by Jean M. Auel
— Comment as-tu fait pour être si habile ? Avec le lance-sagaies et avec la fronde, je veux dire.
La jeune femme réfléchit un instant.
— Veux beaucoup et entraîne... beaucoup.
Talut remontait de la rivière, les cheveux et la barbe trempés, les yeux mi-clos.
— Ooh, ma tête ! fit-il, dans un gémissement exagéré. Oooh !
— Talut, pourquoi t’es-tu mouillé la tête ? Par ce temps, tu vas tomber malade, dit Nezzie.
— Je suis malade. Je me suis trempé la tête dans l’eau froide pour essayer de me débarrasser de ce mal de tête. Oooh !
— Personne ne t’a forcé à tant boire. Rentre et sèche-toi.
Ayla considérait le géant avec inquiétude. Elle était surprise de voir Nezzie lui manifester si peu de sympathie. Elle aussi s’était réveillée avec un mal de tête et un estomac un peu barbouillé. Était-ce la faute de la bouza ? Ce breuvage que tout le monde appréciait, semblait-il ?
Whinney releva la tête, hennit en sourdine et heurta de la croupe la jeune femme. La glace sur la robe des chevaux ne leur faisait pas de mal : c’était seulement un fardeau quand elle s’amoncelait en trop grande quantité. Mais ils aimaient qu’on les étrille, qu’on les soigne, et la jument avait remarqué qu’Ayla, perdue dans ses pensées, s’était immobilisée.
— Whinney, c’est assez. Tu veux qu’on s’occupe de toi, hein ?
Elle usait du style de communication qu’elle employait généralement avec la bête.
Latie l’avait déjà entendue s’exprimer ainsi. Elle n’en fut pas moins frappée quand Ayla émit une imitation parfaite du hennissement de la jument. Elle remarquait en même temps le langage par signes, maintenant qu’elle s’y était plus ou moins accoutumée. Néanmoins, elle n’était pas bien sûre de comprendre les gestes.
— Tu sais parler aux chevaux ! s’exclama-t-elle.
— Whinney est amie, dit Ayla. Longtemps, seule amie.
Elle flatta la jument, examina la robe du poulain, le flatta à son tour.
— Je crois assez étrillé. Maintenant, allons chercher lance-sagaies et entraîner.
Elles rentrèrent dans l’habitation et, en chemin vers le quatrième foyer, passèrent devant Talut qui faisait une tête pitoyable. Ayla prit son propulseur et une poignée de flèches. Au moment où elle repartait, elle remarqua le reste de tisane d’achillée qu’elle s’était préparée le matin pour apaiser son mal de tête. L’ombelle[4] et les feuilles plumeuses de la plante restaient accrochées à la tige mais elles étaient desséchées. Le soleil et la pluie avaient dépouillé l’achillée, aromatique et très parfumée quand elle était fraîche, d’une partie de ses propriétés. Mais Ayla se rappela qu’elle en avait préparé et fait sécher quelque temps avant. Mêlée à de l’écorce de saule, elle guérissait aussi bien les nausées que les maux de tête.
Peut-être serait-ce bon pour Talut, se dit-elle. Mais le remède à base d’ergot de seigle qu’elle préparait contre les migraines les plus tenaces serait sans doute plus efficace.
— Bois ça, Talut, dit-elle avant de sortir.
Avec un faible sourire, il prit la coupe qu’elle lui tendait, la vida d’un trait. Il ne s’attendait guère à en éprouver un véritable soulagement mais il était heureux d’une sympathie que personne d’autre ne paraissait disposé à lui offrir.
La femme et la jeune fille gravirent ensemble la pente et se dirigèrent vers la piste en terre battue où s’était déroulée la compétition. En arrivant sur le plateau, elles virent les quatre hommes qui les avaient devancées s’entraîner à l’une des extrémités. Elles prirent la direction opposée, suivies par Whinney et Rapide. Latie sourit au poulain d’un brun sombre lorsqu’il la salua d’un petit hennissement en secouant la tête. Après quoi, il se mit à paître près de sa mère, tandis qu’Ayla montrait à Latie comment on lançait une sagaie.
— Regarde, commença-t-elle.
Elle tenait en position horizontale l’étroit instrument de bois d’à peu près deux pieds de long. Elle passa ensuite deux doigts de sa main droite dans les boucles de cuir.
— Place sagaie, poursuivit-elle.
Elle disposa le manche de la sagaie, qui devait avoir six pieds de long, dans la rainure creusée sur toute la longueur du propulseur. Elle introduisit le crochet à l’extérieur de l’arme, en prenant soin de ne pas écraser l’empennage. Ensuite, elle assura la sagaie et tira. La longue extrémité mobile du propulseur se souleva, apportant plus de longueur et exerçant la puissance d’un levier. La sagaie se trouva projetée avec une force et une vitesse exceptionnelles. Ayla passa le propulseur à Latie.
— Comme ça ? demanda la jeune fille, en imitant les gestes d’Ayla. Le manche de la sagaie se place dans cette rainure, je passe les doigts dans les boucles pour tenir l’appareil et j’appuie l’extrémité du manche contre ceci.
— Bien. Maintenant, lance.
La sagaie parcourut une bonne distance.
— Ce n’est pas si difficile, déclara Latie, satisfaite.
— Non, pas difficile lancer, approuva Ayla. Difficile faire aller sagaie où tu veux.
— Difficile de bien viser, tu veux dire. Comme pour faire passer une flèche dans le cerceau.
La jeune femme sourit.
— Oui. Faut entraînement pour faire passer flèche dans cerceau... passer dans le cerceau.
Elle venait de voir Frébec arriver, pour découvrir ce que faisaient les hommes, et, soudain, elle s’était rendue compte qu’elle ne parlait toujours pas correctement. Elle aussi avait besoin de pratique, se dit-elle. Mais quelle importance ? Elle n’allait pas rester là.
Latie continuait à s’entraîner sous la direction d’Ayla. Toutes deux, totalement absorbées dans leur activité, ne s’aperçurent pas que les hommes s’étaient interrompus pour s’approcher d’elles et les observer.
— Bien, Latie ! cria Jondalar à la jeune fille, qui venait d’atteindre le but. Tu pourrais bien devenir meilleure que tous les autres ! Ces deux garçons, je crois, en ont assez : ils préfèrent venir voir comment tu t’en tires.
Danug et Druwez semblaient mal à l’aise : il y avait du vrai dans la plaisanterie de Jondalar. Mais Latie arborait un sourire radieux.
— Je veux devenir la meilleure. Je m’entraînerai pour ça, déclara-telle.
Tous décidèrent bientôt que c’était assez pour la journée et se remirent en route vers le Camp. Au moment où ils approchaient de la voûte d’entrée, Talut émergea en trombe.
— Ayla ! Te voilà ! Qu’y avait-il dans ce breuvage que tu m’as fait boire ? demanda-t-il.
Il marchait sur elle. Elle eut un mouvement de recul.
— De l’achillée, avec de la luzerne et quelques feuilles de framboisier et...
— Nezzie ! Tu entends ça ? Demande-lui la recette. Sa tisane a dissipé mon mal de tête ! Je me sens un homme nouveau.
Il regarda autour de lui.
— Nezzie !
— Elle est descendue à la rivière avec Rydag, dit Tulie. Il avait l’air fatigué, ce matin, et Nezzie n’était pas d’accord pour qu’il aille aussi loin. Mais il a dit qu’il voulait l’accompagner... ou peut-être qu’il voulait rester avec elle... je n’ai pas bien compris le signe. J’ai promis à Nezzie de descendre la rejoindre, pour l’aider à le porter en remontant, ou bien à porter l’eau. J’allais partir.
Pour plus d’une raison, les propos de Tulie retinrent l’attention d’Ayla. Elle se sentait inquiète pour l’enfant mais, par ailleurs, elle discernait chez Tulie un changement d’attitude à son égard. Pour elle, il était maintenant « Rydag », pas simplement « le petit », et elle parlait de ce qu’il avait dit. Il était devenu à ses yeux un être humain.
— Ah...
Talut hésita, un instant surpris de ne pas trouver Nezzie dans son entourage immédiat. Mais il se reprit, confus, et émit un petit rire.
— Tu m’apprendras à faire cette tisane, Ayla ?
— Oui, répondit-elle. Volontiers.
Il parut ravi.
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nbsp; — S’il faut que je fasse la bouza, il faut que j’aie un remède pour le lendemain matin.
Ayla sourit. En dépit de sa taille et de sa carrure, le géant qui dirigeait le Camp inspirait l’affection. Certes, elle n’en doutait pas, il devait pouvoir se montrer redoutable sous l’effet de la colère. Sa vigueur n’avait d’égale que son agilité et sa rapidité, et il ne manquait sûrement pas d’intelligence, mais il y avait en lui une certaine douceur. Il résistait à la colère. Il se montrait tout disposé à plaisanter aux dépens de quelqu’un d’autre mais il était tout aussi souvent prêt à tourner en ridicule ses propres faiblesses. Il réglait les problèmes de son peuple avec une sincère sollicitude, et sa compassion s’étendait au-delà de son propre camp.
Tout à coup, des lamentations aiguës attirèrent l’attention vers la rivière. Au premier cri, Ayla s’engagea en courant sur la pente. Plusieurs personnes la suivirent. Nezzie, agenouillée près d’un petit corps, hurlait son angoisse. Debout près d’elle, Tulie semblait affolée, désemparée. Ayla, en arrivant, vit que Rydag était sans connaissance.
— Nezzie ? fit-elle.
L’expression de son visage demandait ce qui s’était passé.
— Nous remontions la pente, expliqua Nezzie. Il a commencé à avoir du mal à respirer. J’ai décidé que je ferais bien de le porter. Mais, au moment où je posais mon outre par terre, je l’ai entendu pousser un cri de douleur. Quand je l’ai regardé, il était couché là, dans cet état.
Ayla se baissa pour examiner Rydag. Elle posa la main puis l’oreille sur son cœur, lui palpa le cou près de la mâchoire. Elle leva sur Nezzie des yeux inquiets, avant de se tourner vers la Femme Qui Ordonne.
— Tulie, porte Rydag à l’abri, au Foyer du Mammouth. Vite !
Elle prit les devants, se précipita en courant au pied de sa couchette. Elle fouilla ses affaires, finit par retrouver certain petit sac fait d’une peau de loutre entière. Elle en répandit le contenu sur le lit, chercha dans les tas de paquets et de petits sachets. Elle regardait la forme de chacun, la couleur et le type de lien qui le tenait fermé, le nombre de nœuds et leur espacement sur ce lien.
Pendant ce temps, son esprit fonctionnait à toute allure. C’est son cœur. Je sais que ce malaise vient du cœur. Il battait mal. Que dois-je faire ? Je n’en sais pas bien long sur le cœur. Personne, dans le Clan de Brun, ne souffrait du cœur. Je dois me rappeler ce qu’Iza m’avait expliqué. Et cette autre guérisseuse, au Rassemblement du Clan, elle avait deux malades du cœur. D’abord, disait toujours Iza, penser à ce qui n’est pas normal. Il est pâle, bouffi. Il a du mal à respirer et il souffre. Son pouls est faible. Son cœur doit travailler plus dur, donner des poussées plus fortes. Que vaut-il mieux utiliser ? Du datura, peut-être ? Non, je ne crois pas. De l’ellébore ? De la belladone ? De la jusquiame ? De la digitale ? Oui, de la digitale... des feuilles de digitale. Mais c’est si fort. Ça pourrait le tuer. Pourtant, il mourra si quelque chose d’assez puissant ne remet pas son cœur en marche. Et comment l’utiliser ? Faut-il en faire une décoction ou une infusion ? Oh, si seulement je pouvais me rappeler comment faisait Iza. Où est ma digitale ? Est-ce que j’en ai encore ?
— Ayla, que se passe-t-il ?
Elle releva la tête, vit Mamut auprès d’elle.
— C’est Rydag... son cœur. On le ramène. Je cherche... plante. Longue tige... fleurs qui retombent... taches rouges, violettes à l’intérieur. Grandes feuilles, comme fourrure dessous. Aide cœur... à pousser. Tu comprends ?
Ayla se sentait suffoquée par son manque de vocabulaire mais elle avait été plus explicite qu’elle ne le pensait.
— La purpurea[5], bien sûr. « Digitale » est son autre nom. C’est un remède très puissant...
Mamut regarda Ayla fermer les yeux, reprendre longuement son souffle.
— Oui, mais nécessaire. Dois réfléchir, combien... Voilà petit sac Iza disait garder toujours près...
Au même instant, Tulie arriva, l’enfant dans les bras. Ayla enleva de son lit une fourrure, l’étala sur le sol, près du feu, demanda à la Femme Qui Ordonne d’allonger dessus le petit malade. Nezzie se tenait derrière elle. Tous les autres habitants du Camp firent cercle autour d’elles.
— Nezzie, enlève pelisse. Ouvre vêtements. Talut, trop de monde ici. Fais place.
Ayla n’avait même pas conscience de donner des ordres. Elle ouvrit le sachet de cuir, respira l’odeur du contenu, leva vers le vieux chaman des yeux inquiets. Mais elle jeta un coup d’œil sur l’enfant inconscient, et son visage se durcit, prit une expression déterminée.
— Mamut, besoin feu ardent. Latie, cherche pierres à cuire, eau dans vase, coupe pour boire.
Pendant que Nezzie ouvrait les vêtements de l’enfant, Ayla forma avec d’autres fourrures une sorte de coussin pour le redresser. Talut écartait les occupants du Camp, afin que Rydag eût de l’air, et Ayla plus de place pour agir. Latie, anxieuse, alimentait le feu que Mamut avait ranimé pour faire chauffer plus vite les pierres.
Ayla chercha le pouls de Rydag, eut peine à le trouver. Elle posa l’oreille sur sa poitrine. Sa respiration était faible, rauque. Il lui fallait de l’aide. Elle lui renversa la tête en arrière, pour faciliter le passage de l’air. Après quoi, elle colla sa bouche sur la sienne, afin d’introduire son propre souffle dans ses poumons, comme elle l’avait fait pour Nuvie.
Mamut l’observa un moment. Elle semblait trop jeune pour posséder un tel pouvoir de guérison et elle avait assurément connu un instant d’indécision, mais c’était passé, maintenant. Elle était calme, concentrée sur l’enfant, elle donnait ses ordres avec une tranquille assurance.
Il hocha la tête d’un air satisfait, avant de s’asseoir derrière le crâne de mammouth. Il commença de frapper une lente cadence qui, étrangement, eut pour effet de dissiper quelque peu la tension d’Ayla. Le chant de guérison fut aussitôt repris par l’ensemble du Camp : les gens, eux aussi, se détendaient sous l’impression qu’ils contribuaient à soulager le petit malade. Tornec et Deegie se mirent à jouer sur leurs instruments. Ranec apparut, avec des anneaux d’ivoire qui s’entrechoquaient. La musique produite par les tambours, le chant et les anneaux n’était pas trop puissante : c’était plutôt une sorte de pulsation douce et apaisante.
L’eau se mit enfin à bouillir. Ayla versa au creux de sa paume une petite quantité de feuilles séchées de digitale, en aspergea la surface de l’eau. Elle attendit un moment, pour les laisser infuser, tout en s’efforçant de garder son calme. Finalement, la couleur et sa propre intuition lui dirent que l’infusion était à point. Elle en versa un peu dans une coupe. Après quoi, elle prit la tête de Rydag sur ses genoux, ferma un instant les yeux. Ce remède ne devait pas s’utiliser à la légère. Une dose trop forte tuerait l’enfant, et la force contenue dans les feuilles de chaque plante était variable.
Elle rouvrit les paupières, rencontra le regard de deux yeux d’un bleu éclatant, pleins d’amour. Elle accorda à Jondalar un rapide sourire de gratitude. Elle porta la coupe à ses lèvres, y trempa le bout de la langue pour éprouver la force de la préparation. Enfin, elle amena le breuvage amer aux lèvres du malade.
Rydag s’étrangla sur la première gorgée, ce qui dissipa quelque peu son apathie. Il reconnut Ayla, essaya de lui sourire, mais le sourire se changea en grimace de douleur. Elle le fit boire de nouveau, lentement, tout en surveillant étroitement ses réactions : les changements dans la température et la couleur de sa peau, les mouvements de ses yeux, le rythme et la profondeur de sa respiration. Les membres du Camp du Lion l’observaient, eux aussi, avec inquiétude. Ils n’avaient pas compris l’importance que l’enfant avait prise pour eux jusqu’au moment où sa vie s’était trouvée menacée. Il avait grandi parmi eux, il était l’un d’entre eux, et, récemment, ils en étaient venus à s’apercevoir qu’il n’était pas tellement différent d’eux.
Ayla ne sut jamais précisément quand se turent le chant et la cadence des tambours, mais le bruit étouffé que fit Rydag en prenant une longue inspiration résonna co
mme une clameur de victoire dans le silence absolu, chargé de tension, de l’habitation.
L’enfant prit une seconde inspiration profonde. Ayla remarqua sur ses joues une légère teinte rosée, et son appréhension s’atténua un peu. La musique reprit sur un rythme différent, un enfant cria, des voix murmurèrent. La jeune femme posa la coupe, vérifia les pulsations du sang au cou de Rydag, lui palpa la poitrine. Il respirait plus aisément, moins douloureusement. Elle releva la tête. Nezzie, les yeux pleins de larmes, lui souriait. Elle n’était pas la seule.
Ayla retint l’enfant contre elle jusqu’au moment où elle eut la certitude qu’il se sentait mieux. Elle le retint ensuite parce qu’elle en avait envie. Si elle fermait à demi les paupières, elle parvenait presque à oublier les habitants du Camp. Elle pouvait presque imaginer que cet enfant, qui ressemblait tant à son fils, était bel et bien celui auquel elle avait donné le jour. Les larmes qui lui souillaient les joues, elle les versait à la fois pour elle-même, pour le fils qu’elle aurait tant voulu revoir et pour l’enfant blotti dans ses bras.
Rydag finit par sombrer dans le sommeil. L’épreuve l’avait épuisé, comme elle avait épuisé la jeune femme. Talut le prit dans ses bras, pour le porter jusqu’à son lit. Jondalar aida Ayla à se relever. Il l’étreignit tandis qu’elle s’abandonnait entre ses bras, à bout de forces.
Dans les yeux de la plupart des membres du Camp brillaient des larmes de soulagement, mais il était difficile de trouver les paroles appropriées. Ils ne savaient que dire à la jeune femme qui avait sauvé l’enfant. Ils lui souriaient, lui offraient des signes d’approbation, quelques commentaires murmurés, rien de plus. C’était bien suffisant pour Ayla. A ce moment, elle se serait sentie mal à l’aise si on l’avait accablée de trop de gratitude, de trop de louanges.
Après s’être assurée que Rydag reposait confortablement, Nezzie revint parler à Ayla.
— Je l’ai cru mort. Je n’arrive pas à croire qu’il dort, tout simplement. Ton remède était bon.
Ayla hocha la tête.
— Est vrai, mais fort. Doit en prendre tous les jours, un peu, pas trop. Avec autre remède je prépare pour lui. Tu fais comme infusion mais fais bouillir un moment d’abord. Je montrerai. Donne petite coupe matin, une autre avant sommeil. Urinera plus, la nuit, jusque dégonflé.