by Jean M. Auel
— N’as-tu pas préparé de cadeau pour moi ? demanda-t-il.
Il était si près d’elle qu’elle voyait ses larges pupilles noires et, dans le brun sombre de ses prunelles, d’imperceptibles rayons lumineux. Elle sentait émaner de lui une chaleur qui la déconcertait.
— Non... ah... pas oublié... Tiens, dit-elle.
Elle venait de se souvenir du présent qu’elle tenait et le lui tendait.
Il regarda, et ses yeux brillèrent de plaisir devant les peaux de renards arctiques, d’un blanc de neige. Son hésitation momentanée donna à Ayla le temps de se reprendre. Quand il releva les yeux sur elle, ceux de la jeune femme avaient à leur tour une expression taquine.
— Je crois tu oublies.
Il lui sourit largement, en partie parce qu’elle entrait si promptement dans son jeu, en partie parce qu’elle lui fournissait l’occasion de lui offrir son présent.
— Non, je n’ai pas oublié. Tiens, dit-il.
Il lui tendit l’objet qu’il avait jusque-là tenu caché derrière son dos. Elle examina la statuette d’ivoire qui reposait entre ses paumes et faillit bien ne pas en croire ses yeux. Même quand il l’eut débarrassée des fourrures blanches, elle ne tendit pas les mains vers la statuette. Elle craignait presque de la toucher. Elle levait vers Ranec un regard émerveillé.
— Ranec... souffla-t-elle.
Elle ébaucha un geste, hésita. Il dut lui mettre pratiquement l’objet dans les mains, et elle le tint alors comme s’il allait se briser.
— C’est Whinney ! C’est comme si prends Whinney pour faire petite ! s’exclama-t-elle.
Elle tournait et retournait le minuscule cheval délicatement sculpté. Une touche de couleur avait été appliquée sur la sculpture : de l’ocre jaune sur la robe, un peu de charbon de bois pilé sur les jambes, la crinière raide et le long de l’échine, afin de rappeler le poil de Whinney.
— Regarde, petites oreilles, juste bien. Et sabots, et queue. Même taches, comme sur poil. Oh, Ranec, comment fais ?
Ranec, en lui donnant l’accolade, n’aurait pu se sentir plus heureux. La réaction d’Ayla était précisément telle qu’il l’avait espérée, rêvée même, et l’amour qui brillait dans ses prunelles quand il la regardait était si évident que Nezzie en eut les larmes aux yeux. Elle jeta un coup d’œil vers Jondalar, comprit qu’il avait tout vu, lui aussi. L’angoisse se peignait sur son visage. Elle hocha la tête d’un air sagace.
L’échange de cadeaux enfin terminé, Ayla se rendit en compagnie de Deegie au Foyer de l’Aurochs afin d’y changer de tenue. Depuis le jour où Ranec avait fait l’acquisition de la tunique d’origine étrangère, Deegie n’avait cessé d’essayer d’en reproduire la couleur. Elle avait fini par en approcher et, avec la peau d’un blanc crème, elle avait confectionné une tunique à manches courtes, décolletée en V, dont le bas descendait en pointe, et les jambières assorties, ceinturées de cordons de couleurs vives qui rappelaient celles des ornements de la jupe. L’été passé au grand air avait conservé à la peau d’Ayla un hâle profond et éclairci ses cheveux blonds, au point qu’ils avaient presque le ton du cuir. La tenue lui seyait comme si elle avait été faite pour elle.
Avec l’aide de Deegie, elle remit le bracelet offert par Mamut, accrocha à sa taille le poignard de Talut dans sa gaine de cuir rouge, plaça autour de son cou le collier de Nezzie. Mais, quand la jeune Mamutoï lui proposa d’enlever le petit sac de cuir usé, taché qui pendait sur sa poitrine, Ayla refusa catégoriquement.
— Est mon amulette, Deegie. Contient Esprit de Lion des Cavernes, de Clan, de moi. Petites choses, comme sculpture de Ranec est petite Whinney. Creb a dit, si je perds amulette, totem pas me retrouver. Mourrai, essaya-t-elle d’expliquer.
Deegie réfléchit un instant. Elle regardait Ayla. Le bel effet général était gâté par l’horrible petit sac. Même la lanière qui le retenait autour du cou de la jeune femme s’effilochait. Elle en tira une idée.
— Que feras-tu, Ayla, quand ce sera complètement usé ? demanda-t-elle.
— Ferai sac neuf, avec lanière neuve.
— Alors, ce n’est pas le sac qui a une telle importance, mais ce qu’il contient. Vrai ?
— Vrai.
Deegie promena son regard autour d’elle, vit tout à coup la bourse que Crozie avait donnée à Ayla. Elle la prit, la vida de son contenu, qu’elle déposa avec soin sur une plate-forme, et la tendit à son amie.
— Y a-t-il une raison qui t’empêche de porter celui-ci ? Nous pourrions l’attacher à un collier de perles... un de ceux que tu as mis dans tes cheveux, par exemple, et tu pourrais la porter autour de ton cou.
Ayla prit des mains de Deegie la bourse superbement décorée, l’examina, avant de refermer sa main sur le petit sac de cuir usé dont le contact lui était si familier et d’éprouver le réconfort que lui procurait toujours l’amulette du Clan. Mais elle ne faisait plus partie du Clan. Elle n’avait pas perdu son totem. L’Esprit du Lion des Cavernes continuait à la protéger, les signes qui lui en avaient été donnés gardaient toute leur importance, mais elle était devenue mamutoï.
Quand Ayla revint au Foyer du Mammouth, elle était de la tête aux pieds une femme mamutoï, élégante et très belle, une femme mamutoï de statut élevé et d’une évidente valeur. Tous les regards approuvèrent l’allure de cette dernière recrue du Camp du Lion. Mais deux paires d’yeux exprimaient plus encore : l’amour et le désir brillaient en même temps dans les prunelles sombres emplies d’un ardent espoir et dans les prunelles d’un bleu extraordinaire, éclatant, voilées par une tristesse désespérée.
Manuv, qui tenait Nuvie sur ses genoux, eut un sourire chaleureux à l’adresse d’Ayla lorsqu’elle passa devant lui pour aller ranger le costume qu’elle venait de quitter. Elle lui sourit en retour. Elle était si pleine de joie, de bonheur qu’elle se demandait comment elle allait pouvoir les contenir. Elle était maintenant Ayla des Mamutoï et elle allait faire de son mieux pour devenir entièrement l’une d’entre eux. Elle vit alors Jondalar qui s’entretenait avec Danug. Il lui tournait le dos, mais elle sentit retomber toute sa joie. Peut-être était-ce la manière dont il se tenait, la ligne de ses épaules qui firent hésiter Ayla. Jondalar n’était pas heureux. Mais qu’y pouvait-elle, à présent ?
Elle pressa le pas pour aller chercher les pierres à feu. Mamut lui avait dit d’attendre jusqu’au dernier moment pour les offrir. Une cérémonie appropriée donnerait aux pyrites toute l’importance qui leur revenait et rehausserait leur valeur. Elle prit les petits nodules d’un gris jaunâtre, à l’éclat métallique, les rapporta au foyer. En chemin, elle passa derrière Tulie, qui parlait avec Nezzie et Wymez. Elle surprit ses paroles :
— ... mais je n’avais aucune idée qu’elle possédât tant de richesses.
— Voyez seulement les fourrures. La peau de bison, celles de renards blancs et cette peau de léopard... on n’en voit pas souvent de semblables...
Ayla sourit, et la joie revint en elle. Ses cadeaux avaient été acceptables et appréciés.
Le vieil homme entouré de mystère n’était pas resté inactif. Tandis qu’Ayla changeait de tenue, Mamut s’était changé, lui aussi. Son visage était peint de lignes blanches en zigzag qui accentuaient son tatouage et le mettaient en valeur. Il portait, à la manière d’une cape, une peau de lion des cavernes, le même lion dont Talut exhibait la queue. Le collier de Mamut était fait de tronçons taillés dans la défense d’un jeune mammouth et évidés, entre lesquels s’intercalaient des crocs de différents animaux, dont celui d’un lion des cavernes, pareil à celui d’Ayla.
— Talut projette de chasser. Je vais donc faire la Recherche, annonça le chaman. Joins-toi à moi, si tu le peux... et si tu le veux. En tout cas, tiens-toi prête.
Elle hocha la tête, mais un malaise lui serra l’estomac. Tulie vint vers eux, sourit à la jeune femme.
— J’ignorais que Deegie allait t’offrir cette tenue, Ayla, dit-elle. Je ne sais pas si je l’aurais approuvée, il y a quelques jours : elle y avait consacré des heures
de travail. Mais cette tenue te va très bien, je dois le reconnaître.
Sans savoir que répondre, la jeune femme lui rendit son sourire.
— C’est pour cela que je la lui ai donnée, déclara Deegie, qui s’approchait avec le crâne qu’elle utilisait pour faire de la musique. J’essayais de découvrir le procédé qui pourrait rendre le cuir aussi clair. Je pourrai toujours recommencer.
— Je suis prêt, annonça Tornec.
Lui aussi arrivait avec son instrument, l’os de mammouth.
— Bien. Vous pourrez commencer dès qu’Ayla distribuera les pierres à feu, dit Mamut. Où est Talut ?
— Il sert son breuvage personnel, répondit Tornec en souriant, et il se montre très généreux. A l’entendre, il tient à célébrer l’événement comme il convient.
— Ce qui ne saurait manquer ! déclara le gigantesque chef. Tiens, Ayla, je t’ai apporté une coupe. Après tout, la cérémonie se déroule en ton honneur !
La jeune femme but une gorgée. La saveur fermentée n’était toujours pas entièrement à son goût, mais tous les autres Mamutoï paraissaient y prendre plaisir. Elle apprendrait, elle aussi, à la savourer, décida-t-elle. Elle tenait à être l’une d’entre eux, à faire ce qu’ils faisaient, à aimer ce qu’ils aimaient. Elle vida la coupe. Talut la remplit.
— Talut te dira quand tu devras commencer à distribuer les pierres, Ayla. Pour chacune, fais jaillir une étincelle avant de la donner, expliqua Mamut.
Elle acquiesça, baissa les yeux sur la coupe qu’elle tenait dans sa main, en avala le contenu. Le breuvage très fort lui fit secouer la tête. Elle posa la coupe pour prendre les pyrites.
Dès que toute l’assemblée fut installée, Talut déclara :
— Ayla fait désormais partie du Camp du Lion, mais elle a encore un cadeau à nous faire. Pour chaque foyer, une pierre à faire le feu. Nezzie est la gardienne du Foyer du Lion. Ayla remettra la pierre à feu à sa garde.
En s’avançant vers Nezzie, la jeune femme frappa la pyrite de fer avec le silex. Une brillante étincelle jaillit. Elle remit la pierre à Nezzie.
— Qui est le gardien du Foyer du Renard ? poursuivit Talut.
Deegie et Tornec commencèrent à frapper sur leurs instruments.
— Je le suis. Ranec est le gardien du Foyer du Renard.
Ayla lui apporta une pierre, en fit jaillir l’étincelle. Mais, quand elle la lui donna, il murmura d’une voix chaude :
— Les fourrures de renards sont plus douces, plus belles que toutes celles que j’ai vues. Je les garderai sur mon lit et je penserai à toi chaque nuit, quand j’en sentirai le contact sur ma peau nue.
Il lui effleura la joue du dos de la main, très légèrement, mais elle éprouva un choc physique.
Troublée, elle recula. Déjà, Talut appelait le gardien du Foyer du Renne. Elle dut s’y reprendre à deux fois pour faire jaillir l’étincelle de la pyrite, pour Tronie. Fralie reçut la pierre pour le Foyer de la Grue. Quand elle en eut remis une à Tulie et une autre à Mamut, pour le Foyer du Mammouth, Ayla se sentait tout étourdie. Elle fut heureuse de s’asseoir près du feu, à l’endroit que lui indiqua Mamut.
Le rythme des instruments commençait à produire son effet. Le bruit était à la fois apaisant et insistant. L’habitation était plongée dans l’ombre : la seule lumière était celle d’un petit feu, diffusée par l’écran. Ayla entendait un souffle, tout près d’elle. Elle chercha des yeux d’où venait cette respiration. Il y avait, tapi près du feu, un homme... ou bien était-ce un lion ? Le souffle se changea en un grondement étouffé qui était presque – mais pas tout à fait, pour son oreille exercée – le grondement d’avertissement d’un lion des cavernes. Le martèlement des tambours reprit le son, comme pour lui donner plus de résonance et de profondeur.
Soudain, avec un rugissement sauvage, la silhouette du lion bondit, se détacha derrière l’écran. Mais le bond faillit bien être arrêté dans son élan par la réaction instinctive d’Ayla. Elle défia l’ombre du lion par un grondement si bien imité, si menaçant qu’il amena la plupart des spectateurs à étouffer un cri. La silhouette reprit la posture du lion, répondit par le grondement assourdi du fauve prêt à céder. Ayla poussa le furieux rugissement de la victoire, avant d’entamer une série de « Hunk, hunk, hunk » qui allaient s’atténuant, comme si le fauve s’éloignait.
Mamut sourit secrètement. Son personnage de lion est si parfait qu’il tromperait même un lion véritable, se disait-il. Il était heureux que, spontanément, elle eût pris part à son jeu. Ayla ne savait pas elle-même ce qui l’avait poussée à le faire : simplement, après ce premier défi inattendu, elle avait trouvé amusant de parler le langage du lion avec Mamut. Elle n’avait rien fait de semblable depuis le jour où Bébé avait quitté sa vallée. Les tambours avaient souligné la scène, mais ils suivaient maintenant la silhouette qui se mouvait d’une allure souple derrière l’écran. Ayla était assez proche pour voir que l’illusion était créée par Mamut. Pourtant, elle-même s’y laissait prendre. Elle se demandait en même temps comment le vieil homme, normalement raidi par les rhumatismes, pouvait se mouvoir avec une telle agilité. Elle se rappela alors l’avoir vu, au début de la soirée, avaler un breuvage. Sans doute pour calmer ses douleurs, se dit-elle.
Subitement, Mamut, d’un bond, jaillit de derrière l’écran pour s’accroupir près du crâne de mammouth qui lui servait de tambour. Un court instant, il y battit un roulement rapide, avant de s’arrêter avec la même soudaineté. Il prit une coupe qu’Ayla n’avait pas encore remarquée, y but, avant de s’approcher d’elle pour la lui tendre. Sans même réfléchir, elle prit une gorgée, puis une autre. Le goût était fort, musqué, déplaisant. Emportée par l’éloquence des tambours, elle ne tarda pas à en ressentir les effets.
Les flammes qui dansaient derrière l’écran donnaient aux silhouettes peintes une apparence de vie. Hypnotisée par elles, elle entendit à peine, au loin, les voix du Camp commencer à psalmodier. Un bébé se mit à pleurer, mais sa voix semblait venir d’un autre monde. Elle était entraînée par l’étrange mouvement vacillant des animaux peints sur l’écran. Ils paraissaient presque vivants, cependant que la musique des tambours faisait naître en elle un vacarme de sabots, de meuglements de jeunes bisons, de barrissements d’éléphants.
Brusquement, l’ombre disparut, céda la place à un soleil brumeux au-dessus d’une plaine enneigée. Un petit groupe de bœufs musqués était étroitement rassemblé, sous un blizzard qui tourbillonnait autour d’eux. En descendant rapidement vers eux, elle sentit qu’elle n’était pas seule. Mamut l’accompagnait. La scène changea. La tempête était finie. Des tourbillons de neige, poussés par le vent, parcouraient la steppe comme de blancs fantômes. Elle et Mamut s’éloignaient de cette solitude désolée. Elle vit alors quelques bisons. Stoïquement immobiles, ils se tenaient du côté sous le vent d’une étroite vallée pour essayer de se mettre à l’abri. Elle-même suivait la rivière qui traversait des gorges profondes. Mamut et elle planèrent au-dessus d’un affluent qui s’étranglait un peu plus loin dans un canyon aux murailles abruptes. Elle vit alors le sentier familier qui montait du lit à sec d’un cours d’eau saisonnier...
Soudain, elle se retrouva dans un endroit sombre. Elle regardait un petit feu et des gens assemblés autour d’un écran. Elle entendait une lente psalmodie, la continuelle répétition d’un bruit. Elle battit des paupières, vit confusément des visages, reconnut enfin ceux de Nezzie, de Talut et de Jondalar. Ils la dévisageaient d’un air inquiet.
— Tu vas bien ? questionna Jondalar, en Zelandonii.
— Mais oui, je vais bien. Que s’est-il passé ? Où étais-je ?
— C’est à toi de me le dire.
— Comment te sens-tu ? demanda Nezzie. Mamut prend toujours de cette tisane, après...
— Sens très bien.
Ayla se redressa, prit la coupe. Oui, elle se sentait très bien. Un peu lasse, un peu étourdie, mais très bien.
Mamut s’approcha d’elle.
— Tu as eu moins pe
ur, je crois, cette fois, dit-il. Elle lui sourit.
— Non, pas peur, mais où être allés ?
— Nous avons fait la Recherche. Je pensais bien que tu avais le don de Recherche. Voilà pourquoi tu es une fille du Foyer du Mammouth. Tu possèdes d’autres talents naturels, Ayla, mais tu as besoin d’être initiée.
Il la vit froncer les sourcils.
— Ne t’en inquiète pas maintenant. Tu auras tout le temps d’y réfléchir par la suite.
Talut servit de son breuvage à Ayla et à quelques autres. Pendant ce temps, Mamut leur parlait de la Recherche, leur disait où ils étaient allés, ce qu’ils avaient trouvé.
Ayla vida sa coupe d’un trait – le goût était moins désagréable, ainsi – essaya d’écouter. Mais le breuvage, semblait-il, lui montait à la tête. Son esprit s’égarait. Deegie et Tornec, remarqua-t-elle, jouaient toujours de leurs instruments. Le rythme était si entraînant qu’il lui donnait envie de le suivre. Il lui rappelait la Danse des Femmes, au Clan, et elle avait peine à se concentrer sur ce que disait Mamut.
Elle sentit un regard posé sur elle, tourna la tête. Près du Foyer du Renard, elle vit Ranec qui la contemplait. Il lui sourit, et elle lui rendit son sourire. Talut surgit brusquement pour lui remplir sa coupe. Ranec s’avança, tendit la sienne. Talut s’exécuta, revint à la discussion en cours.
— Tout ça ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ? Allons là-bas, là où Deegie et Tornec font de la musique, dit Ranec à voix basse, tout près de l’oreille de la jeune femme.
— Non, crois pas. Parlent chasse.
Ayla se retourna vers ceux qui discutaient sérieusement, mais elle ne savait plus où ils en étaient, et ils ne paraissaient pas se soucier qu’elle les écoutât ou non.
— Tu ne perdras rien : ils nous en parleront plus tard, dit Ranec.