RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 42

by Stephenie Meyer


  — Tout. La chaleur, la douceur de la peau, l’odeur alléchante… Moi, je n’ai rien perdu, mais j’ai peur que, pour toi, ce soit un peu plus triste.

  Il partit d’un rire tendre.

  — Tu aurais du mal à trouver quelqu’un de moins triste que moi en ce moment. Impossible, même. Rares sont ceux qui obtiennent tout ce qu’ils désirent, plus des choses auxquelles ils n’ont pas pensé.

  — Serais-tu en train d’esquiver la question ?

  Il enfouit son visage dans mon cou.

  — Tu es tiède, chuchota-t-il.

  C’était sûrement vrai, dans un sens. Ainsi, sa main me semblait chaude. Son contact différait de celui de Jacob, brûlant, il était aussi plus confortable. Plus naturel. Edward fit lentement courir ses doigts sur mon visage, le long de ma gorge, de ma poitrine, jusqu’à ma taille. J’étouffai un gémissement.

  — Tu es douce.

  Son toucher était comme du satin sur ma peau.

  — Quant à ton parfum, je ne pourrais dire qu’il me manque. Te souviens-tu de la trace des randonneurs, pendant notre chasse ?

  — Je me suis obligée à ne pas le faire.

  — Imagine un peu que tu l’embrasses…

  Ma gorge explosa dans un geyser de feu, comme si on avait alimenté le ballon d’une montgolfière.

  — Oh !

  — Exactement. Alors, la réponse est non. Je suis plein d’une joie pure, parce que rien ne me manque. Nul n’est plus comblé que moi, en cet instant.

  J’allais l’informer que j’étais l’exception à cette règle, quand mes lèvres furent soudain très occupées…

  Plus tard, à l’heure où l’étang prenait une couleur perle sous la lumière du soleil levant, je lui posai une nouvelle question.

  — Combien de temps cela dure-t-il ? Vois Carlisle et Esmé, Emmett et Rose, Alice et Jasper… ils ne passent pas leurs journées enfermés dans leurs chambres. Au contraire, ils sont dehors tout le temps, habillés, avec les autres. Est-ce que… le désir retombe ?

  Je me blottis contre lui, histoire de lui montrer clairement à quoi je pensais.

  — Pas facile à dire. Tout le monde est différent, toi plus que les autres. Le nouveau-né moyen est trop obsédé par sa soif pour s’intéresser à grand-chose d’autre. Pas toi. Au bout d’une année, le vampire de base découvre de nouveaux besoins. Ni la soif ni aucun désir ne s’estompent jamais complètement. Tout l’art réside dans l’équilibre qu’on apprend à instaurer, dans la découverte des priorités, dans la gestion de…

  — Combien ?

  Il sourit en plissant le nez.

  — Rosalie et Emmett ont été les pires. Il a fallu une bonne décennie pour que je réussisse à rester dans un rayon de dix kilomètres par rapport à eux. Même Carlisle et Esmé ont eu du mal à le supporter et ils ont fini par jeter dehors nos tourtereaux. Esmé leur a offert une maison aussi. Plus prestigieuse que celle-ci. Elle connaît les goûts de Rose comme elle connaît les tiens.

  — Dix ans, donc ?

  J’étais à peu près convaincue que Rosalie et Emmett n’avaient rien en commun avec nous. Toutefois, envisager que cela dure plus longtemps eût été prétentieux.

  — Et après ? Tout le monde redevient normal ? Comme eux ?

  — Je ne vois pas très bien ce que tu entends par « normal », s’amusa Edward. Pour toi, ma famille a vécu de manière plus ou moins humaine, mais tu dormais la nuit. On dispose d’énormément de temps, quand on peut se passer de sommeil. Ça permet notamment d’équilibrer ses… intérêts. Voilà pourquoi je suis le meilleur musicien de la famille, pourquoi aussi j’ai le plus lu, Carlisle mis à part, pourquoi j’ai étudié la plupart des sciences et je parle couramment bien des langues… Emmett aimerait faire croire que je suis un monsieur-je-sais-tout à cause de ma faculté à lire dans les pensées des gens. En vérité, c’est simplement parce que j’ai disposé de beaucoup de loisir.

  Nous nous esclaffâmes, et les secousses de notre hilarité provoquèrent de drôles de sensations au sein de nos corps imbriqués, mettant un terme à la conversation.

  25

  SERVICE RENDU

  Ce ne fut qu’un peu plus tard qu’Edward me ramena à mes priorités. Il n’eut besoin que d’un mot.

  — Renesmée…

  Je soupirai. Elle allait bientôt se réveiller. Il devait être presque sept heures du matin. Me chercherait-elle ? Soudain, quelque chose, proche de la panique, me pétrifia sur place. À quoi ressemblerait-elle, aujourd’hui ? Edward perçut ma tension.

  — Tout va bien, chérie. Habille-toi, et nous serons là-bas en moins de deux secondes.

  Je dus sûrement avoir l’air d’un personnage de dessin animé, à la façon dont je bondis sur mes pieds, regardai Edward – son corps adamantin luisait faiblement dans la lumière diffuse – avant de me tourner vers l’ouest, où Renesmée attendait, répétant ainsi à plusieurs reprises le geste en moins d’une seconde. Si Edward sourit, il n’éclata pas de rire. Quelle force d’âme !

  — Tout n’est qu’une question d’équilibre, mon amour. Tu es si douée que je ne pense pas qu’il te faudra très longtemps pour donner sa juste valeur à chaque chose.

  — Et puis, nous avons toute la nuit, n’est-ce pas ?

  — Autrement, crois-tu que je t’autoriserais à t’habiller ? plaisanta-t-il.

  Il faudrait que je me contente de cela pour tenir la journée. Je refrénerais ce désir dévastateur afin d’être une bonne… j’eus du mal à formuler le mot, même mentalement. Bien que Renesmée fût très réelle et vitale à mes yeux, j’avais encore des difficultés à m’envisager comme une mère. J’imagine que n’importe qui, à ma place, aurait éprouvé la même chose – après tout, je n’avais pas eu neuf mois pour m’habituer à l’idée. De surcroît, mon enfant changeait d’heure en heure.

  Repenser à la croissance accélérée de Renesmée me replongea aussitôt dans la panique. Je ne m’arrêtai même pas devant la double porte ornementée du dressing pour souffler un coup et me demander ce qu’Alice avait bien pu concocter. Je m’engouffrai à l’intérieur, prête à enfiler ce qui me tomberait sous la main. Grave erreur ! J’aurais dû me douter que ce ne serait pas aussi simple.

  — Lesquels sont à moi ? lançai-je.

  Comme annoncé, la pièce était plus vaste que notre chambre à coucher. Si ça se trouve, elle surpassait en surface l’ensemble de la maisonnette, mais je n’aurais su m’en assurer sans la mesurer. J’eus une brève vision d’Alice s’efforçant de convaincre Esmé d’ignorer les proportions afin de l’autoriser à élaborer cette monstruosité. Je me demandai comment elle avait emporté la partie. Tous les habits étaient enfermés dans des housses blanches et impeccables, sur des rangées et des rangées de cintres.

  — À ma connaissance, tout t’appartient, sauf ce porte manteau-là, me dit Edward en effleurant une barre qui s’étendait sur la moitié du mur, à gauche de la porte.

  — Pardon ?

  Il haussa les épaules.

  — Cette Alice ! marmonnâmes-nous à l’unisson

  Le prénom, dans sa bouche, sonna comme une constatation ; dans la mienne, comme une grossièreté.

  — Bah ! maugréai-je ensuite en baissant la fermeture Éclair de la housse la plus proche.

  Je retins un grognement quand je découvris une robe du soir en soie… rose. Me dégoter une tenue normale allait me prendre toute la journée !

  — Laisse-moi t’aider, intervint Edward.

  Humant l’air, il suivit une trace quelconque jusqu’au fond de la pièce, où se trouvait un placard. Il renifla de nouveau, ouvrit un tiroir. Avec un sourire triomphant, il en sortit un jean d’un bleu artistiquement délavé.

  — Comment fais-tu ça ? demandai-je en le rejoignant.

  — Le denim a sa propre odeur, comme toute chose. Et maintenant… de la flanelle ?

  Se fiant à son odorat, il s’approcha d’une barre, d’où il tira un T-shirt blanc à manches longues qu’il me lança. Je le remerciai chaleureusement en inhalant les arômes des tissus, histoire de faci
liter mes futures recherches, dans cette maison de fous. Je mémorisai ceux du satin et de la soie. Je les éviterais, à l’avenir.

  Edward ne mit que quelques secondes à s’habiller. Si je ne l’avais vu nu, j’aurais estimé qu’il n’y avait pas plus beau que lui en pantalon de toile et pull-over beige. Il me prit la main, et nous filâmes dans le jardin clos, sautâmes par-dessus le mur d’enceinte et nous enfonçâmes dans la forêt à une vitesse terrifiante. Au bout d’un instant, je récupérai ma main et le défiai à la course. Cette fois, il me battit.

  Renesmée était réveillée. Assise par terre en compagnie de Rose et d’Emmett, elle jouait avec un petit tas d’argenterie tordue. Elle tenait une cuiller déformée et, dès qu’elle m’aperçut à travers la baie vitrée, elle la jeta sur le sol, entaillant le plancher au passage, et tendit un doigt impérieux dans ma direction. Son public s’esclaffa. Alice, Jasper, Esmé et Carlisle, installés sur le canapé, la regardaient comme si elle était le film le plus captivant qui fût.

  Je franchis la porte avant que leurs rires aient eu le temps de s’éteindre et je bondis à travers la pièce pour prendre Renesmée dans mes bras, le tout en une seconde. Nous nous sourîmes, ravies de nous retrouver. Elle avait changé, mais pas trop. Légèrement plus grande, peut-être, la silhouette affinée, moins bébé et plus enfant. Ses cheveux avaient encore poussé d’un centimètre, et ses boucles rebondissaient comme des ressorts à chacun de ses mouvements. Sur le chemin du retour à la villa, j’avais laissé mon imagination s’emballer, et j’avais craint pire que cela. Grâce à mes angoisses exagérées, ces légères transformations furent presque un soulagement. Même sans les mesures de Carlisle, j’étais certaine qu’elle avait évolué plus lentement que la veille.

  Elle tapota ma joue et je frémis. Elle avait faim.

  — Elle est levée depuis longtemps ? m’enquis-je.

  Edward avait déjà disparu dans la cuisine, sûrement pour préparer le petit déjeuner de Renesmée, ayant vu aussi clairement que moi ses envies. Aurait-il détecté sa manière particulière de communiquer s’il avait été le seul à la connaître, dans la mesure où il aurait sans doute cru lire dans ses pensées comme dans celles de tout un chacun ?

  — Il y a quelques minutes à peine, me répondit Rose. Nous vous aurions appelés, si vous n’étiez pas venus de vous-mêmes. Elle vous réclame depuis son réveil. Plus exactement, elle exige votre présence. Esmé a sacrifié une de ses ménagères en argent pour calmer le bébé monstre.

  Rose sourit avec une telle tendresse que sa critique passa sans problème.

  — Nous ne voulions pas… euh… vous déranger, ajouta-t-elle.

  Elle se mordit les lèvres et se détourna en s’efforçant de retenir ses rires. Derrière moi, Emmett s’esclaffa en silence, déclenchant les vibrations de la maison jusque dans ses fondations. Je fis comme si de rien n’était.

  — Nous allons vite aménager ta chambre, dis-je à Renesmée. Tu vas aimer le cottage. Il est magique. D’ailleurs, merci, Esmé. Il est génial.

  Ma belle-mère n’eut pas le loisir de répondre, car Emmett fut pris d’un nouveau fou rire, bruyant cette fois.

  — Parce qu’il est toujours debout ? hoqueta-t-il entre deux ricanements. J’aurais pensé que vous l’aviez réduit à l’état de ruine. Qu’avez-vous fichu, cette nuit ? Discuté de l’endettement du pays ?

  Grinçant des dents, je me souvins des conséquences négatives qu’avait entraînées ma colère de la veille. Certes, Emmett n’était pas aussi fragile que Seth. À propos…

  — Où sont les loups ?

  Je jetai un coup d’œil par la baie vitrée. Aucune trace de Leah.

  — Jacob est parti tôt ce matin, expliqua Rosalie, en se renfrognant soudain. Seth l’a accompagné.

  — Quelque chose l’avait contrarié ? demanda Edward, qui revenait de la cuisine avec le biberon de Renesmée.

  Apparemment, l’expression de Rosalie cachait des soucis plus graves. Je lui tendis ma fille pour qu’elle la nourrisse. J’avais beau être dotée d’un talent spécial pour me contrôler, il était encore trop tôt pour que je me risque à l’exercice.

  — Je n’en sais rien et je m’en fiche, répliqua Rose. Il regardait dormir Nessie, béat comme l’imbécile qu’il est, puis il a sauté sur ses pieds sans prévenir et a filé. J’étais drôlement contente. Plus il passera de temps ici, plus nous aurons du mal à nous débarrasser de la puanteur.

  — Voyons, Rose, la morigéna doucement Esmé.

  — De toute façon, enchaîna l’interpellée, ça n’a guère d’importance, puisque nous allons bientôt partir.

  — Je persiste et signe, intervint Emmett, reprenant visiblement le fil d’une ancienne conversation. Nous devrions nous rendre directement dans le New Hampshire pour préparer le terrain. Bella est inscrite à Dartmouth. J’ai l’impression qu’elle sera vite en mesure de suivre ses cours. Je suis sûr que tu seras la meilleure élève, ajouta-t-il à mon intention avec un sourire malicieux. Puisque rien ne t’intéresse la nuit, en dehors des études.

  Rosalie rigola. « Garde ton calme, garde ton calme », psalmodiai-je dans ma tête. Ça fonctionna, pour ma plus grande fierté. En revanche, Edward se fâcha, ce qui me surprit. Il lâcha un grondement mauvais, et un éclat de rage noire traversa son visage. Alice réagit la première en se levant d’un bond.

  — Que diable fabrique ce Jacob ? s’exclama-t-elle. Qu’est-ce qui lui prend de démolir mon emploi du temps de la journée comme ça ? Je ne vois plus rien ! Zut ! Regarde-toi, Bella ! Il faut absolument que je te montre comment utiliser ton dressing !

  Un instant, je fus ravie de la diversion de Jacob, quelle qu’elle fût. Ce fut de courte durée, hélas.

  — Il a parlé à Charlie, rugit Edward en serrant les poings. Ton père va venir ici, Bella. Aujourd’hui.

  Alice lâcha un juron qui parut très déplacé, vu sa voix de dame bien élevée. Puis elle déguerpit par la porte de derrière.

  — Quoi ? m’écriai-je. Mais… il ne comprend donc rien ? Comment a-t-il pu ?

  Il était exclu que Charlie découvre mon état ou l’existence des vampires. Cela l’inscrirait sur une liste dont même les Cullen ne pourraient le sauver.

  — Jacob arrive, grommela Edward.

  Il avait dû commencer à pleuvoir, un peu plus à l’est, car Jake entra en s’ébrouant comme un chien, expédiant des gouttelettes sur le tapis et le canapé, qui en fut moucheté de gris. Ses dents luisaient entre ses lèvres sombres. Son regard était brillant, enthousiaste. Il se mouvait avec des gestes saccadés, comme si l’idée de détruire la vie de mon père le réjouissait.

  — Salut, tout le monde ! lança-t-il, radieux.

  Un silence de plomb l’accueillit. Leah et Seth (humains) le suivaient. Leurs mains tremblaient sous l’effet de la tension qui régnait dans la pièce.

  — Rose ? dis-je en tendant les bras.

  Sans un mot, elle me donna Renesmée que je serrai contre mon cœur muet, tel un talisman censé contenir une crise éventuelle. Je la garderais avec moi jusqu’à ce que je sois persuadée que ma décision de tuer Jacob relevait d’arguments rationnels plutôt que de la fureur pure. Renesmée restait immobile, regardant autour d’elle, écoutant. Quelle part saisissait-elle de ce qui se passait ?

  — Charlie ne va pas tarder, m’annonça Jacob avec décontraction. Je le précède de peu. Alice est allée te chercher des lunettes de soleil, j’imagine ?

  — Tu imagines trop pour ton bien, grondai-je. Qu’as-tu fait ?

  Le sourire de Jacob s’estompa un peu, mais il était bien trop excité pour répondre sérieusement.

  — Blondie et Emmett m’ont réveillé, ce matin, en parlant de votre installation à l’autre bout du pays. Comme si je pouvais vous laisser partir ! On est bien d’accord que la raison principale de cette fuite était Charlie, non ? Eh bien, grâce à moi, le problème est résolu.

  — Te rends-tu seulement compte de l’ânerie que tu viens de commettre ? Tu mets sa vie en danger !

  — Pas du tout ! protesta-t-il. C’est toi
le seul danger potentiel, dans les parages. Mais tu as bien une espèce de pouvoir de contrôle surnaturel, non ? Si tu veux mon avis, ce n’est pas aussi chouette que lire dans les pensées d’autrui, d’ailleurs. Beaucoup moins marrant.

  Edward fonça sur Jacob. Bien qu’il soit plus petit que lui d’une demi-tête, l’Indien recula devant la colère qu’il irradiait littéralement.

  — Ce n’est qu’une théorie, sale cabot ! Tu as l’intention de la tester sur Charlie ? As-tu réfléchi à la douleur qu’une rencontre allait occasionner à Bella, même si elle se retient ? Ou à sa souffrance émotionnelle si ce n’est pas le cas ? Ce qui arrive à Bella t’est complètement égal, ou quoi ?

  Renesmée appuya ses doigts sur ma joue, et son anxiété colora la scène qui se rejouait dans son esprit. Les paroles d’Edward eurent le mérite de transpercer enfin la bonne humeur de Jacob, qui fronça les sourcils, et dont la mâchoire se décrocha.

  — Bella aura mal ?

  — Autant que si tu lui enfonçais un fer chauffé à blanc dans la gorge !

  Je tressaillis en me rappelant l’odeur du sang humain.

  — Je l’ignorais, chuchota Jacob, douché.

  — Auquel cas tu aurais mieux fait de demander la permission avant, râla Edward.

  — Tu ne me l’aurais pas donnée.

  — À juste titre !

  J’interrompis la dispute.

  — J’importe peu, lançai-je, très raide, accrochée tant à Renesmée qu’à ma raison. C’est de Charlie qu’il s’agit, Jacob. Comment as-tu osé l’exposer à pareille menace ? Comprends-tu que, pour lui, désormais, c’est la mort ou la transformation en vampire ?

  Ma voix tremblait sous l’effet des larmes que mes yeux n’étaient plus capables de verser. Si Jacob semblait ébranlé par les accusations d’Edward, il accueillit les miennes avec indifférence.

  — Du calme, Bella. Je ne lui ai rien révélé de plus que ce que tu te préparais à lui dire.

  — Sauf qu’il débarque ici !

  — C’était bien le but, figure-toi. N’envisageais-tu pas de le laisser tirer les mauvaises conclusions ? Je lui ai fourni une excellente fausse piste, si tu permets.

 

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