Crève, l'écran
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L'article commençait en une, avec une photo de la porte 412 devant laquelle un photographe de la police, le visage masqué d'un cache trop fin pour garantir sérieusement son anonymat, travaillait aux côtés de Méphisto qui, lui-même, semblait très affairé. La suite du texte occupait le quart de la page 27 :
« … Un geste professionnel, net et tranchant. La police ne voit d'autre explication à ce meurtre qu'une raison privée, rien n'ayant été volé dans la chambre qui, de plus, ne présentait pas les stigmates d'une bagarre. Deux flûtes attendaient sur une table le champagne qui ne sera jamais bu. La victime gisait nue dans une mare de sang… »
Nue, ce n'était pas tout à fait exact. Suivaient le pedigree de Sillagy et un couplet sur son professionnalisme reconnu de tous, sa gentillesse et la stupéfaction qui s'était abattue sur le petit village de l'arrière-palais. Pontarles en faisait un peu trop car, à l'heure de rédiger son article, il n'avait pas eu le temps de rencontrer quiconque au royaume des cars. Enluminant un peu pour affirmer son style parfois balourd, il avait quasiment rédigé sous la dictée.
Bientôt, dans les salles de presse et autour des caravanes, plus personne ne lut autre chose que Nice-Matin. Un collègue tué. Le cinéma qui déboule en vrai. Le vieux Cannes resplendissait sous le soleil. C'était jour de marché et la fanfare, qui jouait Liszt dans le kiosque, avait chassé des terrasses les chanteurs, les orgues de Barbarie, les bateleurs et les jongleurs qui font partie du paysage en saison de festival.
Quelque part au fond de la baie, un presse-papiers alourdissait un petit sac de plastique, troué pour laisser échapper l'air, garni d'une paire de gants chirurgicaux qu'on peut se procurer dans toutes les pharmacies. Des gants tachés. Des gants d'assassin qu'on ne trouverait jamais.
XX
Elle n'était plus qu'un torrent de larmes dans cette salle de l'hôtel de police plutôt agréablement aménagée, si l'on tient compte de la fonction des lieux. Trois hommes entouraient Babette Loup qui se déversait sur une table de formica, sous un mur orné de photos des îles. La fenêtre, grillagée, donnait sur le parking, mais une abondance de plantes vertes et un éclairage halogène plutôt subtil habillaient la pièce, lui conférant un minimum de chaleur. La forte, la puissante, la tenace Babette Loup semblait anéantie. Tandis qu'un policier déposait devant elle un café chaud, un autre s'absenta le temps de trouver une collègue disposée à poursuivre l'interrogatoire. Deux femmes entre elles peuvent nouer des relations plus confiantes qu'une femme en position de faiblesse et trois fonctionnaires de police mâles. Josiane Bourquin, la quarantaine et les cheveux noirs ficelés en queue de cheval, possédait un solide entraînement physique (doublé d'excellentes notes au tir) et le grade de capitaine dans le corps des officiers de police. Elle s'assit sans un mot face à Babette, poussa en sa direction le gobelet fumant et lâcha simplement :
– Je comprends.
Un peu de compassion. Les autres lieutenants, pas très charitables, avaient plutôt joué la scène sur le registre de l'incrédulité. Sillagy attendait Babette Loup, c'est du moins ce qu'elle leur avait raconté. Un certain Gino Vespa, journaliste, avait confirmé que des liens très personnels semblaient rapprocher ses deux collaborateurs, mais précisé qu'il ne savait rien de leurs projets tardifs. Lui-même avait assisté au même hôtel à un colloque dans lequel il s'était glissé incognito en profitant, à l'entrée, d'une carence de surveillance. Il était presque passé inaperçu. Daniela Rückstühl aussi était presque passée inaperçue. Avant elle, Babette Loup également était passée inaperçue. Cela faisait beaucoup de fantômes à l'heure – plus ou moins – du crime. Le capitaine Ventura n'aimait pas cela. Josiane Bourquin avait fini de lire les feuillets dactylographiés par son collègue et rouvrit la discussion :
– Je sais que vous êtes éprouvée. Mais je vous propose de terminer cette formalité. C'est une nécessité, vous comprenez ?
Elle comprenait. On lui tendit un Kleenex qu'elle passa devant ses yeux rougis.
– Alors, continuez. J'ai déjà tout expliqué, vous avez vu.
– Il s'agit d'être sûr. Vous aviez rendez-vous avec M. Sillagy ?
– Oui.
– Vers 23 heures ?
– Oui.
– Et vous étiez à l'heure ?
– J'avais un petit quart d'heure de retard. J'avais rangé mon car de montage et préparé des choses que je voulais ramener à l'hôtel.
– L'hôtel de l'Ancre ?
– Oui.
– De quoi s'agissait-il ?
– Quoi donc ?
– Ce que vous deviez ramener.
– Une cassette.
– Quoi d'autre ?
– Une cassette, c'est tout.
– Vous avez dit : des choses.
– Oui, j'ai rangé des papiers, des cassettes, et puis j'ai emporté celle-ci qui m'appartenait. J'ai pris un bain et je me suis préparée sans me presser.
– Et vous êtes allée à l'hôtel de M. Sillagy.
– Oui.
– Vous deviez vous voir.
– Oui.
– Et vous êtes montée directement dans sa chambre. Vous connaissiez le numéro ?
– Il me l'avait donné.
– Donc vous ne l'avez pas demandé à la réception ?
– Non.
– Et vous avez frappé ?
– Oui.
– Et vous n'avez pas obtenu de réponse ?
– Non.
– Avez-vous insisté ?
– Oui. Et après, je suis allée téléphoner depuis une cabine. Pas de réponse.
– Pourquoi ne pas téléphoner depuis l'hôtel ? Sur le circuit interne ?
– Parce que je voulais rester discrète. J'allais rejoindre un homme qui connaît du monde, et cela ne regarde personne. Enfin, cela ne regardait personne, parce que maintenant…
– Il n'a pas répondu ?
– Non.
– Et vous avez regagné votre hôtel ?
– Non. Je me suis arrêtée aux Palmiers pour boire un verre. Je n'étais pas très contente.
– De quoi ?
– De ce lapin. Je croyais qu'il m'avait oubliée.
– Qu'avez-vous pensé ?
– Que c'était un salaud. Maintenant, je sais que le salaud, c'est celui qui lui a fait la peau.
– Et pourquoi lui aurait-on fait la peau ?
– Mais je n'en sais rien !
– Vraiment rien ? Pas une petite idée ?
– Je ne sais presque rien de Bertrand. On se connaissait, on travaillait ensemble, on a eu une histoire en Belgique et on allait se retrouver au lit, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise encore ? Un camarade de travail et de loisirs. Un complice à heures limitées.
– Jamais eu de mots avec lui ?
– Jamais. Je sais ce que vous allez penser, mais on se connaissait peu.
– Je ne pense pas, j'enquête. Ce n'est pas un crime de faire l'amour.
– Je n'ai pas fait l'amour. Il ne m'a pas répondu.
– L'avez-vous tué ?
Babette fit une moue interloquée. Le rimmel avait un peu coulé. Ses yeux passèrent subitement de l'étonnement à la colère, puis un hoquet la saisit avant la réouverture, brutale, du robinet lacrymal. Josiane Bourquin avait joué le tout pour le tout. Elle était peut-être allée un peu trop loin, mais l'interrogatoire était terminé. L'état de nerfs de sa cliente n'avait plus d'importance à présent. Elle tendit elle-même un nouveau Kleenex à Babette qui n'en pouvait plus, et l'aida à se relever d'une voix radoucie :
– Remettez-vous, madame. Je crois que nous en savons assez à présent. Merci d'avoir déposé. Le lieutenant Bloch va vous raccompagner en voiture. Vous gagnerez du temps. Une voiture banalisée. Cela vous va-t-il ?
Elle renifla. Le lieutenant Bloch opina du chef avec la moue d'un homme piégé mais résigné.
– Oui, cela me va. Banalisée. Merci.
Elle glissa deux mouchoirs dans la poubelle et rassembla ses affaires : son sac qu'elle n'avait ouvert que pour fumer trois Gauloises légères et ses lunettes qu'elle av
ait sorties pour relire sa déposition, qu'elle signa. Puis, d'une faible voix, le regard vague et circulaire :
– Voilà. Au revoir.
– Mais nous n'aurons pas à nous revoir, chère madame. Normalement, pas. Bonne journée quand même.
– Bof, souffla-t-elle en accompagnant l'armoire à glace qui répondait au nom de Bloch et faisait, déjà, sauter machinalement les clés de la voiture dans sa large paume.
Autocontrôle et maîtrise de l'influx contraire. Renverser les situations. Dominer les énergies adverses. L'École d'équilibre lui avait appris tout cela. Dans l'horreur paniquante qui la saisit, elle rassembla des bribes de l'enseignement du Grand Formateur, son maître à Los Angeles, afin de se hisser mentalement au-dessus du marasme qui commençait de la submerger. Mettre en pratique des années de théorie, pas si facile.
… Et tu gagneras la maîtrise des éléments, des personnes et des circonstances…
Pas si facile. Tenir bon. La vie est un jeu de rôles. Sache adapter ton masque aux circonstances hostiles et t'en défaire en milieu avenant.
XXI
À 8 h 30, Solnia retrouvait son équipe debout en rang d'oignons, dans un état de fraîcheur qu'une bonne épicerie n'aurait pas admis à son étal. Tous avaient gambergé durant la nuit. Vernes s'était payé une belle insomnie et Wolf, le cheveu plus douteux que jamais, ressemblait à un sac de patates avachies. À 8 h 10, le téléphone avait sonné. C'était la Tronche qui, faisant mine de prendre des nouvelles de l'enquête, tenait surtout à informer le premier Solnia de ce qui venait de se passer à Cannes. Après tout, même indirectement, c'était encore la chaîne qui était touchée. L'associé de Sillagy à Rome avait passé la nouvelle à tous ses clients, indiquant que Wood prenait les opérations en main et que tous les contrats seraient respectés. Puis il avait reçu un coup de téléphone affolé de la Tronche. Le mur de silence que General TV avait bâti autour des premières affaires risquait dorénavant de se lézarder, et c'est cela qui l'inquiétait… Cette lamentable coïncidence allait faire mousser la presse à scandales, toujours prompte à se payer la télé, cette rivale qui, pourvoyeuse de têtes publiques, demeure une source inépuisable de sujets croustillants.
– Vous imaginez les dégâts que ça causerait ?
Solnia avait fait le point. Deux morts étranges à General TV, dans un lieu confiné, plein d'écrans et de boutons. Dans la maison, un début de crise de succession propre à exacerber l'animosité des plus aigris. Un autre mort à Cannes, sans lien direct avec les deux précédents, mais qui demeurait en contact quotidien avec eux. Là, c'était clair et propre, un stylet ou quelque chose comme ça. Faudra se renseigner, se dit-il. À qui en voulait-on ? À la chaîne ou aux personnes ? Y avait-t-il un lien ou était-ce là pure coïncidence ? Solnia savait ce qui lui restait à faire.
Après en avoir référé au Parquet, le commissaire appela la direction de la sécurité publique de Cannes. Se présenta. Résuma le cas qui l'occupait. Fit part de sa curiosité à l'endroit d'une affaire qui touchait grosso modo le même corps professionnel. Donna toutes les garanties de respect des procédures – « Oui, j'ai informé… Bien sûr, j'ai référé… » – et demanda très poliment l'assistance de ses collègues. À 8 h 40, après avoir accompli les procédures en usage pour l'identification et la sécurité des données, il vit son fax cracher un document qu'il résuma au quatuor.
– Est-ce que cela nous concerne ? questionna Béroud, qui n'aimait pas encombrer ses méninges de charges inutiles.
– Non. L'affaire concerne nos collègues de Cannes. Mais si M. Depassy, le ponte de la télé, a téléphoné lui-même, c'est qu'il s'inquiète. Et si tout le monde s'inquiète, cela va changer les comportements. Vous devez enregistrer cette donnée.
– C'était qui, ce type ? Encore un employé de General TV ? Pris au hasard ? osa Véro qui poursuivait l'idée de chantage qu'avait insufflée Vernes dans l'enquête.
Solnia expliqua. Décrivit la relation qu'entretiennent des privés comme ceux de Mobilnews avec les chaînes qui défilent dans leur car. La victime n'était pas vraiment du sérail, mais quand même. Quant à la police cannoise, elle tombait des nues. Restait le style : un coup de poignard… Rien à voir avec l'étrange étouffement des autres. Solnia rappela ses collègues à leur devoir :
– Je vous raconte ça pour l'ambiance. Notre affaire à nous, elle est ici. Béroud ?
Le vieux flic sursauta.
– Du nouveau ?
– Rien de particulier. J'ai pris toutes les dépositions que vous m'avez demandées, elles sont là. L'agenda des victimes ne révèle rien de particulier. Une vie tranquille, quelques rencontres d'amis, pas grand-chose. Six ou sept noms figurent simultanément dans les deux répertoires téléphoniques, j'ai remarqué. Mais bon, rien d'anormal, ils sont dans la même branche.
– Vous êtes allé voir ?
– Pas encore. J'appellerai en sortant d'ici, si vous voulez.
Il fallait tout lui expliquer. Un bon chien de chasse, mais tout à fait le genre à bouffer le faisan au lieu de le rapporter.
– J'aimerais bien.
À la stupéfaction générale, Solnia fit alors une proposition inédite :
– Prenez un siège ! J'ai fait monter des pliants, dit-il en désignant des chaises à lamelles noires empilées dans un coin.
Chacun pensa que l'heure était grave. Le patron semblait avoir prévu une de ces longues séances d'analyse de la situation dont il avait le secret, exercice dont raffolait Véronique Blanche mais que les autres n'appréciaient guère. Ses lombaires le taraudaient. Elles n'avaient jamais supporté l'humidité. Lorsque perplexité et humidité se conjuguaient, la douleur reprenait. Il faisait un temps de chien. Une pluie drue lacérait la cité depuis deux jours. Pas l'espoir d'une amélioration avant la fin de la semaine. Et c'était une affaire de chien. Une frustration blême et tenace minait Solnia depuis trois jours. Ils n'avaient toujours pas l'ombre d'une piste. Ce fichu dos marquait tout simplement son impatience. Or, pour rien au monde Solnia n'aurait voulu admettre qu'il souffrait le martyre : voilà comment les traditions se perdent. Et lui de se préparer à s'asseoir, brisant la règle des séances tenues debout dans son bureau.
Une fois les quatre installés, en rond face au bureau du chef, le commissaire prit la pose droite dans son fauteuil. La moins douloureuse.
– Pour moi, le seul point commun, c'est le boulot, avança-t-il.
Vernes fut prompt à saisir la perche :
– Je serais partisan d'un jeu de rôles.
– Je sais que vous aimez le cinéma.
– Non, je suis sérieux. Il faudrait se mettre dans la peau des deux gars pendant qu'ils travaillaient. Faire les mêmes gestes au même moment. Vous avez remarqué qu'il y a quelque chose d'assez routinier dans leur job. J'aimerais voir là où ça pourrait clocher.
– Vous espérez quoi ?
– Je ne sais pas. Sentir leur monde. Déceler une faille.
– Le problème, c'est qu'on continue d'avancer à tâtons. Le divisionnaire m'a déjà sonné les cloches. Il y a d'autres cadavres dans les placards du pays, et nous sommes cinq à nous les rouler. Enfin, c'est ce qu'il dit.
– Toujours fin.
– Oui, mais le problème est là : si on ne trouve rien en quarante-huit heures, on va avoir des problèmes. Il n'y a pas eu de plainte.
– Morts naturelles, c'est ça ?
– Vous voyez autre chose, concrètement ?
– Non. Je pense que nous sommes cinq à penser le contraire, mais je ne vois rien.
Les autres opinèrent du menton.
– Laissez-moi essayer. Vous me passerez vos cassettes ?
– Pour quoi faire, les cassettes ?
– Parce que j'aimerais voir l'actualité du jour des meurtres.
– S'il y a meurtres.
– Il y a meurtres. Je ne sais pas, la durée, les temps morts, je pourrais voir peut-être s'ils ont pu quitter leur place, et pour aller où…
– Je trouve ça complètement tordu, remarqua Véro.
– C'est pourtant ton truc, la
psycho…
– Pas ce genre, en tout cas.
Solnia coupa court à la polémique :
– J'ai déjà vu les cassettes. Elles ne vous apprendront rien.
– Oui, mais vous, vous n'étiez pas en situation. Je veux penser comme eux.
La méthode ne manquait pas d'intérêt. Mais elle risquait surtout de priver l'enquête d'une force utile. Il restait aussi du boulot bien concret. Solnia marqua une pause, se renversa d'un air absent, prenant soin de garder le dos bien calé, puis rendit sa décision d'un ton sans appel :
– Bon, allez-y. Mais à 17 heures, je vous revois avec votre rapport.
– Merci.
– Elles sont là, les cassettes. Débrouillez-vous et ne perdez pas de temps.
– Je file.
Déjà Solnia se tournait vers Wolf.
– Votre programme, aujourd'hui ?
– Je vois Françoise Bolle pour commencer, la copine de Visseur. Chez elle.
– Vous ne pouviez pas la faire venir ici ?
– J'aime mieux chez elle. Je veux voir où elle vit. On a prévu d'y aller ensemble, avec Véro. Moi, je questionne et elle renifle.
C'était un bon partage des tâches. Ils se complétaient bien. Absolument pas le même esprit. Toutefois, l'idée crispa Solnia qui avait besoin de Véronique.
– Dites, cette idée de chantage, ça tient toujours ?
– J'y pense toujours, oui. Vous disiez bien que le point commun, c'est le job… Avec le type de Cannes, ça fait trois.
– Rien à voir.
– Le point commun, c'est pas seulement le job, c'est aussi l'entreprise. On en revient toujours à General TV.
– Le gars de Cannes n'en faisait pas partie.
– Oui, mais qui le sait vraiment ? C'était leur homme à Cannes, pour la transmission, si j'ai bien compris.
– Oui.
– Alors ça fait trois. Je crois que vous devriez voir le directeur général. Secouez-le un peu. Quelqu'un en veut à General TV. Dites-lui qu'on n'aimerait pas apprendre un truc pareil par la presse.
Au fond, Solnia n'avait d'autre ouverture que celle-ci.
– D'accord. Mais vous venez avec moi. C'est votre idée, après tout. Vous participerez à la discussion. Téléphonez au directeur général en sortant d'ici. Il s'appelle Bernard Temple. Vous allez tomber sur sa secrétaire : faites-lui le grand jeu. Qu'il annule ses réunions s'il le faut. Ils sont tout le temps en réunion. Nous, on n'a pas le temps.