Les chasseurs de mammouths

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Les chasseurs de mammouths Page 22

by Jean M. Auel


  Nezzie soufflait sur le feu pour l’attiser. En même temps, elle actionnait une sorte de petite poignée qu’Ayla n’avait pas encore remarquée. La jeune femme perçut un léger sifflement d’air, vit des cendres s’envoler. Le feu s’aviva. Sous l’effet des flammes plus brûlantes, les éclats d’os commencèrent à roussir sur les bords, avant de s’enflammer à leur tour. Sur quoi, Ayla prit soudain conscience de la source d’un phénomène qui la tracassait depuis son arrivée au Camp du Lion, sans qu’elle l’eût vraiment remarqué. L’odeur de la fumée était anormale.

  Il lui était arrivé de brûler de la bouse séchée, et elle en connaissait bien la forte et pénétrante odeur. Mais elle s’était surtout servie de combustible d’origine végétale : elle était accoutumée à l’odeur de la fumée de bois. Le combustible qu’utilisait le Camp du Lion était d’origine animale. L’odeur de l’os qui brûlait avait un caractère bien différent : elle rappelait celle d’un rôti laissé trop longtemps au feu. Mêlée à celle de la bouse séchée, dont ces gens se servaient aussi par grandes quantités, elle saturait tout le campement d’exhalaisons très particulières. Ce n’était pas vraiment déplaisant, mais Ayla n’y était pas accoutumée, ce qui la mettait mal à l’aise. Maintenant qu’elle en avait identifié la cause, elle se sentait soulagée d’une certaine tension indéfinissable.

  Elle sourit en regardant Nezzie ajouter encore des éclats d’os et ajuster la poignée, ce qui aviva le feu.

  — Comment tu fais ? demanda-t-elle. Feu brûler plus fort ?

  — Le feu a besoin de respirer, comme nous, et le vent est la respiration du feu. La Mère nous a enseigné cela quand Elle a fait des femmes les gardiennes du feu. Tu le vois bien : quand tu donnes ton souffle au feu, quand tu souffles dessus, il brûle mieux. Pour amener le vent, nous creusons une tranchée qui va du fond du foyer jusqu’à l’extérieur. La tranchée est tapissée des intestins d’un animal, qu’on gonfle d’air avant de les faire sécher. On les recouvre d’os avant de remettre la terre en place. La tranchée pour ce foyer passe par là, sous ces nattes d’herbe. Tu vois ?

  Ayla regarda dans la direction indiquée, hocha la tête.

  — Elle aboutit ici, poursuivit la femme.

  Elle montrait à sa compagne une corne de bison creuse qui sortait d’un orifice ménagé sur un côté de la petite fosse, au-dessous du niveau du sol.

  — Mais on n’a pas toujours besoin de la même force de vent. Tout dépend de la façon dont il souffle dehors et de l’ardeur du feu que tu désires. Tu empêches l’air de pénétrer ou bien tu le laisses entrer ainsi.

  Nezzie désignait la poignée, reliée à une sorte de soupape faite d’une mince clavicule.

  L’idée pouvait paraître assez simple mais elle était ingénieuse. C’était une véritable réalisation technique, essentielle à la survie. Sans ce dispositif, les Chasseurs de Mammouths n’auraient pu vivre sur les steppes subarctiques, sinon en quelques endroits isolés, et cela en dépit de l’abondance du gibier. Tout au plus y seraient-ils venus séjourner à la belle saison. En ces régions presque dénuées d’arbres, où les hivers avaient la rigueur caractéristique des lieux où les glaciers empiètent sur la terre, ce foyer à appel d’air leur permettait de brûler de l’os, le seul combustible disponible en assez grandes quantités pour leur permettre de séjourner là toute l’année.

  Quand Nezzie eut obtenu un bon feu, Ayla se rendit aux réserves, afin de voir si elle trouverait de quoi farcir les lagopèdes à son goût. Elle fut tentée par des embryons desséchés, tirés d’œufs d’oiseaux, mais il faudrait sans doute les faire tremper, et elle ne savait trop combien de temps prendrait l’opération. Elle songea à utiliser des carottes sauvages ou des graines de vesce mais elle changea d’idée.

  Elle vit alors le panier qui contenait encore le gruau de grains et de légumes qu’elle avait préparé ce matin-là. On l’avait mis de côté, à la disposition de qui voudrait en manger, et il s’était épaissi en refroidissant. Elle le goûta. Quand on devait économiser le sel, on préférait des saveurs bien définies, épicées. Elle avait assaisonné son gruau de sauge et de menthe, avait ajouté des racines amères, des oignons et des carottes sauvages aux grains d’orge et de seigle.

  Avec un peu de sel, se dit-elle, et les graines de tournesol qu’elle avait vues dans l’une des réserves, des groseilles... peut-être aussi le pas-d’âne et les cynorhodons qu’elle avait dans son sac de guérisseuse, elle pourrait composer une farce intéressante pour les grues.

  Elle prépara les oiseaux, les farcit, les enveloppa de foin fraîchement coupé, les plaça au fond d’une fosse à feu, avec quelques braises d’os, et les recouvrit de cendres chaudes. Elle alla voir ensuite ce que faisaient les autres membres du Camp.

  Une grande activité se déployait devant l’entrée, et la plupart des occupants s’y trouvaient rassemblés. En approchant, la jeune femme découvrit qu’on avait réuni là de grands tas de graminées. Certains secouaient, piétinaient, battaient les gerbes au fléau, pour libérer le grain de la paille et des cosses. D’autres séparaient les grains de la balle qui restait, en les jetant en l’air avec de grands plateaux à vanner, faits de brins d’osier. Ranec versait les grains dans un pied de mammouth évidé, prolongé par un morceau de tibia, qui servait de mortier. Il prit un pilon, fait d’une section de défense, et entreprit d’écraser les grains.

  Bientôt, Barzec ôta sa pelisse de fourrure et, debout en face de lui, s’empara du lourd pilon une fois sur deux, de sorte que la besogne se partageait entre eux. Tornec se mit à battre des mains à leur rythme. Manuv intervint avec un refrain répétitif, psalmodié.

  « I-yah wo-wo, Ranec écrase le grain, yah !

  I-yah wo-wo, Ranec écrase le grain, neh ! »

  Deegie reprit en syncope[3], avec une phrase contrastante.

  « Neh neh neh neh, Barzec lui facilite la tâche, yah !

  Neh neh neh neh, Barzec lui facilite la tâche, neh ! »

  Bientôt, d’autres se mirent à se frapper les cuisses, les voix mâles chantant avec Manuv, tandis que les voix de femmes se joignaient à celle de Deegie. Ayla, emportée par le rythme, fredonnait tout bas. Elle n’osait pas faire davantage mais elle était heureuse de participer.

  Au bout d’un moment, Wymez, qui avait à son tour ôté sa pelisse, prit place tout contre Ranec et, sans rompre la mesure, le remplaça. Manuv, aussitôt, modifia le refrain et, sur le temps suivant, chanta une autre phrase.

  « Nah nah we-ye, Wymez prend le pilon, yoh ! »

  Quand Barzec parut se fatiguer, Druwez prit sa place, et Deegie changea de refrain. Puis ce fut au tour de Frébec.

  Ils firent une pause pour mesurer le résultat de leurs efforts, versèrent le grain pilé dans un crible fait de feuilles de massettes tressées. On remit ensuite du grain dans le mortier, mais, cette fois, Tulie et Deegie se chargèrent du pilon. Manuv imagina un refrain pour elles deux mais le chanta d’une voix de fausset qui fit rire tout le monde. Nezzie remplaça Tulie, et, sous le coup d’une impulsion, Ayla vint se placer près de Deegie, ce qui provoqua des sourires et des signes d’approbation.

  Deegie abattit le pilon, le lâcha. Nezzie tendit la main et le souleva, au moment où Ayla se mettait à la place de Deegie. Ayla entendit un « yah » ! quand le pilon retomba bruyamment et elle se saisit du gros morceau d’ivoire légèrement incurvé. C’était plus lourd qu’elle ne pensait, mais elle le souleva, entendit Manuv chanter.

  « A-yah wa-wa, Ayla est la bienvenue, nah ! »

  Elle faillit lâcher le morceau de défense. Elle ne s’attendait pas à ce geste d’amitié spontanée. Sur le temps suivant, quand le Camp du Lion tout entier reprit le refrain, hommes et femmes, elle se sentit émue au point de devoir refouler ses larmes. C’était plus qu’un simple message d’amitié et d’affection : elle était acceptée. Elle avait trouvé les Autres, et ils l’avaient accueillie parmi eux.

  Tronie remplaça Nezzie. Au bout d’un moment, Fralie fit un mouvement vers elles, mais Ayla secoua la tête, et la jeune femme enceinte recula docilement.
Ayla en fut heureuse, mais cette soumission la confirma dans son impression – Fralie ne se sentait pas bien. Elles continuèrent à piler le grain jusqu’au moment où Nezzie les interrompit pour le verser dans le crible et remplir le mortier.

  Cette fois, Jondalar se présenta pour prendre sa part de la tâche fastidieuse et pénible, que l’effort commun et la gaieté ambiante rendaient plus facile. Mais il fronça les sourcils lorsque Ranec se présenta à son tour. Brusquement, la tension entre l’homme à la peau sombre et le visiteur blond vint mêler à l’atmosphère amicale un courant subtil d’animosité.

  Quand les deux hommes, en se passant l’un à l’autre la pesante défense, commencèrent d’accélérer le rythme, chacun s’en rendit compte. Comme ils le précipitaient de plus en plus, le chant mourut peu à peu. Mais quelques-uns des assistants se mirent à taper des pieds, et le bruit des mains abattues sur les cuisses se fit plus fort, plus vif. Imperceptiblement, Jondalar et Ranec accentuaient la force de leurs coups en même temps que la vitesse. Au lieu d’un effort commun, le travail devenait un affrontement de deux vigueurs, de deux volontés. Quand l’un des deux abattait le pilon, celui-ci, sous le choc, rebondissait entre les mains de l’autre, qui l’abattait à son tour.

  La sueur perlait sur leurs fronts, ruisselait sur leurs visages, coulait dans leurs yeux. Elle trempait leurs tuniques, mais ils continuaient à rivaliser, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Le duel se prolongeait, indéfiniment, semblait-il. Ils se refusaient à abandonner. Leur respiration se faisait haletante, ils montraient des signes d’épuisement, mais ils ne voulaient pas renoncer. Ni l’un ni l’autre ne tenait à céder devant l’adversaire. Apparemment, chacun aurait préféré mourir.

  Ayla était hors d’elle-même. Ils abusaient de leurs forces. Elle tourna vers Talut un regard affolé. Talut fit signe à Danug, et tous deux s’approchèrent des deux hommes qui semblaient bien décidés à se tuer.

  — Il est temps de laisser la place à d’autres ! tonitrua le chef.

  Il repoussa Jondalar, se saisit du pilon. Danug le reprit à Ranec au moment où il rebondissait.

  Les deux hommes étaient assommés par l’épuisement. Ils n’avaient même pas l’air de se rendre compte que l’affrontement avait pris fin. Ils s’éloignèrent d’un pas chancelant, le souffle court. Ayla eut envie de s’élancer à leur aide, mais l’indécision la retint. Sans trop comprendre comment, elle se savait à l’origine de cette lutte. Quel que fût celui vers lequel elle irait en premier, l’autre perdrait la face. Les membres du Camp étaient inquiets, eux aussi, mais ils hésitaient à intervenir. Ils craignaient de faire paraître au grand jour que la rivalité entre les deux hommes n’était pas seulement un jeu. Ils donneraient corps à une hostilité que personne n’était disposé à prendre au sérieux.

  Jondalar et Ranec se remettaient peu à peu. L’attention se reporta sur Talut et Danug qui continuaient à piler le grain et en faisaient une compétition. Une compétition amicale, certes, mais pas moins intense pour autant. Talut, en abattant dans le pied de mammouth le lourd pilon d’ivoire, souriait à ce jeune double de lui-même. Danug, sans sourire, le reprenait avec une sombre détermination.

  — Bravo, Danug ! cria Tornec.

  — Il n’a pas une chance, riposta Barzec.

  — Danug est plus jeune, déclara Deegie.

  — Talut cédera le premier. Il n’a pas la résistance de Talut, affirma Frébec.

  Il ne possède pas encore la vigueur de Talut mais Danug a une grande résistance, dit Ranec.

  Il avait fini par reprendre suffisamment haleine pour apporter ce commentaire. L’effort excessif laissait encore des traces, mais il voyait dans son affrontement avec Jondalar un moyen de faire apparaître leur rivalité moins grave qu’elle ne l’était.

  — Allez, Danug cria Druwez.

  — Tu vas gagner ajouta Latie, saisie par l’enthousiasme contagieux. Toutefois, elle ne savait trop si son encouragement s’adressait à Danug ou à Talut.

  Soudain, sous un puissant effort de Danug, l’os de mammouth se fêla.

  — Ça suffit ! intervint Nezzie d’une voix grondeuse. Tu n’as pas besoin de cogner ce pilon au point de casser le mortier. Il va nous en falloir un autre, à présent, et, à mon avis, c’est toi qui devras le faire, Talut.

  — Je crois que tu as raison ! dit Talut, rayonnant. Bien joué, Danug. Tu as pris des forces, pendant ton absence. Tu as vu ce garçon, Nezzie ?

  — Regarde ça ! fit Nezzie, qui vidait le mortier. Ce grain a été réduit en poudre ! Je le voulais tout juste concassé. J’allais le faire sécher et le mettre en réserve. On ne peut pas faire sécher ça pour le conserver.

  — De quelle sorte de grain s’agit-il ? questionna Ranec. Je demanderai à Wymez mais je crois que le peuple de ma mère faisait quelque chose avec le grain réduit en poudre. Je vais en prendre un peu, si personne d’autre n’en veut.

  — C’est surtout du blé, mêlé d’un peu de seigle et d’avoine. Tulie en a déjà assez pour faire les petites miches que tout le monde aime. Il ne lui reste qu’à les cuire. Talut voulait un peu de grain pour le mélanger à la fécule des racines de massettes dont il se sert pour sa bouza. Mais tu peux tout prendre si tu veux. Tu l’as bien gagné.

  — Talut aussi l’a gagné. S’il en veut un peu, qu’il le prenne, dit Ranec.

  — Garde ce qu’il te faut, Ranec. Je me servirai du reste, intervint Talut. La fécule de racine de massettes que j’ai mise à tremper commence à fermenter. Je ne sais pas ce qui se passerait si j’y ajoutais ça, mais ça pourrait être intéressant d’essayer.

  Ayla observait Jondalar et Ranec, pour s’assurer que tout allait bien. Quand elle vit Jondalar ôter sa tunique trempée de sueur, s’asperger d’eau et rentrer dans l’habitation, elle comprit qu’il ne souffrait d’aucune conséquence fâcheuse. Elle se sentit alors un peu ridicule de tant se tourmenter à son sujet. Après tout, c’était un homme vigoureux, résistant. Un tel effort ne pouvait certainement pas lui faire de mal, non plus qu’à Ranec. Mais elle les évita l’un et l’autre. Leur comportement, tout comme ses propres émotions, la troublait. Elle avait besoin d’un peu de temps pour réfléchir.

  Tronie apparut sous la voûte d’accès. Elle avait l’air excédée. Elle portait sur une hanche le petit Hartal et, sur l’autre, un plat taillé dans un os, sur lequel s’empilait des corbeilles et des instruments. Ayla se hâta vers elle.

  — J’aide ? Porter Hartal, proposa-t-elle.

  — Oh ! Tu veux bien ? fit la jeune mère. Elle tendit l’enfant à Ayla.

  — Tout le monde a cuisiné des plats particuliers aujourd’hui. Je voulais, moi aussi, préparer quelque chose pour le festin mais j’ai été constamment dérangée. Après ça, Hartal s’est réveillé. Je lui ai donné le sein, mais il n’est pas encore disposé à se rendormir.

  Tronie trouva un endroit où s’installer, près du grand foyer extérieur. Le bébé sur la hanche, Ayla la regarda décortiquer des graines de tournesol prises dans une corbeille et les mettre dans le grand plat. A l’aide d’une rotule – sans doute celle d’un rhinocéros laineux, pensa Ayla –, elle écrasa les graines pour en faire une sorte de pâte. Après quoi, elle emplit d’eau un autre panier. Elle prit deux baguettes d’os qu’on avait taillées et façonnées de manière à les rendre bien droites. Elle s’en servit habilement pour cueillir, d’une seule main, quelques pierres brûlantes dans le feu. Les pierres tombèrent dans l’eau, dans un sifflement et un nuage de vapeur. Tronie retira celles qui s’étaient refroidies, en ajouta d’autres brûlantes, jusqu’au moment où l’eau se mit à bouillir. Elle plongea alors dedans la pâte faite de graines de tournesol. Ayla, intriguée, suivait tous ses mouvements.

  Les graines, en cuisant, laissaient échapper leur huile. Tronie se servait d’une grande cuiller pour la recueillir à la surface et la déposait dans un autre récipient, fait, cette fois, d’écorce de bouleau. Lorsqu’elle en eut recueilli le plus possible, elle ajouta des grains concassés, dont Ayla ne reconnut pas l’origine, de petites graines noires d’anséri
ne, dans l’eau qui bouillait toujours, assaisonna de quelques herbes, remit des pierres bouillantes dans le mélange pour le garder en ébullition. Elle mit de côté les récipients en écorce de bouleau pour laisser refroidir leur contenu. L’huile de graines de tournesol figea. Du bout de la cuiller, Tronie la fit goûter à Ayla qui la trouva délicieuse.

  — C’est particulièrement bon sur les petites miches que fait Tulie, expliqua Tronie. Voilà pourquoi je tenais à en préparer. Pendant que j’avais de l’eau bouillante, j’ai pensé que je pourrais faire aussi quelque chose pour le premier repas, demain matin. Personne ne tient à faire la cuisine, un lendemain de fête, mais les enfants, eux, ont besoin de manger. Merci de m’avoir aidée en t’occupant de Hartal.

  — Pas dire merci. Est mon plaisir. Pas tenu petit enfant depuis longtemps, dit Ayla.

  C’était vrai, elle en prit soudain conscience. Elle se surprit à examiner Hartal de plus près. Elle comparait par la pensée avec les enfants du Clan. Hartal n’avait pas de protubérances au niveau des sourcils, mais elles n’étaient pas non plus très développées chez les bébés du Clan. Il avait un front plus droit, la tête plus ronde, mais, à cet âge, se disait-elle, ils n’étaient pas si différents les uns des autres, sinon que Hartal riait et gazouillait, alors que les enfants du Clan ne produisaient pas autant de sons.

  Le petit commença de s’agiter un peu quand sa mère alla laver les ustensiles dont elle s’était servie. Ayla le fit danser sur ses genoux, avant de le changer de position pour le placer en face d’elle. Elle se mit à lui parler, observa sa réaction intéressée. Il se calma un moment, mais pas bien longtemps. Il allait se remettre à pleurer quand Ayla émit un long sifflement. Surpris, il se tut pour l’écouter. Elle siffla de nouveau, cette fois comme un oiseau.

 

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