Book Read Free

RÉVÉLATION

Page 49

by Stephenie Meyer


  Il ne réagit pas.

  — Elle a ses priorités, poursuivis-je.

  Mon cœur immobile eut mal quand je me rendis compte que mon explication ne ressemblait en rien à un mensonge, bien au contraire.

  — Je n’y crois pas, marmonna Edward, non comme s’il objectait à mes paroles, plutôt comme s’il arguait avec lui-même. Peut-être a-t-elle vu que seul Jasper était en péril. Que nous autres nous en sortirions, mais pas lui.

  — Elle nous l’aurait dit. Elle l’aurait éloigné.

  — Serait-il parti ? Elle lui ment de nouveau, si ça se trouve, comme pour le voyage en Italie.

  — En effet, oui, fis-je semblant de convenir. Nous devrions rentrer. Le temps presse.

  Edward me reprit par la main, et nous filâmes à toutes jambes.

  Le mot d’Alice ne me rendait pas optimiste. S’il y avait eu la moindre façon d’échapper au massacre, elle serait restée. Il était impossible qu’il en allât autrement. Donc, elle m’offrait autre chose. Pas une échappatoire. Quoi, alors ? À quel autre de mes désirs avait-elle songé ? À quelle chose ? En existait-il une que je pouvais encore sauver ?

  Carlisle et la famille n’avaient pas chômé, en notre absence. Nous ne les avions quittés que cinq minutes, et ils étaient déjà prêts à partir. Dans son coin, Jacob avait repris forme humaine. Il avait Renesmée sur les genoux, et tous deux nous dévisageaient avec de grands yeux.

  Rosalie avait troqué sa robe de soie pour un jean solide, des chaussures de jogging et une chemise en coton épais que les randonneurs utilisaient pour leurs longues marches. Esmé était vêtue à l’identique. Un globe terrestre était posé sur la table basse, mais ils avaient fini de le consulter et nous attendaient. L’atmosphère était plus positive, à présent, et il était bon de les voir s’agiter. Tous leurs espoirs reposaient sur les instructions d’Alice. Jetant un coup d’œil au globe, je me demandai quelle serait notre première destination.

  — Quoi ? s’exclama Edward, mécontent, en regardant Carlisle. Nous sommes censés rester ici ?

  — Alice a stipulé que nous devrions montrer Renesmée aux gens et ce, avec prudence, répondit son père. Nous vous enverrons ceux que nous trouverons. Tu seras le mieux placé pour opérer sur le terrain miné de la diplomatie, Edward.

  Ce dernier acquiesça sèchement, objecta néanmoins :

  — Vous avez beaucoup de kilomètres à parcourir.

  — Nous allons nous séparer, expliqua Emmett. Rose et moi nous chargeons des nomades.

  — Vous serez bien occupés, ici, enchaîna Carlisle. Tanya et les siens seront là demain matin, ils n’ont aucune idée de ce qui les attend. Pour commencer, il vous faudra les convaincre de ne pas réagir comme Irina. Ensuite, vous essayerez de découvrir ce que signifiait la réflexion d’Alice sur Eleazar. Enfin, une fois au courant, accepteront-ils de témoigner en notre faveur ? Le même scénario se répétera au fur et à mesure qu’arriveront les autres. Pour peu que nous parvenions à les persuader d’entreprendre le voyage, s’entend. Votre tâche sera sûrement la plus difficile. Nous reviendrons vous seconder dès que possible.

  Carlisle soupira et posa sa main sur l’épaule d’Edward, puis il m’embrassa sur le front. Esmé nous serra tous deux dans ses bras, et Emmett nous assena une bourrade. Rosalie s’arracha un sourire forcé, lança un baiser à Renesmée et adressa une grimace à Jacob.

  — Bonne chance ! leur dit Edward.

  — À vous aussi. Nous en aurons tous besoin.

  Je les regardai partir, regrettant de ne pas ressentir l’exaltation qui les animait, regrettant également de ne pas pouvoir être seule cinq minutes avec l’ordinateur. J’avais besoin de découvrir qui était ce J. Jenks dont l’adresse avait figuré sur le Shakespeare.

  Renesmée se tortilla sur les genoux de Jacob afin de toucher son menton.

  — Je ne sais pas si les amis de Carlisle viendront, lui murmura-t-il. Espérons que oui. Apparemment, nous sommes en sous-effectif, pour l’instant.

  Ainsi, elle était au courant. Elle avait déjà compris ce qui se passait. Le système « loup-garou imprégné cède au moindre désir de celui dont il s’est imprégné » commençait à m’agacer. La protéger n’était-il pas plus important que satisfaire sa curiosité ? J’examinai soigneusement ses traits. Elle ne paraissait pas effrayée, juste anxieuse, très sérieuse, cependant qu’elle poursuivait sa conversation silencieuse avec Jake.

  — Non, nous ne pouvons pas aider, nous devons rester ici, continua-t-il. Ces gens vont venir te voir, toi, pas le paysage.

  Renesmée le regarda d’un air intrigué.

  — Non, moi non plus je ne suis supposé aller nulle part.

  Puis il leva les yeux vers Edward, se rendant soudain compte qu’il pouvait se tromper.

  — N’est-ce pas ? s’enquit-il.

  Edward hésita.

  — Crache le morceau, lança Jacob, brusquement tendu.

  Lui aussi était à bout de nerfs.

  — Les vampires qui nous aideront ne sont pas comme nous, dit Edward. Le clan de Tanya est le seul, avec le nôtre, à respecter la vie humaine, et même eux ont une piètre opinion des loups-garous. Je pense qu’il serait plus sage de…

  — Je suis capable de me défendre, le coupa Jacob.

  — Pour Renesmée, enchaîna Edward. Ils croiront d’autant plus son histoire si elle n’est pas entachée d’une collusion avec vous.

  — Tu parles d’amis ! Ils vous rejetteraient juste parce que vous traînez avec nous ?

  — Je crois que la plupart feraient preuve de tolérance dans des circonstances normales. Mais tu dois comprendre qu’accepter Nessie ne sera simple pour aucun d’entre eux. Pourquoi leur compliquer les choses ?

  La nuit précédente, Carlisle avait renseigné Jacob sur les lois concernant les enfants immortels.

  — Ils étaient si mauvais que ça ? demanda-t-il.

  — Tu n’as pas idée des cicatrices qu’ils ont laissées dans la conscience collective des vampires.

  — Edward…

  Il était étrange de l’entendre prononcer ce prénom sans amertume.

  — Je sais, Jacob. Il t’est très dur de t’éloigner d’elle. Nous verrons comment ils réagissent face à elle. Quoi qu’il en soit, Nessie devra rester au secret durant les prochaines semaines, jusqu’à ce qu’il soit temps de la leur présenter. Elle vivra au cottage. Tant que tu ne t’approches pas de la villa…

  — J’en suis capable. Bon, ça commence demain matin ?

  — Oui. Nos amis les plus chers. Pour eux, autant agir à découvert le plus tôt possible. Tu pourras être présent. Tanya connaît ton existence. Elle a même rencontré Seth.

  — C’est vrai.

  — Mieux vaudrait que tu expliques la situation à Sam. Des étrangers ne tarderont pas à écumer ces bois.

  — Bien vu. Même s’il mériterait d’être puni pour hier soir.

  — En général, obéir à Alice est la chose la plus intelligente à faire.

  Jacob serra les dents, et je devinai qu’il partageait la rancœur de Sam quant à la « lâcheté » d’Alice et de Jasper.

  Pendant que les garçons discutaient, je gagnai la baie vitrée en m’efforçant de prendre un air lointain et anxieux, ce qui n’était pas très compliqué. J’appuyai ma tête contre le mur incurvé qui reliait le salon à la salle à manger, tout près du bureau où se trouvaient les ordinateurs. Puis je fis courir mes doigts sur un clavier tout en fixant la forêt, comme s’il s’agissait d’un geste anodin. Arrivait-il aux vampires d’agir distraitement ? Bien que ne sentant les regards de personne s’attarder sur moi, je ne me retournai pas pour le vérifier. Le moniteur se mit en route. Une fois encore, je tapotai sur les touches, puis je martelai le bureau de mes ongles, histoire de donner le change. De nouveau, le clavier. Un coup d’œil en biais sur l’écran.

  Aucun J. Jenks, mais un Jason Jenks. Avocat. Je caressai les touches comme on caresse un chat, sans y prêter attention. Jason Jenks avait un site présentant son cabinet. L’adresse n’était pas la même que celle fournie pa
r Alice. Bien à Seattle, mais avec un autre code postal. Je mémorisai le numéro de téléphone, recommençai à pianoter. Cette fois, je fis une recherche à partir de l’adresse. Rien. Comme si elle n’existait pas. J’aurais bien consulté une carte, mais c’eût été tenter le sort. Dernier effleurement afin d’effacer tout ça…

  Je continuai à regarder fixement dehors tout en tapotant sur le bureau. Des pas légers résonnèrent dans mon dos, et je me retournai, en croisant les doigts pour afficher une indifférence feinte. Renesmée s’était approchée. Je lui ouvris mes bras, et elle se jeta dedans. Elle dégageait un fort fumet de loup. Elle enfonça sa tête dans mon cou.

  J’ignorais si je serais capable de supporter ça. J’avais beau craindre pour ma vie, pour celle d’Edward, de toute la famille, cette peur n’avait aucune mesure avec la terreur qui m’étreignait quand je songeais à ma fille. Il devait exister un moyen de la sauver, ne serait-ce que cela. Brusquement, je compris que je ne désirais rien d’autre. J’encaisserais tout, mais pas la mort de Renesmée. Jamais !

  Elle était la seule qu’il me fallait absolument épargner.

  Alice avait-elle deviné ce que je ressentirais ?

  La main de Renesmée frôla ma joue.

  Elle me montra mon visage, puis ceux d’Edward, de Jacob, de Rosalie, d’Esmé, de Carlisle, d’Alice, de Jasper, les faisant défiler de plus en plus vite. Seth et Leah. Charlie, Sue et Billy. Encore et encore. Elle s’inquiétait, comme nous tous. Rien de plus, cependant. Jake lui avait épargné le pire, visiblement. Notre désespoir, notre certitude que nous mourrions tous d’ici un mois.

  Elle s’attarda sur les traits d’Alice, exprimant son étonnement, son manque. Où était Alice ?

  — Je n’en sais rien, chuchotai-je. Mais c’est Alice. Elle fait ce qu’il faut, comme toujours.

  Ce qu’il fallait pour elle, du moins. J’avais beau détester penser à elle de cette manière, il n’y avait guère d’autre façon de comprendre sa réaction. Renesmée soupira, sa tristesse augmenta.

  — Elle me manque également, lui confiai-je.

  Je sentis mon visage s’animer, chercher l’expression qui accompagnait le chagrin que j’éprouvais. Mes yeux étaient bizarrement secs, et je clignai les paupières pour tenter de chasser le malaise. Je me mordis la lèvre. Quand je respirai, l’air s’accrocha à ma gorge, à croire que je m’étranglais. Renesmée s’écarta afin de mieux me contempler. Mes traits se reflétèrent dans ses pensées et ses prunelles. J’avais l’air d’Esmé, tôt ce matin-là.

  Ainsi, c’était à cela que ressemblait l’envie de pleurer d’un vampire.

  Les yeux de ma fille étaient humides. Quand elle caressa ma joue, elle ne me montra rien, se contentant de me consoler.

  Je n’aurais jamais pensé que j’assisterais au renversement du lien qui nous unissait, à l’instar de ce qui s’était passé entre Renée et moi. Il faut dire que je n’avais pas eu une vision très juste de l’avenir. Une larme roula sur la peau de Renesmée, et je l’essuyai d’un baiser. Surprise, elle toucha son œil puis examina son doigt humide.

  — Ne pleure pas, chantonnai-je. Tout ira bien. Tu iras bien. Je me débrouillerai pour t’épargner cela.

  Quand bien même ne serais-je pas en mesure de faire autre chose, je sauverais Renesmée. J’étais de plus en plus certaine que c’était ce qu’Alice avait voulu m’offrir. Elle avait su. Elle m’avait fourni une échappatoire.

  30

  IRRÉSISTIBLE

  Il fallait penser à tant de détails.

  Comment allais-je réussir à m’octroyer un peu de solitude afin de traquer J. Jenks ? Pourquoi Alice m’avait-elle donné son nom ? Si cet indice n’avait rien à voir avec Renesmée, comment allais-je préserver cette dernière ? Comment Edward et moi expliquerions-nous la situation à Tanya et aux siens le lendemain ? Et s’ils réagissaient comme Irina ? Si ça tournait à la bagarre ?

  J’ignorais comment me battre. Comment allais-je apprendre, en un petit mois ? Y avait-il une chance que je réussisse à me former aussi vite et à représenter un danger pour l’un des Volturi ? Ou étais-je définitivement condamnée parce que totalement inutile ? Ne serais-je qu’un énième vampire nouveau-né dont on se débarrasserait sans encombre ?

  Tant de réponses nécessaires, mais je n’eus pas le loisir de poser mes questions.

  Souhaitant que Renesmée soit entourée d’un peu de normalité, j’insistai pour la ramener chez nous à l’heure du coucher. À ce moment-là, Jacob se sentait plus à l’aise dans sa peau de loup ; la tension était plus facile à gérer quand il était prêt au combat. J’aurais aimé pouvoir éprouver la même chose. Il fila dans la forêt, aux aguets.

  Une fois Renesmée profondément endormie, je la mis au lit et regagnai le salon afin d’interroger Edward. En me cantonnant à ce qui était possible, bien sûr. L’un de mes problèmes les plus ardus était de lui cacher des choses, même si j’avais l’avantage de son incapacité à lire mes pensées. Il était planté devant la cheminée, me tournant le dos.

  — Edward ? Je…

  En un rien de temps, il avait virevolté et traversé la pièce. Je réussis seulement à distinguer son air féroce, puis ses lèvres s’écrasèrent sur les miennes, et ses bras m’emprisonnèrent, pareils à des poutres d’acier. Je ne repensai plus à mes questions durant le reste de la nuit. Je ne mis pas longtemps à saisir les raisons de son humeur et encore moins à la partager.

  Je m’étais préparée à avoir besoin d’années pour simplement organiser la passion physique dévorante que j’avais pour lui, puis de siècles pour en profiter. Si nous ne devions avoir plus qu’un mois ensemble… Je ne voyais pas comment je supporterais que cela s’achève. Je ne pus m’empêcher d’être égoïste. Tout ce que je voulais, c’était l’aimer le plus possible dans le délai limité qui m’était imparti.

  Au lever du soleil, j’eus du mal à m’arracher à lui. Malheureusement, une tâche nous attendait, peut-être plus compliquée que celles qui incombaient aux autres membres de la famille. Dès que je me laissai aller à songer à ce qui se dessinait, je fus tendue comme une corde. J’eus l’impression que mes nerfs s’étaient étirés jusqu’à devenir de plus en plus fins.

  — J’aimerais obtenir les informations nécessaires auprès d’Eleazar avant de leur parler de Nessie, marmonna Edward, tandis que nous nous habillions rapidement dans le dressing. Juste au cas où.

  — Sauf qu’il ne comprendrait pas la question et ne saurait y répondre. Penses-tu qu’ils nous laisseront nous expliquer ?

  — Aucune idée.

  Je sortis Renesmée, encore endormie, de son lit, et la serrai contre moi. Ses boucles s’écrasèrent sur mon visage, et son odeur douce submergea les autres. Il était exclu que je perde une seconde, aujourd’hui. Je cherchais des réponses, et j’ignorais combien de temps Edward et moi serions seuls. Si tout se passait bien avec le clan de Tanya, nous risquions d’avoir des invités pendant un bon moment.

  — M’apprendrais-tu à me battre, Edward ?

  Il me tenait la porte, et je me raidis, guettant sa réaction. Je ne fus pas déçue. Il se figea sur place, puis ses yeux me balayèrent, significatifs, comme s’il me regardait pour la première ou la dernière fois. Il s’attarda sur notre fille.

  — Si les choses doivent en arriver là, esquiva-t-il, nous n’aurons pas une grande marge de manœuvre.

  — Tu préférerais que je sois incapable de me défendre ? insistai-je en tâchant de garder une voix égale.

  Il déglutit, et les gonds du battant protestèrent en grinçant, cependant que ses doigts se refermaient autour du bois. Puis il hocha la tête.

  — Présenté comme ça… Nous nous mettrons au boulot dès que nous en aurons le loisir.

  J’acquiesçai à mon tour, et nous partîmes vers la villa blanche. Sans nous dépêcher.

  Quelle action pouvais-je accomplir, qui fût synonyme d’un espoir de changer le destin ? À ma façon, j’étais un tout petit peu spéciale, à condition de considérer qu’avoir un crâne fantastiquement épais et imperméabl
e aux dons des autres était spécial. Cela pouvait-il me servir d’une quelconque façon ?

  — Quel est leur plus gros avantage, à ton avis ? Ont-ils seulement une faiblesse ?

  Edward comprit immédiatement que je parlais des Volturi.

  — Alec et Jane sont leurs attaquants les plus redoutables, répondit-il sans passion, comme s’il critiquait une équipe de base-ball. Leurs défenseurs sont rarement dans le jeu.

  — Parce que Jane est capable de te brûler sur place. Mentalement, du moins. Et Alec ? Ne m’as-tu pas dit, un jour, qu’il était encore plus dangereux qu’elle ?

  — Si. En un sens, il est son antidote. Elle te fait ressentir la pire douleur qui soit. Lui, te prive de toute sensation. Le néant. Parfois, quand les Volturi sont de bonne humeur, ils ordonnent à Alec d’anesthésier celui qu’ils s’apprêtent à exécuter. Pour peu qu’il se soit rendu sans résistance ou qu’il leur ait fait plaisir, d’une façon ou d’une autre.

  — Comment l’anesthésie peut-elle être plus dangereuse que la férocité de Jane ?

  — Il te coupe de tous tes sens. Tu n’as plus mal, mais tu ne vois ni ne humes plus rien non plus. C’est la privation sensorielle totale. Tu es complètement seul dans le noir. Même quand ils te brûlent, tu n’éprouves aucune sensation.

  Je frissonnai. Était-ce le mieux à quoi nous pouvions aspirer ? À ne voir ni ne sentir la mort quand elle arriverait ?

  — Ce don le rend aussi menaçant que Jane, poursuivit Edward sur le même ton détaché. Lui comme elle sont en mesure de réduire quelqu’un à l’impuissance, de le transformer en cible facile. Ce qui différencie Jane et Alec rappelle ce qui nous différencie, Aro et moi. Lui capte l’esprit d’une seule personne à la fois, là où j’entends tout le monde en même temps. Jane ne peut atteindre que l’objet de sa concentration.

  Je compris où cela nous menait, ce qui ne me rassura pas.

  — Alec est à même de s’attaquer à nous tous d’un seul coup ?

 

‹ Prev