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Les refuges de pierre

Page 79

by Jean M. Auel


  Willamar s’avança à son tour.

  — Moi, Willamar, Maître du Troc des Zelandonii, uni à Marthona, ancienne Femme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne, j’approuve aussi cette union.

  L’assentiment de Willamar n’était pas indispensable, mais sa participation à la cérémonie ajoutait un avis favorable à l’union du fils de sa compagne avec une étrangère et facilitait l’intervention de l’ancien compagnon de Marthona, qui se détacha à son tour de l’assistance.

  — Moi, Dalanar, fondateur et chef des Lanzadonii, homme du foyer à la naissance de Jondalar, je consens également à l’union de Jondalar, fils de mon ancienne compagne, avec Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii, anciennement Ayla des Mamutoï.

  Il posa sur la promise un regard charmé qui ressemblait tellement à celui de Jondalar qu’elle faillit sourire en sentant son propre corps réagir de la même façon. Ce n’était pas la première fois. Non seulement Dalanar et Jondalar se ressemblaient, différence d’âge mise à part, mais ils lui faisaient le même effet. N’y résistant plus, elle adressa à Dalanar l’un de ses sourires étincelants qui rayonnaient comme une lumière intérieure, et pendant un instant il souhaita presque pouvoir changer de place avec le fils de son ancienne compagne. Puis il remarqua le sourire narquois de Jondalar : ce garçon avait deviné ce qu’il ressentait et se promettait sûrement de l’accabler de ses railleries. Dalanar faillit éclater de rire.

  — J’approuve sans réserve ! clama-t-il.

  — Qui a autorité pour approuver l’union de cette femme avec cet homme ? demanda Zelandoni.

  — Moi, Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii, anciennement Ayla des Mamutoï, j’ai autorité pour parler en mon nom. Elle m’a été donnée par Mamut du Foyer du Mammouth, le plus ancien et le plus respecté des Mamutoï, par Talut, Homme Qui Ordonne du Camp du Lion, et par sa sœur Tulie, Femme Qui Ordonne du Camp du Lion. En leur nom, j’approuve cette union avec Jondalar de la Neuvième Caverne des Zelandonii.

  C’était ce qui l’avait rendue le plus nerveuse : mémoriser et répéter les mots qu’elle était censée prononcer.

  — Mamut du Foyer du Mammouth, Celui Qui Sert la Mère pour les Mamutoï, a donné à la fille de son Foyer la liberté de décider elle-même, dit la Première. Moi Qui Sers, la Mère pour les Zelandonii, je peux aussi parler au nom de Mamut. Ayla a choisi de s’unir à Jondalar, sa décision équivaut à un accord de Mamut. Qui veut parler en faveur de ce couple ?

  — Moi, Joharran, chef de la Neuvième Caverne des Zelandonii, je parle en faveur de ce couple et l’accueille au sein de la Neuvième Caverne.

  Le frère aîné de Jondalar se tourna vers les Zelandonii assemblés derrière lui.

  — Nous, membres de la Neuvième Caverne des Zelandonii, accueillons Ayla et Jondalar, déclarèrent-ils en chœur.

  La doniate écarta les bras comme pour embrasser toute l’assistance.

  — Cavernes des Zelandonii, fit-elle d’une voix réclamant l’attention de tous, Jondalar et Ayla se sont choisis. Ce choix a été approuvé par la Neuvième Caverne, qui accepte de les accueillir. Approuvez-vous cette union ?

  Un rugissement de consentement s’éleva de la foule, si puissant qu’il aurait noyé une éventuelle objection. Zelandoni attendit que le tumulte s’apaisât pour continuer :

  — Doni, la Grande Terre Mère, approuve la décision de Ses enfants. En honorant Ayla, elle a souri à cette union.

  Sur un signe de la doniate, Ayla et Jondalar tendirent les bras vers la Zelandoni Qui Était la Première. Elle prit une lanière de cuir, l’entoura autour de leurs mains jointes et fit un nœud. Quand ils reviendraient de leur période d’essai, ils restitueraient cette lanière non coupée et recevraient en échange des colliers assortis, cadeau de la Zelandonia. Ce serait le signe que leur union était sanctionnée et qu’on pouvait leur offrir d’autres présents.

  — Le lien a été noué. Vous êtes unis. Puisse Doni toujours vous sourire. Le jeune couple se tourna pour faire face à la foule et Zelandoni annonça :

  — Ils sont maintenant Jondalar et Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii.

  Ils reculèrent ensemble de quelques pas, y compris la Première, pour céder la place au couple suivant. Parents et amis du couple retournèrent au sein de la foule pour laisser place eux aussi aux suivants. Ayla et Jondalar gagnèrent l’endroit où attendaient les autres couples aux poignets liés. Ils n’en avaient pas encore fini.

  Même si la plupart des Zelandonii avaient pris plaisir à entendre ces deux êtres si favorisés prononcer leurs vœux et à voir la Première nouer un lien autour de leurs poignets, il s’en trouvait quelques-uns à qui cette union inspirait des sentiments différents. Notamment une jolie jeune femme aux cheveux presque blancs, à la peau très claire, aux yeux verts si sombres qu’ils semblaient noirs.

  Marona ne souriait pas en regardant le nouveau couple. Elle fixait haineusement l’étrangère et l’homme qui avait autrefois promis de s’unir à elle. Cette année-là, elle aurait dû attirer tous les regards, mais il était parti faire le Voyage et l’avait abandonnée, sans homme à qui s’unir. Pour ne rien arranger, la cousine proche de Jondalar était venue, cette femme brune à l’allure étrange que tout le monde trouvait si belle – celle qui devait s’unir à l’homme le plus laid que Marona eût jamais vu – et lui avait volé l’attention générale. Certes, Marona avait quand même déniché un compagnon passable avant la fin de l’été, mais ce n’était pas Jondalar, l’homme que toutes les femmes voulaient et qu’elle aurait dû avoir. Cela avait été pour Marona la pire des Réunions d’Été qu’elle eût connues, jusqu’à celle-ci.

  Cette année, Jondalar était enfin rentré, mais avec une étrangère qui s’entourait d’animaux et ne voyait aucun inconvénient à porter des sous-vêtements de jeune garçon. Elle était maintenant enceinte, déjà honorée. Ce n’était pas juste. Où avait-elle trouvé cette tunique qu’elle ouvrait pour exhiber ses seins ? Marona n’aurait pas hésité à porter un vêtement semblable si elle y avait pensé la première, mais elle ne le ferait jamais maintenant, même si d’autres femmes avaient cette audace, et elle savait qu’il s’en trouverait pour l’avoir. Un jour, se dit-elle, un jour je leur montrerai. Un jour, il regrettera, ils regretteront tous les deux. Un jour...

  D’autres Zelandonii n’étaient pas ravis de l’union des deux jeunes gens. Laramar n’aimait ni l’un ni l’autre. Jondalar le regardait toujours avec mépris, même quand il buvait son barma, et cette femme, Ayla, avait fait toute une histoire au sujet du bébé de Tremeda, et puis elle avait mis dans la tête de Lanoga qu’elle était merveilleuse. Du coup, une fois sur deux, Lanoga n’était même plus là pour préparer le repas, elle passait son temps avec les jeunes mères comme si le bébé était à elle, alors qu’elle n’était pas encore femme. Elle deviendrait peut-être une compagne acceptable, un jour, en tout cas plus agréable à regarder que sa souillon de mère. Si seulement cette Ayla ne venait pas tout le temps traîner dans ma hutte ! grogna-t-il intérieurement. A moins qu’elle cherche à se faire honorer, pensa-t-il avec un sourire suffisant. Je me demande comment elle se comporterait, enivrée de barma, à une Fête de la Mère. Qui sait ? Un jour...

  Une troisième personne de l’assistance ne formulait pour le couple aucun vœu de bonheur. Je m’appelle Madroman, maintenant, et j’aimerais qu’ils s’en souviennent, ruminait-il, surtout Jondalar. Regardez-le, ce prétentieux qui fait se pâmer toutes les jeunes femmes avec sa tunique blanche. Il a eu une belle surprise en découvrant que je fais partie de la Zelandonia, maintenant. Il ne s’y attendait pas, il ne m’en croyait pas capable, mais je suis bien plus intelligent qu’il ne le croit. Et je serai Zelandoni, malgré cette grosse bonne femme qui fait les yeux doux à l’étrangère comme si elle était déjà doniate.

  Elle est belle, cependant. J’aurais pu me trouver une femme comme elle si Jondalar ne m’avait pas cassé les dents. Il n’avait aucune raison de me frapper, je n’avais fait que dire la vérité. Il voulait s’unir à Zolena, et elle aurait accepté si je
n’avais pas prévenu tout le monde. J’aurais dû laisser faire : à présent ce bel homme souriant aurait une obèse pour compagne au lieu de l’étrangère qu’il a ramenée. Elle joue à la Zelandoni mais elle ne l’est pas. Elle n’est même pas acolyte, elle ne sait même pas parler correctement. Je me demande combien de femmes trouveraient encore Jondalar séduisant si quelqu’un lui faisait sauter les dents. Ce serait quelque chose à voir. Oui, j’aimerais voir ça un jour. Un jour...

  Une quatrième paire d’yeux avait assisté à l’union du couple comblé de faveurs avec des sentiments rien moins que bienveillants. Brukeval ne pouvait s’arracher à la contemplation de cette femme dorée, de ses beaux seins dénudés. Elle était enceinte, c’étaient des seins de mère, et il mourait d’envie de les toucher, de les caresser, de les téter. Il se mit à penser qu’elle les exhibait rien que pour lui, qu’elle le tentait délibérément avec ces mamelons érigés qui suppliaient qu’on les suce.

  Jondalar les touchera, ces seins, il prendra ces tétons dans sa bouche. Toujours Jondalar, toujours le préféré, le veinard. Il avait même la meilleure des mères. La mère de Marona ne se souciait pas de moi, mais Marthona était toujours là quand je n’en pouvais plus. Elle me parlait, elle me donnait des explications, elle me permettait de rester quelque temps parmi eux. Elle était toujours gentille. Jondalar aussi, mais uniquement parce qu’il avait pitié de moi, parce que je n’avais pas une mère comme la sienne. Maintenant, il est uni à une mère, une femme dorée comme Bali, le fils de Doni, une femme aux seins magnifiques qui sera bientôt mère.

  Ayla avait été heureuse de le voir s’approcher d’elle avec sa torche pour la conduire hors de la grotte ; elle avait déclaré que s’il n’y avait pas eu Jondalar, elle l’aurait envisagé, lui, comme compagnon, mais ce n’était pas sincère. Quand Jondalar était arrivé, elle avait montré qu’elle le considérait, lui, Brukeval, comme tout aussi Tête Plate que celui qui venait de chez les Lanzadonii. Je ne comprends pas que Dalanar ait pu laisser cette créature ne serait-ce que poser les yeux sur la fille de sa compagne, encore moins s’unir à elle, pensait-il. C’est une abomination, moitié animal, moitié homme. Cela ne devrait pas être permis. Quelqu’un devrait l’empêcher.

  Moi, peut-être. Ayla réfléchirait, elle comprendrait que j’ai raison d’intervenir. Elle m’en apprécierait peut-être davantage. Je me demande si elle m’envisagerait vraiment comme compagnon s’il arrivait quelque chose, si, un jour, Jondalar n’était plus là...

  32

  Levela et Jondecam agitèrent leurs mains liées en signe de bienvenue quand Ayla et Jondalar rejoignirent les autres couples déjà unis.

  — Elle a bien annoncé que tu avais déjà été honorée, Ayla ? s’écria Levela en s’avançant à sa rencontre. Trop émue pour parler, Ayla acquiesça d’un hochement de tête.

  — Oh, Ayla ! C’est merveilleux ! Pourquoi est-ce que tu ne me l’avais pas dit ? Jondalar le savait ? Quelle chance tu as ! débita précipitamment Levela sans laisser à Ayla le temps de répondre.

  Oubliant la main à laquelle elle était attachée, elle voulut prendre Ayla dans ses bras et son geste fut arrêté par la lanière passée au poignet de Jondecam. Tous les quatre éclatèrent de rire et Levela finit par enlacer les épaules d’Ayla d’un seul bras.

  — Ta tunique est superbe, poursuivit-elle. Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau. Elle a tellement de perles que, par endroits, on dirait qu’elle est faite uniquement d’ivoire et d’ambre. En plus, le cuir est d’un jaune parfaitement assorti. J’aime la façon dont tu la portes, ouverte comme ça, surtout que tu vas bientôt être mère. Elle doit être lourde, quand même. Où l’as-tu trouvée ?

  L’enthousiasme de Levela fit sourire Ayla.

  — Elle vient de loin. Nezzie me l’a offerte quand elle pensait que j’allais m’unir à un Mamutoï. Elle m’a expliqué comment la porter. Elle était la compagne du chef du Camp du Lion. Quand j’ai décidé de partir avec Jondalar, elle m’a dit de prendre quand même la tunique et de la porter quand je m’unirais à lui. Elle l’aimait bien, tous l’aimaient bien. Ils voulaient qu’il reste et devienne mamutoï, mais il a répondu qu’il devait retourner chez lui. Je comprends pourquoi.

  Quelques Zelandonii s’étaient approchés pour écouter et pouvoir rapporter aux autres ce que l’étrangère disait de ses vêtements richement ornés.

  — Jondalar est magnifique, lui aussi, reprit Levela. Ta tenue est en raison des perles, des décorations. Celle de Jondalar est époustouflante uniquement grâce à se couleur. Contraste parfait.

  — C’est vrai, dit Jondecam. Nous portons tous nos plus beaux vêtements, en général très décorés, précisa-t-il en montrant sa tenue. Rien de comparable aux tiens, cependant, Ayla. Mais quand Jondalar est apparu avec sa tunique, tout le monde l’a remarqué. L’élégance pure et simple. Je sais comment ça se passe : toutes les femmes voudront une tenue comme la tienne, tous les hommes voudront quelque chose de blanc comme sa tunique. Quelqu’un te l’a donnée, Jondalar ?

  — Ayla.

  — Ayla ! C’est toi qui l’as faite ? s’étonna Levela.

  — Une femme mamutoï m’a montré comment obtenir un cuir blanc.

  Le petit groupe qui les entourait se tourna vers le doniate qui avait succédé à Zelandoni.

  — Nous ferions mieux d’arrêter de parler, ils se préparent, murmura Levela.

  Quand ils eurent fait silence pour que la cérémonie du couple suivant puisse commencer, Ayla se demanda pourquoi le rituel de l’union exigeait que l’on noue autour des poignets cette lanière qu’il devait être difficile de défaire. Le souvenir de l’enchevêtrement de bras provoqué lorsque Levela s’était avancée pour la serrer contre elle, lui fit comprendre que cela contraignait chacun à tenir compte de l’autre avant de se précipiter sans réfléchir. Une bonne première leçon sur la difficulté d’être unis.

  — J’aimerais qu’ils se pressent un peu, dit à voix basse l’un des nouveaux compagnons. Je meurs de faim. Avec le jeûne qu’on nous a imposé, je suis sûr qu’on entend mon estomac gronder depuis là-bas.

  Ayla, elle, n’était pas mécontente de la longue récitation de noms et de liens, qui lui donnait le temps d’être seule avec ses pensées. Elle était unie. Jondalar était son compagnon. Elle pouvait commencer à se sentir vraiment Ayla des Zelandonii, bien qu’elle fût heureuse qu’Ayla des Mamutoï fît partie de ses noms. Leur vie à la Neuvième Caverne n’impliquerait pas qu’elle devînt une autre personne. Ayla avait simplement de nouveaux noms et liens à ajouter à sa liste. Elle n’avait pas perdu son totem du Clan.

  Son esprit vagabond retourna à l’époque où, fillette, elle habitait avec le Clan. Quand ils s’unissaient, ses membres n’attachaient pas une lanière rituelle à leurs poignets, ils n’en avaient pas besoin. Dès leur plus jeune âge, on apprenait aux femmes à être attentives aux besoins des hommes, en particulier de ceux à qui elles étaient unies. Une femme devait devancer les demandes et les souhaits de son compagnon parce qu’un homme apprenait très tôt à ne jamais prêter attention ou à ne jamais paraître prêter attention aux désagréments qui l’importunaient, gêne ou souffrance. Il ne pouvait demander l’aide de sa compagne, elle devait savoir quand il en avait besoin.

  Broud n’avait pas besoin de l’aide d’Ayla mais exprimait sans cesse ses exigences. Il inventait des choses à faire dans le seul but de lui donner des ordres : apporter un bol d’eau, attacher ses jambières. Il prétendait qu’elle était jeune et qu’elle devait apprendre, mais en réalité il se moquait qu’elle apprenne ou non, et cela ne changeait rien lorsqu’elle essayait de lui être agréable. Il voulait éprouver son pouvoir sur elle parce qu’elle lui avait résisté et que les femmes du Clan ne désobéissaient pas aux hommes. A cause d’elle, il se sentait moins qu’un homme et il la haïssait pour cela, ou peut-être savait-il à un niveau instinctif qu’elle appartenait à une espèce différente. La leçon n’avait pas été facile à apprendre mais elle l’avait apprise. Broud, avec ses exigences constantes, la lui avait fait entrer
dans la tête, mais c’était Jondalar qui en bénéficiait. Ayla était toujours attentive à ses besoins, à sa présence. Il lui vint à l’esprit que c’était pour cette raison qu’elle se sentait inquiète quand elle ignorait où il était. Elle éprouvait la même chose pour ses bêtes.

  Soudain, comme si cette pensée l’avait fait apparaître, Loup surgit près d’elle. Elle se baissa et, sa main droite étant liée à celle de Jondalar, elle caressa l’animal de la main gauche.

  — Je m’inquiétais, avoua-t-elle à son compagnon, mais il a l’air content de lui.

  — Il a peut-être une raison pour ça, répondit Jondalar avec un grand sourire.

  — Quand Bébé a trouvé une compagne, il est parti. Il revenait nous voir de temps en temps mais il vivait avec les siens. Si Loup a une compagne, tu crois qu’il partira pour vivre avec elle ?

  — Je ne sais pas. Tu dis toi-même qu’il considère les humains comme sa meute, mais il ne trouvera de compagne que chez les loups.

  — Je souhaite qu’il soit heureux. Il me manquerait beaucoup, pourtant, s’il ne revenait pas, soupira-t-elle en se relevant.

  La plupart des Zelandonii qui les entouraient les observaient, en particulier ceux qui connaissaient mal Ayla. Elle fit signe à l’animal de rester près d’elle.

  — C’est un très grand loup, fit une des femmes en reculant un peu.

  — Oui, dit Levela, mais ceux qui le connaissent disent qu’il n’a jamais menacé personne.

  A cet instant, une puce décida de tourmenter le loup, qui s’assit sur son arrière-train et entreprit de se gratter. La femme eut un gloussement nerveux.

  — Ce n’est pas très menaçant, ça, dit-elle.

  — Sauf pour la bestiole qui l’embête, répondit Levela. Loup cessa soudain de se gratter, inclina la tête comme s’il entendait ou sentait quelque chose, se redressa et leva les yeux vers Ayla.

 

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