— Pas de problème.
Je n'étais pas certaine qu'il s'exécuterait. Quoi qu'il en soit, j'aurais au moins essayé.
Reprenant la voiture, je me rendis jusqu'à First Beach et me garai sur le parking désert. L'obscurité régnait encore, ou plutôt la lueur lugubre d'une aube nuageuse, et lorsque j'éteignis les phares, je n'y vis plus grand-chose. J'attendis que mes yeux s'ajustent à la pénombre, puis repérai le sentier qui traversait la haute haie d'herbes folles. L'air était plus froid, ici, et le vent agitait les eaux noires, si bien que je fourrai mes mains dans les poches de ma veste d'hiver. Au moins, il ne pleuvait plus.
Je sortis de voiture et longeai la grève en direction de la digue nord. J'apercevais vaguement les contours de Saint-James et des autres îles. Je marchais avec précaution sur les galets, évitant les morceaux de bois flotté sur lesquels je risquais de trébucher.
Je trouvai ce que je cherchai avant même de me rendre compte que c'était ce qui avait guidé mes pas. À cause de la faible visibilité, la chose ne se matérialisa qu'au dernier moment — un arbre mort et blanc échoué sur la plage dont les racines tordues pointaient vers l'océan, pareilles à des dizaines de tentacules fragiles. Je ne pouvais être sûre qu'il s'agissait bien de celui sur lequel Jacob et moi avions eu notre première conversation — une conversation qui avait tissé et entrelacé tant de fils de ma vie -, mais il semblait se situer à peu près au même endroit. Je repris la place que j'avais occupée autrefois, et contemplai la mer invisible.
Le spectacle de Jacob endormi, de son innocence et de sa vulnérabilité, avait chassé ma révulsion et dissous ma colère. Certes, je ne m'estimais toujours pas le droit d'ignorer ce qui se passait, contrairement à l'attitude affichée par Billy, mais je ne me sentais pas non plus de condamner Jacob pour ça. L'amour ne fonctionnait pas ainsi. Lorsqu'on appréciait quelqu'un, la logique n'avait plus cours. Jacob était mon ami, qu'il tue ou non. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire à ce propos. Lorsque je l'imaginai en train de sommeiller paisiblement, j'étais envahie par un désir urgent de le protéger. Le protéger ? Lui ? N'importe quoi ! Ce qui ne m'empêcha pas, au fur et à mesure que le ciel virait au gris, d'envisager des solutions pour l'épargner, animée par le souvenir de cette image d'ingénuité.
— Salut, Bella !
La voix de Jacob transperçant l'obscurité me fit sursauter. Elle avait beau être douce et presque timide, elle me surprit néanmoins, car je m'étais attendue à ce que des roulements de galets m'avertissent de son arrivée. Se découpant sur la lumière de l'aurore, sa silhouette paraissait énorme.
— Jake ?
À quelques pas de là, il se trémoussait sur place, mal à l'aise.
— Billy m'a dit que tu étais passée. Ça ne t'a pas demandé beaucoup de temps, hein ? Je savais que tu devinerais.
— Oui, je me rappelle la bonne histoire, à présent.
Longtemps, aucun de nous deux ne parla et, bien qu'il fît encore trop sombre pour y voir nettement, je sentis ma peau se hérisser sous son regard inquisiteur qui étudiait mon visage. La lumière lui avait sans doute suffit à lire mon expression car, lorsqu'il s'exprima, sa voix était acide.
— Tu aurais pu te borner à téléphoner.
— Je sais.
Il se mit à arpenter la plage. En tendant l'oreille, je parvenais à distinguer le doux frottement de ses pieds sur les cailloux derrière le bruit des vagues. Moi, quand j'avais marché, j'avais provoqué un tintamarre de castagnettes.
— Pourquoi es-tu venue, alors ?
— J'ai pensé qu'il valait mieux en discuter face à face.
— Ben tiens !
— Il faut que je te prévienne, Jacob...
— À propos des chasseurs et des gardes forestiers ? Ne te bile pas, nous sommes au courant.
— Ne pas m'inquiéter ? m'exclamai-je, ahurie. Mais Jake, ils ont des fusils ! Ils posent des pièges, offrent des récompenses et...
— Nous savons prendre soin de nous. Ils n'attraperont rien ni personne. Ça complique les choses, c'est tout. Ils ne tarderont pas à disparaître eux aussi, crois-moi !
— Jake !
— Quoi ? C'est une simple constatation.
J'étais révulsée.
— Comment oses-tu... envisager ça ? Tu connais ces gens ! Charlie est parmi eux.
Un flot de bile me brûla soudain la gorge.
— Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'autre ? riposta-t-il en cessant brusquement de s'agiter.
Un soleil timide apparut, teintant les nuages de rose et éclairant son visage — il était furieux, frustré, trahi.
— Tu ne pourrais pas... essayer de ne pas être un... loup-garou ?
— Comme si j'avais le choix ! hurla-t-il en levant les bras au ciel. Et qu'est-ce que ça changerait, puisque ce qui t'inquiète, c'est la disparition de tous ces gens ?
— Pardon ?
Il me toisa, les yeux incandescents, les lèvres tordues.
— Tu sais ce qui me met vraiment en rogne ? aboya-t-il avec tant de hargne que je tressaillis. C'est ton hypocrisie, enchaîna-t-il après que j'eus secoué la tête. Tu es là, terrifiée par moi. C'est d'une injustice !
— Hypocrite, moi ? m'insurgeai-je. En quoi avoir peur d'un monstre fait-il de moi une hypocrite ?
— Non mais tu t'entends ? ragea-t-il en portant ses poings tremblants à ses tempes.
— Et alors ?
Il avança, se pencha vers moi et me fusilla du regard.
— Excuse-moi de ne pas être le type de monstre qui t'agrée, Bella Swan, pas le bon monstre ! Désolé de ne pas être aussi génial qu'un buveur de sang.
Bondissant sur mes pieds, je cédai à mon tour à la fureur.
— Tu ne l'es pas en effet ! braillai-je. Je me fiche de ce que tu es, imbécile ! Ce qui me révolte, c'est ce que tu fais.
— Qu'est-ce que ça signifie ? rugit-il, secoué par la colère.
Soudain, la voix d'Edward résonna, me prenant une fois de plus au dépourvu.
« Attention, Bella. Ne le pousse pas dans ses retranchements. Il faut qu'il se calme. »
Aussi idiot que me semblât cet avertissement, je l'écoutai.
— Jacob, répondis-je en m'efforçant d'adopter un ton posé, est-il vraiment nécessaire de tuer des gens ? N'avez-vous pas d'autres moyens ? Si les vampires trouvent une façon de survivre sans assassiner des innocents, pourquoi n'essayez-vous pas, vous aussi ?
Il se redressa brutalement, comme aiguillonné par un électrochoc. Il écarquilla des yeux stupéfaits.
— Tuer ? Nous ?
— Mais de quoi crois-tu que nous parlons depuis tout à l'heure ?
Il avait cessé de trembler et me dévisagea avec une incrédulité teintée d'espoir.
— Ben, de ta répugnance envers les loups-garous.
— Non, Jake, ce n'est pas ça. Que tu sois un... loup, je m'en fiche. (Je compris au même moment que c'était vrai, que bête ou pas, il restait Jacob.) Seulement, si tu cessais de t'en prendre aux humains... C'est la seule chose qui me dégoûte. Ils n'y sont pour rien, Jake. Comme Charlie. Je ne peux pas tout bonnement détourner les yeux pendant que vous...
— C'est donc ça ? m'interrompit-il avec un immense sourire. Tu as peur de moi juste parce que je suis un tueur ? C'est tout ?
— Ça ne te suffit pas ?
Il s'esclaffa.
— Jacob Black ! m'énervai-je. Il n'y a rien de drôle là-dedans !
— Tu as raison, admit-il sans pour autant recouvrer son sérieux.
D'un seul pas, il fut sur moi et me serra contre lui dans une accolade puissante.
— Honnêtement, ça ne te dérange pas que je me transforme en un énorme chien ? murmura-t-il à mon oreille avec des accents joyeux.
— Non... Lâche-moi, Jake, je n'arrive plus à respirer.
Il obtempéra, s'empara de mes mains à la place.
— Je ne suis pas un tueur, Bella, déclara-t-il.
J'étudiai ses traits. Aucun doute, il disait la vérité. Une bouffée de soulagement me balaya.
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�� Sans charre ?
— Sans charre, me jura-t-il solennellement.
Je me jetai à son cou, ce qui me rappela le premier jour avec les motos — même s'il avait grandi à présent, et que je me sentais encore plus petite fille. Comme cette fois-là, il caressa mes cheveux.
— Navré de t'avoir traitée d'hypocrite.
— Et moi de t'avoir accusé d'être un assassin.
Il rit. Soudain, je pensai à quelque chose et m'éloignai de lui.
— Qu'en est-il de Sam ? demandai-je avec inquiétude. Et des autres ?
Il secoua la tête en souriant, comme débarrassé d'un poids énorme.
— Eux non plus. Tu as oublié le nom que nous nous sommes donné ?
— Les Protecteurs ?
— Exactement.
— Dans ce cas, explique-moi ce qui se passe dans la forêt. Les randonneurs qui disparaissent, le sang ?
Aussitôt, son visage s'assombrit.
— Nous tâchons de faire notre boulot, Bella, de les défendre, mais nous arrivons toujours trop tard.
— De les défendre de qui ? Il y a réellement un ours dans les parages ?
— Bella, nous ne nous battons que contre une chose... notre unique ennemi. L'existence de... ces créatures est notre raison d'être.
Une seconde me fut nécessaire pour saisir. Alors, je pâlis et ouvris les lèvres sur un cri d'horreur muet. Jacob opina.
— Je pensais que toi, entre tous, aurais deviné la vérité, murmura-t-il.
— Laurent... Il n'est pas parti.
— Qui est Laurent ?
— Tu le connais, répondis-je en m'efforçant de surmonter le tumulte de mon cerveau. Tu l'as vu dans la clairière... Vous l'avez empêché de me tuer ! ajoutai-je en comprenant soudain ce qui s'était passé ce jour-là.
— Ah, la sangsue à cheveux noirs ? rigola-t-il férocement. C'est comme ça qu'il s'appelait ?
— Vous êtes fous, frissonnai-je. Il aurait pu vous tuer ! Jake, tu ne mesures pas à quel point il est dangereux...
— Un vampire isolé n'est pas franchement un problème pour une meute aussi importante que la nôtre, s'amusa-t-il. Ça a même été tellement facile qu'on ne s'est pas beaucoup amusés.
— Qu'est-ce qui a été facile ?
— De liquider le buveur de sang qui s'apprêtait à te régler ton compte. Pour moi, ça ne fait pas partie des meurtres, se dépêcha-t-il de préciser. Les vampires ne sont pas des humains.
— Vous... avez... éliminé... Laurent ?
Je n'en revenais pas.
— Un travail de groupe, précisa-t-il.
— Laurent est mort ?
— Ne me dis pas que ça t'ennuie ? s'inquiéta-t-il. Il allait te zigouiller, Bella. On l'a deviné avant même d'attaquer. Tu t'en doutais aussi, non ?
— Oui. Et non, ça ne m'attriste pas. Je...
Je fus obligée de me rasseoir et titubai en arrière jusqu'à ce que je sente le bois flotté de l'arbre contre mes chevilles. Je m'y laissai tomber.
— Laurent est mort, répétai-je. Il ne reviendra pas me chercher.
— Tu n'es pas fâchée ? Ce n'était pas un de tes amis ?
Je levai des yeux égarés vers Jacob, enivrée par le soulagement. J'étais au bord des larmes.
— Lui ? Oh, Jake, je suis tellement... rassurée. J'avais si peur qu'il me retrouve ! Je l'attendais toutes les nuits en priant pour qu'il se contente de moi et épargne Charlie. Mais comment vous y êtes-vous pris ? Un vampire ! Comment l'avez-vous vaincu ? Il était tellement puissant, tellement dur, comme du marbre...
S'installant près de moi, Jacob posa son grand bras réconfortant sur mes épaules.
— Nous sommes taillés pour cela. Nous aussi, nous sommes forts. J'aurais aimé que tu me confies tes craintes. Elles étaient inutiles.
— Tu étais inaccessible, marmonnai-je.
— Ah oui, c'est vrai.
— Un instant ! Je croyais que tu savais, moi ! Cette nuit, tu as parlé du danger d'être dans ma chambre. J'ai pensé que c'était une allusion au vampire qui me traquait. Si non, à quoi pensais-tu ?
Il parut gêné, tout à coup, baissa la tête.
— À toi, murmura-t-il en me regardant d'un air coupable.
— Comment ça ?
— Je ne suis pas censé te fréquenter pour des tas de raisons, Bella, expliqua-t-il en shootant dans un galet. D'abord, je n'étais pas supposé te révéler notre secret. Ensuite, ma compagnie n'est pas saine pour toi. Si ma colère devenait trop violente... je risquerais de te blesser.
Je réfléchis une minute.
— Lorsque, tout à l'heure... tu tremblais de rage...
— Oui, admit-il, honteux. Je suis un idiot. Il faut que j'apprenne à mieux me contrôler. J'avais juré que, quoi que tu dises, je ne me mettrais pas en rogne. Sauf que... je redoutais de te perdre... que tu ne supportes pas ce que je suis...
— Que se serait-il produit si... la fureur avait pris le dessus ?
— Je me serais transformé en loup.
— Bien que la lune ne soit pas pleine ?
— Les versions hollywoodiennes racontent n'importe quoi, soupira-t-il. En tout cas, il est inutile de t'angoisser, Bella. Nous nous occupons de tout et nous garderons un œil sur Charlie et les autres. Il ne leur arrivera rien, aie confiance.
C'est alors qu'un détail évident se fit jour. Il aurait dû m'apparaître tout de suite mais il m'avait échappé parce que j'avais été distraite en songeant à la bagarre qui avait dû opposer Laurent à Jacob et sa meute. Jacob avait employé le présent. « Nous nous occupons de tout. » Ce n'était pas fini.
— Mais Laurent est mort ! m'exclamai-je tandis qu'un frisson glacé descendait le long de ma colonne vertébrale, provoquant la réaction soucieuse de Jacob. S'il est mort... il y a une semaine... c'est que quelqu'un d'autre assassine ces gens...
Jake acquiesça, les dents serrées.
— Oui, gronda-t-il. Ils étaient deux. Nous avons cru que sa compagne souhaiterait se battre — nos légendes affirment que les vampires n'apprécient pas du tout qu'on élimine leur cher et tendre. En réalité, elle n'arrête pas de fuir et de revenir. Si nous savions après qui elle en a, il nous serait plus facile de la coincer. Malheureusement, elle est irrationnelle. Elle danse autour de nous, comme si elle testait nos défenses, cherchant une façon de les briser. Pourquoi ? Où veut-elle aller ? D'après Sam, elle tente de nous séparer pour...
Sa voix s'estompa, me parvenant comme à travers un très long tunnel. Les mots n'avaient plus de sens. J'avais le front emperlé de transpiration, et mon estomac tanguait — à croire que je souffrais une fois encore de grippe intestinale. Bonne comparaison. Me détournant promptement, je me penchai par-dessus le tronc, le corps secoué de convulsions, mon estomac vide contracté par des nausées d'horreur, bien que je n'eusse rien à vomir. Victoria rôdait dans les parages. Elle me traquait. Tuant des innocents dans la forêt. La forêt où Charlie cherchait... Un violent vertige s'empara de moi. Les mains de Jacob m'attrapèrent par les épaules, m'empêchant de glisser à terre. Son souffle brûlant effleura ma joue.
— Bella ! Qu'y a-t-il ?
— Victoria..., haletai-je, dès que j'eus retrouvé mon souffle, provoquant par la même occasion un grondement rageur d'Edward.
Jacob me releva et me déposa maladroitement sur ses genoux, appuyant ma tête qui dodelinait contre son torse, me maintenant de façon à ce que je ne lui échappe pas, et écartant de mon visage des mèches que collait la sueur.
— Qui ? demanda-t-il. Qui ? Tu m'entends, Bella ? Bella ?
— Elle n'est pas la compagne de Laurent, gémis-je. Ils n'étaient que de vieux amis.
— Tu veux de l'eau ? paniqua-t-il. Un médecin ?
— Je ne suis pas malade, expliquai-je à voix basse. Je suis morte de trouille.
Même cette expression paraissait trop légère pour décrire ce que j'éprouvais.
— Tu as peur de Victoria ?
J'opinai en frissonnant.
— La femme aux cheveux rouges ?
— Oui, geignis-je.
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— Comment sais-tu qu'elle n'était pas sa compagne ?
— Laurent m'a dit qu'elle était celle de James, répondis-je en pliant, par réflexe, ma main qui portait les marques de dents.
Jacob tourna mon visage vers le sien et me scruta intensément.
— T'a-t-il raconté autre chose ? C'est important, Bella. A-t-il mentionné ce qu'elle cherche ?
— C'était inutile. Il s'agit de moi.
Il tressaillit.
— Pourquoi ?
— Edward a tué James, commençai-je.
Jacob me serrait tellement fort contre lui que je n'avais pas besoin de tenir le trou de ma poitrine, il le faisait à ma place.
— Elle l'a... mal pris. Sauf que, d'après Laurent, elle a jugé plus juste de m'éliminer plutôt qu'Edward. Ami pour ami. Elle ignore que... que... (Je déglutis.)... que les choses entre nous ont changé. Pour lui en tout cas.
Cette révélation provoqua plusieurs réactions contradictoires chez mon interlocuteur.
— C'est pour cela que les Cullen sont partis ?
— Je ne suis qu'une humaine, après tout. Je n'ai rien de spécial.
Une sorte de feulement, pas un grognement de loup, juste celui d'un garçon furieux, roula sous le torse de Jacob et résonna dans mon tympan.
— Si ce crétin de buveur se sang est assez idiot pour...
— S'il te plaît, pas de ça.
Il hésita, hocha sèchement le menton.
— C'est important, répéta-t-il en revenant à l'essentiel. Tu viens de m'apprendre exactement ce que nous voulions savoir. Il faut avertir les autres. Maintenant.
Il se leva et me remit sur mes pieds, ses mains s'attardant autour de ma taille, des fois que je ne fusse pas encore très stable.
— Ça va aller, mentis-je.
Il m'entraîna en direction de la camionnette.
— Où allons-nous ? m'enquis-je.
— Je n'en suis pas encore très sûr, admit-il. Je vais convoquer une assemblée. Attends-moi un instant, d'accord ?
Il m'adossa à la carrosserie, me lâcha.
— Tu me laisses ?
— Je reviens tout de suite.
Tournant les talons, il traversa en courant le parking puis la route et s'enfonça dans la forêt, se déplaçant entre les arbres avec autant d'agilité et de rapidité qu'un cerf.
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