LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 36

by Jean M. Auel


  Ensuite, elle ouvrit un de ses sachets et en versa le contenu dans un petit bol. C’étaient des racines de nard, séchées et pilées, plante dont les feuilles ressemblent à celle de la digitale, mais avec des fleurs jaunes comme celles du pissenlit. Elle versa un peu d’eau chaude sur la poudre pour obtenir un cataplasme qui aiderait l’os à se ressouder. Elle se dit qu’un peu de datura ne ferait pas de mal, d’autant que ses vertus analgésiques seraient les bienvenues. Elle ajouta aussi de l’achillée millefeuille pulvérisée, qui calme bien les douleurs externes et favorise la guérison. Elle pêcha les pierres qui avaient refroidi et les remplaça par d’autres, brûlantes, afin de maintenir le liquide à ébullition, et renifla la décoction pour vérifier sa force.

  Lorsqu’elle décida que la décoction était à point, elle en puisa une bolée qu’elle laissa refroidir avant de l’apporter à Roshario à côté de qui Dolando s’était assis. Ayla demanda à Jondalar de traduire ses recommandations pour éviter tout malentendu.

  — Roshario, ce breuvage soulagera la douleur et te fera dormir. Mais c’est un remède très puissant qui peut être dangereux et certains ne tolèrent pas une dose aussi forte. Il détendra tes muscles, et me permettra de palper ton bras pour sentir l’os, mais tu risques d’uriner ou de te souiller, parce que tous les muscles seront au repos. Parfois, certaines personnes arrêtent de respirer. Si cela t’arrive, tu mourras, Roshario.

  Ayla attendit que Jondalar traduise ses propos, et s’assura qu’elle s’était bien fait comprendre. Dolando paraissait bouleversé.

  — Faut-il vraiment que tu utilises ce remède ? s’inquiéta-t-il. Tu es sûre de ne pas pouvoir réparer la fracture autrement ?

  — Non, c’est impossible. Ce serait trop douloureux, et les muscles sont trop raides. Je ne pourrais pas casser l’os au bon endroit. Non, je ne peux pas casser l’os et le remettre en place sans cette potion. Mais je ne veux pas vous cacher les risques. Tu sais, Dolando, Roshario pourra certainement survivre sans mon intervention.

  — Oui, mais je serai une charge, et je souffrirai toute ma vie, protesta Roshario. Je n’appelle pas ça vivre !

  — Oui, ton bras te fera toujours souffrir, mais cela ne veut pas dire que tu seras inutile. Il existe des remèdes qui apaisent la douleur, mais en contrepartie, ils risquent de rendre ton esprit confus, expliqua Ayla.

  — Ah ! Je serai donc inutile ou stupide ! s’exclama Roshario. Dis-moi, si je meurs en buvant ton remède, souffrirai-je ?

  — Tu t’endormiras et tu ne te réveilleras pas, mais personne ne sait ce qu’il advient pendant les rêves. Ils seront peut-être chargés de peurs ou de souffrances. La douleur peut aussi te suivre dans l’autre monde.

  — Crois-tu que les douleurs nous accompagnent dans l’autre monde, Ayla ?

  — Non, je ne le crois pas, mais comment le saurais-je ?

  — Est-ce que tu penses que ton remède me tuera ?

  — Si je pensais que tu devais en mourir, je ne te l’aurais pas proposé, assura Ayla. Cela dit, il est possible que tu fasses des rêves étranges. Préparé d’une autre façon, ce breuvage permet de voyager dans le monde des esprits.

  La traduction de Jondalar ne faisait que clarifier le dialogue des deux femmes. Elles avaient l’impression de se parler directement tant elles se comprenaient.

  — Tu ne devrais pas risquer ta vie, Roshario, supplia Dolando. Je ne veux pas te perdre, toi aussi.

  — La Mère rappellera à Elle l’un de nous en premier, déclara doctement Roshario. Alors, soit je te perdrai, soit c’est toi qui me perdras. Nous n’y pouvons rien. Mais si Elle décide de me laisser vivre quelque temps encore auprès de toi, mon Dolando, je ne veux pas passer le reste de ma vie dans la souffrance comme une invalide. Ah, non alors ! Autant partir tout de suite. Tu as entendu ce qu’a dit Ayla ? Il y a peu de chance que je meure. Et même si je ne retrouve pas l’usage de mon bras, j’aurai au moins la consolation d’avoir essayé. Cela m’aidera à supporter ce qui m’attend.

  Dolando, assis à côté d’elle sur le lit, avait saisi sa main valide et considérait avec tendresse la femme avec qui il avait partagé une grande partie de sa vie. Il finit par se ranger à sa décision.

  — Je te remercie de ta franchise, déclara-t-il alors à Ayla. A mon tour, je serai franc avec toi. Je ne te tiendrai pas responsable si tu échoues, mais si Roshario meurt, tu devras partir le plus vite possible. Je ne suis pas sûr d’être capable de te pardonner, et j’ignore comment je réagirai. Penses-y bien avant de commencer.

  Tout en traduisant, Jondalar songeait à toutes les pertes que Dolando avait endurées : le fils de Roshario, fils de son foyer, l’enfant cher à son cœur, tué avant la force de l’âge ; puis Jetamio, celle que Roshario considérait comme sa propre fille et qui avait conquis le cœur de Dolando. Après la mort de sa mère, elle avait comblé le vide laissé par le fils regretté. Le combat qu’elle avait mené pour marcher, et surmonter la paralysie qui avait fait périr tant de Sharamudoï, lui avait forgé un caractère qui en avait séduit plus d’un à commencer par Thonolan. Quelle terrible injustice que la mort l’ait emportée dans les douleurs de l’accouchement. Jondalar comprendrait que Dolando blâmât Ayla si Roshario mourait, mais cela ne l’empêcherait pas de le tuer avant qu’il ne la touche. Il se demandait si Ayla ne prenait pas une responsabilité trop lourde.

  — Ayla, tu devrais peut-être revoir ta décision, suggéra-t-il en Zelandonii.

  — Non, Roshario souffre, je dois l’aider si elle le désire. Si elle accepte les risques, je dois les accepter aussi. La Mère a voulu que je sois une Femme Qui Soigne, pas plus qu’Iza, je ne puis m’y dérober. Elle posa son regard sur la femme allongée.

  — Je suis prête, Roshario. Quand tu voudras.

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  Son bol à la main, Ayla se pencha sur la femme allongée, trempa son doigt dans le liquide pour en tester la température, et s’assit en tailleur avec grâce en attendant que la potion refroidît.

  Des souvenirs de sa vie avec le Clan resurgirent, et en particulier l’initiation prodiguée par la talentueuse guérisseuse qui l’avait élevée. Iza soignait les maladies courantes et les blessures bénignes avec art et célérité, mais quand elle était confrontée à un problème plus grave un accident de chasse sérieux ou une maladie mortelle – elle faisait appel à Creb et à ses pouvoirs de mog-ur afin qu’il fit intervenir les forces supérieures. Iza n’était qu’une guérisseuse, mais dans le Clan, seul Creb, le sorcier, le sage, avait accès au monde des esprits.

  Chez les Mamutoï et, d’après Jondalar, chez son peuple également, les fonctions de guérisseur et de mog-ur n’étaient pas nécessairement distinctes. Ceux qui possédaient l’art de guérir intercédaient souvent auprès du monde des esprits. Cependant, tous Ceux Qui Servent la Mère n’étaient point capables de la même façon dans tous les domaines. Mamut du Camp du Lion, tout comme Creb, s’intéressait surtout aux choses de l’esprit et de l’âme. Bien que connaissant certains remèdes ou techniques de soins, ses capacités thérapeutiques étaient relativement embryonnaires, et il incombait souvent à la compagne de Talut, Nezzie, de soulager les blessures et les maladies banales. Toutefois, à la Réunion d’Été, Ayla avait eu l’occasion de rencontrer des Hommes Qui Soignent chevronnés parmi les mamuti, et avait pu comparer ses connaissances avec les leurs.

  Malgré tout, le savoir d’Ayla était surtout technique. Guérisseuse comme Iza, elle se considérait comme ignorante des voies du monde des esprits, et au moment d’opérer, elle regretta amèrement de n’avoir pas un Creb à ses côtés. L’intervention de pouvoirs supérieurs lui semblait indispensable à la réussite de sa tâche. Bien que Mamut eût commencé à lui enseigner les voies du domaine spirituel de la Grande Mère, elle n’était vraiment familiarisée qu’avec le monde des esprits qui l’avait vue grandir, et en particulier avec l’esprit du Grand Lion des Cavernes, son totem.

  C’était un esprit du Clan, mais elle connaissait son immense pouvoir et Mamut lui avait assuré que les esprits de tous les animaux, comme tous les esprits d’ailleurs, partic
ipaient de la Grande Terre Mère. Il avait inclus dans sa cérémonie d’adoption son totem protecteur du Lion des Cavernes. Ayla savait comment faire appel à lui. Roshario n’était pas du Clan, certes, mais peut-être l’esprit de son Lion des Cavernes accepterait-il de l’aider.

  Ayla ferma les yeux et commença une merveilleuse danse gestuelle, paroles silencieuses de l’ancienne langue sacrée du Clan, connue de tous les clans, et qu’on utilisait pour communiquer avec le monde des esprits.

  — Grand Lion des Cavernes, cette femme est reconnaissante d’avoir été choisie par le puissant totem. Cette femme est reconnaissante pour les Dons reçus, les enseignements qu’on lui a dispensés et le savoir qu’elle a acquis.

  « Grand et Puissant Protecteur, qui choisit d’habitude des mâles dignes de sa protection, mais qui a choisi cette femme et l’a marquée du signe de son totem quand elle n’était encore qu’une enfant, cette femme exprime sa gratitude.

  « Cette femme ignore pourquoi l’Esprit du Grand Lion des Cavernes du Clan a choisi une fille-enfant, et du Peuple des Autres qui plus est, mais cette femme est reconnaissante qu’on l’ait choisie, cette femme est reconnaissante au puissant totem de sa protection.

  « Grand Esprit du Totem, cette femme qui a déjà demandé des conseils a aujourd’hui besoin d’aide. Le Grand Lion des Cavernes a guidé cette femme dans l’enseignement des plantes et a fait d’elle une guérisseuse. Cette femme sait soigner. Cette femme connaît les remèdes pour les plaies et les maux, elle connaît les infusions, et les badigeons, et les cataplasmes, et les autres remèdes tirés des plantes, cette femme connaît les soins et les pratiques. Cette femme est reconnaissante des connaissances et du savoir guérisseur que l’Esprit du Totem daignera lui révéler. Mais cette femme ignore les voies du monde de l’esprit.

  « Grand Esprit du Lion des Cavernes, qui demeure parmi les étoiles dans le monde des esprits, la femme étendue n’appartient pas au Clan. C’est une femme du Peuple des Autres, comme la femme que tu as choisie, mais elle a besoin d’aide. La femme éprouve de grandes souffrances, mais la souffrance qui est en elle est encore pire. La femme supporte la douleur, mais la femme craint d’être inutile si son bras reste invalide. Cette guérisseuse aimerait aider la femme, mais l’aide peut s’avérer dangereuse. Cette femme implore l’assistance de l’Esprit du Grand Lion des Cavernes, ou de tout autre esprit que le Grand Totem choisira, pour guider cette femme, et aider celle qui est allongée devant toi.

  Roshario, Dolando et Jondalar assistaient en silence aux gestes rituels d’Ayla. Des trois, seul Jondalar savait ce qu’elle était en train de faire, et il observait les deux autres en même temps qu’il regardait Ayla. Bien que sa connaissance du langage du Clan fût limitée, il avait deviné qu’elle implorait l’aide des esprits.

  Jondalar ne pouvait pas saisir toutes les nuances d’un système de communication qui s’était développé sur des bases entièrement différentes du langage articulé. D’ailleurs, aucune traduction n’aurait pu restituer toute la complexité, mais Jondalar était sous le charme des gestes gracieux d’Ayla. Il fut un temps où l’attitude d’Ayla l’eût embarrassé et le souvenir de son ancienne sottise fit sourire Jondalar qui guettait avec curiosité la réaction de Roshario et Dolando.

  Dolando observait avec perplexité les gestes d’Ayla dont l’étrangeté le déconcertait. Il était inquiet pour Roshario, et tout ce mystère lui faisait peur, aussi louables en fussent les intentions. Lorsqu’Ayla eut terminé, il interrogea Jondalar du regard, mais celui-ci se contenta de sourire.

  Affaiblie par sa blessure, Roshario n’avait pas assez de fièvre pour délirer, mais son état la rendait plus réceptive. Elle avait observé la jeune femme avec beaucoup d’intérêt et le ballet mystérieux l’avait étrangement émue. Elle n’avait aucune idée de la signification des gestes d’Ayla, mais elle en avait apprécié la beauté. Les mains d’Ayla avaient semblé danser, accompagnées dans leur mouvement gracieux par tout le corps, les bras, les épaules, prolongement d’un rythme intérieur dont le sens échappait à Roshario. Mais elle ne doutait pas que le mystérieux manège d’Ayla fût nécessaire à l’accomplissement de son devoir de shamud et c’était tout ce qui lui importait. La jeune étrangère avait accès à des connaissances inconnues du commun des mortels et le mystère qui entourait sa danse renforçait encore sa crédibilité.

  Ayla ramassa le bol et s’agenouilla près du lit. Elle vérifia encore une fois la température du liquide, et adressa un sourire à Roshario.

  — Puisse notre Grande Mère à Tous veiller sur toi, Roshario, déclara Ayla avant de soulever la tête de la blessée pour lui permettre de boire plus confortablement.

  Elle porta le bol aux lèvres de Roshario. La potion amère et fétide arracha une grimace à la malheureuse, mais Ayla l’encouragea jusqu’à ce qu’elle eût avalé la dernière goutte. Ayla reposa ensuite avec douceur la tête de Roshario et la rassura d’un sourire pendant qu’elle guettait les premiers signes de l’action anesthésique du breuvage.

  — Préviens-moi quand le sommeil te gagnera, dit Ayla.

  Cela ne ferait que confirmer les symptômes qu’elle notait déjà : dilatation des pupilles, respiration plus lourde.

  La guérisseuse ne pouvait pas deviner qu’elle venait d’administrer une drogue qui inhibait le système nerveux parasympathique[11] et paralysait les terminaisons nerveuses, mais elle pouvait en déceler les effets, et elle avait assez d’expérience pour en connaître l’intensité. Lorsqu’elle remarqua que les paupières de Roshario s’alourdissaient, elle tâta sa poitrine et son estomac pour vérifier l’état de relaxation des muscles de l’appareil digestif, et surveiller la respiration de la blessée pour étudier la réaction de ses poumons et de ses bronches. Après s’être assurée que Roshario dormait confortablement, et que sa vie n’était pas en danger, Ayla se releva.

  — Dolando, je préférerais que tu nous laisses, à présent. Jondalar m’assistera, déclara-t-elle d’une voix douce mais ferme, avec une assurance qui lui conférait une autorité renforcée par la compétence de chacun de ses gestes.

  L’Homme Qui Ordonne faillit objecter, mais il se souvint que Shamud n’autorisait jamais les proches à rester pendant ses interventions, et qu’il refusait de commencer avant que ceux-ci eussent quitté la pièce. Vaincu par une exigence commune à tous les sorciers, Dolando jeta un dernier regard à sa compagne endormie, et sortit.

  Jondalar avait déjà surpris Ayla dans des circonstances analogues. Elle se concentrait uniquement sur sa tâche, vouée tout entière à la personne blessée ou malade, inaccessible à tout le reste. Il ne lui venait pas à l’idée de remettre en cause son devoir de Femme Qui Soigne lorsqu’un malade requérait son aide, et n’acceptait pas davantage qu’on remît en cause son autorité.

  — On ne peut pas regarder quelqu’un casser le bras de sa compagne sans réagir, même si on sait qu’elle est endormie et qu’elle ne sent rien, expliqua Ayla au géant blond qui l’aimait tant.

  Jondalar approuva, et se demanda si c’était pour cette raison que Shamud ne l’avait pas autorisé à rester quand Thonolan avait été encorné. La blessure de son frère, plaie béante et boursouflée, était affreuse et Jondalar avait failli vomir en la voyant. Certes, il avait exigé d’assister à l’opération de Shamud, mais il n’aurait sans doute pas eu le cran de regarder. D’ailleurs, assister Ayla ne l’enthousiasmait pas, mais il n’y avait personne d’autre pour le faire.

  — Que veux-tu que je fasse ? demanda-t-il d’une voix mal assurée. Ayla examinait le bras de Roshario et vérifiait comment elle réagissait à ses manipulations. Roshario marmonna des sons inintelligibles en remuant la tête, mais son agitation semblait surtout due à des rêves plutôt qu’à la douleur. Ayla palpa profondément la chair, pétrissant le muscle flasque à la recherche de la position de l’os. Satisfaite de son examen, elle demanda à Jondalar d’approcher et aperçut du coin de l’œil Loup qui la surveillait dans son coin.

  — Je voudrais d’abord que tu maintiennes le bras au niveau de l’épaule pendant qu
e j’essaierai de le casser là où la fracture s’est ressoudée, expliqua Ayla. Ensuite, il faudra que je tire sur l’os pour l’allonger et le remettre en place. Ses muscles sont tellement détendus que l’os peut sauter des jointures et je risque de lui déboîter l’épaule ou le coude. Il faudra la tenir fermement, et même tirer en sens contraire.

  — J’ai compris, affirma Jondalar. (Du moins le croyait-il.)

  — Mets-toi à l’aise et assure ta prise. Tends bien son bras, et soutiens son coude jusque-là environ, recommanda Ayla. Préviens-moi quand tu seras prêt.

  Jondalar s’arc-bouta et empoigna le bras de Roshario.

  — Voilà, je suis prêt, déclara-t-il.

  Une main de chaque côté de la fracture, là où l’os dessinait un angle incongru, Ayla saisit le bras de Roshario, le palpa en différents endroits, tâta l’os brisé à travers la peau et les muscles. Elle vérifia qu’il était incomplètement ressoudé pour être sûre de pouvoir le fracturer à nouveau. Elle se positionna pour obtenir le meilleur levier possible, prit une profonde inspiration, et exerça une brusque pression des deux mains sur la courbure de l’os.

  Ayla sentit l’os se briser. Jondalar entendit un craquement sinistre. Roshario, soudain agitée d’un soubresaut brutal, replongea bientôt dans un sommeil tranquille. Ayla pétrit la chair à la recherche de la nouvelle fracture. L’os n’avait pas eu le temps de se souder, sans doute à cause de sa position peu propice à la cicatrisation, et la nouvelle fracture était franche et propre. La première partie de l’opération avait réussi. D’un revers de main, Ayla essuya en soupirant son front ruisselant de sueur.

  Jondalar la dévisageait bouche bée. Quelle force fallait-il pour casser un os pareil, même s’il n’était qu’à moitié ressoudé ! Il admira encore une fois l’étonnante puissance physique qu’il avait déjà eu l’occasion d’observer chez Ayla, quand ils habitaient dans sa vallée. Certes, survivre seule dans un monde hostile avait nécessité une force physique peu commune, et l’obligation de tout faire elle-même avait développé ses muscles, mais il n’avait jamais vraiment mesuré sa vigueur avant cet instant.

 

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