by Jean M. Auel
Après avoir rassasié sa vue, il passa au toucher. D’abord légèrement, du bout des doigts, il la parcourut tout entière, sous des angles différents. Puis, plus en détail, il dessina la structure musculaire sous la peau.
Il s’arrêta soudain, se débarrassa du reste de ses vêtements, les abandonna là où ils étaient tombés. Il prit alors Ayla entre ses bras, pour goûter le contact de tout son corps contre le sien. Elle le sentait, elle aussi, elle respirait son agréable odeur masculine. Il lui embrassa les lèvres, le visage, le cou, lui mordilla tendrement l’épaule, murmura très bas :
— Si merveilleuse, si parfaite. Ayla, je te désire de toutes les manières. Je veux te voir, te toucher, te tenir contre moi. O Mère, tu es si belle...
Ses mains se retrouvaient sur les seins de la jeune femme, ses lèvres sur les mamelons. Il émettait de nouveaux petits grognements de plaisir. Il s’agenouilla, noua les bras autour de ses jambes, les mains posées sur la peau douce des deux éminences jumelles. Ses caresses se firent plus précises et elle gémit.
Il se releva, l’aida à s’étendre sur le lit, sur les fourrures moelleuses, caressantes. Il se glissa auprès d’elle, se remit à l’embrasser, à la caresser. Elle gémit de nouveau, cria même : elle avait l’impression qu’il la touchait partout à la fois.
Il lui prit la main, la posa sur son organe viril. Elle l’enchanta aussitôt par l’ardeur qu’elle mit à lui plaire. C’était plus qu’il n’avait jamais imaginé, plus qu’il n’avait osé rêver. Il gémissait à son tour.
— Oh, Ayla, Ayla ! Tu es Elle ! Je le savais. Tu me fais grand honneur.
Tout à coup, il se redressa.
— Je te veux, je ne peux plus attendre. Maintenant, je t’en prie supplia-t-il d’une voix rauque, étranglée.
Elle roula sur elle-même, s’offrit à lui. Il la pénétra avec force, avec fougue, et, à chacun de ses cris, sa voix montait d’un degré. Ayla, le corps arqué, s’efforçait de suivre son rythme. Il exhala enfin un long soupir, se laissa retomber sur elle. Elle mit un peu plus longtemps à se détendre.
Au bout d’un moment, Ranec se redressa, se dégagea pour s’allonger à côté d’elle. Il se releva sur un coude pour la regarder.
— J’ai peur de n’avoir pas été aussi parfait que toi, dit-il. Elle plissa le front.
— Comprends pas « parfait », Ranec. Quoi est parfait ?
— J’ai été trop vite. Tu es si merveilleuse, si parfaite dans tout ce que tu fais. J’étais prêt trop tôt. Je ne pouvais plus attendre et je pense que ça n’a pas été aussi parfait pour toi.
— Ranec, c’est Don de Plaisir, non ?
— Oui, on peut l’appeler ainsi.
— Tu crois ne pas être Plaisir pour moi ? Ai eu Plaisirs. Beaucoup.
— Beaucoup, mais pas le Plaisir parfait. Si tu veux bien attendre un peu, je pense que, dans un moment...
— Est pas nécessaire.
— Ce n’est peut-être pas nécessaire, Ayla, mais moi, je le veux.
Il se pencha pour l’embrasser, la caresser. A son contact, elle eut un sursaut. Elle tremblait encore.
— Je te demande pardon. Tu étais presque prête. Si j’avais pu tenir un peu plus longtemps...
Elle ne répondit pas. Elle bougeait les hanches, se pressait contre lui, criait. Soudain, le plaisir vint. Elle se laissa retomber sur les fourrures, lui sourit.
— Maintenant, connais Plaisirs parfaits, dit-elle.
— Pas tout à fait, mais peut-être la prochaine fois. Il y aura bien d’autres fois, j’espère, Ayla.
Il s’était recouché près d’elle, la main posée sur son ventre. Déconcertée, elle fronça les sourcils. Y avait-il quelque chose qu’elle n’avait pas compris ? se demandait-elle.
Dans la lumière diffuse, il vit sa main brune sur la peau claire de la jeune femme et sourit. Il appréciait toujours le contraste entre sa peau sombre et le teint lumineux des femmes avec lesquelles il partageait les Plaisirs. Ce contraste laissait une impression qu’aucun autre homme ne pouvait produire. Elles le remarquaient toujours et n’oubliaient jamais Ranec. Il était heureux que la Mère eût choisi de lui donner cette couleur. Elle faisait de lui un être à part, inoubliable.
Il aimait sentir sous sa main le ventre d’Ayla. Il aimait plus encore savoir qu’elle était là, près de lui, dans son lit. Il avait espéré, souhaité, rêvé ce moment, et, maintenant encore, alors qu’elle était là, cela lui semblait impossible.
Il remonta sa main jusqu’à un sein, pinça le mamelon, le sentit durcir. Ayla, fatiguée, la tête un peu douloureuse, commençait à sommeiller. Quand les lèvres de Ranec se posèrent sur les siennes, elle comprit qu’il la désirait, qu’il lui donnait de nouveau le signal. Un instant contrariée, elle eut envie de refuser. Elle en fut surprise, presque choquée et, du coup, se réveilla complètement. Les caresses de Ranec l’amenèrent très vite à oublier sa contrariété.
— Ayla, ma belle Ayla, murmurait-il. Il se redressa pour mieux la voir.
— O, Mère ! Je ne peux pas croire que tu es là. Si ravissante. Cette fois, ce sera parfait, Ayla. Cette fois, je le sais, ce sera parfait.
Rigide sur le lit, les mâchoires crispées, Jondalar était dévoré du désir de frapper le sculpteur mais se contraignait à ne pas bouger. Elle avait regardé vers lui, avant de s’écarter pour suivre Ranec. Toutes les fois qu’il fermait les yeux, il voyait le visage d’Ayla, tourné vers lui puis se détournant.
« A elle de choisir ! A elle de choisir ! » se répétait-il. Elle disait qu’elle l’aimait, mais comment pouvait-elle seulement le savoir ? Certes, elle avait pu avoir de l’affection pour lui et même l’aimer, du temps où ils vivaient seuls dans sa vallée : elle ne connaissait personne d’autre, alors. Il était le premier homme qu’elle eût jamais connu. Mais elle en avait maintenant rencontré d’autres. Pourquoi ne pourrait-elle pas aimer quelqu’un d’autre ? Il était juste qu’elle pût faire son propre choix. Il essayait de s’en convaincre mais il ne pouvait arracher de son esprit la pensée que, ce soir-là, elle avait choisi un autre homme.
Depuis le jour où il était revenu de son séjour chez Dalanar, Jondalar, grand, musclé, beau, n’avait eu qu’à faire son choix parmi les femmes. Un seul regard d’invite, de ses yeux d’un bleu incroyable, et la femme qu’il désirait était à lui. En fait, elles l’encourageaient. Elles le suivaient, elles le recherchaient avidement, elles souhaitaient un signe de lui. Il cédait à leurs avances, mais aucune femme ne pouvait effacer le souvenir de son premier amour ni le délivrer de son fardeau de culpabilité. Et maintenant, la femme unique au monde, qu’il avait fini par découvrir, la seule femme qu’il aimât, était dans le lit d’un autre homme.
La seule idée qu’elle eût choisi quelqu’un d’autre lui était une souffrance. Mais, quand il entendit les bruits qui prouvaient indubitablement qu’elle partageait les Plaisirs avec Ranec, il étouffa un gémissement, martela la couche de ses poings et se plia en deux. Il avait l’impression qu’une braise ardente lui brûlait les entrailles. La poitrine contractée, la gorge en feu, il respirait par saccades, comme s’il étouffait dans une atmosphère enfumée. Malgré ses efforts pour tenir ses paupières étroitement closes, des larmes brûlantes venaient perler au coin de ses yeux.
La crise s’apaisa enfin, et il se détendit quelque peu. Mais tout recommença bientôt, et il ne put en supporter davantage. Il sauta du lit, resta un instant immobile, hésitant, avant de s’élancer vers l’entrée de la nouvelle écurie. Whinney sur son passage, dressa les oreilles et se tourna vers lui au moment où il sortait.
Le vent le projeta contre le mur. Le brusque assaut du froid lui coupa le souffle, le ramena brutalement à la réalité de ce qui l’entourait. De l’autre côté de la rivière gelée, des nuages passaient devant la lune. Jondalar s’éloigna de quelques pas de son abri. Les poignards du vent transperçaient sa tunique et, lui semblait-il, sa peau, ses muscles, jusqu’à la moelle de ses os.
Il rentra, frissonnant, traversa l’écurie d’un pas lourd, se retrouva dans le Foyer du Mam
mouth. Raidi, il tendit l’oreille, n’entendit rien de prime abord. Mais il perçut bientôt des bruits de respirations, des gémissements, des grognements. Il regarda la plate-forme de couchage, se retourna vers l’annexe des chevaux, sans savoir de quel côté se diriger. Il ne pouvait pas rester à l’intérieur, mais dehors, il ne survivrait pas. Finalement, il n’y put tenir plus longtemps. Il lui fallait sortir de là. Il empoigna ses fourrures de voyage et repassa dans l’écurie.
Whinney s’ébroua, secoua la tête. Rapide, couché, se souleva légèrement pour le saluer d’un petit hennissement. Jondalar s’approcha des deux bêtes, étala ses fourrures sur le sol, près de Rapide, s’y blottit. Il faisait froid, mais bien moins froid que dehors. Il n’y avait pas de vent, un peu de chaleur arrivait de l’habitation, et les chevaux en dégageaient aussi. Leur souffle couvrait le bruit d’autres respirations oppressées. Même ainsi, Jondalar demeura éveillé une grande partie de la nuit. Son esprit lui remémorait certains sons, lui représentait certaines scènes, réelles ou imaginaires, sans répit, sans fin.
Ayla se réveilla au moment où les premières lueurs du jour filtraient par les fentes autour du trou à fumée. Elle tendit le bras, à la recherche de Jondalar, fut déconcertée quand sa main toucha Ranec. Avec le souvenir de ce qui s’était passé la nuit précédente vint la conviction qu’elle allait souffrir d’un violent mal de tête, par la faute de la bouza de Talut. Elle se glissa hors du lit, reprit ses vêtements si soigneusement rangés par Ranec et se hâta de rejoindre sa propre couche. Jondalar ne s’y trouvait pas. Elle parcourut les autres du regard. Deegie et Tornec en occupaient une. Ils dormaient. Ayla se demanda s’ils avaient partagé les Plaisirs. Mais elle se rappela que Wymez avait été invité au Foyer de l’Aurochs, et que Tronie ne se sentait pas très bien. Peut-être Deegie et Tornec avaient-ils simplement jugé plus pratique de coucher au Foyer du Mammouth. C’était sans importance. La jeune femme se demandait surtout où était Jondalar.
Elle ne l’avait pas revu, se souvint-elle, après une heure déjà avancée de la nuit. Il était allé se coucher, lui avait dit quelqu’un, mais où était-il à présent ? De nouveau, elle remarqua la présence de Deegie et Tornec. Jondalar, lui aussi, devait dormir dans un autre foyer, se dit-elle. Elle fut tentée de vérifier, mais personne d’autre, apparemment, n’était encore réveillé, et elle ne voulait pas déranger les dormeurs. Mal à l’aise, elle se glissa dans son lit vide, remonta les fourrures sur elle et, au bout d’un moment, se rendormit.
Lorsqu’elle émergea de nouveau du sommeil, on avait enlevé la couverture du trou à fumée, et un soleil éclatant pénétrait à flots. Sur le point de se lever, elle sentit une vive douleur frapper à grands coups dans son crâne. Elle se laissa retomber sur le lit, ferma les yeux. Ou bien je suis très malade, ou bien c’est le résultat de la bouza de Talut, pensa-t-elle. Pourquoi les gens prennent-ils plaisir à la boire, si elle les rend si malades ? Son esprit la ramena à la fête de la veille. Elle n’en gardait pas un souvenir très net, mais elle se rappelait avoir joué des rythmes sur le tambour, avoir dansé, chanté sans d’ailleurs bien savoir comment. Elle avait beaucoup ri, même d’elle-même, quand elle avait découvert qu’elle n’avait à peu près pas de voix, et sans se soucier le moins du monde d’être le point de mire de tous. Cela ne lui ressemblait pas. Normalement, elle préférait se tenir un peu à l’écart, en observatrice, et s’exercer, se perfectionner dans la solitude. Était-ce la bouza qui avait émoussé ce penchant et l’avait incitée à se montrer moins réservée ? Plus audacieuse ? Était-ce dans ce but que les gens en buvaient ?
Elle rouvrit les yeux, se leva précautionneusement, en se tenant la tête à deux mains. Elle alla se soulager dans le panier prévu à cet effet – un panier au tressage étanche, à moitié rempli des bouses séchées et pulvérisées des animaux des steppes, qui absorbaient les déjections. Elle se lava ensuite à l’eau froide, ranima le feu, y plaça quelques pierres à cuire. Elle s’habilla avec la tenue qu’elle s’était faite avant de venir en ces lieux. Elle la trouvait maintenant plutôt grossière. Pourtant, lorsqu’elle l’avait cousue, elle lui avait paru très originale, très élaborée.
Toujours sans faire de mouvements brusques, elle prit plusieurs petits paquets dans son sac à remèdes, prépara un mélange, en proportions variées, d’écorce de saule, d’achillée, de bétoine et de camomille. Elle versa de l’eau froide dans la petite corbeille à cuire qu’elle utilisait pour la tisane du matin, y mit des pierres brûlantes pour la faire bouillir, ajouta ensuite les herbes et l’écorce. Elle resta accroupie près du feu, les yeux clos, pour attendre que la tisane infusât. Soudain, elle se releva d’un bond, sans se soucier de la douleur qui lui martelait le crâne, et reprit son sac à remèdes.
J’ai failli oublier, se dit-elle, en sortant les paquets d’herbes contraceptives qui étaient le secret d’Iza. Sans trop savoir si elles aidaient son totem à chasser l’esprit du totem d’un homme, comme le croyait Iza, ou si, comme elle-même le soupçonnait, elles résistaient à l’essence de l’organe masculin, Ayla ne voulait prendre aucun risque de concevoir un enfant. La situation était trop incertaine. Elle avait désiré un enfant amorcé par Jondalar mais, en attendant que l’infusion fût prête, elle se surprit à se demander à qui ressemblerait un petit qui serait un mélange d’elle-même et de Ranec. Serait-il comme lui ? Comme elle ? Aurait-il un peu des deux ? Oui, sans doute... comme Durc et comme Rydag. L’un et l’autre étaient des mélanges. Un fils de Ranec, à la peau sombre, serait différent lui aussi, mais, pensait-elle avec une trace d’amertume, personne ne l’appellerait un monstre, ne le prendrait pour un animal. Il serait capable de parler, de rire, de pleurer, comme tout le monde.
Sachant combien Talut avait apprécié son remède contre les maux de tête, la dernière fois qu’il avait abusé de son breuvage, Ayla en fit assez pour plusieurs personnes. Après avoir vidé sa coupe, elle se mit à la recherche de Jondalar. La nouvelle construction, qui donnait directement sur le Foyer du Mammouth, se révélait bien commode, et la jeune femme était soulagée de ne pas avoir à traverser le Foyer du Renard. Les chevaux étaient dehors, mais, en passant par l’écurie, elle remarqua les fourrures de voyage de Jondalar, roulées au pied du mur, et se demanda comment elles se trouvaient là.
Elle repoussa la lourde tenture de la seconde arche, vit Talut, Wymez et Mamut en conversation avec Jondalar, qui lui tournait le dos.
Elle s’approcha.
— Comment va tête, Talut ? demanda-t-elle.
— Viens-tu m’offrir un peu de ton remède magique ?
— J’ai mal de tête. Je fais tisane. En reste dans foyer, expliqua-t-elle.
Elle se tourna vers Jondalar, avec un joyeux sourire. Elle était heureuse de l’avoir retrouvé.
Un instant, elle reçut un sourire en réponse. Un bref instant seulement. Le visage de son compagnon s’assombrit, ses yeux prirent une expression qu’elle ne leur avait jamais vue.
Le sourire d’Ayla s’effaça.
— Veux infusion aussi, Jondalar ? demanda-t-elle, désemparée, angoissée.
— Pourquoi en aurais-je besoin ? Je n’ai pas trop bu, la nuit dernière, mais sans doute ne l’as-tu pas remarqué.
Sa voix était si froide, si distante qu’elle avait peine à la reconnaître.
— Où tu étais ? J’ai cherché tout à l’heure, mais n’étais pas dans lit.
— Toi non plus, répliqua-t-il. A mon avis, l’endroit où j’étais ne devait pas t’intéresser beaucoup.
Il lui tourna le dos, s’éloigna. Elle regarda les trois autres hommes, lut un certain embarras sur le visage de Talut. Wymez semblait mal à l’aise, sans être pourtant chagriné. Elle fut incapable de déchiffrer l’expression de Mamut.
— Euh... je crois que je vais aller boire un peu de cette infusion, dit Talut, qui disparut vivement dans l’habitation.
— Peut-être devrais-je en prendre une coupe, moi aussi, déclara Wymez, en partant à la suite du chef.
Qu’ai-je fait de mal ? se demandait Ayla. Le malaise qui la
tenaillait devint un dur nœud au creux de son estomac.
Après l’avoir examinée, Mamut dit :
— Tu devrais venir parler avec moi, je crois, Ayla. Un peu plus tard, quand nous pourrons nous retrouver seuls un moment. Ton infusion pourrait bien amener plusieurs visiteurs au foyer. Pourquoi ne vas-tu pas manger quelque chose ?
— Pas faim, répondit-elle, l’estomac en révolution.
Elle ne voulait pas entamer par une faute sa vie parmi son nouveau peuple et elle se demandait pourquoi Jondalar était furieux.
Mamut la gratifia d’un sourire rassurant.
— Tu devrais essayer de manger quelque chose. Il reste de la viande de mammouth, du festin d’hier, et Nezzie, je crois, a gardé pour toi un de ces petits pains cuits à la vapeur.
Ayla acquiesça d’un signe de tête. Inquiète, bouleversée, elle se dirigea vers l’entrée principale, mais, en chemin, cette part de son esprit toujours occupée par ses chevaux l’engagea à les chercher des yeux. Lorsqu’elle vit Jondalar avec eux, elle se sentit un peu soulagée. Quand son esprit était troublé, elle avait toujours trouvé auprès d’eux un certain réconfort et, sans formuler sa pensée avec précision, elle espérait qu’en se tournant vers eux Jondalar finirait par se sentir mieux.
Elle traversa le foyer d’entrée, se retrouva dans l’espace où l’on faisait la cuisine. Assise avec Rydag et Rugie, Nezzie mangeait. A la vue d’Ayla, elle sourit, se leva. En dépit de ses amples proportions, elle était active et gracieuse dans tous ses mouvements. Probablement très forte aussi, soupçonnait Ayla.
— Sers-toi de viande. Je vais chercher le petit pain que j’ai gardé pour toi. C’est le dernier, dit Nezzie. Et prends une tasse d’infusion bien chaude si tu veux. C’est du laurier et de la menthe.
Lorsqu’elle s’assit avec Nezzie et les enfants, Ayla partagea le petit pain avec Rydag et Rugie mais toucha à peine à la viande.
— Quelque chose ne va pas ? demanda la brave femme.