by Jean M. Auel
Il lui avait pris la main.
Elle baissa la tête pour se donner le temps de mettre de l’ordre dans ses sentiments. Elle sentait en elle une force subtile mais puissante qui la poussait à lui obéir. Elle avait beau la reconnaître pour ce qu’elle était, il lui était difficile de surmonter la conviction qu’elle devait aller le retrouver dans son lit. Plus encore, elle se demandait si elle devrait lui accorder une chance, faire peut-être un essai avec lui, comme l’avait fait Fralie avec Frébec.
Sans lever les yeux, elle hocha la tête.
— Je viendrai partager ton lit.
— Ce soir ?
La joie le faisait trembler, lui donnait envie de crier.
— Oui, Ranec. Si tu le désires, je viendrai partager ton lit, ce soir.
26
Jondalar se plaça de manière à voir la majeure partie du Foyer du Mammouth en portant son regard vers l’autre extrémité du passage central. Il avait si bien pris l’habitude d’épier Ayla qu’il n’y pensait pratiquement plus. Il n’en éprouvait même aucune gêne : cela faisait partie de son existence. Quoi qu’il fît, la jeune femme demeurait présente à son esprit, souvent à la limite de la conscience. Il savait quand elle dormait et quand elle était éveillée, quand elle mangeait et quand elle s’adonnait à quelque ouvrage. Il savait quand elle sortait, quelles personnes lui rendaient visite, et combien de temps elles restaient. Il avait même une certaine idée de ce dont ils parlaient.
Ranec, il le savait, avait passé près d’elle une bonne partie de son temps. Il n’aimait pas les voir ensemble, mais il savait aussi qu’Ayla n’avait pas eu de relations intimes avec lui et semblait éviter tout contact étroit. La situation restait acceptable pour Jondalar dont les inquiétudes s’apaisaient. Aussi n’était-il pas préparé à la voir accompagner Ranec au foyer du Renard, au moment où tout le monde se disposait à se mettre au lit. Pour commencer, il ne put y croire. Il supposait qu’elle allait chercher quelque chose, avant de revenir à sa propre couche. Il ne comprit pas qu’elle avait l’intention de passer la nuit avec le sculpteur avant de la voir ordonner à Loup de regagner le Foyer du Mammouth.
A ce moment, il eut l’impression qu’un incendie faisait explosion dans sa tête, avant de répandre dans son corps tout entier sa fureur et sa brûlure. Son premier mouvement fut pour se précipiter au Foyer du Renard afin d’en arracher Ayla. Il imaginait Ranec se moquant de lui et il éprouvait le désir d’écraser le noir visage souriant, de démolir ce sourire railleur, méprisant. Il luttait pour retrouver son sang-froid. Finalement, il se saisit de sa pelisse, se jeta dehors.
Il respirait par grandes saccades l’air froid, pour essayer d’apaiser la jalousie qui le dévorait, et le froid, à son tour, lui brûlait les poumons. Une brusque gelée, en ce début de printemps, avait durci la neige fondue, transformé les ruisseaux en dangereuses glissoires, tassé la boue en creux et bosses inégaux qui rendaient la marche difficile. Dans l’obscurité Jondalar perdit l’équilibre et dut lutter pour le rétablir. Il pénétra dans l’abri des chevaux.
Whinney l’accueillit d’un léger reniflement. Rapide renâcla, le poussa du museau pour solliciter un peu d’affection. Durant cet hiver pénible, il avait passé beaucoup de temps avec eux, et plus encore depuis ce printemps incertain. Il appréciait sa compagnie, et il se détendait à la chaleur de leur présence qui n’exigeait rien de lui. Un mouvement du rideau intérieur attira son attention. Il sentit des pattes se poser sur ses jambes, perçut un gémissement plaintif. Il se pencha, tendit la main, souleva le louveteau.
— Loup ! fit-il en souriant.
Mais il s’écarta vivement quand le petit animal très démonstratif lui lécha le visage.
— Que fais-tu ici ? Il perdit son sourire.
— Elle t’a chassé, hein ? Tu es habitué à sa présence toute proche, et elle te manque. Je connais ça. Il est difficile de dormir seul quand on l’a sentie à côté de soi.
Jondalar caressa, câlina le petit loup jusqu’à le sentir plus détendu. Il n’avait pas envie de le mettre par terre.
— Que vais-je faire de toi Loup ? Ça m’ennuie de te faire rentrer. Je pourrais peut-être te laisser dormir avec moi.
Il se rembrunit devant le problème qui se posait à lui. Comment allait-il rejoindre son lit avec le louveteau ? Dehors, il faisait froid, et il n’était pas sûr que le petit animal consente à sortir avec lui. Mais s’il rentrait par l’ouverture du Foyer du Mammouth, il devrait traverser le Foyer du Renard. Rien au monde à ce moment n’aurait pu l’engager à passer par là. Il aurait aimé avoir ses fourrures. Sans feu, il faisait froid dans l’abri des chevaux, alors qu’allongé dans ses fourrures entre les deux animaux il aurait assez chaud. Il n’avait pas le choix. Il allait devoir sortir avec le petit loup et pénétrer dans l’habitation par l’entrée principale.
Après avoir flatté les chevaux, il serra le petit animal contre sa poitrine, souleva le rideau et se retrouva dans la nuit froide. Le vent, qui avait forci, lui cingla la figure d’une gifle glacée et souleva la fourrure de sa pelisse. Loup chercha à se blottir plus étroitement contre lui et gémit, mais il ne fit pas un mouvement pour se libérer. Prudemment Jondalar avançait sur le sol gelé, irrégulier. Il fut soulagé d’atteindre l’arche d’entrée.
Le silence régnait lorsqu’il pénétra dans le premier foyer. Il alla jusqu’à ses fourrures de couchage, y posa Loup, fut heureux de constater qu’il semblait disposé à y rester. Vivement, il ôta sa pelisse, ses bottes, se glissa entre les fourrures en serrant contre lui le louveteau. On avait moins chaud, avait-il découvert, quand on couchait par terre dans le vaste foyer que dans les plates-formes closes de rideaux. Il dormait donc avec ses vêtements d’intérieur. Au bout d’un moment consacré à trouver une position confortable, le petit loup ne tarda pas à s’endormir.
Jondalar eut moins de chance. Dès qu’il fermait les paupières, il entendait les bruits nocturnes et se raidissait. En temps normal, les souffles, les mouvements, les toussotements, les murmures du Camp, la nuit, formaient un fond sonore aisément ignoré. Mais les oreilles de Jondalar percevaient ce qu’il ne voulait pas entendre.
Ranec, doucement fit allonger Ayla sur ses fourrures, la contempla.
— Tu es si belle, Ayla, si parfaite. Je te désire tant. Je veux te garder près de moi à jamais. Oh, Ayla...
Il se pencha pour souffler son haleine dans l’oreille de la jeune femme, pour respirer son parfum de femme. Elle sentit sur sa bouche le contact des lèvres douces et pleines et elle réagit à sa caresse. Au bout d’un moment, il posa une main sur son ventre, entreprit de décrire lentement des cercles en exerçant une pression légère.
Bientôt, il tendit la main pour s’emparer d’un sein, baissa la tête pour prendre dans sa bouche un mamelon durci. Elle gémit, tendit ses hanches vers lui. Il se serra contre elle, et elle sentit contre sa cuisse sa dure et brûlante virilité. Il prit l’autre mamelon entre ses lèvres, le téta à son tour, avec de petits bruits de plaisir.
Il passa la main tout au long d’un côté de son corps, la glissa entre ses cuisses. Elle sentit qu’il la fouillait, se souleva pour se tendre vers lui...
— Oh, Ayla, ma belle compagne, ma femme parfaite. Que m’as-tu fait pour que je sois prêt si vite ? C’est la volonté de la Mère. Tu as la connaissance de Ses secrets. Ma femme parfaite.
Il la caressait au plus intime d’elle-même, et des frissons la parcouraient. Le mouvement de la main de Ranec se faisait plus rapide, plus insistant. Elle poussa un cri. Elle était prête elle aussi. Elle se haussa vers lui, le guida, exhala un soupir de plaisir lorsqu’elle se sentit pénétrée.
Tout de suite il précipita le rythme, sentit leurs sensations se préciser, cria le nom de la jeune femme.
— Oh, Ayla, Ayla, je te désire tant ! Sois ma compagne, Ayla. Sois ma femme !
Les cris d’Ayla se faisaient haletants et, soudain, la vague d’indescriptible passion les emporta l’un et l’autre.
Elle respirait par saccades, cherchait à reprendre son souffle sous le poids de
Ranec. Un long temps s’était écoulé depuis qu’elle n’avait pas partagé les Plaisirs. La dernière fois avait été la nuit de l’adoption, et elle prenait maintenant conscience que cet échange lui avait manqué. Dans sa joie de la posséder, dans son désir de lui plaire, Ranec avait eu tendance à exagérer ses efforts, mais, même si tout s’était passé trop rapidement, elle ne se sentait pas insatisfaite.
— C’était parfait pour moi, murmura Ranec. Es-tu heureuse, Ayla ?
— Oui. C’est bon de partager les Plaisirs avec toi, Ranec, dit-elle.
Elle l’entendit soupirer.
Ils demeurèrent longuement immobiles, mais l’esprit d’Ayla revenait à la question de Ranec. Était-elle heureuse ? Elle n’était pas malheureuse. Ranec était un homme bon, attentionné, et elle avait ressenti le Plaisir, mais... quelque chose lui manquait. Ce n’était pas un homme comme Jondalar, mais elle était incapable de déterminer où se trouvait la différence.
Peut-être simplement, n’était-elle pas encore, tout à fait habituée à Ranec, se dit-elle.
Elle tenta de trouver une position plus confortable. Il commençait à peser un peu lourd sur elle. Il sentit son mouvement, se redressa, lui sourit, avant de rouler sur lui-même pour se retrouver à son côté, blotti contre elle.
Il frotta le nez contre son cou, lui murmura à l’oreille :
— Je t’aime, Ayla. Je te désire tant. Dis-moi que tu seras ma femme. Elle ne répondit pas, elle ne pouvait dire oui, et elle ne voulait pas dire non.
Jondalar grinçait des dents, s’agrippait à sa fourrure, la serrait en tampon dans son poing crispé. Malgré lui, il tendait l’oreille vers les murmures, les souffles précipités, le rythme des mouvements qui lui parvenaient du Foyer du Renard. Il ramena la couverture par-dessus sa tête, sans pouvoir éviter d’entendre les cris étouffés d’Ayla. Il serrait les dents dans un morceau de cuir pour ne laisser échapper aucun bruit, mais au fond de sa gorge, sa propre voix hurlait de souffrance et d’un total désespoir. Loup gémit, remonta contre lui d’un mouvement vif pour lécher les larmes salées que l’homme s’efforçait de contenir.
Il ne supportait plus d’imaginer Ayla dans les bras de Ranec. Mais c’était leur choix à tous deux. Qu’arriverait-il si elle rejoignait de nouveau le sculpteur dans son lit ? Il ne pourrait endurer une autre fois cette épreuve. Mais que pouvait-il faire ? Partir. Il pouvait partir. Il devait partir. Dès le lendemain matin. Au petit matin, aux premières lueurs du jour, il partirait.
Jondalar ne dormit pas. Tendu, rigide, il demeura immobile dans ses fourrures quand il comprit que les deux autres avaient seulement pris un peu de repos, qu’ils n’en avaient pas fini. Quand enfin il n’entendit plus que les bruits du sommeil, il ne dormit pas davantage. Sans cesse, il continuait d’entendre Ayla et Ranec, il les imaginait ensemble.
Lorsqu’un premier soupçon de lumière vint souligner les contours du trou à fumée, alors que personne d’autre n’avait encore bougé, il était déjà debout et entassait ses fourrures dans son sac. Il enfila sa pelisse, ses bottes, prit ses sagaies et le propulseur. Sans bruit, il se dirigea vers l’arche d’entrée, souleva la tenture. Loup fit un mouvement pour le suivre, mais Jondalar, dans un murmure rauque, ordonna « Reste » et laissa le rabat retomber derrière lui.
Une fois dehors, dans le vent mordant, il releva son capuchon, le serra autour de son visage en laissant seulement une petite ouverture pour voir où il allait. Il enfila les moufles qui pendaient en bas de ses manches, jeta son sac sur son dos et entreprit de gravir le versant de la colline. La glace craquait sous ses pieds, il trébucha dans la pâle lueur grisâtre du petit matin. Maintenant qu’il était seul, des larmes brûlantes l’aveuglaient.
Quand il parvint au sommet, le vent violent et glacé l’assaillit de bourrasques capricieuses. Il s’immobilisa, le temps de faire le choix d’une direction, prit celle du sud, le long de la rivière. La marche était pénible. Le gel avait été assez intense pour former une croûte de glace sur les congères qui commençaient à fondre. Il s’y enfonçait jusqu’aux genoux, devait en arracher un pied à chaque pas. Là où il n’y avait pas de congères, le sol était durci, irrégulier, souvent glissant. Jondalar perdait constamment l’équilibre. Une fois même, il tomba, se blessa à la hanche.
La matinée s’avançait, mais aucun rayon de soleil ne pénétrait l’épaisse couche de nuages qui recouvrait le ciel. La seule évidence de la présence de l’astre était une lumière diffuse mais grandissante dans un jour gris, sans ombres. Péniblement, Jondalar poursuivait sa marche. Son esprit était replié sur lui-même. Il faisait à peine attention à ce qui l’entourait.
Pourquoi ne supportait-il pas l’idée d’Ayla et de Ranec ensemble ? Pourquoi était-il si difficile de la laisser faire son propre choix ? La voulait-il pour lui seul ? Arrivait-il à d’autres hommes d’éprouver de tels sentiments ? De ressentir une telle souffrance ? Était-ce l’idée qu’un autre homme la touchait ? Ou bien la peur de la perdre ?
Ou bien était-ce plus encore ? Avait-il le sentiment qu’il méritait de la perdre ? Elle parlait sans détours de sa vie avec le Clan. Il s’était montré aussi tolérant que n’importe qui, jusqu’au moment où il avait songé à ce que pourrait penser son propre peuple. Se sentirait-elle aussi libre de parler de son enfance chez les Zelandonii ? Elle s’était si bien fait sa place dans le Camp du Lion. On l’acceptait sans réserve, mais en irait-il de même si l’on apprenait l’existence de son fils ? Il s’en voulait cruellement de la direction de ses pensées. S’il avait à ce point honte d’elle, peut-être ferait-il mieux de renoncer à Ayla mais il ne supportait pas l’idée de la perdre.
La soif finit par pénétrer les brumes qui avaient envahi son cerveau. Il s’arrêta, chercha son outre de la main, s’aperçut qu’il l’avait oubliée. Lorsqu’il rencontra une autre congère, il brisa la croûte de glace, mit dans sa bouche une poignée de neige, l’y laissa fondre. C’était chez lui une seconde nature, il n’avait même pas besoin d’y penser. On l’avait habitué dès l’enfance à ne jamais avaler de neige sans l’avoir d’abord fait fondre, de préférence avant de la mettre dans la bouche. Avaler de la neige refroidissait tout le corps, et même la faire fondre dans la bouche représentait un pis-aller.
L’outre oubliée l’obligea à réfléchir un moment à sa situation. Il avait omis aussi de se munir de vivres, découvrit-il, mais cette idée lui sortit de l’esprit presque aussitôt. Il était trop occupé à se remémorer encore et encore, les bruits qu’il avait entendus dans la galerie, et les images, les pensées qu’elles avaient ancrées en lui.
Arrivé devant une vaste étendue blanche, il hésita à peine avant de s’y engager. S’il avait observé les environs, il aurait peut-être vu qu’il ne s’agissait pas d’une simple congère. Mais il n’était plus capable de réfléchir. Après quelques pas, son poids brisa la croûte de glace, et il s’enfonça jusqu’aux genoux, non pas dans la neige mais dans l’eau stagnante de la fonte. Ses bottes de cuir enduites de graisse étaient suffisamment imperméables pour résister à une certaine quantité de neige, même humide, fondante, mais pas à l’eau. Le choc du froid l’arracha à ses préoccupations qui l’avaient jusque-là totalement absorbé. Il sortit à grand-peine de l’eau, mordu par le vent glacial.
J’ai été vraiment stupide, se dit-il. Je n’ai même pas de vêtements pour me changer. Ni de quoi manger. Ni d’eau. Je suis obligé de faire demi-tour. Je ne suis pas du tout prêt pour un voyage. A quoi ai-je bien pu penser ? Tu le sais fort bien, Jondalar, se répondit-il à lui-même. Saisi à nouveau par la souffrance il ferma les yeux.
Il sentait le froid lui étreindre les pieds, les jambes jusqu’aux genoux. Il se demanda s’il devait se sécher avant de repartir mais il songea qu’il n’avait pas sur lui de pierre à feu, rien pour faire du feu. Ses bottes étaient doublées d’un feutre fait de laine de mammouth. Même mouillées, elles empêcheraient ses pieds de geler, s’il restait en mouvement. Il se remit en marche dans la direction opposée, en se fustigeant mentalement de sa stupidité.
/> Tout en marchant, il se prit à penser à son frère. Il se rappelait le jour où Thonolan avait été pris dans les sables mouvants, à l’embouchure de la Grande Rivière Mère, et avait désiré y rester, y mourir. Pour la première fois, Jondalar comprenait pleinement pourquoi Thonolan avait perdu toute volonté de vivre, après la mort de Jetamio. Son frère il s’en souvenait, avait choisi de rester avec le peuple de sa femme qu’il aimait. Mais Jetamio était née au sein du Peuple de la Rivière, se dit-il. Ayla, tout comme lui, était étrangère aux Mamutoï. Non, rectifia-t-il, ce n’était pas exact : Ayla était maintenant mamutoï...
En approchant du Camp du Lion, Jondalar vit une grande et large silhouette venir au-devant de lui.
— Nezzie était inquiète à ton sujet. Elle m’a envoyé à ta recherche. Ou es-tu allé ? demanda Talut en se mettant à marcher derrière Jondalar.
— Faire une promenade.
Le gigantesque chef hocha la tête. Ce n’était un secret pour personne qu’Ayla avait partagé les Plaisirs avec Ranec. Mais Jondalar n’était pas parvenu non plus à dissimuler sa détresse aussi bien qu’il le croyait.
— Tu as les pieds mouillés.
— Je suis passé à travers la glace d’une mare d’eau, en croyant qu’il s’agissait d’une congère.
— Tu devrais changer de bottes tout de suite en arrivant, Jondalar, remarqua Talut. Je pourrai t’en donner une paire.
— Merci, répondit le jeune homme.
Il prenait soudain conscience de sa qualité d’étranger. Il n’avait rien à lui, il dépendait entièrement de la bienveillance du Camp du Lion, même pour les vêtements, les vivres nécessaires à un voyage. Il lui déplaisait de solliciter davantage mais il n’avait pas le choix, s’il voulait partir. Après cela, il ne mangerait plus leurs provisions, il ne pèserait plus autrement sur leurs ressources.