Les chasseurs de mammouths
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— Alors, dis-nous. Quelles nouvelles apportes-tu ? demanda Talut.
— La plus importante, c’est le changement du lieu de rendez-vous pour la Réunion d’Été. Le Camp du Loup reçoit les autres camps. L’endroit choisi l’an dernier a été dévasté par l’inondation. Mais j’ai d’autres nouvelles, de tristes nouvelles. J’ai fait étape pour une nuit dans un camp sungaea. Ils ont la maladie, une maladie qui tue. Certains sont déjà morts, et, quand je suis parti, le fils et la fille de la Femme Qui Ordonne étaient très atteints. On se demandait s’ils allaient survivre.
— Mais c’est terrible ! s’écria Nezzie.
— Quel genre de maladie ont-ils ? questionna Ayla.
— C’est dans la poitrine, on dirait. Beaucoup de fièvre, une toux rauque, du mal à respirer.
— A quelle distance est cet endroit ? demanda-t-elle.
— Tu ne le sais pas ?
— Ayla était venue nous rendre visite, mais nous l’avons adoptée, expliqua Tulie.
Elle se tourna vers la jeune femme.
— Ce n’est pas bien loin d’ici.
— Pouvons-nous y aller, Tulie ? Ou bien quelqu’un peut-il m’emmener ? Si ces enfants sont malades, je peux peut-être faire quelque chose pour eux.
— Je ne sais pas. Qu’en dis-tu, Talut ?
— Ce n’est pas sur notre route, si la Réunion d’Été doit se tenir au Camp du Loup, et ils ne nous sont même pas apparentés, Tulie.
— Darnev avait des parents éloignés dans ce Camp, je crois, répondit Tulie. Et c’est bien dommage, pour un frère et une sœur si jeunes, d’être aussi gravement malades.
— Peut-être devons-nous y aller, mais il faudrait partir, dans ce cas, le plus tôt possible, déclara Talut.
Ludeg les avait écoutés avec un vif intérêt.
— Eh bien, à présent que je vous ai appris mes nouvelles, je voudrais bien en savoir davantage sur ce nouveau membre du Camp du Lion, Talut. Est-ce vraiment une Femme Qui Guérit ? Et d’où vient ce loup ? Je n’avais encore jamais entendu parler de la présence d’un loup dans une habitation.
— Et ce n’est pas tout, intervint Frébec. Ayla a aussi deux chevaux une jument et un jeune étalon.
Le visiteur le dévisagea d’un air incrédule, avant de s’installer confortablement pour entendre les histoires que le Camp du Lion avait à lui conter.
Le lendemain matin, après une longue nuit passée en récits passionnants, on offrit à Ludeg un aperçu des talents de cavalier d’Ayla et de Jondalar. Il se montra convenablement impressionné. Lorsqu’il partit vers le Camp suivant, il était tout prêt à répandre la nouvelle de la présence d’une nouvelle femme mamutoï, en même temps que l’annonce d’un changement de lieu pour la Réunion d’Été. Le Camp du Lion avait décidé de partir dès le lendemain matin, et l’on consacra le reste de la journée aux préparatifs de dernière minute.
Ayla résolut d’emporter plus de remèdes qu’elle n’en avait généralement dans son sac. Elle passait en revue ses réserves d’herbes, tout en bavardant avec Mamut, qui faisait ses paquets. Elle avait à l’esprit le Rassemblement du Clan et, en regardant le vieux chaman ménager ses articulations douloureuses, elle se rappelait qu’au Clan, les gens âgés, incapables de faire la longue route, étaient laissés en arrière. Comment Mamut allait-il pouvoir couvrir le trajet ? Son inquiétude la poussa à aller trouver Talut, pour lui poser la question.
— Je le porte la plupart du temps sur mon dos, lui expliqua le chef. Ayla vit Nezzie ajouter un paquet au tas de ballots qui seraient tirés sur les travois par les chevaux. Non loin d’elle, Rydag, assis par terre, avait une expression désolée. La jeune femme se mit soudain en quête de Jondalar. Elle le trouva en train de garnir le sac que lui avait donné Tulie pour le voyage.
— Te voilà, Jondalar ! dit-elle.
Surpris, il leva la tête. Ayla était bien la dernière personne qu’il s’attendît à voir en cet instant. Il venait de penser à elle et à la façon dont il lui ferait ses adieux. Sa décision était prise : le temps était venu pour lui de partir, au moment où tout le monde quittait l’habitation. Mais, au lieu d’accompagner le Camp du Lion à la Réunion d’Été, il prendrait la direction opposée pour entamer la longue marche qui le ramènerait chez lui.
— Sais-tu comment Mamut se rend à cette Réunion d’Été ? demanda la jeune femme.
La question le prit totalement au dépourvu. Elle n’entrait pas dans ses préoccupations dominantes. Il n’était même pas sûr de l’avoir bien comprise.
— Euh... non, fit-il.
— Talut est obligé de le porter sur son dos. Il y a aussi Rydag, qu’il faut porter également. Je viens de réfléchir, Jondalar : tu as dressé Rapide, il est maintenant habitué à porter quelqu’un sur son dos, n’est-ce pas ?
— Oui.
— Et tu es capable de le diriger ? Il est prêt à aller où tu veux, n’est-ce pas ?
— Oui, je pense.
— Bien ! Alors, il n’y a aucune raison pour que Mamut et Rydag ne se rendent pas à cheval à la Réunion. Ils ne sauraient pas conduire les bêtes, mais nous pourrons les mener, toi et moi. Ce serait beaucoup plus facile pour tout le monde. Pour ce qui est de Rydag, il a été si malheureux, ces derniers temps, que cela pourrait le remonter un peu. Tu te rappelles sa joie, la première fois qu’on l’a juché sur Whinney ? Ça ne te fait rien, n’est-ce pas, Jondalar ? Nous n’avons pas à aller là-bas à cheval : tout le monde marche.
Elle était heureuse, tout excitée d’avoir eu cette idée. Visiblement, il ne lui était pas venu à l’esprit qu’il pût ne pas partir avec eux. Comment refuser ? se disait-il. C’était une excellence idée, et, après tout ce que le Camp du Lion avait fait pour lui, c’était le moins qu’il pût faire de son côté.
— Non, je ne vois pas d’inconvénient à marcher, dit Jondalar.
Il eut l’étrange impression de se sentir plus léger en regardant Ayla aller retrouver Talut : c’était comme s’il était délivré d’un terrible poids. Il se hâta d’achever sa tâche, prit son sac et rejoignit le reste du Camp. Ayla surveillait le chargement des deux travois. Le départ était proche. Nezzie vit Jondalar et lui sourit.
— Je suis heureuse que tu aies décidé de venir avec nous pour aider Ayla à mener les chevaux. Mamut sera bien plus à l’aise, je crois, et regarde Rydag ! Jamais je ne l’ai vu aussi joyeux de partir pour une Réunion d’Été.
Pourquoi avait-il le sentiment, se demandait Jondalar, que Nezzie était au courant de son intention de rentrer chez lui ?
— Et pense un peu à la sensation que nous allons produire quand nous arriverons non seulement avec des chevaux mais avec des gens sur leur dos, fit Barzec.
— Jondalar, nous t’attendions. Ayla ne savait pas trop qui elle devait mettre sur chaque cheval, dit Talut.
— A mon avis, ça ne fait pas grande différence, répondit le jeune homme. Whinney est un peu plus facile à monter : elle vous secoue moins.
Ranec, remarqua-t-il, aidait Ayla à équilibrer les chargements. Son cœur se serra quand il les vit rire ensemble. Son répit, il le comprenait, serait de courte durée. Il avait simplement retardé l’inévitable, mais il devait maintenant aller jusqu’au bout.
Après avoir fait quelques gestes mystérieux et prononcé des formules secrètes, Mamut enfonça en terre une muta, devant l’entrée principale de l’abri. Après quoi, avec l’aide d’Ayla et de Talut, il enfourcha Whinney. Il paraissait nerveux, mais c’était difficile à dire. Il le cachait bien, se dit Jondalar.
Rydag, lui, n’était pas nerveux : il était déjà monté à cheval. Il était simplement surexcité quand le grand jeune homme l’enleva de terre pour le placer sur Rapide. Jamais il n’avait enfourché l’étalon. Il gratifia d’un large sourire Latie qui l’observait avec un mélange d’inquiétude pour sa sécurité, de joie à lui voir connaître une nouvelle expérience et d’un brin d’envie. Elle avait regardé Jondalar dresser le cheval, dans la mesure où elle pouvait le voir d’assez loin : il était difficile de convaincre une autre fem
me de l’accompagner. Le passage à l’âge adulte avait ses inconvénients. Le dressage d’un jeune cheval n’était pas nécessairement magique, avait-elle pensé. Il suffisait d’avoir de la patience et, naturellement, un cheval à dresser.
Le Camp s’engagea dans la montée. A mi-hauteur, Ayla s’arrêta. Loup en fit autant, la regarda d’un air d’attente. Elle se retourna pour contempler l’abri où elle avait trouvé un foyer, où elle avait été accueillie par des êtres de sa race. Déjà, la confortable sécurité de cet asile lui manquait, mais l’habitation serait toujours là lorsqu’ils reviendraient, prête à les abriter de nouveau d’un long hiver glacial. Le vent agita le lourd rabat devant l’entrée faite de défenses de mammouth. Ayla distingua, au-dessus de l’arche, le crâne du lion des cavernes. Le Camp du Lion, vidé de son peuple, semblait désolé. Ayla des Mamutoï frissonna sous l’effet d’une soudaine angoisse.
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Les grandes plaines herbeuses, généreuse source de vie dans ces régions froides, montraient encore, sur le passage du Camp du Lion, un autre aspect du cycle du renouveau. Les fleurs des derniers iris nains, jaunes ou d’un bleu violacé, commençaient à se faner tout en conservant leurs couleurs, et les pivoines aux feuilles découpées étaient en pleine floraison. A la vue d’un large lit de ces corolles d’un rouge sombre, qui couvrait toute la dépression entre deux collines, les voyageurs se récrièrent de surprise et d’émerveillement. Mais c’étaient le pâturin, la fétuque et la stipe plumeuse qui prédominaient et faisaient de la steppe une mer onduleuse d’argent, soulignée par les ombres de la sauge bleue. Plus tard, quand l’herbe jeune aurait mûri, quand la stipe aurait perdu ses plumes, les riches plaines passeraient de l’argent à l’or.
Le jeune loup prenait un vif plaisir à découvrir la multitude de petits animaux qui vivaient dans la vaste prairie. Il se lançait à la poursuite des putois et des hermines revêtues de leur brun manteau d’été mais reculait devant les intrépides carnassiers qui lui tenaient tête. Quand les mulots, les campagnols, les musaraignes, accoutumés à déjouer la poursuite des renards, se faufilaient dans les trous creusés juste sous la surface du sol, Loup partait à la chasse des gerbilles, des hamsters, des hérissons aux longues oreilles, hérissés de piquants. Ayla riait de son sursaut de surprise lorsqu’une gerboise à la queue épaisse, aux courtes pattes de devant, aux longues pattes tridactyles de derrière, s’échappait par bonds et plongeait dans le terrier où elle avait passé tout l’hiver. Les lièvres, les hamsters géants, les grandes gerboises constituaient un repas savoureux, rôtis, le soir, au-dessus d’un feu. La fronde de la jeune femme en tua plusieurs que Loup avait levés.
Les rongeurs qui creusaient des terriers rendaient service à la steppe, en retournant et en aérant la couche de terre superficielle, mais certains, parmi les plus actifs, modifiaient le caractère du paysage. Le Camp du Lion, dans sa marche, rencontrait partout les trous des sousliks[9] tachetés, par quantités innombrables, et, en certains endroits, les voyageurs devaient contourner des centaines de monticules couverts d’herbe, qui mesuraient près d’un mètre de haut, et dont chacun abritait une communauté de marmottes des steppes.
Les sousliks étaient la proie préférée des milans noirs, même si les rapaces aux longues ailes se nourrissaient aussi d’autres rongeurs, sans compter les insectes et les charognes. En général, les élégants oiseaux repéraient leurs victimes au cours de leur ascension, mais ils planaient aussi à la manière du faucon ou volaient bas pour fondre sur leur proie. L’aigle fauve, également, appréciait ces petits rongeurs prolifiques. Un jour, Ayla surprit Loup dans une posture qui l’engagea à regarder de plus près. En approchant, elle vit l’un des grands rapaces d’un brun foncé atterrir près de son aire construite à même le soi : il apportait un souslik à ses petits. La jeune femme observa la scène avec intérêt, mais ni elle ni le loup ne troublèrent la nichée.
Une multitude d’autres oiseaux vivaient de la générosité des grandes plaines. On voyait partout sur la steppe des alouettes, des pipits, des lagopèdes, des perdrix, des gélinottes, des outardes et de magnifiques grues d’un gris bleuté, avec une tête noire et une touffe de plumes blanches entre les yeux. Ils arrivaient au printemps pour faire leur nid, se nourrissaient d’insectes, de lézards et de serpents et, à l’automne, traversaient le ciel par grandes formations en V, dans un concert de cris sonores.
Talut, au début, avait réglé l’allure sur le rythme habituel, afin de ne pas abuser des forces de ceux qui marchaient moins vite. Mais il se rendit compte qu’ils avançaient beaucoup plus rapidement que d’ordinaire. Les chevaux faisaient toute la différence. En portant sur les travois les présents, les marchandises destinées au troc, les tentes de peau et, sur leur dos, les membres de la troupe qui avaient besoin d’aide, ils avaient allégé la charge de chacun. Le chef était heureux de pouvoir accélérer le pas, d’autant qu’ils allaient devoir se détourner de leur route, mais, en même temps, cela posait un problème. Il avait prévu l’itinéraire qu’ils allaient emprunter et toutes les étapes, en tenant compte de certains points d’eau de sa connaissance. A présent, il devait tout remanier en poursuivant son chemin.
Ils avaient fait halte près d’une petite rivière, bien que la journée ne fût pas encore avancée. La steppe, par endroits, laissait place à des bois, le long des cours d’eau, et ils dressèrent le camp sur une grande prairie en partie cernée d’arbres, Ayla, après avoir détaché Whinney du travois, décida d’emmener Latie faire une promenade. La jeune fille aimait aider à prendre soin des chevaux, et les animaux, en retour, lui témoignaient un grand attachement. Elles partirent toutes deux sur le dos de la jument, traversèrent un bosquet où se mêlaient les épicéas, les charmes, les bouleaux et les mélèzes et se trouvèrent dans une petite clairière verdoyante émaillée de fleurs. Ayla immobilisa leur monture, murmura tout bas à l’oreille de la jeune fille, assise à califourchon devant elle :
— Ne fais pas un geste, Latie, mais regarde là-bas, au bord de l’eau. Latie porta son regard dans la direction indiquée, fronça tout d’abord les sourcils parce qu’elle ne distinguait rien de marquant mais sourit en voyant une antilope saïga, en compagnie de deux jeunes, lever la tête dans un mouvement qui exprimait à la fois la méfiance et l’incertitude. La jeune fille en découvrit alors plusieurs autres. Les cornes en spirale montaient tout droit du front de la petite antilope, pour se recourber légèrement en arrière à la pointe. Le nez large, un peu pendant, accentuait la longueur de la face.
Tandis que les deux femmes, silencieuses sur le dos de la jument, observaient les saïgas, le chant des oiseaux leur parvint plus nettement : le roucoulement des tourterelles, le joyeux refrain d’une fauvette, l’appel d’un pivert. Ayla perçut la ravissante note flûtée d’un loriot doré et la reproduisit avec une telle exactitude que l’oiseau en demeura coi. Latie lui envia ce talent.
D’un imperceptible signal, la jeune femme fit repartir lentement Whinney. Latie tremblait presque d’excitation à l’approche des antilopes, et à la découverte d’une autre femelle avec deux jeunes. Il y eut une brusque saute de vent. Toutes les saïgas relevèrent la tête et, aussitôt, partirent en bondissant à travers bois pour rejoindre l’étendue découverte de la steppe. Une flèche grise se lança à leur poursuite. Ayla comprit alors ce qui les avait alertées.
Quand Loup revint, haletant, et se laissa tomber sur le sol, Whinney paissait paisiblement, et les deux jeunes femmes, assises sur l’herbe ensoleillée, cueillaient des fraises sauvages. Un bouquet de fleurs aux couleurs vives était posé par terre, à côté d’Ayla : des corolles d’un rouge éclatant, aux longs et fins pétales, et des touffes de grandes fleurs jaunes, mêlées à des boules blanches et duveteuses.
Ayla porta à ses lèvres un autre fruit minuscule mais exceptionnellement savoureux.
— Si seulement il y en avait assez pour en rapporter à tout le monde, dit-elle.
— Il en faudrait beaucoup plus. Moi, j’aimerais surtout qu’il y en ait davantage pour moi seule, fit Latie avec un grand sourire. Et
puis, je veux penser à ce lieu comme à un endroit qui nous appartient, à nous seules.
Elle mit une fraise dans sa bouche, ferma les yeux pour mieux la savourer. Son expression se fit pensive.
— Ces petites antilopes, elles étaient vraiment jeunes, n’est-ce pas ? Jamais je n’en avais approché d’aussi près.
— C’est Whinney qui nous a permis de venir tout près d’elles. Les antilopes n’ont pas peur des chevaux. Mais ce Loup...
Ayla tourna la tête vers l’animal qui ouvrit les yeux en entendant son nom.
— C’est lui qui les a fait partir.
— Ayla, je peux te demander quelque chose ?
— Bien sûr.
— Crois-tu qu’un jour je pourrais trouver un cheval ? Un petit, je veux dire, dont je prendrais soin comme tu as pris soin de Whinney, et qui s’habituerait à moi.
— Je ne sais pas. Je n’ai pas cherché Whinney. Je l’ai trouvée par hasard. Ce sera difficile de mettre la main sur un poulain. Toutes les mères protègent leurs jeunes.
— Si tu voulais un autre cheval, un petit, comment t’y prendrais-tu ?
— Je n’y ai jamais réfléchi... Si je voulais un jeune cheval, je suppose... Voyons un peu... Il faudrait capturer sa mère. Tu te rappelles la chasse au bison, l’automne dernier ? Si tu forçais des chevaux à pénétrer dans un enclos comme celui-là, tu ne serais pas obligée de les tuer tous. Tu pourrais garder un poulain ou deux. Peut-être même pourrais-tu en séparer un du reste du troupeau et laisser partir tous les autres, si tu n’en avais pas besoin.
Ayla sourit.
— J’ai peine à chasser les chevaux, maintenant.
Lorsqu’elles revinrent au campement, la plupart des Mamutoï, assis autour d’un grand feu, mangeaient. Les deux jeunes femmes se servirent et s’installèrent.
— Nous avons vu des saïgas, déclara Latie. Il y avait même des petits.