RÉVÉLATION

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RÉVÉLATION Page 51

by Stephenie Meyer


  — Ainsi, tu parles, petite ? roucoula Carmen.

  — Oui, admit Renesmée de son soprano chantant. (Tous nos hôtes sursautèrent, Carmen exceptée.) Mais je peux te montrer si tu veux, c’est plus facile que raconter.

  Sur ce, elle plaça sa menotte contre la joue de la femme. Cette dernière se raidit, comme électrocutée. Eleazar fut à son côté en un rien de temps, prêt à la tirer en arrière.

  — Une minute, lui intima-t-elle, haletante, ses prunelles qui ne clignaient pas fixées sur l’enfant.

  Renesmée consacra un long moment à dérouler son histoire. Edward paraissait tendu, et je regrettai de ne pas avoir sa capacité à lire dans les pensées d’autrui. Derrière moi, Jacob se trémoussait, impatient.

  — Qu’est-ce que Nessie lui montre ? grommela-t-il.

  — Tout, murmura Edward.

  Au bout d’une minute supplémentaire, Renesmée laissa tomber sa main et adressa un sourire victorieux à la brune ahurie.

  — Elle est vraiment ta fille, n’est-ce pas ? souffla-t-elle à Edward. Quel don époustouflant ! Il ne peut avoir été transmis que par un père extrêmement talentueux.

  — La crois-tu, elle ? lui demanda-t-il.

  — Absolument.

  — Carmen ! s’écria Eleazar.

  Lui prenant la main, elle la serra tendrement.

  — Aussi impossible que cela semble, lui dit-elle, Edward ne ment pas. Permets à l’enfant de te le prouver.

  Elle attira son compagnon vers moi, puis fit un signe de tête à Renesmée.

  — Vas-y, mi querida1.

  Visiblement ravie par la gentillesse de Carmen, la petite effleura le front d’Eleazar.

  — Ay caray2 ! s’exclama-t-il en reculant brusquement.

  — Que t’a-t-elle fait ? intervint Tanya en approchant, suivie de Kate.

  — Elle essaye seulement de nous montrer sa version de l’histoire, expliqua Carmen d’une voix apaisante.

  — Regarde ! ordonna Renesmée à Eleazar, sourcils froncés, agacée par ses réticences.

  Elle lui tendit les mains, laissa ses doigts à quelques centimètres de son visage, le laissant décider d’un contact ou non. L’homme la contempla avec suspicion puis jeta un coup d’œil à sa compagne, comme pour lui demander conseil. Celle-ci lui adressa un signe de tête encourageant. Respirant un bon coup, il se pencha. Lorsque le récit commença, il frissonna mais réussit à tenir, cette fois. Il ferma les paupières, concentré.

  — Aaahhh ! soupira-t-il en rouvrant les yeux, quelques secondes plus tard. Je comprends.

  Renesmée lui sourit. Après une hésitation, il lui sourit aussi.

  — Eleazar ? lança Tanya.

  — Tout est vrai. Il ne s’agit pas d’un enfant immortel. Elle est à demi humaine. Viens voir par toi-même.

  En silence, le chef du clan de Denali se soumit à l’exercice. Kate suivit. Chacune sursauta à la première image transmise par Renesmée, puis, comme Carmen et Eleazar, parut complètement séduite à la fin. Je me tournai vers Edward, surprise par la facilité de tout cela. Ses prunelles dorées étaient claires, à présent. Ç’avait marché !

  — Merci pour votre écoute, murmura-t-il.

  — Qu’en est-il du grave danger que tu as mentionné ? voulu savoir Tanya. Je devine qu’il ne vient pas de cette enfant, mais des Volturi, non ? Comment ont-ils appris son existence ? Quand arriveront-ils ?

  Je ne m’étonnai pas qu’elle ait saisi aussi vite la situation. Après tout, quel péril autre que les Italiens pouvait menacer une famille aussi puissante que la mienne ?

  — Bella a croisé Irina, un jour en chassant. Renesmée était avec elle.

  — Non ! protesta Tanya. Quelqu’un d’autre…

  — Alice l’a vue aller les trouver.

  Il tressaillit en prononçant le nom de sa sœur, ce dont personne sauf moi ne sembla se rendre compte.

  — Comment a-t-elle pu ? marmonna Eleazar sans s’adresser à quelqu’un en particulier.

  — Imagine que tu aies aperçu Renesmée de loin. Imagine que tu n’aies pas écouté nos explications.

  — Quoi qu’elle ait pu croire, siffla Tanya, furieuse, vous êtes nos plus proches amis.

  — Il est trop tard pour regretter le geste d’Irina. Alice nous a donné un mois.

  Les vampires parurent surpris.

  — Aussi longtemps ? dit Eleazar.

  — Tous seront du voyage. Pareille expédition nécessite sûrement des préparatifs.

  — La garde dans sa totalité ? s’exclama l’ancien Volturi.

  — Non seulement la garde, mais Aro, Caïus, Marcus et les épouses.

  Le choc était complet, à présent.

  — C’est impossible, chuchota Eleazar.

  — J’aurais dit la même chose il y a deux jours, admit Edward.

  — C’est insensé, s’emporta soudain l’homme. Pourquoi se mettraient-ils en danger ? Sans parler des femmes !

  — D’après Alice, leurs motivations dépassent le simple châtiment. Voilà pourquoi elle a pensé que vous pourriez nous aider.

  — Qu’y a-t-il de plus que la punition ?

  Le brun se mit à arpenter la pièce comme s’il était seul, le front plissé, réfléchissant.

  — Où sont les autres ? s’enquit Tanya. Carlisle, Alice, tout le clan ?

  L’hésitation d’Edward fut presque imperceptible. Il ne répondit qu’à une partie de la question.

  — Ils sont partis chercher des amis susceptibles de nous soutenir.

  — Quel que soit le nombre de partisans que tu réuniras, nous n’arracherons pas la victoire, objecta Tanya en brandissant ses mains devant elle. Nous mourrons avec vous, rien de plus. Tu t’en doutes bien. Certes, nous quatre le méritons peut-être, après ce qu’a fait Irina, et après notre défection au printemps, encore une fois à cause d’elle, d’ailleurs.

  — Nous ne vous demandons pas de vous battre et de mourir, répliqua Edward. Tu sais que Carlisle n’exigerait jamais pareil sacrifice.

  — Alors quoi ?

  — Nous avons besoin de témoins. Si nous parvenons à les arrêter un instant pour qu’ils nous laissent nous expliquer… (Il caressa la joue de Renesmée qui attrapa sa main et la pressa sur sa peau.) Il est difficile de douter de l’histoire quand on la voit par soi-même.

  Tanya acquiesça lentement.

  — Crois-tu que le passé de la petite comptera, pour eux ?

  — Juste s’il présage de son avenir. La loi était destinée à nous protéger des excès d’enfants incapables d’évoluer.

  — Je ne suis pas dangereuse du tout ! pépia Renesmée. Je n’ai jamais fait de mal à pépé, ni à Sue ou Billy. J’aime les humains. Et les loups comme mon Jacob.

  Lâchant les doigts de son père, elle tapota le bras de l’Indien. Tanya et Kate échangèrent un coup d’œil.

  — Si Irina n’était pas venue aussi tôt, dit Edward, tout cela aurait pu être évité. Renesmée grandit à un rythme accéléré. D’ici un mois, elle aura l’air d’en avoir six de plus.

  — Voilà une chose dont nous serons en mesure de témoigner, lança Carmen d’un ton décidé. Nous pourrons déclarer que nous avons assisté à sa croissance. Les Volturi ne sauraient ignorer pareilles preuves ?

  — Tu crois ça ? marmonna son compagnon en continuant à tourner en rond comme un lion en cage.

  — Oui, renchérit Tanya, nous sommes prêts à témoigner en votre faveur. C’est le minimum. Nous allons réfléchir à d’autres actions éventuelles.

  — Non, protesta Edward, qui lisait dans ses pensées. Nous ne vous demandons pas de vous battre.

  — Si les Volturi ne prennent pas le temps de vous écouter, nous n’allons pas nous contenter d’assister au massacre, rétorqua-t-elle. Naturellement, je ne devrais parler qu’en mon nom, ici.

  — Doutes-tu donc de ma fidélité à ce point, ma sœur ? bougonna Kate.

  — Il s’agit d’une mission suicidaire, lui répondit Tanya en souriant.

  — Alors, compte sur moi, riposta Kate avec un haussement des épaules no
nchalant.

  — Moi aussi, je ferai tout ce qu’il faut pour protéger cette petite, intervint Carmen.

  Puis, comme si elle était incapable de résister, elle tendit les bras vers Renesmée.

  — Tu viens avec moi, bebé linda3 ?

  Ma fille s’empressa d’accéder à sa demande, très heureuse d’avoir une nouvelle amie. Carmen la serra contre elle et se mit à roucouler en espagnol.

  Tout se passait comme avec Charlie et, avant cela, avec tous les Cullen. Renesmée était irrésistible. Qu’avait-elle en elle qui attirait les gens, qui les amenait même à promettre de sacrifier leurs vies pour la défendre ?

  Un instant, je caressai l’espoir que nous allions réussir. Que Renesmée était capable de l’impossible, qu’elle gagnerait le cœur de nos ennemis comme elle avait gagné celui de nos amis. Puis je me souvins qu’Alice nous avait abandonnés, et mes chimères s’évaporèrent aussi rapidement qu’elles étaient apparues.

  1 En espagnol dans le texte. « Ma chérie. »

  2 Idem. « Ça alors ! »

  3 En espagnol dans le texte. « Beau bébé. »

  31

  DON

  — Quel rôle jouent les loups-garous dans tout cela ? demanda ensuite Tanya en jetant un coup d’œil à Jacob.

  Ce dernier devança Edward.

  — Si les Volturi refusent d’écouter Nessie… enfin, Renesmée, se corrigea-t-il en se rappelant que le chef de Denali ne pourrait comprendre le surnom idiot qu’il avait inventé, nous les arrêterons.

  — Quel courage, gamin ! Mais même des combattants plus expérimentés que vous n’y arriveraient pas.

  — Vous ignorez ce dont nous sommes capables.

  — C’est votre vie, après tout. Il vous revient de choisir comment vous voulez la terminer.

  Jacob lança un regard à Renesmée, qui n’avait pas quitté les bras de Carmen. Tout aussi attirée par l’enfant, Kate tournait autour d’elles.

  — Cette petite est spéciale, fit remarquer Tanya. Il est difficile de résister à son charme.

  — Toute la famille est très talentueuse, renchérit Eleazar.

  Il continuait à arpenter la pièce, de plus en plus vite.

  — Un père qui lit dans les esprits, enchaîna-t-il, une mère-bouclier, et la magie surprenante grâce à laquelle cette enfant extraordinaire nous a envoûtés. Je me demande si ce don a un nom ou s’il est la norme chez un hybride. Enfin, dans la mesure où un vampire hybride peut être considéré comme normal !

  — Pardonne-moi, intervint Edward d’une voix ébahie en retenant l’homme dans ses allers-retours. Que viens-tu de dire à propos de ma femme ?

  L’autre le contempla curieusement, oubliant soudain son agitation maniaque.

  — Qu’elle est un bouclier. Je n’en suis pas certain, puisqu’elle me bloque.

  Déroutée, je le dévisageai. Un bouclier ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Et comment est-ce que je le « bloquais » ? Je me tenais juste à côté de lui, tranquille.

  — Un bouclier ? répéta Edward, ahuri.

  — Allons, Edward ! Si je n’arrive pas à la lire, toi non plus, j’imagine. Perçois-tu ses pensées ?

  — Non, je n’en ai jamais été capable. Même quand elle était humaine.

  — Jamais ? s’écria Eleazar. Intéressant. Cela suppose un talent plutôt puissant, s’il se manifestait déjà avant la transformation. Malheureusement, je n’arrive pas à percer ses défenses, donc j’en suis réduit à supputer. Pourtant, elle doit être encore à l’état brut, puisqu’elle n’a que quelques mois. (Il adressa un regard presque exaspéré à Edward.) Dire qu’elle est complètement inconsciente de son pouvoir ! Aro m’expédiait dans le monde entier à la recherche de telles anomalies, et toi, tu tombes sur l’une d’elles par hasard sans t’en rendre compte ! Quelle ironie !

  Il secoua la tête avec incrédulité.

  — Mais de quoi parles-tu ? lançai-je. Comment puis-je être un bouclier ? ça veut dire quoi ?

  Je me représentais une armure médiévale ridicule et rien d’autre. Eleazar inclina la tête et m’examina.

  — Je suppose que nous étions un peu trop formalistes, dans la garde. Cataloguer les talents est très subjectif et hasardeux. Chacun est unique en son genre. Il n’empêche que toi, Bella, tu es assez facile à classifier. Les talents uniquement défensifs, destinés à protéger celui qui en est doué, sont toujours appelés « boucliers ». As-tu déjà testé tes aptitudes ? As-tu déjà bloqué quiconque, en dehors de moi et de ton compagnon ?

  En dépit de la vitesse à laquelle fonctionnait mon cerveau, il me fallut plusieurs secondes pour répondre.

  — Cela ne fonctionne que pour certaines choses, murmurai-je. Mon esprit est… réservé, en quelque sorte. Mais Jasper est capable de détecter mes humeurs, et Alice voit mon futur.

  — Alors, c’est une défense essentiellement mentale, commenta-t-il. Puissante mais circonscrite.

  — Aro n’a pu l’entendre, précisa Edward. Alors qu’elle était humaine quand ils se sont croisés.

  Eleazar écarquilla les yeux.

  — Jane a essayé de m’atteindre, en vain, renchéris-je. D’après Edward, Démétri ne me localiserait pas, et je serais hermétique aux attaques d’Alec. C’est bien ?

  — Plutôt, oui ! acquiesça l’homme, hébété.

  — Un bouclier ! s’écria Edward sur un ton extrêmement satisfait. Je n’y avais pas pensé. Le seul que j’aie jamais connu, c’est Renata, et elle exprime son don de façon très différente.

  — Qui est Renata ? demandai-je. Et que fait-elle ?

  Soudain intéressée par notre conversation, Renesmée se pencha de façon à nous voir.

  — Renata est le garde du corps personnel d’Aro, m’expliqua Eleazar. Elle est très forte elle aussi et bien pratique.

  Si je me rappelais vaguement la troupe de vampires des deux sexes rôdant autour d’Aro dans sa tour macabre, leurs traits ne me revinrent pas. Renata avait dû être parmi eux.

  — Je me demande si…, commença Eleazar. Vois-tu, Renata est un bouclier efficace contre toute attaque physique. Si, dans une situation hostile, un adversaire l’approche – ou Aro, puisqu’elle est constamment à son côté –, il… perd tous ses moyens. Une force quasiment indétectable le repousse. Par exemple, il emprunte une direction tout autre que celle qu’il avait arrêtée au départ, l’esprit si confus qu’il ne sait plus quelles raisons l’ont poussé à se déplacer. Renata est capable de projeter son bouclier à plusieurs mètres alentour. Elle défend également Caïus et Marcus quand c’est nécessaire, même si sa priorité est Aro. Toutefois, comme chez la majorité des vampires, son don est mental, pas physique. Si toi et elle vous affrontiez, je me demande qui l’emporterait. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un ayant le pouvoir de bloquer les dons d’Aro et de Jane.

  — Tu es spéciale, maman, me dit Renesmée sans paraître autrement surprise.

  J’étais un peu perdue. Ne disposais-je pas déjà du talent de me maîtriser, qui me permettait de sauter l’étape horrible des premiers mois de la vie d’un nouveau-né ? Les vampires n’avaient qu’un don, non ? Ou alors, Edward avait eu raison dès le départ, en suggérant que mon contrôle sur moi n’était que le fruit d’une préparation intense, contrairement à Carlisle, qui supposait que, là peut-être, résidait mon pouvoir. Lequel des deux avait raison ? Étais-je en mesure de faire plus encore ? Existait-il une catégorie, un nom pour celle que j’étais devenue ?

  — Sais-tu projeter ? s’enquit Kate avec curiosité.

  — Pardon ?

  — Appliquer ton talent à un autre, m’expliqua-t-elle. Défendre une personne qui ne soit pas toi.

  — Aucune idée. Je n’ai jamais essayé, puisque j’ignorais que je possédais un pouvoir.

  — Ce n’est peut-être pas le cas, s’empressa-t-elle de préciser. Dieu sait que je travaille sur le mien depuis des siècles. Or, je ne parviens qu’à l’étendre à tout mon corps.

  Je la dévisageai sans comprendre.

  — Kate est en mes
ure d’envoyer des décharges électriques, intervint Edward. C’est un don offensif, un peu comme celui de Jane.

  Instinctivement, je m’écartai d’elle, qui s’esclaffa.

  — Je ne suis pas sadique, me rassura-t-elle. Disons simplement qu’il est fort utile en cas de bagarre.

  Peu à peu, l’ampleur de ce que venait de dire Kate s’imposait à moi. « Défendre une personne qui ne soit pas toi. » Cela laissait supposer que j’étais en mesure d’inclure quelqu’un dans mon étrange tête silencieuse. Je me rappelai Edward se tordant sur les dalles de la tour des Volturi. Bien qu’humain, ce souvenir-là était plus vif et plus douloureux que la plupart de ceux qui me restaient. Comme s’il avait été marqué au fer rouge dans mon cerveau. Et si j’étais capable d’empêcher que cela se reproduise ? Si j’étais susceptible de le protéger ? Ainsi que Renesmée ?

  — Tu dois absolument m’apprendre à utiliser mon talent ! m’écriai-je en attrapant Kate par le bras sans réfléchir. Tu dois me montrer comment il fonctionne !

  Elle grimaça.

  — D’accord ! À condition que tu arrêtes d’écrabouiller mon radius.

  — Houps ! Désolée !

  — Tu t’en sors déjà très bien, ajouta-t-elle. Tu aurais dû lâcher prise. Or, tu n’as rien senti, n’est-ce pas ?

  — Tu aurais pu éviter ça, Kate, grommela Edward. Bella ne te voulait aucun mal.

  Ni elle ni moi ne lui prêtâmes attention.

  — Non, rien du tout. Tu m’as envoyé une décharge ?

  — Oui. Hum… Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui soit immunisé, mortel ou immortel.

  — Tu l’as vraiment projeté ? insistai-je.

  — Oui. Avant, il se cantonnait à mes paumes, comme chez Aro.

  — Et Renesmée, lança Edward.

  — Mais, avec un peu d’entraînement, je suis parvenue à faire circuler le courant sur toute la surface de mon corps. C’est une bonne protection. Quiconque essaye de me toucher tombe comme une mouche. Ça ne dure que quelques secondes, ce qui est amplement suffisant.

  Je ne l’écoutais plus qu’à moitié, à présent, tout entière plongée dans les réflexions qu’avait éveillées la perspective d’être en état de protéger ma petite famille, pour peu que j’apprenne assez vite. Pourvu que je sois aussi douée dans ce domaine que je l’étais – assez mystérieusement – pour tout ce qui concernait les aspects de l’existence d’un vampire. Ma vie d’humaine ne m’ayant pas préparée à la facilité, j’avais du mal à avoir confiance en moi et à croire à l’étendue de mes aptitudes nouvelles. Toutefois, il me semblait que protéger ceux que j’aimais était la chose la plus intense que j’aie jamais désirée.

 

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