Book Read Free

The Stone that the Builder Refused

Page 103

by Madison Smartt Bell


  AUGUST 24 : Toussaint is imprisoned at the Fort de Joux, in France near the Swiss border.

  AUGUST 25 : Leclerc writes: “To have been rid of Toussaint is not enough; there are two thousand more leaders to get rid of as well.”

  AUGUST/SEPTEMBER: In his cell at Fort de Joux, Toussaint composes a report of his conduct during Leclerc’s invasion, intended to justify himself to the First Consul, Bonaparte.

  SEPTEMBER 13: The expected abatement of the yellow fever at the approach of the autumnal equinox fails to occur. The reinforcements arriving die as fast as they are put into the country, and Leclerc has to deploy them as soon as they get off the boat. Leclerc asks for 10,000 men to be immediately sent. He is losing territory in the interior and his black generals are beginning to waver, though he still is confident of his ability to manipulate them.

  As of this date, a total of 28,000 men have been sent from France, and Leclerc estimates that 10,500 are still alive, but only 4,500 are fit for duty. Five thousand sailors have also died, bringing the total loss to 29,000.

  SEPTEMBER 15 : General Caffarelli, agent of Napoleon Bonaparte, arrives at the Fort de Joux for the first of seven interrogations of Toussaint.

  OCTOBER 7 : Leclerc: “We must destroy all the mountain Negroes, men and women, sparing only children under twelve years of age. We must destroy half the Negroes of the plains, and not allow in the colony a single man who has ever worn an epaulette. Without these measures the colony will never be at peace. . . .”

  OCTOBER 10: Mulatto General Clervaux revolts, with all his troops, upon the news of Napoleon’s restoration of the mulatto discriminations of the ancien régime. Le Cap had been mostly garrisoned by mulattoes.

  OCTOBER 13 : Christophe and the other black generals in the north join Clervaux’s rebellion. On this news, Dessalines raises revolt in the west.

  NOVEMBER 2: Leclerc dies of yellow fever. Command is assumed by Rochambeau.

  By the end of the month the fever finally begins to abate, and acclimated survivors, now immune, begin to return to service. In France, Napoleon has outfitted 10,000 reinforcements.

  1803

  MARCH: At the beginning of the month, Rochambeau has 11,000 troops and only 4,000 in hospital, indicating that the worst of the disease threat has passed. He is ready to conduct a war of extermination against the blacks, and brings man-eating dogs from Cuba to replace his lost soldiery. He makes slow headway against Dessalines in March and April, while Napoleon plans to send 30,000 reinforcements in two installments in the coming year.

  APRIL 7 : Toussaint Louverture dies a prisoner in Fort de Joux.

  MAY 12 : New declaration of war between England and France.

  JUNE: By month’s end, Saint Domingue is completely blockaded by the English. With English aid, Dessalines smashes into the coast towns.

  OCTOBER: Early in the month, Les Cayes falls to the blacks. At month’s end, so does Port-au-Prince.

  NOVEMBER 10: Rochambeau flees Le Cap and surrenders to the English fleet.

  NOVEMBER 28 : The French are forced to evacuate their last garrison at Le Môle. Dessalines promises protection to all whites who choose to remain, following Toussaint’s earlier policy. During the first year of his rule he will continue encouraging white planters to return and manage their property, and many who trusted Toussaint will do so.

  DECEMBER 31: Declaration of Haitian independence.

  1804

  OCTOBER: Dessalines, having overcome all rivals, crowns himself emperor. A term of his constitution defines all citizens of Haiti as nèg (blacks) and all noncitizens of Haiti as blanc (whites)—regardless of skin color in both cases.

  1805

  JANUARY: Dessalines begins the massacre of all the whites (according to the redefinition in the Constitution of 1804) remaining in Haiti.

  ORIGINAL LETTERS AND DOCUMENTS

  Quotations which appear italicized in the main text derive from the historical record, and are reproduced here in their original versions.

  FROM FRANCE, FORT DE JOUX, OCTOBER 1802

  Puisque vous persistez à penser que le grand nombre des troupes qui se trouve à Plaisance effraye les cultivateurs de cette paroisse, je charge le général Brunet de se concerter avec vous pour le placement d’une partie de ces troupes. . . .9

  Voici le moment, citoyen général, de faire connaître d’une manière incontestable au général en chef que ceux qui peuvent le tromper sur votre bonne foi, sont des malheurexcalomniateurs, et que vos sentiments ne tendent qu’à ramener l’ordre et la tranquillitédans le quartier que vous habitez. Il faut me seconder. Nous avons, mon cher général, des arrangements à prendre ensemble qu’il est impossible de traiter en lettres, mais qu’une conférence d’une heure terminera. Si je n’étais pas excédé du travail et de tracas minutieux, j’aurais été aujourd’hui le porteur de ma réponse, mais ne pouvant ces jours-ci sortir, venez vous-même, et si vous êtes rétabli de votre indisposition, que ce soit demain. Quand il s’agit de faire le bien on ne doit jamais retarder. Vous ne trouverezpas dans mon habitation champêtre tous les agréments que je désirais y réunir pour vous recevoir, mais vous y trouverez la franchise d’un galant homme qui ne fait d’autres voeux que pour la prospérité de la colonie et votre bonheur personnel. . . .10

  The letters from Toussaint Louverture quoted on pages 6 and 7 appear in Général Alfred Nemours, Toussaint Louverture Fond à Saint-Domingue La Liberté et l’Égalité (Port-au-Prince: Editions Fardin, 1945), pp. 91–2.

  FROM CHAPTER 2

  Votre père est un grand homme, il a rendu des services éminents à la France. Vous lui direz que moi, premier magistrat, je lui promets protection, gloire et honneur. Ne croyez pas que la France ait l’intention de porter la guerre à Saint-Domingue: l’armée qu’elle y envoie est destinée, non à combattre les troupes du pays mais à augmenter leurs forces. Voici le général Leclerc, mon beau-frère, que j’ai nommé capitaine-général,et qui commandera cette armée. Des ordres sont donnés afin que vous soyez quinze jours d’avance à Saint-Domingue, pour annoncer à votre père la venue de l’expédition.11

  FROM CHAPTER 6

  J’apprends avec indignation, citoyen général, que vous refusez de recevoir l’escadre et l’armée française que je commande, sous le prétexte que vous n’avez pas d’ordre du général Toussaint. La France a fait la paix avec l’Angleterre, et le gouvernement envoie à St-Domingue des forces capables de soumettre les rebelles, si toutefois on devait en trouver à St-Domingue. Quant à vous, citoyen général, je vous avoue qu’il m’en coûterait de vous compter parmi les rebelles. Je vous préviens que si aujourd’hui vous ne m’avez pas fait remettre les forts Picolet et Bélair et toutes les autres batteries de la côte, demain à pointe de jour, quinze mille hommes seront débarqués. Quatre mille débarquent en ce moment au Fort-Liberté; huit mille au Port-Républicain; vous trouverezci-jointe ma proclamation; elle exprime les intentions du gouvernement français; mais rappelez-vous que quelque estime particulière que votre conduite dans la colonie m’ait inspiré, je vous rends responsable de tout ce qui arrivera.

  Le général en chef de l’armée de St-Domingue, et capitaine-général de la colonie.

  Signé: LECLERC12

  FROM CHAPTER 6

  Le premier consul aux habitants de Saint-Domingue

  Quelles que soient votre origine et votre couleur, vous êtes tous libres et égaux devant Dieu et devant les hommes.

  La France a été, comme Saint-Domingue, en proie des factions et déchirée par la guerre civile et par la guerre étrangère; mais tout a changé: tous les peuples ont embrassé les Français, et leur ont juré la paix et l’amitié; tous les Français se sont embrassés aussi, et ont juré d’être tous des amis et des frères; venez aussi embrasser les Français, et vous réjouir de revoir vos amis et vos frères d’Europe.

  Le gouvernement vous envoie le capitaine général Leclerc, il amène avec lui de grandes forces pour vous protéger contre vos ennemis et les ennemies de la République. Si l’on vous dit
: Ces forces sont destinées à vous ravir la liberté, répondez, La République ne souffrira qu’elle nous soit enlevée.

  Ralliez-vous autour du capitaine général; il vous apporte l’abondance et la paix; ralliez-vous autour de lui. Qui osera se séparer du capitaine général sera un traître à la patrie, et la colère de la République le dévorera comme le feu dévore vos cannes desséchées.

  Donné à Paris, au palais du gouvernement, le 17 brumaire an 10 de la République française.

  Le premier consul,

  Signé Bonaparte13

  FROM CHAPTER 6

  Au quartier général du Cap, le 13 Pluviôse an 10.

  Henri Christophe, général de brigade commandant l’arrondissement du Cap au général en chef LECLERC.

  Votre aide-de-camp, général, m’a remis votre lettre de ce jour. J’ai eu l’honneur de vous faire savoir que je ne pouvais pas vous livrer les forts et la place confiés à mon commandement qu’au préalablement j’ai reçu les ordres du gouverneur Toussaint Louverture, mon chef immédiat, de qui je tiens les pouvoirs dont je suis revêtu. Je veux bien croire que j’ai affaire à des Français, et que vous êtes le chef de l’armée appelée expéditionnaire, mais j’attends les ordres du gouverneur, à qui j’ai dépêché un de mes aides-de-camp, pour lui annoncer votre arrivée et celle de l’armée française; et jusqu’à ce que sa réponse me soit parvenue, je ne puis vous permettre de débarquer. Si vous avez la force dont vous me menacez, je vous prêterai toute la résistance qui caractériseun général; et si le sort des armes vous est favorable, vous n’entrerez dans la ville du Cap que lorsqu’elle sera réduite en cendres, et même dans cet endroit, je vous combattrai encore.14

  FROM CHAPTER 8

  N’oubliez pas qu’en attendant la saison des pluies, qui doit nous débarrasser de nos ennemis, nous n’avons pour ressource que la destruction et le feu. Songez qu’il ne faut pas que la terre baignée de nos sueurs puisse fournir à nos ennemis le moindre aliment.Carabinez les chemins, faites jeter des cadavres et des chevaux dans tous les sources; faites tout anéantir et tout brûler, pour que ceux qui viennent nous remettre en esclavage rencontrent toujours devant eux l’image de l’enfer qu’ils méritent.15

  FROM FRANCE, PORT DE JOUX OCTOBER 1802

  Voici mon opinion sur ce pays. Il faut détruire tous les nègres des montagnes, hommes et femmes, ne garder que les enfants au-dessous de 12 ans, détruire moitié de ceux de la plaine et ne pas laisser dans la colonie un seul homme de couleur qui ait porté l’épaulette. Sans cela jamais la colonie ne sera tranquille et au commencement de chaque année, surtout après les saisons meurtrières comme celle-ci, vous aurez une guerre civile qui compromettra la possession du pays.16

  FROM CHAPTER 15

  Au citoyen Toussaint Louverture, général en chef de l’armée de Saint Domingue. Citoyen Général,

  La paix avec l’Angleterre et toutes les puissances de l’Europe qui vient d’asseoir la République au premier degré de puissance et de grandeur, met à même temps le gouvernementde s’occuper de la colonie de Saint-Domingue. Nous y envoyons le citoyen général Leclerc, notre beau-frère, en qualité de capitaine-général comme premier magistratde la colonie. Il est accompagné de forces convenables pour faire respecter la souveraineté du peuple français. C’est dans ces circonstances que nous nous plaisons à espérer que vous allez nous prouver, et à la France entière, la sincérité des sentiments que vous avez constamment exprimés dans tous les lettres que vous nous avez écrites. Nous avons conçu pour vous de l’estime, et nous nous plaisons à reconnaître et à proclamer les grands services que vous avez rendus au peuple français; si son pavillon flotte sur St-Domingue, c’est à vous et aux braves noirs qu’il le doit.

  Appelé par vos talents et la force des circonstances au premier commandement, vous avez détruit la guerre civile, mis un frein à la persécution de quelques hommes féroces, remis en honneur la religion et la culte de Dieu de qui tout émane.

  La constitution que vous avez faite, en renfermant beaucoup de bonnes choses, en contient qui sont contraires à la souverainté du peuple français. Les circonstances où vous vous êtes trouvé, environné de tous côtés d’ennemis, sans que la Métropole puisse ni vous secourir, ni vous alimenter, ont rendu légitimes les articles de cette constitution qui pourraient ne pas l’être; mais aujourd’hui que les circonstances sont si heureusement changées, vous serez le premier à rendre hommage à la souverainté de la nation qui vous compte au nombre de ses plus illustres citoyens, par les services que vous lui avez rendus, et par les talents et la force de caractère dont la nature vous a doué. Une conduite contraire serait inconciliable avec l’idée que nous avons conçue de vous. Elle vous ferait perdre vos droits nombreux à la reconnaissance de la République, et creuserait sous vos pas un précipice qui en vous engloutissant, pourraitcontribuer au malheur de ces braves noirs dont nous aimons le courage, et dont nous nous verrions avec peine obligés de punir la rebellion. Nous avons fait connaître à vos enfants et à leur précepteur les sentiments qui nous animaient, et nous vous les renvoyons. Assistez de vos conseils, de votre influence et de vos talents le capitaine-général.Que pouvez vous désirer? La liberté des noirs? Vous savez que nous dans tous les pays où nous avons été, nous l’avons donné aux peuples que ne l’avaient pas. De la considération, des honneurs, de la fortune! Ce n’est pas après les services que vous avez rendus, que vous rendrez encore dans cette circontance, avec les sentiments particuliersque nous avons pour vous, que vous devez être incertain sur votre considération,votre fortune et les honneurs qui vous attendent.

  Faites connaître aux peuples de St-Domingue que la sollicitude que la France a toujours portée à leur bonheur a été souvent impuissante par les circonstances impérieuses de la guerre; que les hommes venus du continent pour l’agiter et alimenter les factions était le produit des factions qui elles-mêmes déchiraient la patrie; que désormais la paix et la force du gouvernement assurent leur prospérité et leur liberté. Dites que si la liberté est pour eux le premier des biens, ils ne peuvent en jouir qu’avec le titre de citoyens français, et que tout acte contraire aux intérêts de la patrie, à l’obéissancequ’ils doivent au gouvernement et au capitaine-général qui en est le délégué, serait un crime contre la souverainté nationale qu’éclipserait leurs services et rendrait Saint-Domingue le théâtre d’une guerre malheureuse où des pères et des enfants s’entregorgeraient. Et vous, général, songez que si vous êtes le premier de votre couleur qui soit arrivé à une si grande puissance et qui se soit distingué par sa bravoure et ses talents militaires, vous êtes aussi devant Dieu et nous le principal responsable de leur conduite.

  S’il était des malveillants qui disent aux individus qui ont joué le premier rôle dans les troubles de Saint-Domingue, que nous venons pour rechercher ce qu’ils ont fait dans des temps d’anarchie, assurez les que nous ne nous informerons que de leur conduitedans cette dernière circonstance, et que nous ne rechercherons le passé que pour connaître les traits qui les auraient distingués dans la guerre qu’ils ont soutenue contreles Espagnols et les Anglais qui ont été nos ennemis.

  Comptez sans reserve dans notre estime, et conduisez-vous comme doit le faire un des principaux citoyens de la plus grande nation du monde.

  Paris, le 27 Brumaire an 10 (18 novembre 1801)

  Le Premier Consul (signé) BONAPARTE17

  FROM CHAPTER 15

  Il déclarait que ces droits lui imposaient des devoirs au-dessus de ceux de la nature; qu’il était prêt à faire à sa couleur le sacrifice de ses enfants; qu’il les renvoyait pour qu’on ne le crût pas lié par leur présence. Il finissait par dire que, plus défiant que jamais, il lui fallait du temps pour se décider au parti qui lui restait à prendre.18

  FROM CHAPTER 15

  Les Blancs de France et de la colonie réunis ensemble veulent ôter la liberté . . . Méfiezvousdes Blancs, ils vous trahiront s’ils le peuvent. Leur désire bien manifeste est le retour à l’esclavage. . . . Je donne l’ordre au général Laplume
de brûler la ville des Cayes et les autres villes, et toutes les plaines, dans le cas qu’il ne pourrait pas résister à la force de l’ennemi.19

  FROM CHAPTER 17

  Au quartier général du Cap, le 28 Pluviôse

  an X (17 fevrier, 1802)

  HABITANTS DE SAINT-DOMINGUE,

  Le général Toussaint m’avait renvoyé ses enfants, avec une lettre dans laquelle il assurait qu’il était prèt d’obéir à tous les ordres que je lui donnerais. Je lui ai ordonné de se rendre auprès de moi, je lui ai donné ma parole de l’employer comme mon lieutenantgénéral. Il n’a répondu à cet ordre que par des phrases, il ne cherche qu’à gagner du temps. J’entre en campagne et je vais apprendre à ce rebelle quelle est la force du gouvernement français. Dès ce moment il ne doit plus être aux yeux de tous les bons Français qu’un monstre insensé.

  J’ai promis aux habitants de Saint Domingue de la liberté, je saurai les en fair jouir. J’ordonne ce qui suit:

  ARTICLE PREMIER.—Le général Toussaint et le général Christophe sont mis hors la loi; il est ordonné à tout citoyen de leur courir sus. . . .

  ARTICLE 3—Les cultivateurs qui one été induits en erreur et qui auraient pris les armes seront traités comme des enfants égarés et renvoyés à la culture.

  ARTICLE 4—Les soldats qui abandonneront l’armée de Toussaint feront partie de l’armée française . . .20

  FROM FORT DE JOUX, FRANCE, NOVEMBER 1802

  Ministre de Marine au commandant du Fort de Joux

  Paris 5 brumaire an X

  Je reçois votre lettre de 26 vendémiaire, relative au prisonnier d’Etat, Toussaint-Louverture.Le Premier Consul m’a chargé de vous faire connaître que vous répondez de sa personne sur votre tête. Toussaint Louverture n’a droit à d’autres égards qu’à ceux que commande l’humanité. L’hypocrisie est un vice qui lui est aussi familier que l’honneur et la loyauté vous le sont à vous-même, citoyen commandant. La conduite qu’il a tenue depuis sa détention est faite pour fixer vos opinions sur ce qu’on doit attendre de lui, vous vous êtes aperçu vous-même qu’il cherchait à vous tromper et vous l’avez été effectivement par l’admission près de lui d’un de ses satellites déguisé en médecin.

 

‹ Prev