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RÉVÉLATION

Page 45

by Stephenie Meyer


  — Je doute qu’elle soit un vampire, encore moins un vampire nouveau-né, lança Emmett. Elle est bien trop docile !

  Tous les commentaires gênants qu’il s’était permis en présence de mon père me revinrent à l’esprit. Il eut de la chance que je sois en charge de Renesmée. Incapable de me maîtriser entièrement, je grondai cependant.

  — Hou ! J’ai la frousse ! se marra le géant.

  Je sifflai avec rage, et l’enfant bougea. Elle ouvrit les paupières, regarda autour d’elle, un peu perdue, puis renifla et m’effleura le visage.

  — Charlie reviendra demain, lui expliquai-je.

  — Génial ! lâcha Emmett.

  Rosalie joignit ses rires aux siens, cette fois.

  — Ce que tu es bête, Emmett, grogna Edward.

  Il tendit les bras pour s’emparer de Renesmée. Devant mon hésitation, il m’adressa un clin d’œil complice. Je cédai.

  — Comment ça ? brailla Emmett.

  — Crois-tu malin d’asticoter le vampire le plus fort de la maison ?

  — Oh, je t’en prie !

  — Te souviens-tu, Bella, poursuivit Edward, il y a quelques mois, je t’ai demandé de me rendre un service quand tu serais immortelle ?

  Cela me rappelait effectivement quelque chose. Je ravivai ma mémoire humaine et ses conversations floues. Au bout d’un moment, cela me revint.

  — Oh ! lâchai-je.

  Alice partit d’un long rire carillonnant. Jacob passa la tête par la porte de la cuisine, la bouche pleine.

  — Quoi ? grommela Emmett.

  — Tu crois ? demandai-je à Edward.

  — Fais-moi confiance.

  — Alors, Emmett, dis-je après avoir pris une grande aspiration. Que dirais-tu d’un petit pari ?

  Il se leva aussitôt.

  — Super ! Vas-y.

  J’hésitai. Il était tellement impressionnant.

  — Tu as les foies ? se moqua-t-il.

  Je carrai les épaules.

  — Toi et moi. Un défi. Je te prends au bras de fer. La table de la salle à manger. Tout de suite.

  Le sourire d’Emmett s’élargit.

  — Hum, intervint Alice, je crois qu’Esmé aime beaucoup cette table, Bella. C’est une antiquité.

  Sa mère la remercia d’un hochement de tête.

  — Aucun souci, lança Emmett. Par ici, jeune arrogante.

  Je le suivis dans le garage, les autres derrière nous. Près de la rivière, un gros bloc de granit s’était détaché d’un éboulement. C’est là qu’Emmett se dirigeait. Bien qu’un peu arrondi et irrégulier, le rocher ferait l’affaire. Mon adversaire y plaça son coude et m’invita à le rejoindre. La nervosité s’empara une fois de plus de moi quand je vis ses énormes biceps, mais je réussis à garder une expression sereine. Edward m’avait garanti que je serais plus forte qu’aucun d’entre eux pendant un certain temps. Il avait paru très sûr de lui, je me sentais effectivement puissante. Assez, cependant ? Je n’avais que deux jours, ce qui devait entrer en ligne de compte. À moins que je ne souffre de quelque anormalité. Je n’étais peut-être pas aussi forte que les autres nouveau-nés. Voilà pourquoi il m’était si facile de conserver la maîtrise de moi. À mon tour, je plaçai mon coude sur la pierre en m’efforçant d’adopter une attitude décontractée.

  — Bien, Emmett. Si je gagne, tu n’as plus le droit de commenter ma vie sexuelle devant personne, y compris Rosalie. Plus d’allusions, plus d’insinuations. Rien.

  — D’accord, bougonna-t-il. Si c’est moi qui gagne, je te promets que ça sera encore pire.

  Entendant que je cessais de respirer, il eut un sourire diabolique. Il ne bluffait pas.

  — Alors, sœurette, on recule ? me provoqua-t-il. Tu n’as pas grand-chose de féroce en toi, hein ? Je te parie que ce cottage n’a pas une égratignure. Edward t’a-t-il dit combien de maisons Rosalie et moi avions détruites ?

  Grinçant des dents, je saisis sa main.

  — Un, deux…

  — Trois, grommela-t-il, en appuyant.

  Il ne se passa rien.

  Oh, je sentis la pression qu’il exerçait sur moi ! Mon esprit paraissait doué pour toutes ces sortes de calculs, et je devinai que, s’il n’avait rencontré aucune résistance, son bras se serait abattu sans mal sur le rocher. Mon plaisir en augmenta d’autant, et je me demandai vaguement si une bétonnière roulant à soixante kilomètres à l’heure sur une pente raide dégagerait une puissance égale. Quatre-vingts kilomètres à l’heure ? Cent ? Plus, sans doute. Les efforts d’Emmett ne suffirent pas à m’ébranler. La pression de sa main contre la mienne n’était pas déplaisante. Elle était même agréable, bizarrement. Je m’étais montrée tellement prudente depuis mon réveil, je m’étais tellement obligée à ne rien casser. Utiliser mes muscles m’offrait une sorte de soulagement. Permettre à la force de s’écouler plutôt que la restreindre.

  Mon adversaire grogna. Son front était plissé, son corps tétanisé, tout entier concentré sur l’obstacle que ma main immobile constituait. Je le laissai transpirer – pour ainsi dire – pendant un moment tout en jouissant de la sensation que me procurait ma résistance. Au bout de quelques secondes, je me lassai, cependant. Je pliai le coude. Emmett perdit deux centimètres de terrain.

  J’éclatai de rire. Lui gronda, féroce, la mâchoire serrée.

  — N’oublie pas que tu devras te taire, lui rappelai-je.

  Sur ce, j’aplatis sa main sur la pierre. Un craquement assourdissant résonna dans les arbres. Le rocher frissonna, un morceau se détacha et roula au sol. Il tomba sur le pied d’Emmett, ce qui me fit ricaner. J’entendis les rires étouffés de Jacob et d’Edward. Emmett jeta le fragment cassé au-delà de la rivière. Le caillou fendit en deux un jeune érable avant de s’écraser à la base d’un énorme épicéa qui se fracassa sur un troisième arbre.

  — Revanche ! exigea le géant. Demain.

  — Ma force ne s’effacera pas aussi vite, lui rétorquai-je. Donne-lui plutôt un mois.

  — Demain, répéta-t-il en grondant.

  — Comme tu voudras, grand frère !

  Il tourna les talons, non sans envoyer au préalable un coup de poing dans le granit, déclenchant une avalanche d’éclats et de poussière. Plutôt cool, même si le geste était puéril.

  Fascinée par la preuve que j’étais plus forte que le plus fort des vampires de ma connaissance, je positionnai mes mains sur la pierre, doigts écartés, et j’enfonçai ces derniers dedans, l’écrasant plutôt que la creusant ; sa consistance me fit penser à celle d’un fromage dur. J’obtins vite une poignée de gravier.

  — Génial, marmonnai-je.

  Un grand sourire sur les lèvres, j’effectuai une brusque rotation et, tel un karatéka, assenai le tranchant de ma main sur le rocher, qui gémit, grinça et céda dans un nuage de fragments, brisé net en deux. Je m’esclaffai. Sans prêter attention à d’autres rires, dans mon dos, j’entrepris de réduire la pierre en gravillons à coups de pied et de poing, ce qui me procura un plaisir indicible. Soudain, un nouveau son ténu, clochette tintinnabulant, me détourna de mon jeu idiot.

  — Vient-elle de rire ?

  Tout le monde contemplait Renesmée avec un ahurissement identique au mien.

  — Oui, répondit Edward.

  — Reconnais que tu es risible, marmonna Jacob en levant les yeux au ciel.

  — Ose dire que tu ne t’es pas laissé aller, la première fois, clébard ! se moqua Edward, sans méchanceté cependant.

  — C’était différent, se défendit l’Indien en lui donnant une bourrade amicale (à ma plus grande surprise). Bella est censée être adulte, mariée, mère de famille, et tout. Ne devrait-elle pas faire preuve de plus de dignité ?

  Renesmée fronça les sourcils et frôla le visage de son père.

  — Que veut-elle ? demandai-je.

  — Moins de dignité, s’amusa Edward. Elle avait presque autant de plaisir à te regarder que toi à détruire ce malheureux rocher.

  — Je suis drôle ? lançai-je à Renesmée en me précipitant v
ers elle.

  Elle me tendit aussitôt les bras, et je la pris et lui offris un éclat de pierre.

  — Tu veux essayer ?

  Me gratifiant de son sourire éblouissant, elle attrapa le caillou à deux mains. Elle serra les doigts, et un pli concentré marqua son front. On entendit un bruit de meulage, et de la poussière tomba. L’air inquiet, la petite me rendit le bout de pierre.

  — Je m’en occupe, dis-je en le réduisant en poussière.

  Elle applaudit en riant, un son si joli que nous ne pûmes que l’imiter.

  Tout à coup, le soleil perça les nuages, nous inondant de longs rayons rouges et dorés, et la beauté de ma peau me fascina. M’éblouit. Renesmée caressa les facettes des diamants qui couraient sur mon bras avant de poser le sien à côté. Il n’émettait qu’une faible luminosité, subtile et mystérieuse. Elle ne serait pas contrainte de rester à l’intérieur, un jour de grand soleil, contrairement à moi. Elle effleura ma joue, mécontente de la différence qui nous séparait.

  — C’est toi la plus jolie, lui assurai-je.

  — Je ne suis pas certain d’être d’accord avec ça, objecta Edward.

  Je me tournai vers lui, et les reflets du soleil sur son visage me réduisirent au silence. Jacob faisait semblant de se protéger les yeux.

  — Bella le monstre, commenta-t-il.

  — C’est une créature stupéfiante, murmura Edward.

  Comme s’il était d’accord avec Jake, comme si ses paroles avaient été un compliment. Edward était à la fois captivant et captivé.

  Il était étrange, mais pas surprenant, puisque tout était étrange désormais, que je me révèle douée pour quelque chose. Humaine, je n’avais brillé en rien. Je m’étais débrouillée pour gérer Renée, mais des tas de gens s’en seraient sans doute mieux tirés que moi ; ainsi, Phil paraissait très à l’aise. J’avais été bonne élève, jamais première. Naturellement, j’étais tout sauf douée en sport. Je n’avais aucun talent artistique ni musical, rien dont je puisse me vanter. Personne ne m’avait jamais récompensée parce que je lisais beaucoup. Au bout de dix-huit années de médiocrité, je m’étais habituée à être moyenne. Je me rendais compte à présent que j’avais renoncé depuis longtemps à aspirer à l’éclat en quelque domaine que ce fût. Je faisais de mon mieux avec ce que j’avais, tout simplement, sans jamais être complètement adaptée à mon monde.

  À présent, c’était très différent. J’étais « stupéfiante », à leurs yeux comme aux miens. Comme si j’avais été destinée à devenir vampire. L’idée m’amusa, me donna envie de chanter. J’avais enfin trouvé ma vraie place dans l’univers ; je n’étais plus décalée ; j’y brillais.

  27

  PROJETS DE VOYAGE

  Depuis que j’étais vampire, je m’intéressais beaucoup plus à la mythologie qu’autrefois.

  Souvent, quand je repensais à mes trois premiers mois d’immortelle, j’imaginais l’allure que le fil de ma destinée pouvait avoir sur le métier à tisser des Parques – lequel existait vraiment, qui l’aurait cru ? Le mien avait changé de couleur, j’en étais certaine. Il avait dû commencer par être d’un joli beige rassurant et apaisant, un fond de décor plutôt agréable. Maintenant, il avait sûrement viré au cramoisi, ou à un or étincelant. La trame de ma famille et de mes amis entremêlant leurs fils au mien formait une belle tapisserie brillante, pleine de couleurs vives et complémentaires.

  Je m’étonnais d’avoir intégré certains de ces fils dans ma vie. Ainsi, je ne m’étais pas attendue aux loups-garous et à leurs teintes soutenues et boisées. Il y avait Jacob, bien sûr, et Seth. Mais mes anciens camarades Quil et Embry étaient devenus des composants du tissu lorsqu’ils s’étaient ralliés à la meute de Jake, et même Sam et Emily se montraient cordiaux. Les tensions entre vampires et loups s’étaient calmées, surtout grâce à Renesmée. Il était difficile de ne pas l’aimer.

  Sue et Leah Clearwater participaient également à notre existence – elles aussi, constituaient une surprise. Sue semblait s’être donné pour mission de faciliter l’accès de Charlie au monde des chimères. Elle l’accompagnait chez les Cullen la plupart du temps, même si elle n’y était jamais aussi à l’aise que son fils et la plupart des membres de la meute de Jacob. Elle parlait peu, se bornant à coller, protectrice, à mon père. Elle était toujours la première qu’il regardait, lorsque Renesmée accomplissait un geste particulièrement précoce, ce qui n’était pas rare. En guise de réponse, Sue jetait un coup d’œil à Seth, l’air de dire : « Oui, à qui le dis-tu ! »

  Leah était encore plus gênée que sa mère, chez nous, et elle était la seule de notre tribu récemment élargie à manifester de l’hostilité envers notre fusion. Toutefois, Jacob et elle partageaient une nouvelle camaraderie qui empêchait qu’elle s’éloigne. J’avais interrogé Jake à ce sujet, un jour, un peu hésitante : je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regardait pas ; en même temps leurs relations avaient pris une tournure si différente que j’étais curieuse. Haussant les épaules, il m’avait répondu que c’était un truc lié à la meute. Elle était son second, maintenant, son « Bêta ».

  — Puisque je suis bien parti pour remplir pleinement ce poste d’Alpha, autant faire les choses comme il faut, m’avait-il expliqué.

  Ses responsabilités amenaient Leah à le consulter souvent ; et comme il était tout le temps avec Renesmée… Il n’empêche, elle était la seule à se sentir malheureuse en notre compagnie. La joie était à présent l’élément constitutif le plus important de ma vie, le motif récurrent de la tapisserie. À tel point que j’étais plus proche de Jasper que je n’aurais jamais rêvé l’être. Au début, pourtant, cela m’avait agacée, et je m’en étais plainte à Edward un soir, après que j’avais déposé Renesmée dans son berceau en fer forgé.

  — Nom d’une pipe ! m’étais-je exclamée. Si je n’ai pas encore tué Charlie ou Sue, c’est que ça ne se produira sans doute pas. J’aimerais bien que Jasper arrête de me suivre comme un toutou !

  — Personne ne se méfie de toi, Bella, l’avait défendu Edward. Tu sais comment est Jasper. Il ne peut résister à une bonne atmosphère émotionnelle. Tu es heureuse, mon amour, alors il gravite autour de toi sans y réfléchir.

  Puis il m’avait serrée contre lui, parce que rien ne le ravissait plus que mon extase permanente. Il est vrai que j’étais euphorique la plupart du temps. Les journées ne suffisaient pas à ce que je me lasse de mon adorable fille ; les nuits ne comptaient pas assez d’heures pour satisfaire le besoin que j’avais de mon mari.

  Le bonheur avait son revers, cependant. Si l’on avait retourné la trame de nos destins, j’imagine que le motif qui serait apparu au revers de la tapisserie aurait été tissé des fils gris du doute et de la peur.

  Renesmée prononça son premier mot à une semaine. « Maman. » Cela aurait dû me réjouir, si ce n’est que ses progrès me terrifiaient. J’eus du mal à me contraindre à sourire. Comme elle enchaîna aussitôt sur sa première phrase – « Maman, où est pépé ? » –, cela me facilita encore moins la tâche. Elle s’était exprimée d’une voix claire, un soprano aigu, et seulement parce que je me trouvais de l’autre côté de la pièce. Elle avait déjà posé la question à Rosalie, en recourant à son moyen de commu nication normal (ou très anormal, cela dépendait du point de vue). Sa tante n’ayant pas la réponse, Renesmée s’était adressée à moi.

  Ce fut pareil quand elle marcha pour la première fois, moins de trois semaines plus tard. Pendant un long moment, elle se contenta d’observer Alice, qui s’affairait à arranger des bouquets dans le salon, dansant de-ci de-là, les bras chargés de fleurs. Renesmée se mit alors debout et, sans vaciller le moins du monde, traversa la pièce avec presque autant de grâce qu’Alice.

  Jacob applaudit, la réaction qu’espérait Renesmée, sans doute aucun. Le lien qui les unissait avait pour conséquence que les volontés de Jacob passaient toujours au second plan, que son premier réflexe était de donner à la petite ce qu’elle voulait ou ce dont elle avait besoin. Mais nos ye
ux se croisèrent, et je lus la panique qui habitait les miens reflétée dans les siens. Je m’obligeai à taper des mains également en tâchant de dissimuler la peur que m’inspirait ma fille. Edward se joignit à moi – il ne nous fut pas nécessaire d’exprimer nos pensées pour comprendre qu’elles étaient identiques.

  Edward et Carlisle s’étaient lancés dans des recherches frénétiques, en quête de réponses, d’une description de ce qui nous attendait. Ils n’avaient pas trouvé grand-chose, rien qui fût vérifiable en tout cas.

  Alice et Rosalie avaient l’habitude de débuter la journée par un défilé de mode. Renesmée ne portait jamais deux fois la même tenue, partiellement parce qu’elle grandissait trop vite, partiellement parce que ses tantes essayaient de constituer un album de photos qui s’étalerait sur plusieurs années au lieu de quelques semaines. Elles prenaient des milliers de clichés afin d’illustrer chaque phase de son enfance accélérée.

  À trois mois, Renesmée aurait pu passer pour un grand enfant d’un an ou un petit de deux. Elle était plus fine et plus gracieuse qu’une fillette ayant tout juste commencé à marcher, et ses proportions étaient plus équilibrées, à l’instar de celles d’un adulte. Ses boucles couleur bronze lui tombaient jusqu’à la taille. Je ne pouvais me résoudre à les couper, quand bien même Alice m’eût autorisée à le faire. Son discours était dénué de fautes de grammaire ou de défauts de prononciation ; néanmoins, elle se donnait rarement cette peine, préférant montrer aux gens ce qu’elle voulait. Elle était capable de marcher, mais aussi de danser et de courir. Et elle savait lire.

  Un soir, je lui avais lu du Tennyson, parce que le rythme de sa poésie me paraissait apaisant. J’avais été contrainte de constamment chercher de nouveaux livres : Renesmée, contrairement aux autres enfants, n’aimait pas qu’on lui répète la même histoire à l’heure du coucher ; elle n’appréciait pas plus les albums. Ce soir-là, elle effleura ma joue, et j’eus droit à une image de nous deux en train de lire, si ce n’est qu’elle tenait le volume. Je le lui tendis en souriant.

  — « La musique est suave ici, déchiffra-t-elle sans hésiter, qui tombe plus doucement que les pétales de roses sur l’herbe ou que les rosées nocturnes sur des eaux paisibles entre les murs de granit sombre d’un col miroitant1… »

 

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