Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 14

by Jean M. Auel


  Talut, l’air désappointé, laissa retomber l’éclat d’ivoire sur le tas d’os.

  — Quelqu’un ne pourrait-il accompagner Ayla ? suggéra Jondalar. La jument peut porter deux personnes. Nous l’avons déjà montée ensemble.

  Talut retrouva son sourire.

  — Voilà une bonne idée ! Qui veut y aller ?

  — Moi ! Je connais le chemin, lança une voix, aussitôt suivie d’une autre.

  — Moi aussi, je connais le chemin. Je reviens tout juste de cet endroit.

  Latie et Danug s’étaient proposés tous les deux. Plusieurs autres semblaient prêts à les imiter.

  Le regard de Talut alla de l’un à l’autre. Il haussa les épaules, ouvrit les mains toutes grandes et se tourna vers Ayla.

  — A toi de choisir.

  Elle regarda le jeune homme, presque aussi grand que Jondalar, avec ses cheveux roux comme ceux de Talut et le pâle duvet d’une barbe naissante. Elle posa ensuite ses yeux sur la mince fille, qui n’était pas encore tout à fait une femme mais n’en était plus bien loin, avec ses cheveux châtain clair qui ressemblaient à ceux de Nezzie. L’espoir brillait dans leurs deux regards. Lequel choisir ? Danug était presque un homme : c’était lui qu’elle devait emmener, disait-elle. Mais, en Latie, elle voyait un peu d’elle-même, et elle se rappelait le regard de désir qu’elle avait remarqué chez la jeune fille, la première fois que Latie avait vu les chevaux.

  — Whinney va plus vite, je crois, si pas trop de poids. Danug est homme...

  Ayla accompagna ses paroles d’un grand sourire chaleureux.

  — Pense Latie mieux cette fois.

  Danug, l’air troublé, hocha la tête, recula. Il cherchait à maîtriser le flot d’émotions mêlées qui l’avaient soudain envahi. Il était cruellement déçu que le choix se fût porté sur Latie. Mais le sourire éblouissant d’Ayla, quand elle l’avait appelé un homme, lui avait fait monter le sang au visage et avait précipité les battements de son cœur, en même temps qu’il éprouvait d’autres sensations plus embarrassantes encore.

  Latie courut passer la tenue en peau de renne, chaude et légère, qu’elle portait pour voyager. Elle entassa dans son sac les objets nécessaires, y ajouta les vivres et l’outre d’eau préparés par Nezzie. Quand elle se retrouva dehors, prête à partir, Ayla ne s’était pas encore changée. Elle regarda Jondalar aider celle-ci à fixer sur les flancs de la jument les paniers retenus par un harnais qu’Ayla avait inventé. La jeune femme plaça l’eau et les vivres dans l’un des paniers, par-dessus ses propres affaires, mit le sac de Latie dans l’autre. Accrochée d’une main à la crinière de la jument, elle lui sauta d’un bond rapide sur le dos. Jondalar aida la jeune fille à monter à son tour. Assise devant Ayla, Latie posa des yeux débordants de bonheur sur les gens de son Camp.

  Danug, un peu timidement, s’approcha pour tendre à sa sœur l’éclat d’ivoire.

  — Tiens, pour vous permettre de retrouver plus facilement l’endroit, j’ai fini la carte que Talut avait commencée.

  — Oh, Danug, merci ! s’écria Latie.

  Elle l’attrapa par le cou pour une étreinte affectueuse.

  — Oui, merci, Danug, dit à son tour Ayla, avec ce même sourire qui le remuait si profondément.

  Le visage de Danug prit la couleur de ses cheveux. Déjà, les deux cavalières commençaient à gravir la pente. Il leur fit signe de la main, la paume tournée vers l’intérieur pour signifier « revenez vite ».

  Jondalar, un bras passé autour de l’encolure rouée du poulain qui, la tête dressée, naseaux au vent, s’efforçait de suivre sa mère, prit de l’autre bras le jeune homme par les épaules.

  — Tu t’es très bien conduit. Tu avais envie d’y aller, je le sais. Mais je suis sûr que tu pourras monter la jument une autre fois.

  Danug se contenta de répondre par un signe de tête. Ce n’était pas l’idée de monter la jument qui l’occupait à cet instant.

  Quand elles atteignirent les steppes, Ayla, par de subtiles pressions, par de petits mouvements de son corps, transmit des indications à la jument, et Whinney se lança au galop, en direction du nord. La vitesse brouillait le sol sous les sabots rapides. Latie avait peine à imaginer qu’elle filait à travers les steppes sur le dos d’un cheval. Dès le départ, elle avait souri de joie, et le sourire s’attardait sur ses lèvres, même si, parfois, elle fermait les yeux, se tendait en avant, pour le plaisir de sentir le vent lui fouetter le visage. Elle aurait été incapable de décrire le bonheur qu’elle éprouvait. Jamais elle n’avait rêvé rien de semblable.

  Les autres chasseurs se mirent en marche peu de temps après elles. Tous ceux qui étaient capables de marcher et qui voulaient se joindre à eux les accompagnèrent. Le Foyer du Lion envoyait trois chasseurs. Latie était encore très jeune, et il y avait peu de temps qu’on lui permettait de partir avec Talut et Danug. Elle se montrait toujours enthousiaste, comme l’avait été sa mère lorsqu’elle était plus jeune, mais, à présent, Nezzie allait rarement à la chasse. Elle restait au foyer, pour s’occuper de Rugie et de Rydag et pour aider à veiller sur d’autres jeunes enfants. Depuis le jour où elle avait adopté Rydag, elle était rarement sortie.

  Le Foyer du Renard n’avait que deux hommes, Wymez et Ranec, qui chassaient tous les deux, mais, au Foyer du Mammouth, il n’y avait pas de chasseurs, sinon Ayla et Jondalar, les visiteurs : Mamut était trop âgé.

  Manuv aurait aimé les accompagner, mais il resta au Camp pour ne pas les ralentir. Tronie aussi, avec Nuvie et Hartal. Sauf, de temps à autre, pour une expédition où les enfants eux-mêmes pouvaient se rendre utiles, elle n’allait plus chasser, elle non plus. Tornec était le seul chasseur du Foyer du Renne, comme Frébec était le seul du Foyer de la Grue. Fralie et Crozie restèrent au Camp, avec Crisavec et Tasher.

  Tulie s’était presque toujours arrangée pour partir à la chasse, même du temps où elle avait des enfants en bas âge, et le Foyer de l’Aurochs était bien représenté. Mis à part la Femme Qui Ordonne, Barzec, Deegie et Druwez partaient aussi. Brinan fit de son mieux pour convaincre sa mère de l’autoriser à les accompagner mais, avec sa sœur Tusie, il fut laissé aux soins de Nezzie, avec la promesse qu’il serait bientôt assez grand.

  Le groupe de chasseurs gravit la pente, et, dès qu’ils se trouvèrent en terrain plat, Talut leur fit presser le pas.

  — Je crois, moi aussi, que la journée est trop belle pour qu’on la perde, déclara Nezzie, en reposant sa coupe d’une main ferme.

  Elle s’adressait au petit groupe qui, après le départ des chasseurs, s’était rassemblé autour du feu allumé dehors. Tout le monde achevait le repas du matin en dégustant une infusion.

  — Les grains sont mûrs et secs, et j’ai envie, depuis un bon moment, d’aller en faire une dernière récolte. Si nous nous dirigeons vers le bouquet de sapins, près du petit ruisseau, nous pourrons aussi ramasser les graines des cônes, si nous en avons le temps. Quelqu’un veut-il venir ?

  — Fralie ne devrait pas aller aussi loin, j’en suis sûre, dit Crozie.

  — Oh, mère, protesta sa fille. Une promenade me fera du bien. Quand le temps va se gâter, nous serons tous obligés de rester enfermés. Cela viendra bien assez tôt. J’aimerais t’accompagner, Nezzie.

  — Alors, il vaut mieux que j’y aille moi aussi, pour t’aider à t’occuper des enfants, déclara Crozie, comme si elle s’imposait un grand sacrifice.

  En réalité, l’idée d’une sortie la tentait. Tronie, elle, ne cacha pas son plaisir.

  — Quelle bonne idée, Nezzie. Je pourrai caser Hartal dans ma hotte, et ça me permettra de porter Nuvie quand elle sera fatiguée. Passer une journée dehors : voilà qui me plairait par-dessus tout.

  — Je me chargerai de Nuvie. Tu n’auras pas besoin d’en porter deux, dit Manuv. Mais je ramasserai les graines de cônes, je pense, et je vous laisserai récolter le grain.

  — Je crois que je vais, moi aussi, vous accompagner, Nezzie, décida Mamut. Peut-être Rydag accepterait-il de tenir compagnie à un vieil homme. Il m’apprend
ra peut-être d’autres signes d’Ayla, puisqu’il est si doué pour ça.

  — Toi, très bon pour signes, Mamut, exprima Rydag avec ses doigts. Toi apprendre vite. Toi peut-être apprendre à moi.

  — Nous nous enseignerons peut-être l’un l’autre, répondit Mamut dans le même langage.

  Nezzie souriait. Le vieillard n’avait jamais traité l’enfant d’esprits mêlés autrement que les autres enfants du Camp, sinon pour prendre en considération sa faiblesse, et il l’avait souvent aidée à prendre soin de Rydag. Un lien tout particulier semblait exister entre eux. Nezzie soupçonnait Mamut de vouloir les accompagner afin d’occuper le petit garçon pendant que les autres travailleraient. Il veillerait aussi, elle le savait, à ce que personne, sans le vouloir, ne pressât Rydag d’avancer plus vite qu’il ne le pouvait. S’il voyait l’enfant faire des efforts exagérés, il ralentirait lui-même et mettrait sa lenteur sur le compte de son grand âge. Cela lui était déjà arrivé.

  Quand tout le monde fut réuni avec des paniers, des peaux à étendre sur le sol, des outres pleines d’eau et les vivres nécessaires pour le repas de midi, Mamut plaça devant la voûte d’entrée, à même la terre, la statuette d’une femme aux formes pleines, sculptée dans l’ivoire. Il prononça quelques mots qu’il était le seul à comprendre, fît quelques gestes d’invocation. Tous les habitants du Camp allaient être absents, l’abri serait désert. Il priait l’Esprit de Mut, la Grande Mère, de garder et protéger leur habitation en leur absence.

  Nul ne tenterait de violer cette « défense d’entrer » signifiée par l’effigie de la Mère placée sur le seuil. A moins de nécessité absolue, nul n’oserait affronter les conséquences qui résulteraient, croyait-on, de cette violation. Même en cas de grande détresse – si quelqu’un, par exemple, était blessé ou se trouvait pris dans une tempête de neige et avait absolument besoin d’un refuge –, on commencerait par prendre des mesures immédiates afin d’apaiser la colère et peut-être même la vengeance de la protectrice. La personne, la famille ou le Camp mis en cause paierait le plus tôt possible une compensation bien supérieure à tout ce qui aurait été utilisé. Les membres du Foyer du Mammouth recevraient des dons, des offrandes, pour apaiser l’Esprit de la Grande Mère par des explications, des prières, des promesses de bonnes actions ou de compensations futures. Le geste de Mamut était plus efficace que n’importe quel système de fermeture.

  Quand Mamut tourna le dos à l’entrée, Nezzie hissa une hotte sur son dos, ajusta sur son front la courroie de soutien. Elle souleva Rydag, le plaça à califourchon sur son ample hanche afin de le porter jusqu’au haut de la colline. Après quoi, poussant devant elle Rugie, Tusie et Brinan, elle se mit en route vers les steppes. Les autres suivirent. Bientôt, la seconde moitié du Camp arpenta les vastes prairies, consacrant la journée à récolter les fruits et les graines semés par la Grande Mère Terre pour les leur offrir. Ce travail, cette contribution à la vie de tous, n’était pas considéré comme moins valable que l’activité des chasseurs. En même temps, on prenait plaisir à être ensemble, à se partager la tâche.

  Au milieu de gerbes d’éclaboussures, Ayla et Latie traversèrent un premier cours d’eau. La jeune femme ralentit l’allure de la jument avant d’atteindre la rivière suivante, déjà plus large.

  — C’est ça nous suivons ? demanda-t-elle.

  — Non, je ne crois pas, répondit Latie.

  Elle consulta les marques tracées sur l’éclat d’ivoire.

  — Non. Regarde ici : c’est le premier cours d’eau que nous venons de franchir. Il faut traverser celui-là aussi. Le suivant, nous le longeons vers l’amont.

  — Pas profond ici, on dirait. Bon endroit pour traverser ? La jeune fille promena son regard d’amont en aval.

  — Il y a un meilleur endroit un peu plus haut. Là, nous n’aurons qu’à ôter nos bottes et à relever nos jambières.

  Elles se dirigèrent vers l’amont, mais, quand elles atteignirent le passage à gué, où l’eau écumait autour des rochers en saillie, Ayla ne s’arrêta pas. Elle engagea Whinney dans la rivière, la laissant choisir son chemin. De l’autre côté la jument reprit le galop, et Latie retrouva son sourire.

  — Nous ne nous sommes même pas mouillé les pieds ! s’exclama-t-elle. Quelques éclaboussures, c’est tout !

  Au cours d’eau suivant, elles prirent la direction du levant. Ayla ralentit l’allure pour permettre à Whinney de se reposer un peu. Même ainsi, la jument avançait beaucoup plus vite qu’un homme à pied, et elles couvrirent en peu de temps une grande distance. Au fil de leur route, le terrain changea, se fit plus difficile. Il s’élevait de plus en plus. Quand Ayla arrêta leur monture pour désigner d’un geste un cours d’eau qui sur l’autre rive venait former un V très ouvert avec celui qu’elles longeaient, Latie fut surprise. Elle ne s’était pas attendue à voir si tôt l’affluent, mais Ayla avait remarqué dans le courant des turbulences qui l’avaient avertie. De l’endroit où elles se trouvaient, on voyait trois affleurements rocheux : un escarpement aux arêtes vives, de l’autre côté de la rivière, et deux autres, du côté où étaient les deux femmes, un peu en amont et formant un angle avec le cours d’eau.

  Elles reprirent leur route. L’eau, remarquèrent-elles, obliquait vers les affleurements. En approchant, elles découvrirent que la rivière passait entre les deux. Un peu plus loin, Ayla vit quelques bisons à la rude et sombre toison qui paissaient les joncs et les roseaux au bord de l’eau. Le bras tendu, elle murmura à l’oreille de Latie :

  — Ne parle pas fort. Regarde.

  — Ils sont là ! s’exclama la jeune fille d’une voix étouffée. Elle s’efforçait de contenir sa surexcitation.

  Ayla tourna la tête de côté et d’autre, s’humecta un doigt, le leva pour savoir d’où venait le vent.

  — Vent souffle vers nous. Bon. Pas vouloir déranger avant moment chasser. Bison connaît chevaux. Sur Whinney, allons plus près mais pas trop.

  Prudemment elle guida la jument dans un large tour à une bonne distance des animaux, pour s’assurer de ce qu’elle pourrait trouver en amont, et revint par le même chemin. Une énorme vieille femelle, sans cesser de ruminer, leva la tête à leur passage. Le bout d’une de ses cornes était brisé. La jeune femme ralentit l’allure, laissa Whinney revenir aux mouvements qui lui étaient naturels, tandis que ses deux cavalières retenaient leur souffle. La jument s’arrêta, baissa la tête pour brouter quelques brins d’herbe. Les chevaux, habituellement, ne paissent pas quand ils sont inquiets. L’action parut rassurer le bison qui, de son côté, se remit à paître. Le plus rapidement possible, Ayla contourna le petit troupeau, avant de remettre Whinney au galop en aval. En atteignant les points de repère qu’elle avait marqués à l’aller, elle reprit la direction du sud. Après avoir traversé le cours d’eau suivant, elles s’arrêtèrent pour laisser Whinney s’abreuver et pour boire elles-mêmes, avant de poursuivre leur route.

  Le groupe des chasseurs venait de traverser le premier petit cours d’eau quand Jondalar remarqua que Rapide tirait sur sa longe. Il vit alors un nuage de poussière qui se déplaçait dans leur direction. Il frappa sur l’épaule de Talut, tendit le bras. L’Homme Qui Ordonne regarda au loin, vit Ayla et Latie montées sur Whinney, qui arrivaient au galop. Les chasseurs n’eurent pas longtemps à attendre : bientôt la jument et ses cavalières s’immobilisèrent. Le visage de Latie s’illuminait d’un sourire d’extase, ses yeux étincelaient, ses joues étaient empourprées. Talut l’aida à descendre. Ayla jeta une jambe par-dessus l’encolure et se laissa glisser à terre. Le petit groupe se serra autour d’elles.

  — Vous ne les avez pas trouvés ? demanda Talut.

  Il exprimait l’inquiétude générale. Une seule autre personne en fit autant, presque en même temps mais sur un ton tout différent.

  — Elles n’ont même pas réussi à les trouver. Je pensais bien que courir en avant sur un cheval ne servirait à rien, ricana Frébec.

  Latie réagit, d’une voix où la surprise se mêlait à la fureur.

  — Nou
s n’avons « même pas réussi à les trouver », dis-tu ? Eh bien nous avons découvert l’endroit. Nous avons même vu les bisons !

  — Veux-tu dire par là que vous avez déjà fait l’aller et le retour ? demanda-t-il.

  Il secouait la tête d’un air incrédule.

  Wymez, sans tenir compte de la question insidieuse de Frébec, s’adressa à la fille de sa sœur.

  — Où sont-ils, maintenant ?

  Latie s’approcha du panier accroché au flanc gauche de Whinney, en sortit l’éclat d’ivoire. Après avoir tiré son couteau de silex du fourreau assujetti à sa ceinture, elle s’assit à même le sol, entreprit de graver dans l’ivoire quelques marques nouvelles.

  — La fourche sud, dit-elle, passe entre deux affleurements, ici. Wymez et Talut s’étaient assis à côté d’elle et hochaient la tête. Ayla et plusieurs autres se tenaient debout derrière la jeune fille.

  — Les bisons sont de l’autre côté des affleurements, là où la plaine inondable s’ouvre plus largement, et où il reste encore de l’herbe verte près de l’eau. J’ai vu quatre jeunes...

  Tout en parlant, elle gravait quatre courtes marques parallèles.

  — Cinq, je crois, corrigea Ayla.

  Latie leva les yeux vers elle, hocha la tête, ajouta une autre marque.

  — Tu avais raison, Danug, à propos de jumeaux. Et ils sont très jeunes. Il y a sept femelles...

  Elle se fit confirmer son affirmation par Ayla qui acquiesça d’un signe. Latie inscrivit sept lignes parallèles, un peu plus longues que les premières.

  — ... dont quatre seulement ont des petits, je crois.

  Elle réfléchit un instant.

  — Il y avait d’autres bisons, plus loin.

  — Cinq jeunes mâles, ajouta Ayla. Deux ou trois autres. Pas sûre. Peut-être autres on ne voit pas.

  Un peu à part des premières marques, la jeune fille en ajouta trois autres, cette fois encore un peu plus courtes. Elle fit une petite encoche en forme de V, pour indiquer qu’elle en avait fini, que c’étaient tous les bisons qu’elles avaient dénombrés.

 

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