by Jean M. Auel
Elle en avait la certitude et se doutait même de ce qui était arrivé. Ayla posa sur elle un regard troublé.
— Nezzie, connais coutumes de Clan, pas coutumes des Mamutoï. Veux apprendre, veux devenir bonne Mamutoï, mais pas savoir quand faire mal. Pense hier soir, mal agir.
— Qu’est-ce qui te met cette idée en tête ?
— Quand sors, Jondalar furieux. Crois Talut pas content. Wymez non plus. Ils partent, vite. Dis-moi ce que fais mal, Nezzie.
— Tu n’as rien fait de mal, Ayla, à moins qu’il ne soit mal d’être aimée par deux hommes à la fois. Certains hommes se montrent possessifs quand ils éprouvent pour une femme des sentiments très forts. Ils ne veulent pas la voir avec d’autres hommes. Jondalar croit avoir un droit sur toi et il est furieux parce que tu as partagé le lit de Ranec. Mais il ne s’agit pas seulement de Jondalar. Ranec, à mon avis, est comme lui et il se montrerait tout aussi possessif s’il le pouvait. Je l’ai élevé depuis son enfance et jamais je ne l’ai vu aussi attaché à une femme. Jondalar, je crois, essaie de cacher ses sentiments mais il ne peut pas s’empêcher de les laisser voir, et, s’il a révélé sa colère, Talut et Wymez en ont peut-être été gênés, ce qui expliquerait leur fuite.
« Il nous arrive de crier très fort ou de nous taquiner. Nous tirons fierté de notre hospitalité, nous aimons nous montrer amicaux, mais les Mamutoï ne font pas trop étalage de leurs sentiments les plus profonds. Cela pourrait créer des ennuis, et nous nous efforçons d’éviter les disputes et de décourager les bagarres. Le Conseil des Sœurs désapprouve même les expéditions montées par des jeunes gens contre d’autres peuples, comme les Sungaea, et cherche à les faire interdire. Ces expéditions, disent les Sœurs, en provoquent d’autres en retour, et il y a eu des morts. Mieux vaut, conseillent-elles, commercer que se battre. Le Conseil des Frères est plus indulgent. La plupart de ces hommes ont participé à ce genre d’expéditions, au temps de leur jeunesse. Pour eux, c’est simplement une façon de faire travailler de jeunes muscles et de créer un peu d’excitation.
Ayla ne l’écoutait plus. Au lieu de clarifier la situation, les explications de Nezzie ne faisaient qu’ajouter à son désarroi. Jondalar était-il furieux parce qu’elle avait répondu au signal donné par un autre homme ? Y avait-il là une bonne raison pour être furieux ? Aucun homme du Clan ne se serait laissé aller à une telle réaction. Broud avait été le seul à témoigner pour elle quelque intérêt, et cela simplement parce qu’il savait que ses attentions lui faisaient horreur. Mais bien des membres du Clan se demandaient pourquoi il prenait la peine de s’occuper d’une femme aussi laide, et lui-même aurait accepté sans déplaisir l’intérêt d’un autre homme. En y réfléchissant, Ayla se remémora que, dès le début, les attentions de Ranec avaient déplu à Jondalar.
Mamut arrivait du foyer d’entrée. Il marchait avec une visible difficulté.
— Nezzie, j’ai promis à Mamut de remplir coupe avec remède pour arthrite, dit la jeune femme.
Elle se leva pour aider le vieil homme, mais il refusa d’un signe.
— Va, va. Je te rejoins. Il me faudra juste un peu plus de temps. Elle traversa rapidement le Foyer du Lion et celui du Renard, qu’elle fut heureuse de trouver désert. Au Foyer du Mammouth, elle ranima le feu. Tout en cherchant parmi ses remèdes, elle se rappelait les nombreuses occasions où elle avait appliqué des cataplasmes ou des emplâtres et préparé des potions calmantes pour apaiser les douleurs articulaires de Creb. C’était un aspect de sa médecine qu’elle connaissait fort bien.
Après avoir donné ses soins à Mamut, elle attendit de le voir bien installé, avec une tisane chaude, avant de lui poser ses questions. Il était apaisant pour elle, aussi bien que pour le vieux chaman, d’appliquer ses connaissances, son talent et son intelligence à la pratique de son art, et ces moments l’avaient quelque peu détendue. Néanmoins, quand, après s’être servi une coupe d’infusion, elle s’assit en face de Mamut, elle ne savait trop par où commencer.
— Mamut, dit-elle enfin, es-tu resté longtemps avec Clan ?
— Oui. Il faut un certain temps pour guérir une mauvaise fracture et, ce moment venu, j’avais envie d’en apprendre davantage. Je suis donc resté jusqu’à leur départ pour le Rassemblement du Clan.
— Tu apprends coutumes de Clan ?
— Certaines, oui.
— Tu connais signal ?
— Oui, Ayla. Je connais le signal qu’un homme donne à une femme. Il s’interrompit un instant, parut réfléchir, avant de continuer :
— Je vais te dire quelque chose que je n’ai jamais confié à personne. Il y avait là-bas une jeune femme qui aidait à prendre soin de moi pendant que mon bras se remettait. Après avoir participé à une cérémonie de chasse et chassé avec eux, je me la vis offrir. Je connais le signal et je sais ce qu’il signifie. Je m’en suis servi, même si, au début, cela me mettait mal à l’aise... C’était une Tête Plate, et elle ne me plaisait pas beaucoup, d’autant que j’avais entendu bien des histoires à propos de ces êtres, du temps de ma jeunesse. Mais j’étais jeune, sain, et l’on s’attendait à me voir me conduire comme un homme du Clan.
« A mesure que se prolongeait mon séjour, je m’attachais de plus en plus à elle. Tu n’as pas idée du plaisir qu’on trouve à avoir quelqu’un qui satisfait tous les besoins, tous les désirs. Plus tard seulement, j’ai appris qu’elle avait déjà un compagnon. C’était une seconde femme. Son mari était mort, et l’un des autres chasseurs l’avait recueillie, un peu à regret, parce qu’elle venait d’un autre clan et n’avait pas d’enfants. Quand je suis parti, je ne voulais pas la laisser derrière moi mais j’ai senti qu’elle serait plus heureuse avec un clan qu’avec moi et mon peuple. Et je n’étais pas sûr de l’accueil qui me serait réservé si je revenais avec une Tête Plate. Je me suis souvent demandé ce qu’elle était devenue.
Ayla ferma les yeux. Les souvenirs déferlaient sur elle. Il semblait étrange d’apprendre ainsi certains détails sur son clan de la bouche d’un homme qu’elle connaissait depuis si peu de temps. Elle ajustait l’histoire qu’il lui contait à ses propres connaissances sur l’histoire du clan de Brun.
— Elle jamais avoir enfants. Toujours seconde femme, mais, toujours, quelqu’un recueille. Meurt dans tremblement de terre, avant ils me trouvent.
Il hocha la tête. Il était content, lui aussi, de pouvoir mettre un point final à un épisode marquant de sa vie.
— Mamut, Nezzie dit Jondalar furieux parce que partage lit de Ranec. Est vrai ?
— Je crois que c’est vrai.
— Mais Ranec me donne signal ! Comment Jondalar peut être furieux puisque Ranec me donne signal ?
— Où Ranec a-t-il appris le signal du Clan ? demanda Mamut, surpris.
— Pas signal de Clan. Signal des Autres. Quand Jondalar trouve vallée et m’apprend Premiers Rites et Don de Plaisir accordé par Grande Terre Mère Doni, je demande son signal. Il met bouche sur ma bouche, fait baiser. Met main sur moi, fais... sentir Plaisir. Il dit c’est comment saurai quand il me veut. Il dit c’est son signal. Ranec donne son signal, soir d’hier. Il dit après : « Je te veux. Viens à mon lit. » Ranec donne signal. Il fait commandement.
— O, Mère ! fit Mamut, les yeux au plafond. Il ramena son regard sur la jeune femme.
— Ayla, tu ne comprends pas. Ranec t’a certainement donné le signal qu’il te désirait, mais ce n’était pas un ordre.
Ayla le considérait d’un air de profonde perplexité.
— Pas comprendre.
— Personne ne peut te donner un ordre. Ayla. Ton corps t’appartient, le choix t’appartient. Tu décides de ce que tu veux faire et de celui avec qui tu veux le faire. Tu peux rejoindre dans son lit n’importe quel homme de ton choix, à condition qu’il soit consentant... et je ne vois pas de ce côté de grandes difficultés. Mais tu n’es jamais obligée de partager les Plaisirs avec un homme qui ne t’attire pas.
Elle prit le temps de réfléchir à ses paroles.
— Et si Ranec fait encore commande
ment ? Il dit veut encore moi, beaucoup de fois.
— Je ne doute pas qu’il le désire, mais il ne peut pas te donner d’ordres. Personne ne peut t’en donner, Ayla. Pas contre ta volonté.
— Pas même homme avec qui fais Union ? Jamais ?
— A mon avis, tu ne lui resterais pas unie longtemps, en pareilles circonstances. Mais, non, pas même ton compagnon ne pourra te donner d’ordres. Il ne te possédera pas. Toi seule peux décider.
— Mamut, quand Ranec donne signal, pas forcée aller avec lui ?
— Précisément.
Il la vit plisser le front.
— Regrettes-tu d’avoir partagé son lit ?
— Regretter ?
Elle secoua la tête.
— Non. Pas regrets. Ranec est... bon. Pas brutal... comme Broud. Ranec... doux avec moi... fait bons Plaisirs. Non. Pas regrets à cause Ranec. Triste à cause Jondalar. Triste parce que lui furieux. Ranec fait bons Plaisirs mais... Ranec pas être... Jondalar.
20
Ayla, pliée en deux pour lutter contre le vent hurlant, la tête penchée, tentait de protéger son visage des brutales bourrasques de neige. A chaque pas prudent s’opposait une force déchaînée dont le seul signe visible était la masse tourbillonnante de minuscules grains de glace qui se précipitait sur elle. Elle fit face un instant au blizzard furieux qui la cinglait, entrouvrit les paupières, avant de se détourner et de faire encore quelques pas. Battue par la tempête ; elle regarda de nouveau où elle se trouvait. Elle distingua une forme lisse, arrondie et elle toucha finalement avec soulagement l’ivoire massif de l’arche.
— Ayla, tu n’aurais pas dû sortir par ce blizzard ! s’écria Deegie. On peut perdre son chemin à quelques pas seulement de l’entrée.
— Est ainsi depuis beaucoup, beaucoup jours, et Whinney et Rapide vont dehors. Veux savoir où.
— Tu les as trouvés ?
— Oui. Aiment paître dans endroit après coude de rivière. Vent souffle moins fort, neige couvre herbe moins haut. Rafales soufflent autre côté. Ai encore un peu grain mais plus herbe. Chevaux connaissent où est herbe, même quand blizzard déchaîné. Je donnerai eau ici quand reviennent.
Ayla tapait des pieds sur le sol et secouait la pelisse qu’elle venait d’enlever pour en faire tomber la neige. Avant de pénétrer dans le Foyer du Mammouth, elle accrocha le vêtement à une cheville.
— Vous n’allez pas le croire : elle est sortie ! Par ce temps ! annonça Deegie aux quelques personnes rassemblées dans le quatrième foyer.
— Mais pourquoi ? demanda Tornec.
— Chevaux besoin manger, et je... commença Ayla.
— J’ai trouvé que tu restais longtemps absente, dit Ranec. Quand j’ai questionné Mamut, il m’a répondu qu’il t’avait vue, la dernière fois, entrer dans le foyer des chevaux. Mais, quand je suis allé voir, tu n’y étais pas.
— Tout le monde s’est mis à te chercher partout, Ayla, déclara Tronie.
— Jondalar a remarqué que ta pelisse n’était plus là, continua Deegie, et les chevaux non plus. Il a pensé que tu étais peut-être sortie avec eux. Nous avons donc décidé que nous ferions mieux d’aller voir dehors. Quand j’ai jeté un coup d’œil, pour voir comment se comportait le temps, je t’ai vue arriver.
— Ayla, tu devrais avertir quelqu’un quand tu sors par mauvais temps, reprocha doucement Mamut.
— Ne sais-tu pas que tu inquiètes tout le monde, quand tu es dehors par un pareil blizzard ? fit Jondalar avec colère.
Ayla essayait de répondre, mais tout le monde parlait en même temps. Elle vit tous les visages tournés vers elle, rougit violemment.
— Demande pardon. Voulais pas faire inquiétude. Vis seule longtemps, personne inquiet. Sors et rentre quand veux. Pas habitude beaucoup gens...
Elle regarda d’abord Jondalar, les autres ensuite. Mamut vit son front se contracter quand le grand homme blond se détourna.
Jondalar sentit ses joues s’empourprer, lorsqu’il s’éloigna de tous ces gens qui s’étaient tourmentés à propos d’Ayla. Elle avait raison : elle avait vécu seule et s’était fort bien tirée d’affaire. Quel droit avait-il de critiquer ses actions, de la semoncer pour n’avoir dit à personne qu’elle sortait ? Mais il avait été saisi de crainte dès l’instant où il avait appris qu’elle n’était pas là, qu’elle s’était probablement hasardée dans le blizzard. Il avait connu des périodes de mauvais temps – les hivers, dans la région où il avait passé sa jeunesse, étaient exceptionnellement froids et durs – mais jamais il n’avait vu de conditions aussi rigoureuses. Il avait l’impression que cette tempête faisait rage depuis la moitié de la saison.
Personne plus que lui n’avait craint pour la sécurité de la jeune femme, mais il se refusait à laisser paraître son anxiété. Depuis la soirée de l’adoption, il avait peine à lui adresser la parole. Au début, il était si cruellement blessé qu’elle eût choisi un autre homme qu’il s’était replié sur lui-même. Il avait du mal à démêler ses sentiments. Il était follement jaloux, ce qui ne l’empêchait pas de douter de son amour pour elle parce qu’il avait eu honte de l’amener en ces lieux.
Ayla n’avait plus partagé les fourrures de Ranec, mais Jondalar, chaque soir, redoutait de la voir y retourner. Cette peur le rendait tendu, nerveux, et il s’était surpris à attendre qu’elle soit couchée pour la rejoindre au Foyer du Mammouth. Quand, finalement, il s’installait sur leur plate-forme, il lui tournait le dos, résistait au désir de la toucher, de peur de perdre tout sang-froid, de céder, de la supplier de l’aimer.
Mais Ayla, elle, ne comprenait pas pourquoi il l’évitait. Lorsqu’elle essayait de lui parler, il lui répondait par monosyllabes ou faisait mine de dormir. Lorsqu’elle l’entourait de son bras, il demeurait rigide, indifférent. Il n’avait plus aucun sentiment pour elle, lui semblait-il. Elle s’en convainquit plus encore lorsqu’il apporta dans leur couche ses fourrures personnelles, afin d’éviter le brûlant contact de son corps. Durant le jour, aussi, il se tenait à l’écart. Wymez, Danug et lui avaient établi une aire de travail dans le foyer où l’on faisait la cuisine. Jondalar passait là la majeure partie de son temps. Il n’aurait pas supporté de travailler avec Wymez au Foyer du Renard, séparé seulement par le passage central du lit qu’Ayla avait partagé avec Ranec.
Quand, au bout d’un certain temps, la jeune femme eut vu trop souvent repousser ses avances, elle finit par ne plus comprendre, devint hésitante, s’éloigna de lui. Alors seulement, Jondalar prit conscience que la distance qui grandissait et s’installait entre eux était son propre fait. Mais il ne savait comment y remédier. Il avait beau avoir une grande connaissance des femmes, il ignorait à peu près tout du véritable amour. Il n’osait pas lui faire part de ses sentiments. Il gardait le souvenir des jeunes femmes qui l’avaient poursuivi pour lui déclarer leur sentiment, alors qu’il n’en éprouvait aucun à leur égard. Leur insistance le mettait mal à l’aise, le poussait à s’éloigner. Il ne voulait pas inspirer à Ayla ces mêmes réactions. Aussi se tenait-il sur la réserve.
Ranec savait qu’ils ne partageaient pas les Plaisirs. La présence d’Ayla le taraudait, bien qu’il s’efforçât de ne pas trop le montrer. Il savait à quel moment elle allait se coucher, à quel moment elle se réveillait, ce qu’elle mangeait, avec qui elle parlait, et il passait le plus de temps possible au Foyer du Mammouth. Parmi ceux qui se réunissaient là, l’esprit de Ranec, qui s’exerçait parfois aux dépens de l’un ou l’autre membre du Camp du Lion, soulevait souvent des tempêtes de rires. Toutefois, qu’Ayla fût présente ou non, il prenait toujours grand soin de ne pas dénigrer Jondalar. Ranec avait la parole facile, le visiteur en était conscient, et ce n’était justement pas son fort à lui. Devant la musculature compacte et l’assurance insouciante de Ranec, tout grand et bel homme qu’il était, il se faisait l’effet d’un lourdaud.
L’hiver s’installait, et le malentendu entre Ayla et Jondalar s’aggravait. Jondalar commençait à redouter de la perdre à tout jamais au profit de ce sculpteur séduisant à l
a peau sombre. Sans cesse, il essayait de se convaincre qu’en toute justice il devait la laisser faire son choix, qu’il n’avait aucun droit de lui imposer ses exigences. Mais il restait à l’écart, parce qu’il ne voulait pas lui proposer un choix qui lui donnerait l’occasion de le rejeter.
Le temps exécrable ne paraissait pas gêner les Mamutoï. Ils avaient dans leurs réserves toutes les provisions nécessaires et, bien au chaud, en sécurité dans leur habitation semi-souterraine, ils se livraient à leurs distractions hivernales habituelles. Les aînés du Camp se réunissaient le plus souvent autour du feu, dans le foyer où l’on faisait la cuisine : ils buvaient des infusions chaudes, racontaient des histoires, évoquaient des souvenirs, échangeaient des commérages et jouaient à des jeux de hasard avec des jetons d’ivoire ou d’os ciselés, quand ils n’étaient pas absorbés par quelque projet. Les plus jeunes s’assemblaient autour du Foyer du Mammouth, pour rire et plaisanter, chanter et s’exercer sur les instruments de musique. Les enfants, eux, étaient les bienvenus partout. C’était l’époque du repos, le temps de faire et de réparer les outils et les armes, les ustensiles et les bijoux. Le temps de tresser des nattes et des paniers, de sculpter l’ivoire et l’os, de fabriquer des lanières, des cordes, des cordons, des filets. Le temps de coudre et d’orner des vêtements.
Ayla s’intéressait aux méthodes employées par les Mamutoï pour traiter le cuir et, surtout, pour le teindre. Sa curiosité était piquée aussi par les broderies de couleurs, par le travail des perles et des piquants de porc-épic. Les vêtements cousus et ornés restaient pour elle une nouveauté.
Elle dit un jour à Deegie :
— Tu as dit tu montrerais comment faire cuir rouge après je prépare peau. Je travaille sur peau de bison et je crois est prête.
— Très bien, je vais te montrer, répondit son amie. Allons voir comment elle se présente.
Ayla prit, dans l’emplacement réservé au rangement, à la tête de son lit, une peau entière, l’étala. Elle était incroyablement douce au toucher, souple et presque blanche. Deegie l’examina d’un œil critique. Elle avait observé sans commentaires mais avec une vive attention le travail de la jeune femme.