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Les chasseurs de mammouths

Page 66

by Jean M. Auel


  Brusquement, Frébec se leva, s’engagea dans le passage central. Il n’avait pas envie d’être seul ce soir-là. A la limite du Foyer du Mammouth, il s’arrêta, observa les quelques personnes assises autour du feu. C’étaient les membres les plus jeunes du Camp. Par le passé il aurait poursuivi son chemin sans s’arrêter jusqu’au premier foyer où il se serait entretenu avec Talut et Nezzie, avec Tulie et Barzec, ou bien avec Manuv ou Wymez ou même récemment avec Jondalar, et parfois Danug. Crozie se trouvait souvent au foyer de la cuisine, mais il était plus facile de l’ignorer que d’affronter la possibilité de se voir ignorer par Deegie ou dédaigner par Ranec. Mais Tornec s’était montré amical, un peu plus tôt, sa compagne avait déjà enfanté, il savait ce que c’était. Frébec reprit longuement son souffle, s’approcha du feu.

  Au moment où il arrivait près de Tornec, les autres éclatèrent de rire, et il crut un instant qu’ils se moquaient de lui. Il fut tenté de partir.

  — Frébec ! Te voilà ! dit Tornec.

  — Il doit rester un peu d’infusion, je crois, déclara Deegie. Laisse-moi t’en servir une coupe.

  — Tout le monde me dit que c’est une jolie petite fille, fit Ranec. Et Ayla assure qu’elle a une bonne chance de vivre.

  — Nous sommes heureux d’avoir Ayla, affirma Tronie.

  — Oui, c’est vrai, répondit Frébec.

  Durant un moment personne ne dit mot. C’était le premier éloge d’Ayla qu’on entendait tomber de la bouche de Frébec.

  — On pourra peut-être lui donner un nom à la Fête du Printemps, suggéra Latie.

  Elle était assise dans l’ombre près de Mamut, et Frébec ne l’avait pas remarquée.

  — Ça lui porterait bonheur.

  — Oui, sûrement, dit Frébec.

  Il prit la coupe que lui tendait Deegie. Il se sentait plus à l’aise.

  — Moi aussi, j’aurai mon rôle à la Fête du Printemps, ajouta Latie, mi-timidement, mi-fièrement.

  — Latie est femme, maintenant expliqua Deegie, de l’air un peu condescendant d’une grande sœur qui s’adresse à un autre adulte averti.

  — Elle connaîtra les Rites des Premiers Plaisirs à la Réunion d’Été, cette année, ajouta Tronie.

  Frébec hocha la tête, et ne sachant que dire, sourit à Latie.

  — Fralie dort toujours, demanda Ayla ?

  — Elle dormait quand je suis parti.

  — Je vais aller me coucher moi aussi, je crois, dit la jeune femme en se levant, je suis lasse.

  Elle posa la main sur le bras de Frébec.

  — Tu viendras me chercher quand Fralie se réveillera ?

  — Oui, certainement, Ayla... et... euh... merci, ajouta-t-il à voix basse.

  — Ayla, je crois qu’elle pousse, dit Fralie. Elle est plus lourde, j’en suis sûre, et elle commence à regarder autour d’elle. Je pense aussi qu’elle tète plus longtemps.

  — Elle a cinq jours, elle pourrait bien prendre des forces en effet, acquiesça Ayla.

  Fralie sourit, mais des larmes lui montèrent aux yeux.

  — Je ne sais pas ce que je serais devenue sans toi. Je me reproche constamment de ne pas t’avoir demandé conseil plus tôt. Des le début, cette grossesse ne me paraissait pas normale, mais quand ma mère et Frébec se sont mis à se quereller, je n’ai pas pu prendre parti pour l’un ou pour l’autre.

  Ayla se contenta d’un hochement de tête.

  — Ma mère peut se montrer difficile, je le sais. Mais elle a tant perdu. Elle était Femme Qui Ordonne tu sais.

  — Je m’en étais douté.

  — J’étais l’aînée de quatre enfants. J’avais deux sœurs et un frère... J’avais à peu près l’âge de Latie quand le malheur est arrivé. Ma mère ma emmenée au Camp du Cerf, pour me présenter au fils de la Femme Qui Ordonne. Elle voulait arranger une Union. Moi, je ne voulais pas y aller, et, quand je l’ai vu, il ne m’a pas plu. Il était plus âgé que moi, et ce qui l’intéressait, c’était mon prestige. Pourtant avant la fin de la visite, ma mère a réussi à me convaincre. On a pris toutes les dispositions pour que nous soyons unis l’été suivant, à la cérémonie des Unions. Quand nous sommes revenues à notre Camp... Oh, Ayla... c’était affreux...

  Fralie ferma les yeux, s’efforça de maîtriser son émotion.

  — Personne ne sait ce qui s’est passé... le feu avait pris... L’habitation était vieille, construite par un oncle de ma mère. Le chaume, le bois, l’os devaient être desséchés, nous a-t-on dit. Le feu avait dû prendre pendant la nuit... Personne n’avait pu s’échapper...

  — Fralie, je suis désolée, dit Ayla.

  — Nous ne savions où aller. Nous avons fait demi-tour, pour retourner au Camp du cerf. Les gens du Camp nous plaignaient ; mais ils n’étaient guère ravis. La mauvaise fortune leur faisait peur, et nous avions perdu de notre prestige. Ils voulaient rompre notre accord, mais Crozie a porté l’affaire devant le Conseil des Sœurs et les a obligés à tenir parole. Le Camp du Cerf aurait perdu de son influence et de son prestige s’il avait renié l’accord. J’ai été unie cet été-là. Ma mère a dit que je ne pouvais pas faire autrement : c’était notre seule ressource. Mais je n’ai jamais eu beaucoup de bonheur dans cette Union, si ce n’est la naissance de Crisavec et celle de Tasher. Ma mère se querellait sans cesse avec les gens du Camp. Surtout avec mon compagnon. Elle était accoutumée à la position de Femme Qui Ordonne. Elle avait l’habitude de prendre des décisions, de se voir respecter. Il n’était pas facile pour elle de perdre tous ces avantages. Elle était incapable d’y renoncer. Les gens se sont mis à la considérer comme une femme amère qui les harcelait sans cesse de plaintes et de criailleries. Ils se refusaient à la fréquenter.

  Fralie marqua une pause avant de continuer.

  — Quand mon compagnon a été encorné par un aurochs, le Camp du Cerf a déclaré que nous portions malheur et nous a chassés. Ma mère a essayé de trouver une autre Union pour moi. Il y a eu quelques prétendants. J’avais conservé mon statut de naissance – on ne peut pas vous enlever ce qu’on possède en naissant –, mais personne ne voulait accueillir ma mère. On disait qu’elle portait malheur mais, en réalité, je crois, on avait horreur de l’entendre se plaindre constamment. Je ne peux pourtant pas lui en vouloir. Les gens ne comprenaient pas, voilà tout.

  « Le seul homme qui se présenta fut Frébec. Il n’avait pas grand-chose à offrir, dit Fralie en souriant, mais il a offert tout ce qu’il avait. Au début, il ne m’attirait pas beaucoup. Il n’a jamais eu un statut notable et il ne sait pas toujours comment se comporter... il embarrasse ma mère. Il tient à affirmer sa valeur, et croit se donner de l’importance en tenant des propos désobligeants sur... sur d’autres personnes. J’ai décidé de partir avec lui pour faire un essai. A notre retour, ma mère n’en croyait pas ses oreilles quand je lui ai dit que je voulais accepter l’offre de Frébec. Elle n’a jamais compris...

  Fralie regarda Ayla avec un doux sourire.

  — Peux-tu imaginer ce qu’avait été une Union avec un homme qui ne voulait pas de moi et qui, dès le début, n’avait éprouvé aucun sentiment pour moi ? Et ma joie de découvrir un autre homme qui désirait m’avoir pour compagne au point d’être prêt à donner tout ce qu’il possédait et à promettre tout ce qu’il pourrait acquérir par la suite ? Cette première nuit, après notre départ, il m’avait traitée comme... comme un trésor incomparable. Il ne parvenait pas à croire qu’il avait le droit de me toucher. Grâce à lui, je m’étais sentie... comment dire ? ... désirée. Il est encore ainsi quand nous sommes seuls. Mais ma mère et lui se sont pris de querelle dès les tout premiers temps. Quand ils ont mis l’un et l’autre leur point d’honneur à décider si je devais ou non te consulter, je n’ai pas pu dépouiller Frébec de toute dignité, Ayla.

  — Je te comprends, je crois, Fralie.

  — J’essayais de me répéter que je n’allais pas si mal, que ton remède me faisait du bien. J’ai toujours pensé qu’il changerait d’avis, le moment venu, mais je voulais que l’idée vînt de lui, s
ans contrainte de ma part.

  — Je suis heureuse qu’il ait pris la bonne décision.

  — Mais je ne sais pas ce que j’aurais fait si mon enfant...

  — On ne peut pas encore en être tout à fait sûre mais tu as raison, je pense. Elle a l’air de prendre des forces.

  Fralie sourit.

  — Je lui ai choisi un nom. J’espère qu’il plaira à Frébec. J’ai décidé de l’appeler Bectie.

  Ayla faisait le tri parmi toutes sortes de substances végétales séchées. Il y avait là de petits tas d’écorces, de racines, de graines, de tiges en bottes, des coupes pleines de feuilles, de fleurs, de fruits et même quelques plantes entières.

  Ranec, qui s’efforçait de cacher quelque chose derrière son clos, s’approcha de la jeune femme.

  — Tu es très occupée, Ayla, demanda-t-il ?

  — Non, pas vraiment. Je passe mes remèdes en revue pour voir ce qui me manque. Je suis sortie aujourd’hui avec les chevaux. Le printemps arrive enfin... ma saison préférée. Les bourgeons se montrent, comme les chatons des saules. J’ai toujours aimé ces petites fleurs duveteuses. Bientôt, tout va reverdir.

  Ranec sourit devant cet enthousiasme.

  — Tout le monde attend avec impatience la Fête du Printemps. C’est l’occasion pour nous de célébrer la vie nouvelle, les nouvelles naissances. Avec le petit enfant de Fralie, et Latie qui va devenir femme, nous avons de quoi nous réjouir.

  Ayla se rembrunit légèrement. Elle n’était pas bien sûre d’attendre avec impatience le rôle qui serait le sien, lors de la Fête du Printemps, Mamut l’avait initiée et certains phénomènes intéressants s’étaient produits, mais tout cela était un peu effrayant. Pas autant qu’elle l’avait redouté toutefois. Tout irait bien. Elle retrouva son sourire.

  Ranec n’avait cessé de l’observer. Il se demandait ce qui se passait dans son esprit et, en même temps, il cherchait un moyen d’aborder le sujet qui l’avait poussé à venir la voir...

  — La cérémonie pourrait bien être particulièrement captivante, cette année...

  Il s’interrompit le temps de trouver les mots qui convenaient.

  — Tu as sans doute raison...

  Ayla pensait encore à son rôle dans la fête.

  — Ça n’a pas l’air de te passionner, remarqua Ranec en souriant.

  — Vraiment ? Mais si, je me réjouis de voir Fralie donner un nom à son enfant, et je suis contente pour Latie. Je me rappelle ma joie quand je suis enfin devenue femme, et le soulagement d’Iza. Mais Mamut prépare autre chose et je ne suis pas certaine d’être d’accord avec lui.

  — J’oublie sans cesse que tu n’es pas mamutoï depuis très longtemps. Tu ne sais pas ce qu’est une Fête du Printemps. Rien d’étonnant que tu ne l’attendes pas avec notre impatience à tous.

  Il changea nerveusement de posture, baissa les yeux, les releva sur elle.

  — Ayla, ton impatience serait peut-être plus vive, et la mienne aussi, si...

  Ranec se tut, décida d’aborder le sujet différemment. Il tendit à la jeune femme l’objet qu’il avait tenu derrière son dos.

  — J’ai fait ça pour toi.

  Ayla vit l’objet. Elle leva vers Ranec des yeux élargis de surprise et de ravissement.

  — Tu as fait ça pour moi ? Mais pourquoi ?

  — Parce que j’en avais envie. C’est pour toi, voilà tout. Considère ça comme un cadeau de printemps, dit-il.

  Elle accepta la sculpture en ivoire, la tint précautionneusement entre ses mains pour l’examiner.

  — C’est l’une de tes représentations de femme-oiseau... Elle ressemble à celle que tu m’avais montrée, mais ce n’est pas la même, constata-t-elle, avec un plaisir mêlé de respect.

  Les yeux de Ranec s’illuminèrent.

  — Je l’ai sculptée tout exprès pour toi. Mais je dois te mettre en garde, dit-il avec une feinte gravité : j’y ai mis une pointe de magie, afin de t’inspirer... de l’affection pour elle et pour celui qui l’a faite.

  — Tu n’avais pas besoin de magie pour obtenir ce résultat, Ranec.

  — Alors, elle te plaît ? Dis-moi comment tu la trouves ? insista-t-il. En règle générale il ne demandait pas aux gens ce qu’ils pensaient de son travail : leur opinion lui était indifférente. Il travaillait pour lui-même et pour plaire à la Mère. Mais, cette fois, il désirait par-dessus tout plaire à Ayla. Il avait mis son cœur, ses désirs, ses rêves dans chaque encoche qu’il avait taillée, chaque ligne qu’il avait gravée, dans l’espoir que cette représentation de la Mère exercerait sa magie sur la femme qu’il aimait.

  En détaillant la figurine, Ayla remarqua le triangle pointé vers le bas. C’était, elle l’avait appris, le symbole de la femme et l’une des raisons pour lesquelles le chiffre trois était celui du pouvoir générateur et un nombre sacré pour Mut. L’angle se répétait en chevrons sur ce qui devait être la face antérieure de la figurine, si on y voyait une femme, et sa face postérieure, si on la considérait comme un oiseau. La statuette entière était décorée de rangées de chevrons et de lignes parallèles, en un motif géométrique fascinant qu’on prenait plaisir à contempler, mais qui suggérait plus encore.

  — C’est très beau, Ranec. J’aime particulièrement la façon dont tu as tracé ces lignes. D’une certaine manière, le dessin me rappelle des plumes mais, en même temps, il me fait penser à de l’eau, comme sur les cartes, dit Ayla.

  Le sourire de Ranec s’élargit de ravissement.

  Elle essayait de lui rendre l’objet.

  — Je le savais ! Je savais que tu le verrais ! Les plumes de Son Esprit, quand Elle devient un oiseau et revient à tire-d’aile au printemps. Et les eaux de la naissance, dont Elle a empli les mers.

  — C’est merveilleux Ranec mais je ne peux pas la garder.

  — Pourquoi pas ? Je l’ai fait pour toi, dit-il en refusant de la prendre.

  — Mais que pourrais-je te donner en échange ? Je n’ai rien qui ait la même valeur.

  — Si c’est ce qui te tourmente, je peux te faire une proposition. Tu possèdes quelque chose que je désire et qui vaut beaucoup plus que ce morceau d’ivoire...

  Les yeux de Ranec étincelaient d’humour... et d’amour. Il reprit plus ou moins son sérieux.

  — Unis-toi à moi, Ayla. Sois ma compagne. Je veux partager un foyer avec toi. Je veux que tes enfants soient les enfants de mon foyer. Ayla hésitait à lui répondre. Ranec s’en aperçut. Il continua de parler, pour tenter de la convaincre.

  — Pense à tout ce que nous avons en commun. Tu es une femme Mamutoï. Je suis un homme Mamutoï. Nous avons été adoptés l’un et l’autre. Si nous nous unissions, nous n’aurions pas besoin de nous chercher un autre Camp. Nous pourrions demeurer au Camp du Lion. Tu continuerais à prendre soin de Mamut et de Rydag, ce qui ferait grand plaisir à Nezzie. Mais, ce qui est plus important, je t’aime, Ayla. Je veux partager ma vie avec toi.

  — Je... je ne sais que te dire.

  — Dis oui, Ayla. Annonçons la nouvelle, pour introduire une Cérémonie de Promesse dans la Fête du Printemps. Nous pourrons ainsi célébrer notre Union cet été, en même temps que Deegie.

  — Je ne suis pas sûre... je ne pense pas...

  — Je ne te demande pas de me répondre tout de suite.

  Il avait escompté une réponse immédiate. Il comprenait maintenant qu’il lui faudrait peut-être un peu plus de temps mais il ne voulait pas l’entendre refuser.

  — Dis-moi seulement que tu me donneras une chance de te prouver combien je t’aime, combien je te désire, combien nous pourrions être heureux ensemble.

  Ayla se rappelait les paroles de Fralie. Oui, elle éprouvait une émotion particulière à l’idée qu’un homme la désirait, qu’un homme avait pour elle de la tendresse et ne passait pas son temps à l’éviter. Et elle prenait plaisir à la pensée de rester en ces lieux, où les gens l’aimaient, où elle les aimait en retour. Le Camp du Lion était maintenant pour elle une famille. Jondalar n’y resterait jamais. Elle le savait depuis longtemps.
Il voulait rejoindre son peuple, et naguère, il avait l’intention de l’emmener avec lui. A présent, il semblait ne plus avoir le moindre désir de l’approcher.

  Ranec était charmant. Elle avait de l’affection pour lui, vraiment. Si elle s’unissait à lui, elle resterait où elle était. Et, si elle devait mettre au monde un autre enfant, il fallait que ce fût bientôt. Elle ne rajeunissait pas. En dépit de ce qu’avait dit Mamut, dix-huit ans lui paraissaient un âge avancé. Ce serait merveilleux d’avoir un autre tout-petit se disait-elle. Comme celui de Fralie. Mais plus vigoureux. Avec Ranec, elle pourrait en avoir un. Aurait-il les traits de Ranec, ses yeux d’un noir profond, ses lèvres douces, son nez court et large, si différent des grands nez crochus des hommes du Clan ? Celui de Jondalar était entre les deux, par la taille et la forme... Pourquoi pensait-elle à Jondalar ?

  Une autre idée lui vint à l’esprit, accéléra les battements de son cœur. Je m’unis à Ranec et si je reste ici, se dit-elle, je pourrai peut-être aller chercher Durc ! L’été prochain, peut-être. Il n’y aura pas de Rassemblement du Clan à cette époque. Mais Ura ? Pourquoi ne pas la ramener ici, elle aussi ? Si je pars avec Jondalar, jamais je ne reverrai Durc, je le sais. Les Zelandonii vivent trop loin, et Jondalar refusera d’aller chercher Durc pour l’emmener avec nous. Si seulement Jondalar acceptait de rester ici, de devenir mamutoï... mais il ne voudra jamais.

  Elle regardait l’homme à la peau sombre, voyait briller l’amour dans les yeux de Ranec. Peut-être devrais-je songer à m’unir à lui.

  — Je t’ai dit que j’y réfléchirais, Ranec.

  — Oui, je le sais, mais s’il te faut plus de temps pour envisager une Promesse, viens au moins partager mon lit, Ayla. Donne-moi l’occasion de te montrer combien je te suis attaché. Dis-moi que tu feras au moins ça pour moi. Viens partager mon lit...

 

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