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Les chasseurs de mammouths

Page 50

by Jean M. Auel


  Il observait les réactions de Rydag. L’enfant les considérait l’un et l’autre d’un air perplexe, comme s’il se demandait comment ils pouvaient connaitre les mêmes gens.

  — Oui, Iza était meilleure, comme mère et grand-mère, acheva Ayla. Elle n’avait pas prêté attention à la communication silencieuse entre le vieillard et le petit garçon.

  — Savait tout ce que savait mère. Avait souvenirs de mère et de grand-mère.

  Elle prit quelques pierres au foyer, les rapprocha du lit de Mamut, saisit quelques braises à l’aide de deux baguettes, les posa sur les pierres chaudes, aspergea le tout d’une poudre de racine de mélianthe. Elle alla chercher des couvertures pour le chaman, afin de le garder au chaud. Mais, pendant qu’elle les bordait autour de lui, il se redressa sur un coude pour la dévisager pensivement.

  — Les gens du Clan sont différents des autres d’une manière qui n’est pas généralement comprise. Ce n’est pas le fait qu’ils ne parlent pas, ou que leur manière de s’exprimer n’est pas la même. C’est leur façon de penser qui est un peu particulière. Si Uba, la femme qui m’a soigné, était la grand-mère de ton Iza et si elle a appris son art à partir des souvenirs de sa grand-mère et de sa mère, toi, Ayla comment as-tu appris ? Tu n’as pas de souvenirs du Clan.

  Mamut vit Ayla rougir d’embarras, il l’entendit étouffer une exclamation. La jeune femme baissa les yeux.

  — En aurais-tu donc ? demanda-t-il.

  — Non, n’ai pas souvenirs de Clan, dit-elle.

  — Mais ?

  Elle releva les yeux vers lui.

  — Veut dire quoi, « mais » ? dit-elle.

  Elle avait une expression méfiante, presque apeurée. Ses paupières s’abaissèrent de nouveau.

  — Tu n’as pas de souvenirs du Clan, mais... tu as autre chose, n’est-ce pas ? Quelque chose qui te vient du Clan ?

  Ayla gardait la tête baissée. Comment pouvait-il savoir ? Elle n’en avait jamais parlé à personne, pas même à Jondalar. Elle avait peine à se l’avouer à elle-même mais elle n’avait jamais été tout à fait la même, après...

  — Est-ce en rapport avec ton talent de Femme Qui Guérit ? insista Mamut.

  Elle releva la tête sur un signe de dénégation.

  — Non, dit-elle.

  Ses yeux le suppliaient de la croire.

  — Iza m’apprend. Étais très jeune, pas encore âge de Rugie, je crois, quand elle commence. Iza savait n’avais pas souvenirs mais elle force à me rappeler, elle force à dire encore et encore, et, enfin, n’oublie plus. Elle est très patiente. Certains disent inutile m’apprendre : trop stupide, pas moyen retenir. Elle dit non, suis seulement différente. Ne veux pas être différente. Force à retenir. Répète seule, encore et encore, même quand Iza pas apprendre. Apprends à retenir, à ma manière. Force à apprendre vite, pour que les autres pas penser suis stupide.

  Rydag ouvrait des yeux ronds, immenses. Plus que personne, il comprenait exactement ce qu’Ayla avait pu éprouver mais il ignorait que quelqu’un comme Ayla eût pu ressentir cela.

  Mamut la regardait avec stupeur.

  — Ainsi, tu t’es mis en mémoire les souvenirs du Clan, tels que les conservait Iza ? C’est un véritable exploit. Ils remontent à des générations en arrière, n’est-ce pas ?

  Rydag, à présent, écoutait avec une attention soutenue : il allait apprendre, il le sentait, quelque chose de très important pour lui.

  — Oui, répondit Ayla, mais n’ai pas appris tous souvenirs. Iza pas capable enseigner tout ce qu’elle savait. Elle dit elle ne sait pas même tout ce qu’elle sait mais elle enseigne comment apprendre. Comment faire expériences, comment essayer avec prudence. Quand suis plus âgée, elle dit je suis sa fille, guérisseuse de sa lignée. Je demande comment je peux être de sa lignée ? Ne suis pas vraie fille. Pas même de Clan. N’ai pas souvenirs. Elle dit alors ai autre chose, aussi bien que souvenirs, peut-être mieux. Iza pensait étais née dans lignée de guérisseuses des Autres, meilleure lignée, comme lignée d’Iza était meilleure. Est pourquoi suis guérisseuse de sa lignée. Elle disait serais meilleure, un jour.

  — Sais-tu ce qu’elle voulait dire ? Connais-tu le don que tu possèdes ? questionna Mamut.

  — Oui. Je crois. Quand quelqu’un malade, vois maladie. Regarde yeux, couleur visage, sens souffle. Réfléchis. Quelquefois sais par regard. Quelquefois sais questions à poser. Et fais médecine pour aider. Pas toujours même médecine. Quelquefois nouvelle, comme bouza dans lotion pour arthrite.

  — Ton Iza pourrait bien avoir raison. Les meilleurs guérisseurs possèdent ce don, déclara le Mamut.

  Une idée se présenta à son esprit. Il poursuivit :

  — J’ai remarqué une différence entre toi et les autres guérisseurs de ma connaissance, Ayla. Pour guérir, tu utilises des remèdes à base de plantes et d’autres traitements. Les guérisseurs mamutoï font appel aussi aux esprits.

  — Ne connais pas monde d’esprits. Dans Clan, seulement mog-urs connaissent. Quand Iza besoin aide d’esprits, demande Creb.

  Le Mamut plongeait son regard dans les prunelles de la jeune femme.

  — Ayla, aimerais-tu avoir l’aide du monde des esprits ?

  — Oui, mais n’ai pas mog-ur pour demander.

  — Tu n’as rien à demander à personne. Tu peux être ton propre mog-ur.

  — Moi ? Mog-ur ! Mais suis femme. Femmes de Clan ne peuvent pas être mog-ur.

  — Mais tu n’es pas une femme du Clan. Tu es Ayla des Mamutoï. Tu es fille du Foyer du Mammouth. Les meilleurs guérisseurs mamutoï connaissent les manières d’agir des esprits. Tu es une bonne Femme Qui Guérit, Ayla, mais comment pourras-tu être la meilleure si tu n’es pas capable de demander l’aide du monde des esprits ?

  Ayla sentait un nœud d’inquiétude lui serrer l’estomac. Elle était guérisseuse, bonne guérisseuse, et Iza avait affirmé qu’un jour, elle serait la meilleure. Mamut, à présent, déclarait qu’elle ne pourrait pas être la meilleure sans l’aide des esprits, et il devait avoir raison. Iza demandait bien de l’aide à Creb, n’est-ce pas ?

  — Mais ne connais pas monde des esprits, Mamut. Elle était éperdue, presque affolée.

  Mamut se pencha vers elle. Le moment était venu, il le sentait. Il puisa dans une source intérieure le pouvoir de la contraindre.

  — Mais si, dit-il d’un ton autoritaire. N’est-il pas vrai, Ayla ? La peur agrandit les yeux de la jeune femme.

  — Ne veux pas connaître monde des esprits ! cria-t-elle.

  — Si tu redoutes ce monde, c’est parce que tu ne le comprends pas. Je peux t’aider à le comprendre. Je peux t’aider à t’en servir. Tu es née au Foyer du Mammouth, née aux mystères de la Mère, quels que soient le lieu de ta naissance, les lieux où tu te rendras. Tu ne peux rien y faire : tu es attirée vers ce monde, et il te cherche. Tu ne peux pas lui échapper mais, par la compréhension, par la pratique, tu seras en mesure de le maîtriser. Tu pourras amener les mystères à travailler pour toi. Ayla, tu n’as pas le pouvoir de combattre ton destin, et ton destin veut que tu Serves la Mère.

  — Suis guérisseuse ! Est mon destin !

  — Oui, ton destin est d’être Femme Qui Guérit, mais c’est déjà servir la Mère, et, un jour, tu pourras être appelée à La servir d’une autre manière. Tu dois t’y préparer. Ayla, tu désires être la meilleure des guérisseuses, n’est-ce pas ? Tu sais bien toi-même que certaines maladies ne peuvent être guéries par les remèdes et les traitements à eux seuls. Comment soigner quelqu’un qui ne désire plus vivre ? Quel remède apporte à un homme la volonté de se remettre d’un grave accident ? Lorsque quelqu’un meurt, quel traitement appliquer à ceux qu’il laisse derrière lui ?

  Ayla courba la tête. Si quelqu’un avait su que faire pour elle quand Iza était morte, elle n’aurait peut-être pas perdu son lait, elle n’aurait pas eu à confier son fils à d’autres femmes. Saurait-elle que faire, si pareille chose arrivait à quelqu’un qu’elle soignait ? La connaissance du monde des esprits l’aiderait-elle à découvrir
les mesures à prendre ?

  Rydag, conscient d’être momentanément oublié, suivait la scène. Il craignait de faire un mouvement, il redoutait de les déranger en un moment important, tout en ignorant ce dont il s’agissait exactement.

  — Ayla, de quoi as-tu peur ? Que s’est-il passé ? Dis-le-moi, reprit Mamut.

  Sa voix avait une chaleur persuasive.

  Ayla se leva brusquement. Elle ramassa les fourrures, les borda de nouveau autour du vieux chaman.

  — Dois couvrir, garder au chaud pour laisser agir cataplasme, dit-elle.

  Elle était visiblement troublée, bouleversée. Mamut se laissa retomber en arrière, lui permit sans résistance de poursuivre son traitement. Elle avait besoin de temps, il le comprenait. Elle se mit à arpenter l’espace restreint. Nerveuse, agitée, elle avait le regard perdu dans le vide, comme si, en elle-même, elle revoyait quelque scène passée.

  Finalement, elle se retourna d’un bloc pour faire face à Mamut.

  — Ne voulais pas ! dit-elle.

  — Qu’est-ce que tu ne voulais pas ? demanda le vieil homme.

  — Entrer dans caverne... voir mog-ur.

  — Quand es-tu entrée dans la caverne, Ayla ?

  Mamut connaissait les restrictions qui s’appliquaient aux femmes, dans la participation aux rites du Clan. Ayla avait dû faire quelque chose qui lui était interdit, se disait-il : elle avait enfreint un tabou.

  — A Rassemblement du Clan.

  — Tu es allée à un Rassemblement du Clan ? Ce Rassemblement a lieu tous les sept ans, n’est-ce pas ?

  La jeune femme hocha la tête.

  — Quand s’est-il tenu ?

  Elle dut réfléchir, et ce moment de concentration lui éclaircit quelque peu l’esprit.

  — Durc était juste né, alors, au printemps. Été prochain sera septième année ! Été prochain, Rassemblement de Clan. Clan ira à Rassemblement, ramènera Ura. Ura et Durc unis alors. Mon fils bientôt homme !

  — Est-ce vrai, Ayla ? Il n’aura que sept ans quand il s’unira ? Ton fils sera déjà un homme, si jeune ?

  — Non, pas si jeune. Peut-être trois, quatre années encore. Mais mère d’Ura me demande Durc, pour Ura. Elle est enfant d’esprits mêlés, aussi. Ura vivra avec Brun et Ebra. Quand Durc et Ura assez grands seront unis.

  Rydag considérait Ayla d’un air incrédule. Il ne saisissait pas absolument toutes les implications, mais une chose semblait claire. Elle avait un fils, d’esprits mêlés comme lui, qui vivait avec le Clan !

  — Qu’est-il arrivé, il y a sept ans, au Rassemblement du Clan, Ayla ? questionna Mamut.

  Il se refusait à abandonner, alors qu’il s’était senti si près d’obtenir l’accord de la jeune femme pour commencer son initiation. C’était non seulement important mais essentiel pour elle-même, il en était convaincu.

  Une expression douloureuse se peignit sur le visage d’Ayla, qui ferma les yeux.

  — Iza trop malade pour aller. Elle dit Brun je suis guérisseuse. Brun fait cérémonie. Elle me dit comment mâcher racines pour faire breuvage pour mog-urs. Dit seulement, pas possible montrer. Est trop... sacré pour exercer. Mog-ur, à Rassemblement du Clan, ne veulent pas moi. Ne suis pas Clan. Mais personne ne sait, seulement lignée d’Iza. Iza dit pas avaler jus quand mâche, cracher dans bol. Mais impossible. Avale un peu. Plus tard, esprit confus, entre dans caverne, suis feux, trouve mog-ur. Ne voient pas moi, mais Creb sait.

  L’agitation l’avait reprise, elle allait et venait.

  — Est noir, comme trou profond, et sens tomber.

  Elle serra les épaules, se frotta les bras comme si elle avait froid.

  — Alors Creb vient, comme toi, Mamut, mais... plus. Il... il... me prend avec lui.

  Elle retomba dans le silence, se remit à marcher. Enfin, elle s’arrêta, reprit la parole.

  — Plus tard, Creb furieux, malheureux. Et suis... différente. Jamais ne dis mais quelquefois, pense retourner là-bas et suis... effrayée. Mamut attendait, pour voir si elle était au bout de son histoire. Il avait une certaine idée de ce qu’elle avait subi. On lui avait permis d’assister à une cérémonie du Clan. Ces gens utilisaient certaines plantes d’une manière qui leur était particulière, et il avait connu une expérience insondable. Il avait essayé de la reproduire, par la suite, sans jamais y parvenir, même après être devenu Mamut. Il allait parler, mais Ayla le devança.

  — Quelquefois, veux jeter racine, mais Iza dît est sacrée.

  Le vieillard mit un moment à saisir le sens de ce qu’elle venait de dire mais, quand ce fut fait, le choc faillit bien le mettre debout d’un bond.

  — Veux-tu dire que tu as cette racine avec toi ? Il avait peine à contenir son agitation.

  — Quand pars, prends sac de remèdes. Racine dedans, dans petite bourse spéciale, rouge.

  — Mais est-elle encore bonne ? Plus de trois années ont passé, dis-tu, depuis ton départ. N’a-t-elle pas pu perdre de sa puissance, en tout ce temps ?

  — Non, a préparation spéciale. Après racine est séchée, dure longtemps. Beaucoup années.

  — Ayla... commença Mamut.

  Il s’efforçait de choisir les mots qu’il fallait.

  — C’est peut-être une grande chance que tu l’aies gardée. Vois-tu, le meilleur moyen de maîtriser la peur, c’est de la regarder en face. Serais-tu prête à préparer de nouveau cette racine ? Seulement pour toi et moi ?

  La seule idée fit frissonner la jeune femme.

  — Ne sais pas, Mamut. Ne veux pas. Ai trop peur.

  — Il ne s’agit pas de le faire tout de suite, dit-il. Pas avant que tu aies subi une certaine initiation, que tu t’y sois préparée. Et ce devrait être pour une cérémonie particulière, qui aurait une profonde signification. Peut-être la Fête de l’Été, le début de la vie nouvelle.

  Il vit qu’elle tremblait toujours.

  — La décision t’appartient, mais tu n’as pas à la prendre dès maintenant. Tout ce que je te demande, c’est de me permettre de commencer à t’initier. Quand viendra le printemps, si tu n’es toujours pas prête, tu pourras refuser.

  — Est quoi, initiation ? demanda Ayla.

  — D’abord, je te demanderai d’apprendre certains chants, certaines incantations, d’apprendre aussi à te servir du crâne de Mammouth. Viendrait ensuite la signification de certains symboles et signes.

  Rydag regarda Ayla fermer les yeux, plisser le front. Il souhaitait la voir accepter. Il venait d’en apprendre plus long sur le peuple de sa mère qu’il n’en avait jamais su mais il voulait en savoir davantage encore. Il y parviendrait si Mamut et Ayla préparaient une cérémonie avec les rites du Clan.

  Ayla rouvrit les paupières. Son regard était troublé, mais elle avala convulsivement sa salive, hocha la tête.

  — Oui, Mamut. Essaie de regarder en face peur de monde des esprits, si veux m’aider.

  Mamut se recoucha. Il ne vit pas Ayla resserrer les doigts sur le petit sachet richement décoré qu’elle portait autour du cou.

  21

  — Hou ! Hou ! Hou ! Ça fait trois ! s’écria Crozie avec un petit rire malin.

  Elle venait de compter les disques, qui étaient retombés en montrant leur face marquée dans la corbeille peu profonde.

  — Encore à toi de jouer, dit Nezzie.

  Elles étaient assises par terre, près du cercle de lœss sec dont Mamut s’était servi pour tracer un plan de chasse.

  — Il t’en faut encore deux. Moi, je parie sur deux de plus. Elle traça dans la terre fine deux lignes de plus.

  Crozie reprit la corbeille, y secoua les sept petits disques d’ivoire. Ces jetons légèrement convexes, de sorte qu’ils oscillaient quand ils étaient posés sur une surface plane, étaient vierges, sur l’une des faces. L’autre face était colorée, gravée de lignes. Crozie tenait près du sol la large corbeille plate. Elle lança les disques en l’air. Après quoi, vivement, habilement, elle poussa la corbeille sur la natte bordée de rouge qui définissait les limites de l’aire de jeu, rattrapa les disques. Cette foi
s, quatre d’entre eux montraient leur face gravée. Trois seulement étaient mal retombés.

  — Regarde ! Plus que trois ! Je parie sur cinq autres.

  Ayla, assise non loin d’elles sur une autre natte, buvait à petites gorgées l’infusion contenue dans sa coupe de bois et regardait la vieille femme secouer de nouveau les disques dans la corbeille. Elle les lança, les rattrapa. Cinq disques, cette fois, montraient leur côté gravé.

  — J’ai gagné ! Une autre partie, Nezzie ?

  — Oui, une seule, peut-être, répondit Nezzie.

  Elle tendit la main pour prendre la corbeille, la secoua, lança les disques en l’air, les rattrapa.

  — L’œil noir ! cria Crozie.

  Elle désignait un disque qui montrait une face complètement noire.

  — Tu as perdu. Tu m’en dois douze. Veux-tu faire encore une partie ?

  — Non, tu as trop de chance, aujourd’hui. Nezzie se leva.

  — Et toi, Ayla ? Tu veux jouer ?

  — Ne suis pas bonne à ce jeu. Quelquefois, ne rattrape pas tous les jetons.

  Tandis que croissait le froid cruel de la longue saison, elle avait souvent suivi le jeu mais elle avait très peu joué elle-même. Crozie, elle le savait, prenait la chose au sérieux et n’était guère patiente avec les joueurs maladroits ou indécis.

  — Alors, si nous jouions aux osselets ? Pas besoin d’une grande adresse, pour ça.

  — Veux bien jouer mais ne sais pas quoi miser, dit Ayla.

  — Nezzie et moi, nous marquons les points et nous nous arrangeons plus tard.

  — Maintenant ou plus tard, pas savoir quoi miser.

  — Tu as certainement quelque chose, dit Crozie, impatiente de reprendre le jeu. Un objet de valeur.

  — Et tu mises quelque chose même valeur ? La vieille femme hocha la tête avec brusquerie.

  — Naturellement.

  Ayla plissa le front dans un effort de concentration.

  — Peut-être... fourrures, ou cuir, ou quelque chose je peux faire. Attends ! Trouvé, je crois. Jondalar joue avec Mamut et mise Talent. Quand il perd, il fabrique couteau spécial. Peux miser talent, Crozie ?

 

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