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RÉVÉLATION

Page 8

by Stephenie Meyer


  Vingt minutes plus tard, il me héla par-dessus le rugissement du moteur.

  — Regarde, Bella !

  Il tendait le doigt devant lui. D’abord, je ne vis que l’obscurité et la traîne blanche de la lune qui jouait sur les flots. À force de scruter la pénombre, je finis par cependant distinguer une forme noire et plate qui dérangeait l’éclat de lumière sur les vagues. Je plissai les yeux, et la silhouette se fit plus nette : un triangle irrégulier et bas dont l’un des côtés était plus long que les autres. Quand nous approchâmes, je m’aperçus que les contours en étaient touffus et agités par la brise.

  Soudain, l’ensemble prit un sens. Un îlot émergeait, nous saluant de ses frondaisons ; une plage étincelait sous la lune.

  — Où sommes-nous ? murmurai-je, émerveillée.

  Changeant de cap, il gagna la côte septentrionale de l’île.

  — Sur l’Île d’Esmé, révéla-t-il, tout sourire.

  Le bateau ralentit brutalement pour venir se positionner le long d’une jetée en bois que l’astre nocturne blanchissait. Une fois le moteur coupé, le silence s’installa, profond. Il n’y avait que le bruit du ressac contre la coque et le frémissement des palmiers dans le vent. L’air était tiède, humide et parfumé, un peu comme la vapeur qui s’attarde après un bain chaud.

  — L’Île d’Esmé ? répétai-je.

  J’avais beau m’être exprimée à voix basse, mes paroles brisèrent la quiétude avec une sorte de violence.

  — Carlisle l’a offerte à Esmé, qui a proposé de me la prêter.

  Un cadeau. Qui faisait pareils présents ? L’extrême générosité d’Edward relevait de son éducation.

  Il déposa les valises sur le ponton puis se tourna vers moi. Au lieu de m’attraper par la main, il me prit carrément dans ses bras.

  — N’es-tu pas censé attendre de franchir le seuil pour ça ? m’écriai-je, tandis qu’il sautait avec légèreté sur les planches en bois.

  — Tu sais à quel point je suis consciencieux ! s’esclaffa-t-il.

  Sans me lâcher, il s’empara de nos deux énormes valises et se dirigea sur un sentier clair qui s’enfonçait dans la végétation sombre. Un court instant, il fit noir comme dans un four, au milieu de cette jungle luxuriante, puis j’entrevis une lumière au loin et je compris au même moment qu’il s’agissait d’une maison : les deux carrés lumineux étaient des fenêtres encadrant la porte d’entrée. Alors le trac me reprit, avec plus de force que précédemment, pire qu’à l’heure où j’avais cru que nous nous rendions à l’hôtel.

  Mon cœur battait dans ma cage thoracique, et ma respiration semblait coincée dans ma gorge. Je devinai qu’Edward baissait les yeux sur moi, mais je refusai de croiser son regard et fixai la maison sans la voir. Il ne me demanda pas à quoi je pensais, ce qui ne lui ressemblait pas ; j’en déduisis qu’il était aussi nerveux que moi.

  Il se débarrassa des bagages sur le porche afin d’ouvrir la porte, qui n’était pas verrouillée ; avant d’entrer, il me contempla de nouveau jusqu’à ce que j’accepte de le dévisager moi aussi. Alors, il me porta dans la villa, allumant les lampes au fur et à mesure qu’il s’y enfonçait. Nous gardions le silence.

  Ma première et vague impression de la demeure fut qu’elle était drôlement grande pour un îlot aussi petit, et bizarrement familière. Je m’étais habituée au goût des Cullen pour les couleurs claires, et l’endroit ressemblait à la maison de Forks. Mais j’étais incapable de prêter attention aux détails, car le sang qui battait derrière mes prunelles brouillait ma vision.

  Soudain, Edward s’arrêta et alluma la dernière pièce.

  La chambre était immense et blanche, le mur du fond composé pour l’essentiel de verre – un décor standard chez mes vampires préférés. Dehors, la lune étincelait sur le sable clair et éclairait, à quelques mètres seulement de la villa, les vagues luisantes. Je notai cela sans m’y attarder cependant, car ce fut le lit, proprement gigantesque, qui retint toute mon attention. Au milieu de la pièce, il était blanc lui aussi, et surmonté d’une moustiquaire qui avait l’air d’un nuage.

  Edward me déposa sur le sol.

  — Je… je vais chercher nos affaires.

  La chambre était trop chaude, plus étouffante que la nuit tropicale. Une goutte de sueur se forma sur ma nuque. J’avançai lentement jusqu’au tulle mousseux du dais. J’ignore pourquoi, mais j’éprouvais le besoin de m’assurer que tout cela était réel.

  Je n’entendis pas Edward revenir. Tout à coup, ses doigts de glace caressèrent mon cou, essuyant le film de transpiration qui le recouvrait.

  — Il fait un peu chaud, s’excusa-t-il. Je pensais que… ce serait mieux.

  — Consciencieux, murmurai-je.

  Il eut un petit rire. Nerveux. Ce qui était rare, chez lui.

  — J’ai essayé de prévoir tout ce qui rendrait ceci… plus facile, avoua-t-il.

  Je déglutis bruyamment, sans me retourner vers lui. Pareille lune de miel avait-elle déjà existé ? Non, bien sûr que non.

  — Je me demandais, reprit Edward, si… d’abord… tu aimerais partager un bain de minuit avec moi ?

  Il inhala profondément et, quand il reprit la parole, il paraissait plus détendu.

  — L’eau sera bonne. La plage est de celles que tu apprécies.

  — Ç’a l’air sympa, répondis-je d’une voix mal assurée.

  — Tu as sans doute envie de quelques minutes humaines… le voyage a été long.

  J’acquiesçai avec raideur. Je me sentais à peine humaine ; quelques instants seule m’aideraient peut-être. Ses lèvres frôlèrent ma gorge, juste en dessous de mon oreille. Il rit, et son haleine froide chatouilla ma peau.

  — Ne soyez pas trop longue, madame Cullen.

  Je sursautai en entendant mon nouveau nom. Sa bouche glissa sur mon épaule.

  — Je t’attends dans l’eau.

  Il franchit les portes-fenêtres qui donnaient directement sur la plage. En chemin, il se débarrassa de sa chemise, qu’il laissa tomber par terre, puis se glissa dehors, sous la lumière lunaire. L’air marin et lourd envahit la pièce.

  Ma peau s’était-elle enflammée ? Je fus obligée de l’inspecter pour vérifier que non. Rien ne brûlait, en effet. Du moins, rien qui fût visible.

  Je me souvins de respirer, puis titubai jusqu’à la grosse valise qu’Edward avait placée, ouverte, sur une commode blanche et basse. Elle me revenait sans doute, puisque ma trousse de toilette trônait au sommet des habits. Il y avait beaucoup de rose, là-dedans, et je ne reconnus aucune de mes tenues. Je soulevai les piles soigneusement pliées, en quête de quelque chose de familier et de confortable, un vieux survêtement par exemple, et je me rendis compte qu’il y avait là une quantité abominable de dentelle et de satin. De la lingerie. Très fine, qui plus est, et arborant des étiquettes de fabricants français.

  Si j’ignorais encore comment et quand, j’avais bien l’intention de me venger d’Alice un jour.

  Abandonnant mes recherches, je me rendis dans la salle de bains. Les mêmes grandes fenêtres que dans la chambre ouvraient sur la même plage. J’y jetai un coup d’œil ; je ne le vis pas. Il devait être dans l’eau, sans avoir besoin de se donner la peine de remonter à la surface pour respirer. La lune était suspendue de travers, presque pleine, et le sable brillait d’un blanc irréel. Un léger mouvement attira mon attention – le reste de ses vêtements, accrochés à un tronc tordu parmi les palmiers qui poussaient au bord de la plage, s’agitaient mollement sous la brise.

  Une fois encore, une bouffée de chaleur incendia ma peau.

  Je me forçai à respirer profondément avant d’aller me poster devant les miroirs qui surplombaient les longs comptoirs. J’avais l’air de quelqu’un qui vient de passer sa journée à dormir dans un avion. Dénichant ma brosse, je me coiffai sans ménagement, jusqu’à ce que les boucles de ma nuque fussent lisses. Je me lavai les dents avec soin, deux fois de suite. Puis je m’aspergeai le visage et le cou pour tenter d’apaiser mon impression de fièvre. Ce fut si agré
able que je me mouillai également les bras. À la fin, je décidai que le plus simple était encore de prendre une douche. Certes, c’était ridicule avant un bain de mer, mais il était indispensable que je me calme, et l’eau chaude était une bonne façon de le faire. Me raser les jambes me parut une bonne idée aussi.

  La tâche accomplie, je m’enveloppai dans une vaste serviette blanche.

  Ensuite, je fus confrontée à un dilemme auquel je n’avais pas songé. Qu’étais-je censée enfiler ? Pas un maillot de bain, naturellement. Remettre mes vêtements semblait également bête. Et je refusais de penser à ceux qu’Alice avait fourrés dans la valise pour moi.

  De nouveau, mon pouls s’accéléra, mes mains tremblèrent – la douche n’y avait donc rien changé. En proie à un léger vertige, je devinai qu’une crise d’angoisse menaçait. Je m’assis sur le carrelage frais et mis ma tête entre mes jambes, tout en priant pour qu’il ne revienne pas voir ce que je fabriquais avant que je n’aie eu le temps de me ressaisir. J’imaginais trop bien ce qu’il se dirait s’il me découvrait dans cet état. Il n’aurait aucun mal à se persuader que nous étions sur le point de commettre une grosse erreur.

  Or, je ne paniquais pas pour cette raison-là. Pas du tout, même. Je paniquais parce que je n’avais pas la moindre idée sur la façon dont il fallait procéder et parce que je redoutais de quitter cette pièce pour affronter l’inconnu. Surtout vêtue de lingerie fine. Je savais que je n’étais pas prête pour ça.

  C’était exactement comme la perspective de monter sur une scène, dans un théâtre plein de spectateurs, sans avoir appris mon texte.

  Comment les gens arrivaient-ils à ravaler leurs craintes et à faire confiance de manière aussi implicite à un autre, avec ses imperfections et ses propres peurs, sans même bénéficier de l’engagement absolu qu’Edward m’avait offert ? Si ce n’avait pas été lui, là dehors, si je n’avais pas senti jusque dans la moindre fibre de mon corps qu’il m’aimait autant que je l’aimais, de façon inconditionnelle, irrévocable et, pour être honnête, irrationnelle, je n’aurais jamais été capable de me relever.

  Mais c’était lui qui m’attendait. Je m’exhortai donc au courage et me remis debout. Resserrant la serviette autour de moi, je sortis d’un pas déterminé de la salle de bains, dépassai la valise et le grand lit sans leur jeter un seul regard et franchis les portes-fenêtres. À l’extérieur, tout était noir et blanc, lessivé par la lune. Je marchai lentement sur le sable fin et chaud puis fis une halte près de l’arbre tordu où il avait suspendu ses vêtements. Je plaquai ma main sur l’écorce rugueuse et pris la mesure de ma respiration, m’assurant qu’elle était régulière. Assez régulière du moins. Ensuite, j’inspectai les vaguelettes sombres dans l’obscurité, cherchant Edward.

  Il ne me fut pas difficile de le trouver. Me tournant le dos, enfoncé jusqu’à la taille dans l’eau nocturne, il contemplait la lune ovale. La lumière blafarde de l’astre colorait sa peau d’une blancheur parfaite, à l’instar du sable, de la lune elle-même, et rendait ses cheveux aussi noirs que l’océan. Il ne bougeait pas, ses paumes étaient posées à plat sur la surface ; le ressac se brisait sur lui, comme s’il avait été un rocher. J’étudiai les lignes fluides de son dos, de ses épaules, de ses bras, de sa nuque, sa silhouette dénuée de défauts.

  Le feu, à présent, n’était plus le brusque incendie de ma peau. Lent, il couvait, consumant ma gaucherie, mon manque d’assurance timide. Sans hésiter, je me débarrassai de la serviette que je posai avec ses habits, et j’avançai dans la lumière blanche qui, moi aussi, me dotait d’un teint neigeux.

  Même si je ne perçus pas le clapotis de mes pas dans l’eau, je fus certaine que lui, si. Il ne broncha pas, cependant. La houle tranquille submergea mes orteils – elle était très chaude, pareille à un bain. Je m’enfonçai dedans en marchant à pas prudents sur le fond. Ma réserve était inutile, car ce n’était que sable lisse, qui descendait en pente douce vers Edward. Je pataugeai ainsi à travers les courants légers, jusqu’à me retrouver à son côté. Je plaçai ma main près de la sienne, sur l’eau.

  — Magnifique ! dis-je en me joignant à sa contemplation de la lune.

  — Pas mal, répondit-il, guère impressionné.

  Il se retourna avec lenteur pour me faire face, provoquant des vaguelettes qui s’écrasèrent sur ma peau. Dans son visage couleur de glace, ses prunelles avaient l’air argentées. Il déplaça sa main de façon à entrelacer nos doigts sous la surface. L’eau était assez chaude pour que le contact de sa peau gelée ne provoque pas ma chair de poule.

  — Je n’emploierais pas le mot magnifique, poursuivit-il. Pas quand tu es là, à soutenir la comparaison.

  J’accueillis le compliment avec un demi-sourire et je soulevai ma main libre – qui ne tremblait plus – pour la placer sur son cœur. Blanc sur blanc, pour une fois nous nous accordions. Il frémit. Son souffle se fit plus heurté.

  — J’ai promis d’essayer, chuchota-t-il, soudain tendu. Si… si je fais quelque chose de mal, si je te blesse, tu dois aussitôt m’avertir.

  J’opinai avec solennité sans cesser de le fixer dans les yeux. J’avançai d’un pas afin d’appuyer ma tête sur son torse.

  — N’aie pas peur, murmurai-je. Nous sommes faits l’un pour l’autre.

  Tout à coup, je fus submergée par la véracité de ce que je venais de dire. L’instant était si parfait, si juste qu’il était impossible d’en douter.

  Ses bras se refermèrent autour de moi, me pressant contre lui, été et hiver. J’eus l’impression que chacun des nerfs de mon corps était un fil électrique.

  — À jamais, renchérit-il.

  Alors, il nous entraîna en douceur vers les profondeurs.

  Le soleil, brûlant sur mon dos nu, me réveilla au matin. Tard le matin, ou déjà l’après-midi, peut-être. Tout, sauf le temps écoulé, était clair. Je savais exactement où je me trouvais, dans la chambre claire au grand lit blanc, envahie d’un soleil triomphant qui se déversait généreusement par les portes-fenêtres ouvertes et dont seules les moustiquaires adoucissaient l’éclat.

  Je gardai les paupières fermées. J’étais trop comblée pour changer quoi que ce soit, y compris un détail insignifiant. Les seuls bruits étaient ceux des vagues dehors, de nos respirations et des battements de mon cœur…

  J’étais bien, malgré les rayons incandescents. Sa peau fraîche constituait l’antidote idéal à l’incendie. Être allongée sur sa poitrine glacée, ses bras autour de moi, paraissait très facile et naturel. Je me demandais pourquoi j’avais tellement redouté la nuit dernière. Mes craintes avaient l’air bien sottes, à présent.

  Ses doigts roulèrent sur les contours de mon dos, et je compris qu’il avait deviné que j’étais éveillée. Sans ouvrir les yeux, je raffermis la prise de mes bras autour de son cou et me blottis contre lui. Il ne parla pas. Ses doigts montaient et descendaient le long de ma colonne vertébrale, m’effleurant à peine.

  Je serais volontiers restée ainsi jusqu’à la fin des temps, sans jamais déranger ces instants, mais mon corps en avait décidé autrement. Mon estomac impatient déclencha mes rires. Il semblait tellement prosaïque d’avoir faim après les événements de la veille au soir. Comme si j’étais brutalement ramenée sur Terre.

  — Qu’y a-t-il de si drôle ? souffla-t-il sans cesser de caresser ma peau.

  Sa voix, sérieuse et rauque, ramena avec elle un déluge de souvenirs nocturnes, et je sentis que je m’empourprais. Comme pour répondre à sa question, mon ventre gargouilla, et je ris derechef.

  — On n’échappe pas longtemps à sa condition d’humain, dis-je.

  J’attendis qu’il s’esclaffe avec moi, ce qu’il ne fit pas. Lentement, traversant les brumes de mon esprit exalté, s’imposa à moi l’idée que l’atmosphère différait à l’extérieur de ma bulle de bonheur. J’ouvris les yeux et je vis la peau pâle et presque argentée de sa gorge, l’arc de son menton au-dessus de moi. Il serrait les mâchoires. Je me soulevai sur un coude afin d’étudier ses traits. Il fixait le balda
quin immaculé et il ne me regarda pas. Son expression provoqua un choc, dont tout mon corps éprouva la secousse.

  — Edward, murmurai-je avec un drôle de petit enrouement, que se passe-t-il ?

  — Parce que tu as besoin de poser la question ?

  Son ton était cynique, dur.

  Ma première réaction, conditionnée par une vie d’insécurité, fut de me demander ce que j’avais fait de mal. Je repensai à tout ce qui s’était déroulé, ne trouvai toutefois aucun souvenir d’une note déplaisante. Tout avait été beaucoup plus simple que ce que j’avais imaginé ; nous allions bien ensemble, comme des pièces se correspondant, conçues pour s’emboîter. Cette constatation m’avait procuré une secrète satisfaction – nous étions physiquement compatibles, comme nous l’étions pour le reste. Le feu et la glace, qui arrivaient à coexister sans se détruire mutuellement. Une preuve de plus que je lui appartenais corps et âme. Je ne saisissais pas ce qui avait pu déclencher cet air sévère et froid. Avais-je loupé quelque chose ? Son doigt lissa les rides d’inquiétude de mon front.

  — À quoi songes-tu ? s’enquit-il à voix basse.

  — Tu es bouleversé. Je ne comprends pas. Ai-je…

  Je me tus, incapable de formuler la suite. Il plissa les yeux, furieux.

  — As-tu très mal, Bella ? Et épargne-moi les mensonges, je t’en prie.

  — Mal ? répétai-je avec des intonations plus aiguës que d’ordinaire, tant j’étais surprise.

  Il haussa un sourcil, serra les lèvres. De mon côté, je procédai à une rapide vérification, m’étirant, pliant et dépliant les muscles. J’étais raide, courbatue également, certes, mais ce qui prédominait était l’étrange sensation que mes os s’étaient déboîtés de leurs articulations, et que j’avais plus ou moins pris la consistance d’une méduse. L’impression n’était pas désagréable, d’ailleurs.

  Soudain, je me fâchai un peu, parce qu’il assombrissait le matin le plus parfait qui fût avec ses affirmations pessimistes.

  — Pourquoi sautes-tu à la conclusion que j’ai mal quelque part ? lançai-je. Je ne me suis jamais sentie aussi bien que maintenant.

 

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