RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 35

by Stephenie Meyer


  Ainsi, mes iris allaient flamboyer comme des flammes rouges durant des mois ?

  — Des mois ! répétai-je, et ma voix monta dans les aigus.

  Sur la glace, les sourcils de la déesse s’arquèrent légèrement au-dessus de ses prunelles écarlates qui brillaient plus intensément que celles des jeunes vampires qu’il m’était arrivé de rencontrer. Inquiet, Jasper avança. Il ne connaissait que trop bien les nouveau-nés. Une émotion violente risquait-elle de me pousser au faux pas ?

  Je me détournai de mon reflet. Edward et Alice avaient le regard légèrement voilé, réaction au malaise de Jasper. Edward en écoutait les raisons, Alice se focalisait sur le futur immédiat. Je pris une profonde – et inutile – aspiration.

  — Tout va bien, les rassurai-je. Disons juste que… c’est beaucoup d’un seul coup.

  Jasper fronça les sourcils, mettant en évidence les deux cicatrices qui surplombaient son œil gauche.

  — Je l’ignore, marmonna mon mari.

  — J’ai loupé une question, là ? s’enquit la femme dans le miroir.

  — Jasper se demande comment tu fais, m’expliqua Edward avec un sourire.

  — Quoi donc ?

  — Pour maîtriser tes émotions, Bella, répondit en personne Jasper. Je n’ai jamais vu un nouveau-né arrêter net un sentiment. Tu étais bouleversée, à l’instant ; pourtant, quand tu t’es rendu compte de notre inquiétude, tu t’es aussitôt calmée, tu as repris le contrôle de toi-même. J’allais t’aider, mais tu t’es débrouillée seule.

  — Et c’est mal ? lançai-je en me raidissant.

  — Non, admit-il, après une hésitation cependant.

  Edward me caressa la main, comme pour m’inciter à la décontraction.

  — C’est surtout très impressionnant, Bella, renchérit-il. Nous ne comprenons pas. Nous ignorons combien de temps tu y parviendras.

  Je réfléchis durant une fraction de seconde. Allais-je craquer sans prévenir ? Me transformer en monstre ? Je ne sentais rien de tel se dessiner. Il n’y avait peut-être aucun moyen d’anticiper ce genre de réaction.

  — Alors, ton avis ? s’impatienta Alice en désignant la glace.

  — Je n’en sais trop rien, éludai-je, refusant d’avouer que j’étais effrayée.

  Je contemplai la femme aux yeux rouges atroces, en quête de pans de moi-même. Au-delà de la beauté fracassante, en effet, il y avait quelque chose dans la forme des lèvres. Celle du dessus présentait un léger déséquilibre, elle était un peu trop pleine par rapport à celle du dessous. Ce défaut sans importance me rasséréna. Il y avait sûrement d’autres aspects de moi dans ce reflet.

  Je levai la main, imitée par la femme, et j’effleurai ma joue. Les prunelles cramoisies me surveillaient d’un air anxieux. Edward ayant poussé un soupir, je le regardai.

  — Tu es déçu ? lui demandai-je d’une voix impassible.

  — Oui, s’esclaffa-t-il.

  La surprise m’ébranla, aussitôt suivie par le sentiment de l’offense. Alice grogna, Jasper se pencha, prêt à réagir si je flanchais. Les ignorant, Edward m’enlaça fermement et posa sa bouche sur mon cou.

  — J’espérais enfin arriver à percer tes pensées. Or me voici aussi frustré qu’avant, incapable de savoir ce qui se passe dans ta tête.

  Je me sentis tout de suite mieux.

  — Ah, c’est donc ça ! répondis-je, soulagée d’être en mesure de préserver mes réflexions pour moi. Il faut croire que mon cerveau ne fonctionnera jamais correctement, alors. Au moins, je suis devenue jolie.

  Il m’était plus facile de plaisanter avec lui, maintenant que je commençais à m’adapter, à penser logiquement, à être moi.

  — Tu as toujours été bien plus que jolie, Bella, gronda-t-il à mon oreille.

  Ensuite, il s’écarta et soupira.

  — D’accord, d’accord, dit-il à la cantonade.

  — Quoi ? demandai-je.

  — Jasper est de plus en plus nerveux. Il se détendra quand tu auras chassé.

  Me tournant vers mon beau-frère, j’acquiesçai. Si je devais craquer, je ne voulais pas que cela se produise ici. Autant le faire au milieu des bois.

  — Très bien, allons-y, décrétai-je.

  Une bouffée d’enthousiasme me réchauffa le ventre. Me dégageant de l’étreinte d’Edward, je m’éloignai de l’étrange beauté du miroir.

  1 Littéralement Communicable Disease Center (soit « Centre sur les maladies contagieuses »), structure publique datant des années 1960, aujourd’hui modernisée et dotée de compétences comme la surveillance et la prévention des maladies pour l’ensemble des États-Unis.

  21

  PREMIÈRE CHASSE

  — Par la fenêtre ? sursautai-je en regardant le sol, deux niveaux plus bas.

  Je n’avais jamais souffert du vertige, mais mon aptitude à distinguer les détails avec une clarté nouvelle rendait l’idée peu attrayante. Les rochers parurent soudain plus anguleux.

  — C’est la sortie la plus pratique, répondit Edward avec un sourire. Si tu as peur, je te porte.

  — Nous avons l’éternité devant nous, et tu te soucies du temps que peut prendre l’usage de la porte ?

  — Renesmée et Jacob sont au rez-de-chaussée, objecta-t-il, un léger pli au front.

  — Oh !

  J’avais oublié. C’était moi, le monstre, à présent. Il me fallait rester à l’écart des odeurs susceptibles de déclencher ma sauvagerie. Des gens qui m’étaient particulièrement chers. Même de ceux que je ne connaissais pas encore vraiment.

  — Renesmée… elle ne craint rien, avec Jacob aussi près ? chuchotai-je.

  Un peu tard, je me rendis compte que c’était sans doute le cœur de mon meilleur ami que j’avais entendu battre, à l’étage en dessous. Derechef, je tendis l’oreille mais ne perçus plus qu’un pouls régulier.

  — Il ne l’apprécie guère, ajoutai-je.

  Edward pinça les lèvres d’une drôle de façon.

  — Crois-moi, elle ne risque absolument rien. Je sais très précisément ce que pense Jacob.

  — Bien sûr, marmonnai-je en baissant les yeux.

  — Essaierais-tu de gagner du temps ? me défia-t-il.

  — Un peu, je l’avoue. Et puis, je ne sais pas comment…

  J’avais aussi conscience de ma famille qui, derrière moi, m’observait en silence. Enfin, presque : Emmett avait déjà étouffé un ricanement. Une erreur de ma part, et il se tordrait de rire. Alors, les blagues n’en finiraient plus, à propos du seul vampire maladroit au monde. Sans compter ma robe – celle qu’Alice m’avait enfilée sans que je m’en aperçoive, absorbée que j’étais par mon martyre – que je n’aurais sûrement pas choisie pour une partie de chasse ou de saute-mouton. De la soie bleue moulante ? À quoi pensait-elle ? Un cocktail était-il prévu en fin de journée ?

  — Prends exemple sur moi, m’enjoignit Edward.

  Sur ce, avec une décontraction désarmante, il se percha sur le rebord de la fenêtre ouverte et bondit. Je le suivis attentivement des yeux, étudiant au passage l’angle selon lequel il pliait les genoux pour absorber le choc. Il atterrit en émettant un bruit très feutré qui aurait pu être celui d’une porte refermée doucement ou d’un livre posé avec délicatesse sur une table.

  Ça n’avait pas l’air très difficile.

  Mâchoires serrées, je me laissai tomber dans le vide en m’efforçant d’imiter ses gestes. Ha ! Le sol parut monter vers moi avec une telle lenteur que je n’eus aucun mal à positionner mes pieds chaussés… (De quoi m’avait affublée Alice ? De talons aiguilles ? Avait-elle complètement perdu l’esprit ?)… de souliers ridicules et à toucher terre sans plus d’encombre que si j’avais avancé d’un simple pas. J’amortis l’impact de la pointe des pieds, histoire de ne pas briser mes talons hauts. Ma réception fut aussi silencieuse que la sienne. Je souris.

  — Fastoche !

  — Bella ?

  — Oui.

  — Très gracieux, ton saut. Même pour un vampire.

  Je méditai cet
te réflexion quelques instants avant de rayonner de plaisir. Si Edward s’était moqué, Emmett se serait esclaffé. Comme personne ne riait, j’en conclus que le compliment était authentique. C’était la première fois qu’on me qualifiait de gracieuse.

  — Merci, répondis-je.

  J’ôtai alors mes chaussures en satin argenté, l’une après l’autre, et les balançai vers la fenêtre. Avec un peu trop d’entrain sans doute, mais quelqu’un les rattrapa au vol, avant qu’elles n’aillent endommager les lambris.

  — Dommage que son élégance ne se soit pas autant améliorée que son équilibre, grommela Alice.

  Me prenant par la main – je ne cessais de m’émerveiller devant la douceur et la température agréable de sa peau –, Edward m’entraîna jusqu’à la rivière. Je le suivis sans effort. Tout acte physique paraissait d’une simplicité enfantine.

  — On nage ? m’enquis-je quand nous nous arrêtâmes sur la berge.

  — Pour abîmer ta jolie tenue ? Non, on saute.

  Je fis la moue. Le cours d’eau mesurait au moins cinquante mètres de large.

  — Toi le premier, décrétai-je.

  Il effleura ma joue, recula de deux pas, puis prit son élan et se propulsa à partir d’une pierre plate. J’observai ses mouvements lorsqu’il s’envola. Au dernier moment, il fit un saut périlleux et disparut dans la forêt dense, de l’autre côté de la rivière.

  — Frimeur ! bougonnai-je.

  Il rit, invisible. Je reculai de cinq pas, histoire d’éviter les risques inutiles, et inspirai profondément. Soudain, mon anxiété avait resurgi. Je ne craignais pas de tomber ou de me blesser – je m’inquiétais plus pour les arbres. Bien qu’elle se fût manifestée lentement, je sentais fort bien à présent la puissance impressionnante qui animait mes membres. J’étais certaine que, si je l’avais voulu, j’aurais été capable de creuser un tunnel sous le cours d’eau ; me frayer un passage à coups de poing et de griffes dans le sol rocheux ne m’aurait guère pris de temps. Autour de moi, les arbres, les buissons, les pierres, la maison, tout avait commencé à me sembler très fragile.

  En espérant qu’Esmé n’était pas particulièrement attachée à l’une des espèces poussant dans le bois qui bordait la berge opposée, je me lançai. Pour m’arrêter aussitôt, car le bas de ma robe venait de se fendre sur quinze centimètres. Maudite Alice ! Mais bon, vu qu’elle paraissait traiter les vêtements comme s’ils étaient jetables et à usage unique, je n’éprouvai aucun scrupule à déchirer le tissu, jusqu’au sommet de mes cuisses, en ayant soin de procéder en douceur. Voilà qui était beaucoup mieux.

  Des rires étouffés me parvinrent depuis la maison, ainsi qu’un grincement de dents. Les rires provenaient du rez-de-chaussée comme de l’étage, et je n’eus aucun mal à identifier celui, différent, rude, plus rauque de Jacob. Ainsi, lui aussi m’observait ? Difficile d’imaginer ce qu’il pensait, ni pourquoi il était encore ici. J’avais envisagé que nos retrouvailles – pour peu qu’il arrive à me pardonner – auraient lieu dans un futur lointain, lorsque je me serais stabilisée, et que le temps aurait guéri les blessures de son cœur.

  Je ne me retournai pas, me méfiant des sautes d’humeur auxquelles je pouvais être sujette. Il ne serait pas bon que je permette à mes émotions de l’emporter. Les craintes de Jasper avaient déteint sur moi. Mieux valait que je chasse avant tout. M’efforçant d’oublier le reste, je me concentrai.

  — Bella ? appela Edward, dont la voix se rapprocha. Veux-tu que je te montre une nouvelle fois ?

  C’était inutile. Je me rappelais chaque geste à la perfection, naturellement. De plus, je ne souhaitais pas donner à Emmett une raison de trouver mon éducation encore plus amusante qu’elle ne l’était déjà. Sauter par-dessus la rivière était physique ; cela devait également être instinctif. Respirant un bon coup, je me ruai en avant.

  Un bond suffit pour que j’atteigne le bord de l’eau, maintenant que ma robe ne me gênait plus. Rien qu’un quatre-vingt-quatrième de seconde, et pourtant cela fut largement assez – mes yeux et mon cerveau fonctionnaient à une telle vitesse qu’un seul pas fut nécessaire. Je n’eus aucune difficulté à placer mon pied droit sur la pierre plate et à exercer la pression adéquate pour m’expédier dans les airs. Je me focalisai plus sur le but que sur la force que je déployai pour l’atteindre, me fiant à ma puissance nouvelle. Les cinquante mètres se révélèrent être une distance un peu trop facile à traverser. L’expérience fut étrange, enivrante et vertigineuse, mais brève. Je fus rendue en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

  Je m’étais attendue à ce que la densité de la végétation me pose un problème. Ce fut le contraire qui se produisit. Suivant mon instinct, lorsque je retombai, j’attrapai une branche d’épicéa puis, dans un même élan, me projetai vers une autre, sur laquelle j’atterris debout, à environ quinze mètres du sol. Ce fut formidable !

  Par-dessus mon rire argentin, j’entendis Edward qui accourait vers moi. J’avais sauté deux fois plus loin que lui. Quand il eut rejoint mon arbre, ses yeux étaient écarquillés. Je bondis avec agilité et sans bruit à côté de lui.

  — Comment j’étais ? lui demandai-je, ravie.

  — Très douée.

  Son ton était nonchalant mais contredisait l’étonnement de son regard.

  — On recommence ?

  — Reste concentrée, Bella. Nous sommes ici pour chasser.

  — Ah oui, c’est vrai !

  — Suis-moi… si tu peux.

  Sa bouche se fendit d’un sourire malicieux, et il déguerpit. Il était plus rapide que moi, doué d’une telle vélocité qu’elle dépassait mon entendement. J’étais cependant plus forte, et je faisais une enjambée là où il lui en fallait trois. C’est ainsi que je courus non derrière lui, mais à son côté, à travers le labyrinthe de verdure. Je ne pouvais retenir mes rires tant c’était exaltant, et mon hilarité ne me ralentissait ni n’amoindrissait mes sens.

  Je comprenais à présent pourquoi Edward ne se cognait jamais dans les troncs, mystère qui m’avait toujours intriguée. L’équilibre entre la vélocité et la clairvoyance provoquait une drôle de sensation. En effet, tout en fonçant au milieu de l’enchevêtrement végétal à une vitesse qui aurait dû brouiller chaque détail environnant, je discernais chaque minuscule feuille de la moindre branchette du plus insignifiant fourré que je dépassais.

  Le vent de la course ébouriffait mes cheveux, faisait voler ma robe déchirée derrière moi et me semblait tiède, alors qu’il aurait dû être froid. Le sol inégal me donnait l’impression de fouler du velours. Les rameaux qui fouettaient ma peau ressemblaient à des plumes.

  La forêt grouillait de vie, d’une façon également nouvelle pour moi. De petites créatures dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence se taisaient à notre passage, leurs respirations s’accélérant à cause de la peur que nous leur inspirions. Les animaux réagissaient à notre odeur de manière bien plus sage que les humains. En tout cas que moi, du temps où j’avais été humaine.

  Je guettais l’instant où je serais essoufflée, mais je respirais normalement. Je guettais la brûlure de la fatigue dans mes muscles, mais mes forces avaient l’air d’augmenter à mesure que je m’habituais à mon allure. Mes bonds s’allongeaient et, bientôt, Edward fut obligé d’accélérer pour ne pas être distancé. J’éclatai de rire, aux anges, quand je devinai qu’il prenait du retard sur moi. Désormais, mes pieds nus touchaient si rarement la terre que j’avais plus l’impression de voler que de courir.

  — Bella ! me héla Edward d’une voix égale et paresseuse.

  Il s’était arrêté. J’envisageai brièvement de ne pas lui obéir puis, en soupirant, je fis demi-tour et revins vers lui, à une centaine de mètres de là. Il souriait, les sourcils arqués par l’étonnement. Il était si beau que je ne m’en rassasiais pas.

  — Comptes-tu aller jusqu’au Canada ?

  — Non, c’est très bien, ici, admis-je, moins captivée par ses paroles que par sa bouche fascinante. (Difficile de ne pas me lais
ser distraire par ce spectacle que je découvrais avec mes nouveaux yeux.) Et que chasse-t-on, à propos ?

  — L’élan. Une proie facile, pour cette première fois…

  Il s’interrompit en constatant que je grimaçais au mot « facile ». Je n’allais pas protester, néanmoins. J’avais trop soif. Dès lors que je me mettais à penser à ma gorge parcheminée, je ne pouvais penser à rien d’autre. Ça empirait, apparemment. J’avais l’impression que ma bouche était un après-midi de juin, à seize heures, dans la vallée de la Mort.

  — Où ? demandai-je en balayant impatiemment les arbres du regard.

  Maintenant qu’il avait attiré mon attention sur ma soif, celle-ci envahissait toute ma tête, contaminant les sensations plus agréables de ma course, des lèvres d’Edward, de baisers à venir…

  — Tiens-toi tranquille un instant, m’ordonna-t-il en posant ses mains sur mes épaules. (Son contact m’apaisa momentanément.) Ferme les paupières.

  J’obtempérai, et il caressa mes pommettes. Mon souffle se fit plus court, et je craignis de m’empourprer avant de me souvenir que ce n’était plus possible.

  — Écoute, poursuivit-il. Que perçois-tu ?

  « Tout », aurais-je pu répondre. Sa voix parfaite, sa respiration, le frôlement de ses lèvres quand il parlait, le chuchotement des oiseaux nettoyant leurs ailes dans les cimes et leur pouls infime, le friselis des feuilles d’érable, le cliquetis ténu des fourmis qui marchaient à la queue leu leu sur le tronc de l’arbre le plus proche. Comme je savais qu’il avait une idée précise en tête, j’élargis mon champ auditif, traquant autre chose que le faible bourdonnement de la vie qui m’entourait. Non loin de nous, il y avait une clairière – le vent résonnait différemment sur l’herbe à découvert – ainsi qu’un torrent aux berges rocheuses. Là, à côté du clapotis de l’eau, je perçus les éclaboussures de langues en train de laper, le martèlement de gros cœurs, le feulement d’un sang épais courant dans des veines…

  Ma gorge sembla se rétrécir, soudain.

  — Le ruisseau au nord-est ? demandai-je sans rouvrir les yeux.

 

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