RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 46

by Stephenie Meyer


  Je lui repris le texte d’un geste mécanique.

  — Si tu lis, comment vas-tu t’endormir ? lui demandai-je d’une voix qui avait du mal à ne pas trembler.

  D’après les calculs de Carlisle, la croissance physique de Renesmée se ralentissait ; en revanche, ses facultés mentales continuaient à progresser à toute vitesse. Même si elle grandissait moins rapidement, elle serait adulte d’ici moins de quatre ans.

  Quatre ans ! Vieille à quinze…

  Juste quinze années à vivre.

  Pourtant, elle jouissait d’une excellente santé. Pleine de vitalité, brillante, resplendissante, joyeuse. Son bien-être évident me permettait de profiter du présent avec elle et de remettre l’avenir au lendemain.

  Carlisle et Edward envisageaient le futur sous tous les angles, à voix basse, et je m’efforçais de ne pas les écouter. Ces discussions n’avaient jamais lieu en présence de Jacob, dans la mesure où il existait une seule façon certaine de stopper le vieillissement, méthode qui n’aurait évidemment pas ses faveurs. Ni les miennes. « Trop risqué ! » me criait mon instinct. Jacob et Renesmée se ressemblaient sur bien des points, tous deux êtres hybrides. Dans le credo des loups-garous, le venin des vampires représentait une condamnation à mort plutôt qu’une voie d’accès à l’immortalité…

  Carlisle et Edward avaient épuisé les sources de renseignement dans lesquelles ils pouvaient piocher à distance. Ils se préparaient désormais à les remonter, à replonger dans l’origine des vieux mythes. Nous commencerions par le Brésil. Les Ticuna avaient des légendes évoquant les enfants comme Renesmée. Si d’autres petits êtres identiques avaient existé, un conte avait peut-être subsisté, susceptible de nous informer sur la durée de vie de ces créatures à demi immortelles.

  La seule question en suspens était de décider d’une date.

  C’était moi qui traînais des pieds. En partie parce que je désirais rester à Forks jusqu’à la fin des vacances de Noël, pour Charlie. En partie parce que j’étais consciente qu’un autre voyage s’imposait, prioritaire. Un voyage que je devrais accomplir seule.

  Ce fut la seule dispute qui nous opposa, Edward et moi, depuis que j’étais devenue vampire. La pierre d’achoppement tenait justement à mon désir de partir sans compagnie aucune. Vu la situation, mon plan était imparable. Il fallait que je voie les Volturi. Seule. Bien que mes anciens cauchemars aient cessé, à l’instar de tout rêve, il m’était impossible d’oublier les Italiens qui, de leur côté, ne se laissaient d’ailleurs pas oublier.

  J’ignorais qu’Alice avait envoyé un faire-part de mariage à leurs chefs, jusqu’à ce qu’un cadeau arrive de la part d’Aro. Nous avions été sur l’île d’Esmé quand ma belle-sœur avait eu une vision des soldats Volturi et, parmi eux, de Jane et d’Alec, les jumeaux à la puissance dévastatrice. Caïus projetait une partie de chasse afin de vérifier si j’étais encore humaine, malgré leur édit (parce que j’étais dans le secret des vampires, je devais soit les rejoindre, soit être réduite au silence, et ce définitivement). Alice avait donc pris sur elle de leur annoncer la nouvelle, histoire de les retarder, le temps qu’ils déchiffrent le message caché derrière. Nonobstant, ils viendraient, c’était à n’en pas douter.

  Le cadeau en lui-même n’avait rien de menaçant. Il était extravagant, certes, effrayant en cela, peut-être. La menace consistait dans le mot de félicitation d’Aro, rédigé de sa propre main à l’encre noire sur une feuille de papier blanc épais :

  J’ai vraiment hâte de rencontrer en personne la nouvelle Mme Cullen.

  Le présent était enfermé dans une vieille boîte en bois sculptée, incrustée d’or et de nacre, le tout rehaussé d’un arc-en-ciel de pierres précieuses. D’après Alice, le coffret à lui seul représentait un trésor inestimable, qui aurait éclipsé n’importe quel bijou contenu à l’intérieur, sauf celui qu’Aro m’envoyait.

  — Je me suis toujours demandé ce qu’étaient devenus les joyaux de la couronne après que Jean sans Terre les a gagés, au XIIIe siècle, avait commenté Carlisle. Je ne devrais pas être étonné que les Volturi en détiennent une partie, j’imagine.

  Le collier était sobre, tresse d’or formant une chaîne épaisse presque écaillée, pareille à un serpent qui se serait lové autour du cou. Une unique pierre y était suspendue : un diamant blanc de la taille d’une balle de golf.

  L’allusion peu subtile de la note d’Aro m’intéressait plus que le bijou. Les Volturi voulaient s’assurer que j’étais immortelle, que les Cullen leur avaient obéi, et cela au plus vite. Il était hors de question de les laisser approcher de Forks, ce qui n’était possible qu’en y allant moi-même.

  — Tu n’iras pas seule, avait grondé Edward, les poings serrés.

  — Ils ne me toucheront pas, avais-je répondu en m’incitant au calme et à l’assurance. Ils n’auront aucune raison pour cela. Je suis un vampire. Fermez le ban.

  — Non. C’est exclu.

  — Edward, nous n’avons pas d’autres moyens de protéger Renesmée !

  Il n’avait rien pu objecter à cet argument d’une logique infaillible. J’avais beau n’avoir qu’entrevu Aro, j’avais eu le temps de comprendre que c’était un collectionneur. Il prisait par-dessus tout les trésors vivants. Il convoitait la beauté, le talent, la rareté chez ses fidèles plus que toutes les pierreries accumulées dans ses coffres-forts. Il était déjà délicat qu’il ait eu envie de s’approprier les dons d’Alice et d’Edward ; je ne lui fournirais pas une raison supplémentaire d’envier le clan de Carlisle. Renesmée était belle, douée et unique en son genre. Aro ne pouvait être mis au courant de son existence, y compris au travers de l’esprit d’autrui.

  Or, j’étais la seule dont il n’était pas capable de lire les pensées. Voilà pourquoi je me rendrais en Italie sans personne.

  Alice ne prédisait aucun souci lors de ce voyage, mais elle était troublée par la pauvre qualité de ses visions. Elle affirmait qu’elles étaient parfois entachées d’un flou similaire à celui qui caractérisait les décisions contradictoires, non encore résolues. Cette incertitude amenait Edward, déjà très réticent, à s’opposer fermement à mon projet. Il voulait m’accompagner jusqu’à mon escale de Londres, mais je refusais que Renesmée soit privée de ses deux parents. Carlisle le remplacerait à mon côté, ce qui nous apaisa un peu, Edward et moi, puisque son père ne serait qu’à quelques heures de l’Italie.

  Alice ne cessait de scruter l’avenir, mais elle ne voyait que des événements sans rapports avec ce qu’elle cherchait. Une nouvelle tendance de la Bourse ; une éventuelle visite d’Irina dans l’espoir de se réconcilier avec les Cullen, mais tergiversant encore ; une tempête de neige qui ne se produirait que dans six semaines ; un coup de téléphone de Renée. (Je m’entraînais à parler d’une voix « rauque », m’améliorant au quotidien – ma mère pensait que j’étais encore malade, sur la voie de la guérison cependant.)

  Nous achetâmes les billets pour l’Italie le lendemain des trois mois de Renesmée. Envisageant un séjour très bref, je n’en avais pas touché mot à Charlie. Jacob était au courant, et il se rangeait du côté d’Edward. Toutefois, la dispute de ces derniers temps portait sur le voyage au Brésil. Jacob était bien décidé à en être.

  Jacob, Renesmée et moi chassions ensemble. La petite n’appréciait guère ce régime à base de sang animal, ce qui expliquait la présence de Jake. En transformant l’exercice en concours entre lui et Renesmée, il avait vaincu ses réticences.

  Ma fille avait fort bien compris les inconvénients qu’aurait engendrés une traque à l’humain. En revanche, elle estimait que le don du sang était un juste compromis. La nourriture normale lui profitait, semblait compatible avec son organisme mais, confrontée aux aliments solides, elle faisait montre de la même irritation de martyre que moi, autrefois, envers le chou-fleur ou les haricots. Le sang animal était meilleur. Comme elle était dotée d’un esprit de compétition, le défi que présentait la perspective de battre Jacob rendait la chasse exaltante.

>   Ce jour-là, nous étions dans la forêt, Renesmée dansait devant nous au milieu d’une clairière, cherchant la trace d’une bête qu’elle aimait bien. De mon côté, je tentais de raisonner Jacob pour qu’il reste à Forks pendant notre séjour en Amérique du Sud.

  — Tu as des obligations. Seth et Leah…

  — Je ne suis pas la nounou de ma meute, riposta-t-il. De toute façon, ils ont des obligations, à La Push.

  — Pas toi, peut-être ? Tu laisses tomber le lycée pour de bon ? Je te préviens, si tu veux rester à la hauteur de Renesmée, tu vas devoir étudier un peu plus dur.

  — Ce n’est qu’un congé sabbatique. Je retournerai au bahut quand les choses… se seront ralenties.

  D’un même geste automatique, nous contemplâmes la petite. Elle observait les flocons qui voletaient et fondaient avant d’atteindre les herbes jaunies. Sa robe ivoire était d’une teinte à peine plus foncée que la neige, et ses boucles d’un brun roux réussissaient à luire, en dépit de l’absence de soleil. Soudain, elle s’accroupit puis sauta à plus de quatre mètres de haut. Ses mains se refermèrent sur un flocon, et elle retomba légèrement sur ses pieds. Elle se tourna vers nous, son sourire incroyable aux lèvres – personne ne s’y habituait –, et ouvrit les paumes pour nous montrer la minuscule étoile de glace à huit pointes avant qu’elle ne fonde.

  — Très joli, commenta Jacob. Mais j’ai l’impression que tu essayes de gagner du temps, Nessie.

  Se ruant vers lui, elle bondit dans ses bras. Elle faisait toujours ça quand elle avait quelque chose à dire, puisqu’elle continuait à préférer ne pas s’exprimer à voix haute. Fronçant les sourcils de façon craquante, elle toucha le visage de Jake, et nous tendîmes l’oreille en direction d’une harde d’élans qui se déplaçait un peu plus loin dans les bois.

  — Comme si j’allais croire que tu n’as pas soif, Nessie ! se moqua gentiment Jacob. En réalité, tu as juste peur que j’attrape le plus gros, une fois encore !

  Échappant à son étreinte, elle leva les yeux au ciel – une mimique qu’elle avait héritée de son père – et décampa au milieu des arbres.

  — Je m’en occupe ! me lança Jacob, alors que je m’apprêtais à la suivre.

  Il se débarrassa de sa chemise et fonça derrière elle, déjà secoué par des tremblements.

  — Si tu triches, ça ne comptera pas ! l’entendis-je crier.

  Je souris en secouant la tête. Parfois, Jacob était plus enfant que Renesmée. Je m’arrêtai pour leur laisser quelques minutes d’avance. Je n’aurais aucun mal à les retrouver, et ma fille serait ravie de me montrer la taille de sa prise.

  L’étroite clairière qui avait la forme d’une pointe de flèche était calme et déserte. Il ne neigeait presque plus. Alice avait annoncé que ça ne deviendrait sérieux que d’ici quelques semaines.

  D’ordinaire, Edward m’accompagnait à la chasse, mais il était resté auprès de Carlisle afin de mettre au point le voyage à Rio, dans le dos de Jacob. Lorsque je rentrerais, je défendrais la position de ce dernier. J’estimais qu’il avait le droit de venir avec nous. L’enjeu – son existence entière – était aussi important pour lui que pour nous.

  Plongée dans mes réflexions sur notre avenir, je balayai du regard les flancs des montagnes, cherchant une proie, guettant un éventuel danger. La routine, que j’accomplissais sans y penser. Sauf que, cette fois… quelque chose avait peut-être éveillé l’attention de mes sens aiguisés comme des rasoirs en repérant une anomalie avant que ma conscience ne le fasse. En effet, au bout d’une falaise lointaine, je repérai un éclat argenté (doré ?) qui se détachait sur le fond bleu-gris de la roche et le vert sombre de la forêt.

  Ma vision zooma sur la couleur incongrue ici, si éloignée qu’un aigle ne l’aurait pas remarquée. J’observai l’intruse.

  Elle me rendit la pareille.

  Il était évident qu’il s’agissait d’un vampire. Sa peau avait la blancheur du marbre, une texture un million de fois plus lisse que l’épiderme humain. Malgré les nuages, elle étincelait légèrement. Si ces caractéristiques ne l’avaient pas trahie, son immobilité absolue l’aurait fait. Seuls les vampires et les statues étaient si parfaitement pétrifiés. Ses cheveux étaient clairs, blonds, presque argentés. C’étaient eux qui avaient attiré mon attention. Raides comme des baguettes, ils étaient coupés au niveau du menton et séparés par une raie bien droite au milieu.

  Je ne la connaissais pas. J’étais absolument certaine de ne l’avoir jamais rencontrée, même humaine. Aucun des visages hantant ma mémoire embrouillée ne ressemblait au sien. Pourtant, je l’identifiai tout de suite à ses prunelles d’un or sombre.

  Ainsi, Irina s’était finalement décidée à venir.

  Je me demandai si elle aussi saurait immédiatement qui j’étais. Je levai ma main, prête à lui adresser un signe quand ses lèvres se pincèrent soudain, colorant son visage d’une expression hostile. Au même instant, me parvint le cri victorieux de Renesmée, suivi par le hurlement de Jacob. Irina sursauta quand l’écho du son rebondit jusqu’à elle, quelques secondes plus tard. Son regard se porta légèrement sur la droite, et je devinai ce qu’elle vit. Un énorme loup roux, celui qui, peut-être, avait tué Laurent, son amant. Depuis combien de temps nous épiait-elle ? Suffisamment à mon avis pour avoir assisté à nos échanges cordiaux.

  Le chagrin tordit ses traits.

  Instinctivement, j’ouvris mes bras en un geste d’excuse. Elle me tourna le dos, lèvres retroussées sur ses dents. Sa mâchoire se desserra pour laisser échapper un grondement. Lorsque le bruit m’atteignit, elle avait disparu dans la forêt.

  — Flûte !

  Je me précipitai en direction de Renesmée et de Jacob. J’ignorais où Irina était partie, ni quelle était l’ampleur de sa colère. Les vampires étaient assez couramment obsédés par la vengeance. Je ne mis que quelques secondes à rejoindre ma fille et mon ami.

  — Le mien est plus gros, entendis-je Renesmée insister quand je déboulai des épais fourrés de ronces.

  En découvrant mon expression, Jacob aplatit les oreilles. Il se tapit, montra les crocs, le museau taché de sang. Ses yeux fouillèrent les alentours, et un grognement monta de sa poitrine. Renesmée était sur le qui-vive elle aussi. Abandonnant la dépouille d’un cerf, elle sauta dans les bras que je lui tendais et appuya sa menotte sur ma joue.

  — Je me suis laissé emporter, la rassurai-je vivement. Tout va bien, je crois. Attends.

  Tirant mon téléphone portable de ma poche, j’appuyai sur la touche du numéro préenregistré. Edward répondit à la première tonalité. Je le mis au courant, écoutée attentivement par mes deux compagnons.

  — Viens, et amène Carlisle, lançai-je à toute vitesse. J’ai vu Irina, et elle m’a vue également. Ensuite, elle a aperçu Jacob, s’est fâchée et enfuie. Il me semble. Elle n’est pas ici, pas encore du moins, mais elle a l’air si bouleversée qu’elle risque de débarquer. Si ce n’était pas le cas, toi et ton père devrez la poursuivre pour lui parler. Je me sens nulle.

  Jacob gronda.

  — Nous serons là dans une demi-minute, promit Edward.

  J’entendis le vent que provoquait sa course. Nous regagnâmes rapidement la clairière, où nous patientâmes en silence, Jacob et moi aux aguets, dans l’attente d’une approche que nous n’aurions pas identifiée.

  Mais ce furent des pas familiers qui retentirent et, l’instant d’après, Edward surgit avec Carlisle. Plus loin résonnèrent des martèlements de grosses pattes. Naturellement, Jacob avait averti les siens, puisque Renesmée courait un danger éventuel.

  — Elle se tenait juste sur cette saillie, expliquai-je tout de suite en montrant l’endroit en question.

  Si Irina s’était sauvée, elle avait une bonne longueur d’avance. Accepterait-elle de s’arrêter pour discuter avec Carlisle ? Son expression me laissait supposer que non.

  — Il faudrait peut-être appeler Emmett et Jasper. Elle paraissait… très émue. Elle m’a grogné dessus.

  — Quoi ? s’écria Ed
ward, furieux.

  — Elle souffre, le calma Carlisle en posant une main sur son bras. Je vais aller la voir.

  — Je t’accompagne, insista Edward.

  Ils échangèrent un long regard. Carlisle pesait peut-être le pour et le contre entre l’irritation de son fils et son aptitude à décrypter les pensées d’autrui. Finalement, il hocha la tête, et tous deux filèrent sans prendre la peine d’avertir Jasper ou Emmett.

  Jacob poussa un feulement impatient et planta son museau dans mon dos. Il souhaitait que je ramène Renesmée en sécurité à la maison. D’accord avec lui sur ce point, je rentrai rapidement, escortée par Jake, Seth et Leah.

  Dans mes bras, Renesmée était très satisfaite. La chasse ayant tourné court, elle devrait se nourrir de sang humain, ce qui la ravissait.

  1 Lord Alfred Tennyson (1809-1892), Poèmes, in Les Mangeurs de lotus.

  28

  FUTUR

  Carlisle et Edward n’avaient pas réussi à rattraper Irina, et sa trace s’était perdue dans le détroit. Ils avaient nagé jusqu’à l’autre rive afin de vérifier s’ils la humaient là-bas, mais avaient fait chou blanc : rien n’indiquait qu’elle ait pris telle ou telle direction sur des kilomètres à la ronde.

  C’était ma faute. Comme Alice l’avait prévu, Irina était venue se réconcilier avec les Cullen ; or ma camaraderie avec Jacob avait ranimé sa colère. Je regrettais de ne pas l’avoir repérée plus tôt, avant que mon ami ne se métamorphose ; je regrettais que nous ne soyons pas allés chasser ailleurs.

  Il n’y avait pas grand-chose à faire. Carlisle avait téléphoné à Tanya pour lui apprendre la nouvelle. Tanya et Kate n’avaient pas revu Irina depuis qu’elles avaient assisté à mon mariage. Qu’elle ne soit pas rentrée à la maison après s’être autant approchée de Forks les angoissait. Il ne leur était pas facile de perdre leur sœur, aussi tempo raire puisse être leur séparation, et je me demandai si cela ranimait le pénible souvenir de la mort de leur mère, des siècles plus tôt.

 

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