by Klopmann
– Bien sûr, réussit-il à mentir. Pour deux, Alors, si ça te dit…
Il jouait gros. S'ils devaient être refoulés, c'en serait fini de la confiance de Maggie Blum et adieu, Robert Silverstein. Vespa savait bien qu'il ne faisait que déplacer le problème en se vantant. Mais il calculait aussi qu'en une heure il trouverait sûrement une parade.
– Évidemment que çâa me dit ! rit-elle. Tu passes me prendre ?
– Non, j'y suis presque. Je t'appelle du Vésuvien. C'est à deux pas. Je t'attends là, c'est plus simple. De toute manière, je ne suis pas motorisé. Tu peux passer quand ?
– Disons dans une heure et quâart. 6 PM. Tu ne bouges pas et j'ârrouiive.
Elle avait reconnu, au son, que Vespa l'appelait d'un portable et savait qu'il était inutile de prolonger. Les batteries, c'est précieux au travail.
La conversation rompue, Vespa entreprit d'aligner mentalement les données de son problème. Entrer, bras dessus, bras dessous, avec Maggie Blum alors que ni l'un ni l'autre n'avaient été conviés. Entrer absolument, au risque d'y perdre à la fois la face, une amie et le bon sujet qu'il essayait de pêcher. De toute évidence, à 17 heures, tout le monde serait sur les dents. La réception était annoncée à 16 h 30. De deux choses l'une : soit ils se feraient jeter comme des malpropres et il lui faudrait, dans ce cas, mettre le paquet pour s'en sortir, soit sa bonne étoile le sauverait une fois encore. Il y croyait, à sa bonne étoile. Et il l'invoquait. Pas question de décevoir Maggie Blum. Elle avait des relations bien utiles. Et il savait aussi que, dans tous les cas, il lui faudrait envoyer un sujet le lendemain. Mais quoi ? Cette incertitude le travaillait en même temps qu'elle le dopait. Jetant sa monnaie sur la table, sous l'œil d'un serveur dressé à repérer les mauvais payeurs, il avisa un taxi et se fit conduire à l'hôtel, le temps d'enfiler une tenue de circonstance et de charger sa caméra. Pas envie de s'éterniser.
X
Au vu des circonstances, la direction de General TV décida de reporter la nomination du successeur de la Tronche. Marreux cependant prenait des grands airs : depuis que Libé l'avait proclamé favori, publiant une photo flatteuse, il en faisait des tonnes sur le registre sympa-cool-bon pote-mais-professionnel-exigeant. Mais il rongeait son frein. Dans son dos, on murmurait. Son impatience sautait aux yeux. Il naviguait, dans les couloirs, un peu comme ces types qui se baladent avec du bois d'orignal sur la tête et sont seuls à ne pas s'en apercevoir.
La relation d'amour-haine tissée entre la presse écrite et les chaînes de télé tenait d'une alchimie subtile. Les journalistes de télé enviaient souvent les belles plumes capables d'écrire comme eux-mêmes ne sauraient jamais le faire ; les scribes vouaient, de leur côté, une jalousie rentrée à l'endroit de ceux dont la notoriété explosait simplement parce qu'ils passaient leur tête dans la lucarne. Chacun veillait à soigner la notoriété de l'autre. Pour le bien mutuel. On appelait ça l'« interactivité de l'ascenseur ». Derrière chaque bureau de General TV se cachait, ainsi, une taupe en puissance… Pour un peu, une fois tous les écrans éteints, on aurait entendu les opérations de fouissement. Et aussi le grignotage – littéralement : action de s'approprier progressivement quelque chose. Chacun grignotait. Un bout de pouvoir, une tranche d'antenne, un sujet créatif, un rien de reportage à l'étranger, il y avait toujours quelque chose à prendre.
Installé dans un petit bureau que l'intendance avait mis à sa disposition, Vernes commençait d'interroger les cadres de la boîte. C'était une idée de Solnia : ne pas se rendre dans leurs bureaux mais contraindre les huiles à se déplacer. Plus humbles et un peu déstabilisées, elles seraient peut-être plus productives. La méthode présentait cet autre avantage qu'elle valorisait l'action de la police.
Une note avait circulé pour menacer des pires catastrophes tout auteur de fuite sur l'existence même d'une enquête de police. Avec un peu de chance, on pouvait gagner deux jours avant les grands titres que la direction de General TV redoutait tant, genre « Série noire à General TV », « Morts suspectes à la télé » ou, pire, « Le bunker tue, mais comment ? ». Subitement, l'irruption de la police dans ce bassin grouillant gênait et en imposait tout à la fois ; même les requins semblaient se faire dociles. Les requins n'attaquent que lorsqu'ils ont faim. De toute évidence, ils étaient repus : la mort étrange de deux collègues et les supputations collectives sur la présence d'un assassin leur garnissaient confortablement la panse, siège de l'esprit chez les requins.
Chacun redoutait d'avoir à rendre visite à Vernes. Et pourtant ses convocations flattaient. Elles donnaient à ceux qui franchissaient sa porte un sentiment d'importance dont ils se servaient habilement : valorisés, ils s'épanchaient. Inévitablement, Vernes commençait par enregistrer les données personnelles de ses clients, puis il les questionnait sur les relations qu'entretenaient les défunts avec chacun – travail de pure routine. La discussion tournait souvent à la description des amours, frustrations et ambitions des uns et des autres, sur leurs travers réels ou supposés, sur leurs qualités et leurs faiblesses… Plus qu'un confessionnal, c'était le bureau des réclamations. Vernes ne cillait pas, ne commentait rien, il assenait ses questions d'une voix posée, se faisant volontiers l'avocat du diable afin de contraindre ses interlocuteurs à poursuivre leur raisonnement. Face à lui, l'ego fondait comme neige au soleil. En fait, Vernes ne savait pas ce qu'il cherchait et avançait au pifomètre : le problème, c'était que les défunts, au fond, ne présentaient pas vraiment d'aspérités. Comme des œufs. Impossible de leur attribuer, de prime abord, amis ou ennemis. Pas de failles apparentes. Ils faisaient bien leur boulot, vie privée banale ; même le rocker passait pour un type sans histoires et doux. Mais que savaient réellement les journalistes des techniciens ? Organisée par castes, la maison General TV faisait cohabiter une centaine de professions, chacune au service des autres mais dont les rangs étaient régis par des codes souvent imperméables. Finalement, tout le monde se croisait, personne ne se connaissait.
Il avait semblé à Solnia – et Vernes commençait de le vérifier – que cet entonnoir du grouillement mondial, cette machine à informer, divertir, instruire et délasser qu'était General TV vivait, au fond, en profonde autarcie. Il sentait qu'il n'y apprendrait rien de capital. Mais côté ragots, il était servi ; des pages et des pages de notes finement tracées. À ce moment, l'homme le plus puissant de la rédaction, c'était Vernes.
XI
Reluquant les plages en se délectant de l'animation générale, bien décidée à voler une bonne tranche de bronzage, Babette Loup promenait son méchant baise-en-ville tressé de paille dans l'attente de trouver le coin idéal. Elle n'avait d'autre client que Vespa et donc un peu de temps. Elle passait chaque jour une bonne heure à préparer son matériel, formater les cassettes et se livrer à mille petites opérations techniques dans l'attente du montage, mais cela ne la paralysait pas trop. Elle avait le temps de lire, passait des heures au téléphone et profitait du soleil, assez généreux cette année. Elle avait aussi ramené de Los Angeles des bouquins de son gourou qu'elle dévorait avidement : Conduire l'esprit, Maîtres de la vie et autres certitudes mystico-scientifiques dont elle raffolait. L'École d'équilibre, à laquelle elle appartenait, avait tout de la secte, terme que Babette, bien sûr, réprouvait avec force.
– Foutez-moi la paix avec vos conneries !
Aux rares personnes avec qui elle s'entretenait de ses choix personnels elle répétait inlassablement qu'elle n'avait pas cassé sa tirelire, n'avait subi aucun conditionnement de l'esprit, qu'elle restait maîtresse de son âme et de son corps, bref qu'elle apprenait simplement à contrôler ses émotions et à transfigurer celle des autres. Le propre des certitudes étant qu'elles anéantissent la raison, peu d'audacieux se risquaient à poursuivre avec elle un débat dont la stérilité sautait aux yeux. C'était une fille plutôt rigolote, visiblement bien dans sa peau et professionnellement irréprochable, alors le reste importait peu.
Avisant la plage bien aérée du Calypso, elle fila dans une cabine où elle posa ses jeans et son T-shirt pastiche
griffé « Charnel ». C'est pimpante et quasi nue qu'elle en ressortit, livre et coussin gonflable sous le bras, prête à se glisser voluptueusement dans la torpeur d'une pause bienvenue. Sa silhouette à la Renoir s'accommodait bien des ans. Elle posa ses pieds nus sur les planches qui menaient au sable, fit quelques pas, s'enfonça avec une intense satisfaction dans le sol mouvant, puis gagna la chaise longue libérée, un instant plus tôt, par une grande perche bronzée au charbon. Par mesure d'hygiène, elle étendit son linge sur la toile, s'étala et fit glisser son soutien-gorge sur deux seins visiblement heureux de prendre d'exponentielles libertés. Avant deux heures, sur la plage, il ferait frais. Elle irait boire un verre chez Astoux, et peut-être aussi manger un gratin de rougets. Elle profiterait de l'instant libre, prête à tout, le rêve, la méditation, l'excitation d'une rencontre impromptue, qui sait ? Marquée par Robin Williams dans Le Cercle des poètes disparus, elle vivrait carpe diem cette soirée de liberté. Elle savait ce qu'elle avait à faire. Vraiment.
XII
Une foule curieuse s'agglutinait à l'entrée du Xanadu. Comme toujours, les badauds ignoraient ce qui allait s'y passer mais certains signes ne trompaient pas : policiers gantés de blanc et dégagement de la rue signifiaient inévitablement qu'une vedette allait faire son apparition. Et peut-être même, avec de la chance, plusieurs vedettes. Des stars, comme on nomme tous ceux qui passent la tête sur l'écran. Dans leur halo de lumière, elles daigneraient fouler le trottoir des anonymes. Quel frisson, pour les curieux appelés à voir de près – à toucher, peut-être – ces figures descendues de l'Olympe ! Le temps ne comptait plus, l'attente faisait partie du programme journalier de ces badauds-là.
Observant les curieux qui armaient leurs petits appareils photo, Gino Vespa commençait de se ronger les sangs. Les gorilles aussi semblaient nerveux. Ils n'aimaient ce genre de rassemblements que dûment organisés, avec estrade pour les photographes, barrières tenant à distance le public et l'acquis de quelques instructions bien carrées. Ils n'avaient pas prévu ce génie collectif des festivaliers qui les fait toujours se regrouper au mauvais moment et au mauvais endroit. Un attroupement, un débordement, ça les rendait nerveux. Comme le bétail à l'approche de l'abattoir. Sauf que c'étaient eux, les vigiles, qui auraient le dernier mot.
Les premiers convives peinaient à se frayer un chemin. Carte d'invitation fièrement brandie sous le nez de la plèbe, ils cherchaient autant à impressionner les quidams qu'à indiquer, de loin, aux sbires qu'ils comptaient parmi les happy few et qu'il fallait les laisser passer. Massés devant la porte, les bahuts mâles pivotaient alors légèrement afin d'autoriser l'accès des lieux, puis reprenaient comme des automates leur position initiale. Impossible de franchir le barrage. L'illumination devenait urgente mais Vespa n'avait pas encore la moindre idée de ce qu'il allait ourdir pour entrer. Palabrer ? Inutile. Et que faire de la caméra ? Autant porter un chapeau à grelots, elle n'était pas plus discrète. Par réflexe, il épaula son appareil et filma trois plans sans trop s'approcher, histoire d'ajouter à ses archives « ambiance ». Il n'y passa pas plus de trois minutes ; du travail bâclé, mais mieux valait ne pas traîner. Inutile de se faire repérer. Il s'éloigna discrètement en fourrant son engin sous son bras et capta, en se dirigeant vers le Vésuvien afin d'y retrouver Maggie Blum, le regard envieux de quelques passants. Même hors service, sa caméra en jetait.
La terrasse du Vésuvien était noyée sous une végétation jaillie de jarres de terre savamment disposées, des thuyas et des palmiers nains dont la mission prioritaire, à l'évidence, était de boucher la vue. S'installant devant une table ronde tout juste désertée par un élégant couple d'un certain âge, Vespa se planta droit face à la mer, ruminant son échec inscrit d'avance et pestant contre l'excès de confiance qui le saisissait parfois. Il lorgnait à son tour la carte des alcools lorsque surgit avec pas mal d'avance, en robe noire à festons, le dragon roux en personne.
Elle n'avait pas beaucoup changé, Maggie Blum. Du genre rousse grosse. Dans l'enchanteresse diversité du genre humain, il y avait deux types physiques que Vespa connaissait parfaitement : les rousses maigres et les rousses grosses. Tandis que les premières promènent des airs tourmentés dans des carcasses d'anorexiques, les secondes paraissent gavées de Christmas pudding même au plus fort – c'est décourageant – des régimes qu'elles ont le chic de commencer régulièrement sans jamais les poursuivre. Maggie appartenait visiblement à cette deuxième catégorie. Sauf qu'en fait de pudding, c'était, à Berkeley, aux corn-flakes qu'elle avait été nourrie. Dans ces deux registres bien définis, les maigres ou les grosses, toutes les rousses se ressemblent. Une similitude anatomique tout à fait étonnante. Vespa avait beaucoup étudié le sujet. La soixantaine sonnée, Maggie Blum arborait des rondeurs que les magazines de mode avaient bannies mais qui l'émouvaient d'emblée, un vrai Rubens. Il n'eut pas le temps de se lever qu'elle avait déjà pris place à son côté. Un parfum discret le chatouilla lorsqu'elle déposa sur sa joue gauche un baiser si brutal qu'une décharge électrique les sépara ; le Cépia de chez Arthus devait être conducteur.
– Eh ! Tu as mangé de la torpille aujourd'hui ! fit-il en riant.
– C'est pâarce que je te vois ! C'est sympâa de m'inviter. Et puis, je suis contente de te retrouver.
Cela ne va pas durer, songea Vespa qui était dans ses petits souliers.
– Tu es superbe, Maggie.
– Arrêête, j'ai pris cinq kilos. À propos, on boit quelque chose ?
– J'ai envie d'un Martini vodka avant d'y aller.
– Comme James Bond !
– Au shaker, pas à la cuillère, précisa Vespa qui connaissait ses classiques.
– Alors deux. Que deviens-tu ? Râaconte un peu…
Il raconta. Sa petite société, ses reportages et quelques jolis coups. La fois où il avait convaincu le Président d'accepter une interview ne portant que sur le cinéma – une heure illustrée qu'il avait vendue à trois chaînes – et les obsèques de Mary Wallace qu'il était allé filmer jusqu'en Nouvelle-Zélande, accompagnant sa dépouille dans un coucou funèbre tout à fait de circonstance. Il avait alors bien cru sa propre heure venue tant l'appareil paraissait déglingué.
Depuis le tournage d'Essaouira, pas mal d'années avaient passé. Maggie Blum avait trouvé depuis un job en or chez WPC, un peu aidée, certes, par son mentor d'alors, lequel l'avait plaquée, mais avec élégance.
– J'orgâanise la prômotion des films, la pub, les gâadgets et tout çâa. Comme nous exigeons de nos stâars qu'elles consâacrent trois semaines à la presse avant la sortie des films, j'ârrange aussi les rendez-vous, je les côornâque, je les chouchoute. Je choisis les médias qu'ils rencontrent, je glisse de vrais-faux tuyaux aux journalistes…
– Et tu parles formidablement le français, malgré ton accent.
– Je tiens à l'âacccent, exagéra-t-elle. Mon employeur estime que c'est une câarte de visite. Mais je vis à Paris aujourd'hui, et j'ai pris des cours. Au bureau, je parle le français. C'est seulement en voyâage que je suis âaméricaine. Je voyage beaucoup, tu sais. Je couvre tous les grands marchés d'Eurôope.
– Et le banjo ? risqua Vespa.
– Il ne me quitte pâas. Je crois que j'emmerde tout le monde dans les hôtels. Heureusement, ici, on nous lôoge dans une villâa. À prôopos, tu ne sais pâas ? Silverstein est arrivé aujourd'hui. Nôote qu'il joue aussi du banjôo.
Nous y voilà, se dit Vespa. Mais il ne l'interrompit pas.
– Tu ne sais pâas l'effet que çâa produit ! Ils sont tous en admirâation devant le Maître qui a commencé par visiter la maison. Assez bâarge, le mec : il a commencé par repérer l'emplacement des WC, de tous les WC ! et les sôorties de secours. On lui avait prépâaré une superbe chambre au premier, mais il a préféré une plus petite, au rez-de-chaussée, un placard qu'on avait réservé à son secrétaire. Et tu sais pourquoi ? Parce que s'il y a le feu, de là il peut gâagner plus rapidement la piscine ! En tout cas, le secrétaire était ravi. Il a sifflé le champagne qu'on avait installé pour Robert pendant
que l'autre s'enfermait à double tour.
Le serveur en rondin en faisait des tonnes, avec son plateau. Il se donnait du style sans en avoir les moyens et frisa l'accident lorsqu'un caniche nain se précipita dans ses jambes, tout joyeux, à la recherche du biscuit que sa maîtresse avait jeté dans sa direction sans le moindre regard pour l'entourage. Des Italiens, pour l'essentiel, qui menaient pendus à leurs portables une infernale sarabande ponctuée de pronto ! bien sonores : l'affreuse sonnerie – toujours la même – résonnait dans tous les coins. Indifférente, Maggie tenait à montrer qu'elle avait un programme d'enfer et entreprit de feuilleter son agenda sous le nez de Vespa. C'est vrai qu'elle avait réussi, la rousse. Raison de plus pour ne pas échouer. Décevoir une telle prêtresse, dans ce business, ça ne pardonne pas.
– Je crois qu'il faut bouger, osa Vespa en priant son ange gardien d'avoir l'extrême bonté de bien vouloir lui accorder la grâce d'une manifestation concrète, au plus tard avant quinze minutes. Oh, s'il vous plaît, l'Ange. Une idée, une solution, quelque chose, quoi. Finissant d'assécher son verre, il fit mine de se lever mais elle le retint par le bras.
– Non, attends. On a le temps. Un rendez-vous dans vingt minutes. Je vais te dire une chose formidâable : Robert veut venir avec nous. Je lui ai dit que tu étais invité. Je lui ai glissé aussi qu'une interview par toi ferait du bien à son film. Et comme on vient d'âarriver, comme il ne s'est pas annoncé aux White, alôors, on compte sur toi. Tu peux le faire entrer ? Un tour de magie ? Un de tes sortilèges ?
– Je ne suis qu'un démon de seconde classe.
– Oh, je connais çâa : c'est une réplique de La Beauté du diable…
– Tu connais tes classiques, je vois.