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RÉVÉLATION

Page 13

by Stephenie Meyer


  Délibérément cette fois, elle s’approcha tout en posant une série de brèves questions auxquelles Edward répondit avec nervosité. Puis ce fut à lui de l’interroger. Elle hésita, secoua lentement la tête. Quand il reprit la parole, ce fut avec une voix tellement empreinte de douleur que je le regardai, choquée. Ses traits exsudaient la souffrance.

  En guise de réponse, elle vint lentement à moi, jusqu’à être assez près pour poser sa menotte sur la mienne, au-dessus de mon estomac. Elle ne prononça qu’un mot, en portugais.

  — Morte.

  Elle soupira, se retourna et quitta la pièce, les épaules affaissées.

  Je connaissais assez d’espagnol pour avoir compris.

  Edward s’était de nouveau figé sur place. Quelques instants plus tard, le ronronnement d’un moteur nous parvint. Je me dirigeai vers la salle de bains, et Edward sortit de sa stupeur et me retint d’une main.

  — Où vas-tu ?

  — Me brosser les dents.

  — Ne te préoccupe pas de ce qu’elle a dit. Ce ne sont que des contes de bonne femme.

  — Rassure-toi, je n’ai rien pigé.

  Ce n’était pas tout à fait exact. De plus, il m’était impossible d’occulter quelque chose sous prétexte qu’il s’agissait d’une légende. Depuis un bon moment maintenant, les légendes me cernaient de toutes parts. Et elles s’étaient révélées vraies, sans exception.

  — J’ai déjà rangé ta brosse à dents, me dit Edward. Je vais te la chercher.

  — Nous partons bientôt ? lançai-je dans son dos.

  — Dès que tu seras prête.

  Il attendit que j’aie fini pour remballer ma trousse de toilette en arpentant silencieusement la chambre.

  — Je vais porter les valises au bateau, m’annonça-t-il ensuite.

  — Edward…

  — Oui ?

  J’hésitai, cherchant une façon d’être seule un moment.

  — Pourrais-tu prendre aussi un peu de nourriture ? Au cas où j’aurais faim ?

  — Bien sûr, répondit-il, les yeux soudain pleins de douceur. Ne t’inquiète pas. Nous serons avec Carlisle dans seulement quelques heures. Tout cela ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

  Je hochai la tête.

  Il quitta la pièce, une valise dans chaque main.

  Aussitôt, je m’emparai du téléphone qu’il avait oublié. Ce qui ne lui ressemblait pas. Le stress, sans doute. Je fis défiler les numéros enregistrés. J’avais peur qu’il ne me surprenne en flagrant délit. Était-il déjà au yacht ? Déjà revenu dans la maison ? M’entendrait-il, depuis la cuisine, si je chuchotais ?

  Je trouvai l’interlocuteur que je cherchai, et que je n’avais jamais appelé de ma vie. Croisant les doigts, j’appuyai sur la touche.

  — Allô ? lança la voix aux clochettes dorées.

  — Rosalie ? murmurai-je. C’est Bella. S’il te plaît, il faut que tu m’aides.

  Livre 2

  Jacob

  À dire vrai, raison et amour ne vont guère ensemble, par les temps qui courent.

  William Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été, acte III, scène 1

  Prologue

  La vie est nulle, et ensuite on meurt.

  Tu parles ! Je n’aurai pas cette chance.

  8

  EN ATTENDANT QUE LA FICHUE BAGARRE

  COMMENCE ENFIN

  — Nom d’un chien, Paul, tu n’as pas de baraque à toi ?

  Vautré sur mon canapé pour regarder un match de base-ball débile sur ma télévision, Paul se contenta de m’adresser un grand sourire puis, très lentement, prit une chips dans le sachet posé sur ses genoux et l’enfourna tout entière dans sa bouche.

  — Tu as intérêt à avoir apporté ça.

  Bruits de mastication.

  — Non. Ta sœur m’a dit de me servir comme si j’étais chez moi.

  J’essayai de contrôler ma voix.

  — Rachel est ici ?

  Ça ne fonctionna pas. Il avait compris où je voulais en venir. Il fourra le sachet derrière son dos, sous un coussin, l’aplatissant au passage et réduisant les chips en miettes. Puis il serra les poings devant son visage, comme un boxeur prêt au combat.

  — Amène-toi, môme ! plastronna-t-il. Je n’ai pas besoin de Rachel pour me défendre.

  — Ben tiens ! ricanai-je. Comme si tu n’allais pas courir chialer dans ses jupes à la première occasion.

  Il s’esclaffa et se détendit.

  — Je n’irais pas te moucharder à une fille. Si, par pure chance, tu arrivais à me cogner, ça resterait entre nous. Et vice versa, non ?

  Très sympa de sa part de lancer une invitation. Je fis semblant de m’apaiser.

  — Si.

  Il reporta son attention sur l’écran. J’en profitai pour plonger. Son nez émit un bruit très satisfaisant quand mon poing s’écrasa dessus. Il tenta de m’attraper, mais je m’écartai à temps, le sachet cabossé dans la main.

  — Tu m’as cassé le pif, crétin !

  — Ça reste entre nous, Paul, non ?

  J’allai ranger les chips. Paul remettait son nez en place afin d’éviter qu’il ne reste tordu à vie. Il ne saignait déjà plus. C’était comme si la source des deux filets rouges qui décoraient ses lèvres et son menton n’avait jamais existé. Il jura et grimaça en redressant les cartilages.

  — Tu es vraiment pénible, Jacob. Crois-moi, je préférerais encore traîner avec Leah.

  — Ouille ! Je parie qu’elle va adorer t’entendre dire que tu souhaites passer du bon temps en sa compagnie. Voilà qui lui réchauffera le cœur.

  — Merci d’oublier mes paroles.

  — Bien sûr. Pas de danger qu’elles m’échappent.

  — Pff ! maugréa-t-il en se réinstallant sur le divan et en essuyant le sang avec le col de sa chemise. Tu es un rapide, môme, je dois te reconnaître ça.

  Sur ce, il se remit à regarder son match idiot. Je restai là un moment puis me réfugiai à grands pas furieux dans ma chambre.

  Autrefois, on pouvait compter sur Paul pour une bonne bagarre, à peu près n’importe quand. Pas la peine de le frapper, alors, la plus petite insulte suffisait. Il ne lui en fallait pas beaucoup pour péter les plombs. Naturellement, à présent, quand je mourais d’envie d’une baston des familles, il était devenu doux comme un agneau.

  Comme si ce n’était déjà pas assez horrible qu’un nouveau membre de la meute se soit à son tour imprégné. Quatre sur dix, maintenant ! Quand cela cesserait-il ? Ce mythe imbécile était censé être rare, nom d’une pipe ! Ces coups de foudre obligatoires étaient écœurants !

  Et il avait fallu que ça tombe sur ma sœur, par-dessus le marché ! Ma sœur et Paul !

  Quand Rachel était revenue de l’université de l’État de Washington, pour les vacances d’été – le petit génie avait décroché son diplôme en avance –, ma plus grosse difficulté avait été de garder le secret devant elle. Je n’étais pas habitué aux cachotteries à l’intérieur de ma propre maison. J’éprouvais d’ailleurs de la compassion pour des gosses comme Embry et Collin, dont les parents ignoraient qu’ils étaient des loups-garous. La mère d’Embry croyait qu’il traversait une espèce de rébellion adolescente. Elle le punissait constamment pour lui apprendre à filer en douce ; malheureusement, il n’y pouvait pas grand-chose. Tous les soirs, elle vérifiait qu’il était dans sa chambre et, tous les soirs, elle la découvrait vide, si bien qu’elle tempêtait, que lui acceptait les brimades en silence, et que le même cirque recommençait le lendemain. Nous avions tenté de persuader Sam de mettre la mère d’Embry au parfum, histoire qu’il ait la paix, mais lui-même soutenait qu’il s’en fichait. Le secret passait avant tout.

  Bref, j’avais été sur des charbons ardents. Puis, deux jours après le retour de Rachel chez nous, Paul l’avait rencontrée sur la plage. Et là, badaboum ! L’amour, le vrai ! Le secret n’était plus nécessaire quand vous aviez trouvé votre moitié, l’imprégnation, gna gna gna. Rachel avait donc eu droit à toute l’histoire. Et moi à Paul comm
e beau-frère. Je devinais que Billy n’était pas superenthousiaste, même s’il supportait la chose mieux que moi. Certes, il se réfugiait chez les Clearwater plus souvent, ces derniers temps. Pour moi, c’était du pareil au même là-bas. Pas de Paul dans les pattes, mais de la Leah en veux-tu en voilà.

  Est-ce qu’une balle dans la tête me tuerait ou se bornerait-elle à faire des tas de saletés que je devrais ensuite nettoyer ?

  Je me jetai sur mon lit. J’étais fatigué – je n’avais pas dormi depuis ma dernière patrouille –, tout en sachant que je ne trouverais pas le sommeil. J’étais trop dingue. Les pensées se bousculaient dans mon crâne comme un essaim de guêpes désorientées. Bruyantes. Me piquant parfois. D’ailleurs, c’étaient sûrement des frelons, pas des guêpes, car celles-ci mouraient après vous avoir piqué. Or, les mêmes idées ne cessaient de m’aiguillonner, encore et encore.

  L’attente me rendait fou. Cela faisait presque quatre semaines. Je m’étais attendu à ce que, d’une façon ou d’une autre, la nouvelle nous parvienne. Durant des nuits, je m’étais imaginé la forme qu’elle prendrait. Charlie pleurant au bout du fil – Bella et son mari disparus dans un accident. Une catastrophe aérienne ? Difficile à échafauder. À moins que les sangsues n’hésitent pas à tuer tout un tas d’innocents afin de crédibiliser la fable, ce qui ne m’aurait pas étonné de leur part. Un bimoteur privé au lieu d’un avion de ligne, peut-être. Ils en possédaient sûrement un à sacrifier à ce genre d’histoire.

  Ou alors, l’assassin reviendrait seul chez lui, ayant échoué à la transformer en l’un d’eux. Sans être allé jusque-là, même. Il l’aurait peut-être écrasée comme un sachet de chips en voulant en manger une ou deux ? Parce que sa vie à elle était moins importante que son plaisir à lui…

  Le conte serait tragique – Bella morte au cours d’un incident horrible. Victime d’un cambriolage ayant mal tourné. S’étouffant à table. Un accident de voiture, comme ma mère. Si banal. Ça se produisait tout le temps. La ramènerait-il à la maison ? L’enterrerait-il ici pour Charlie ? Une cérémonie avec cercueil fermé, bien sûr. Celui de ma mère avait été soigneusement cloué…

  Je ne pouvais qu’espérer qu’il reviendrait, à ma portée.

  Mais, si ça se trouve, il n’y aurait pas d’histoire. Charlie appellerait mon père pour lui demander s’il avait des nouvelles du docteur Cullen, qui n’était pas venu travailler un beau matin, tout simplement. La maison abandonnée. Aucun de leurs téléphones ne répondant. Le mystère relayé par quelque émission de second ordre, un soupçon de meurtre…

  La grande villa blanche serait peut-être réduite en cendres, avec tous ses occupants. Certes, ils auraient besoin de cadavres. Huit humains ayant à peu près la bonne taille. Brûlés jusqu’à ne plus être identifiables, y compris à l’aide des dossiers dentaires.

  Tous ces stratagèmes étaient compliqués – à mes yeux, du moins. Il serait dur de leur mettre la main dessus s’ils décidaient de se cacher. Certes, j’avais l’éternité pour les chercher. Quand on disposait d’une jeunesse presque infinie, il était possible de soulever un à un le moindre brin d’une meule de foin afin de voir s’il s’y trouvait une aiguille.

  Tout de suite, là, je n’aurais rien eu contre démolir une meule de paille. Au moins, ça m’aurait occupé. Je détestais l’éventualité de passer à côté de ma chance. Par exemple, donner aux buveurs de sang le temps de se sauver, si telle était leur intention.

  Nous pouvions y aller cette nuit. Nous pouvions liquider chacun de ceux qui nous tomberaient entre les pattes.

  Ce plan me plaisait, car je connaissais suffisamment Edward pour savoir que, si je tuais un membre de son clan, il me procurerait l’occasion de m’en prendre à lui aussi. Car il reviendrait venger les siens. Je ne mégoterais pas – je n’autoriserais pas mes frères à l’attaquer en meute. Ce serait lui et moi. Et que le meilleur gagne.

  Sauf que Sam ne voulait pas en entendre parler. « Nous n’enfreindrons pas le traité. Qu’ils rompent la trêve, eux ! » Tout ça, parce que nous n’avions aucune preuve que les Cullen s’étaient rendus coupables de quelque chose. Pas encore. Ces deux mots comptaient, car nous avions tous conscience qu’ils finiraient par agir, tôt ou tard. Soit Bella revenait dans la peau de l’un d’eux, soit elle ne revenait pas du tout. Quelle que soit l’issue, une vie humaine aurait été sacrifiée. Ce qui signifierait la reprise des hostilités.

  Dans la pièce voisine, Paul se mit à rire comme un âne. Il regardait peut-être une comédie, maintenant. Ou alors la pub était marrante. En tout cas, ses braiments me portèrent sur les nerfs. J’envisageai de lui briser le nez une seconde fois. Mais ce n’était pas lui que j’avais envie de tabasser. Pas vraiment.

  J’essayai de me concentrer sur d’autres sons, comme le vent dans les arbres. Ce n’était pas la même chose, avec des oreilles humaines. Dans ce corps, les millions de voix du vent m’étaient inaudibles. Pour autant, mon ouïe suffisait à me faire percevoir, au-delà de la forêt, le bruit des voitures qui prenaient le dernier virage avant la plage, celui qui permettait de découvrir les îles, les rochers et le grand océan bleu qui s’étirait jusqu’à l’horizon. Les flics de La Push aimaient se poster juste là. Les touristes ne voyaient jamais le petit panneau limitant la vitesse, de l’autre côté de la route.

  J’entendais aussi des voix devant la boutique de souvenirs, sur la grève. J’entendais la cloche de la porte qui tintinnabulait à chaque passage. J’entendais la mère d’Embry imprimant un ticket sur sa caisse enregistreuse. J’entendais le fracas du ressac sur les falaises. J’entendais les cris des enfants quand l’eau glacée montait trop vite pour qu’ils lui échappent. J’entendais les mères qui râlaient parce que leurs vêtements étaient mouillés. Et j’entendais une voix familière…

  J’étais tellement focalisé sur ces bruits que le brusque hurlement de rire de Paul me fit sursauter.

  — Fiche le camp de chez moi, grommelai-je.

  Conscient qu’il m’ignorerait, je suivis mon propre ordre. Ouvrant la fenêtre, je me glissai dehors. Comme ça, je ne serais pas obligé de revoir Paul. Sinon, je serais trop tenté de le frapper une nouvelle fois, et Rachel serait encore plus furieuse qu’elle ne l’était déjà. Elle avait aperçu le sang sur sa chemise et m’en avait aussitôt rendu responsable. D’accord, elle avait raison. Mais quand même.

  Poings dans les poches, je filai vers l’eau. Personne ne me dévisagea quand je traversai l’espace terreux qui conduisait à First Beach. C’était ça qui était bien, en été. On ne s’étonnait pas quand un garçon n’était vêtu que d’un short.

  Me laissant guider par la voix que j’avais repérée un peu plus tôt, je n’eus aucun mal à dénicher Quil. Il était installé au sud du croissant de galets, afin d’éviter la plupart des touristes. Il débitait un flot continu de mises en garde.

  — Éloigne-toi de l’eau, Claire. S’il te plaît. Non ! Ah, bravo ! Franchement, tu tiens à ce qu’Emily me dispute ? Je ne te ramènerai plus ici si tu ne… Ah oui ? Ne… Beurk ! Parce que tu trouves ça drôle ? Ha ! Qui c’est qui rit, maintenant, hein ?

  Il tenait la petite par la cheville quand je les rejoignis. Elle riait aux éclats. Elle portait un seau, et son jean était trempé. Lui avait une grande tache humide sur son T-shirt.

  — Cinq dollars sur la gamine ! lançai-je.

  — Salut, Jake.

  Claire gloussa de joie et balança son seau dans les genoux de Quil.

  — Pa’ terre ! Pa’ terre !

  Il la déposa doucement sur le sol, et elle se précipita vers moi, nouant ses bras autour de ma jambe.

  — Tonton Jake !

  — Comment va, Claire ?

  — Quil est tout mouillé ! rigola-t-elle.

  — J’ai vu. Où est ta mère ?

  — Pa’tie, pa’tie, pa’tie, fredonna la petite. Clai’ joue avec Quil toujours. Clai’ pas rentrer maison.

  Me lâchant, elle retourna vers Quil, qui l’attrapa au vol et la percha sur ses épaules.

  — Ils sont terribles, à deu
x ans.

  — Trois, en fait. Tu as loupé son anniversaire. Le thème, c’était les princesses. Elle m’a obligé à porter une couronne, puis Emily lui a suggéré d’essayer sur moi la boîte de maquillage qu’elle avait reçue en cadeau.

  — Wouah ! Vraiment désolé d’avoir raté ça.

  — Ne te bile pas. Emily a pris des photos. J’ai un charme fou, dessus.

  — Quelle espèce de gogo !

  — Bah ! Claire était contente, c’est l’essentiel.

  Je levai les yeux au ciel. Il n’était pas facile de fréquenter des personnes imprégnées. Quel que soit le stade où elles en étaient – sur le point de se passer la corde au cou, comme Sam, ou simples nounous malmenées, comme Quil –, la tranquille assurance qu’elles dégageaient était à vomir.

  Sur son perchoir, Claire gloussa et montra le sol.

  — Un caillou, Quil ! Un caillou pou’ moi !

  — Lequel, bébé ? Le rouge ?

  — Non !

  Il se mit vivement à genoux, et Claire hurla en agrippant sa tignasse comme des rênes.

  — Celui-ci ? Le bleu ?

  — Non, non, non…, chantonna la gamine, ravie par ce nouveau jeu.

  Le plus bizarre, c’est que Quil s’amusait autant qu’elle. Contrairement à la majorité des parents présents sur la plage, il n’avait pas cette expression « à-quand-la-sieste ? ». Nul père n’était aussi heureux de jouer au nouveau sport idiot et puéril que son rejeton venait d’inventer. J’avais vu Quil faire coucou pendant une heure d’affilée sans se lasser. Or, je ne pouvais même pas me moquer de lui – je l’enviais trop.

  Ce qui ne m’empêchait pas de juger nul qu’il doive passer encore quatorze ans au moins à faire l’imbécile avant que Claire n’ait son âge. Pour lui au moins, que les loups-garous ne vieillissent pas était une bonne chose. Toutefois, il ne paraissait pas ennuyé par cette attente forcée.

 

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