Les chasseurs de mammouths

Home > Literature > Les chasseurs de mammouths > Page 43
Les chasseurs de mammouths Page 43

by Jean M. Auel


  Quant à ses pieds, ils étaient gainés chacun d’une peau noire, luisante parfaitement ajustée, sans décoration et surtout sans la moindre couture visible. Encore une de ces énigmes dont Ayla espérait découvrir la réponse plus tard.

  — Jondalar ! Tu as trouvé les deux femmes les plus séduisantes de l’assemblée, je vois ! clama Talut.

  — Tu as raison, répondit Jondalar en souriant.

  — Je n’hésiterais pas à déclarer que ces deux-là seraient capables de tenir leur place en n’importe quelle compagnie, poursuivit Talut. Toi qui as voyagé, qu’en dis-tu ?

  — Je ne discuterai certainement pas. J’ai vu beaucoup de femmes, mais jamais je n’en ai vu d’aussi belles qu’ici même, répondit le jeune homme.

  Il posa sur Ayla un regard appuyé, avant de sourire à Deegie. Celle-ci se mit à rire. Ce badinage l’amusait, mais le cœur de Jondalar était ailleurs, on n’en pouvait douter. Talut, de son côté, lui faisait sans cesse des compliments extravagants. Elle était sa descendante reconnue, son héritière, fille de sa sœur qui était elle-même la fille de la propre mère du chef. Il aimait les enfants de son foyer et il assurait leur existence, mais c’étaient les enfants de Nezzie, les héritiers de Wymez, le frère de leur mère. Elle avait adopté Ranec, aussi, parce que sa mère était morte, ce qui faisait de lui tout à la fois l’enfant du foyer de Wymez et son héritier, mais c’était là une exception.

  Tous les membres du Camp étaient heureux de parader dans leurs plus beaux atours, et Ayla veillait instamment à ne pas les détailler d’un regard trop prolongé. Les tuniques étaient de longueurs différentes, avec ou sans manches et de couleurs diverses, ornées selon le goût de chacun. Celles des hommes étaient souvent plus courtes, plus abondamment décorées, et ils portaient généralement quelque chose sur la tête. Les femmes préféraient le plus souvent la tunique dont le bord inférieur était en forme de V, bien que celle de Tulie ressemblât plutôt à une chemise ceinturée, portée sur des jambières. Elle était couverte, en motifs décoratifs et compliqués, de perles, de coquillages, de dents, d’ivoire ciselé et, particulièrement, d’ambre. Elle ne portait pas de coiffure, mais ses cheveux étaient disposés et ornés avec un tel art qu’elle n’avait pas besoin d’autre chose.

  Mais, de toutes, la tunique de Crozie était la plus originale. Au lieu de se terminer en pointe par-devant, elle était coupée entièrement en diagonale, avec une pointe arrondie sur la droite et une échancrure arrondie sur la gauche. Plus étonnante encore était sa couleur. Elle était blanche, ni blanc cassé ni ivoire, mais d’un blanc pur, frangée et décorée, entre autres choses, des plumes blanches de la grande grue nordique.

  Les enfants eux-mêmes étaient en tenue de cérémonie. Quand Ayla vit Latie, à la limite du groupe qui tournait autour d’elle et de Deegie, elle lui demanda de s’approcher pour lui montrer sa tenue, ce qui était, en fait, une invitation à se joindre à elles. Latie admira la manière dont Ayla portait les perles et les coquillages que lui avait offerts Deegie ; elle allait essayer d’en faire autant, dit-elle. Ayla sourit. Elle s’était contentée de les arranger en torsade sur son front, à la manière dont elle portait sa fronde. Latie ne tarda guère à se glisser dans le badinage général et elle eut un sourire timide pour Wymez quand il lui dit qu’il la trouvait charmante – ce qui, de la part de cet homme taciturne, représentait un compliment extravagant. Tout de suite après Latie, Rydag s’approcha. Ayla le prit sur ses genoux. Sa tunique était faite sur le modèle de celle de Talut, mais bien moins ornementée : jamais il n’aurait pu supporter un tel poids. La tenue de cérémonie de Talut pesait plusieurs fois autant que Rydag lui-même. Peu d’hommes auraient été capables d’endurer ne serait-ce que sa coiffure.

  Ranec tarda à faire son apparition. Ayla avait remarqué son absence, l’avait cherché du regard, mais, lorsqu’elle le vit enfin, elle fut prise au dépourvu. Chacun avait pris plaisir à exhiber sa tenue des grands jours, tant elle se montrait impressionnée, ravie, sans rien cacher de son admiration. Ranec l’avait observée de loin. Il voulait créer pour elle un effet mémorable. Il retourna donc au Foyer du Renard pour se changer. Il se glissa ensuite près d’elle pendant qu’elle était absorbée par la conversation. Quand elle tourna la tête, ce fut pour le trouver brusquement à ses côtés. A son regard stupéfait, il sut qu’il avait réussi.

  La coupe et le style de sa tunique étaient insolites. La forme en trapèze et les larges manches lui conféraient une allure différente et trahissaient une origine étrangère. Ce n’était pas une tunique mamutoï. Il l’avait achetée – et payée très cher – mais il avait su au tout premier regard qu’il la lui fallait. Quelques années plus tôt, l’un des Camps du nord avait fait une expédition de négoce vers un peuple de l’ouest, plus ou moins apparenté aux Mamutoï. Le chef avait reçu la tunique en témoignage de liens communs et de futures relations amicales. Il ne tenait pas à s’en dessaisir, mais Ranec s’était montré si insistant, il en avait offert un si bon prix que l’homme n’avait pu refuser.

  La plupart des vêtements portés par les membres du Camp du Lion avaient été teints en tons de brun, de rouge sombre ou de jaune foncé, ils étaient abondamment ornés de perles d’ivoire, de dents, de coquillages et d’ambre, et rehaussés de fourrures et de plumes. La tunique de Ranec était d’un ivoire crémeux, plus doux que le blanc pur. La couleur, il le savait, faisait un contraste frappant avec sa peau sombre. Mais plus frappante encore était la décoration. Le devant et le dos de la tunique servaient de fond pour des images créées à l’aide de piquants de porc-épic et de fins cordons teints de couleurs primaires, brillantes, violentes.

  On voyait sur le devant le portrait abstrait d’une femme assise, composé de cercles concentriques dans des tons de rouge pur, d’orangé, de bleu, de noir et de brun. Une série de cercles représentait le ventre de la femme, deux autres évoquaient ses seins. Des arcs de cercles dans d’autres cercles figuraient ses hanches, ses épaules, ses bras. La tête était un motif basé sur un triangle, menton aigu et crâne plat, avec des lignes énigmatiques pour représenter les traits du visage. Au centre du ventre et des seins, placés là manifestement pour figurer le nombril et les mamelons, se trouvaient des grenats brillants. Un rang de pierres de couleur – tourmalines vertes et roses, grenats, aigues-marines[8] – avait été fixé le long de la ligne plate de la tête. Par-derrière, la tunique montrait la même femme vue de dos. Les cercles concentriques, les arcs représentaient ses épaules et ses fesses. Les mêmes séries de couleurs se retrouvaient plusieurs fois autour des manches largement évasées.

  Ayla, incapable de dire un mot, se contentait d’ouvrir de grands yeux. Jondalar lui-même était saisi de stupeur. Il avait fait de longs voyages, il avait rencontré bien des gens qui avaient bien des manières de s’habiller, que ce fût pour la vie courante ou pour les cérémonies. Il connaissait les broderies faites de piquants de porc-épic, il avait admiré les procédés employés pour les teindre et pour les coudre sur un vêtement mais jamais encore il n’avait vu une tenue aussi magnifique, aussi colorée.

  — Ayla...

  Nezzie s’était approchée pour prendre l’assiette de la jeune femme.

  — Mamut voudrait te voir un instant.

  Au moment où Ayla se leva, on commençait à enlever les restes, à nettoyer les assiettes, à se préparer pour la soirée. Durant le long hiver qui ne faisait que commencer, on célébrait bon nombre de fêtes et de cérémonies, afin d’apporter, dans une période relativement inactive, un peu d’animation. Il y aurait la Célébration des Frères et Sœurs, le Fête de la Longue Nuit, le Concours du Rire, plusieurs autres cérémonies en l’honneur de la Mère, mais l’adoption d’Ayla était une occasion inattendue et d’autant plus appréciée.

  Pendant que les autres commençaient à se diriger vers le Foyer du Mammouth, Ayla préparait le nécessaire pour allumer un feu, comme Mamut le lui avait demandé. Quand ce fut fait, elle attendit, soudain saisie d’une fébrilité un peu inquiète. On lui avait expliqué les grandes lignes de la c
érémonie, mais elle n’avait pas été élevée chez les Mamutoï. Les attitudes, les comportements traditionnels n’étaient pas pour elle une seconde nature. Mamut, apparemment, avait compris son appréhension, il s’était efforcé de l’apaiser, mais elle se tourmentait encore à l’idée de commettre une erreur.

  Assise sur une natte, près du trou à feu, elle observait ceux qui l’entouraient. Du coin de l’œil, elle vit Mamut avaler d’un trait le contenu d’une coupe. Jondalar, remarqua-t-elle, était assis sur leur plate-forme de couchage, seul. Il semblait inquiet, pas très heureux. Ayla se demanda si elle agissait bien en devenant mamutoï. Elle ferma les yeux, adressa à son totem une pensée silencieuse. Si l’Esprit du Lion des Cavernes avait été opposé à cette adoption, lui aurait-il envoyé un signe ?

  La cérémonie allait commencer : elle le comprit en voyant arriver Talut et Tulie, qui se placèrent de chaque côté d’elle. Mamut, lui, déversait des cendres froides sur le dernier petit feu qu’on avait laissé brûler dans l’abri. Depuis la première expérience, le Camp savait à quoi s’attendre. Néanmoins, patienter dans l’obscurité pour voir renaître le feu restait déroutant. Ayla sentit une main se poser sur son épaule. Elle fit jaillir l’étincelle, qui fut saluée par une rumeur de soupirs de soulagement.

  Quand le feu brûla comme il fallait, elle se releva. Talut et Tulie, à ses côtés, avancèrent d’un pas. Mamut se tenait derrière la jeune femme. Le chef et sa sœur tenaient chacun un long bâton d’ivoire.

  — Au nom de Mut, la Grande Terre Mère, commença Tulie, nous sommes ici pour accueillir Ayla dans le Camp du Lion des Mamutoï. Mais nous faisons plus qu’accueillir cette femme dans le Camp du Lion. Elle est arrivée ici en étrangère. Nous souhaitons faire d’elle l’une d’entre nous, faire d’elle Ayla des Mamutoï.

  Talut prit la suite :

  — Nous sommes les chasseurs du grand mammouth laineux, qui nous fut donné par la Mère pour notre usage. Le mammouth, c’est de la nourriture, il nous procure de quoi nous vêtir, de quoi nous abriter. Si nous honorons Mut, Elle amènera l’Esprit du Mammouth à se renouveler, à revenir chaque saison. S’il nous arrive de déshonorer la Mère ou de négliger le Don de l’Esprit du Mammouth, le mammouth s’en ira pour ne jamais revenir. Ainsi nous a-t-il été annoncé.

  « Le Camp du Lion est pareil au grand lion des cavernes : chacun de nous marche sans crainte et avec fierté. Ayla, elle aussi, marche sans crainte et avec fierté. Moi, Talut du Foyer du Lion, chef du Camp du Lion, j’offre à Ayla une place parmi les Mamutoï du Camp du Lion.

  — C’est un grand honneur qui lui est offert. Qu’a-t-elle fait pour le mériter ? cria une voix dans l’assistance.

  Ayla reconnut celle de Frébec et fut heureuse d’avoir été informée que cette intervention ferait partie de la cérémonie.

  — Par le feu que tu vois, Ayla a donné la preuve de sa valeur. Elle a découvert un grand mystère, une pierre d’où l’on peut tirer le feu et, de son plein gré, elle a offert cette magie à chaque foyer, répondit Tulie.

  — Ayla, ajouta Talut, est une femme comblée de dons et de talents. En sauvant une vie, elle a fait la preuve de sa valeur de Femme Qui Guérit expérimentée. En rapportant de la nourriture, elle a fait la preuve de sa valeur de chasseresse accomplie avec sa fronde, et avec un nouvel instrument qu’elle a apporté à son arrivée, un lanceur de sagaies. En amenant les chevaux qui sont derrière cette voûte, elle a fait la preuve de sa maîtrise sur les animaux. Elle peut apporter la considération à n’importe quel foyer et accroître la valeur du Camp du Lion. Elle est digne des Mamutoï.

  — Qui parle pour cette femme ? Qui sera responsable d’elle ? Qui lui offrira l’appui d’une parenté dans son Foyer ? lança Tulie, d’une voix forte et claire.

  Elle regardait son frère. Mais, sans laisser le temps à Talut de répondre, une autre voix s’éleva.

  — Le Mamut parle pour Ayla ! Le Mamut sera responsable d’elle Ayla est une fille du Foyer du Mammouth ! déclara le vieux chaman. Sa voix était plus profonde, plus retentissante, plus autoritaire que la jeune femme ne l’eût cru possible.

  Des cris étouffés de surprise, des murmures montèrent de la zone du foyer qui restait dans l’obscurité. Tout le monde avait pensé qu’elle serait adoptée par le Foyer du Lion. L’affaire prenait un tour inattendu... mais l’était-il vraiment ? Ayla n’avait jamais dit qu’elle était chamane ni qu’elle désirait le devenir. Elle ne se comportait pas en femme à qui l’inconnu et l’inconnaissable sont familiers, elle n’était pas initiée à la maîtrise des pouvoirs particuliers. Pourtant, c’était une Femme Qui Guérit. Elle avait véritablement une autorité extraordinaire sur les chevaux, et peut-être sur d’autres animaux. Elle pouvait retrouver leurs traces et les faire venir à elles. Toutefois, le Foyer du Mammouth représentait l’essence spirituelle de ces Enfants de la Terre qui se donnaient le nom de Chasseurs de Mammouths. Ayla n’était pas même capable encore de s’exprimer totalement dans leur langue. Comment une femme qui ignorait leurs coutumes, qui n’avait aucune connaissance de Mut, pourrait-elle interpréter les exigences et les souhaits de la Mère à, leur égard ?

  — Talut devait l’adopter, Mamut, dit Tulie. Pourquoi devrait-elle aller au Foyer du Mammouth ? Elle ne s’est pas vouée à Mut, elle n’a pas appris à servir la Mère.

  — Je n’ai pas dit cela ni qu’elle le fera un jour, Tulie, même si elle est plus douée que tu ne le crois, et si, à mon avis, il serait sage de l’initier pour son propre salut. Je n’ai pas dit qu’elle serait une fille du Foyer du Mammouth. J’ai dit qu’elle était une fille du Foyer du Mammouth. Elle est née dans ce but, choisie par la Mère Elle-même. Qu’elle décide ou non de se consacrer à Son service est une décision qui ne regarde qu’elle, mais peu importe. Ayla n’a pas à se vouer à la Mère, cela ne dépend pas de sa volonté. Qu’elle soit initiée ou non, sa vie sera au Service de la Mère. Je souhaite l’adopter comme fille de mon Foyer.

  En écoutant le vieil homme, Ayla se sentit soudain glacée. Elle n’aimait pas, se disait-elle, cette idée que son destin était fixé d’avance, qu’il échappait à sa volonté, qu’il avait été décidé dès sa naissance. Que voulait-il dire quand il déclarait qu’elle était vouée à la Mère, que sa vie serait au service de la mère ? Était-elle donc choisie par la Mère ? Creb lui avait dit, lorsqu’il lui avait expliqué les totems, qu’il y avait une raison pour que l’Esprit du Grand Lion des Cavernes l’eût choisie. Elle aurait besoin, lui avait-il déclaré, d’une puissante protection. Que signifiait être « choisie » par la Mère ? Était-ce pour cela qu’elle avait besoin de protection ? Ou bien cela voulait-il dire que si elle devenait mamutoï, le Lion des Cavernes cesserait d’être son totem ? Qu’il ne la protégerait plus ? C’était là une pensée inquiétante. Elle ne voulait pas perdre son totem. Elle se secoua, dans un effort pour chasser ses pressentiments.

  Dès l’abord, l’idée de cette adoption avait mis Jondalar mal à l’aise, mais ce n’était rien en comparaison de ce qu’il éprouvait devant ce tour nouveau des événements. Il entendait autour de lui les commentaires murmurés et se demandait s’il était vrai qu’elle était destinée à devenir l’une de leurs. Peut-être même avait-elle été mamutoï avant d’avoir perdu les siens, puisque Mamut déclarait qu’elle était née pour le Foyer du Mammouth.

  Ranec, lui, était délirant de joie. Il avait désiré qu’Ayla devînt l’une d’entre eux, mais si elle était adoptée par le Foyer du Lion, elle serait sa sœur. Il n’avait pas la moindre envie d’être son frère. Il voulait s’unir à elle, et un frère et une sœur ne pouvaient pas s’unir. Puisque tous les deux seraient des enfants d’adoption et puisque, de toute évidence, ils n’avaient pas eu la même mère, Ranec était disposé à chercher un autre foyer disposé à l’adopter, afin de pouvoir continuer à faire sa cour à Ayla. Certes, il regrettait profondément d’avoir à renoncer à ses liens avec Nezzie et Talut. Mais, si Ayla était adoptée par le Foyer du Mammouth, ce ne serait pas nécessaire. Il était particulièrement heureux qu’elle soit adopté
e en tant que fille de Mamut et non pas comme une jeune femme destinée à Servir. Mais cela même ne l’aurait pas détourné de sa quête.

  Nezzie, de son côté, était un peu déçue. Elle avait déjà l’impression qu’Ayla était sa fille. Mais le plus important pour Nezzie, c’était qu’elle demeurât chez eux, et si le Mamut désirait l’adopter, cela ne l’en rendrait que plus acceptable aux yeux du Conseil, lors de la Réunion d’Été. Talut lui lança un coup d’œil. Elle répondit d’un hochement de tête, et il céda aux instances de Mamut. Tulie, elle non plus, n’avait pas d’objection. Tous les quatre en parlèrent entre eux, et Ayla accepta. Pour une raison qu’elle ne pouvait entièrement définir, il lui plaisait de devenir la fille de Mamut.

  Le silence se rétablit dans l’habitation plongée dans la pénombre. Mamut leva la main, la paume tournée vers lui-même.

  — La femme, Ayla, veut-elle s’avancer ?

  L’estomac noué, les genoux tremblants, elle s’avança vers le vieil homme.

  — Souhaites-tu faire partie des Mamutoï ? demanda-t-il.

  — Oui, souffla-t-elle, d’une voix qui s’enrouait.

  — Honoreras-tu Mut, la Grande Mère, révéreras-tu tous Ses Esprits et, particulièrement, te garderas-tu de jamais offenser l’Esprit du Mammouth, t’efforceras-tu d’être digne des Mamutoï, de faire honneur au Camp du Lion et respecteras-tu à jamais Mamut et la signification du Foyer du Mammouth ?

  — Oui.

  Elle ne pouvait guère en dire davantage. Elle ne savait trop ce qu’elle devrait faire pour accomplir toutes ces promesses, mais elle s’y efforcerait certainement.

 

‹ Prev