Fascination

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Fascination Page 14

by Stephenie Meyer


  Vint le tour des chaussures et des accessoires. Je me contentai de regarder et de critiquer les essais divers et variés de Jess et Angela, n'étant pas d'humeur à m'acheter quoi que ce soit, bien qu'une paire de souliers m'eût été nécessaire. Le plaisir de cette soirée entre filles avait été gommé par mon agacement envers Tyler, et ma morosité habituelle, un instant détrônée, avait repris ses droits.

  — Angela ? demandai-je, avec hésitation, au moment où elle enfilait des escarpins roses haut perchées.

  Elle était ravie d'avoir, une fois n'est pas coutume, un compagnon assez grand pour lui permettre de porter un semblant de talons. Jessica s'était éloignée en direction des bijoux, et nous étions seules.

  — Oui ?

  Elle tendit la jambe, tournant la cheville à droite et à gauche pour mieux juger de l'effet des chaussures.

  — Je les aime bien, dis-je lâchement.

  — Je crois que je vais les prendre, même si elles n'iront avec rien d'autre que la robe.

  — Vas-y, elles sont soldées.

  Souriante, elle referma l'autre boîte, qui contenait des mocassins blanc cassé, visiblement plus pratiques. De nouveau, je me lançai.

  — Euh... Angela...

  Elle leva des yeux attentifs vers moi.

  — Il est habituel que les... Cullen... sèchent autant le lycée ? m'enquis-je, tête basse.

  Ma tentative pour paraître indifférente avait échoué lamentablement.

  — Oui, répondit-elle doucement, sans me regarder. Au premier rayon de soleil, ils partent en randonnée. Même le docteur. Ils adorent être dehors.

  — Ah bon.

  Elle n'insista pas, ne posa pas la centaine de questions dont Jessica m'aurait abreuvée à sa place. Je commençais à réellement apprécier Angela. Je laissai tomber le sujet, car Jess revenait vers nous avec une parure en strass qui s'accorderait aux souliers argentés qu'elle avait choisis pour la soirée.

  Nous avions projeté de dîner dans un petit restaurant italien sur le front de mer. Comme les emplettes avaient pris moins de temps que prévu, les filles décidèrent de rapporter leurs affaires à la voiture puis de descendre à pied vers la baie. Pour ma part, j'avais envie d'aller dans une librairie. Toutes deux proposèrent aussitôt de m'accompagner. Je les en dissuadai : mieux valait m'éviter quand j'étais entourée de livres, et je préférais être seule dans ces cas-là. Nous convînmes d'un rendez-vous d'ici une heure, et elles partirent vers la voiture en discutant avec entrain tandis que je m'orientais en direction de la rue où Jess m'avait assuré que je trouverais mon bonheur.

  Le magasin était bien là ; malheureusement, il était décevant. La devanture était encombrée de cristaux, d'attrape-rêves indiens et de livres portant sur la spiritualité. De l'autre côté de la vitrine, une femme d'une cinquantaine d'années aux longs cheveux gris rejetés dans le dos et vêtue d'une robe datant des années soixante me souriait, avenante, de derrière son comptoir. Voilà une rencontre dont je pouvais me passer, conclus-je. Je n'entrai même pas. Il devait bien exister une vraie librairie dans cette ville.

  Je flânai dans les rues de plus en plus encombrées par les voitures de ceux qui rentraient du travail, et me dirigeai — du moins je l'espérais — vers le front de mer. Déprimée, je ne prêtais pas autant d'attention que j'aurais dû à l'endroit où mes pas m'entraînaient. Je luttais pour ne pas penser à lui, à ce qu'Angela m'avait dit... et, surtout, pour tempérer mes espoirs au sujet du samedi à venir afin d'éviter une déception encore plus douloureuse. Mais lorsque j'aperçus une Volvo argent garée le long du trottoir, tous mes efforts furent réduits à néant. Crétin de vampire lâcheur !

  Furieuse, je tournai les talons et filai en direction de boutiques qui semblaient prometteuses. Malheureusement, il ne s'agissait que d'un atelier de réparation et d'un local à louer. Il était encore trop tôt pour que je me mette à la recherche de Jess et Angela ; et puis, auparavant, il fallait absolument que je me ressaisisse. Je passai plusieurs fois de suite mes doigts dans mes cheveux et respirai un bon coup avant de bifurquer dans une autre rue.

  Ce ne fut qu'au deuxième carrefour que je me rendis compte que je m'égarais. Les rares piétons allaient tous en sens inverse, et la plupart des bâtiments alentour étaient des entrepôts. Je décidai de tourner à la prochaine intersection, puis une fois encore afin de revenir sur mes pas par un autre chemin.

  Un groupe de quatre hommes surgit soudain de l'artère vers laquelle je me dirigeais, habillés de façon trop décontractée pour rentrer du bureau, trop négligée pour des touristes. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient, je constatai qu'ils étaient à peine plus âgés que moi. Ils échangeaient des plaisanteries bruyantes, des rires gras, des bourrades viriles. Je me collai le plus possible côté mur afin de leur laisser un maximum de place et accélérai le pas en évitant de les dévisager.

  — Hé, toi ! m'apostropha l'un d'eux en me croisant.

  Il devait s'adresser à moi, vu qu'il n'y avait personne d'autre. L'instinct me poussa à poser les yeux sur lui. Deux des gars s'étaient arrêtés, les deux autres ralentissaient. Apparemment, c'était le plus proche, une armoire à glace d'une vingtaine d'années aux cheveux noirs, qui avait parlé. Il portait une chemise de coton sur un T-shirt crasseux, un bermuda en jean et des sandales. Il avança vers moi.

  — Bonsoir, marmonnai-je sans réfléchir avant de détourner rapidement le regard et de foncer.

  Je les entendis s'esclaffer.

  — Hé, attends !

  Sans répondre, je disparus à l'angle de la rue avec un soupir de soulagement. Eux ricanaient de plus belle.

  Ce nouvel itinéraire longeait l'arrière de plusieurs entrepôts sombres équipés de vastes portes de chargement, verrouillées pour l'instant. De l'autre côté, le trottoir était remplacé par une clôture surmontée de fil de fer barbelé qui protégeait un terrain où étaient stockées des pièces de rechange mécaniques. J'avais largement dépassé les parties de la ville que j'avais eu l'intention de visiter en touriste. La nuit tombait, et je notai que les nuages étaient revenus, obscurcissant l'horizon à l'ouest en une espèce de coucher de soleil précoce. À l'est, le ciel était encore clair, mais il prenait des teintes grises percées çà et là de rose et d'orange. J'avais laissé mon coupe-vent dans la voiture, et un brusque frisson m'obligea à croiser étroitement les bras sur ma poitrine. Une fourgonnette me dépassa, puis je me retrouvai complètement seule.

  Le ciel se couvrit brusquement. J'inspectai les nuages menaçants par-dessus mon épaule et m'aperçus, avec effroi, que deux hommes marchaient sans bruit à quelque dix mètres derrière moi. Je reconnus des membres du groupe que j'avais croisé un instant plus tôt, même si aucun n'était le brun qui m'avait adressé la parole. Me détournant aussitôt, je pressai le pas. Une impression de froid qui ne devait rien au temps me fit frissonner une nouvelle fois. Je serrais mon sac à main, passé en bandoulière par-dessus ma tête, histoire d'éviter qu'on me l'arrache. Je savais exactement où se trouvait ma bombe anti-agression — dans mes bagages, sous mon lit, encore emballée. Je n'avais pas beaucoup d'argent sur moi, une vingtaine de dollars. J'envisageai un instant de laisser tomber mon sac « accidentellement » et de me sauver, mais une petite voix apeurée au fond de moi me susurra que mes suiveurs risquaient d'être plus que de simples voleurs.

  Je tendis l'oreille, guettant le bruit feutré de leur présence, bien trop doux comparé au tapage qu'ils avaient fait précédemment ; ils ne modifiaient pas leur allure, ne se rapprochaient pas. Je m'exhortai à respirer, me rassurai — après tout, rien ne me prouvait que je représentais une cible pour eux. Je continuai à avancer aussi vite que possible sans pour autant me mettre à courir, visant le carrefour qui se trouvait à une quinzaine de mètres à peine. Apparemment, la distance me séparant des types n'avait pas diminué. Une voiture bleue qui tourna dans la rue me dépassa à toute vitesse. Je faillis me jeter devant elle, mais j'hésitai, gênée, pas certaine d'être vraiment chassée, et ratai le coche.

  Un simple coup d'œil me révéla que l'intersecti
on que j'avais repérée ne donnait en réalité que sur une impasse — une allée menant à un énième immeuble. Je m'étais préparée à m'y engouffrer et dus rectifier ma trajectoire en la traversant vivement avant de regagner le trottoir. La rue s'achevait un peu plus loin, à hauteur d'un panneau de stop. J'envisageai un instant de piquer un sprint. Mais il me sembla que j'avais semé les deux hommes ; par ailleurs, je savais qu'ils n'auraient aucun mal à me rattraper. J'étais à peu près sûre de trébucher et de m'étaler si je tentais d'accélérer. Les bruits de pas s'étant définitivement éloignés, maintenant, je risquai un regard derrière moi. Soulagée, je constatai que mes suiveurs se trouvaient à une dizaine de mètres ; malheureusement, ils avaient les yeux braqués sur moi.

  J'eus l'impression de mettre des heures à atteindre l'extrémité de la rue. Je conservai une allure soutenue, gagnant un peu plus de terrain à chaque foulée. Ils s'étaient peut-être rendu compte qu'ils m'avaient effrayée et le regrettaient. Deux voitures qui se dirigeaient vers le nord traversèrent le carrefour, et je respirai plus librement. Une fois sortie de cette rue déserte, je tomberais sur une avenue plus fréquentée. Ce fut avec empressement que je tournai le coin de l'intersection.

  Et m'arrêtai tout net.

  L'artère était bordée de part et d'autre par des murs aveugles. J'aperçus, à quelques pâtés d'immeubles de là, des réverbères, des autos, des piétons, mais ils étaient beaucoup trop loin de moi. Car, appuyés nonchalamment contre une façade, à mi-hauteur de la rue, les deux autres membres de la bande m'attendaient. Un sourire excité se dessina sur leurs lèvres lorsque je me figeai sur place. Je compris alors que je n'avais pas été suivie. J'avais été traquée. Je ne m'arrêtai qu'une seconde, mais elle me parut très longue. Pivotant, je filai sur le trottoir opposé, consciente de l'inanité de cette diversion — derrière moi, les bruits de pas s'étaient tout à coup rapprochés.

  — Te voilà donc !

  La voix tonitruante de l'armoire à glace réduisit en miettes le silence de plomb, et je sursautai. Dans la pénombre grandissante, on aurait dit que son regard me traversait sans me voir.

  — Ouais ! brailla une autre voix derrière moi.

  Une fois encore, je tressaillis et tentai d'accélérer l'allure.

  — On a juste fait un petit détour ! ajouta un de ceux qui m'avaient suivie.

  Malheureusement, je ne tardai pas à devoir ralentir. La distance qui me séparait des deux hommes postés dans la rue s'amenuisait trop vite. Je suis capable de pousser des hurlements stridents. J'avalai donc une grande goulée d'air, mais ma gorge était si sèche que je doutai de réussir à obtenir le volume sonore souhaité. D'un mouvement leste, je récupérai mon sac dans une main, serrant la bandoulière fermement, prête à l'abandonner ou à m'en servir comme d'une arme si besoin était.

  Le plus trapu des types se détacha du trottoir alors que je ralentissais prudemment et descendais sur la chaussée.

  — Fichez-moi la paix ! prévins-je d'un ton que je voulais ferme et assuré.

  Je ne m'étais pas trompée, hélas — je n'émis qu'un glapissement.

  — Sois pas comme ça, chérie ! rétorqua l'autre tandis que ses camarades s'esclaffaient bruyamment.

  Jambes écartées, je me préparai à l'affrontement, essayant, malgré ma panique, de me rappeler les maigres notions d'autodéfense que je possédais. Tranchant de la main lancé en l'air en espérant réussir à briser le nez ou à l'enfoncer dans le cerveau ; doigts plongés en crochet dans les orbites pour énucléer l'agresseur ; et, bien sûr, le classique coup de pied judicieusement placé. La petite voix dénuée d'illusions se remit soudain à parler dans ma tête, me signalant que je n'avais sans doute aucune chance face à ce genre de types, et puis quatre d'un coup... Je lui intimai de se taire avant que la terreur ne m'anesthésie complètement. Je n'avais pas l'intention d'être éjectée de la partie sans en avoir mis au moins un au tapis. Je me forçai à déglutir afin de pouvoir pousser un hurlement décent.

  Tout à coup, des phares surgirent. Le véhicule manqua de renverser le gars trapu, qui dut sauter sur le trottoir. Je me précipitai au milieu de la route — soit cette voiture s'arrêtait, soit elle m'écrasait. Elle m'évita d'un brusque coup de volant avant de stopper en dérapant à moins d'un mètre de moi, portière ouverte.

  — Grimpe ! lança une voix furibonde.

  De façon stupéfiante, mon angoisse s'évapora aussitôt ; tout aussi stupéfiant fut le sentiment de sécurité qui me submergea, avant même que je fusse monté dans l'auto, juste parce que je l'avais reconnu. Je sautai sur le siège en claquant la portière.

  L'habitacle était sombre — le plafonnier ne s'était pas allumé — et, à la lueur du tableau de bord, je distinguais à peine son visage. Dans un crissement de pneus, il fit demi-tour, accéléra trop vite, provoquant une embardée qui obligea mes poursuivants ahuris à s'écarter prestement, et nous filâmes à toute allure en direction du port.

  — Attache ta ceinture ! m'ordonna-t-il.

  Me rendant compte que j'agrippais mon siège à deux mains, j'obéis ; dans la pénombre, le bruit de la boucle claqua fort. Edward prit un brusque virage à gauche, accéléra encore, grilla plusieurs stops. Pourtant, je n'avais pas peur du tout et je me fichais éperdument de l'endroit où il m'emmenait. Je l'observai, envahie par un soulagement dont l'intensité n'était pas seulement due à sa venue inopinée et à mon sauvetage. Le temps de retrouver ma respiration, j'étudiai ses traits parfaits et m'aperçus qu'il était dans une colère noire.

  — Ça va ? croassai-je.

  — Non, riposta-t-il, fou de rage.

  Je gardai le silence, subjuguée par sa beauté, tandis qu'il regardait droit devant lui. La voiture s'arrêta soudain. Je jetai un coup d'œil alentour, mais il faisait trop sombre pour que je visse au-delà des silhouettes noires des arbres qui poussaient le long de la route. Nous avions quitté la ville.

  — Bella ?

  La voix était tendue, contrôlée.

  — Oui ?

  Un couinement de souris. Je me grattai discrètement la gorge.

  — Tu n'as rien ?

  Sa fureur rentrée était palpable.

  — Non.

  — Distrais-moi, s'il te plaît.

  — Pardon ?

  Il poussa un bref soupir, ferma les yeux et se pinça l'arête du nez

  — Parle-moi, dis n'importe quoi, même des bêtises, jusqu'à ce que je me calme.

  Je me creusai la tête.

  — Demain avant les cours, j'écrase Tyler Crowley.

  Le coin de sa bouche frémit.

  — Pourquoi ?

  — Il raconte à tout le monde que je serai sa cavalière au bal de fin d'année. Soit il est marteau, soit il continue à essayer de se racheter pour avoir failli me tuer quand... bref, tu es au courant. Visiblement, il croit que le bal est le bon moyen pour ça. Du coup, j'ai pensé que si je mettais sa vie en danger nous serions à égalité, et qu'il cesserait de s'excuser. Je n'ai pas besoin d'ennemis, et Lauren se calmera peut-être s'il me fiche la paix. Sauf que je vais sans doute devoir bousiller sa Sentra. Et s'il n'a plus de voiture, il ne pourra accompagner personne au bal de fin d'année, et...

  Il interrompit mon bavardage absurde.

  — J'en ai entendu parler, admit-il, l'air un peu plus calme.

  — Quoi ! Bon sang, si j'arrive à le paralyser de la tête aux pieds, il n'ira pas au bal non plus.

  J'envisageais déjà des solutions plus drastiques. Edward ouvrit enfin les yeux.

  — Ça va mieux ? m'enquis-je.

  — Ce n'est pas terrible.

  Il n'ajouta rien. Calé contre l'appui-tête, il fixa le plafond, le visage figé.

  — Qu'est-ce qu'il y a ? chuchotai-je.

  — Parfois, j'ai du mal à contrôler mes humeurs, Bella. (Lui aussi murmurait. Lorsqu'il regarda par la fenêtre, ses yeux se plissèrent en deux fentes étroites.) Sauf qu'il ne servirait à rien que je retourne là-bas pour régler leur compte à ces... (Sans terminer sa phrase, il baissa la tête, s'efforçant de maîtriser sa colère.) Enfin, poursuiv
it-il, j'essaie de m'en convaincre.

  — Oh.

  Réaction plutôt faiblarde, mais rien de mieux ne me vint. Le silence se réinstalla. Un coup d'œil à la pendule de bord m'apprit qu'il était plus de dix-huit heures trente.

  — Jessica et Angela vont s'inquiéter, marmonnai-je. J'étais censée les retrouver.

  Toujours muet, il mit le contact, effectua un demi-tour en douceur et fonça vers la ville. En un rien de temps, nous retrouvâmes les réverbères. Il conduisait trop vite, zigzaguant avec aisance entre les voitures qui arpentaient lentement le bord de mer. Il se gara sans effort le long du trottoir dans un emplacement dont j'aurais pourtant juré qu'il était trop court pour la Volvo. J'aperçus la vitrine illuminée de La Bella Italia, et mes amies qui s'éloignaient d'un pas anxieux.

  — Comment savais-tu où...

  Je m'interrompis, abasourdie. De son côté, il s'apprêtait à quitter la voiture.

  — Où vas-tu ?

  — Je t'emmène dîner.

  Il avait souri, mais ses prunelles restaient froides. Il sortit, claqua la portière. Me débattant avec ma ceinture de sécurité, je m'empressai de le rejoindre sur le trottoir.

  — Va prévenir Jessica et Angela avant que je doive les sauver elles aussi. Je ne suis pas certain que j'arriverai à me retenir si je tombe une nouvelle fois sur tes potes.

  La menace voilée me fit frémir.

  Je hélai les filles en agitant le bras. Elles se précipitèrent vers moi. Leur soulagement se transforma en surprise quand elles virent qui se tenait à mon côté, et elles hésitèrent.

  — Où étais-tu passée ? me lança Jessica, soupçonneuse.

  — Je me suis perdue, reconnus-je, penaude. Et puis j'ai rencontré Edward, ajoutai-je en désignant ce dernier.

  — Ça vous dérange, si je me joins à vous ? demanda-t-il en adoptant son irrésistible ton velouté.

 

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