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Les refuges de pierre

Page 93

by Jean M. Auel


  En les menant à l’abri, Ayla leur parla avec les sons que Marthona l’avait entendue utiliser quand elle les étrillait. La langue des chevaux, pensa la mère de Jondalar. La jeune femme leur tendit des pommes qu’ils mangèrent dans sa main tandis qu’elle continuait à s’adresser à eux, à sa manière étrange. Marthona essaya de distinguer les sons que prononçait Ayla. Ce n’est pas tout à fait une langue, se dit-elle, bien que cela sonne un peu comme certains mots qu’Ayla a employés quand elle nous a fait une démonstration du langage des Têtes Plates.

  — Tu as un gros ventre, Whinney, disait Ayla en tapotant la panse de la jument. Comme moi. Tu mettras bas au printemps, quand le temps se sera un peu réchauffé. D’ici là, j’aurai certainement eu mon bébé. J’aimerais aller me promener sur ton dos mais ma grossesse est trop avancée, je crois. Zelandoni dit que ce ne serait pas bon pour le bébé. Je me sens bien mais je ne veux pas prendre de risques. Quant à toi, Rapide, Jondalar te montera à son retour.

  C’était ce qu’elle voulait dire aux chevaux, ce qu’elle leur disait dans sa tête, et pourtant la combinaison de signes, de mots du Clan et d’autres sons de cette langue personnelle n’aurait pas été traduite en ces termes... si quelqu’un avait pu la traduire. C’était sans importance. Les chevaux comprenaient la voix bienveillante, les caresses, ainsi que certains sons et signes.

  L’hiver arriva sans prévenir. Tard dans l’après-midi, de petits flocons blancs se mirent à tomber, puis ils grossirent et, le soir, un blizzard tourbillonnant s’abattit sur la Caverne. Tous poussèrent un soupir de soulagement quand les chasseurs partis le matin regagnèrent l’abri avant la nuit, bredouilles mais sains et saufs.

  — Joharran a décidé de faire demi-tour lorsqu’il a vu les mammouths remonter vers le nord, expliqua Jondalar après avoir salué Ayla. Tu connais le dicton : « Ne pas marcher encore quand le mammouth va vers le nord. » Cela annonce la neige. Ils vont dans le Nord, là où il fait plus froid mais plus sec, où la neige ne s’accumule pas en couches aussi épaisses qu’ici. Ils s’embourbent dans la neige profonde et humide. Joharran n’a pas voulu courir de risques mais ces nuages noirs sont apparus si vite que même les mammouths ont dû se retrouver pris dans le blizzard. Le vent a tourné au nord, la neige s’est mise à tomber si dru qu’on y voyait à peine. On enfonce déjà jusqu’aux genoux, dehors. Nous avons dû mettre les chausses à neige pour rentrer.

  Le blizzard souffla toute la nuit, le lendemain et la nuit suivante. On ne voyait rien hormis le rideau blanc ondulant, pas même l’autre berge de la Rivière. Ayla était contente que le surplomb protecteur de la Caverne s’étendît jusqu’à l’abri des chevaux. La première nuit, elle s’était inquiétée car elle ne savait pas si les animaux avaient réussi à rentrer avant que la neige devienne trop épaisse. S’ils avaient trouvé un autre abri, ils risquaient d’être coupés de la Caverne et de demeurer prisonniers du manteau blanc.

  La jeune femme avait été rassurée d’entendre un hennissement lorsqu’elle s’était approchée de leur abri, le lendemain matin, et avait poussé un soupir de soulagement en découvrant les deux chevaux. Pourtant elle les avait sentis nerveux : ils n’avaient pas l’habitude d’une telle quantité de neige. Ayla avait résolu de rester un moment avec eux, de les peigner avec des capitules de cardère, ce qui d’ordinaire les réconfortait.

  Que font les autres chevaux ? s’était-elle demandé en les étrillant. Migrent-ils vers les régions plus froides et plus sèches du Nord, où la neige, moins épaisse, ne recouvre pas l’herbe séchée qui leur sert de nourriture l’hiver ? Elle se félicitait d’avoir prévu des réserves d’herbe en plus du grain habituel. C’était Jondalar qui en avait eu l’idée. Il savait que la couche de neige serait épaisse, Ayla non. Elle n’était plus certaine que cela suffirait. Les chevaux étaient accoutumés au froid, elle ne s’inquiétait pas pour cela, leur pelage s’était épaissi et allongé, leur corps robuste et trapu était protégé par un duvet lui-même recouvert de longs poils, mais auraient-ils assez de foin ?

  Dans la région où vivait le peuple de Jondalar, l’hiver était froid et humide, caractérisé par une neige lourde qui formait une couche dense. Ayla n’avait pas vu autant de neige depuis qu’elle avait quitté le Clan. Elle s’était habituée aux steppes de lœss sèches et gelées qui absorbaient l’humidité de l’atmosphère, plus à l’intérieur des terres, dans sa vallée et sur le territoire des chasseurs de mammouths. Ici, le climat était soumis aux influences maritimes des Grandes Eaux de l’Ouest. L’hiver, plus neigeux, rappelait un peu celui de l’endroit où elle avait grandi, la pointe montagneuse d’une péninsule s’avançant dans une mer intérieure, loin à l’est.

  La neige entassée au bord de la corniche formait une barrière qui brillait la nuit dans les reflets dorés des feux allumés sous le surplomb. Ayla comprenait maintenant pourquoi les Zelandonii avaient planté de gros poteaux pour soutenir les cadres tendus de peaux qui protégeaient le passage menant à l’enclos extérieur, utilisé en hiver à la place des fosses.

  Le deuxième jour après le début du blizzard, Ayla découvrit en s’éveillant le visage souriant de Jondalar, qui, agenouillé près de la plate-forme de couchage, la secouait doucement. Il avait les joues rouges de froid, et des flocons s’accrochaient encore à ses lourds vêtements d’extérieur. Il lui tendit une infusion chaude en disant :

  — Debout, paresseuse. Je me souviens d’un temps où tu te levais longtemps avant moi. Il reste encore à manger. Il s’est arrêté de neiger. Habille-toi chaudement et viens dehors. Tu devrais peut-être mettre le sous-vêtement que t’ont offert Marona et ses amies.

  Ayla se redressa, but une gorgée.

  — Tu es déjà sorti ? marmonna-t-elle. On dirait que j’ai besoin de davantage de sommeil, ces temps-ci.

  Résistant à son envie de trop la presser, il attendit qu’elle se débarbouille, qu’elle avale rapidement le repas du matin et commence à se vêtir.

  — Je n’arrive pas à fermer le pantalon sur mon ventre, se plaignit-elle. Et le haut n’ira jamais. Tu es sûr que tu veux que je porte ça ? Je risque de l’élargir.

  — Le pantalon est indispensable. Tant pis si tu ne peux pas le fermer complètement, tu porteras d’autres vêtements par-dessus, de toute façon. Tiens, voilà tes bottes. Où est ta veste à capuche ?

  En sortant de l’abri, Ayla vit qu’un soleil radieux éclairait la corniche. D’autres Zelandonii s’étaient levés tôt : le sentier de la Rivière des Bois avait été déneigé et l’on avait répandu du gravier sur la pente pour la rendre moins glissante. De chaque côté, la neige montait à hauteur de poitrine, mais, quand Ayla regarda au-dehors, pardessus les congères, elle eut le souffle coupé.

  La vue était transformée. Le manteau blanc avait adouci les contours du paysage et le ciel semblait plus bleu par contraste avec ce blanc si éclatant qu’il faisait mal aux yeux. Le froid plus vif rendait la neige craquante sous les pieds d’Ayla. Elle repéra plusieurs personnes dans la plaine, de l’autre côté de la Rivière.

  — Fais attention en descendant, cela peut être dangereux, l’avertit Jondalar. Donne-moi la main.

  Parvenus en bas, ils traversèrent le cours d’eau gelé et se dirigèrent vers les silhouettes qui leur adressaient des signes et avançaient à leur rencontre.

  — Je croyais que tu ne te lèverais jamais, Ayla ! cria Folara. Il y a un endroit où nous allons chaque année mais il faut marcher la moitié de la matinée pour y arriver. Jondalar dit que c’est trop loin pour toi dans ton état. Quand la neige se sera un peu tassée, nous installerons un siège sur un traîneau et nous te tirerons à tour de rôle. Normalement, les traîneaux servent à transporter du bois ou de la viande, mais quand on n’en a pas besoin pour cela, on peut s’en servir, expliqua la jeune fille, tout excitée.

  — Parle moins vite, Folara, lui enjoignit son frère.

  La neige était si épaisse que, lorsque Ayla voulut ébaucher un pas, elle perdit l’équilibre, s’agrippa à Jondalar et le fit tomber avec elle. Ils se retrouvèrent assis tous deux dan
s la neige, riant si fort qu’ils n’arrivaient pas à se remettre debout. Folara était hilare, elle aussi.

  — Ne reste pas plantée là, lui lança Jondalar. Aide-moi plutôt à relever Ayla.

  A eux deux, ils réussirent à la remettre sur pied.

  Une boule blanche fendit l’air, s’écrasa sur le bras de Jondalar. Il leva la tête, vit Matagan qui le taquinait. Jondalar saisit de la neige dans ses deux mains, en fit rapidement une boule qu’il lança sur le jeune homme, qu’il envisageait de choisir comme apprenti. Matagan déguerpit en boitant, assez vite toutefois pour que le projectile manquât sa cible.

  — Bon, cela suffit pour aujourd’hui, je crois, dit Jondalar. Ayla avait caché une boule de neige derrière son dos et la jeta sur lui quand il s’approcha.

  — Ah, tu veux jouer à ça ! menaça-t-il.

  Il ramassa une poignée de neige, essaya de la glisser sous la veste de sa compagne. Ayla se débattit pour lui échapper, et bientôt ils roulèrent tous deux sur la couche molle, riant aux éclats. Quand ils finirent par se redresser, ils étaient tous deux couverts de neige des pieds à la tête. Ils retournèrent à la rivière gelée, la traversèrent et grimpèrent le sentier pour regagner l’abri. En retournant à leur habitation, ils passèrent devant celle de Marthona, qui les avait entendus approcher.

  — Jondalar, tu crois vraiment que c’était raisonnable d’emmener Ayla dehors, dans son état ? s’exclama-t-elle. Et si elle était tombée ? Si le bébé était venu trop tôt ?

  Jondalar était consterné : il n’avait pas pensé à cela.

  — Tout va bien, Marthona, intervint Ayla. La neige était molle, je ne me suis pas blessée et je n’ai pas fait trop d’efforts. Je ne savais pas que cela pouvait être aussi amusant, la neige, dit-elle, les yeux pétillants d’excitation. Jondalar m’a aidée à descendre et à remonter. Je me sens très bien.

  — Non, ma mère a raison, reconnut Jondalar d’un air contrit. Tu aurais pu te faire mal, je n’ai pas réfléchi. J’aurais dû être plus prudent. Tu vas bientôt enfanter.

  A partir de ce jour, Jondalar montra une telle sollicitude qu’Ayla se sentait presque confinée. Il ne voulait pas qu’elle quitte l’abri ni qu’elle descende le sentier. Elle se rendait parfois au bord de la terrasse et contemplait le paysage avec mélancolie, mais quand son ventre grossit tellement qu’il lui devint impossible de voir ses pieds et qu’elle dut cambrer le dos pour contrebalancer le poids qu’elle portait devant elle, Ayla n’eut plus guère envie de quitter la sécurité de la Neuvième Caverne pour la neige et la glace du dehors.

  Elle restait volontiers près du feu, souvent avec des amies, dans son habitation ou dans la leur, ou encore sur l’aire de travail toujours animée sous la protection du surplomb massif, à préparer des vêtements pour le bébé. L’attention tournée vers l’intérieur d’elle-même, elle avait restreint le champ de son intérêt.

  Chaque jour, elle allait voir les chevaux pour les câliner et s’assurer qu’ils avaient assez d’eau et de nourriture. Ils étaient moins actifs, eux aussi, même s’ils descendaient souvent jusqu’à la rivière gelée et la traversaient pour gagner le pré. Ils savaient creuser la neige pour trouver à manger – sans avoir toutefois l’efficacité du renne – et leur appareil digestif s’accommodait d’aliments frustes : paille des tiges d’herbe jaunes et gelées, écorce de bouleau et brindilles de broussailles. Sous la couche de neige isolante, près des tiges apparemment mortes, ils découvraient les bourgeons et les brins prêts à croître avec le renouveau. Les chevaux parvenaient à se remplir l’estomac mais les grains et le foin qu’Ayla leur donnait les maintenaient en bonne santé.

  Loup sortait plus souvent que Whinney et Rapide. La saison, si dure pour les herbivores, était souvent une aubaine pour les carnassiers. Il s’aventurait loin, restait parfois parti toute la journée puis revenait passer la nuit sur la pile de vieux vêtements d’Ayla. Elle l’avait installé près de la plate-forme de couchage et se tracassait chaque soir jusqu’à ce qu’il rentre, parfois très tard. Certains jours, il ne sortait pas du tout et demeurait près d’elle, sommeillant ou jouant avec des enfants.

  Le temps libre des membres de la Caverne pendant l’oisiveté relative des mois d’hiver était consacré aux activités personnelles de chacun. Si les Zelandonii allaient encore parfois à la chasse, recherchant plus particulièrement le renne pour les riches réserves de graisse que cet animal adapté au froid emmagasinait jusque dans ses os, ils possédaient assez de vivres pour subsister, assez de bois qui leur tiendrait chaud, les éclairerait et cuirait leurs aliments. Pendant toute l’année, ils mettaient de côté les matériaux dont ils auraient besoin pour les travaux d’hiver. C’était le moment de traiter les peaux, de les assouplir, de les teindre, de les polir pour les rendre luisantes et imperméables, de fabriquer des vêtements, de les orner de perles et de broderies. C’était aussi le moment d’apprendre une nouvelle activité ou de cultiver un talent.

  Ayla était fascinée par le tissage. Les poils perdus par les animaux muant au printemps étaient ramassés sur le sol ou décrochés des buissons épineux et gardés jusqu’à l’hiver. Il y avait toute une variété de laines, du mouflon au bouquetin. Le duvet qui poussait chaque automne sous les poils extérieurs d’animaux comme le mammouth, le rhinocéros et le bœuf musqué était très apprécié en raison de sa douceur. Le pelage permanent, plus long et plus rêche, était récupéré une fois l’animal abattu, par exemple les poils extérieurs des animaux laineux et les longues queues des chevaux. Les Zelandonii utilisaient aussi les fibres de nombreuses espèces végétales, transformées en cordes et en fils qu’ils pouvaient laisser bruts ou teindre puis feutrer ou tisser afin d’en faire des vêtements ou des nattes, des tapis à accrocher pour arrêter les courants d’air et couvrir les parois rocheuses.

  Ils évidaient des blocs de bois afin d’obtenir des bols, les polissaient, les peignaient, les gravaient ; ils tissaient des paniers de toutes formes et de toutes dimensions. Ils fabriquaient des bijoux avec des perles en ivoire, des dents d’animaux, des coquillages et des pierres exceptionnelles. L’os, le bois d’andouiller, la corne et l’ivoire étaient métamorphosés en écuelles et en plats, en manches de couteau, en pointes de sagaie, en tire-fil, en une quantité d’autres outils, ustensiles et objets décoratifs. Avec un grand souci du détail, les Zelandonii gravaient des représentations d’animaux pour décorer des objets sculptés dans n’importe quel matériau, bois ou os, ivoire ou pierre. Ils créaient aussi des figurines de femme, les donii. Même les parois de l’abri étaient gravées et peintes.

  L’hiver était aussi la saison où les Zelandonii fabriquaient des instruments de musique et en jouaient, notamment des percussions et des flûtes. Ils dansaient, chantaient, contaient des histoires. Certains pratiquaient la lutte ou le tir sur cible ; beaucoup s’adonnaient à des jeux de toutes sortes sur lesquels ils pariaient.

  Les jeunes apprenaient certains tours de main indispensables et ceux qui montraient une aptitude ou un penchant pour une activité particulière trouvaient toujours quelqu’un pour leur servir de maître. Un sentier fréquenté reliait la Neuvième Caverne à En-Aval, et un grand nombre des artisans qui venaient de leur abri pour y travailler passaient quelques nuits, à la Caverne.

  Zelandoni enseignait les mots à compter à ceux qui le souhaitaient, ainsi que les Histoires et Légendes, mais elle avait rarement du temps de reste. Les Zelandonii attrapaient des rhumes, ils avaient mal à la tête, aux oreilles, au ventre, aux dents. Les douleurs de l’arthrite et des rhumatismes étaient toujours plus vives pendant la saison froide, et il existait d’autres maladies, plus graves. En cas de mort, on plaçait le corps dans les couloirs froids de certaines grottes, où il resterait jusqu’au printemps puisque la neige et le froid empêchaient de l’enterrer. Quelquefois – rarement – on l’y laissait à titre définitif.

  Il y avait aussi des naissances. Le solstice d’hiver étant passé, Zelandoni avait montré à Ayla la position où le soleil se couchait le plus à gauche sur l’horizon, position qui demeurait la m�
�me quelques jours avant que l’astre se déplace imperceptiblement vers la droite. La Caverne avait organisé un festin, une cérémonie et une fête pour marquer ce tournant de l’année et égayer la monotonie des journées d’hiver.

  A dater de ce jour, le soleil couchant continuerait à glisser chaque jour vers la droite jusqu’au solstice d’été, où il parviendrait à son extrême, position qu’il garderait quelques jours. La position intermédiaire marquait les équinoxes, début du printemps à l’aller, début de l’automne au retour. Zelandoni indiqua un creux entre les collines, à l’horizon, qui correspondait à cette période.

  Au cœur de l’hiver, l’époque la plus froide, la plus dure de l’année, la neige n’invitait plus à de joyeuses promenades. Même les brèves sorties pour aller chercher de la viande gelée ou rapporter du bois constituaient une épreuve. Les cairns surmontant les caches et les fosses froides gelaient souvent, et il fallait alors les disloquer. Les fruits et légumes avaient été transférés depuis longtemps au fond de l’abri, dans des fosses tapissées de pierres, mais il fallait un œil vigilant et de nombreux pièges pour empêcher les animaux d’en prélever une trop grosse part. Les rongeurs, en particulier, vivaient du travail des hommes et réussissaient toujours à partager leur grotte.

  Les enfants jouaient à jeter des pierres à ces petites créatures agiles et les adultes les y encourageaient. Non seulement ce jeu contribuait à la lutte permanente contre les nuisibles mais il développait l’adresse dont les enfants auraient besoin plus tard pour devenir de bons chasseurs. Ayla se mit à utiliser sa fronde dans la Caverne, et avant longtemps elle apprit aux jeunes à se servir de son arme préférée. Loup se révéla aussi un atout précieux pour maintenir à un niveau bas la population de rongeurs.

 

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