Book Read Free

Les refuges de pierre

Page 70

by Jean M. Auel


  Ayla était intéressée par les remèdes dont Zelandoni avait parlé, encore que ceux qu’elle avait mentionnés fussent relativement simples et bien connus. Presque toutes les femmes avec qui elle en avait discuté connaissaient un moyen ou un autre de mettre fin à une grossesse. Souvent, cette idée ne plaisait pas aux hommes. Iza et les autres guérisseuses du Clan gardaient cette pratique secrète, de crainte que les hommes ne l’interdisent.

  La doniate n’avait pas abordé les moyens d’empêcher la vie de germer. Ayla tenait beaucoup à lui en parler et peut-être à comparer leurs connaissances. Elle avait été sage-femme pour plusieurs naissances. Il lui vint soudain à l’esprit qu’elle donnerait bientôt naissance à un enfant, elle aussi. Oui, Zelandoni avait raison, la souffrance faisait partie de la vie. Ayla avait beaucoup souffert pour donner le jour à Durc, elle avait failli mourir, mais, comme dans le Chant de la Mère, « l’enfant radieux justifiait toute cette souffrance ».

  — Il n’y a pas que la douleur physique, continua Zelandoni. D’autres souffrances sont pires, mais vous devez les accepter elles aussi. En tant que femmes, vous avez une grande responsabilité, un devoir qu’il vous faudra peut-être envisager un jour. Parfois, la vie que vous portez est tenace. Et rien ne peut empêcher la grossesse de progresser, alors même que vous n’aviez pas voulu que la vie naisse en vous. Une fois que l’enfant est né, c’est toujours plus difficile de le rendre à la Mère, mais il le faut quelquefois.

  « Les enfants qui sont déjà là doivent passer en premier. Si un second bébé vient trop tôt, ou s’il est très mal formé, il faut le renvoyer à Doni. C’est toujours à la Mère de décider, mais vous devez vous rappeler votre responsabilité, et il faut agir vite. Dès que vous en êtes capable, emmenez-le dehors et posez-le sur le sein de la Grande Terre Mère, aussi loin que possible de votre abri, et jamais près d’un site sacré d’enterrement, de peur qu’un Esprit errant ne tente d’habiter le corps. Cet Esprit serait dérouté et ne parviendrait plus à trouver le chemin du Monde d’Après. Il deviendrait maléfique. Y a-t-il ici quelqu’un qui ne comprenne pas ce que je viens de dire ?

  C’était toujours un moment difficile des réunions préparant les Matrimoniales, et Zelandoni laissa aux jeunes femmes le temps d’assimiler la cruelle révélation. Il fallait cependant qu’elles l’acceptent.

  Personne ne prit la parole. Les jeunes femmes avaient entendu des rumeurs, discuté entre elles du douloureux devoir qu’elles seraient peut-être amenées à remplir un jour, mais c’était la première fois que la question leur était soumise directement. Chacune d’elles espérait qu’elle ne serait jamais réduite à laisser un bébé mourir sur le sein froid de la Grande Terre Mère. C’était une sombre pensée.

  Certaines des femmes plus âgées serraient les lèvres, de la souffrance dans les yeux, parce qu’elles avaient dû faire face à ce terrible devoir de préserver la vie de l’un en sacrifiant l’autre. La plupart des femmes aimaient mieux mettre fin plus tôt à une grossesse, encore que ce ne fût pas une décision facile, que de perdre un enfant à qui elles avaient donné le jour ou, pire, de devoir l’abandonner elles-mêmes.

  Ayla était effondrée. Je ne pourrais jamais, pensait-elle. Les souvenirs de Durc affluèrent dans son esprit : il aurait dû être abandonné sans qu’elle eût son mot à dire. Elle se rappela avec angoisse les jours qu’elle avait passés cachée dans la petite grotte pour lui sauver la vie. Tous disaient qu’il était difforme. Mais il ne l’était pas. C’était simplement un mélange, d’elle et de Broud. S’il avait su, chaque fois qu’il me forçait, que Durc serait le résultat, il ne l’aurait jamais fait ! songea-t-elle. Elle eut envie de demander pourquoi on ne cherchait pas plutôt à empêcher d’abord la vie de germer mais se sentit trop émue pour ouvrir la bouche.

  Marthona fut intriguée par la détresse qui se lisait sur le visage de la jeune femme. Certes, ce n’était pas une pensée facile à supporter, mais il y avait peu de chances pour que le bébé d’Ayla dût être remis à la Mère. C’est peut-être d’être enceinte qui la rend si sensible, supposa la mère de Jondalar.

  Zelandoni avait encore d’autres informations à transmettre : l’interdiction de partager les Plaisirs quand une femme est proche de l’accouchement, et pendant une certaine période après, ainsi qu’avant, pendant et après certaines cérémonies ; les autres devoirs d’une femme unie à un homme, les moments où il fallait jeûner ou s’abstenir de manger certains aliments.

  Il était également interdit de s’unir avec certaines personnes, notamment les cousins proches. Jondalar avait expliqué à Ayla ce qu’étaient des cousins proches, et, lorsque le problème fut mentionné, elle avait coulé un regard vers Joplaya, à la manière discrète des femmes du Clan. Elle connaissait la raison de l’aura de tristesse qui enveloppait la jeune femme. Depuis son arrivée à la Réunion d’Été, Ayla avait entendu parler des signes de parenté et ne savait pas de quoi il s’agissait. Qu’étaient au juste des signes incompatibles ? Les autres sachant tout de ces signes et des interdits qui y étaient attachés, elle n’osa pas poser la question devant elles et préféra attendre que la plupart fussent parties pour interroger Zelandoni.

  — Un dernier point, conclut la Première. Certaines d’entre vous ont peut-être déjà entendu dire qu’il était question de reporter les Matrimoniales de quelques jours.

  Plusieurs femmes laissèrent échapper des exclamations déçues.

  — Dalanar et sa Caverne ont l’intention de venir à la Réunion d’Été pour que la fille de sa compagne soit unie à nos premières Matrimoniales, reprit Zelandoni, suscitant des murmures. Vous serez heureuses d’apprendre qu’aucun report ne sera nécessaire ; Joplaya est parmi nous avec sa mère, Jerika. Joplaya et Echozar seront unis en même temps que vous toutes.

  « Gardez précieusement en mémoire ce qui a été dit ici. C’est important. La chasse d’ouverture de cette Réunion d’Été commencera demain matin et, si tout se passe bien, les Matrimoniales auront lieu peu après. Je vous reverrai toutes ce jour-là.

  Tandis que l’auditoire se dispersait, Ayla entendit plusieurs fois les mots « Têtes Plates » et « abomination ». Manifestement, beaucoup de femmes étaient pressées d’aller annoncer que Joplaya était promise au demi-Tête Plate, Echozar.

  Un grand nombre d’entre d’elles se souvenaient de lui. Il avait participé à leur Réunion d’Été la dernière fois que les Lanzadonii y étaient venus. Marthona se rappelait qu’on y avait tenu des propos désobligeants au sujet d’Echozar et de ses esprits mêlés et espérait que cela ne se renouvellerait pas. Il lui revint en mémoire une autre Réunion d’Été qui avait été pénible pour elle, celle que Jondalar avait manquée pour partir en Voyage avec son frère, laissant Marona attendre un promis qui ne vint jamais. Elle avait cependant pris un compagnon cet été-là, aux deuxièmes Matrimoniales, juste avant le retour, mais leur union n’avait pas duré. Maintenant, Marona était à nouveau disponible mais Jondalar avait ramené avec lui une femme qui lui convenait beaucoup mieux, malgré ses manières étrangères, ne fût-ce que parce qu’elle éprouvait pour lui des sentiments sincères et qu’il l’aimait.

  Zelandoni songea un instant à défendre aux femmes de parler à quiconque de ce qui s’était dit à la réunion, mais elle se doutait qu’il n’existait aucun moyen de faire respecter cette interdiction. La nouvelle était trop croustillante pour qu’elles la gardent secrète. La doniate remarqua qu’Ayla et celles qui l’accompagnaient ne semblaient pas pressées de partir et souhaitaient peut-être lui parler. Après tout, elle était encore Zelandoni de la Neuvième Caverne. Quand il ne resta quasiment plus que les Zelandonia, Ayla se dirigea vers elle.

  — J’ai quelque chose à te demander, Zelandoni.

  — Je t’écoute.

  — Tu as parlé de certains interdits, de personnes qui peuvent ou ne peuvent pas s’unir. Je sais qu’il est interdit de s’unir avec un cousin ou une cousine « proche », Jondalar m’a expliqué que Joplaya est sa cousine proche – il dit quelquefois « cousine de foyer » — parce qu’ils s
ont nés tous deux au foyer d’un même homme.

  Ayla évita de se tourner vers Joplaya, mais Marthona et Jerika échangèrent un regard.

  — C’est exact, confirma Zelandoni de la Neuvième Caverne.

  — Depuis notre arrivée à la Réunion d’Été, j’entends parler d’autre chose. Toi, notamment, tu dis qu’on ne peut s’unir avec une personne ayant un signe de parenté incompatible. Qu’est-ce que c’est, un signe de parenté ?

  Les autres Zelandonia avaient écouté un moment puis, lorsqu’il apparut qu’Ayla cherchait simplement à s’informer, ils se mirent à bavarder entre eux à voix basse ou regagnèrent leur espace personnel à l’intérieur de la hutte.

  — C’est un peu plus difficile à expliquer, répondit la Première. Une personne naît avec un signe de parenté. D’une certaine façon, il fait partie de son élan, de sa force de vie. Les gens connaissent leur signe de parenté quasiment depuis leur naissance, comme ils connaissent leur elandon. Tous les animaux sont Enfants de Doni. Elle leur a aussi donné naissance, comme il est dit dans le Chant de la Mère :

  Avec un grondement de tonnerre, Ses montagnes se fendirent

  Et par la caverne qui s’ouvrit dessous

  Elle fut de nouveau mère,

  Donnant vie à toutes les créatures de la Terre.

  D’autres enfants étaient nés, mais la Mère était épuisée.

  Chaque enfant était différent, certains petits, d’autres grands.

  Certains marchaient, d’autres volaient, certains nageaient, d’autres rampaient.

  Mais chaque forme était parfaite, chaque esprit complet.

  Chacun était un modèle qu’on pouvait répéter.

  La Mère le voulait, la Terre verte se peuplait.

  Le signe de parenté est symbolisé par un animal, acheva-t-elle.

  — Tu veux dire un totem ? Mon totem est le Lion des Cavernes. Tout le monde au Clan a un totem.

  — Peut-être, dit la doniate, pensive. Mais je crois que les totems sont autre chose. Pour commencer, tout le monde n’en possède pas. Ils sont importants, mais pas autant qu’un élan, par exemple, bien qu’il faille lutter ou subir une épreuve pour obtenir un totem. Le plus souvent, on est choisi par un totem, alors que tout le monde a un signe de parenté, et beaucoup de personnes ont le même. Un totem peut être n’importe quel esprit d’animal, lion des cavernes, aigle doré, sauterelle, mais certains animaux ont une sorte de pouvoir. Leur esprit possède une puissance particulière, semblable à la force de vie, mais différente. Les Zelandonia les appellent animaux à pouvoir, encore qu’ils aient plus de force dans le Monde d’Après que dans celui-ci. Parfois, quand nous voyageons dans le Monde des Esprits, nous puisons à cette force pour nous protéger ou pour faire advenir certaines choses. Le front plissé, Ayla fouillait sa mémoire.

  — Le Mamut faisait cela aussi ! s’exclama-t-elle tout à coup. Je me souviens que, pendant une cérémonie, il a provoqué des choses étranges. Je crois qu’il a ramené dans notre monde un peu du Monde des Esprits, mais il a dû lutter pour y parvenir.

  Le visage de Zelandoni exprimait la surprise et l’admiration.

  — J’aurais aimé connaître ton Mamut. La plupart des Zelandonii n’attachent pas grande importance aux signes de parenté, sauf quand ils envisagent une union. Ils ne doivent pas s’unir à quelqu’un dont le signe est opposé au leur, et c’est sans doute pour cela qu’on parle davantage de cette question aux Réunions d’Été, où sont célébrées les unions. C’est pour cette raison qu’on désigne couramment l’animal à pouvoir par les mots « signe de parenté ». Appellation trompeuse, mais la plupart des gens pensent en ces termes parce qu’ils n’ont pas affaire au Monde des Esprits, et que la seule fois où cela a une importance dans leur vie, c’est quand ils songent à s’unir.

  — Personne ne s’est enquis de mon signe de parenté.

  — Il n’a de signification que pour quelqu’un qui est né zelandonii. Ceux qui sont nés d’un autre peuple peuvent avoir un signe de parenté ou un animal à pouvoir, mais en règle générale leur animal ne s’affilie pas à celui d’un Zelandonii. Quand une personne devient zelandonii, il arrive qu’un signe de parenté s’affirme, mais il ne sera jamais en opposition au compagnon qu’elle a déjà. L’animal à pouvoir du compagnon ne le permet pas.

  Marthona, Jerika et Joplaya écoutaient elles aussi avec attention. Jerika n’était pas née Zelandonii et s’intéressait aux coutumes et aux croyances de son compagnon.

  — Nous sommes lanzadonii, pas zelandonii, dit-elle. Si une Lanzadonii veut s’unir à un Zelandonii, le signe de parenté n’a pas d’importance ?

  — Avec le temps, il n’en aura plus. Mais beaucoup d’entre vous sont nés zelandonii. Les liens sont encore proches, il faut donc considérer la question.

  — Je n’ai jamais été Zelandonii et je suis maintenant lanzadonii, reprit Jerika. De même pour Joplaya. Puisque Echozar n’était à la naissance ni l’un ni l’autre, il n’y a pas de problème. Je voudrais quand même savoir si une fille tient son signe de sa mère. Quel est le signe de parenté de Joplaya ?

  — En général, une fille a le même signe que sa mère, mais pas toujours. Je crois savoir que vous souhaitez qu’un Zelandoni s’installe dans votre Caverne pour devenir Premier Lanzadoni. C’est une occasion unique pour les membres de notre Zelandonia. La personne qui la saisira sera bien formée – j’y veillerai – et saura découvrir les signes de parenté de tout votre peuple.

  — Quel est le signe de Jondalar ? demanda Ayla. Et comment pourrais-je en acquérir un pour le transmettre à ma fille, si c’est une fille ?

  — Nous tâcherons de le savoir, si tu le souhaites. L’animal à pouvoir de Jondalar est le cheval, comme Marthona ; et, bien que Joharran soit de la même mère, le sien est différent. Il est bison. Bisons et chevaux sont en opposition.

  — Jondalar et Joharran ne s’opposent pas, remarqua Ayla. Ils s’entendent bien. La Première sourit.

  — Ces signes sont en opposition dans le cadre d’une union, Ayla.

  — Oh. Je crois qu’ils n’ont pas l’intention de s’unir, dit la jeune femme, qui sourit elle aussi. Mon totem est le Lion des Cavernes, penses-tu que ce puisse être mon animal à pouvoir ? Il est puissant, son Esprit m’a souvent protégée.

  — Les choses sont différentes dans le Monde des Esprits, répondit Zelandoni. Pouvoir signifie plusieurs choses. Les animaux mangeurs de viande sont puissants mais ont tendance à vivre en solitaires ou en petites bandes et les autres bêtes les évitent. Quand on pénètre dans le Monde des Esprits, c’est le plus souvent parce qu’on a besoin d’apprendre ou de trouver quelque chose. L’animal qui peut aller plus loin, qui a accès à de nombreux autres animaux, qui peut communiquer avec eux, a un pouvoir plus grand ou plus utile. Tout dépend de la raison pour laquelle on se risque dans le Monde des Esprits. Il faut quelquefois rechercher les animaux mangeurs de viande à cause de leurs qualités particulières.

  — Pourquoi le bison et le cheval sont-ils des signes opposés ? voulut savoir Ayla.

  — Probablement parce que, dans ce monde-ci, ils ont tendance à occuper le même terrain à des périodes différentes ; ils s’y retrouvent parfois en même temps et entrent en concurrence pour leur nourriture. Les aurochs, en revanche, broutent les jeunes pousses tendres ou l’extrémité verte de l’herbe, laissant les tiges dont les chevaux semblent friands ; ils sont donc compatibles. Les deux animaux à pouvoir les plus opposés sont le bison et l’aurochs, et, quand on y songe, c’est logique. La plupart des mangeurs d’herbe se tolèrent mais les bisons et les aurochs ne supportent pas de partager la même prairie. Ils s’évitent, ils se battent même parfois, surtout quand les femelles entrent dans la saison de leurs Plaisirs. Ils se ressemblent trop. Les aurochs mâles sont troublés quand ils sentent une femelle bison en chaleur, et les bisons mâles poursuivent parfois les femelles aurochs. Quelqu’un dont le signe de parenté est l’aurochs ne doit en aucun cas s’unir avec quelqu’un dont le signe est le bison, conclut la doniate.

  — Quel est t
on animal à pouvoir, Zelandoni ?

  — Tu devrais pouvoir le deviner, répondit la Première en souriant. Je suis un mammouth quand je vais dans le Monde des Esprits. Lorsque tu y pénétreras, tu n’auras pas le même aspect qu’ici, Ayla. Tu y prendras la forme de ton animal à pouvoir. C’est ainsi que tu découvriras qui il est.

  Ayla n’aimait pas beaucoup entendre Zelandoni parler de l’envoyer dans le Monde des Esprits, et Marthona se demandait pourquoi la doniate s’exprimait aussi ouvertement. D’ordinaire, elle ne traitait pas ces questions dans le détail. La mère de Jondalar avait la nette impression que Zelandoni cherchait à tenter Ayla, à la séduire en lui livrant des bribes de savoir fascinantes auxquelles seuls les membres de la Zelandonia avaient accès.

  Soudain Marthona comprit : la plupart des gens considéraient déjà Ayla comme une sorte de Zelandoni, et la Première préférait l’avoir au sein de la Zelandonia, où elle pourrait la contrôler, que la laisser à l’extérieur, où elle pourrait créer des problèmes. Ayla avait cependant déclaré qu’elle voulait seulement s’unir et avoir des enfants, être comme toutes les autres. Elle ne souhaitait pas rejoindre la Zelandonia, et Marthona, connaissant son fils, pressentait qu’il ne le souhaitait pas non plus. Mais il avait toujours été attiré par les femmes qui en faisaient partie. La suite serait intéressante à observer.

  Ayla avait apparemment terminé et s’apprêtait à partir mais, au moment de sortir de la hutte, elle se retourna.

  — Une dernière question, Zelandoni. Quand tu as parlé de bébés, de moyens de mettre fin à une grossesse non voulue, pourquoi n’as-tu pas évoqué la possibilité d’empêcher d’abord la vie de commencer ?

 

‹ Prev