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TENTATION Page 26

by Stephenie Meyer


  — Jacob ! criai-je.

  Il ne m'entendit pas. Ce n'était pas le moment de me laisser seule. Il avait à peine disparu que j'eus du mal à respirer. Je grimpai lourdement dans la voiture, m'y bouclai. Je ne me sentis pas mieux pour autant. Victoria me chassait. Si elle ne m'avait pas encore tuée, ce n'était qu'une question de chance. Grâce aussi à cinq adolescents loups-garous. Je soupirai. Malgré les affirmations de Jacob, je ne supportais pas l'idée qu'il s'approche de Victoria. Il pouvait bien se transformer en n'importe quoi sous l'effet de la colère... face à elle, si sauvage, les cheveux pareils à des flammes, menaçante, indestructible...

  Laurent était mort. Était-ce possible ? Edward — je plaquai mes mains sur ma poitrine en un geste automatique — m'avait confié à quel point il était compliqué de tuer un vampire. Seul un autre vampire en était capable. Pourtant, d'après Jacob, les loups-garous n'existaient que pour cette... œuvre.

  Il avait promis de veiller sur Charlie en particulier, m'avait priée de faire confiance à la meute pour préserver mon père. C'était impensable ! Nous étions tous en danger. Jacob au premier chef, s'il tentait de s'interposer entre Victoria et Charlie... entre Victoria et moi...

  Je crus que j'allais vomir de nouveau.

  Un coup sec sur la Chevrolet me fit hurler de terreur — ce n'était que Jacob, déjà de retour. Je déverrouillai les portières avec des doigts tremblants.

  — Tu as vraiment la frousse, hein ? remarqua-t-il en s'installant.

  J'acquiesçai.

  — Rassure-toi. Nous allons prendre soin de toi... et de Charlie. Je te le promets.

  — Je préférerais qu'elle mette la main sur moi plutôt que toi sur elle, chuchotai-je.

  — J'aimerais bien que tu aies un peu plus foi en nous, rétorqua-t-il, guilleret. C'est insultant.

  Je secouai la tête — je ne savais que trop ce dont les vampires étaient capables.

  — Pourquoi t'es-tu éclipsé ? demandai-je pour changer de sujet.

  Il serra les lèvres.

  — Quoi ? insistai-je. C'est un secret ?

  — Pas vraiment, répondit-il de mauvaise grâce. Mais c'est bizarre. Je ne voudrais pas que tu flippes.

  — Je suis assez rodée aux trucs étranges, tu sais, lui rappelai-je en essayant, en vain, de sourire.

  — J'imagine que oui, rigola-t-il. O.K. Alors, voilà. Quand nous sommes loups, nous... nous entendons.

  Je haussai les sourcils, dubitative.

  — Pas avec des sons, continua-t-il. Par la pensée. La distance n'a pas d'importance. Lorsque nous chassons, c'est drôlement pratique. Autrement, c'est pénible. Ne pas avoir de secret est embarrassant. Tu vois, je t'avais prévenue, c'est dingue.

  — C'est ce que tu voulais dire, cette nuit, quand tu as mentionné que tu leur avouerais que tu m'avais vue, même si tu n'y tenais pas ?

  — Tu piges vite.

  — Merci.

  — Et tu encaisses aussi très bien le bizarroïde. Je pensais que ça te perturberait.

  — Ce n'est pas... tu n'es pas le premier que je rencontre qui sache communiquer ainsi. Je suis habituée, en quelque sorte.

  — Ah bon... Attends ! Tu parles de tes buveurs de sang ?

  — Ne les appelle pas comme ça, s'il te plaît.

  Il s'esclaffa.

  — Bon, d'accord, les Cullen, alors.

  — Seul... seul Edward en est capable.

  Cela parut étonner Jacob. Et lui déplaire.

  — Je croyais que les talents spéciaux des vampires n'étaient que des légendes. Juste un mythe.

  — Existe-t-il encore des mythes ? rétorquai-je, désabusée.

  — Peut-être que non, reconnut-il en plissant le front. Bon, nous sommes censés retrouver Sam et les autres à l'endroit où nous faisions de la moto.

  Je mis le contact et regagnai la route.

  — Viens-tu de te transformer en loup pour lui parler ? demandai-je par pure curiosité.

  Il hocha le menton, mal à l'aise.

  — Je me suis dépêché, et je me suis efforcé de ne pas penser à toi pour qu'ils ne devinent pas ce qui se trame. Je craignais que Sam m'interdise de t'amener.

  — Ça ne m'aurait pas arrêtée.

  J'avais du mal à ne pas considérer Sam comme le vilain de la bande. Dès que l'on prononçait son nom devant moi, je me crispais.

  — À ta place, ça m'aurait arrêté, marmonna Jacob d'une voix morose. Tu te souviens, cette nuit ? J'avais du mal à terminer mes phrases. Dès que je tentais de t'en dire plus...

  — C'était comme si quelque chose t'étranglait.

  — Voilà. Sam m'avait défendu de t'avouer ce qui se passait. Il est... le chef de meute. C'est un Alpha. Lorsqu'il nous donne un ordre, il nous est impossible de l'ignorer. Tout simplement.

  — Étrange.

  — Très. C'est un truc de loups.

  Je me raclai la gorge, à défaut d'un commentaire plus inspiré.

  — Il y en a des tonnes, des machins comme ça, poursuivit-il. J'apprends encore. Je n'arrive pas à imaginer ce que ça a dû être pour Sam, se débattant tout seul avec ça. Déjà que ce n'est pas marrant avec le soutien des autres...

  — Sam n'avait personne ?

  — Non. Quand j'ai... muté, ça a été l'expérience la plus atroce et la plus terrifiante de ma vie. Pire que tout ce que j'aurais pu imaginer. Heureusement, j'étais accompagné. Il y avait ces voix, dans ma tête, qui m'expliquaient ce qui se produisait et m'indiquait la marche à suivre. Ça m'a empêché de devenir fou. Sam, lui... Sam n'a été aidé par personne.

  Voilà qui allait exiger que j'ajuste mon opinion sur l'homme. Quand Jacob en parlait ainsi, j'étais obligée d'éprouver de la compassion pour Sam. N'empêche, je devais encore me répéter que je n'avais aucune raison de le haïr.

  — Ils vont être en colère après toi ?

  — Sans doute.

  — Alors, je ferais sûrement mieux de...

  — Non, ça va, me rassura-t-il. Tu connais un tas de détails susceptibles de nous faciliter la tâche. Ce n'est pas comme si tu étais une simple humaine ignorante. Tu es... je ne sais pas, un genre d'espionne. Tu as déjà été derrière les lignes ennemies.

  Je me renfrognai aussitôt. Qu'est-ce que Jacob attendait de moi ? Des informations de l'intérieur censées les aider à détruire leurs adversaires ? Ce n'était pas ce que j'avais cherché en fréquentant Edward et ses semblables. Ses paroles me donnaient l'impression d'être une traîtresse. En même temps, je voulais qu'ils arrêtent Victoria, non ? Non. Je désirais certes que Victoria fût stoppée, si possible avant qu'elle me torture jusqu'à la mort, tue Charlie ou quelque autre innocent, mais je refusais que Jacob fût celui qui s'en chargerait ou, du moins, essayerait. Pour moi, il était hors de question que Jacob l'approche à moins de mille kilomètres.

  — Comme ce don qu'ont les buveurs de sang de lire dans les pensées, poursuivait Jacob, inconscient de mes réflexions. C'est exactement le genre de choses qu'il nous est nécessaire de connaître. Que les légendes soient vraies est très embêtant. Ça complique tout. D'ailleurs, tu crois que cette Victoria a un talent spécial ?

  — Je n'en suis pas sûre, répondis-je prudemment. Il me l'aurait dit.

  — Il ? Oh, Edward... Houps, désolé. Tu n'apprécies pas qu'on cite son nom.

  — En effet, admis-je en m'efforçant d'oublier la douleur qui déchirait mon cœur.

  — Excuse-moi.

  — Explique-moi comment tu te débrouilles pour me connaître aussi bien, Jacob. Parfois, j'ai l'impression que tu lis dans mon esprit.

  — Mais non ! Je suis attentif, rien de plus.

  Nous étions arrivés sur l'étroite piste de sable où il m'avait appris à conduire une moto.

  — Ici, ça va ?

  — Oui.

  Je me garai et coupai le contact.

  — Tu es toujours très malheureuse, hein ? murmura-t-il.

  J'opinai en contemplant sans la voir la forêt lugubre.

  — As-tu déjà songé que... peut-être... tu te sentirais mieux ailleurs ?

&
nbsp; Je respirai lentement.

  — Non.

  — Parce qu'il n'était pas le meilleur...

  — S'il te plaît, Jacob, l'interrompis-je, suppliante, pourrions-nous éviter ce sujet ? Il m'est intolérable.

  À son tour, il inhala profondément.

  — O.K. Navré.

  — Non, ne t'en veux pas. Si les choses étaient différentes, ce serait sympa d'en parler enfin à quelqu'un.

  — J'ai eu du mal à te cacher un secret pendant quinze jours, alors ça doit être l'enfer de ne pouvoir s'ouvrir à personne.

  — Enfer, c'est le mot, acquiesçai-je.

  Soudain, il souffla un bon coup.

  — Ils sont ici, annonça-t-il. Allons-y.

  — Tu es sûr ? redemandai-je alors qu'il ouvrait sa portière. Ma place n'est peut-être pas ici.

  — Ils s'en remettront, grogna-t-il. Et puis, ajouta-t-il avec un sourire éclatant, qui a peur du grand méchant loup ?

  — Ha, ha ! fis-je.

  Quand bien même, après être descendue de voiture, je me dépêchai de la contourner pour venir me coller à Jacob. Je ne me rappelais que trop bien les monstres géants de la clairière. Mes doigts tremblaient aussi fort que ceux de Jacob un peu plus tôt, mais de peur plus que de rage. Jake prit ma main, la serra.

  — C'est parti.

  14

  UNE FAMILLE

  Je me blottis près de Jacob, cependant que mes yeux scrutaient les bois à la recherche des autres loups-garous. Quand ils surgirent, marchant à grands pas entre les troncs, je fus désarçonnée. L'image de bêtes démesurées s'était imprimée dans ma tête ; or, ils n'étaient que quatre grands gaillards à demi nus.

  Ils m'évoquèrent une fratrie de quadruplés — la synchronisation de leurs mouvements quand ils se plantèrent face à nous, de l'autre côté de la route, leurs identiques muscles longs et saillants sous la même peau brun-rouge, l'uniformité des cheveux noirs et ras, la façon dont leurs traits s'altérèrent, exactement ensemble. Ils étaient apparus curieux et prudents. Quand ils me virent, à moitié dissimulée derrière Jake, ils cédèrent à la colère comme un seul homme.

  Sam était toujours le plus grand, même si Jacob commençait à le rattraper. Le chef ne pouvait d'ailleurs passer pour un adolescent. Son visage était plus marqué, non par des rides ou des signes de vieillesse, plutôt par la maturité et la patience.

  — Qu'as-tu fait, Jacob ? lança-t-il.

  Un autre, que je n'identifiai pas, Jared ou Paul, bouscula Sam et intervint avant que mon ami ait pu se justifier.

  — Pourquoi es-tu infichu de suivre les règles, Jacob ? s'égosilla-t-il en agitant les bras dans tous les sens. À quoi tu penses, bon sang ? Elle est plus importante que le reste, plus importante que la tribu ? Que ceux qui sont tués ?

  — Elle va nous aider, répondit Jacob doucement.

  — Quoi ? hurla l'autre qui se mit à trembler. Ben voyons ! Je suis sûre que la pasionaria des sangsues ne demande que ça !

  — Je t'interdis de parler d'elle ainsi ! s'emporta Jacob à son tour, piqué au vif.

  Un frisson parcourut la colonne vertébrale du garçon, des épaules au coccyx.

  — Du calme, Paul ! lui ordonna Sam.

  Paul agita le menton, pas pour défier son chef, plutôt comme s'il essayait de remettre de l'ordre dans ses idées.

  — Hé, intervint un troisième gars (Jared sans doute), apprends à te contrôler, mon pote.

  L'interpellé se tourna vers lui, lèvres retroussées, avant de revenir à nous, furieux. Jacob se plaça devant moi. Faux pas.

  — C'est ça, protège-la ! rugit Paul, outragé.

  Une nouvelle convulsion le secoua, et il rejeta la tête en arrière en émettant un grognement réellement animal.

  — Paul ! crièrent Jake et Sam en même temps.

  Le garçon sembla tomber en avant tout en tressautant avec violence. À mi-chemin du sol, il y eut un déchirement sonore, et il explosa. Un poil argent sombre recouvrit son corps, et l'adolescent se fondit en une forme cinq fois plus grosse, une silhouette massive, accroupie et prête à bondir. Le museau du loup se retroussa sur ses crocs, et un nouveau feulement monta de sa poitrine colossale. Ses yeux sombres et furibonds étaient fixés sur moi. Au même instant, Jacob fila droit sur lui.

  — Jake ! hurlai-je.

  À mi-parcours, une trémulation descendit le long de son dos. Il plongea, tête la première. Avec une nouvelle déchirure, Jacob explosa à son tour. Il jaillit de son enveloppe corporelle dans un tourbillon de lambeaux de tissu noirs et blancs, tellement vite que si j'avais cillé je n'aurais pas assisté à sa mutation. En une seconde, le Jacob qui s'était rué en avant était devenu le loup brun-roux gigantesque, tellement imposant que je ne comprenais pas comment sa masse parvenait à tenir dans le Jacob humain.

  Et il chargeait son compagnon argenté.

  Les deux bêtes lancèrent l'assaut immédiatement, leurs grognements rageurs résonnant comme le tonnerre. Pendant ce temps, les restes des vêtements de Jake retombaient sur le sol, flocons bicolores, uniques témoins de ce qu'il avait été juste auparavant.

  — Jacob ! m'époumonai-je derechef en titubant vers lui.

  — Reste où tu es, Bella, m'ordonna Sam.

  J'eus du mal à l'entendre par-dessus le tohu-bohu de la bagarre. Les animaux aboyaient, se déchiraient, lançaient leurs dents acérées et étincelantes à l'assaut de la gorge adverse. Le « loup Jacob » paraissait avoir le dessus ; il était sans nul doute plus gros que son rival, et il semblait plus fort aussi. Il repoussa la bête grise d'un puissant coup d'épaule, la renvoyant vers les arbres.

  — Emmenez-la chez Emily ! cria Sam aux deux autres garçons qui, fascinés, regardaient le duel.

  Jacob avait réussi à expédier son ennemi hors de la piste, et ils étaient en train de disparaître dans la forêt, bien que leurs feulements restent très audibles. Sam se précipita à leur suite, se débarrassant de ses chaussures en route. Lorsqu'il s'enfonça dans les bois, il tremblait lui aussi de la tête aux pieds. Les jappements se dissipèrent peu à peu, jusqu'à se taire entièrement. Un silence de plomb tomba sur nous. L'un des garçons éclata de rire. Je pivotai sur mes talons pour le fusiller du regard — mes yeux, écarquillés comme des soucoupes suite à ce qui venait de se produire, me paraissaient impossibles à fermer, désormais.

  — Eh bien, dit le joyeux luron, l'air de se moquer de moi, ce n'est pas un spectacle qu'on voit tous les jours !

  Son visage m'était vaguement familier, plus mince que celui des autres... Embry Call.

  — Moi si, grommela Jared. Quotidiennement, même.

  — Allez, il arrive que Paul ne se mette pas en rogne, tempéra Embry, toujours aussi gai. Disons que ça ne se produit que tous les deux ou trois jours.

  Jared se baissa pour ramasser un objet blanc qu'il montra à son camarade. La chose pendait mollement entre ses doigts.

  — Complètement fichue, commenta-t-il. Billy l'avait pourtant prévenu. C'était la dernière paire qu'il lui achetait ; il n'a plus les moyens. Jacob va devoir marcher pieds nus, maintenant.

  — Celle-là a survécu, remarqua Embry en trouvant une tennis blanche. Jake n'aura qu'à se déplacer à cloche-pied, ajouta-t-il en s'esclaffant.

  Jared se mit à récolter différents fragments de tissu.

  — Va récupérer les godasses de Sam, tu veux ? Tout ça est bon pour la poubelle.

  Embry alla chercher les chaussures de leur chef puis fila dans les arbres. Il en revint quelques instants plus tard, un bermuda en jean drapé sur son bras. Jared rassembla ce qu'il restait des affaires de Jacob et de Paul et les roula en boule. Soudain, il parut se rappeler mon existence et il me jaugea d'un œil prudent.

  — Tu ne comptes pas t'évanouir ou vomir, hein ?

  — Je ne pense pas ! haletai-je, pas très sûre de moi cependant.

  — Tu as une drôle de tronche. Tu ferais mieux de t'asseoir.

  — D'accord.

  Pour la deuxième fois de la matinée, je m'affalai, la tête entre les genoux.

  — Jake
aurait dû nous prévenir, maugréa Embry.

  — Il n'aurait surtout pas dû rappliquer avec sa copine. À quoi s'attendait-il ?

  — En tout cas, maintenant, le loup est sorti du bois. Bien joué, Jake !

  Relevant le visage, je toisai durement ces deux garçons qui avaient l'air de prendre tout ça à la légère.

  — Vous n'êtes donc pas inquiets ? m'exclamai-je.

  — De quoi ? s'étonna Embry.

  — Ils risquent de se blesser.

  Les deux idiots pouffèrent.

  — J'espère bien que Paul va lui croquer un morceau d'épaule, déclara Jared. Ça lui apprendra !

  Je blêmis.

  — Tu plaisantes ? riposta Embry. Tu as vu Jake ? Même Sam n'aurait pas été capable de se transformer comme ça en plein bond. Il a vu que Paul perdait les pédales, et ça lui a pris quoi ? une demi-seconde pour attaquer. Ce type a vraiment un don.

  — Paul se bat depuis plus longtemps. Je te parie dix dollars qu'il le marque.

  — Tenu. Jake est un loup-né. Paul n'a aucune chance.

  Ravis, ils scellèrent leur pari par une poignée de main. Je tentais de me rassurer en constatant qu'ils n'étaient pas le moins du monde soucieux, mais je ne parvenais pas à chasser de mon cerveau l'image brutale de cette lutte bestiale. Mon ventre vide était noué, et l'angoisse me donnait la migraine.

  — Filons chez Emily, décréta Embry. Elle aura préparé à manger. Ça ne t'embête pas de nous emmener ? ajouta-t-il à mon intention.

  — Pas du tout, hoquetai-je.

  — Vaudrait mieux que tu conduises, Embry, décida Jared, un sourcil levé. J'ai comme l'impression que sa gerbe n'est pas passée.

  — Bonne idée. Tu as les clés ? me demanda-t-il.

  — Sur le contact.

  Il m'ouvrit la portière passager.

  — Allez, grimpe, me lança-t-il joyeusement en me soulevant d'une seule main et en m'installant à ma place. Toi, tu vas devoir voyager à l'arrière, précisa-t-il à son compagnon après avoir inspecté l'habitacle étroit.

  — Pas de souci. J'ai l'estomac fragile. Pas question que je sois présent quand elle dégobillera.

  — Je te parie qu'elle est plus résistante que ça. N'oublie pas qu'elle fréquente des vampires.

 

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