Les refuges de pierre

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Les refuges de pierre Page 97

by Jean M. Auel


  — Je me suis doutée que c’était toi. Pas tout de suite mais plus tard. Mamut a dit que quelqu’un nous avait rappelés avec une force irrésistible. J’ai cru te voir en revenant à moi et puis tu as disparu.

  — Tu étais promise à Ranec. Je ne voulais pas être un obstacle entre vous, dit Jondalar, se souvenant de la terrible nuit.

  — Tu m’aimais. Si tu ne m’avais pas aimée autant, mon esprit serait peut-être encore perdu dans le grand vide. (Elle s’agrippa soudain à lui.) Pourquoi moi ? Pourquoi faut-il que je devienne Zelandoni ?

  Il la prit dans ses bras. Oui, pourquoi elle ? pensa-t-il. Il se rappela les propos de la Première sur les responsabilités des doniates et les dangers qu’ils couraient. Il comprenait maintenant pourquoi elle avait été aussi franche : elle s’efforçait de les préparer. Elle savait depuis le début, depuis le jour où ils étaient arrivés, tout comme Mamut avait su, lui aussi. C’était la raison pour laquelle il avait adopté Ayla dans son foyer. Puis-je être le compagnon d’une Zelandoni ? se demanda Jondalar. Il pensa à sa mère et à Dalanar. Ils s’étaient séparés parce qu’il n’avait pas supporté que fût Femme Qui Ordonne, disait-elle. Les exigences de la fonction de Zelandoni étaient encore plus grandes.

  Son extraordinaire ressemblance avec Dalanar prouvait sans l’ombre d’un doute qu’il était fils de son esprit, mais selon Ayla il ne s’agissait pas seulement d’esprits. Elle affirme que Jonayla est ma fille, pensa-t-il. Si elle a raison, je dois être le fils de Dalanar ! Cette idée le sidérait. Pouvait-il être le fils de Dalanar comme il était celui de Marthona ? En ce cas, lui ressemblait-il au point de ne pouvoir supporter, lui non plus, de vivre avec une femme exerçant des responsabilités importantes ? Cette pensée le dérangeait au plus haut point.

  Sentant sa compagne frémir dans ses bras, il baissa les yeux.

  — Qu’y a-t-il, Ayla ?

  — J’ai peur. C’est pour cela que je ne veux pas accepter. J’ai peur d’être Zelandoni, sanglota-t-elle. Elle se calma, s’écarta de lui.

  — J’ai peur parce qu’il m’est arrivé des choses dont je ne t’ai jamais parlé, avoua-t-elle.

  — Quel genre de choses ? demanda-t-il, le front barré d’un pli soucieux.

  — Je ne t’en ai jamais parlé parce que je ne savais pas comment te les expliquer. Je ne suis toujours pas sûre d’en être capable mais je vais essayer. Quand je vivais avec le Clan de Brun, j’ai accompagné ses membres à un Rassemblement, tu le sais. Iza était trop malade pour s’y rendre, elle est morte peu après notre retour.

  Les yeux d’Ayla s’emplirent de larmes à ce souvenir.

  — En sa qualité de guérisseuse, elle était censée préparer la potion destinée aux Mog-ur, continua-t-elle. Personne d’autre ne savait le faire. Uba était trop jeune, elle n’était pas encore femme et la potion devait être préparée par une femme. Iza m’a expliqué comment procéder, avant notre départ. Je ne pensais pas que les Mog-ur m’y autoriseraient – ils soutenaient que je n’appartenais pas au Clan – mais Creb est venu me voir et m’a enjoint de me tenir prête. C’est le même breuvage que j’ai préparé plus tard pour Mamut et moi quand nous avons fait notre étrange Voyage.

  « Comme il en restait et que je craignais qu’on me reproche d’en avoir trop préparé, j’ai bu le reste. Je ne savais même pas où j’allais quand je suis retournée dans la grotte. La drogue était si puissante que je me trouvais peut-être déjà dans le Monde des Esprits. J’ai vu les Mog-ur, je me suis cachée pour les observer, mais Creb savait que j’étais là. C’était un puissant sorcier. Il était comme un Zelandoni, comme le Premier. Il était le Mog-ur. Il dirigeait tout et, je ne sais pour quelle raison, mon esprit s’est joint aux leurs. Ensemble, nous sommes remontés au temps des origines. Je ne puis expliquer comment, mais j’y étais. Quand nous sommes revenus dans le présent, je me suis retrouvée ici. Je sais que c’était ici, j’ai reconnu la Pierre qui Tombe. Le Clan y avait vécu pendant des générations, je ne saurais te dire combien. Il y a très longtemps, nous appartenions au même peuple, mais nous avons changé. Le Clan est resté derrière quand nous sommes allés de l’avant. Jondalar écoutait, fasciné malgré lui.

  — Si puissant qu’il fût, Creb n’arrivait pas à me suivre, mais il a vu quelque chose, reprit Ayla. Ou il a senti quelque chose. Il m’a ordonné ensuite de sortir de la grotte. C’était comme si je l’entendais en moi, dans ma tête, comme s’il me parlait. Les autres Mog-ur ignoraient ma présence, ils m’auraient tuée s’ils avaient su. Les femmes n’avaient pas le droit de prendre part à ce genre de cérémonie.

  « A partir de ce jour, Creb n’a plus été le même. Son pouvoir s’amenuisait, et je crois qu’il ne prenait plus plaisir à dominer les esprits des membres du Clan. Je ne sais comment, je lui avais fait mal, et lui aussi m’avait fait quelque chose. Depuis, je suis différente. Mes rêves sont différents et je me sens parfois étrange, comme si je me retrouvais en un autre lieu. Il m’arrive – comment dire ? — de savoir ce que les gens pensent. Non, pas exactement, plutôt ce qu’ils sentent. Ce n’est pas cela non plus. Ce qu’ils sont, peut-être. Je ne trouve pas les mots, Jondalar. De toute façon, je bloque mes visions la plupart du temps. Quelquefois, certaines réussissent à passer, en particulier quand ce sont des sentiments violents, comme ceux de Brukeval.

  Jondalar la scruta avec perplexité.

  — Tu sais ce que je pense en ce moment ? Ce que j’ai dans la tête ?

  — Non, répondit-elle. Je ne connais pas les pensées. Mais je sais que tu m’aimes. Voyant l’expression de son compagnon changer, elle s’alarma :

  — Cela te préoccupe, n’est-ce pas ? Je n’aurais peut-être rien dû te dire.

  L’inquiétude de Jondalar pesait sur elle comme un poids. Elle avait toujours été réceptive à ce qu’il éprouvait. Elle baissa la tête, laissa ses épaules s’affaisser. Devant l’abattement d’Ayla, le malaise de Jondalar s’évanouit. Il la prit dans ses bras, lui releva la tête et la regarda dans les yeux. Ils avaient cette lueur ancestrale qu’il leur avait vue quelquefois, mêlée à une tristesse ineffable.

  — Je n’ai rien à te cacher, dit-il. Cela m’est égal que tu saches ce que je pense ou ce que je sens. Je t’aime. Je ne cesserai jamais de t’aimer.

  Des larmes de soulagement et d’amour coulèrent des yeux d’Ayla. Elle approcha ses lèvres de celles de Jondalar quand il se pencha pour l’embrasser. Il la serra contre lui pour la protéger de tout ce qui pourrait la blesser. Elle se blottit dans ses bras. Tant qu’elle avait Jondalar, rien d’autre ne comptait. Ce fut alors que Jonayla se mit à pleurer.

  — Je désire seulement être une mère et ta compagne, dit-elle en allant prendre l’enfant. Je ne veux pas devenir Zelandoni.

  Elle est effrayée, pensa-t-il, mais qui ne le serait pas ? Moi qui n’aime déjà pas longer un site mortuaire, je n’ose même pas penser à me rendre dans le Monde des Esprits. Il la regarda revenir vers lui, le bébé dans les bras, les yeux encore mouillés de larmes, et sentit une soudaine bouffée d’amour protecteur pour la femme et l’enfant. Même si elle devenait Zelandoni, elle resterait Ayla pour lui, elle aurait toujours besoin de lui.

  — Tout ira bien, assura Jondalar.

  Il s’empara de la petite fille, la cala au creux de son bras. Jamais il n’avait été aussi heureux que depuis qu’ils s’étaient unis, en particulier depuis que Jonayla était née. Il baissa les yeux vers l’enfant et sourit. Je crois qu’elle est aussi ma fille, pensa-t-il.

  — C’est à toi de choisir, Ayla. Tu as raison : si tu acceptes d’être acolyte, cela ne t’oblige pas à devenir Zelandoni, mais si tu le décides, ce sera bien aussi. J’ai toujours su que je prenais pour compagne quelqu’un d’exceptionnel. Non seulement une femme belle, mais un être pourvu d’un don rare. Tu as été choisie par la Mère, c’est un honneur. Elle l’a montré en t’accordant un enfant avant même notre union. Maintenant, tu as une magnifique petite fille. Non, nous avons une magnifique petite fille. Tu as bien dit qu’elle est aussi de moi, n’est-ce pas ? fit-il, tâchan
t d’apaiser les craintes d’Ayla.

  Elle recommença à pleurer mais sourit à travers ses larmes.

  — Oui. Jonayla est ta fille et ma fille.

  Elle éclata de nouveau en sanglots. Jondalar l’enlaça avec son autre bras, tint à la fois contre lui la mère et l’enfant.

  — Si tu ne m’aimais plus, Jondalar, je ne sais pas ce que je ferais, murmura-t-elle. Je t’en supplie, aime-moi toujours.

  — Je ne cesserai jamais de t’aimer. Rien ne pourra m’en empêcher, jura-t-il, sentant son amour au fond de son cœur, espérant qu’il y resterait toujours.

  L’hiver s’acheva enfin. Les congères fondirent ; les fleurs violettes et blanches des premiers crocus montrèrent leur tête entre les derniers vestiges de neige. Les pointes de glace accrochées aux rochers gouttèrent jusqu’à disparaître et les premiers bourgeons verts apparurent. Ayla passait beaucoup de temps avec Whinney. Le bébé attaché dans le dos par une couverture, elle marchait auprès de la jument ou la montait à la même allure. Rapide se sentait plus fringant, et même Jondalar avait du mal à le diriger, mais c’était un défi agréable à relever.

  Whinney hennit en la voyant. Ayla projetait de retrouver Jondalar et quelques autres dans un petit abri-sous-roche situé en aval. Ils voulaient recueillir de la sève de bouleau, dont une partie, réduite par ébullition, donnerait un épais sirop. Ils laisseraient fermenter le reste pour en faire une boisson alcoolisée. Le bosquet n’était pas très loin mais Ayla avait décidé de monter Whinney car elle voulait rester près de la jument. Elle était presque arrivée lorsqu’il se mit à pleuvoir. Accélérant l’allure, elle remarqua que Whinney semblait avoir peine à respirer. Au moment où elle posait une main sur le flanc de l’animal, la jument eut une contraction.

  — Whinney ! s’exclama-t-elle. Ton tour est venu, n’est-ce pas ? Nous ne sommes plus très loin de l’abri où les autres nous attendent. J’espère que cela ne te gênera pas d’avoir d’autres personnes autour de toi.

  En arrivant au camp, Ayla demanda à Joharran si elle pouvait mener Whinney sous le surplomb : la jument allait avoir un petit. Il acquiesça aussitôt, et une vague d’excitation parcourut le groupe. Ce serait une expérience intéressante. Aucun d’eux n’avait jamais vu une jument mettre bas.

  Jondalar la rejoignit et lui demanda si elle souhaitait de l’aide.

  — Je ne crois pas que Whinney ait besoin de moi mais je tiens à rester près d’elle, répondit Ayla. Si tu veux bien t’occuper de Jonayla, je viens de lui donner la tétée. Elle devrait être tranquille un moment.

  Il se pencha vers la petite fille qui, découvrant son visage, lui adressa un sourire béat. Elle savait sourire depuis peu et accueillait l’homme de son foyer par ce signe de reconnaissance.

  — Tu as le sourire de ta mère, Jonayla, dit-il en la prenant dans ses bras.

  Le bébé le dévisagea, émit un gazouillis, sourit de nouveau. Jondalar sentit son cœur fondre. Sa fille dans les bras, il rejoignit le groupe, à l’autre bout de la corniche.

  Whinney semblait contente d’être à l’abri de la pluie. Ayla la brossa, la conduisit à un endroit sec, aussi loin que possible des compagnons de Jondalar. Ils semblaient avoir compris qu’Ayla souhaitait qu’ils restent à l’écart, mais l’abri n’était pas grand et ils pouvaient facilement observer la scène. Jondalar se retourna pour regarder lui aussi. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait Whinney pouliner mais l’événement demeurait fascinant. Si les naissances leur étaient familières, ils n’en étaient pas moins impressionnés chaque fois qu’une vie nouvelle était sur le point d’apparaître. Humaine ou animale, c’était le plus grand Don de la Mère. Ils attendirent tous en silence.

  Au bout d’un moment, quand il sembla que Whinney n’était pas encore tout à fait prête mais installée aussi confortablement que possible, Ayla approcha du feu autour duquel les autres s’étaient regroupés. Ils lui proposèrent une infusion et elle retourna la boire après avoir apporté de l’eau à sa jument.

  — Ayla, je ne me souviens pas de t’avoir entendue dire comment tu as trouvé ces chevaux. Qu’est-ce qui fait qu’ils n’ont pas peur des hommes ? demanda Dynoda.

  Ayla sourit. Elle s’habituait à conter des histoires et parlait volontiers des chevaux. Elle expliqua comment elle avait pris au piège la mère de Whinney et sauvé son petit des hyènes, comment elle avait ramené la pouliche à sa grotte, comment elle l’avait nourrie et élevée. Ayla se prit au jeu et, sans qu’elle s’en aperçût, rendit son récit plus prenant en faisant appel à l’art, appris au Clan, d’exprimer un sentiment par une expression du visage ou un geste.

  Gardant un œil sur Whinney, elle dramatisa inconsciemment sa narration, et les membres du groupe, dont plusieurs appartenaient à des Cavernes voisines, l’écoutèrent, captivés. Son accent exotique, son habileté incroyable à imiter les cris d’animaux ajoutaient encore à l’intérêt de cette histoire singulière. Même Jondalar, qui en connaissait pourtant les circonstances, était sous le charme. Jamais il n’avait entendu Ayla la raconter de cette manière. On lui posa des questions, elle décrivit sa vie dans la vallée mais, lorsqu’elle parla du bébé lion qu’elle avait recueilli et élevé, les regards se firent sceptiques. Jondalar s’empressa de confirmer. Qu’ils y crussent totalement ou non, l’histoire de la femme, de la jument et du lion qui vivaient ensemble dans une grotte perdue était agréable à entendre. Un cri de Whinney interrompit Ayla.

  Elle se leva d’un bond, courut à la jument, qui était maintenant allongée sur le flanc. La tête d’un petit coiffé d’une membrane apparut. Pour la seconde fois, Ayla servit de sage-femme à Whinney. Avant même que les jambes ne fussent totalement sorties, le nouveau-né au poil mouillé essaya de se mettre debout. Whinney tourna la tête pour voir le résultat de ses efforts, hennit doucement en direction de son bébé. Allongée, la minuscule pouliche approcha en se tortillant de la tête de sa mère, s’arrêta pour essayer de téter. Quand son petit fut près d’elle, la jument commença aussitôt à le nettoyer de sa langue. Lavée, la pouliche essaya de se lever. Elle tomba sur le nez, entreprit une deuxième tentative et réussit cette fois à se tenir debout, quelques instants seulement après être sortie du ventre de sa mère. Un courageux petit cheval, pensa Ayla.

  Dès que le bébé fut sur ses pattes, Whinney se leva à son tour. Aussitôt la pouliche passa la tête sous sa mère pour téter et ne trouva pas le mamelon. Au deuxième essai, Whinney mordilla doucement son rejeton pour le mettre dans la bonne direction. Cela suffit. Sans aucune aide, la jument avait donné naissance à sa pouliche.

  Le groupe avait regardé en silence, témoin pour la première fois que la Grande Terre Mère avait donné à Ses créatures animales la connaissance nécessaire pour qu’elles sachent s’occuper de leur progéniture. Pour que survivent les petits du cheval, et de la plupart des autres bêtes qui passaient en grand nombre dans les steppes, il fallait qu’ils puissent se tenir sur leurs pattes et courir presque aussi vite que leur mère peu après la naissance. Sans cette capacité, ils auraient été une proie facile pour les prédateurs et l’espèce n’aurait pas survécu. Whinney semblait heureuse de sentir son bébé téter.

  La naissance de la pouliche avait offert aux Zelandonii un spectacle rare, une histoire que tous les témoins raconteraient à l’envi. Plusieurs posèrent des questions et se livrèrent à des commentaires une fois que les deux bêtes furent confortablement installées.

  — Je n’avais jamais remarqué que les petits des chevaux savaient marcher dès leur naissance. A nos bébés, il faut au moins un an. Est-ce qu’ils grandissent vite ?

  — Oui, répondit Ayla. Rapide est né le lendemain du jour où j’ai trouvé Jondalar blessé. C’est maintenant un étalon, et il ne compte que trois années.

  — Il faudra que tu donnes un nom au petit, lui rappela son compagnon.

  — Je vais y réfléchir.

  Jondalar comprit qu’elle voulait d’abord voir à quoi il ressemblerait. Il était vrai que la jument louvette avait déjà donné naissance à un poulai
n de couleur différente. Il était vrai aussi que parmi les chevaux des steppes de l’Est, près du territoire des Mamutoï, on trouvait des chevaux au pelage marron foncé, comme Rapide. Jondalar ignorait quelle serait la couleur de la pouliche, mais ce ne serait pas celle de sa mère.

  Loup les découvrit peu après. Comme s’il savait qu’il devait s’approcher doucement de la nouvelle famille, il alla d’abord vers Whinney. Malgré son instinct, la jument avait appris qu’il n’était pas un carnivore à redouter. Ayla les rejoignit, et après que Whinney, rassurée par la présence de la jeune femme, se fut une nouvelle fois convaincue que ce loup était bien une exception, elle lui permit de renifler son bébé et laissa la pouliche s’habituer à son odeur.

  La robe de la pouliche se révéla grise.

  — Je crois que je vais l’appeler Grise, dit Ayla à Jondalar. Ce sera le cheval de Jonayla, et nous devrons apprendre à l’une à monter et à l’autre à l’accepter.

  Le lendemain, quand ils regagnèrent l’abri des chevaux, sous le surplomb, Rapide accueillit sa petite sœur avec une vive curiosité, sous la stricte surveillance de Whinney. Se tournant vers la zone des habitations, Ayla vit Zelandoni approcher. Elle s’étonna de l’intérêt que manifestait la doniate envers la pouliche puisque la Première n’avait jamais pris la peine de venir voir les chevaux ; elle la présenta cependant à Grise.

  — Jonokol m’a annoncé qu’il quitterait la Neuvième Caverne à la prochaine Réunion d’Été, dit Zelandoni après un bref coup d’œil à la pouliche.

  — Tu t’y attendais, fit Ayla, sur ses gardes.

  — Sais-tu maintenant si tu veux devenir mon nouvel acolyte ? demanda la doniate sans tergiverser.

 

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