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Les chasseurs de mammouths

Page 9

by Jean M. Auel

— Parce que je tiens à te plaire. Si tu préférais que je porte la barbe, je la laisserais pousser.

  — Ça ne me fait rien, ta barbe est sans importance. Ce qui est important, c’est toi. Tu m’apportes plaisan... Non...

  Elle secoua la tête avec agacement.

  — Tu m’apportes plais.... Plaisirs... Tu me plais, corrigea-t-elle.

  Il souriait de ses efforts, du double sens involontaire contenu dans ses paroles.

  — J’aimerais te donner tous les Plaisirs.

  Il l’attira contre lui pour l’embrasser. Elle se tourna sur le côté, se blottit contre lui. Il se mit sur son séant pour la regarder.

  — C’est comme la première fois, dit-il. Il y a même une donii pour veiller sur nous.

  Il leva les yeux vers la niche, où la statuette d’ivoire tutélaire se détachait dans la lueur de la lampe.

  — C’est la première fois... chez les Autres, murmura-t-elle.

  Elle ferma les yeux. Elle ressentait à la fois la montée du désir et la solennité du moment.

  Il lui prit le visage entre les mains, baisa tour à tour les deux paupières closes, avant de contempler longuement une fois de plus la femme qu’il trouvait plus belle que toutes celles qu’il avait connues. Sa beauté avait une qualité étrange. Ses pommettes étaient plus saillantes que celles des femmes Zelandonii, ses yeux plus largement espacés, frangés de cils drus, plus foncés que son abondante chevelure dorée comme l’herbe d’automne. La ligne de sa mâchoire était ferme, son menton légèrement aigu.

  Une petite cicatrice marquait le creux de sa gorge. Il y déposa un baiser, la sentit frissonner de plaisir. Il se redressa, la contempla de nouveau avant d’embrasser l’extrémité du nez droit, le coin de la bouche aux lèvres pleines où se dessinait l’amorce d’un sourire.

  Il la sentait tendue de tout son être. Comme un oiseau, immobile mais vibrant, elle gardait les paupières closes, se contraignait à attendre sans bouger. Il la regardait, savourait ce moment. Finalement, il posa les lèvres sur sa bouche, en quémanda l’entrée, S’y sentit accueilli. Cette fois, il n’avait pas utilisé la force mais seulement la tendresse.

  Il la vit ouvrir les yeux, lui sourire. Il se défit de sa tunique, l’aida à enlever la sienne. Doucement il la renversa en arrière, entreprit de la caresser de ses lèvres, en commençant par la pointe des seins. Elle étouffa un cri, se demanda comment la bouche de Jondalar pouvait éveiller de telles sensations en certains endroits de son corps qu’il n’avait pas encore touchés.

  Bientôt, sa respiration se fit saccadée. Elle gémissait de plaisir, tandis qu’il la caressait tout entière. Des frissons de plus en plus violents la secouaient.

  Il dénoua la lanière qui retenait les jambières. Sa bouche, sa langue descendaient de plus en plus loin. Il la sentit sursauter. Quand il s’immobilisa, elle laissa échapper un petit cri déçu.

  A son tour, il se débarrassa de ses jambières. Elle entreprit elle aussi de le caresser. Il s’émerveillait de la voir si familière avec sa virilité, alors que tant de femmes s’en étaient effrayées. En même temps, il était heureux d’être en mesure de se contrôler. Il l’éloigna d’une main légère.

  — Cette fois, Ayla, je veux te donner le Plaisir.

  Elle le regarda. Ses pupilles étaient dilatées, sombres et lumineuses. Elle hocha la tête. Il la repoussa sur les fourrures, se remit à l’embrasser. Les lèvres, la gorge, les seins... puis plus bas, toujours plus bas... Elle frémit de tout son corps, se redressa à demi, poussa un cri.

  Il aimait lui apporter le plaisir, la sentir répondre à l’habileté de ses caresses. C’était un peu comme de former une lame aiguisée à partir d’un bloc de silex. Il éprouvait une joie particulière à savoir qu’il avait été le premier à lui procurer ce plaisir. Elle n’avait connu que la violence et la souffrance jusqu’au jour où il avait éveillé en elle ce don que la Grande Terre Mère avait accordé à Ses enfants.

  Il l’explorait tendrement, de la langue, des lèvres. Elle se mit à bouger contre lui, avec des cris, des mouvements convulsifs de la tête, et il sut qu’elle était prête. Elle se tendit vers lui.

  — Jondalar !... Jondalar !

  Elle était hors d’elle-même, ne connaissait plus rien au monde que lui. Elle le désirait, le guidait, aspirait à le sentir la pénétrer... Lorsqu’il fut en elle, il aurait aimé prolonger le moment, mais chacun de leurs mouvements les rapprochait du paroxysme. Leurs deux corps luisaient de sueur, sous la lumière vacillante. Le rythme de vie se précipitait. Un spasme incontrôlable, presque inattendu, les amena à l’orgasme. Ils demeurèrent un instant suspendus, comme s’ils cherchaient à devenir un seul être, avant de retomber, épuisés.

  Immobiles, ils cherchaient leur souffle. La lampe crachota, la flamme hésita, se ranima, s’éteignit. Au bout d’un moment, Jondalar quitta Ayla, s’étendit près d’elle. Il se trouvait dans une sorte d’état crépusculaire entre le sommeil et la veille. Mais Ayla était encore bien éveillée, les yeux grands ouverts dans l’obscurité. Pour la première fois depuis des années, elle écoutait autour d’elle les bruits que faisaient d’autres êtres.

  Un murmure de voix assourdies, celle d’un homme et celle d’une femme, venait du lit voisin. Un peu plus loin montait le souffle rauque, un peu court du chaman endormi. La jeune femme entendait un homme ronfler dans le foyer voisin et, venus du premier foyer, les grognements et les cris rythmés de Talut et de Nezzie qui partageaient les Plaisirs. De l’autre côté, un bébé se mit à pleurer. Quelqu’un chuchota des paroles consolantes ; le bruit cessa brusquement. Ayla sourit : sans aucun doute, un sein avait été présenté juste à propos. Plus loin, des voix éclatèrent soudain dans une fureur retenue, avant de s’apaiser. Plus loin encore, on entendait une toux sèche.

  Durant les années de solitude dans la vallée, les nuits avaient toujours été pour Ayla les moments les plus pénibles. Pendant la journée, elle pouvait toujours se trouver des occupations, mais, la nuit, le vide et le silence de la caverne l’assaillaient brutalement. Dans les débuts, alors qu’elle entendait seulement son propre souffle, elle avait eu du mal à dormir. Avec le Clan, il y avait toujours eu quelqu’un de proche, la nuit. Le pire des châtiments consistait à se voir mis à part, condamné à la solitude. La quarantaine, l’ostracisme, la Malédiction Suprême.

  Elle ne savait que trop à quel point ce châtiment était terrible. Elle en prenait encore plus conscience en cet instant. Étendue dans l’obscurité, elle écoutait autour d’elle les bruits de la vie, elle sentait contre elle la chaleur de Jondalar et, pour la première fois depuis qu’elle avait rencontré ces gens – les Autres, comme elle les appelait –, elle avait l’impression d’être chez elle.

  — Jondalar ? murmura-t-elle.

  — Hummm...

  — Tu dors ?

  — Pas encore, marmonna-t-il.

  — Ils sont très gentils, ces gens. Tu avais raison : il était nécessaire pour moi de faire leur connaissance.

  Le cerveau embrumé de Jondalar retrouva sa lucidité. Lorsqu’elle aurait rencontré des gens de sa propre race, avait-il espéré, lorsqu’ils ne seraient plus pour elle des inconnus, ils lui feraient moins peur. Il était parti de chez lui depuis bien des années, le voyage de retour serait long et difficile. Il fallait qu’Ayla eût envie de l’accompagner. Mais sa vallée était devenue pour elle son foyer. Elle lui procurait tout ce dont elle avait besoin pour survivre et elle s’était forgée en ces lieux une existence bien à elle, où les animaux remplaçaient les êtres humains qui lui manquaient. Ayla n’avait pas envie de quitter son refuge. Elle avait plutôt souhaité voir Jondalar y rester avec elle.

  — Je le savais bien, Ayla, fit-il d’un ton persuasif. Il te suffisait d’apprendre à les connaître.

  — Nezzie me rappelle Iza. A ton avis, comment la mère de Rydag est-elle devenue grosse de lui ?

  — Qui peut savoir pourquoi la Mère lui a donné un enfant d’esprits mêlés ? Les voies de la Mère sont toujours mystérieuses.

  Elle garda un moment le silen
ce.

  — Je ne pense pas que la Mère lui ait donné des esprits mêlés. Je pense qu’elle a connu un homme qui faisait partie des Autres. Jondalar fronça les sourcils.

  — Pour toi, je le sais, les hommes jouent un rôle dans la création d’une vie. Mais comment une femme Tête Plate aurait-elle pu connaître un Autre ?

  — Je n’en sais rien, mais les femmes du Clan ne voyagent pas seules et elles se tiennent à l’écart des Autres. Les hommes du Clan n’aiment pas voir les Autres tourner autour de leurs femmes. Selon eux, les enfants sont créés par l’esprit du totem d’un homme, et ils ne tiennent pas à voir un Autre et son esprit s’approcher de trop près. Les femmes, elles, en ont peur. Aux Rassemblements du Clan, on raconte sans cesse de nouvelles histoires de gens malmenés ou blessés par les Autres, les femmes en particulier.

  « Pourtant, la mère de Rydag n’en avait pas peur. Nezzie dit qu’elle les a suivis pendant deux jours, et elle est venue vers Talut quand il lui a fait signe. N’importe quelle femme du Clan aurait pris la fuite à sa vue. Sans doute avait-elle connu plus tôt un Autre qui l’avait bien traitée ou qui, au moins, ne l’avait pas fait souffrir, puisqu’elle n’a pas eu peur de Talut. Lorsqu’elle a eu besoin d’aide, pour quelle raison a-t-elle pensé qu’elle pourrait en trouver chez les Autres ?

  — Peut-être parce qu’elle a vu Nezzie donner le sein à son petit, suggéra Jondalar.

  — C’est possible. Mais cela n’explique pas pourquoi elle était seule. La seule explication qui me vienne à l’esprit, c’est qu’elle avait été maudite, chassée par son clan. Les femmes du Clan ne sont pas souvent maudites. Il n’est pas dans leur nature de s’attirer un tel châtiment. Peut-être était-ce à cause d’un homme qui faisait partie des Autres.

  Ayla s’interrompit un instant, avant d’ajouter pensivement :

  — La mère de Rydag devait avoir grande envie de mettre au monde son petit. Il lui a fallu beaucoup de courage pour s’approcher des Autres, même si elle avait connu un homme de leur race. Si elle a renoncé, c’est seulement quand elle a vu l’enfant et qu’elle l’a cru déformé. Le Clan, lui non plus, n’aime pas les enfants d’esprits mêlés.

  — Comment peux-tu avoir la certitude qu’elle avait connu un homme ?

  — Elle est venue chez les Autres pour avoir son petit. Elle n’avait donc pas de clan pour l’aider et elle devait avoir quelque raison de croire que Nezzie et Talut lui viendraient en aide. Je suis sûre qu’elle connaissait un homme qui avait fait les Plaisirs avec elle... ou seulement satisfait ses propres besoins, peut-être. Elle a eu un enfant d’esprits mêlés, Jondalar.

  — Pourquoi penses-tu que c’est un homme qui crée la vie ?

  — C’est visible, Jondalar, si tu veux bien y réfléchir. Regarde ce garçon qui est arrivé aujourd’hui. Danug. Il ressemble à Talut, en plus jeune. Je crois que Talut l’a commencé quand il a partagé les Plaisirs avec Nezzie.

  — Dans ce cas, va-t-elle avoir un autre enfant parce qu’ils ont partagé les Plaisirs ce soir ? demanda Jondalar. On partage souvent les Plaisirs. Ils représentent un Don de la Grande Terre Mère, et c’est Lui rendre honneur que de les partager souvent. Mais les femmes n’ont pas d’enfants toutes les fois qu’elles partagent ce Don, Ayla. Si un homme reçoit avec gratitude les Dons de la Mère, s’il L’honore, Elle peut choisir son esprit pour le joindre à celui de la femme à laquelle il s’unit. L’enfant peut alors lui ressembler, comme Danug ressemble à Talut, mais c’est la Mère qui choisit.

  Ayla, dans l’obscurité, fronça les sourcils. Il y avait là un problème qu’elle n’avait pas encore résolu.

  — Je ne sais pas pourquoi une femme n’a pas un enfant toutes les fois. Peut-être faut-il partager les Plaisirs plusieurs fois, avant de créer un petit, ou peut-être à certains moments seulement. Peut-être est-ce seulement quand l’esprit du totem d’un homme est particulièrement puissant et peut dominer celui de la femme. Ou peut-être encore est-ce bien la Mère qui choisit : Elle choisit l’homme et rend sa virilité plus puissante. Peux-tu dire, toi, avec certitude comment Elle choisit ? Sais-tu comment les esprits se mêlent ? Ne pourraient-ils se mêler à l’intérieur de la femme quand ils partagent les Plaisirs ?

  — Je n’ai jamais entendu dire ça, répondit Jondalar, mais c’est possible, je suppose.

  C’était à lui, maintenant, de froncer les sourcils dans l’ombre. Il garda si longtemps le silence qu’Ayla le crut endormi. Mais il reprit la parole.

  — Ayla, si ce que tu crois est vrai, nous pourrions bien commencer un petit en toi toutes les fois que nous partageons les Dons de la Mère.

  — Oui, je le crois, dit Ayla, que cette idée enchantait.

  — Alors, il faut cesser ! déclara Jondalar. Il s’était brutalement redressé sur son séant.

  — Mais pourquoi ? Je désire que tu commences un petit en moi, Jondalar.

  La consternation de la jeune femme était évidente. Il se tourna vers elle, la prit dans ses bras.

  — Moi aussi, je le désire, mais pas maintenant. Le trajet est très long pour retourner chez moi. Il pourrait bien nous prendre un an ou davantage. Il pourrait être dangereux pour toi de voyager si longtemps, si tu étais grosse d’un petit.

  — Alors, ne pouvons-nous simplement regagner ma vallée ? demanda-t-elle.

  La peur tenaillait Jondalar : s’ils retournaient dans la vallée d’Ayla, pour lui permettre d’avoir son enfant en toute sécurité, ils n’en repartiraient jamais.

  — Pour moi, ce ne serait pas une bonne idée. Il ne faudrait pas que tu sois seule au moment de la naissance. Moi, je ne saurais pas comment t’aider. Il faut des femmes, alors. Une femme peut mourir au cours d’un accouchement.

  L’angoisse lui serrait la gorge : il avait vu la chose se produire peu de temps auparavant.

  C’était vrai, se dit Ayla. Elle avait été toute proche de la mort, quand elle avait donné naissance à son fils. Sans Iza, elle n’aurait pas survécu. Ce n’était pas le moment d’avoir un enfant, pas même celui de Jondalar.

  En dépit de sa cruelle déception, elle dit :

  — Oui, tu as raison. Ça peut être difficile... Il... il me faudrait des femmes autour de moi.

  Il retomba dans un silence prolongé. Quand il parla de nouveau, ce fut d’une voix enrouée par la souffrance.

  — Ayla, peut-être... peut-être ne devrions-nous plus partager la même couche... si... Mais nous honorons la Mère en partageant ses Dons, se reprit-il.

  Comment lui dire franchement qu’ils n’avaient pas à cesser de partager les Plaisirs ? Iza l’avait mise en garde : jamais elle ne devrait parler à personne, et surtout pas à un homme, de la médecine secrète.

  — Je ne crois pas que tu doives être inquiet, dit-elle à Jondalar. Je ne suis pas sûre que ce soit l’homme qui produise les enfants. Et, si c’est la Grande Mère qui décide, Elle peut choisir n’importe quel moment, n’est-ce pas ?

  — Oui, et cela m’a tourmenté. Pourtant, si nous refusons Son Don, Elle pourrait s’en offenser. Elle s’attend à ce que nous L’honorions.

  — Jondalar, si Elle décide, Elle décidera. Le moment venu, nous pourrons prendre notre décision. Je ne voudrais pas que tu L’offenses.

  — Tu as raison, Ayla, approuva-t-il, quelque peu soulagé.

  Non sans un petit pincement de regret, la jeune femme décida de continuer à prendre la tisane qui empêchait la conception des enfants. Mais, cette nuit-là, elle rêva qu’elle avait des petits : certains avaient de longs cheveux blonds, d’autres ressemblaient à Rydag et à Durc Vers le matin, elle fit un rêve qui prit une dimension nouvelle, menaçante, détachée de ce monde.

  Dans ce rêve, elle avait deux fils que personne n’eût pris pour des frères. L’un était grand et blond, comme Jondalar. L’autre, l’aîné, elle le savait, était Durc, bien que son visage fût dans l’ombre. Les deux frères avançaient l’un vers l’autre, de deux directions opposées, au milieu d’une étendue plate, déserte, désolée, balayée par le vent. Elle ressentait une profonde anxiété : il allait se passe
r quelque chose de terrible qu’elle devait empêcher de se produire. Alors, sous le coup d’une terreur soudaine, elle comprit que l’un de ses fils allait tuer l’autre. Elle s’efforçait de les rejoindre, mais une sorte de muraille épaisse, visqueuse l’avait prise au piège. Ils étaient presque face à face, les bras levés, comme pour frapper...

  Elle hurla.

  — Ayla ! Ayla ! Que se passe-t-il ? Jondalar la secouait.

  Mamut se dressa tout à coup près de lui.

  — Réveille-toi, enfant ! dit-il. Réveille-toi. Ce n’est qu’un symbole, un message. Réveille-toi, Ayla !

  — Mais l’un des deux va mourir ! s’écria-t-elle, encore en proie aux émotions du rêve.

  — Ce n’est pas ce que tu crois, Ayla, reprit Mamut. Ça ne veut peut-être pas dire qu’un... frère mourra. Il te faut apprendre à fouiller tes rêves pour découvrir leur véritable signification. Tu possèdes le Talent, il est très fort en toi, mais tu n’as pas été initiée.

  La vision d’Ayla s’éclaircit. Elle vit deux visages inquiets penchés sur elle. Les deux hommes étaient de haute taille, l’un jeune et beau, l’autre vieux et sage. Jondalar brandissait un tison au-dessus d’elle pour l’aider à se réveiller. Elle se redressa, tenta de sourire.

  — Tout va bien, à présent ? questionna Mamut.

  — Oui. Oui. Je regrette de t’avoir réveillé.

  Oubliant que le vieil homme ne comprenait pas cette langue, Ayla s’exprimait en Zelandonii.

  — Nous parlerons plus tard, dit-il.

  Avec un doux sourire, il retourna vers sa couchette.

  Au moment où elle se réinstalla avec Jondalar sur leur plate-forme, Ayla vit retomber le rideau de l’autre couchette occupée. Elle se sentit un peu gênée d’avoir causé un tel émoi. Elle se blottit contre Jondalar, la tête au creux de son épaule. Elle lui était reconnaissante de sa chaleur, de sa présence. Elle allait se rendormir quand, subitement, ses yeux se rouvrirent tout grands.

  — Jondalar, murmura-t-elle, comment Mamut a-t-il su que j’avais rêvé de mes fils, rêvé que l’un des deux tuait l’autre ?

 

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