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TENTATION

Page 16

by Stephenie Meyer


  — Dépêche-toi ! me lança Jacob.

  — J'arrive, j'arrive.

  Je vérifiai que je ne laissais aucune preuve compromettante derrière moi puis me précipitai au rez-de-chaussée.

  — De quoi j'ai l'air ? demandai-je.

  — Ça peut aller.

  — Mais est-ce que je ressemble à quelqu'un qui aurait trébuché dans ton garage et se serait ouvert la tête sur un marteau ?

  — J'imagine que oui.

  — Dans ce cas, allons-y.

  Jacob me conduisit à la Chevrolet. Il insista, une fois encore, pour prendre le volant. Nous étions à mi-chemin de l'hôpital quand je me rendis compte qu'il était torse nu.

  — Nous aurions dû penser à te prendre une veste.

  — De Charlie ? Rien de tel pour nous trahir. De toute façon, je n'ai pas froid.

  — Tu rigoles ?

  Grelottante, j'augmentai le chauffage de la voiture, tout en observant Jacob. Jouait-il les durs pour que je ne m'inquiète pas ? Non, il semblait très à l'aise, ainsi. Il avait un bras allongé sur le dossier de mon siège, bien que je me sois pelotonnée pour conserver la chaleur de mon corps.

  Jacob paraissait vraiment plus vieux que ses seize ans. Pas quarante, sans doute, mais plus que moi en tout cas. Il avait beau se plaindre d'être maigre, il n'avait guère à envier à Quil en matière de muscles. Les siens étaient longs et nerveux, mais réels. Quant à sa peau, elle avait une telle couleur que j'en étais jalouse. Il remarqua que je le détaillais.

  — Quoi ? demanda-t-il, à demi embarrassé.

  — Rien. Sauf que je viens juste de m'en rendre compte... sais-tu que tu es plutôt beau ?

  Les mots à peine prononcés, je m'inquiétai qu'il les prît mal. Heureusement, il se borna à lever les yeux au ciel.

  — Tu as reçu un sacré coup sur la caboche, dis-moi !

  — Je ne plaisante pas.

  — Ah... ben, euh, merci alors.

  — Ben, euh, de rien, répondis-je, hilare.

  Sept points de suture furent nécessaires pour refermer la coupure de mon front. Une fois passée la piqûre de l'anesthésie locale, je ne sentis plus rien. Jacob me tint la main pendant que le Dr Snow me recousait, et je m'efforçai de ne pas songer à l'ironie de la situation.

  Ça nous prit des heures. Le temps qu'ils en aient terminé avec moi, je dus déposer Jacob chez lui avant de foncer à la maison pour préparer le dîner. Charlie sembla gober mon histoire de chute dans le garage. Après tout, ce n'était pas comme si je n'avais jamais réussi à finir aux urgences toute seule comme une grande.

  Cette nuit-là ne fut pas aussi pénible que celle qui avait suivi mon premier fantasme auditif, à Port Angeles. Le trou réapparut dans ma poitrine, comme toujours quand je m'éloignais de Jacob, pas aussi douloureux cependant. J'envisageais déjà d'autres manières de provoquer de nouvelles illusions, ce qui me distrayait. Et puis, je savais que j'irais mieux le lendemain, en retrouvant Jacob. Ainsi, la plaie béante et la douleur familière furent plus faciles à supporter — le soulagement ne tarderait pas. Le cauchemar, lui aussi, perdit quelque peu de sa puissance. Le vide m'horrifia, comme d'ordinaire, mais je découvris que j'attendais avec une étrange impatience l'instant où je me réveillerais en hurlant. Je savais que le mauvais rêve se terminait toujours.

  Le mercredi d'après, sans me donner le temps de rentrer des urgences afin de parer le coup, le Dr Gerandy téléphona à Charlie pour l'avertir qu'il craignait une commotion cérébrale et lui conseiller de me réveiller toutes les deux heures durant la nuit, afin de s'assurer que je n'avais rien de sérieux. C'est avec une suspicion non dissimulée que mon père accueillit mes explications maladroites sur une nouvelle chute.

  — Tu aurais peut-être intérêt à ne plus t'approcher de ce garage, Bella, suggéra-t-il durant le dîner.

  Je paniquai à l'idée qu'il se mît dans le crâne de m'interdire La Push et, par conséquent, mes expériences à moto. Il était inimaginable que j'abandonne la partie — ce jour-là, j'avais eu une de mes hallucinations les plus formidables. La voix de velours fantasmatique m'avait enguirlandée pendant cinq bonnes minutes avant que je freine trop fort et n'embrasse un tronc d'arbre. J'étais prête à supporter sans gémir la douleur physique qui en résultait, même violente.

  — Ce n'est pas arrivé dans le garage, m'empressai-je de protester. Nous randonnions, et j'ai trébuché sur un rocher.

  — Depuis quand tu randonnes, toi ?

  — Il fallait bien s'attendre à ce que mon travail chez Newton laisse des traces. À force de vanter quotidiennement les vertus de l'exercice en plein air, on finit par devenir curieux.

  Charlie me toisa d'un œil soupçonneux.

  — Je te promets d'être plus prudente, jurai-je tout en croisant les doigts sous la table.

  — Je n'ai rien contre ces balades autour de La Push, mais ne t'éloigne pas de la réserve, compris ?

  — Pourquoi ?

  — Nous avons reçu pas mal de plaintes du parc naturel, ces derniers temps. En attendant l'enquête des eaux et forêts, je préférerais que...

  — Oh, c'est l'ours, hein ? Je suis au courant. Des marcheurs qui passaient par la boutique l'ont aperçu. Tu crois vraiment qu'une espèce d'immense grizzli mutant traîne dans le coin ?

  — En tout cas, il y a quelque chose. Alors, pas question de gambader en pleine nature, compris ?

  — Oui, oui, assurai-je rapidement.

  Il n'eut pas l'air complètement tranquille, cependant.

  — Charlie commence à fureter, me plaignis-je auprès de Jacob quand je passai le chercher au lycée, le vendredi.

  — Dans ce cas, nous devrions peut-être lever le pied avec les bécanes, suggéra-t-il. Au moins pendant une semaine ou deux, précisa-t-il en voyant mon expression contrariée. L'idée de ne pas aller à l'hosto pendant huit jours ne te dérange pas, non ?

  — Mais qu'est-ce qu'on va faire ? râlai-je.

  — Ce que tu voudras, répondit-il avec bonne humeur.

  Je méditai quelques instants. De quoi avais-je envie ? Je haïssais la perspective de perdre, aussi maigres fussent-elles, ces quelques secondes de proximité avec les souvenirs indolores, ceux qui surgissaient sans que j'eusse besoin de les évoquer consciemment. Si l'on me retirait la moto, j'allais devoir trouver une nouvelle voie d'accès au danger et à l'adrénaline, ce qui exigerait réflexion et créativité. En attendant, l'inaction avait toutes les chances de se révéler pénible. Et si, malgré la présence de Jake, je retombais dans la dépression ? Il était nécessaire que je reste occupée... Il y avait sûrement un autre moyen, une autre recette... un autre endroit.

  La villa blanche avait été une erreur, sans aucun doute. Pourtant, sa présence devait bien être imprimée quelque part, ailleurs qu'en moi. Il existait forcément une place où il me semblerait plus réel qu'au milieu des repères familiers qu'encombraient mes réminiscences d'humaine. Seule une me vint à l'esprit, une qui n'appartiendrait jamais qu'à lui seul, une empreinte de magie et de lumière. La belle clairière que je n'avais vue qu'une fois dans ma vie, illuminée par le soleil et les étincelles qui ruisselaient sur sa peau.

  L'idée était risquée, et l'éventualité d'un retour de flamme probable — l'expérience pouvait se révéler dangereusement douloureuse. Rien que d'y songer, la blessure déchirant mon sein se réveilla, au point que j'eus du mal à rester droite et à ne pas me trahir. N'empêche, de tous les lieux du monde, c'était le plus susceptible de provoquer l'écho de sa voix. En plus, j'avais déjà raconté à Charlie que je randonnais...

  — À quoi penses-tu donc avec autant de sérieux ? me demanda Jacob.

  — Eh bien... j'ai découvert un endroit dans la forêt, un jour. Je suis tombée dessus par hasard, alors que je... me promenais. Une clairière magnifique. J'ignore si je saurais la retrouver seule. Il faudra sûrement que je m'y reprenne à plusieurs fois...

  — Nous pourrions utiliser une boussole et une carte d'état-major, répliqua-t-il avec une confiance rassurante. Tu te rappelles d'où tu es partie ?

  — Oui, jus
te au début du sentier de grande randonnée sur laquelle s'achève la route 110. Et j'ai suivi la direction du sud, me semble-t-il.

  — Formidable. T'inquiète, nous allons y arriver.

  Comme toujours, Jacob était prêt à exaucer le moindre de mes désirs, aussi étrange fût-il.

  C'est ainsi que, le samedi après-midi, je laçai mes chaussures de marche achetées le matin même, ce qui m'avait permis de bénéficier pour la première fois de la ristourne de vingt pour cent réservée aux employés, attrapai un plan détaillé de la péninsule d'Olympic et me rendis à La Push.

  Nous ne partîmes pas immédiatement. D'abord, Jacob allongea sa grande carcasse sur le plancher du salon et, pendant vingt minutes, s'affaira à dessiner un quadrillage complexe sur la carte. De mon côté, assise sur une chaise de la cuisine, je fis la conversation à Billy. Ce dernier paraissait absolument serein quant à notre projet de balade. J'avais été surprise de constater que Jacob ne lui avait rien caché de l'endroit où nous allions, vu la paranoïa qui régnait à cause de l'ours. J'aurais voulu demander à Billy de ne rien dire à Charlie, j'avais peur toutefois d'obtenir l'effet inverse.

  — On verra peut-être le supernounours, plaisanta Jacob en examinant son travail.

  Je jetai un coup d'œil à son père, craignant une réaction à la Charlie. Billy se contenta de rire, cependant.

  — Dans ce cas, tu ferais sans doute bien de prendre un pot de miel, se moqua-t-il. Au cas où.

  — J'espère que tes chaussures neuves ont des ailes, rigola Jacob à mon adresse. Parce qu'un petit pot de miel n'apaisera pas un ours affamé très longtemps.

  — Il me suffira d'être plus rapide que toi, rétorquai-je.

  — Comme si c'était possible ! s'esclaffa-t-il en repliant la carte. Bon, allons-y.

  — Amusez-vous bien, lança Billy en dirigeant son fauteuil vers le réfrigérateur.

  Charlie n'était pas difficile à vivre, mais j'eus l'impression que Jacob avait encore plus de liberté que moi.

  Je nous conduisis jusqu'au bout de la route en terre et me garai près du piquet en bois qui marquait le début du sentier pédestre. Je n'étais pas venue ici depuis bien longtemps, et des spasmes nerveux me tordirent l'estomac. La balade risquait de devenir malsaine, mais elle valait la peine si je réussissais à entendre mon ténor. Je sortis de voiture et contemplai la végétation dense qui nous cernait.

  — Je suis partie par là, murmurai-je en tendant le doigt droit devant moi.

  — Hum.

  — Quoi ?

  Le regard de Jacob alla de la direction que j'indiquais au chemin balisé.

  — Je t'aurais plutôt prise pour une fille préférant suivre les sentiers tout tracés.

  — Eh non ! plastronnai-je, un peu gênée. Je suis une rebelle, que veux-tu !

  Il rit, tira le plan de son sac.

  — Une seconde, s'il te plaît.

  La boussole en main, il enroula la carte jusqu'à ce qu'elle soit pliée comme il le désirait.

  — Première section du quadrillage... et voilà, c'est parti !

  Je compris vite que je retardais sa progression, mais il ne s'en plaignit pas. Je tâchais de ne pas ressasser ce que je me rappelais de ma dernière balade dans ces bois, en compagnie d'un être bien différent. Les souvenirs restaient dangereux. Si je me laissais engluer par eux, j'allais finir avec les bras serrés autour de mon torse, haletante. Ce qui serait difficile à justifier devant Jacob.

  Rester focalisée sur le présent n'était pas aussi ardu que je l'avais cru. L'endroit ressemblait à n'importe quel autre coin de la péninsule, et Jacob donnait à la balade une atmosphère très différente. Il sifflotait joyeusement, balançait les bras, se déplaçait sans difficulté à travers les sous-bois enchevêtrés. Grâce à ce soleil ambulant, les ombres paraissaient moins noires que d'habitude. Assez régulièrement, il consultait la boussole, tout en nous maintenant sur la ligne droite d'un des rayons qu'il avait dessinés sur la carte. Il avait vraiment l'air de savoir ce qu'il faisait. Je faillis le complimenter, me retins — il risquait d'en profiter pour rajouter quelques années à son âge.

  Tout en marchant, mon esprit vagabondait. Je n'avais pas oublié la discussion que nous avions eue sur les falaises. Depuis, j'avais attendu qu'il en reparle, sans résultat.

  — Euh... Jake ? lançai-je, quelque peu hésitante.

  — Oui ?

  — Comment ça va... avec Embry ? Il est toujours aussi étrange ?

  Jacob garda le silence, continuant à avancer à grandes enjambées. À quelques mètres de moi, il s'arrêta, le temps que je le rejoigne.

  — Oui, finit-il par répondre avec une moue contrariée.

  Comme il restait planté sur place, je me reprochai aussitôt d'avoir abordé le sujet.

  — Encore sous l'influence de Sam ?

  — Ouais.

  Il posa son bras sur mes épaules. Il paraissait si troublé que je ne me dégageai pas en plaisantant, ce que j'aurais sans doute fait dans n'importe quelle autre circonstance.

  — Ils continuent à te regarder bizarrement ?

  — Oui, parfois.

  — Et Billy ?

  — Il ne m'a été d'aucun secours, comme d'habitude.

  La colère amère qui perçait derrière cette réflexion me perturba.

  — Notre canapé est disponible, lui rappelai-je.

  Son rire rompit la morosité ambiante.

  — Réfléchis un peu à la position dans laquelle ça mettrait Charlie. Si jamais Billy prévenait les flics en pensant que j'ai été enlevé.

  Je pouffai à mon tour, heureuse de voir qu'il était redevenu lui-même.

  Au bout d'une dizaine de kilomètres, nous bifurquâmes brièvement vers l'ouest puis suivîmes une nouvelle ligne du quadrillage. Le paysage ne variant pas, je commençai à me dire que ma quête idiote était vouée à l'échec, impression qui se renforça quand le jour s'assombrit. Jacob, lui, était plus confiant.

  — Du moment que tu es sûre de notre point de départ, me rassura-t-il, en me lançant néanmoins un coup d'œil interrogateur.

  — Sûre et certaine.

  — Alors, nous trouverons.

  Il me prit par la main et m'entraîna dans une mer de fougères. De l'autre côté nous attendait la Chevrolet.

  — Fais-moi confiance, ajouta-t-il en désignant la camionnette avec fierté.

  — Tu te débrouilles bien, reconnus-je. Mais, la prochaine fois, nous apporterons des lampes.

  — Nous n'aurons qu'à consacrer nos dimanches à ces randonnées. J'ignorais que tu étais si lente.

  Furieuse, je lui arrachai ma paume et gagnai la portière conducteur en boudant. Ma réaction déclencha son hilarité.

  — Prête pour une nouvelle tentative, demain ? s'enquit-il en s'installant à côté de moi.

  — Pas de souci. À moins que tu préfères y aller sans moi, puisque je te ralentis tant.

  — Je m'en remettrai, va ! En tout cas, pense à prendre des pansements. Je parie que tes chaussures te font mal.

  — Un peu, avouai-je.

  En réalité, j'avais l'impression que mes pieds n'étaient plus qu'une immense ampoule.

  — J'espère qu'on verra l'ours. Je suis un peu déçu.

  — Je n'attends que ça, raillai-je. Nous aurons sûrement un peu de chance, et l'un de nous deux se fera croquer !

  — Les ours ne mangent pas les humains. Nous ne sommes pas assez bons. Enfin, tu es peut-être l'exception. Je suis sûr que tu es délicieuse.

  — Merci du compliment.

  Je détournai les yeux. Il n'était pas le premier à me dire ça.

  9

  LA CHANDELLE

  Le temps commença à s'écouler beaucoup plus vite qu'avant. Le lycée, le travail et Jacob — pas forcément dans cet ordre-là, d'ailleurs — tissaient un schéma directeur précis et aisé à suivre. Quant à Charlie, il avait obtenu satisfaction : je n'étais plus malheureuse. Certes, je ne réussissais pas à me leurrer entièrement. Lorsque je dressais l'inventaire de mon existence, ce que j'essayais d'éviter, je ne pouvais ign
orer ce qu'impliquait mon comportement.

  J'étais pareille à une lune perdue — ma planète avait été détruite par le scénario d'un quelconque film catastrophe — qui continuait néanmoins à tourner en un tout petit orbite autour du vide créé par le cataclysme en ignorant les lois de la gravité.

  Mes progrès à moto signifièrent moins de pansements et donc moins d'inquiétude de la part de Charlie. Ils entraînèrent aussi, et hélas, la disparition progressive de la voix, jusqu'au jour où je ne l'entendis plus. Je cédai alors à un affolement silencieux et me lançai à la recherche de la clairière avec plus de frénésie, et je me creusai la cervelle pour trouver d'autres activités génératrices d'adrénaline.

  Je ne suivais plus le compte des jours ; cela n'avait aucun sens, puisque je tâchais de vivre le plus possible au présent, loin d'un passé qui s'estompait et d'un futur que je n'étais pas en état d'envisager. C'est pourquoi je fus désarçonnée, le jour où, lors d'une de nos studieuses rencontres du samedi, Jacob mentionna la date. Il m'attendait quand j'arrivai devant chez lui, après le travail.

  — Bonne Saint-Valentin, me dit-il en souriant et en s'inclinant pour me saluer.

  En équilibre sur sa paume, une petite boîte rose. Des cœurs en sucre.

  — Flûte ! marmonnai-je. Je suis vraiment nulle. C'est aujourd'hui ?

  — Tu es tellement à côté de la plaque, parfois, soupira-t-il en affectant la tristesse. Oui, nous sommes le quatorze février. Acceptes-tu d'être ma Valentine ? Comme tu ne m'as même pas acheté un paquet de bonbons à cinquante cents, c'est le moins que tu puisses faire.

  Le malaise me gagna. Il plaisantait, certes, mais en surface seulement.

  — Qu'est-ce que ce statut implique exactement ? biaisai-je.

  — Les machins habituels... mon esclave pour la vie, ce genre de truc.

  — Oh, si ce n'est que ça.

  J'acceptai les friandises, tout en réfléchissant cependant à la façon de poser, une fois de plus, des limites claires et nettes. Avec Jacob, il était nécessaire de les redéfinir régulièrement.

  — C'est quoi, le programme, demain ? demanda-t-il. Balade ou urgences ?

 

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