne veux pas qu’ils se promènent partout en liberté avant que tout le monde au camp sache qu’il ne faut pas les chasser. Je devrais leur construire un enclos plutôt qu’utiliser des cordes qui se prennent dans les buissons.

  La longe de Rapide était tellement emmêlée dans les broussailles qu’elle dut aller prendre dans son sac la hachette que Jondalar avait fabriquée pour elle. Pendant le Voyage, elle la portait sur elle, le manche passé dans une boucle attachée à sa ceinture. Ce serait plus facile de démêler la corde si elle brisait d’abord les branches des broussailles. Après avoir débarrassé les longes des débris qui y demeuraient accrochés, elle rattacha les chevaux, ramassa son sac et le lièvre, dont elle ferait cadeau à quelqu’un au camp de la Neuvième Caverne, puis elle se tourna vers le jeune garçon.

  — Si je t’apprends à siffler comme les oiseaux, tu feras quelque chose pour moi, Lanidar ?

  — Quoi ?

  — Il m’arrive de devoir m’absenter presque toute la journée. Pourrais-tu venir t’occuper des chevaux pendant que je suis partie ? Tu les appelles en sifflant, tu vérifies que leur corde n’est pas emmêlée, tu les caresses un peu. Ils aiment la compagnie. S’il y a un problème, tu me préviens. Tu pourrais faire ça ?

  L’enfant demeura ébahi. Il n’aurait jamais imaginé qu’elle lui
demanderait une chose pareille.

  — Je pourrais aussi leur donner à manger ?

  — Bien sûr. Tu peux toujours cueillir de l’herbe fraîche pour eux, et ils adorent les carottes, ainsi que d’autres racines que je te montrerai. Il faut que j’y aille. Tu veux venir avec moi voir Jondalar montrer son lance-sagaie ?

  — Oui.

  Ils retournèrent au camp, imitant en chemin quelques chants d’oiseaux. Lorsqu’ils parvinrent au lieu choisi pour la démonstration, Ayla fut étonnée de découvrir d’autres propulseurs à côté de celui de Jondalar. Plusieurs Zelandonii ayant assisté à la première démonstration, pour les Cavernes proches de la Neuvième, avaient fabriqué leur propre version de l’instrument, qu’ils utilisaient avec divers degrés de réussite. Jondalar la vit approcher avec soulagement et alla à sa rencontre.

  — Qu’est-ce qui t’a retardée ? Plusieurs chasseurs ont fabriqué leur propre lance-sagaie, mais il faut beaucoup d’entraînement pour acquérir de la précision, tu le sais. Jusqu’ici, je suis le seul qui touche la cible qu’il vise, et les autres commencent à croire que c’est de la chance, que personne n’arrivera jamais à se servir de cet instrument. Je n’ai pas parlé de toi. J’ai pensé qu’ils seraient plus impressionnés en te voyant. Je suis content que tu sois enfin là.

  — J’ai étrillé les chevaux – l’œil de Rapide va bien – et je les ai laissés courir un moment. Il faut trouver autre chose que les cordes, elles se prennent dans les broussailles. Un enclos, peut-être. J’ai demandé à Lanidar de surveiller les animaux quand nous serons loin du camp. Il a fait leur connaissance, ils l’aiment bien.

  — Qui est Lanidar ? marmonna Jondalar avec une pointe d’agacement.

  Ayla indiqua le jeune garçon qui, un peu effrayé par l’expression irritée de l’homme, tentait de se cacher derrière elle.

  — Je te présente Lanidar de la Dix-Neuvième Caverne. Quelqu’un lui a dit qu’il y avait des chevaux dans le pré, il est venu voir.

  Préoccupé par la démonstration qui ne se déroulait pas comme il l’avait espéré, Jondalar chassait déjà l’enfant de son esprit quand il remarqua le bras difforme et l’expression soucieuse d’Ayla. Elle essayait de lui faire comprendre quelque chose, probablement au sujet du petit garçon.

  — Je crois qu’il pourrait nous aider, poursuivit-elle. Il sait déjà siffler comme nous pour appeler les chevaux mais il a promis de ne pas le faire sans raison.

  — J’en suis heureux, assura Jondalar. Nous aurons besoin de son aide.

  Le jeune infirme se détendit un peu et Ayla sourit à son compagnon.

  — Il est venu assister lui aussi à la démonstration, reprit Ayla. Quel genre de cible as-tu installé ?

  Ils se dirigèrent vers la foule, composée essentiellement d’hommes, qui les observait. Quelques-uns semblaient s’apprêter à partir.

  — Un dessin de cerf sur une peau attachée à un ballot d’herbe, répondit Jondalar.

  Ayla prit son propulseur et une sagaie en approchant ; dès qu’elle découvrit les cibles, elle visa et rabattit le bras. Le bruit sourd du trait qui se planta dans l’herbe fit sursauter plusieurs Zelandonii. Ils ne s’attendaient pas que cette femme lançât une sagaie aussi vite. Elle effectua d’autres démonstrations, mais atteindre une cible fixe n’avait rien d’extraordinaire, et, même si Ayla lançait plus loin que n’importe quelle femme, ils avaient déjà vu Jondalar transpercer plusieurs fois le cerf. Cela ne les étonnait plus.

  Lanidar parut le comprendre. S’approchant d’Ayla, il lui tapota le dos et murmura :

  — Tu devrais demander au loup de te trouver un lièvre, ou quelque chose comme ça.

  Elle lui sourit, adressa un signe à l’animal. Autour d’eux, l’herbe avait été piétinée par la foule et le gibier avait dû s’enfuir, mais, s’il restait une seule bête, Loup la trouverait. Certains Zelandonii éprouvèrent un peu d’appréhension en voyant le prédateur courir loin d’Ayla. Ils commençaient à s’habituer à sa présence près de cette femme, mais le voir filer seul comme ça...

  Avant l’arrivée d’Ayla, un homme avait demandé à Jondalar quelle distance il pouvait atteindre avec son instrument et Jondalar avait répondu qu’il le lui montrerait une fois qu’il aurait récupéré ses sagaies, toutes plantées dans les cibles. Il se dirigeait vers les ballots d’herbe avec quelques Zelandonii quand Ayla vit Loup prendre une posture l’avertissant qu’il avait débusqué quelque chose. Soudain, un lagopède des saules surgit dans un bruit d’ailes, au-dessus d’un bosquet à mi-hauteur d’une pente. Ayla se tenait prête, avec sur le propulseur un projectile léger, l’un de ceux que Jondalar et elle utilisaient pour les petits animaux.

  Elle lança l’arme en un geste si prompt qu’on eût dit une réaction instinctive. L’oiseau touché poussa un cri qui attira l’attention des Zelandonii. Ils levèrent la tête, virent le lagopède tomber du ciel et considérèrent l’instrument avec un regain d’intérêt.

  — Elle peut lancer à quelle distance ? demanda à Jondalar l’homme qui l’avait déjà interrogé.

  — Pose-lui la question.

  — Simplement lancer ou toucher la cible ? s’enquit Ayla.

  — Les deux.

  — Si tu veux savoir quelle distance un lance-sagaie permet d’atteindre, j’ai une meilleure idée, dit-elle en se tournant vers le jeune garçon. Lanidar, tu leur montres ?

  L’enfant regarda autour de lui d’un air timide, mais Ayla se rappela qu’il n’avait pas hésité à répondre à ses questions quand elle lui avait parlé. Elle savait que l’attention générale ne le gênait pas. Il la regarda, hocha la tête.

  — Tu penses pouvoir te souvenir de la façon dont tu as lancé, la fois d’avant ?

  Il acquiesça. Elle lui tendit le propulseur et un projectile léger. Il eut un peu de mal à placer le trait sur l’instrument avec son bras trop court, mais y réussit sans aide. Il s’avança ensuite au milieu de la prairie, ramena son bras valide en arrière et lança la sagaie comme la fois précédente, en laissant l’arrière du propulseur se relever. La sagaie se planta deux fois moins loin que celles d’Ayla ou de Jondalar mais à une distance bien supérieure à celle qu’on pouvait attendre d’un jeune garçon, surtout affligé d’une telle infirmité.

  Personne n’avait plus envie de partir, maintenant. L’homme qui avait réclamé la démonstration s’approcha de l’enfant, remarqua les décorations de sa tunique et le petit collier à son cou, et parut surpris.

  — Cet enfant n’est pas de la Neuvième Caverne, il est de la Dix-Neuvième, dit-il à Ayla. Vous venez d’arriver. Quand a-t-il appris à se servir de cette chose ?

  — Aujourd’hui.

  — Il peut lancer une sagaie aussi loin et il n’a appris qu’aujourd’hui ?

  — Oui. Bien sûr, il n’a pas encore appris à viser, mais cela viendra avec le temps et l’entraînement.

  Elle jeta un coup d’œil au jeune garçon. Le sourire de Lanidar resplendissait d’une telle fierté qu’elle ne put s’empêcher de sourire, elle aussi. Quand il lui eut rendu le propulseur, elle prit un autre de ses traits légers, le plaça dans la rainure et l’expédia bien au-delà des cibles que Jondalar avait installées. Occupés qu’ils étaient à suivre la trajectoire du projectile, les Zelandonii ne la virent pas armer de nouveau le propulseur. La sagaie se ficha cette fois dans l’une des cibles avec un bruit satisfaisant, et plusieurs hommes, surpris, découvrirent le long trait planté dans le cou du cerf.

  Dans le brouhaha qui s’ensuivit, Ayla regarda Jondalar, qui lui adressa un sourire aussi épanoui que celui de Lanidar. Les hommes se pressèrent autour d’eux pour examiner les nouveaux instruments, certains demandèrent à les essayer. Quand ils voulurent emprunter celui d’Ayla, elle les renvoya à Jondalar en prétextant qu’elle devait chercher Loup. Elle s’étonna de sa réaction : elle n’avait jamais possédé grand-chose qu’elle considérât vraiment à elle.

  Elle trouva Loup assis près de Folara et Marthona, au pied de la pente. La voyant se diriger vers elles, la jeune fille leva un bras pour désigne
r le lagopède. Au moment où Ayla quittait la prairie, une femme s’approcha d’elle et se présenta :

  — Je suis Mardena de la Dix-Neuvième Caverne des Zelandonii. Quand l’inconnue lui tendit les mains, Ayla remarqua Lanidar derrière elle.

  — Nous sommes les hôtes de la Réunion, cette année, poursuivit-elle. Au nom de la Mère, je te souhaite la bienvenue. Petite et frêle, elle ressemblait à Lanidar.

  — Je suis Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii, naguère du Camp du Lion des Mamutoï. Au nom de Doni, la Grande Terre Mère, également appelée Mut, je te salue, répondit Ayla.

  — Je suis la mère de Lanidar.

  — Je m’en doutais. Il y a une ressemblance.

  Un peu déroutée par l’étrange accent d’Ayla, Mardena demanda :

  — Comment se fait-il que tu connaisses mon fils ? Je lui ai posé la question mais il peut être très secret, quelquefois.

  — Les enfants sont comme cela, répondit Ayla avec un sourire. Quelqu’un lui avait dit qu’il y avait des chevaux à notre camp, il est venu voir, j’étais là.

  — J’espère qu’il ne t’a pas dérangée.

  — Pas du tout. En fait, il pourrait m’aider. Je m’efforce de tenir les chevaux à l’écart, pour leur sécurité, jusqu’à ce que tout le monde s’habitue à eux et sache qu’il ne faut pas les chasser. J’ai l’intention de leur construire un enclos mais je n’en ai pas encore eu le temps. Alors, pour le moment, je les attache à un arbre. Malheureusement, la corde se prend dans les broussailles et cela limite trop leur liberté de mouvement J’ai demandé à ton fils s’il pourrait venir les voir quand je dois m’absenter quelque temps et me prévenir en cas de problème.

  — Ce n’est qu’un enfant, et ces chevaux sont des bêtes vigoureuses, non ? s’inquiéta la mère du garçon.

  — Certes. Quand ils sont acculés ou qu’ils se retrouvent dans une situation inconnue, il leur arrive de prendre peur. Alors ils se cabrent ou ils ruent, mais ils ont fait bon accueil à Lanidar. Ils sont très doux avec les enfants et les gens qu’ils connaissent. Tu peux venir le constater toi-même, si tu veux. Enfin, si cela te préoccupe, je trouverai quelqu’un d’autre.

 

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