by Jean M. Auel
— Ce remède va-t-il le guérir, Ayla ? demanda Nezzie, d’un ton plein d’espoir.
La jeune femme tendit la main pour la poser sur la sienne, la regarda bien en face.
— Non, Nezzie. Pas remède pour guérir, répondit-elle d’une voix ferme, teintée de tristesse.
D’un signe, sa compagne accepta le verdict. Elle l’avait toujours su, mais les soins d’Ayla avaient amené un rétablissement quasi miraculeux, et elle n’avait pu s’empêcher de céder à l’espérance.
— Remède aidera, poursuivit Ayla. Rydag se sentira mieux. Pas tant douleur. Mais pas beaucoup ici. Laisse presque tout dans vallée. Pas croire longue absence. Mamut connaît digitale, a peut-être un peu. Mamut prit la parole.
— Je possède le don de Recherche, Ayla. Je ne suis pas très doué pour la Guérison. Mais le mamut du Camp du Loup est un bon guérisseur. Quand le temps sera meilleur, nous pourrons envoyer quelqu’un demander s’il a de la digitale. Cela prendra quelques jours, malheureusement.
Ayla espérait qu’il lui restait assez de ce remède préparé avec les feuilles de la digitale pour attendre le moment où quelqu’un pourrait aller en chercher mais elle souhaitait plus encore avoir avec elle le reste de sa propre préparation. Elle ne se fiait pas absolument aux méthodes de quelqu’un d’autre. Elle prenait toujours bien soin de faire sécher lentement les grandes feuilles veloutées dans un endroit sec et sombre, à l’abri du soleil, pour en conserver autant que possible le principe actif. En fait, elle aurait aimé avoir sur place tous ses remèdes méticuleusement préparés, mais ils étaient restés dans sa petite caverne de la vallée.
Comme Iza, Ayla avait toujours avec elle son sac en peau de loutre qui contenait certaines racines, certaines écorces, des feuilles, des fleurs, des fruits, des graines. Mais ce n’était pour elle qu’une trousse de premier secours. Elle gardait dans sa caverne une véritable pharmacopée bien que, dans sa vie solitaire, elle n’y ait, pas souvent eu recours. C’était une habitude, une pratique intensive qui l’amenaient à recueillir les plantes médicinales avec le passage des saisons. C’était, chez elle, une réaction presque aussi automatique que la marche. Elle connaissait bien d’autres utilisations des plantes, depuis les fibres qui permettaient de faire des cordes jusqu’aux propriétés alimentaires, mais c’étaient les propriétés médicinales qui l’intéressaient par-dessus tout. Elle ne pouvait guère passer sans la cueillir devant une plante dont elle connaissait les vertus curatives, et il y en avait des centaines.
Elle était tellement familiarisée avec la végétation que les plantes nouvelles l’intriguaient toujours. Elle cherchait leurs ressemblances avec des végétaux connus et savait classer les sous-espèces dans des espèces plus largement répandues. Elle était capable d’identifier des familles et des types voisins mais elle savait très bien qu’une apparence semblable n’entraînait pas forcément des réactions semblables, et elle les expérimentait prudemment sur elle-même, en se basant sur ses connaissances et sur son expérience.
Elle était méticuleuse aussi pour les dosages et les méthodes de préparation. Elle savait qu’une infusion, préparée en versant de l’eau bouillante sur des feuilles, des fleurs ou des baies, dégageait des principes et des essences aromatiques et volatiles. La décoction, obtenue par ébullition, éliminait les propriétés résineuses, amères, et donnait plus de résultats avec des produits durs comme les racines, les écorces, les graines. Elle savait comment extraire les huiles essentielles, les gommes, les résines d’une plante, comment faire des cataplasmes, des emplâtres, des fortifiants, des sirops, des onguents, des pommades. Elle savait mêler plusieurs ingrédients, renforcer ou diluer le mélange, selon les besoins.
Les mêmes procédés de comparaison qu’elle appliquait aux plantes lui révélaient les similitudes entre les animaux. Si Ayla possédait une certaine connaissance du corps humain et de ses fonctions, c’était le résultat d’une longue série de conclusions auxquelles elle était arrivée à force de tâtonnements, ainsi que d’une science approfondie de l’anatomie animale acquise par l’étude des bêtes tuées à la chasse. Elle avait su dégager les similitudes avec l’homme.
Ayla était à la fois botaniste, pharmacienne, médecin. Sa magie lui venait des traditions ésotériques transmises et améliorées, au cours de centaines, de milliers, de millions peut-être d’années, par une génération après l’autre de cueilleurs et de chasseurs dont l’existence même dépendait d’une connaissance intime de leur territoire et de ce qu’il produisait.
En se fondant sur ces ressources venues de la nuit des temps, transmises par Iza, et en s’aidant d’un don inhérent d’analyse et d’une perception intuitive, Ayla pouvait reconnaître et traiter la plupart des maladies et des blessures. Il lui arrivait même parfois de pratiquer de petites interventions chirurgicales, avec une lame de silex aussi tranchante qu’un rasoir. Mais ses traitements reposaient avant tout sur les propriétés curatives des plantes.
En regardant dormir l’enfant qui ressemblait tant à son fils, Ayla était envahie d’un profond sentiment de gratitude et de soulagement à la pensée que Durc était ne vigoureux et en bonne santé. Mais cela n’empêchait pas la douloureuse nécessité de dire à Nezzie qu’aucun remède ne pourrait rendre la santé à Rydag.
Un peu plus tard dans l’après-midi, la jeune femme entreprit de trier ses paquets et ses sachets d’herbes, afin de préparer le mélange promis à Nezzie. Mamut, silencieux, l’observait. Personne ne pouvait désormais douter de ses talents de guérisseuse, pas même Frébec, même s’il n’était pas disposé à l’admettre, ni Tulie, qui ne s’était pas exprimée aussi crûment mais qui, le vieil homme le savait, avait été très sceptique en son for intérieur. Ayla avait l’apparence d’une jeune femme comme les autres, très séduisante, même à ses yeux de vieillard, mais, il en était convaincu, personne ne pouvait savoir ce qu’elle était en réalité. Connaissait-elle elle-même toute l’étendue de ses capacités ?
Quelle vie difficile – et fascinante – elle avait menée, se disait-il. Elle paraît si jeune encore mais elle possède déjà bien plus d’expérience que n’en auront jamais la plupart des gens dans toute leur existence. Combien de temps a-t-elle vécu avec ce peuple ? Comment est-elle devenue si experte dans leurs méthodes de guérison ? se demandait-il. Ce genre de connaissances, il le savait, ne s’enseignait généralement pas à quelqu’un qui venait de l’extérieur, et elle avait été une étrangère, chez ces gens, plus que quiconque ne pourrait jamais le comprendre. Il y avait aussi ce talent inattendu pour la Recherche. Quelles ressources inexploitées pouvait-elle encore posséder ? Quelles connaissances inutilisées ? Quels secrets encore cachés ?
Toute sa force se manifestait en période de crise. Il se rappelait la façon dont Ayla avait donné des ordres à Tulie et à Talut. Même à moi, pensa-t-il avec un sourire. Et personne n’avait protesté. Le sens du commandement lui vient tout naturellement. Quelle infortune a bien pu tremper son caractère, pour lui conférer, si jeune, une telle personnalité ? se demandait-il. La Mère a des desseins sur elle, j’en suis sûr. Mais que dire du jeune homme, Jondalar ? Il a certainement bien des qualités, mais ses talents n’ont rien d’extraordinaire. Qu’envisage-t-Elle pour lui ?
Ayla rangeait ses remèdes quand Mamut regarda soudain de plus près le sac en peau de loutre. L’aspect lui en était familier. En fermant les yeux, il en voyait un autre si semblable qu’il libérait un flot de souvenirs.
— Ayla, puis-je voir ce que tu as là ? demanda-t-il, désireux de l’examiner de plus près.
— Quoi ? Mon sac à médecines ?
— Je me suis toujours demandé comment ils étaient faits.
Elle lui tendit le sac, remarqua du même coup les nœuds de l’arthrite sur ses vieilles mains longues et maigres.
Le vieillard examina attentivement le sac. Il montrait des signes d’usure : elle devait l’avoir depuis un certain temps. Il avait été fait, non pas en assemblant des pièces les unes aux autres, mais en utilisant la peau entière d’un seul animal. P
lutôt que de fendre l’abdomen de la loutre, ce qui était la manière habituelle de dépouiller une bête, on lui avait seulement ouvert la gorge, en laissant la tête encore attachée par-derrière par une bande de peau. On avait sorti par la gorge les entrailles et les os, on avait vidé le crâne, de sorte qu’il s’était un peu affaissé. La peau, alors, avait été salée. On avait pratiqué des trous à intervalles réguliers autour du cou avec une alêne de silex pour y enfiler une lanière qui permettait de fermer l’orifice. Le résultat était un sac en fourrure de loutre, lisse et imperméable. La queue et les pattes demeuraient intactes, la tête servait de rabat.
Mamut lui rendit l’objet.
— C’est toi qui l’as fait ?
— Non. Iza fait. Elle était guérisseuse du Clan de Brun. Ma... mère. Elle m’apprend, depuis petite fille, où plantes poussent, comment faire remèdes, comment utiliser. Était malade, pas possible aller Rassemblement du Clan. Brun besoin guérisseuse. Uba trop jeune. Je suis la seule.
Mamut hocha la tête pour marquer sa compréhension, avant de lui lancer un regard pénétrant.
— Quel est le nom que tu viens de dire ?
— Ma mère ? Iza ?
— Non, l’autre.
Ayla réfléchit un instant.
— Uba ?
— Qui est Uba ?
— Uba est... sœur. Pas sœur véritable mais comme sœur pour moi. Fille d’Iza. Maintenant, est guérisseuse... et mère de...
— Est-ce un nom répandu ? interrompit Mamut, d’une voix où perçait une teinte de surexcitation.
— Non... crois pas... Creb donne nom à Uba. Mère de mère d’Iza a même nom. Creb et Iza, même mère.
— Creb ! Dis-moi, Ayla, ce Creb avait-il un bras qui ne fonctionnait pas et marchait-il en boitant ?
— Oui, répondit Ayla, intriguée.
Comment Mamut pouvait-il connaître ces détails ?
— Y avait-il un autre frère ? Plus jeune, mais vigoureux et en bonne santé ?
Ayla se rembrunit sous le flot de questions de Mamut.
— Oui. Brun. Était chef.
— Grande Mère ! Je ne peux y croire ! Je comprends, maintenant.
— Moi, comprends pas.
— Ayla, viens t’asseoir. Je veux te conter une histoire.
Il l’emmena jusqu’au foyer. Il s’assit au bord de la plate-forme, tandis qu’elle s’installait sur une natte posée sur le sol et levait vers lui des yeux emplis d’attente.
— Un jour, il y a bien des années, quand j’étais encore un tout jeune homme, j’ai connu une aventure qui a transformé ma vie, commença Mamut.
Ayla sentit soudain un étrange frisson courir à fleur de peau. Elle avait l’impression de savoir déjà ce qu’allait dire le chaman.
— Manuv et moi, nous sommes du même Camp. L’homme que sa mère avait choisi pour compagnon était mon cousin. Nous avons grandi ensemble et, comme le font tous les jeunes gens, nous parlions de faire ensemble un Voyage. Mais, dans l’été où nous devions partir, il tomba malade. Gravement malade. J’avais hâte de partir : nous faisions des plans pour ce voyage depuis des années. J’espérais sans cesse qu’il allait se rétablir, mais la maladie ne cédait pas. Finalement, alors que l’été finissait, j’ai décidé de faire seul le grand Voyage. Tout le monde me le déconseillait, mais je ne tenais plus en place.
« Nous avions prévu de contourner la mer de Beran et de suivre ensuite la côte au levant de la mer du Sud, comme l’a fait Wymez. Mais il était déjà si tard dans la saison que j’ai préféré prendre un raccourci, à travers la péninsule, pour rejoindre ensuite les montagnes.
Ayla hocha la tête. Le Clan de Brun avait emprunté cette route pour se rendre au Rassemblement du Clan.
— Je n’ai confié mes projets à personne. C’était le territoire des Têtes Plates, et je savais que je me heurterais à de nombreuses objections. Je pensais qu’avec de la prudence, je pourrais éviter tout contact mais je n’avais pas envisagé l’accident. A présent encore, je ne sais trop comment c’est arrivé. Je longeais la rive très haute d’un cours d’eau, presque une falaise, et, tout à coup, j’ai glissé, je suis tombé. J’ai dû rester inconscient un long moment. Quand j’ai repris mes sens, c’était la fin de l’après-midi. J’avais la tête douloureuse, les idées assez confuses, mais le pire, c’était mon bras. L’os était disloqué, brisé, et je souffrais beaucoup.
« J’ai repris quelque temps ma route le long de la rivière, tant bien que mal. J’avais perdu mon sac et je n’ai même pas eu l’idée de le chercher. Je ne sais combien de temps j’ai marché ainsi, mais la nuit était presque tombée quand j’ai enfin aperçu un feu. Je ne pensais pas me trouver sur la péninsule. Je me suis dirigé vers la lumière.
« J’imagine leur surprise quand ils m’ont vu arriver parmi eux d’un pas chancelant. Mais le délire m’avait déjà saisi, je ne savais plus où j’étais. Ma surprise à moi est venue plus tard. Je suis revenu à moi dans un cadre qui m’était inconnu, sans la moindre idée de la façon dont j’avais pu arriver là. J’ai découvert un cataplasme sur mon front, un bandage pour me soutenir le bras. Je me suis souvenu de ma chute et je me suis dit que j’avais de la chance d’avoir été découvert par un Camp qui possédait un bon guérisseur. C’est alors que la femme est apparue. Peut-être, Ayla, es-tu capable d’imaginer mon bouleversement, quand je me suis rendu compte que je me trouvais dans le camp d’un Clan.
Ayla était elle-même bouleversée.
— Toi ! C’est toi, l’homme au bras cassé ? Tu connais Creb et Brun ? demanda-t-elle d’un ton incrédule.
Une vague d’émotion l’envahissait, des larmes perlaient au coin de ses yeux. C’était comme si elle venait de recevoir un message de son passé.
— Tu as entendu parler de moi ?
— Iza m’a dit : avant sa naissance, mère de sa mère soigne homme avec bras cassé. Homme venu des Autres. Creb raconte aussi. Il dit Brun me laisse rester avec Clan parce qu’il apprend de cet homme toi, Mamut – que les Autres sont hommes aussi.
Ayla s’interrompit pour contempler longuement la chevelure blanche, le vieux visage creusé de rides du vénérable vieillard.
— Iza marche dans monde des esprits, maintenant. Pas née quand tu viens... Et Creb... était enfant, pas encore choisi par Ursus. Creb était vieil homme quand il meurt... Comment toi peut être encore vivant ?
— Je me suis demandé moi-même pourquoi la Mère avait tenu à m’accorder tant de saisons. Je crois qu’Elle vient de me fournir Sa réponse.
13
— Talut ? Talut, tu dors ? murmura Nezzie à l’oreille du gigantesque chef.
En même temps, elle le secouait. Il s’éveilla brusquement.
— Quoi ? Que se passe-t-il ?
— Chut. Ne réveille pas tout le monde. Talut, nous ne pouvons pas laisser partir Ayla. Qui soignera Rydag, la prochaine fois qu’il sera malade ? Je crois que nous devrions l’adopter, la faire entrer dans notre famille, faire d’elle une Mamutoï.
Il leva la tête, vit luire dans les yeux de la femme le reflet rougeoyant des braises du feu couvert pour la nuit.
— Je sais que tu aimes ce petit, Nezzie. Moi aussi, je l’aime. Mais ton amour pour lui est-il une raison suffisante pour faire d’une étrangère l’une d’entre nous ? Comment expliquer cela aux Conseils ?
— Il ne s’agit pas seulement de Rydag. C’est une guérisseuse. Une bonne guérisseuse. Les Mamutoï possèdent-ils tant de guérisseurs que nous puissions nous permettre de laisser partir une femme comme celle-ci ? Vois tout ce qui s’est passé en quelques jours seulement. Elle a empêché Nuvie de s’étrangler jusqu’à en mourir... Oui, je sais, Tulie a dit qu’il pouvait s’agir d’une technique qu’elle avait apprise, mais ta sœur ne peut pas en dire autant pour ce qui est de Rydag. Ayla savait ce qu’elle faisait. Elle a employé la médecine qui guérit. Elle ne se trompe pas non plus à propos de Fralie. Moi-même, je vois bien que sa grossesse est pénible, et que toutes ces discussions, ces querelles ne lui font pas de bien. Que dire aussi de ton mal de
tête ?
Talut grimaça un sourire.
— Ça, c’était plus que de la médecine qui guérit : c’était stupéfiant !
— Chut ! Tu vas réveiller tout le monde. Ayla n’est pas seulement une Femme Qui Guérit. Mamut dit qu’elle possède le don de Recherche, sans avoir jamais été initiée. Et regarde comment elle s’y prend avec les animaux. Je ne serais pas étonnée qu’elle ait aussi le don d’Appel. Imagine le bénéfice qu’en tirerait un Camp, s’il se révélait qu’elle est non seulement capable de rechercher des animaux pour la chasse mais aussi de les faire venir à elle !
— Tu ne sais rien de tout ça, Nezzie. Tu fais seulement des suppositions.
— En tout cas, il n’est pas question de « supposer » pour son habileté avec les armes. Si elle était mamutoï, elle vaudrait un bon prix pour une Union, tu le sais, Talut. Avec tout ce qu’elle a à offrir, dis-moi combien elle vaudrait, à ton avis, si elle était la fille de ton foyer ?
— Hum... Si elle était mamutoï et fille du Foyer du Lion... Mais peut-être n’a-t-elle pas envie de devenir mamutoï, Nezzie. Et que deviendrait le jeune homme, Jondalar ? Il y a un sentiment profond entre eux, on le voit bien.
Nezzie réfléchissait depuis quelque temps à la question. Elle était prête à y répondre.
— Demande-le-lui, à lui aussi.
— Tous les deux ! explosa Talut en se redressant sur son séant.
— Chut ! Baisse la voix !
— Mais il a un peuple. Il dit qu’il est zel... zel... je ne sais plus quoi.
— Zelandonii, murmura Nezzie. Mais son peuple vit bien loin d’ici. Pourquoi aurait-il envie d’entreprendre un si long voyage pour retourner là-bas, s’il pouvait se faire une place parmi nous ? Tu peux toujours le lui demander, Talut. Cette arme qu’il a inventée devrait suffire à satisfaire les Conseils. Et Wymez assure que c’est un excellent façonneur d’outils. Si mon frère lui accorde sa recommandation, les Conseils ne refuseront pas, tu le sais bien.