RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 47

by Stephenie Meyer


  Alice réussit à saisir quelques images du futur immédiat d’Irina, fort peu concrètes hélas. Elle ne retournait pas à Denali, apparemment. Elle était bouleversée, cela au moins était clair. Elle errait dans des paysages neigeux – le nord ? l’est ? –, l’air complètement dévasté. Elle ne prenait aucune décision quant à l’endroit où elle se rendrait ensuite, tout entière à son chagrin vagabond.

  Le temps s’égrena et, sans que j’oublie rien, Irina et sa souffrance passèrent à l’arrière-plan de mes préoccupations. J’avais d’autres priorités. Je devais partir pour l’Italie dans quelques jours. À mon retour, toute la famille s’envolerait pour l’Amérique du Sud.

  Chaque détail avait été examiné cent fois. Nous commencerions par les Indiens Ticuna, remontant aussi loin que possible à la source de leurs légendes. Maintenant que la présence de Jacob avait été entérinée, il était convenu qu’il jouerait un rôle important – il était peu probable que des gens qui croyaient à l’existence des vampires acceptent de nous parler de leurs histoires. Si la piste des Ticuna se révélait être une impasse, il existait de nombreuses tribus proches, dans la région. Carlisle avait de vieilles amies en Amazonie. Elles aussi étaient susceptibles de nous informer, pour peu que nous les localisions. Ne serait-ce qu’en nous suggérant où chercher. Ces vampires d’Amazonie n’auraient sans doute aucun rapport avec les mythes ou les hybrides, puisque c’étaient toutes des femmes. Nous n’avions aucun moyen de savoir combien de temps notre quête allait nous prendre.

  Je n’avais toujours pas mis Charlie au courant de ce long voyage, et je m’inquiétais sur la manière de lui annoncer les choses. Tout en réfléchissant, je contemplai Renesmée, blottie sur le canapé, profondément endormie, dans un entremêlement de boucles désordonnées. D’ordinaire, Edward et moi la ramenions au cottage pour la coucher mais, ce soir-là, nous nous étions attardés à la villa, vu l’organisation exigée par le périple.

  Tandis qu’Edward et Carlisle continuaient de soulever tel ou tel point, Emmett et Jasper projetaient des chasses excitantes. L’Amazonie représentait une nouveauté par rapport à notre terrain de jeu habituel. Ainsi, il y aurait des jaguars et des panthères. Emmett mourait d’envie de se battre avec un anaconda. Esmé et Rosalie discutaient bagages. Jacob était avec la meute de Sam, afin de planifier sa propre absence.

  Alice se déplaçait lentement – pour elle – à travers la grande pièce, nettoyant inutilement les lieux déjà immaculés, rectifiant les plis impeccables des embrasses. En cet instant, elle repositionnait des vases sur une console. À la façon dont son visage passait par des émotions diverses – alerte, vide, derechef alerte –, je déduisis qu’elle scrutait l’avenir. Elle devait s’efforcer de voir au-delà des vides dont Jacob et Renesmée trouaient ses prédictions, afin de déterminer ce qui nous attendait, en Amérique du Sud.

  — Laisse tomber, Alice, lui lança soudain Jasper. Ce n’est pas notre problème.

  Sur ce, il expédia un nuage de sérénité, silencieux et invisible, au-dessus du salon. Une fois encore, Alice se faisait du souci à cause d’Irina. Elle tira la langue à Jasper, puis souleva un vase en cristal plein de roses rouges et blanches avant de se diriger vers la cuisine. L’une des fleurs avait tout juste commencé à faner, mais Alice paraissait estimer que seule la perfection absolue serait en mesure de la distraire de son absence de vision.

  M’étant remise à admirer Renesmée, je ne vis pas le vase glisser des doigts de ma belle-sœur. Je n’entendis que le souffle de l’air traversé par le cristal, et mes yeux se tournèrent juste à temps pour assister à l’explosion du verre en dix mille éclats adamantins sur le marbre de la cuisine. Tandis que les morceaux rebondissaient dans tous les coins en émettant un tintement peu musical, nous nous figeâmes. Tous les regards se posèrent sur le dos d’Alice.

  Ma première pensée, illogique, fut qu’elle nous faisait une blague. En effet, il ne pouvait s’agir d’un accident. Si je n’avais pas cru qu’elle allait rattraper le vase, j’aurais moi-même eu largement le loisir de foncer le récupérer avant qu’il ne heurte le sol. D’ailleurs, comment s’était-elle débrouillée pour le lâcher ? Elle toujours si adroite… Je n’avais jamais vu un vampire laisser tomber quelque chose. Jamais.

  Alice se retourna, si vivement que le mouvement sembla ne pas avoir eu lieu. Ses prunelles étaient à moitié avec nous, à moitié perdues dans le futur, écarquillées, si vastes qu’elles donnaient l’impression d’engloutir son visage mince. Se noyer dans ses yeux était comme plonger dans un tombeau – leur expression de terreur, de désespoir et de souffrance me submergea. Edward étouffa un cri.

  — Quoi ? grommela Jasper en rejoignant Alice d’un bond, écrasant le cristal au passage.

  Il la prit par les épaules et la secoua sèchement – elle eut l’air désarticulée entre ses mains.

  — Qu’y a-t-il, Alice ?

  Emmett traversa mon champ de vision, dents sorties, aux aguets devant la fenêtre, anticipant une attaque. Esmé, Carlisle et Rose étaient aussi figés que moi. Une fois encore, Jasper secoua Alice.

  — Qu’as-tu vu ?

  — Ils arrivent. Tous.

  Alice et Edward s’étaient exprimés à l’unisson. Cette déclaration fut accueillie par un silence de plomb.

  Une fois n’est pas coutume, je fus la première à comprendre. Quelque chose dans ces mots avait réveillé le souvenir d’un rêve lointain, léger, transparent, aussi flou que si j’avais posé une bande de tulle épais devant mes yeux. Je revis une ligne noire qui avançait sur moi, le fantôme de mes cauchemars humains à moitié oubliés. Je ne distinguai pas le scintillement des iris rubis, ni la lueur des dents humides et acérées, mais je les devinai… Plus puissant que le souvenir de ce songe vint celui de la sensation qu’il avait provoquée : le besoin poignant de protéger la chose précieuse dans mon dos.

  J’eus envie de serrer Renesmée dans mes bras, de la cacher sous ma peau et sous mes cheveux, de la rendre invisible. Or, je ne fus même pas capable de me tourner vers elle. Je n’avais pas le sentiment d’être en pierre, mais en glace. Pour la première fois depuis que j’étais vampire, j’avais froid.

  Je n’eus pas besoin d’entendre mes peurs confirmées. Oh que non ! Je savais déjà.

  — Les Volturi, gémit Alice.

  — Tous, gronda Edward au même instant.

  — Pourquoi ? chuchota Alice comme pour elle-même. Comment ?

  — Quand ? murmura Edward.

  — Pourquoi ? répéta Esmé.

  — Quand ? répéta Jasper d’une voix atone.

  Soudain, ce fut comme si un voile avait recouvert les prunelles d’Alice, qui devinrent toutes blanches. Seule sa bouche exprimait l’horreur, à présent.

  — Dans peu de temps, dit-elle à l’unisson d’Edward, avant de continuer sans lui : la forêt est sous la neige, la ville aussi. Dans un peu plus d’un mois.

  — Pourquoi ? s’enquit Carlisle.

  — Ils ont forcément une raison, intervint Esmé. Ils veulent peut-être voir…

  — Il ne s’agit pas de Bella, ânonna Alice. Ils seront tous là : Aro, Caïus, Marcus, tous les soldats de la garde, et même les épouses.

  — Elles n’ont jamais quitté la tour, objecta Jasper. Ni pendant la rébellion en Amérique du Sud, ni lors de la tentative de putsch des Roumains, ni même au cours de la traque des enfants immortels. Jamais !

  — Et pourtant, elles arrivent aussi, souffla Edward.

  — Mais pourquoi ? insista Carlisle. Nous n’avons rien fait. Et quand bien même ce serait le cas, qu’est-ce qui justifierait un tel déploiement de forces ?

  — Nous sommes si nombreux, expliqua sombrement Edward. Ils doivent vouloir s’assurer que…

  Il ne finit pas sa phrase.

  — Qu’y a-t-il ?

  J’eus le sentiment que j’avais la clé, sans l’avoir cependant. Renesmée était à l’origine de tout cela, j’en étais certaine. Dans un sens, j’avais deviné depuis le début qu’ils viendraient la chercher, me priver de mon bonheur. Mon subco
nscient m’avait avertie avant que je sache que j’étais enceinte. Bizarrement, la nouvelle n’en était pas une. Pour autant, cela ne répondait pas à la question.

  — Repars en arrière, Alice, je t’en prie, la supplia Jasper. Cherche le déclencheur.

  Alice secoua lentement la tête, ses épaules s’affaissèrent.

  — C’est sorti de nulle part, Jasper. Je ne les épiais même pas, j’étais concentrée sur Irina. Elle n’était pas là où je m’attendais à la trouver…

  Elle s’interrompit, ses yeux divaguèrent de nouveau. Une longue seconde, elle ne vit rien du tout. Puis, sou dain, elle tressaillit, et ses prunelles prirent la dureté de la pierre. J’entendis Edward retenir son souffle.

  — Elle a décidé d’aller les trouver, révéla Alice. Irina va aller voir les Volturi. À eux de décider… mais c’est comme s’ils la guettaient, comme s’ils avaient déjà arrêté leur résolution…

  Le silence revint, tandis que nous digérions cette nouvelle. Qu’allait donc raconter Irina aux Volturi pour qu’il en résulte la vision d’Alice ?

  — Pouvons-nous la retenir ? demanda Jasper.

  — Non. Elle y est presque.

  — Que fait-elle ? s’enquit Carlisle.

  Mais je ne prêtais plus l’oreille à la discussion, à présent. Toute mon attention était fixée sur une image douloureuse, celle d’Irina postée sur la falaise, nous observant. Qu’avait-elle vu ? Un vampire et un loup-garou qui étaient les meilleurs amis du monde. Je m’étais attardée sur ce détail, qui avait expliqué sa réaction, alors. Elle avait vu autre chose aussi, cependant. Elle avait vu une fillette. Une fillette magnifique et exquise qui faisait son intéressante dans la neige, qui était plus qu’humaine…

  Irina… les sœurs orphelines… Carlisle avait précisé que la perte de leur mère avait rendu Tanya, Kate et Irina très respectueuses des lois. Une minute auparavant, Jasper avait lui-même prononcé la phrase clé : « Ni même au cours de la traque des enfants immortels. » Les enfants immortels, la plaie innommable, l’épouvantable tabou…

  Au regard de son passé, quelle autre lecture Irina pouvait-elle faire de ce qu’elle avait aperçu ce jour-là dans les bois ? Elle n’avait pas été assez près pour capter les battements du cœur de Renesmée, non plus que pour percevoir la chaleur qui émanait de son corps. Les joues roses de la petite auraient très bien pu être une mascarade de notre part. Après tout, les Cullen étaient les alliés des loups- garous. Aux yeux d’Irina cela signifiait peut-être que nous ne reculions devant rien.

  Irina, se tordant les mains dans des paysages neigeux, ne pleurant pas Laurent, finalement, mais sachant qu’il était de son devoir de dénoncer les Cullen, tout en étant consciente de ce qu’il leur arriverait. Apparemment, sa conscience l’avait emporté sur des siècles d’amitié. Or, la réponse des Volturi à ce genre d’infraction était tellement automatique qu’elle était déjà décidée.

  Me retournant, je m’allongeai sur le corps endormi de Renesmée, je l’enfouis sous ma chevelure, j’enfonçai mon visage dans ses boucles.

  — Rappelez-vous ce qu’elle a vu, cet après-midi-là, dis-je d’une voix sourde. À votre avis, ayant perdu sa mère à cause d’un enfant immortel, pour quoi a-t-elle pris Renesmée ?

  Derechef, le silence s’installa, pendant que les Cullen assimilaient ma remarque.

  — Un enfant immortel, murmura Carlisle.

  S’agenouillant près du canapé, Edward enroula ses bras autour de moi.

  — Elle se trompe, poursuivis-je. Renesmée n’est pas comme ceux-là. Ils étaient figés dans leur âge, alors qu’elle grandit très vite. Ils étaient incontrôlables, alors qu’elle ne fait jamais de mal à Charlie ou à Sue, ni ne leur montre des choses qui risqueraient de les bouleverser. Elle a la maîtrise d’elle-même. Elle est déjà plus intelligente que la majorité des adultes. Il n’y a aucune raison…

  Je continuai à jacasser ainsi, attendant que quelqu’un pousse un soupir de soulagement, guettant l’instant où la tension glacée qui régnait dans la pièce se relâcherait, quand on se rendrait compte que je disais vrai. Malheureusement, la température du salon sembla encore baisser, et je finis par me taire.

  Longtemps, personne ne prononça un mot.

  — Ce n’est pas le genre de crime qu’ils jugent, mon amour, chuchota ensuite Edward dans mes cheveux. Aro aura vu la preuve apportée par Irina dans ses pensées. Ils viennent pour détruire, pas pour raisonner.

  — Mais ils se trompent, m’entêtai-je.

  — Ils n’auront pas la patience d’attendre que nous le leur démontrions.

  Sa voix était douce, tendre, veloutée et, pourtant, le chagrin et la désolation y étaient perceptibles. Comme les yeux d’Alice tout à l’heure, sa résonance était celle d’un tombeau.

  — Quelle solution avons-nous ? demandai-je.

  Renesmée rêvait paisiblement, tiède entre mes bras. Je m’étais tellement inquiétée de la vitesse de sa croissance ; je m’étais torturée parce qu’elle n’avait qu’une décennie à vivre environ. Mes terreurs avaient l’air risibles, désormais.

  Juste un petit mois.

  Était-ce donc la limite ? J’avais connu plus de joies que la plupart des gens. Existait-il une sorte de loi naturelle qui exigeait qu’on partageât équitablement le bonheur et le malheur dans le monde ? Ma félicité avait-elle déséquilibré la balance ? Quatre mois, était-ce tout ce que j’aurais ?

  Emmett se chargea de répondre à ma question purement rhétorique.

  — Nous allons nous battre, dit-il calmement.

  — Nous perdrons, grommela Jasper.

  J’imaginais son expression, sa posture protectrice, face à Alice.

  — En tout cas, nous ne pouvons pas nous sauver. Pas avec Démétri dans le coin.

  Emmett émit un bruit écœuré, dont je compris qu’il ne ponctuait pas sa contrariété quant au traqueur des Volturi mais la seule idée de se dérober.

  — Et puis, il n’est pas sûr que nous ne puissions pas gagner, enchaîna-t-il. Il faut prendre en compte certaines options. Nous ne sommes pas obligés de résister seuls.

  Je redressai immédiatement la tête.

  — Nous ne condamnerons pas les Quileute à mort eux aussi, Emmett !

  — Du calme, Bella !

  Il n’était pas plus perturbé que quand il parlait de chasser des anacondas. Même la menace d’une éradication totale n’arrivait pas à changer sa façon d’appréhender les choses, son aptitude à relever un défi avec enthousiasme.

  — Je ne pensais pas à la meute, reprit-il. Soyons réalistes, toutefois. Tu crois que Jacob ou Sam vont ignorer l’invasion de leur territoire ? Quand bien même la vie de Nessie ne serait pas en jeu ? De plus, grâce à Irina, Aro est au courant de notre alliance avec les loups-garous. J’envisageais plutôt nos autres amis.

  — D’autres amis que nous ne condamnerons pas à mort, protesta doucement Carlisle.

  — Bah ! Nous les laisserons décider, plaida Emmett d’une voix apaisante. Je n’oblige personne à rien. Du moment qu’ils nous soutiennent, le temps d’amener les Volturi à hésiter. Bella a raison. Il suffirait de les forcer à nous écouter. Mais ça nous priverait d’une bonne bagarre.

  Une ombre de sourire s’afficha sur ses lèvres. Je m’étonnai que personne n’ait encore songé à le frapper. Personnellement, ça me démangeait.

  — Oui, s’empressa de renchérir Esmé, c’est une bonne idée, Emmett. Nous ne demandons qu’une chose, de pouvoir plaider notre cause.

  — Il va nous en falloir, des témoins, rouspéta Rosalie sur un ton tranchant.

  Esmé acquiesça, comme si elle n’avait pas perçu l’ironie de sa fille.

  — Nos amis témoigneront pour nous.

  — Nous le ferions pour eux, affirma Emmett.

  — Oui, nous allons les contacter, murmura Alice, dont les prunelles étaient redevenues un abîme noir. Il faudra leur montrer avec soin.

  — Leur montrer ? répéta Jasper.

  Alice et Edward regardèrent Renesmée, puis les ye
ux d’Alice se voilèrent de nouveau.

  — La famille de Tanya, le clan de Siobhan, énuméra-t-elle. Celui d’Amun aussi. Les nomades : Garrett et Mary, sans aucun doute. Alistair, peut-être.

  — Peter et Charlotte ? demanda Jasper, presque effrayé.

  Comme s’il espérait qu’on lui dise non, et que son vieil ami échappe ainsi au carnage à venir.

  — Pourquoi pas ?

  — Les Amazones ? lança Carlisle. Kachiri, Zafrina et Senna ?

  Alice parut d’abord trop absorbée par sa vision pour répondre, puis elle frissonna, et son regard retrouva sa clarté normale. Croisant un très bref instant celui de Carlisle, elle baissa les yeux.

  — Je ne vois rien.

  — Qu’est-ce que c’était, ça ? lança Edward. Cette partie, dans la jungle. On va aller les chercher ?

  — Je ne vois rien, répéta Alice en détournant la tête, à la surprise d’Edward. Nous allons devoir nous séparer et agir vite, avant que la neige ne tienne au sol. Rassemblons un maximum de personnes ici et montrons-leur. (Elle se replongea dans une transe.) Contactons Eleazar. Il ne s’agit pas seulement d’un problème d’enfant immortel.

  Un long silence menaçant plana, tandis qu’elle dérivait. Puis elle revint à nous, les iris étrangement opaques.

  — Il y a tant de choses, chuchota-t-elle. Le temps presse.

  — Alice ? demanda Edward. Tu as été trop rapide, je n’ai pas suivi. Qu’est-ce que…

  — Je n’y vois rien ! s’emporta-t-elle. Jacob est tout près d’ici.

  Rosalie fit un pas vers la porte.

  — Je m’en occupe…

  — Non, qu’il vienne, se dépêcha d’objecter Alice d’une voix de plus en plus aiguë. Mieux vaut que je m’éloigne de Nessie également, ajouta-t-elle en attrapant Jasper par la manche et en l’entraînant vers la porte de derrière. J’ai besoin de partir, de me concentrer. Je ne peux laisser quelque chose m’échapper. Viens, Jasper, ne perdons pas de temps !

  Les pas de Jacob résonnèrent sur le perron. Alice tira impatiemment son amant par la main. Il la suivit, aussi dérouté que l’était Edward. Ils décampèrent dans la nuit argentée.

 

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